Anthologie grecque
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NOTICES BIOGRAPHIQUES ET LITTÉRAIRES SUR LES POÈTES DE L'ANTHOLOGIE.
AUTEURS | Sabinus | Samius | Sapho | ||
Satyrus et Satyrius Thyillus | Scythinus | Secundus | Sérapion | Simmias de Rhodes | Simmias de Thèbes |
Simonide | Simonide de Magnésie | Socrate | Sophocle | Sophron ou Sophronius | Sosipater |
Speusippe | Statyllius Flaccus | Stéphane ou Etienne | Staton | Sylla | Synésius |
Synésius | Thallus | Théétète | Théététe le scholastique | Themistius | Théocrite de Chios |
Théocrite de Syracuse |
|||||
Thomas le patrice |
Thomas le scholastique |
||||
Tibérius illustris |
Timon le misanthrope |
Troïlus le grammairien |
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Tullius Géminus |
Tullius Lauréa |
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Zénodote le stoïcien |
SABINUS, Σαβῖνος
Sabinus était un grammairien ou rhéteur. Peut-être est-ce le sophiste Sabinus qui florissait sous Hadrien et Marc-Aurèle, le frère de Sergius qui fut préfet du prétoire et consul l'an 168 de notre ère. C'est une conjecture que suggère Suidas (1). Sabinus ne nous est réellement connu que de nom, et grâce à son épigramme Πανὶ Βίτων χίμαρον, VI, 158. Elle est sans originalité d'ailleurs, puisqu'elle est une imitation de celle de Léonidas ᾿Αγρονομῳ τάδε, VI, 154, mais c'est une imitation parfaitement élégante.
(1) Au mot Σέργιος.
SAMIUS, Σάμιος.
Dans les Analecta de Brunck il y a deux épigrammes de Samius sur la dépouille d'un taureau sauvage tué par le roi de Macédoine Philippe (1) et par lui consacrée à Hercule. Il n'est guère probable que le même poète ait traité deux fois le même sujet. La première épigramme, Δέρμα καὶ ὀργυιαῖα (2), est attribuée d'ailleurs à Philippe de Thessalonique dans le manuscrit palatin, et il faut n'y voir qu'une imitation de la seconde, Σοὶ γέρας ᾿Αλκείδα (3), qui reste la propriété exclusive de notre poète. Ce Samius est celui dont parle Plutarque, quand il dit : "Ceux qui ne se proposent que le bien sont suspectés par leurs amis de haïr leurs défauts. C'est par là que Dion se rendit odieux à Denys, Samius à Philippe ; et cette haine causa leur perte (4)." Ce même Samius est nommé par Polybe Samus, et il nous apprend de plus qu'il était fils de Chrysogonus, compagnon d'enfance du roi Philippe (5). Comme le disent Plutarque et Polybe, sa franchise causa sa mort : Philippe le fit impitoyablement mourir (6). Si des historiens comme Polybe ou Plutarque ne s'accordent pas sur l'orthographe d'un nom, il ne faut pas s'étonner que les anthologistes aient appelé notre poète tantôt Samius, tantôt Samus, même Samias. Son nom doit être Samius, car c'est ainsi qu'on le lit dans la Couronne de Méléagre où notre poète figure sous le glorieux emblème du laurier, Σαμίου δάφνης κλῶνα.
(1) Le fils de Démétrios et le père de Persée, l'avant-dernier roi de
Macédoine.
(2) Anth., palat. VI, 114.
(3) Ibid,, VI, l16
(4) Plutarque, Sur la manière de discerner un flatteur, IX.
(5) Polybe, hist. générale, V, 9.
(6) Ibid., XXIV, 8.
SAPHO, Σαπφώ.
Visconti, dans son Iconographie grecque, a constaté historiquement que deux
femmes du nom de Sapho ont existé dans l'île de Lesbos, que l'une naquit à
Mytilène et l'autre à Érésus. La première vint au monde 612 ans avant notre
ère, suivant Suidas ; les marbres d'Oxford placent dans l'année 596 son exil
de Mytilène ; elle était donc bien jeune, lorsqu'elle fut obligée de fuir sa
patrie, comme complice du poète Alcée, pour avoir conspiré contre la tyrannie
de Pittacus. Elle y rentra plus tard pour l'illustrer par une école de poésie
et par ses vers immortels. C'est de cette Sapho Mitylénienne qu’Hérodote (1)
et Strabon (2) font un si magnifique éloge ; c'est d'elle que nous avons, dans
un mètre qui porte son nom, une ode pleine de la passion la plus vraie et la
plus ardente, que nous a conservée Longin (3), un hymne à Vénus rapporté par
Denys d'Halicarnasse (4), et des fragments recueillis dans la Sylloge de
M. Boissonade, et plus complètement dans le Museum criticum de Cambridge
; c'est elle enfin que l'antiquité a nommée la dixième Muse, et
dont les Mityléniens nous ont transmis les traits en frappant leur monnaie à
son image.
L'autre Sapho, celle d'Érésus, était une courtisane, poète aussi très
probablement. Telle fut la renommée que lui acquirent sa beauté, ses talents
sans doute, son désespoir des dédains de Phaon, et sa fin tragique au
promontoire de Leucade, que les habitants de sa ville natale la jugèrent digne
aussi des honneurs monétaires : une médaille antique et récemment découverte
offre son image et son nom. Comme elle suivit en Sicile le Lesbien Phaon, et que
l'exilée de Mitylène s'y était aussi retirée (5), comme elles étaient
compatriotes, toutes deux célèbres et honorées, ces points de ressemblance
ont été la cause de l'erreur d'Ovide (6), de Fabricius, de Bayle, de
Barthélemy, de tous ceux qui de ces deux Lesbiennes n'en ont fait qu'une, en
accumulant sur la même personne les talents poétiques de l'une, les
égarements, les infortunes et la mort de l'autre.
Dans l'Anthologie, la Sapho de Mitylène n'a que trois épigrammes (7), mais
elles sont d'une simplicité si charmante, d'une grâce tellement exquise,
qu'elles ne déparent pas les chefs-d'oeuvre tant admirés des anciens, ces
chefs-d'oeuvre pour lesquels Antipater appelle Sapho, Λεσβιάδων κόσμον, la parure et la gloire des femmes de Lesbos.
Dans la Couronne de Méléagre, ces petits poèmes, trop peu nombreux, brillent
comme des diamants et des roses, καὶ
Σαπφοῦς βαιὰ
μὲν, ἀλλὰ ῥόδα.
(1) Histoires d'Hérodote, II, 135.
(2) Géographie de Strabon, XIII, p, 474.
(3) Traité du sublime, X, 2.
(4) De l'arrangement des mots, 23.
(5) Tome I, p. 1-31.
(6) Voy. Marmora Oxn, XXIII, 51.
(7) Héroïdes, V.
(8) VI, 269 ; VII, 489 ; VII, 505.
(9) Dans l'épigramme Τάσδε
θεογλώσσους
SATYRUS et SATYRIUS THYILLUS, Σάτυρος καὶ Σατύριος Θυΐλλος.
Satyrus et Satyrius peuvent bien être la même personne, comme plus haut Samus et Samius, mais Satyrius Thïllus doit être un poëte distinct de Satyrus. Cette distinction indiquée par Jacobs, duorum haec epigrammata auctorum esse, Satyri alterius, alterius Thyïlli, nullus dubito, se trouve définitivement adoptée : cinq épigrammes sont au nom de Satyrus (1), et cinq autres au nom de Satyrius Thyïllus (2). Les unes et les autres semblent être de la même époque, presque de la même main, et sont en général d'une facture qui fait regretter de ne connaître les auteurs que de nom. Le nom de Satyrus évoque quelques souvenirs ; il nous rappelle entre autres un philosophe péripatéticien, de la ville d'Olynthe, disciple d'Aristote, qui rivalisa avec Théophraste en écrivant des caractères, qui composa une histoire de Philippe (3), et des vies d'hommes célèbres auxquelles Diogène Laërte et Plutarque se réfèrent; enfin un médecin qui fut un des maîtres du célèbre médecin Claude Galien. Quant à Thyillus, ce nom ne se trouve nulle part que je sache ; il ne figure pas dans le Dictionnaire onomatologique de Pape.
(1) Anthol. palatina, X. 6, 11, 13 ; Anth. Planudea, 153, 195.
(2) Anthol. pal., VI, 11, 170 ; VII, 233. 505 ; X, 5.
(3) Voy. Athénée, Banquet des savants, VI. p. 250.
SCYTHINUS, Σκυθῖνος.
Reiske dit que nous ne savons rien de Scythinus, de rebus et aetate illius nihil compertum est ; notre ignorance n'est pas aussi absolue. Il était de Téos, la patrie d'Anacréon. Étienne de Byzance (1) et Diogène Laërte le signalent comme un auteur d'ïambes, ἰάμβων ποιητής. Plutarque cite de lui des vers lyriques au sujet de la dédicace à Apollon d'un plectre d'or (2). Stobée nous a conservé en outre quelques lignes de sa prose sur la Nature, περὶ Φύσεως (3), d'où l'on peut induire que c'était aussi un observateur, un philosophe. On regrette d'autant plus d'avoir à lui attribuer deux épigrammes, XII, 22 et 232, qui figurent dans la Μοῦσα παιδική. L'insertion dans ce recueil de Straton et la citation de Plutarque nous indiquent l'époque approximative où florissait notre poëte : c'est entre Méléagre de Gadara et Philippe de Thessalonique, à la fin du dernier siècle avant l'ère chrétienne, ou dans la première moitié du siècle suivant.
