RETOUR À L’ENTRÉE DU SITE       - table des matières d'Athénée de Naucratis

 

William Smith

 

Dictionnaire des auteurs

grecs et latins

(A) (B - C) (D - E) (G - N) (O - P) (R - Z)

 

 

 

 

FABIUS PICTOR  (Κϊντος Φβιος),  fut le plus ancien écrivain de l'Histoire de Rome en prose, et c'est pourquoi il est ordinairement placé à la tête des annalistes romains. Il est appelé par Tite-Live scriptorum antiquissimus (i. 44) et longe antiquissimus auctor (ii. 44). Il servit lors de la guerre contre les Gaulois en 225 av. J.-C. (Eutrop. iii. 5 ; Oros. iv. 13 ; voir. Plin. H. N. x. 24. s. 34), et aussi lors de la seconde guerre punique ; et qu'il jouissait d'une considérable réputation chez ses contemporains est mis en évidence par le fait qu'il fut envoyé à Delphes, après le désastre de la bataille de Cannes en 216 av. J.-C., pour consulter l'oracle pour demander comment les Romains pourraient apaiser les dieux (Liv. xxii. 57, xxiii. 11 ; Appian, Annib. 27). Nous lisons chez Polybe (iii. 9. § 4) qu'il avait un siège au sénat, et par conséquent qu'il devait avoir exercé les fonctions de questeur; mais nous ne possédons aucune autre information sur sa vie. L'année de sa mort est incertaine. Le C. Fabius Pictor dont Tite-Live parle de la mort (xlv. 44) en 167 av. J.-C. est une personne différente de l'historien.  On pourrait supposer, en sa basant sur le fait qu'il n'obtint aucune des hautes dignités de l'état, qu'il mourut peu après son retour de Delphes; mais, comme Polybe (iii. 9) parle de lui comme d'un des historiens de la deuxième guerre punique, il ne peut être mort si tôt; et il est probable que ses habitudes littéraires l'aient rendu peu enclin à s'engager dans les services actifs exigés des magistrats romains à cette époque.

L'Histoire de Fabius Pictor commence probablement avec l'arrivée d'Enée en Italie, et se termine à sa propre époque. Les premiers événements sont relatés avec concision ; mais la portion de l'histoire dont il fut le contemporain, était développée avec la plus grande minutie (Dionys. i. 6). Nous ne savons pas en combien de livres son oeuvre était divisée, ni jusqu'à quel point il est allé. Il contient un récit de la bataille du lac Trasimène (Liv. xxii. 7); et Polybe, comme nous l'avons déjà remarqué, parle de lui en tant qu'un des historiens de la deuxième guerre punique. Nous avons le témoignage clair de Denys (/. c.) que le travail de Fabius fut écrit en Grec; mais on suppose à partir de Cicéron (de Orat. II. 12, de Leg. i. 2), d'Aulu-Gelle (v. 4, x. 15), de Quintilien (i, 6 § 12.), et de Nonius (s. v. Picumnus), qu'il doit avoir écrit aussi en latin. Cependant, c'est très improbable; et car nous savons il y avait deux auteurs latins du nom de Fabius, Ser. Fabius Pictor, et Q. Fabius Maximus Servilianus, il est vraisemblable que les passages cités plus haut se rapportent à un de ces derniers, et non pas à Quintus.

L'oeuvre de Q. Fabius Pictor était d'une grande valeur, et est fréquemment mentionnée par Tite-Live, Polybe et Denys. Polybe (i. 14, iii. 9), accuse Fabius de grande partialité envers les Romains; et car il écrivait  pour les Grecs et il était sans doute désireux de montrer le bon côté de ses compatriotes. Il semble que son oeuvre contienne un récit très précis des changements constitutionnels à Rome; Niebuhr attribue les qualités de Dion Cassius dans cette partie de son histoire au fait qu'il suit l'oeuvre de Fabius (Hist. de Rome, vol ii, note 367). Dans son récit des légendes anciennes de Rome on dit que Fabius adoptait les vues de Diocles de Peparethus. (Möller, De Q. Fabio Pictore, Altorf, 1690; Whiste, De Fabio Pictoreceterisque Fabiis Historicis, Hafniae, 1832 de ; Vossius, De Hist. Lat. p. 12; Krause, Vitae et Fragm de  Hist. Rom. p. 38, &c.; Niebuhr, Lectures on Roman History, vol. I. p 27, ed. Schmitz.)

