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Poèmes attribués à Virgile : traduction nouvelle de Maurice RAT, GARNIER, 1935

La fille d'auberge le cachat l'aigrette le moustique l'Etna Epigrammes Priapées imprécations élégies pour Mécène

LA FILLE D'AUBERGE (COPA)

NOTICE SUR LA FILLE D'AUBERGE

Une fille d'auberge (copa), qui danse aux crotales et qui chante, invite par un jour chaud d'été le passant à venir boire sous les berceaux de verdure d'un cabaret champêtre, au bord d'un ruisseau qui murmure: elle énumère les plaisirs du lieu, et termine par une conclusion épicurienne, après avoir évoqué la Mort qui nous engage à jouir de la vie.
Tel est le sujet d'un poème de trente-huit vers, en distiques élégiaques, attribué par certains critiques à Septimius Serenus, à Valgius Rufus, à Properce ou à d'autres encore, mais que le plus grand nombre des éditeurs estime être de Virgile.
A vrai dire, les raisons invoquées pour attribuer la Copa à Serenus ou à Rufus sont aussi vaines que frivoles, et ne méritent même pas qu'on les discute (a). Si la versification (b) et le style du morceau peuvent parfois faire songer à Properce, il est fort éloigné de ce dernier par son épicurisme. Et, quant à croire, comme certains, que l'auteur du poème soit un imitateur de Properce, c'est là une opinion très spécieuse, car, comme l'a très bien dit un bon juge (c), "les emprunts que le poète de la
Copa aurait faits à Properce ne paraissent pas démontrés et l'on peut n'y voir que des rencontres d'expression d'ailleurs peu importantes".
Reste l'attribution traditionnelle à Virgile. Elle a pour elle Servius, qui énumère la
Copa dans sa liste des sept ou huit ouvrages mineurs de Virgile, et l'on peut admettre avec Bäehrens (d) que, si la Copa manque dans la liste de Suétone-Donat, c'est la faute probable d'un copiste.
En faveur de l'attribution milite aussi la ressemblance de facture indéniable qu'offre la pièce avec les fiers et charmants distiques :
Si mihi susceptum fuerit decurrere munus..., qu'on attribue aussi à Virgile (e).
On y joindra enfin, les raisons d'ordre purement littéraire indiquées par M. Henri Focillon dans son avertissement à une édition récente de la
Copa (f) :
"Presque tous les vers de ce poème, écrit le distingué professeur, respirent la suavité de l'âme et du génie de Virgile, une jeunesse adonnée aux délices des Muses, aux charmes de la campagne et qui, peut-être, n'ignore pas non plus de gais plaisirs... Dans la
Copa, il célèbre une petite Vénus rustique qui sourit, tout odorante; dans la Copa, nous avons un Virgile, je ne dis pas jeune homme, mais tout jeune homme, épris de Catulle et des Alexandrins; peut-être enfin entendons-nous déjà la Muse des Eglogues. Lorsqu'il énumère savoureusement les délices de toute espèce qui, dans l'ombre de la boutique, sont capables de refaire le passant accablé, je pense aux vers de la première Eglogue :
Hic tamen hanc mecum poteras requiescere noctem 
Fronde super viridi : sunt nobis mitia poma, 
Castaneae molles et pressi copia lactis...

Qu'on tienne l'authenticité de la
Copa pour certaine, comme H. Focillon, ou seulement pour probable, cette "fraîche et folle fantaisie (g)" est de tous les poèmes mineurs attribués à Virgile le plus joli et le plus digne peut-être du poète de Mantoue.

(a) Cf. O. Ribbeck, Appendix Vergiliana, Prolegom., p. 14.

(b) La règle ovidienne du mot dissyllabique à la fin du pentamètre, que Properce est à peu près seul à accepter dans ses dernières Élégies, est appliquée dans huit pentamètres (sur dix-neuf) de La Fille d'Auberge

(c) F. Plessis, l. c., p. 275, note 3.