(1) Au mot Τέως.
(2) Plutarque, Sur les oracles de la Pythie, XVI.
(3) Dans les Eclogae Physicae, I, 8.
SECUNDUS Σεκοῦνδος
Il y a quatre épigrammes de Secundus, trois dans l'Anthologie palatine, IX, 36, 260, 301. et une dans celle de Planude, 214. Fabricius estime que ce poète florissait à Constantinople au cinquième ou au sixième siècle de l'ère chrétienne ; mais avec raison Brunck observe que dans ses épigrammes il n'y a aucun indice de l'époque ni du lieu où il a vécu, et que rien ne justifie l'opinion de Fabricius ; qu'il est beaucoup plus probable qu'il a écrit immédiatement après ces poètes dont Philippe a pu mêler les vers à sa Couronne ; qu'on y retrouve presque les mêmes sujets, un style semblable, une couleur naturelle et vraie trop peu en usage à Constantinople, et un nom latin qui y était encore moins usité au sixième siècle. De plus, le lemme d'une des épigrammes (1) porte Σεκούνδου Ταραντίνου et nous apprend que Secundus était de Tarente.
(1) L'épigramme ῾Η τὸ πάλαι Λαίς, IX, 260.
SÉRAPION Σεραπίων
Il n'y a de Sérapion qu'une épigramme,
Τοὔτ'
ὀστεῦν, VII, 400. Suidas mentionne un Sérapion d'Alexandrie,
grammairien et rhéteur ; Plutarque en mentionne un autre, et le cite comme un
auteur de poèmes philosophiques, son contemporain et son ami. Notre épigramme
a bien une tournure philosophique et doit être du Sérapion de Plutarque.
En voici la traduction par Grotius :
Hoc cujus fuit os? Vir eras, puto, fallere pisces
Impiger, aut gravidae vendere navis opus.
Dic igitur cunctis, nobis spes surgere multas;
Nostra sed has in spes omnia desinere.
SIMMIAS DE RHODES, Σιμμίας ῾Ρόδιος.
Simmias de Rhodes vivait sous le règne de Ptolémée Lagide, vers 324 avant
l'ère chrétienne ; il était contemporain de l'obscur Lycophron (1) et son
émule. D'illustres modèles, à Athènes, à Alexandrie, lui avaient tracé la
route de la grande et belle poésie, et il avait assez de talent pour la
parcourir avec honneur ; mais il crut arriver plus vite à la célébrité par
l'étrangeté de ses compositions : il eut l'idée bizarre de donner à ses vers
la figure des objets qu'il voulait décrire. C'est ce qu'on nomme des vers
figurés. Outre quatre épigrammes, il nous reste de Simmias trois pièces de ce
genre, les Ailes, l'Oeuf et la Hache. Ceux qui voudraient que Théocrite ne fût
pas l'auteur de la Syrinx ou flûte de Pan, l'attribuent à Simmias.
Nous emprunterons la description des trois pièces citées à l dissertation de
M. Boissonade sur les poésies figurées (2) : "Les Ailes sont composées
chacune de six plumes ou de six vers chorïambiques, qui diminuent graduellement
de mesure, et par conséquent de longueur, selon leur position dans l'aile,
jusqu'au dernier qui n'a que trois syllabes. Simmias a voulu que le sujet de son
poème eût quelque rapport avec sa forme : il y fait parler le dieu qui porte
des ailes, l'Amour ; non pas la vulgaire divinité qui naquit de Vénus , mais
cet antique Amour que chantent les vieilles cosmogonies, le principe créateur
et contemporain du destin.
Il doit y avoir plus de mérite dans l'Oeuf, car il y a plus de difficulté.
Chaque bout est formé de très petits vers qui s'allongent progressivement
jusqu'au milieu. Ces vers sont de différents mètres, et l'auteur, qui n'y
épargnait pas sa peine, a choisi les plus embarrassants et les moins
ordinaires. Mais ce n'est pas tout : le poème, lu de suite, est absurde,
inintelligible, c'est une énigme sans mot. Il faut, pour trouver une espèce de
sens, aller du premier vers au dernier, du second à l'avant-dernier, du
troisième à l'antépénultième, et ainsi de suite jusqu'aux deux vers du
milieu.
Un ancien scholiaste, découvert par Saumaise et publié par Brunck, nous a fort
heureusement dévoilé ce merveilleux artifice. La figure des vers en a décidé
le secret. C'est un oeuf de rossignol dorien que le poète offre aux lecteurs :
Mercure l'a pris sous les ailes de la mère pour le donner aux hommes. Cette
ingénieuse et claire allusion remplit les vingt-deux vers de cette bizarre
composition.
La Hache est à deux côtés ; les vers, par leur diminution graduelle, en
expriment la figure : comme ceux de l'oeuf, il faut les renverser pour les
comprendre. C'est le fabricateur du cheval de Troie, Epéus, qui parle. Simmias
le suppose traçant une inscription sur la hache qu'il consacre à Minerve.
Malgré la gêne rigoureuse que le poète s'était imposée, ses vers ne sont
pas trop obscurs et ne manquent pas d'un certain éclat."
Quant aux épigrammes, elles sont bien supérieurs à ces vers figurés ; elles
expliquent mieux l'honneur qu'a fait Méléagre à notre poète de l'admettre
dans sa Couronne, et de lui donner l'emblème d'une poire succulente, Βρωτήν
ἀχράδα
Σιμμίεω.
(1) Lycophron, l'auteur de l'Alexandra. à cause de l'obscurité
énigmatique de son poème, s'est attiré l'épithète de σκοτεινός,
ténebreux.
(2) M. Boissonade, Critique littéraire, l. I, p. 368. Cf. Addisson, Spectator,
n° 58.
SIMMIAS DE THÈBES, Σιμμίας Θηβανός.
Simmias de Thèbes est un de ces disciples immédiats de Socrate qui n'ont point formé d'école. Les vingt-trois dialogues socratiques qu'il avait composés et que nous avons perdus, attestaient sans doute sa reconnaissance envers son maître, comme les deux épigrammes attestent son admiration pour Sophocle. Le grand tragique mourut cinq ou six ans (1)avant le grand philosophe ; Simmias, qui l'avait connu et applaudi, et qui lui survivait, honora sa mémoire par ces deux belles épigrammes funéraires Τὸ σὲ χοροῖς et ᾿Ηρέμα ὑπὲρ τύμβοιο, VII, 21 et 22. L'élégance et la grâce de la diction y sont au niveau du sentiment qui les a inspirées.
(1) L'an 405 avant notre ère.
SIMONIDE Σιμωνίδης
Simonide, fils de Léoprépès, naquit dans l'île de Céos, une des
Cyclades, 558 ans avant l'ère chrétienne, et vivait encore après les grandes
guerres Médiques. En Grèce, en Sicile, telle était l'estime dont il jouissait
comme poète, que les athlètes vainqueurs aux jeux publics, et leurs cités
natales, faisaient d'énormes dépenses pour qu'il chantât leurs victoires ; ce
fut une des sources de sa fortune. Ses odes agonistiques, qui rivalisaient avec
celles de Pindare, sont perdues, ainsi que ses Thrènes ou complaintes,
si célèbres dans l'antiquité, ses élégies sur les combats d'Artémisium et
de Marathon, et son ode sur la victoire de Salamine. Il ne nous reste du poète
de Céos que des inscriptions dédicatoires et funéraires, recueillies dans les
Anthologies, et des fragments d'élégies, genre dans lequel il vainquit tous
ses antagonistes, nul n'ayant mieux connu que lui l'art d'intéresser et
d'attendrir. Il était également sans rival pour sa mémoire, qu'il avait
perfectionnée par une méthode dont il passe pour l'inventeur. Sa renommée le
fit rechercher des grands hommes et des rois de son temps; il fut l'ami
d'Hipparque, d'Aleuas, roi de Thessalie, qui, après la mort du Pisistratide
Hipparque, le recueillit à sa cour ; de l'Athénien Thémistocle ; du
Lacédémonien Pausanias ; de Hiéron, roi de Syracuse, et de Théron, roi
d'Agrigente. Il avait quatre-vingt-sept ans lorsqu'il se rendit à Syracuse,
près de son royal ami et protecteur ; c'est là qu'il mourut à
quatre-vingt-dix ans. Hiéron et les Syracusains lui élevèrent un magnifique
monument ; mais ce qui est plus glorieux pour sa mémoire, ce sont les éloges
que lui décerne Cicéron, quand il le proclame : Non tantum suavis poeta sed
doctus sapiensque (1). Les fragments de Simonide se trouvent dans les
Analecta de Brunck et dans la Sylloge de M. Boissonnade.
Parmi les soixante-quatorze épigrammes attribuées à Simonide,
quelques-unes doivent appartenir à un fils de sa fille, Simonide le Jeune.
Toutes en général réunissent les meilleures conditions da genre : la
simplicité, la grâce, le sentiment, la brièveté. Aussi tiennent-elles le
premier rang, parmi ces petits poèmes, et sont-elles regardées comme de petits
chefs-d'oeuvre. Dans la Couronne de Méléagre, dont elles étaient un des plus
beaux fleurons, Simomide est représenté sous l'emblème d'une branche de vigne
en fleurs, νέον
οἰνάνθης
κλῆμα.
(1) De nat. deor., I. 122.
SIMONIDE DE MAGNÉSIE, Σιμωνιδὴς Μαγνήσιος.