 

GORGIAS (Γοργίας) d'Athènes était un rhétoricien du temps de Cicéron. Le jeune Cicéron, en voyage à Athènes, reçut les leçons de déclamation de Gorgias, mais son père le pria d'y mettre un terme (Cic. ad Fam. XVI, 21). Plutarque (Cic. 24) nous rapporte que Gorgias menait une vie dissolue et corrompait ses élèves ; cette circonstance fut la cause probable de l'aversion de Cicéron à son égard.

Gorgias était l'auteur de nombreux écrits :

1. Les Déclamations, auxquelles fait allusion Sénèque (Controv. I, 4). Des critiques pensent que ces déclamations seraient plutôt l'œuvre d'un Gorgias de Leontini. Son titre exact est : ᾿Απολογία Παλαμήδους et ᾿Εγκώμιον. ῾Ελένης sont, quant à elles, les productions de notre rhétoricien.

2. Un ouvrage sur les Courtisanes athéniennes (Περὶ τῶν ᾿Αθήνῃσιν ῾Εταιρίδων, Athénée XIII, pp. 567, 583, 596) ; il n'est pas certain que l'auteur de cet écrit soit bien Gorgias.

3. Un ouvrage de rhétorique, intitulé Σχῆμα Διανοίας καὶ Λέξεως, en quatre livres. L'ouvrage original est perdu, mais nous disposons d'un abrégé en latin de Rutilius Lupus qui existe encore sous le titre de De Figuris Sententiarum et Elocutionis. Cet abregé est divisé en deux livres, bien que Quintilien (IX, 2, §§ 102, 106) affirme que Rutilius Lupus résuma les quatre livres de Gorgias en un seul. À moins que la division en deux livres n'ait résulté d'un arrangement dû aux éditeurs tardifs de ce traité (Comp. Ruhnken, Praefat. ad Rutil. Lup. p. X, &c.). 

Athénée XIII, 21, 46, 62, 70

 

GLAUCUS  (Γλαῦκός τε ὁ Λοκρὸς). Un Locrien, qui est mentionné comme un des écrivains sur la cuisine (᾽Οψαρτυτικὰ, Athen. VII. p. 324, a., IX. p. 369, b., XII. p. 516, c., XIV. p. 661, e.; Pollux, VI. 10.)

Athénée, XII, 12.

 

HÉGÉSANDROS (῾Ηγήσανδρος), était un auteur grec originaire de Delphes. Il composa un ouvrage historique appelé Commentaires (῾Υπομνήματα), qui comprenait au moins six livres (voir Athénée, IV, p. 162, a) : c'était un récit de caractère discursif. Il écrivit également un ouvrage sur les statues (῾Υπόμνημα ἀνδριάντων καὶ ἀγαλμάτων). On ne sait pas exactement à quelle époque il fut actif, mais il semble qu'il soit à peu près contemporain d'Antigonos Gonatas, roi dont il fait plusieurs fois mention (Athénée, IX, p. 400, d) et qui régna de 283 à 239 av. J.-C (Athénée, I, pp. 18, a, 19, d, II, pp. 44, c, 51, f. III, pp. 83, a, 87, b. 107, e, 108, a, IV, pp. 132, c, 167, e, 174, a, V, p. 210, b, VI, pp. 229, a, 248, e, 249, e, 250, e, 260, b, VII, pp. 289, f, 325, c, VIII, pp. 334, e, 337, f. 343, e, 344, a, 365, d, X, pp. 419, d. 431, d, 432, b; 444 d, XI, pp. 477, e, 479, d, 507, a, XII, p. 544, c, d, XIII, pp. 564, a, 572, d. 592, b, XIV, pp. 621, a, 652, f. 656, c ; Suid. s. v. ῾Αλκυονίδες ἡμέραι).

 

Athénée XIII, 16, 31, 61

 

HEGESIPPUS (῾Ηγησιππος) de Tarente, un écrivain d'᾽Οψαρτυτικὰ (Athen.X. p. 429, d. ; XII. p. 516, c. ; Pollux, VI. 10.)

 

Athénée, XII, 12.