(d) Bäehrens, Poetae latini minores II, p. 4.

(e)  Cf. dans ce même volume : Epigrammes, XIV.

(f) La Fille d'Auberge, éd. Focillon, avec des bois de Garlègle, 1 vol., Léon Pichon, 1918.

(g) Le mot est de M. Frédéric Plessis, l. c., p. 275.

COPA

Copa Syrisca, caput graeca redimita mitella,
Crispum sub crotalo docta movere latus,
Ebria fumosa saltat lasciva taberna,
Ad cubitum raucos excutiens calamos : 
Quid juvat aestivo defessum pulvere abesse ?          5
Quam potius bibulo decubuisse toro !
Sunt topia et calybes, cyathi, rosa, tibia, chordae,
Et triclia umbrosis frigida arundinibus.
Est et Maenalio quae garrit dulce sub antro,
Rustica pastoris fistula more sonans.                    10  
Est et vappa, cado nuper defusa picato;
Est crepitans rauco murmure rivus aquae.
Sunt etiam croceo violae de flore corollae,
Sertaque purpurea lutea mixta rosa,
Et quae virgineo libata Achelois ab amne              15
Lilia vimineis attulit in calathis.
Sunt et caseoli, quos juncea fiscina siccat,
Sunt autumnali cerea pruna die,
Sunt et mora cruenta, et lentis uva racemis
Et pendens junco caeruleus cucumis                      20
Castaneaeque nuces et suave rubentia mala.
Est hic munda Ceres, est Amor, est Bromius.
Est tuguri custos, armatus falce saligna,
Sed vasto non est inguine terribilis.
Huc, calybita, veni : lassus jam sudat asellus;       25
Parce illi : Vestae delicium est asinus.
Nunc cantu crebro rumpunt arbusta cicadae,
Nunc vere in gelida sede lacerta latet : 
Si sapis, aestivo recubans te prolue vitro,
Seu vis crystallo ferre novos calices.                    30
Hic, age, pampinea fessus requiesce sub umbra,
Et gravidum roseo necte caput strophio,
Formosus tenerae decerpens ora puellae.
A ! pereat cui sunt prisca supercilia !
Quid cineri ingrato servas bene olentia serta?       35
Anne coronato vis lapide ista legi?
Pone merum et talos. Pereat qui crastina curat ! 
Mors aurem vellens : "Vivite" ait, "venio".


LA FILLE D'AUBERGE

Syrisque (1), la fille d'auberge, la tête ceinte d'une petite mitre grecque (2), qui sait remuer au son du crotale (3) ses souples hanches, danse, enivrée, des pas lascifs dans la taverne fumeuse, en secouant à son coude (4) de rauques baguettes (5). A quoi bon se fatiguer loin d'elle dans la poussière brûlante? Comme il vaut mieux se coucher sur un talus qui a été arrosé ! Voici des berceaux et des tonnelles, des coupes, une rose (6), une flûte, une lyre, et sous les roseaux ombreux une fraîche pergola. Voici encore sous cet antre ménalien (7) les doux fredons du chalumeau  rustique qui redit les airs des bergers. Voici encore de la piquette qu'on vient de tirer de la jarre cachetée à la poix; voici un ruisseau bruissant avec un rauque murmure. Voici encore les corolles violettes de la fleur crocéenne (8), les guirlandes pourpres mêlées à la rose safranée (9), et, cueillis au bord d'un ruisseau virginal, les lys que l'Achéloïde (10) apporta dans ses corbeilles d'osier. Voici encore de petits fromages que sèche une claie de jonc, voici les prunes blondes d'un jour d'automne, voici encore des mûres sanglantes (11), et une grappe de raisins fondants, et, pendant à sa tige, un concombre d'azur, des châtaignes et des pommes (12) doucement rougissantes (13). Voici la pure Cérès (14) et l'Amour et Bromius (15). Voici le gardien de la chaumière (16), armé de sa faux de saule (17), mais il a beau avoir une vaste virilité (18), elle ne provoque pas la terreur.
Viens ici, ô videur de coupes : ton ânon harassé sue déjà ; ménage-le : l'âne fait les délices de Vesta (19). C'est l'heure où les cigales rompent les arbustes de leur chant redoublé (20), l'heure où le lézard se tapit dans sa retraite bien fraîche. Si tu es sage, abreuve-toi, couché de tout ton long, dans un verre d'été, ou, si tu veux, fais apporter des verres de cristal  (21) neufs. Allons, repose-toi ici de tes fatigues à l'ombre (22) d'un berceau de pampres et noue à ta tête lourde une couronne de roses (23) pour cueillir, beau garçon comme tu l'es, la bouche d'une tendre fille. Ah ! maudit soit qui fronce des sourcils d'un autre âge ! A quoi bon réserver à une cendre ingrate (24) ces guirlandes odorantes ? Veux-tu donc par hasard en couronner ta pierre sépulcrale ? Pose le vin et les dés (25) ! Maudit soit (26) qui a cure des lendemains ! La Mort nous tire l'oreille (27) : "Vivez, dit-elle, je viens  ! "