Ce Simonide, fils de Sipylus, était de Magnésie en Asie Mineure, et florissait sous le règne d’Antiochus le Grand (1), roi de Syrie. il célébra en vers les exploits de ce sixième roi Séleucide, ses guerres contre les Galates et les splendeurs de son règne. Cinq ou six épigrammes lui appartiennent parmi celles de son illustre homonyme, le poète de Céos. C'est à lui notamment qu'il faut rapporter l'épigramme du Galle (2) et du Lion, Χειμερίην νιφεθοῖο, VI. 217.
(1) De 222 à 186 avant notre ère.
(2) Simonide de Céos n’existait plus depuis longtemps quand le culte de la
Grande Déesse, ses rites, ses mystères, furent connus en Grèce.
SOCRATE, Σωκράτης.
Le fils de Sophronisque, celui qui apprit de lui-même et sans maître la philosophie, αὐτουργὸς τῆς φιλοσοφίας, comme dit son élève Xénophon (1), et qui devint le maître et le chef de toutes les écoles, aimait aussi la poésie et la musique, la danse même, et les cultivait comme des arts utiles ; il traduisit en vers des fables d'Ésope, il composa un hymne à Apollon avant de mourir; mais on ne dit pas qu'il ait fait des épigrammes. Son biographe, Diogène Laërte, en passant en revue les autres Socrates. qui ont laisse des oeuvres et un souvenir, cite un Socrate ἐπιγρρραμμάτων ποιητήν. Ce doit être notre poète, l'auteur de l'épigramme, ῎Ολβιε Πυθαγόρη, XIV, I, qui renferme un fort joli problème. Mais tout ce que nous savons de ce Socrate se borne à l’indication du biographe et au problème cité.
(1) Dans le
Banquet, 1, 5.
(2) Diogène Laërte, II, 5, 37.
SOPHOCLE, Σοφοκλής.
Sophocle, le grand poète tragique, naquit dans le bourg de Colone, aux
portes d'Athènes, 495 ans avant l'ère chrétienne. Adolescent, il fut choisi,
à cause de sa beauté, pour être le coryphée des jeunes Athéniens qui,
après la journée de Salamine, chantèrent l'hymne de la victoire et dansèrent
autour des trophées. A l’âge de vingt-huit ans, il débuta au théâtre et
vainquit Eschyle. Le vieux poëte, dit-on, quitta Athènes de dépit et se
retira en Sicile. Depuis ce premier succès jusqu'à sa mort, Sophocle ne cessa
de travailler pour la scène. Aussi composa-t-il un grand nombre d'ouvrages,
cent vingt ou cent trente tragédies. Il n'en reste que sept entières, sept
chefs-d'oeuvre ! On dit qu'il remporta vingt fois le premier prix qu'il eut
souvent le second, qu'il n'eut jamais le troisième. Les Athéniens, pour donner
à l’auteur d'Antigone un témoignage de leur admiration, l’élurent
stratège ou général et lui confièrent, avec Périclès, le commandement de
l'expédition de Samos. Sophocle avait alors cinquante-sept ans. Dans sa
vieillesse il eut à soutenir un procès contre ses enfants ; prétendant qu'il
avait perdu l'usage de la raison, ils le citèrent en justice, et lui, devant
ses juges, se borna, pour sa défense, à lire le beau chenue d'Oedipe à Colone
qui contient l'éloge de son bourg natal : il gagna son procès. Sophocle mourut
presque nonagénaire, l'an 406, peu de temps après Euripide, un peu avant la
prise d'Athènes par Lysandre. Et c'est le coryphée de Salamine, le stratège
athénien, le poëte couronné le plus beau génie de la scène antique, qui
serait l'auteur de l'indécente épigramme contre Euripide au sujet d'un manteau
dérobé ! Sa vie, ses oeuvres, tout proteste contre le scandaleux commérage
d'Athénée (1), car c'est par lui seul que cette épigramme est connue ; elle
n'est ni dans l’Anthologie de Céphalas ni dans celle de Planude. Aussi ne
figure-t-elle que dans l’Appendix epigrammatum, 90, et mieux vaudrait qu’elle
n’y fût pas.
Voyez Sophocle, tome II des études sur les tragiques grecs de M.
Patin (hachette, 1858).
(1) Banquet des savants, XVIII, p. 69.
SOPHRON OU SOPHRONIUS, Σώφρων ἢ Σωφρόνιος.
Une seule épigramme, ῾Ο πρὶν ὀλωόμενος, IX, 787, est au nom du patrice Sophron, Σώφρων πατρίκιος. Ce titre de patrice, ou père et conseiller du prince, était fort en usage à Constantinople au cinquième siècle et dans les siècles suivants, et de l'ordre le plus élevé. En outre, l'épigramme est chrétienne. Il en résulte beaucoup de probabilité pour identifier ce poète avec Sophronius. Celui-ci, après avoir occupé un des premiers rangs dans l'empire, après avoir été revêtu de la dignité de patrice, aura été élevé au siège patriarcal de Constantinople. C'est sous ce titre qu'il est désigné dans l’Anthologie, ῾Ιεροσολύμνων πατριάρχης, et que lui sont attribuées les quatre épigrammes chrétiennes, I, 90 ; I, 123 ; VII, 678 ; VII, 679 ; IX, 787. Dans l'Histoire ecclésiastique, son patriarcat est à la date de l’année 629. Il est même décerné à ce poète, à ce patriarche, le titre de ῞Αγιος τοῦ ὰγίου Σωπφρονίου Σωσίπατρος. Ses épigrammes n'en sont pas meilleures pour cela ; elles ont bien le cachet d'une époque de complète décadence.
SOSIPATER, Σωσίπατρος
Parmi les épigrammatistes grecs il n'y a point de Sosipater. C'est par une erreur singulière que Brunck, Ruhnken, Jacobs et d'autres, ont attribué à Sosipater des épigrammes, trois ou quatre, qui sont de Dioscoride. Cette erreur provient de la fin du titre ou lemme Εἰς ᾿Αρσινόην ἑταίραν Σωσιπάτρου, sur Arsinoé, maîtresse de Sosipater. Ce dernier mot Σωσιπάτρου, au haut d'une page, et le mot τοῦ αὐτοῦ, du même, de l’épigramme suivante ont causé une méprise qu'a signalée et parfaitement démontrée Chardon de la Rochette (1). Cette fausse attribution ne s'est pas reproduite dans les dernières éditions de l'Anthologie et ne se reproduira plus.
(1) Mélange de critique et de philologie, tome I, p. 114 et 395.
SPEUSIPPE, Σπεύσιππος.
Ce Speusippe succéda à Platon, son maître et son oncle, dans la direction
de l’Académie, l’an 349 de notre ère. Platon lui avait donné une de ses
petites-filles en mariage avec une dot considérable. Il conserva huit ans la
direction de l'illustre école ; mais sa mauvaise santé l'obligea de chercher
un successeur : il prit Xénocrate. A la mort de son oncle, il fit l'épigramme
funéraire Σῶμα
μὲν ἐν κόλποις, Anth. plan.,
31, qui est comme l'apothéose du grand philosophe. Pendant son enseignement et
après, il avait composé beaucoup d'ouvrages dont il reste à peine les noms,
et telle était leur importance qu'Aristote, disciple comme lui de Platon, mais
disciple indépendant, acheta ces ouvrages pour la somme considérable de trois
talents (1).
Voyez Diogène Laërte, IV, 1, et l'article Speusippe dans le Dictionnaire
des sciences philosophiques (Hachette, 1852).
(1) Près de 18.000 francs.
STATYLLIUS FLACCUS, Στατύλλιος Φλάκκος
De Statyllius Flaccus il y a douze épigrammes, dont huit sont inscrites à ce double nom et les autres à celui de Flaccus seulement. C'est un nom romain, il est facile de le reconnaître ; mais quel rôle a joué celui qui l'a porté, à quelle époque a-t-il vécu, c'est ce qu'on ignore. Gassendi, dans sa vie d'Épicure (1), pensait à l'épicurien Statilius pour en faire le poète de l'Anthologie. Ce Romain avait été l'ami et l'émule de Caton, il l'avait suivi à Utique. Plus tard, il rejoignit Brutus en Macédoine, et fut tué à la journée de Philippes. Plutarque le cite honorablement ; mais il est bien peu probable que ce soit là notre poète, et ce n'est pas à désirer pour l'ami de Brutus et de Caton.
(1) Vita Epicuri, II, 6.
STÉPHANE ou ÉTIENNE, Στέφανος.
Aristarque, le grand critique d'Alexandrie, le précepteur des enfants de
Ptolémée Philométor, passe pour avoir, le premier, divisé en vingt-quatre
chants les deux grandes épopées homériques, l'Iliade et l'Odyssée. Les
lettres de l'alphabet grec servant de chiffre, le premier chant fut désigné
par la lettre alpha, le second par la lettre bêta, et ainsi de suite. Peu de
temps après ce travail d'Aristarque on a dû penser à donner en quelque sorte
un titre à chaque chant, et c'est alors que le grammairien Stéphane aura mis
en tête de chaque chant le résumé de ce qu'il contenait, le sujet principal
et dominant ; ce résumé, il le rédigea en un vers hexamètre, et de leur
réunion il est résulté cette analyse sommaire de toute l'Iliade, ῎Αλφα
λιτὰς Χρύσου, IX, 385, qui ne peut être considérée comme une
épigramme : c'est une collection de titres ou d'inscriptions.
Ce même travail qui a été fait pour l'Odyssée doit être du même
grammairien. Probablement aussi notre Stéphane est le grammairien qui s'est
fait connaître par des scholies sur la rhétorique d'Aristote. Ce n'est pas une
médiocre gloire pour Stéphane d'avoir uni son oeuvre à celle d'Aristarque, à
la grande oeuvre d'Homère.