 

HELLANICOS (῾Ελλάνικος). De Mytilène dans l'île de Lesbos, le plus éminent parmi les logographes grecs. Il était le fils, selon certains, d'Andromenes ou d'Aristomenes, et, selon d'autres, de Scamon (Scammon), cependant ce dernier peut être simplement une erreur de Suidas (s. v. ῾Ελλάνικος). Selon le récit confus de Suidas, Hellanicus et Hérodote vécurent ensemble à la cour d'Amyntas (av. J.- C. 553 - 504), et Hellanicus était encore vivant sous le règne de Perdiccas, qui hérita du trône en 461 av. J.- C.. Ce récit, cependant, est incompatible avec la suite du récit de Suidas, qui dit qu'Hellanicus fut contemporain de Sophocle et d'Euripide. Lucien (Macrob. 22) déclare qu'Hellanicus mourut à l'âge 85 ans, et l'auteur Pamphila (ap Gellium, xv 23), qui fait de lui un contemporain de Hérodote, dit qu'au début de la guerre du Péloponnèse (431 av. J.-C.), Hellanicus avait 65 ans , de sorte qu'il serait né en 496 av. J.-C. et mort en 411 av. J.-C. Ce récit, qui en soi est très probable, semble contredit par une déclaration d'un scholiaste (ad Aristoph. Ran, 706), pour qui il apparaîtrait qu'après que la bataille des Arginusae, en 406 av. J.-C., Hellanicus écrivait toujours; mais l'expression vague et indéfinie de ce scholiaste ne justifie pas une telle déduction, et il est d'ailleurs clair chez Thucydides (i. 97), qu'en 404 ou 403 av. J.-C. Hellanicus n'était plus vivant. Une autre autorité, un biographe anonyme d'Euripide (p. 134 des Vitarum Scriptores Graeci minores de Westermann, Brunswick, 1845), déclare qu'Hellanicus nacquit le jour de la bataille de Salamine, c.-à-d., le 20ème du mois Boedromion 481av. J.-C., et qu'il reçut son nom de la victoire d'῾Ελλάς sur les barbares; mais ce récit ressemble trop à une invention de grammairien pour expliquer le nom d'Hellanicus et ne mérite aucun crédit; et parmi les divers récits contradictoires nous sommes inclinés à adopter celui de Pamphila. En ce qui concerne la vie d'Hellanicos nous sommes tout à fait dans l'obscurité, et nous savons seulement de Suidas qu'il est mort à Perperene, une ville sur la côte de l'Asie Mineure en face de Lesbos; nous pouvons, cependant, présumer qu'il a visité au moins certains des pays dont il parle dans son histoire.Hellanicus fut un auteur très prolifique, et si nous devions considérer tous les titres qui sont parvenus jusqu'à nous comme titres des productions authentiques et d'oeuvres distinctes, leur nombre s'élèverait presque à trente; mais les travaux récents de Preller (De Hellanico Lesbio Historico, Dorpat, 1840, 4to.) prouvent que plusieurs oeuvres portant son nom sont des faux et de date ultérieure, et que beaucoup d'autres désignés sous le nom d'oeuvres distinctes, sont seulement des chapitres ou des sections d'autres oeuvres. Nous adoptons l'énumération de Preller, et nous mentionnons d'abord les travaux qui sont apocryphes. 

1. Αἰγυπτίακα. L'origine tardive de cette oeuvre s'impose du fragment cité par Arrien (Dissert. Epictet. II. 19) et Aulu-Gelle (i. 2; comp. Athen. XI p. 470, xv. pp 679, 680.) 

2. Εἰς ῎Αμμωνος ἀνάβασις, mentionné par Athenée (xiv p. 652), qui, cependant, doute de son authenticité. 

3. Βαρβαρικὰ νόμιμα, qui, selon l'opinion des anciens était une compilation des travaux d'Hérodote et de Damastes. (Euseb. Praep. Evang. ix. p. 466; comp. Suid. s.v. Ζάμολξις ; Etymol. Mag. p. 407. 48.) 