(1) Syriaque... De même que chez nous on donnait autrefois aux valets le nom de leur province d'origine : Breton, Picard, Basque, Champenois, etc..., de même chez les anciens, les danseurs et les esclaves sont souvent désignés par le nom de leur pays. Surisca ou Syrisca attribue à la danseuse une origine syrienne, qui peut être d'ailleurs de pure fantaisie.

(2) Mitre grecque... Ce n'est point sans raison que le poète précise, et la mitre grecque ne doit pas être confondue avec la mitre phrygienne ou asiatique. Celle-ci était un bonnet de forme conique, recourbé sur lui-même au sommet ; celle-là, une bande d'étoffe dont la couleur variait selon la mode ou le caprice, et dont les femmes ceignaient leurs cheveux. Servius, dans son Commentaire sur l'Enéide, dit que la mitre grecque était la même coiffure que les Romains nomment calantica. La mitre grecque comme la mitre asiatique était d'ailleurs exclusivement portée à Rome par les courtisanes et les filles.

(3) Crotale... Les crotales sont de petites cymbales ou castagnettes, dont Clément d'Alexandrie attribue l'invention aux Siciliens, et dont les danseurs ou les danseuses se servaient pour accompagner des danses voluptueuses, soit dans des réunions privées, soit sur la scène. On peut voir dans le Museo Borbonico (IV) une mosaïque qui représente une de ces joueuses de crotales et de tambourin. L'un des deux admirables Faunes dansants du musée du Louvre joue aussi des crotales.

(4) A son coude... En faisant passer chaque main sous le coude opposé.

(5) De rauques baguettes... Les crotales furent faits d'abord d'un roseau (calamus) coupé en deux dans le sens de sa longueur, et approprié de telle sorte qu'en heurtant les deux pièces l'une contre l'autre, avec divers mouvements de doigts, on obtenait un son assez semblable à celui que produit la cigogne avec sou bec : telles les cliquettes de nos enfants. On confectionna ensuite des crotales avec des pièces de fer ou de bronze fort épaisses et un peu concaves, semblables aux chaplacheon des Provençaux : ce sont sans doute des baguettes de ce genre que Syriaque entrechoque. 