STRATON, Στράτων.
Straton de Sardes appartient à la première moitié du troisième siècle de
l'ère chrétienne, et très probablement florissait sous le règne de Septime
Sévère. Sa vie est moins connue, moins célèbre que son oeuvre, et celle-ci,
qui jouit de beaucoup trop de célébrité, consiste dans un recueil de petites
pièces, qui sont encore au nombre de deux cent cinquante-huit, toutes relatives
à une passion honteuse, la plus grande infamie du paganisme. Ce recueil,
Straton l'avait composé des épigrammes de treize poètes de l'Anthologie de
Méléagre, de deux poètes de l'Anthologie de Philippe, de dix autres qui ont
vécu après Philippe, et aussi de ses propres épigrammes qu'il mêla en grand
nombre à celles de ses devanciers ; il l'intitula du titre effronté de Μοῦσα
παιδική. Nous avons là un témoignage historique, fort curieux, de la
corruption des moeurs grecques et romaines. Constantin Céphalas a cru devoir
admettre la muse de Straton, au moins en grande partie, dans la rédaction de
son Anthologie : elle en forme la douzième section. Maxime Planude, plus
timoré, l'a éliminée presque entièrement ; mais Brunck, qui aimait le grec
par-dessus tout (1), n'en a laissé rien perdre. Toutes les épigrammes du
recueil sont à leur place d'auteur dans les Analecta, et Straton y
figure à son ordre pour ses quatre-vingt-dix-neuf épigrammes.
Il faut convenir que ce n'est point le moins spirituel des épigrammatistes ;
mais on regrette que les Muses aient daigné inspirer si heureusement un poète
qui dédaignait le sexe des Muses et des Grâces.
(1) Plus scrupuleux, Reiske, après avoir admiré, en helléniste, le style et l’art de Straton, dictio elegans, tersa, facilis, exquisita, etc., s'est cru obligé par conscience de s'écrier : Computrescat in illo coeno qui animum ad meliora nequit attollere.
SYLLA, Σύλλα.
Nous avons de Sylla une épigramme dédicatoire,
Τόνδε
σοὶ
αὐτοκράτωρ, Appendice, 91.C'est le seul monument littéraire qui
nous reste de ce grand politique, de ce plus grand homme de guerre, qui,
contrairement à son compétiteur Marius (1), sacrifiait aux Muses et aux
Grâces : il avait écrit en latin des comédies satiriques (2) et en grec les
Mémoires de sa vie (3).
L. Cornélius Sylla naquit à Rome 136 ans avant notre ère, fit les campagnes
d'Afrique avec Marius, avec lui repoussa les Cimbres , lui disputa le pouvoir et
s'en empara, porta la guerre en Grèce, en Asie, y défit Mithridate, revint à
Rome, reprit le pouvoir dont s'était emparée la faction de Marius, mort
pendant son absence, en proscrivit les partisans, s'empara de leurs biens qu'il
distribua à ses créatures, à ses soldats ; puis maître absolu, dictateur
perpétuel, il abdiqua le pouvoir et rentra dans la vie privée, vécut deux ans
encore comme un simple citoyen et mourut à cinquante-huit ans.
Voir la vie de Sylla par Plutarque, faite en partie sur ses Mémoires, et le
beau dialogue de Sylla et d'Eucrate par Montesquieu.
(1) Plutarque, Vie de Marius
(2) Εἴ
τις ἔπεισε
Μάριον θύειν
ταῖς
ἐλληνικαῖς
Μούσαις καὶ
Χάρισιν, οὐκ ἄν...
(3) Athénée, Banquet des savants, VI, p. 261.
SYNÉSIUS, Συνέσιος.
Synésius est un des littérateurs et des philosophes les plus remarquables du cinquième siècle. Né à Cyrène en 378, il étudia dans les célèbres écoles d'Alexandrie l'éloquence, la poésie, les mathématiques, la philosophie ; et tel fut le succès de ses études, que, à dix-neuf ans, les Cyrénéens le choisirent pour présenter à l'empereur Arcadius une couronne d'or qu'ils lui avaient votée. Le discours qu'à cette occasion il prononça devant le fils de Théodose, περὶ βασιλείας, existe encore, et l'on y admire une courageuse exposition des devoirs de la royauté. Sa mission à la cour de Constantinople eut tout le succès qu'en attendaient ses compatriotes. Quelque temps après, en revenant par Alexandrie, il s'y maria (403), et vers la même époque il se convertit à la foi chrétienne ; mais il ne put jamais abjurer les dogmes de la philosophie de Platon, et, toute sa vie, il s'étudia à les concilier avec ceux du christianisme. Les services, la réputation qu'il s'était acquise par ses talents, par ses vertus, le courage qu'il déploya contre les barbares qui avaient envahi la province, lui méritèrent la reconnaissance publique ; les habitants de Ptolémaïs voulurent même l'avoir pour évêque. Synésius résista longtemps à leurs voeux : ses opinions philosophiques, ses goûts pour les occupations littéraires, sa pieuse modestie et aussi sa répugnance à se séparer d'une épouse qu'il chérissait, étaient autant d'obstacles qu'il ne pouvait vaincre, et ce ne fut qu'après avoir obtenu l'autorisation sinon de conserver sa femme (1) du moins de rester platonicien, qu'il se laissa consacrer évêque (410). Pendant son épiscopat, il ne cessa de se montrer la courageux protecteur de son troupeau contre les exactions des gouverneurs, et le soutien de l'autorité contre les passions populaires, donnant à tous l'exemple des vertus chrétiennes. Il mourut vers l'an 430. Ses ouvrages, écrits avec esprit, avec élégance, méritent d'être étudiés. Ses lettres surtout, au nombre de cent cinquante-quatre, offrent une lecture intéressante et instructive. Plusieurs sont adressées à Hypatia, et témoignent du respect et de l'affection que cette noble païenne avait inspirés à son ancien élève. Les Hymnes, qui offrent un curieux mélange des vérités chrétiennes et des rêveries platoniciennes, se trouvent dans la Sylloge du savant Boissonnade, parmi les Lyrici Graeci. Il ne reste de ses épigrammes que trois pièces dont l'une est fort belle, ῾Η σοφιη στίβον εὗρεν ἐς οὐρανόν, Appendice, 92 ; une autre insignifiante comme si elle était d'un grammairien, Οἱ τρεῖς Τυδάνιδαι, Anth. plan., 76 ; et une dernière qui ne consiste que dans un vers, mais ce vers est très joli, sur le portrait de sa soeur Stratonice, Τῆς χρυσῆς εἰκών Anth. plan., 79.
(1) M. Villemain, Tableau de l'éloquence chrétienne au quatrième siècle, Synésius, p., 227 : "On lui permit de garder sa femme et ses opinions." M. Druon, Étude sur la vie et les maîtres de Synésius, p. 48 : "L'époux avait dû renoncer à l'épouse." Telle était, en effet, la discipline de l'Église, et aucun texte, aucune autorité ne justifient l'assertion de M. Villemain
SYNÉSIUS SCHOLASTIQUE, Συνέσιος Σχολαστικός
Le patrice Eusèbe avait obtenu de la cour de Constantinople les honneurs d'une statue ; mais ce n'est pas la sienne, c'est une statue d'Hippocrate de Cos qu'il éleva. Là-dessus, Synésius Scholasticus a composé l'épigramme ῾Οππόθεν ὁ σπήσας, Anth. plan. 267. Ce Synésius, unissant le courage au goût des lettres, à l'amour de la justice, lui aussi mérita une statue par sa valeur dans un combat livré sous les murs de Baryte. C'est ce que nous apprend une épigramme de son contemporain Jean Barbucalle, Οὐχὶ παρ' Εὐρώτα, Anth. plan., 38. Or ce combat dut être livré dans la guerre contre Chosroès, roi des Parthes, qui, dans l'année 540, envahit la Syrie et pénétra jusqu'à Antioche. Notre poète, si on peut lui donner ce nom, aurait donc fleuri dans le sixième siècle de l'ère chrétienne.
THALLUS, Θάλλος
Ce poète était de Milet en Ionie, et s'appelle quelquefois Antoine Thallus, ᾿Αντώνιος Θάλλος. Il a dû vivre dans le premier siècle de l'ère chrétienne, car des quatre épigrammes qui lui appartiennent, l'une, ῾Εσπερίοις μέγα χάρμα, VI, 235, a pour objet de célébrer le jour de naissance d'un César. Ce devait être Tibère ou Germanicus que le poète exhortait à marcher sur les traces de leur aïeul, l'empereur Auguste. D'après son nom d'Antoine on pense que, Thallus a vécu dans la clientèle d'Antonia Minor, la mère de Germanicus. Boivin (1) estime que notre poète est ce Thallus, l'affranchi d'Auguste et son secrétaire, mentionné dans les inscriptions de Gruter, libertus ab epistolis.
(1) Mém. de l'acad, des inscript. , t, III, p. 301.