4. ᾿Εθνῶν ὀνομασίαι, qui semble être une compilation similaire. (Athen. xi. p. 462 ; comp. Herod, iv. 190.) C'est peut-être la même oeuvre que celle que nous trouvons citée sous le nom de Περὶ ἐθνῶν (Schol. ad Apollon. Rhod, iv. 322), Κτίσεις ἐθνῶν καὶ πόλεων, ou simplement Κτίσεις. (Steph. Byz. s. v. Χαριμᾶται; Athen. x. p. 447.) Stéphane de Byzance cite d'autres oeuvres sous le nom d'Hellanicus, comme Κυπριακά, τὰ περὶ Λυδίαν et Σκυθικά, dont nous ne pouvons dire si elles faisaient partied'une autre oeuvre, peut-être les Περσικά (dons nous allons parler). Les Φοινικικά mentionées par Cedrenus (Synops. p. 11), et les ἱστορίαι (Athen. ix. p. 411, où l'on doit probabkelent lire ἱερείαις pour ἱστορίαις ; Theodoret, de Aff. p. 1022), n'ont probablement jamais existé et le titre est faux Il y a un titre cité par Fulgence (Myth. i. 2), appelé Διὸς πολυτυχία, dont le titre est un mystère, et n'est cité nulle aprt ailleurs.Laissant tomber ces oeuvres, qui sont fausses, ou du moins d'un caractère très douteux, nous allons énumérer les oeuvres véritables d'Hellanicus, selon les trois divisions retenues par Preller, à savoir généalogique, chorographique et chronologique.

 

I. Oeuvres généalogiques. Il est très probable, selon Preller, qu'Apollodore, en écrivant sa Bibliothèque, a suivi principalement les travaux généalogiques d'Hellanicus, et Peller suit un ordre conforme à celui dans lequel Apollonius traite ses sujets.

 

1. Δευκαλιωνεία, en deux livres, conenant les traditions thessaliennes depuis l'origine de l'homme, et depuis Deucalion et ses descendants jusqu'à l'époque des Argonautes. (Clem. Alex. Strom. vi. p. 629.) Les Θετταλικά cités par Harpocration (s. v. τετραρχία) est la même oeuvre ou une partie de celle-ci. 

2. Φορωνίς, deux livres : contient les traditions des Pélasges et des Argiens depuis le temps de Phoroneus et d'Ogyges jusqu'à Héraclès, peut-être même jusqu'au retour des Héraclides. (Dionys. i. 28.) Les livres Περὶ Ἀρκαδίας (Schol. ad Apollon. Rhod. i. 162), Ἀργολικά (Schol. ad Hom. IL iii. 75), et Βοιωτικά (ibid. iii. 494) sont sans doute les mêmes oeuvres que le Phoronis ou des morceaux de celui-ci. 

3.᾿Ατλαντιάς, en deux livres, contient les histoires d'Atlas et des ses descendants. (Harpocrat. s.v. ῾Ομηρίδαιi; Schol. ad Hom. II. xviii. 486.) 

4. Τρωικά, en deux livre, débutant à l'époque de Dardanus. (Harpocrat. s. v. Κριθωτή; Schol. ad Hom. Il , φ, 242.) L'᾿Ασωπίς était seulement une partie des Troica. (Marcellin. Vit. Thuc. § 4.)

 

II. Oeuvres chronographiques. 

 

1. ᾿Ατθίς, ou une histoire de l'Attique, se composant au moins de quatre livres. Le premier contenait l'histoire de la période mythique; le seconde comprend principalement l'histoire et les antiquités des dèmes attiques; le contenu du troisième et du quatrième est peu connu, mais nous savons qu'Hellanicus a traité des colonies de l'Attique établies en Ionie, et la suite des événements jusqu'à sa propre époque. (Preller, I.c. p. 22, &c.; comp. Thuc. i. 97.) 

2. Αἰολικά, ou l'histoire des Éoliens en Asie Mineure et des îles de la mer Égée. Les Lesbiaca et Περὶ Χίου κτίσεως semblent être un chapitre des Aeolica. (Tzetz. ad Lycoph. 1374 ; Schol. ad Pind. Nem. xi. 43, ad Hom, Od. viii. 294.) 

3. Περσικά, en deux livres, contient l'histoire de la Perse, de la Médie et de l'Assyrie depuis l'époque de Ninus jusqu'à Hellanicus lu-même, comme on peut déduire à partir des fragments qui existent encore, et comme le déclare explicitement Cephalion dans Syncellus (p. 315, ed. Dindorf).