(6) Une rose... La rose était toujours associée par les anciens à la joie des festins et aux fêtes de l'amour. 
" Associons à Bacchus la rose dédiée aux Amours, dit le Pseudo-Anacréon (
Ode XLII) ; buvons gaiement le front ceint des belles fleurs de la rose." Horace, dans ses vers, mêle toujours la rose à ses joies et à ses plaisirs. Malgré la simplicité qu'il affecte parfois il ne veut pas que cette fleur manque à ses festins : 
Neu desint epulis rosae.
Et il demande que son ami Dellius fasse apporter "à l'ombre hospitalière d'un pin élancé et d'un pâle peuplier, près du lit sinueux d'une onde murmurante, du vin, des parfums, et de belles roses sitôt flétries". Et dans une autre ode : " Pourquoi, les cheveux parfumés par la rose ou le nard d'Assyrie, ne buvons-nous pas nonchalamment couchés à l'ombre d'un haut platane ou d'un pin ?" Cf. Horace,
Odes, I, 30 ; II, 3 ; II, 11.
Voir aussi Properce,
El., III, 5 ; Martial, Epigr., IX, 91 ; IX, 94 ; X, 19 ; Pline, Hist. natur., XXI, 8 ; Athénée, Deipnosoph., XV, 8.

(7) Sous cet antre ménalien... Le Ménale (aujourd'hui le Roïnon) était une célèbre montagne du centre de l'Arcadie, qui faisait suite aux monts Hypsonte et Phalante, et qui était consacrée au dieu Pan. Virgile, dans la 8e Bucolique, a employé dix fois l'adjectif "ménaliens" (vers 21, 25, 29, 32 37, 43, 47, 52, 58, 62) pour désigner les vers bucoliques ; dans la 10e Bucolique, il parle du Ménale couvert de pins qui essaie de consoler Gallus couché sous un antre solitaire (sola sub rupe jacentem). Cf. aussi Buc., X, 55 ; Géorg., I, 17.

(8) Les corolles violettes de la fleur crocéenne... La fleur crocéenne est le safran (crocus), qui présente des nuances de toute sorte et qui est tantôt unicolore, tantôt panaché, strié, bordé ou veiné. Il semble qu'il s'agisse ici du safran violet nudiflore, qui est l'un des plus beaux.
Ribbeck et plusieurs éditeurs à sa suite, s'appuyant sur la leçon de l'
Ambrosianus lisent et Cecropio au lieu de etiam croceo, "les corolles violettes de la fleur de Cécrops [la violette] " Cette leçon nous semble beaucoup moins heureuse, car les violettes n'ont pas, comme les safrans, de grandes corolles, - et il vaut mieux, croyons-nous, s'en tenir au texte que la plupart des manuscrits fournissent.

(9) Les guirlandes pourpres mêlées 6 la rose safranée... II s'agit de guirlandes de roses rouges, piquées et rehaussées de roses jaunes.

(10).
L'Achéloïde... Nymphe, fille du fleuve Achéloüs, "le roi des fleuves" au dire d'Homère, qui coule en Spire entre l'Acarnanie et l'Étolie, et qui est aujourd'hui l'Aspro-Potamo. Le mot semble désigner ici une nymphe quelconque, mais le poète se souvient sans doute de la légende qui représente les Achéloïdes emplissant de fleurs et de fruits l'une des coupes de leur père, qui s'était brisée dans sa lutte contre Hercule, et en faisant hommage à l'Abondance (Ovide, Mét., IX, 1 sq.).
On songe aux vers de Virgile,
Buc., II, 45-46
... tibi lilia plenis
Ecce ferunt Nymphae calathis...

" Voici des Nymphes qui t'apportent des lis à pleines corbeilles..."

(11) Des mûres sanglantes... Expression virgilienne, cf. Buc., VI, 22 : sanguineis moris.

(12) Des châtaignes et des pommes... De même, à la fin de la première Bucolique, v. 80-81, Tityre offre à Mélibée des châtaignes et des pommes :
...sunt nobis mitia poma,
Castaneae molles...

(13) Doucement rougissantes... Expression virgilienne, cf. Buc., II, 63 : suave rubens hyacinthus.

(14) La pure Cérès... C'est-à-dire un pain de bonne farine.