THÉÉTÈTE, Θεαίτητος
Il y a eu un Théétète parmi les plus célèbres disciples de Socrate, et Platon en a donné le nom à l'un de ses dialogues, Théétète ou de la science. On n'oserait affirmer que nous avons là l’ auteur des six épigrammes,῎Ολβια τέκνα, VI, 357 ; ῞Ηνδανεν, ἀνθρώποις, Appendice, 36 ; Τὰν γνώμαν ἐδόκει, VII, 727; Χείματος οἰνωθέντα, VII, 446 ; Ναυτίλοι, ὦ πλώοντες, VII, 499 ; Πυθαγόρην τινά, Appendice, 37 ; et cependant il y en a une, ῞Ηνδανεν, ἀνθρώποιςen l'honneur de Crantor, célèbre académicien, disciple de Xénocrate, qui florissait vers l'année 396. Elle se trouve, de plus, dans Diogène Laërte, IV, 5, ainsi que l'épigramme Πυθαγόρην τινά. Le style de ces petites pièces est d'ailleurs excellent et appartient à une époque classique. Il n'est donc pas douteux que ce Théétète n'a rien de commun avec Théétète le Scholastique du siècle de Justinien.
THÉÉTÈTE LE SCHOLASTIQUE, Θεαίτητος Σχολατικός
Théétète, surnommé Scholasticus, c'est-à-dire professeur de grammaire ou de droit, est l'auteur de six épigrammes qui portent bien le cachet du sixième siècle de notre ère. Dans l'une, ῾Ως ἀγαθὸν καὶ παῖς, IX, 659, il loue Domninus, que, d'après une épigramme de Paul le Silentiaire, Κοσμὸς ᾿Ιουστῖνου, IX, 658, nous connaissons comme préfet de Constantinople. Une autre épigramme est adressée à ce Julien antécessor ou jurisconsulte, dont nous avons trois épigrammes et auquel Priscien dédia ses oeuvres. Ces deux épigrammes nous donnent des dates de concordance assez précises, tandis que les quatre autres du même poète le classent parmi les Agathias, les Paul le Silentiaire, parmi ces écrivains qui constatent un réveil des lettres sous le règne de Justinien.
THÉMISTIUS, Θεμίστιος
L'épigramme ῎Αντυγος οὐρανίης XI, 292, qui, dans l'Anthologie palatine, est sous le nom de Palladas, est plus probablement de Thémistius, ainsi que le pense Brunck, ainsi que l'ont pensé avant lui les éditeurs de ses oeuvres. Dans l'édition aldine et dans les suivantes on trouve cette épigramme avec ce lemme. Θεμίστιου στίχοι εἰς ἑαυτὸν ὅτε ὕπαρχον αὐτὸν ἐποίησεν ᾿Ιουλιανός. En effet, l'empereur Julien nomma Thémistius préfet de Constantinnple, l'an 362, et c'est à cette occasion, et tout en acceptant, qu'il proclame que la dignité de philosophe est au-dessus de tous les honneurs, et qu'en s'élevant à un poste quelconque le philosophe déchoit. On voit, par là, combien l’homme d'État se ressentait du métier de professeur de rhétorique. Sa réputation comme rhéteur égalait celle de Libanius; qui était ainsi que Palladas, son contemporain, et lui mérita le surnom d'Euphradés (qui parle bien). Il remplit à Constantinople des charges importantes. L'empereur Théodose lui confia même l'éducation de ses fils, et pourtant c'était un païen, mais un païen très éclairé, un libre penseur, et si vertueux qu'il se concilia l’estime et l'amitié des chrétiens.
THÉOCRITE DE CHIOS, Θεόκριτος ὁ Χῖος
Né en Paphlagonie vers l'an 325, il vivait encore à la fin du quatrième
siècle sous le règne d'Arcadius son élève.
Théocrite de Chios était un sophiste spirituel et mordant, disciple de
Métrodore qui lui-même avait eu Socrate pour maître. Par ses traits
satiriques, il s'attira l'inimitié d’Alexandre et plus tard celle d’Antigone
Gonatas. Celui-ci, moins patient que le roi de Macédoine, se vengea des
épigrammes du sophiste en le faisant mourir. Nous pouvons nous faire une idée
du fiel qu'il mettait dans ses satires par l'épigramme Ερμείου
εὐνούχου τε Appendice 38, la seule une nous ayons encore. Elle insulte
gratuitement l'homme qui inspira l'hymne à la Vertu, elle méconnaît le génie
d'Aristote, elle outrage le droits de l'amitié, le respect dû à une tombe.
THÉOCRITE DE SYRACUSE, ῾ Θεόκριτος ὁ Συρακούσιος.
Théocrite de Syracuse semble avoir eu peur d'être confondu avec Théocrite
de Chios. "Il y a un autre Théocrite, de Chios, dit-il ; pour moi qui ai
écrit ce livre, je suis un habitant de la grande Syracuse, fils de Praxagoras
et de la noble Philinna (1). D Ce poète, qui naquit 280 ans environ avant
l'ère chrétienne ; vécut d'abord à la cour de Hiéron le Jeune, tyran de
Syracuse, qu'il célébra dans ses vers; mais le prince se montra peu
reconnaissant et peu généreux. Par ses libéralités, Ptolémée Philadelphe
attira Théocrite en Égypte et lui fit un brillant accueil. Celui-ci prit à sa
cour une place distinguée parmi les poètes qui jouissaient le plus de sa
faveur, à coté de Callimaque, d'Apollonius de Rhodes, d’Aratus, etc., et le
récompensa de sa généreuse hospitalité par de magnifiques éloges. De retour
dans sa patrie il encourut la disgrâce et la haine du tyran de Syracuse, qui,
s'il en faut croire un commentateur d’Ovide, le fit étrangler (2). Mais cette
tradition isolée mérite bien peu de créance. On connaît très mal la vie de
Théocrite ; heureusement il n'y a rien de plus connu, de plus célèbre que ses
ouvrages. Il est pour la poésie pastorale ce qu'Homère est pour l'épopée, et
comme Homère il a eu Virgile pour disciple et pour rival.
Outre trente pièces d'une certaine étendue, intitulées Idylles, il
nous reste vingt-trois épigrammes, inférieures sans doute aux Idylles, mais
qui ne les déparent pas, plus un petit poème du genre figuré, la Syrinx
ou flûte de Pan. "Quelques personnes, a dit sur ce sujet M. Boissonade,
font à Théocrite l'honneur de douter qu'il soit le véritable auteur de la
Syrinx qu'on trouve parmi ses couvres : elles ont peine à croire que ce poète,
d'un goùt si sage et d'un esprit si élégant, ait pu abaisser son talent à
ces jeux puérils. Un tel argument me paraît sans force contre l'autorité des
grammairiens et celle des manuscrits. Theocrite d'ailleurs vivait dans un temps
où ces bagatelles étaient fort à la mode, et il a pu, sans trop compromettre
sa muse, sacrifier une fois au goût de son siècle (3). »
(1) Epigr. IX, 434 : ῎Αλλος
ὁ Χῖος.
(2) Ovide, Ibis, 549 : Utve Syracosii praestricta fauce poetae. Voy. le
commentaire. Il s'agit plutôt d’Empédocle, philosophe et poëte.
(3) Boissonade, Critique Littéraire (Paris, 1862), tome I, p, 970, sur les
poésies figurées.
THÉODORE, Θεόδωρος.
Il reste deux distiques de Théodore, sur le nez d'Hermocrate, ῾Ερμόκρατης τῆς ῥινός, XI, 193, et sur un bouffon, Νηλειὴς ᾿Αίδης, VII, 556, petites pièces insignifiantes. On serait assez tenté de les mettre au compte d'un Théodore que mentionne Diogène Laërte , comme ἐπιγραμμάτων ποιητής (1), et alors notre poète serait antérieur au troisième siècle. Mais Agathias, dans une épigramme sur un portrait de Théodore. ῞Ιλαθι μορφωθείς, I, 36, nous signale le véritable auteur, Θεόδωρος ἀνθύπατος. En même temps il nous fait connaître que c'était un personnage important, un illustris, deux fois ἀνθύπατος, proconsul ou plutôt légat ou préfet, et maître des offices, magister officiorum ; c'est de plus un nouveau poète à inscrire parmi ceux du règne très littéraire de Justinien, parmi les Agathias et les Paul le Silentiaire qui en sont les coryphées.
(1) Diogène Laërte, II. 8, 19.
THÉODORET ou THÉODORIT, Θεοδώρητος.
Ce Théodoret est qualifié du titre de grammairien, bien mieux de celui de Patrice (1). Il n'est plus connu que par l'épigramme ᾿Εκ Φιλαδελφείης, Anth. plan.,34, un distique sur le portrait d'un Philippe, préteur ou préfet de Smyrne, ῎Αρχων ἐν Σμὺρνῃ et aussi par un traité inédit sur les Esprits, περὶ Πνευμάτων. Valckenaer a ajouté à son Ammonius un ouvrage sur les Esprits, qui renferme des extraits de celui de Théodorit.
(1) C'est-à-dire conseiller du prince. Ce titre à Byzance était assez commun du sixième au huitième siècle, et constate que notre poète est de l’époque byzantine.
THÉODORIDAS, Θεοδωρίδας.
Nous avons de Théodoridas dix-neuf épigrammes généralement intéressants. d'un bon style, et d'un mérite plus que suffisant pour nous faire regretter de ne pas mieux connaître un tel poète, et surtout d'avoir perdu ses oeuvres principales, à savoir un poème ou cantique sur l'Amour, είς ῎Ερωτα, et le dithyrambe intitulé les Centaures (1). Athénée qui en cite quelques vers nous apprend que l'auteur était de Syracuse, mais il ne nous dit pas à quelle époque il vivait. On ne saurait assigner d'autre date à sa vie, sinon qu'elle est antérieure à celle de Méléagre. Or celui-ci florissait un siècle et plus avant l'ère chrétienne. Méléagre cite Théodoridas comme un poète de sa Couronne, et lui donne l'emblème, assez peu clair, du Serpolet, τὴν τε φιλάκρητον (2) Θεοδωρίδεω νεοθαλῆ ἔρπυλλον
(1) Athénée, Banquet des savants, XI, p. 475 et XV, p. 699.