 

III. Oeuvres chronologiques. 

 

1. ῾Ιέρειαι τῆς Ἥρας, en deux livres, contient une liste chronologique des prêtresses d'Héra à Argos. Il y a certainement existé à Argos dans le temple des récits sur Héra sous forme d'annales, qui remontent aux temps les plus anciens à l'époque où ils provenaient de traditions orales. Hellanicus s'est servi de ces récits, mais son travail n'était pas une seulement une simple énumération, mais il y avait incorporé une variété de traditions et d'événements historiques, pour lesquels il n'y avait aucune place dans aucun de ses autres oeuvres, et il a ainsi produit une sorte de chronique. Il était un des plus anciens à essayer de réglementer la chronologie, et s'en servirent Thucydide (ii. 2, iv. 1, 33), Timée (Polyb. xii. 12), and d'autres. (Comp. Plut. De Mus. p. 1181 ; Preller, l. c. p. 34, &c.) 

2. Καρνεονῖκαι, ou une énumération chronologique des victoires dans les concours musicaux et poètiques lors des fêtes des Carneia. Cette oeuvre peut être regardée comme une première tentative d'une histoire de la littérature en Grèce. Une partie de cette oeuvre, et peut-être une première édition de celle-ci était, dit-on, en vers. (Athen. xiv. p. 635.) Suidas dit qu'Hellanicus écrivit beaucoup de livres en prose et en vers ; mais cette dernière façon de faire n'est pas connue.Toutes les oeuvres d'Hellanicus sont perdues, sauf un nombre considérable de fragments. Bien qu'il appartienne, à proprement parler, aux logographes (Dionys. Jud. de Thucyd. 5; Diod. i. 37), il a une place plus grande parmi les premiers historiens grecs que n'importe lequel de ceux qu'on nomme logographes. Il forme la transition de cette classe d'auteurs aux vrais historiens; il a non seulement traité des périodes mythiques, mais, dans plusieurs exemples, il traité l'histoire de son propre temps. Mais, pour ce qui concerne la forme de l'histoire, il ne s'est pas émancipé de la coutume et de la pratique des autres logographes : comme eux, il traite l'histoire d'un point de vue local, et la divise en parties qui peuvent être relatées sous forme de généalogies. Par conséquent il a écrit des histoires locales et des traditions. Cette circonstance, et les nombreuses différences entre ses récits et ceux d'Hérodote, montrent qu'il est fort probable que ces deux auteurs ont travaillé tout à fait indépendamment l'un l'autre, et que l'un était inconnu de l'autre. Cela n'est pas surprenant que, vu les anciennes traditions, il manquait de critique historique, et nous pouvons croire Thucydide (i. 97), qui indique qu'Hellanicus écrivit l'histoire des périodes postérieures brièvement, et qu'il n'était pas précis dans sa chronologie. Dans ses vues géographques aussi, il semble avoir dépendu très fort de ses prédécesseurs, et a recopié, pour la plupart, ce qu'il a trouvé chez eux; c'est pourquoi Agathemerus (l. c), qui l'appelle ἀνὴρ πολυίστωρ, dit qu'il ἀπλάστως παρέδωκε τὴν ἱστορίαν; mais la critique pour mensonge et les autres reproches faits contre lui par des auteurs tels que Ctésias (ap. Phot. Bibl. Cod. 72), Théopompe (ap. Strab. I. p. 43), Ephore (ap. Joseph, c. Apion, i. 3; comp.. Strab. viii. p. 366), et Strabon (X. p. 451, XI p. 508, XIII. p. 602), est évidemment partale, et ne devrait pas nous influencer dans notre jugement sur ses mérites ou défauts comme auteur; il ne peut y avoir aucun doute qu'il était un compilateur instruit et diligent, et d'après les sources qui nous restent, il était digne de confiance. Ses fragments sont rassemblés par Sturz, Hellanici Lesbii Fragmenta, Lips. 1796, 8vo., 2e édition 1826; dans le Museum Criticum, vol. ii. p. 90 - 107, Camb. 1826; et chez C. et Th Müller, Fragmenta Histor. Graec. p. 45 - 96. (Dahlmann, Herodot. P. 122, Müller, Hist. of Greek . p. 264, et particulièrement le travail de Preller cité plus haut).