(15) Bromius... C'est-à-dire du vin. - On sait que ce nom d'origine grecque, Brômios " le Bruyant", désigne Bacchus, ainsi nommé, selon certains, parce qu'il naquit au milieu des éclats de la foudre, selon d'autres, parce que sa nourrice s'appelait Bromé, selon d'autres encore, parce que les buveurs sont d'ordinaire bruyants.

(16) Le gardien de la chaumière... Priape.

(17) Armé de sa faux de saule... Comme le Priape dépeint par Virgile au 48 chant des Géorgiques, v. 110-111 : 
Et custos furum atque avium eum falce saligna 
Hellespontiaci servet tuteia Priapi.

La faux de saule, attribut habituel de Priape, lui servait à écarter les oiseaux et à émonder les arbres.

(18) Une vaste virilité... Selon la légende, Priape, fils de Bacchus et de Vénus, avait été affligé par Vénus d'une virilité monstrueuse, ce pourquoi on lui consacra l'âne et qui fut cause qu'il devint une divinité érotique. On le représentait avec un phallus énorme. "Qu'au milieu de votre jardin, dit Columelle aux agriculteurs, le tronc à peine dégrossi d'un arbre antique présente et fasse vénérer la divinité ithyphallique ; que cette branche formidable qui la caractérise épouvante les enfants, et la faux dont elle est armée les voleurs."  De cultu hortorum, X. 

(19) L'âne fait les délices de Vesta... Ovide (Fast., VI, 319-348) conte qu'aux fêtes de Cybèle, Priape, qui épiait les déesses et les nymphes, aperçut Vesta endormie sur un banc de gazon et se disposait à jouir de la déesse, quand l'âne du vieux Silène se mit à faire une musique intempestive, qui réveilla en sursaut la déesse et la sauva de l'attaque de Priape. Vesta, en récompense, fit de l'âne son animal favori, "ses délices". Soit pour cette raison, soit parce que l'âne tournait les meules, les boulangers avaient coutume aux fêtes de Vesta, déesse vierge et stérile du feu, de suspendre au cou des ânes des colliers de pains. Le christianisme du moyen âge garda cette fête des ânes, et aujourd'hui encore, à la Saint-Éloi, on bénit des ânes dans certaines campagnes.

(20C'est l'heure où les cigales rompent les arbustes de leur chant redoublé... Expression virgilienne, cf. Géorg., III, 328 :
Et cantu querulae rumpent arbusta cicadae
"Et les cigales plaintives rompront les arbustes de leur chant".

(21) Cristal... Les Romains excellaient dans la fabrication du cristal. Ils étaient parvenus à assouplir cette matière, à la colorer, à l'unir à l'argent. C'est dans le cristal coloré, le cristal bleu surtout qu'ils atteignirent le plus haut degré de perfection.

(22) Repose-toi ici à l'ombre... Même invitation à Mélibée, Buc., VII, 10 : requiesce sub umbra.

(23) Noue à ta tête lourde une couronne de roses... Cf. note 6.

(24) Ingrate... Parce que, ne pouvant les apprécier, elle ne pourrait en savoir gré.

(25) Pose le vin et les dés... La fille d'auberge s'adresse-t-elle ici au passant, ou au jeune garçon qui fait le service ? Il est difficile d'en décider.

(26) Maudit soit... Littéralement : périsse !...

(27) La Mort nous tire l'oreille... De même dans la 6e Bucolique, v. 3-4, Apollon tire familièrement l'oreille du poète :
...Cynthius aurem
Vellit et admonuit : "Pastorem, Tityre, pingues
Pascere oportet oves..."

C'était chez les Anciens, qui plaçaient le siège de la mémoire dans le bas de l'oreille, un geste usuel pour avertir quelqu'un qu'il commet un oubli. Cf. Horace,
Sat., I, 9, 76-79 ; Pline l'Ancien, H. N., XI, 45, 103. De là vient l'expression "se faire tirer l'oreille" qui signifie proprement : attendre pour faire une chose qu'on vous invite à l'exécuter.