(2) L'épithète de φιλάκρητον,
qui aime à se mêler au vin, fait allusion sans doute au poëte dithyrambique
qui s'inspirait de Bacchus plus que d'Apollon.
THÉOGNIS, Θεόγνις.
Téognis, né à Mégare, florissait vers 530 avant l'ère chrétienne. Il était d'une famille noble et riche. Banni de sa patrie, il se retira à Thèbes, et quand il revint dans ses foyers, il ne recouvra ni sa fortune ni son rang. On a sous son nom près de sept cents distiques du genre sentencieux, sous le titre de Παραινέσεις, Exhortations, prescrivant des règles de conduite sociale et politique. Le distique, ὢ μοι ἐγὼν ἥβης, qu'a recueilli l'Anthologie, Planude, 10, est le 527e et 528e vers de son oeuvre (1). Elle jouissait d'une telle réputation chez les Grecs qu'on en faisait apprendre par coeur aux enfants les vers comme ceux d'Homère. Isocrate a dit quelque part (2) : "Hésiode, Théognis, Phocylide, sont proclamés les meilleurs conseillers de la vie humaine."
(1) Dans l'édit. de Bekker, Leipsig, 1815.
(2) Isocrate à Nicoclès, XII.
THÉON, Θέων.
Il y a cinq épigrammes au nom de Théon d'Alexandrie. Deux de ces épigrammes, ᾿Αλκυόσιν Ληναῖε, VII, 292, et ῾Η πάρος ἀντιπόλων, IX, 41, pourraient bien être de Aelius Théon d'Alexandrie, rhéteur du deuxième et du troisième siècle, dont il nous reste des Exercices préparatoires, Προγυμνάσματα, espèce de cahiers de rhétorique (1). Ces épigrammes, en effet, sont purement littéraires et sentent l'école. Les autres, au contraire, ont un cachet scientifique qui autorise à les mettre au compte d'un autre Théon d'Alexandrie. C'est d'abord un vers sur les jours astronomiques de la semaine, IX, 491, lequel se retrouve dans la petite pièce, ῾Επτὰ πολυπλανέες, Appendice, 40, sur les sept planètes, et en détermine ainsi l'auteur ; puis l'épigramme sur Ptolémée l'astronome, Γαίης ἐν νώτοισιν, Appendice, 39. Ce Théon est le célébre mathématicien, l'astronome qui prédit et observa les éclipses de soleil et de lune de l'année 365 de notre ère, le commentateur de la Grande composition mathématique de Ptolémée. Assurément ses épigrammes lui font moins d'honneur que ses travaux comme astronome et mathématicien, et ce qui lui fait peut-être encore plus d'honneur que ces travaux, c'est sa fille, l'amie de l'évêque Synésius, la savante et chaste Hypatie.
(1) La dernière édition et la meilleure de ces Progymnasmata a été donné par Walz dans ses Rhetores graeci, tome I (Stuttgarliae, 1832-1846).
THÉOPHANE, Θεοφάνης.
Théophane de Mitylène fut un poëte célèbre, un historiographe
distingué, et, suivant Strabon, le plus illustre de tous les Grecs de son temps
(1). Ami de Pompée, le suivant dans ses expéditions comme Archias suivait
Lucullus, comme Panaetius suivait Scipion, il fut reconnaissant de ce patronage
généreux, de cette affection d'un grand homme, et se rendit l'annaliste de ses
victoires. Cicéron nous apprend dans son discours pro Archia que ce
poète fut proclamé citoyen romain par le grand Pompée en présence de toute
son armée qui accueillit cette proclamation par d'unanimes applaudissements.
C'est de ce Théophane peut-être qu'est l'épigramme funéraire ᾿Ηρίον
ούκ ἐπὶ πατρί, VII, 537, publiée sous
son nom par Planude, par Reiske, mais publiée sous celui de Phanias par
Céphalas et par Jacobs. Si la première attribution était exacte, il resterait
du moins quelque chose d'un homme dont le temps a plus ménagé la mémoire que
les oeuvres. Au reste, quel que soit l'auteur de l'épigramme, elle est d'une
bonne époque.
Quant à une épigramme qui porte sans conteste le nom de Théophane, Καὶ
τί γε σῆμα, XV, 14, il n'y a ni doute ni
erreur ; elle est d'un historien byzantin, abbé d'un couvent grec, qui fut
destitué par l'empereur Léon l'Arménien comme ayant soutenu le culte des
images, et relégué dans l'île de Samothrace où il mourut en 817. Son
épigramme porte bien le signe du temps, celui de la décadence.
(1) I. Strabon, XIII, 2 : Καὶ ἐαυτὸν πάντων τῶν ῾Ελλήνων ἐπιφανέστατον ἀνέδειξεν.
THÉOSÉBIE, Θεοσεβία.
Nous n'avons de Théosébie qu'une épigramme,
Εἶδεν
᾿Ακεστορίη, VII, 555, sur le médecin
Ablabius, l'égal d'Hippocrate et de Galien ; elle est un peu recherchée ; mais
ingénieuse et bien versifiée.
Par Suidas (1) nous savons que cette Théosébie était une soeur de Zosime
d'Alexandrie, le chimiste. Or ce Zosime a vécu sous Théodore le Jeune, vers
420 de notre ère.
Schneider, dans ses Μουσῶν
ἄνθη,
Fleurs des Muses (2), dit en parlant de notre poète : Theosebia vixit,
cecinit, floruit ; reliqua nescimus.
(1) Ζώσισμος
᾿Αλεξανδρεὺς
φιλόσοφος
Χημευτικὰ
πρὸς
Θεοσεβίαν τὴν
ἀδελφήν...
p. 421 des Βιογράφοι
de Weslermann.
(2)
Page 333 des Μουσῶν
ἄνθη,sive
selecta poetriarum graearum carmina,
Giesae, 1802.
THOMAS LE PATRICE, Θωμᾶς ὁ πατρίκος.
Ce Thomas était patrice ou conseiller de l'empereur, et logothète ou intendant de l’hippodrome. C'est ce que porte le lemme (1) de l'épigramme qu'il composa sur un Ariastase, cocher du cirque, Τὸν θρασὺν ἡνιοχῆα, Anth. plan., 579. Nous voyons par là que c'était un grand personnage, un grand amateur de courses ; nous n'ajouterons pas un grand poète.
(1) Θωμᾶ πατρικίου καὶ λογοτεθου τοῦ δρόμου.
THOMAS LE SCHOLASTIQUE, Θωμᾶς Σχολαστικός.
Nous ne connaissons ce Thomas que par l'épigramme qui porte son nom, ῾Ρητορικῆς φιλέω τρεῖς ἀστέρας, Anth plan., 315, en l'honneur du rhéteur Aristide. Or, cet Aristide qu'il compte avec Démosthène, avec Thucydide, parmi les princes de l'éloquence, est Aelius Aristide que loue au épigrammatiste anonyme.Νεῖκος ᾿Αριστειδῆς ἀστὴρ ῥητορικῆς, Anth. plan., 320, comme étant avec Homère la gloire de Smyrne. Cet Aristide, cet Νεῖκος ᾿Αριστειδῆς comme dit notre poète, brillait de tout son éclat sous Marc-Aurèle. Notre poète était son contemporain, et probablement son compatriote.
THUCYDIDE, Θουκυδίδης.
C'est par erreur qu'on a mis au compte de Thucydide, sur la foi d’un titre
fautif, Εἰς
Εὐριπίδης
Θουκυδίδου
τοῦ ἱστορικοῦ, l'épigramme
Δαιδαλέοισι
πυρός (1), VII, 48, tout à fait indigne
du grand historien (2). Il n'en n’est pas de même d'une autre épigramme,
également sur Euripide, Μνᾶμα
μὲν ῾Ελλάς,
VII, 45, laquelle est d'un fort bon style, d une belle facture, et, si parva
licet componere magnis, ne dépare pas la grande oeuvre de Thucydide,
l'Histoire de la guerre du Péloponnèse.
Thucydide naquit près d'Athènes vers l'année 471 avant notre ère, d'une
famille riche et considérable. Son père dont il a immortalisé le nom
s'appelait Olorus, Θουκιδίδης
ὁ ᾿Ολόρου (3). Un échec qu'il éprouva dans cette guerre du Péloponnèse, où il
commandait un corps d'armée athénien, fut cause de son bannissement, en 423.
Pendant son exil qui dura vingt ans, il rassembla les matériaux de son
histoire, n'épargna ni soins, ni dépenses, ni voyages, et composa son oeuvre,
non sans effort, comme il le dit lui-même, afin de léguer aux siècles à
venir un monument impérissable (4). On croit qu'il revint se fixer à Athènes
en 403, après le rappel des exilés, et qu'il mourut (5) dix ans après, dans
sa soixante-seizième année.
(1) Lisez ainsi ce premier vers : Σάρκες
διψαλέαισι
πυρὸς ῥιπῇσι
τρυφηλαί.
Jacobs. Cette épigramme est anonyme, ἄδηλον
dans les éditions de 1792 et de 1813.
(2) Reiske : Non invenio veba quibus exprimam indignationern meam contra
illum nebulonem qui tanto nomini tantam maculam adspersit.
(3) Thucydide, IV, 104 :
Θουκιδίδην
τὸν ᾿Ολόρου, ὃς
τάδε
συνέγραψεν.