 

HERACLEIDES ( ὁ Κυμαῖος ῾Ηρακλείδης). De Cumes, l'auteur d'une histoire de Perse (Περσικά), dont une partie portait le titre spécial de παρασκευαστικά, et, au jugement des citations qu'on a de lui, il contenait un récit du mode de la vie des rois de Perse. (Athen. IV. p. 145, XII p. 117; comp. II. p. 48.) Selon Diogène Laërce  (v. 94), les Persica se composaient de cinq livres.

 

Athénée, LII, 8.

 

HÉRACLÉIDÈS (῾Ηρακλείδης ὁ Λέμβος) était un historien, qui, aux dires de Suidas, serait né à Oxyrhynchos en Égypte, alors que Diogène Laërce (V, 94) le croit Callatien, ou Alexandrin. Il vécut sous le règne de Ptolémée Philopator. Il est l'auteur d'un grand ouvrage intitulé ἱστορίαι, qui comprenait 37 livres (Athénée III, p. 98 ; XIII, p. 578). Un autre écrit portant le titre de διαδοχή, en 6 livres (Diog. Laërce, l. c.), était du même genre, sinon identique à son ἐπιτομὴ τῶν Σωτίωνος διαδοχῶν. (Diog. Laërce V, 79). Il rédigea plus tard une version abrégée du travail biographique de Satyros (Diog. Laërce VIII, 40, IX, 25), et composa un ouvrage appelé Λεμβευτικὸς λόγος, pour lequel il reçut le surnom de Λέμβος (Diog. Laërce, V, 94 ; Phot. Bibl. Cod. 213). Il est souvent appelé Héracléidès, fils de Sérapion, et, sous ce nom, Suidas lui attribue des traités philosophiques. Il n'est pas impossible qu'il soit l'Héracléidès mentionné par Eutocios, dans son Commentaire sur Archimède, en tant qu'auteur d'une vie de ce grand mathématicien.

Ἡρακλείδης, Ὀξυρυγχίτης, φιλόσοφος, ὁ τοῦ Σαραπίωνος, ὃς ἐπεκλήθη Λέμβος, γεγονὼς ἐπὶ Πτολεμαίου τοῦ ἕκτου, ὃς τὰς πρὸς Ἀντίοχον ἔθετο συνθήκας. ἔγραψε φιλόσοφα καὶ ἄλλα. ὅτι Ἡρακλείδης ὁ Λύκιος σοφιστὴς ἔφη, Νικήτης ὁ κεκαθαρμένος ἀγνοήσας ἀκροθίνια Πυγμαίων Κολοσσῷ ἐφαρμόζειν. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 20, 40

 

HÉRACLÉIDÈS DU PONT (῾Ηρακλείδης ὁ Ποντικός), fils d'Euthyphron ou d'Euphron, naquit à Héraclée du Pont. D'après Suidas, il était le descendant de Damis, l'un de ceux qui partirent de Thèbes pour fonder la colonie d'Héraclée. Il fut un homme très actif, qui émigra à Athènes pour devenir l'élève de Platon ; Suidas dit que durant le séjour de Platon en Sicile, la direction de son école fut confiée à Héracléidès. Il fut attiré par le système pythagoricien, puis suivit les leçons de Speusippos, et finalement celles d'Aristote. On dit qu'il aimait le luxe ; il était si gras que les Athéniens le surnommèrent Ποντικός, que l'on déforma en Πομπτικός. Diogène Laërce (v. 86, &c.) nous donne la longue liste de ses écrits qui nous révèle son intérêt pour la philosophie, les mathématiques, la musique, à la politique, la grammaire, et la poésie ; malheureusement, presque tous ces travaux sont perdus. Un seul petit traité est parvenu jusqu'à nous sous le nom d'Héracléidès, intitulé περὶ Πολιτειῶν, qui n'est peut-être qu'un extrait du περὶ Νόμων καὶ Συγγενῶν mentionné par Diogène, et qui est peut-être l'œuvre d'un autre auteur. Ce texte fut imprimé en même temps que les Histoires Variées d'Élien, à Rome en 1545, puis à Genève, 1593, par Cragius ; mais les meilleures éditions sont celles de Koler, avec une introduction, des notes, et une traduction allemande, Halle, 1804, et de Coraes, dans son édition d'Élien, Paris, 1805, 8vo. 