(4) Thucydide : Κτῆμα
ἐς άεί
(5) Sur le genre de mort et la sépulture de Thucydide, voy. Pausanias, XXIII,
9, et Plutarque, Vie de Cimon, IV.
THYILLUS, Θύιλλος, voy. SATYRIUS.
THYMOCLÈS, Θυμοκλῆς.
Thymoclès est un des poètes qui ont concouru au recueil de Straton, Μοῦσα παιδική. Il n'y a fourni qu'une épigramme, Μέμνῃ που XII, 32, une des moins indécentes et non des moins jolies. C'est un poète antérieur au troisième siècle, époque où florissait Straton, son éditeur, et qui n'a pas laissé d'autre souvenir que son tétrastique et son nom.
TIBÉRIUS ILLUSTRIS, Τιβέριος ἰλλοῦστριος
Ce Tibérius est l'auteur de deux épigrammes assez jolies, Κεμμάδος ἀρτιτόκου, IX, 2 et Οὐ κύνες, οὐ στάλικες, IX, 370. Le seul défaut du la première est de manquer d'originalité, étant une imitation de l'épigramme de Polyen, Δορκάδος ἀρτιτόκοιο, IX, 1. La secunde est une composition ingénieuse et bien versifiée. Nous avons ici un poète inconnu, que le titre d'illustris rattache aux règnes de Dioclétien ou de Théodose. Sans ce titre d’illustris, on eût attribué sans doute les deux épigrammes à l'empereur Tibère, qui ne manquait pas d'instruction et cultivait la poésie. Suidas dit positivement qu'il composa des épigrammes et une rhétorique, Καῖσαρ ἔγραψεν ἐπιγράμματα καὶ τέχνην ῥητορικήν (Suidas, t, II, p. 287).
TIMOCRÉON, Τιμοκρέων
Timocréon, de l'île de Rhodes, athlète et poète, né vers l'an 476 avant l'ère chrétienne, se renda celèbre par son esprit satirique et par sa voracité. Élien (1) le cite parmi les plus grands mangeurs. Il poursuivait Thémistocle des plus violentes invectives, mais il faut dire à son honneur qu'il exaltait la vertu d'Aristide. "Loue si tu veux, Pausanias, dit-il dans un de ses chants ; loue Xanthippe, loue Léotychide ; moi, c'est Aristide que je loue, l'homme le plus vertueux qui vint jamais de la grande Athènes. Pour Thémistocle, ce menteur, cet homme injuste, ce traître, Latone le déteste ...." Simonide fut aussi l'objet de sa haine et de ses sarcasmes, et les deus vers, Κηία με προσῆλθε, XIII, 31, s'adressent aux oeuvres de ce poète qu'il appelle des sornettes, φλυάρια.Cette fois la haine semble l'avoir assez mal inspiré. Sjmonide qui, suivant l'expression d’un critique, lui rendait amour pour amour, se vengea de lui en lui survivant, et par cette épitaphe : Πολλὰ φαγὼν καὶ πολλὰ πιών, VII, 248, "j'ai passé ma vie à manger, à boire, à dire du mal de tout le monde ...." Les fragments qui nous restent du poète Rhodien (2) constatent que sa poésie, un peu rude et brutale, ne manquait ni de verve ni d'esprit.
(1) Hist. div. I, 27,
(2) Voy. Brunck, Analecta, I, 148 ; Boissonade, Lyrici graeci, p,
85.
TIMON LE MISANTHROPE, Τιμών ὁ Μισάνθρωπος
Plutarque a esquissé quelques traits de la vie de Timon (1), Lucien en a
reproduit une peinture fidèle dans un de ses dialogues (2) ; Shakspeare en a
fait le héros dune de ses tragédies (3).
Timon, surnommé le Misanthrope, naquit à Collyte, bourg de l'Attique, vers 440
avant l'ère chrétienne. Les vices et les crimes de son temps, l'ingratitude de
ses amis qui l'abandonnèrent après qu'il leur eut prodigué sa fortune, lui
firent prendre les hommes en haine, et il se retira dans une profonde retraite.
Un jour il en sortit et rentra dans Athènes. La foule remplissait le Pnyx ; il
monta à la tribune : "Athéniens, dit-il, j'ai dans ma maison des champs
une petite place avec un figuier où plusieurs citoyens se sont déjà pendus ;
comme je dois bâtir sur ce terrain, j'ai voulu vous en avertir publiquement,
afin que, si quelqu'un de vous a envie de s'y pendre, il se hâte de le faire,
avant que le figuier soit abattu." Il y a plus de finesse dans le mot que
lui inspirèrent ses prévisions au sujet d'Alcibiade. "J'aime ce jeune
homme, parce que je prévois qu'il fera beaucoup de mal aux Athéniens. "
Après sa mort il fut enterré près du bourg maritime d’Hales, et sur sa
tombe on mit l'épitaphe qu'il s'était faite de son vivant, ᾿Ενθάδ'
ἀπορρήξας, VII, 313, et qui est un nouveau trait de son caractère farouche.
Outre cette épitaphe, il y a de lui un distique contre le philosophe Cléanthe,
Τίς
δ' οὗτος κτίλος, XI, 1296. Bien que cette épigramme débute par un
souvenir d'Homère, il n'y a pas lieu de croire que noua misanthrope se soit
dédommagé de sa haine contre les hommes dans le commerce des Muses. Aussi
faut-il bien se garder de confondre Timon le sillographe avec notre Timon qui,
d'ailleurs, vivait plus d'un siècle avant l'élégant auteur des Silles.
(1) Vie d'Antoine, LXX.
(2) Τιμών
ἢ Μισάνθρωπος,
V.
(3) Timon of Athens.
TRAJAN, Τραιανός
Les empereurs et les rois, en tant que poètes, ont rarement des comptes à
régler avec la critique, et certes ils font bien de ne pas diminuer par de
mauvais vers le prestige de leur grandeur. Deux empereurs du second siècle de
l'ère chrétienne, Trajan et Hadrien, ont eu le tort de faire des vers, surtout
Trajan, parce que les siens sont encore plus médiocres que ceux de son
successeur. On en peut juger par son distique sur un nez long et pointu, ᾿Αντίον
ἠελίου, XI, 418 ; il en existe une
traduction en vers qui ne dépare pas l'original :
Quand ta face est tournée au soleil qui l'éclaire,
La pointe de ton nez
Aux passants étonnés
Montre l'heure aussi bien qu'un vrai cadran solaire.
Ce mauvais poète, ce grand empereur, Marcus Ulpius Trajanus Crinitus, régna de
98 à 117 de notre ère, étendit les frontières de l'empire en Germanie, en
Asie, protégea, et ce n'est pas la moindre de ses gloires, Pline, Tacite,
Plutarque, Florus, Dion Chrysostome. Il trouva parmi eux un panégyriste (1), il
ne trouva pas un historien. C'est dans les inscriptions (2) que se trouvent
presque les seules annales de son règne.
(1) Voy. le Panégyrique de Trajan par Pline le Jeune.
(2) Elles sont nombreuses. Trajan en avait le goût et avec excès : aussi
l'appela-t-on la pariétaire. Voy. Aurélius Victor, Epit., XLI :
"Constantinus M. Trajanum Aug. herbam parietariam, ob titulos multos
parietibus inscriptos, vocare solitus erat."
TROÏLUS LE GRAMMAIRIEN, Τρωίλος γραμματικός.
Le grammairien Troïlus est l'auteur du distique, Εἰκὼν τίς σ' ἀνέθηκε, Anth. plan., 55, en l'honneur de l'athlète Lyron. C'est une épigramme très simple, belle par sa simplicité et son archaïsme, mais c'est un archaïsme d'imitation ; car très probablement le poète est d'une époque assez moderne, surtout si, comme on le suppose, nous avons là le sophiste Troïlus de Georges Codinus (1), qui eut de grands emplois sous Constantin, au quatrième siècle, ou le rhéteur de Sydé en Pamphylie, le maître de Socrate le scholastique, au siècle suivant, l'un des historiens de l'Église.
(1) In selectis de originibus Constantinopaleos, cap, XVII Τρωίλος ὁ πολλὰς ἀρχὰς μετὰ δόξης ἀνύσας.
TRYPHON, Τρύφων.
On ne sait pas quel est le Tryphon. auteur de l'épigramme Τέρπης εὐφόρμιγγα, IX, 468, sur la mort du joueur de cithare Terpès. Pourquoi ne l'attribuerait-on pas au fils d'Ammonius d'Alexandrie, le grammairien Tryphon, qui vivait sous l'empereur Auguste ? Priscien le mentionne comme le premier qui ait composé une grammaire fondée sur des principes scientifiques. Il s'était occupé des dialectes et de quelques parties de la rhétorique. Athénée cite le troisième livre de son traité perÜ ƒOnomasiÇn, lequel était intitulé des flûtes et des instrument., περὶ Αὔλων καὶ ὀργάνων C'est peut-être là que se trouvait, comme exemple ou épisode, l'épigramme en question.
TULLIUS GÉMINUS, Voy. GÉMINUS.
TULLIUS LAURÉA, Voy. LAURÉA.
TYMNÈS, Τύμνης.
Tymnès est un nom carien dans Hérodote, V, 37 ; c'est le père d'Hystiée. Notre poète était-il de Carie, ou bien de Crète (1) ? à quelle époque appartient-il ? Rien ne peut nous le dire dans les sept épigrammes qui portent son nom. Seulement il en a fait une pour une statue de Priape, Πάντα πριηπίζω, Anth. plan., 237, et l'on sait que le culte de Priape ne s'introduisit en Grèce que vers la cent soixante-quatrième olympiade, 124 ans avant l'ère chrétienne. C'est vers ce temps que Tymnès a dû vivre, et cela le fait contemporain de Méléagre qui a orné sa Couronne de ses poésies. A ce sujet, nous remarquerons qu'il leur a donné un emblème, celui du Peuplier blanc, dont il est impossible d'apprécier le sens et la portée, Τύμνεω τ' εὐπέταλον λεύκην.
(1) Ce qui a fait supposer qu’il pourrait être Crétois, c'est l'épigramme VII, 477 où se trouve ᾿Ελευθέρνης ὅδε τάφος. Éleutherné étant une ville de Crète.
XÉNOCRATE, Ξενοκράτης
Le philosophe Xénocrate, de Chalcédoine, qui naquit vers 406 avant l'ère chrrtienne, fut un des disciples de Platon et dirigea l'Académie après Speusippa, en 339. Grave, sobre, il avait un tel empire sur ses passions qu'il refusa les présents de Philippe et d'Alexandre, et qu'il repoussa les avances et les séductions de Phryné . "Ce n'est point à un homme que j'ai eu affaire, dit la fameuse courtisane, mais à une statue." Xénocrate était un philosophe pratique et spéculatif, de plus un homme d'État ; il fut envoyé plusieurs fois en ambassade à la cour de Macédoine, et soit qu'il fût en mission, soit qu'il restât dans l'Académie, il ne manqua jamais, suivant Diogène Laërte, de consacrer une heure au silence et à la retraite. Il avait laissé un nombre prodigieux d'ouvrages qu'énumère son biographe (1), entre autres des poésies et des exhortations, ἔπη καὶ παραινέσεις (2). Ajoutons-y l’épinramme ῾Ερμῆς ὠκὺς ἐγώ, Anth. plan., 186, sur un Hermès placé à la porte d'un gymnase. Le ton d'enjouement qui y rogne prouve que, le jour où notre poète la fit, il s'était rappelé le conseil que lui donnait souvent Platon : "Xénocrate, sacrifie aux Grâces."
(1) Diogène Laërte, IV, 2.
(2) Les poésies gnomiques, notamment celles de Théognis, portent quelquefois
ce nom de παραινέσεις
XÉNOCRITE DE RHODES, Ξενόκριτος ῾Ρόδιος.
Xénocrite de Rhodes est l'auteur de l'épigramme
Χαῖται
σου στάζουσιν, VII, 291, Sur la mort de
la jeune Lysidice que son père Aristomaque conduisait par mer à son fiancé :
En voici la traduction par Grotius :
Nunc quoque salsa tuis destillat gutta capillis,
Lysidice, saevo capta puella mari.
Nam pelagi trepido spectas dum corde tumultus,
In rabidum summa de rate lapsa mare es.
Nunc tumulus nomenque tuum Cumamque loquetur;
Ossa sed in gelido littore sparsa manent.
Ibat Aristomachus genitor te ferre marito:
Infelix, neque te quippe nec ossa feret.
On ne connaît Xénocrite que par cette petite oeuvre gracieuse et touchante.
XÉNOPHANE, Ξενοφάνης
Xénophane, le fondateur de l'école éléatique, naquit à Colophon en
Ionie. Obligé de s'expatrier dans un âge avancé, il passa quelque temps en
Sicile, et de là, vers la soixantième olympiade, 540 avant l'ère chrétienne,
il vint s'établir à Élée, fondée récemment par les Phocéens dans la
Grande-Grèce. Il avait alors près de quatre-vingt-quatre ans, mais il était
plein de sève et de vigueur. Sa force morale ne se démentit pas dans les
dernières années de sa vie : il vit mourir alors ses enfants qu'il ensevelit
de ses propres mains, et il se trouva réduit, presque centenaire, à gagner son
pain dans le métier de rhapsode, en chantant ses propres poèmes. On en
attribue un grand nombre à ce philosophe, notamment un poème sur la Nature, περὶ
τῆς φὺσεως. L'épigramme Καὶ
ποτέ μιν, VII, 120, n'est point une
épigramme, c'est un fragment d'une élégie, et il a cela de remarquable qu'on
y voit l'influence des idées pythagoriciennes sur les doctrines du philosophe
d'Élée.
Voir l'article XÉNOPHANE dans le Dictionnaire des sciences philosophiques
(Hachette, 1852), et dans les Fragments philosophiques de M. Cousin.
ZÉLOTUS, Ζήλωτος.
Zélotus est un poète dont la vie, l'époque, les oeuvres sont inconnues.
Nous n'avons de lui que deux épigrammes, ᾿Εκλάσθην
ἐπὶ γῆς et ᾿Εστὶ
πίτυν, IX, 30 et 31, au sujet d'un pin
brisé par les vents, et plus tard, devenu navire, battu par les flots.
Ces épigrammes sont d'un tour ingénieux, d'un bon style, mais la seconde
semble trop la paraphrase de la première.
ZÉNOBIUS, Ζηνόβιος
Nous n'avons qu'un distique, Αὐτὴν γραμματικήν, IX, 711, de Zénobius, grammairien ou sophiste qui florissait sous Hadrien, au deuxième siècle de l'ère chrétienne. Il est surtout connu, et il a bien mérité des lettres, par son recueil d'adages ou proverbes. II n'est pas le plus ancien paroemiographe ; car parmi les oeuvres d'Aristote on cite un recueil d'adages. Les proverbes furent, de bonne heure, le code et la poésie des anciens peuples, et les modernes les ont proclamés la sagesse des nations.
ZÉNODOTE, Ζηνόδοτος.
Zénodote d'Éphèse est ce grammairien célèbre qui fut précepteur des enfants de Ptolémée Soter, 300 ans avant l'ère chrétienne, et que ce prince préposa à la garde de la Bibliothèque d'Alexandrie. C'est de lui que sont les trois épigrammes Τίς γλύψας τὸν ῎Ερωτα, sur on Amour. Anth. plan. 14 ; Τρεχείην κατ' ἐμεῦ, VII, 315, sur le misanthrope Timon, et Κηρύσσεται ἀεί, Appendice. 414, sur la perpétuité de la vraie gloire. Ces petites pièces sont ingénieuses, bien écrites ; mais ce qui surtout recommande la mémoire de Zénodote, ce sont ses études comme critique, ses recensions d'Homère. Voilà les travaux pour lesquels la postérité se fait encore le héraut de son mérite et de son savoir,Κηρύσσεται ἀεὶ ἡ ἀρετή, comme il l'a dit lui-même.
ZÉNODOTE LE STOÏCIEN, Ζηνόδοτος ὁ στωικός
Zénodote le stoïcien, disciple de Diogène et de Zénon, et qui devait vivre vers 230 avant notre ère, n'a dans l'Anthologie qu'une épigramme,Εκτισας αὐτάρκειαν, VII, 117. Elle est en l'honneur de Zénon de Citium, disciple de Cratès et le fondateur du Portique (1) ; elle est de plus très belle, et il n'y a pas à douter qu'elle ne soit du philosophe stoïcien, attendu qu'elle lui est formellement attribuée par Diogène Laërte (2). Il faut donc bien distinguer notre philosophe Zénodote du grammairien Zénodote.
(01) C'est le nom donné à l'école de Zénon, parce
que ce chef de la philosophie stoïcienne réunissait ses disciples sous un
portique, στοά,
le Paecile, célèbre portique d'Athènes.
(02) Vie de Zénon, VIII, 1. Ainsi c'est par erreur que dans l'Anthologie
palatine cette épigramme est indiquée comme anonyme, ἄδηλον
ZONAS, Ζωνᾶς, Voy. DIODORE ZONAS.
ZOSIME, Ζώσισμος
Il ne faut pas confondre le poète avec l'imitateur de Polybe, l'historien du
cinquième siècle, dont l'oeuvre hardie et païenne brava l'inimitié des
empereurs chrétiens en ne paraissant qu'après sa mort. Notre poète a dû lui
être de beaucoup antérieur, à en juger par le style ; mais il n'y a que cela
de bon. Les sujets de ses cinq épigrammes semblent des jeux d'école, des
exercices de grammairiens ; on dirait une matière mise en concours. Zosime, en
effet, traite quatre fois, sur des airs variés, le thème des trois frères qui
consacrent leurs filets de pêcheur, de chasseur, d'oiseleur, Μειναλίων
Κλείτωρ, VI, 15 ; Σοὶ
τάδε, Πάν, VI, 183 ; Τρισσὰ
τάδε VI, 183; Βριθὺ
μέν, VI, 185. Et notez que sur le même
sujet s'est déjà exercée la muse de Dioclès, VI, 186 ; d'Archias, VI, 16,
179, 180, 181 ; d'Alexandre de Magnésie, VI, 182 ; d'Alcée de Mitylène, VI,
187. N'est-ce pas le cas de dire avec Jacobs notissimum et usque ad fastidium
tractatum argumentum? Une autre épigramme, fort jolie d'ailleurs,
Οὺ μόνον, IX, 40, sur un bouclier, manque
aussi d'originalité ; une épigramme semblable, et non moins jolie, se trouve
en effet parmi les épigrammes de Dioclès, IX, 199.
Nous savons que le poète Zosime était de l’île de Thasos, mais nous
ignorons l'époque où il a vécu ; et quant à son homonyme l'historien qui est
d'une bien autre valeur, nous savons l'époque où il a vécu, mais nous ne
connaissons pas sa patrie.
ANTHOLOGIE GRECQUE.
FIN DES NOTICES.
terminé en unicode le 14 janvier 2005