Un second écrit, ᾿Αλληγορίαι ῾Ομηρικαί, nous est parvenu sous le nom d'Héracléidès, mais il n'en est certainement pas l'auteur. Il fut imprimé pour la première fois avec une traduction latine par Gesner, Bâle, 1544, puis avec une traduction allemande par Schulthess, Zurich, 1779. Nous lisons dans Diogène qu'Héracléidès composa des tragédies, et qu'on les attribua ensuite à Thespis. Ce commentaire a fourni la matière d'une étude de Bentley (Phalaris, p. 239), qui a prouvé que les fragments attribués à Thespis étaient en réalité des tragédies contrefaites par Héracléidès. Partant d'un fragment, il s'est aperçu que l'idée centrale était propre au platonisme, démontrant ainsi que seul Héracléidès l'avait écrit. On rapporte diverses anecdotes à propos de ce personnage, entre autres qu'il avait un serpent comme animal domestique et qu'il avait ordonné à l'un de ses proches de cacher son corps après sa mort et de mettre le serpent à sa place sur le lit pour faire croire qu'il avait été accueilli parmi les dieux. On raconte aussi qu'il tua un homme qui avait usurpé la tyrannie à Héraclée. D'autres histoires plus ou moins sordides circulaient à son sujet.

Un autre Héracléidès du Pont, également originaire d'Héraclée, un grammarien, vécut à Rome sous le règne de Claude. Les titres de la plupart de ses écrits sont cités par Diogène et Suidas (Vossius, de Histor. Graec. p. 78, &c. Koler, Fragmenta de Rebus publicis, Hal. Sax. 1804 ; Roulez, Commentatio de Vita et Scriptis Heraclidae Pontic., Lovanii, 1828 ; Deswert, Dissertatio de Heraclide Pont., Lovanii, 1830).

Athénée XIII, 78

 

HERMIAS (῾Ερμείας), poète iambique, naquit à Kourion de Chypre. Il fut contemporain d'Alexandre le Grand, mais seuls quelques fragments de ses œuvres sont parvenus jusqu'à nous (Athénée XIII, p. 563 ; Schneidewin, Delectus Poes. p. 242).

Athénée XIII, 15

 

HERMIPPOS (῞Επμιππον) de Smyrne était un éminent philosophe, surnommé par les Anciens le "Calimmachien" (Ο Καλλιμάχειος). Ce surnom lui vient du fait qu'il avait été le disciple de Callimaque au milieu du IIIe siècle av. J- C. Sa Vie de Chrysippe prouve qu'il a vécu au moins jusqu'à la fin de ce siècle. 

Ses écrits paraissent avoir eu une certaine importance et une certaine valeur (Joseph, c. Apion. I, 22 ; Hiéronym. de Vir. Illustr. Praef.) Ils furent constamment cités par les auteurs anciens, sous diverses dénominations, notamment des chapitres de ses monumentales biographies, connues sous le titre de Βίοι. Il n'est pas douteux que les ouvrages suivants ne soient que des sections de cette grande œuvre : Περὶ τῶν ἐν Παιδείᾳ λαμψάντων (Westermann pense que c'est le titre de l'ensemble de l'ouvrage), - Περὶ τῶν ἑπτὰ Σοφῶν, - Περὶ τῶν Νομοθετῶν, - Βίοι τῶν Φιλοσόφων, dont la plus grande partie est occupée par la vie de Pythagore, et qui renfermait aussi les vies d'Empédocle, d'Héraclite, de Démocrite, de Zénon, de Socrate, de Platon, d'Aristote, d'Antisthène, de Diogène, de Stilpon, d'Epicure, de Théophraste, d'Héraclide, de Démétrios de Phalère, de Chrysippe et d'autres philosophes. - Βίοι τῶν ῾Ρητόρων, intitulé également Περὶ Γοργίου, Περὶ ᾿Ισοκράτους, Περὶ τῶν ᾿Ισοκράτους Μαθητῶν. Ces ouvrages semblent avoir contenu des vies d'historiens (Marcell. Vit. Thuc. 18), et de poètes pour lesquels le titre serait Περὶ ῾Ιππώκρατους. Il n'est pas improbable que le traité Περὶ τῶν διαπρεψάντων ἐν Παιδείᾳ Δούλων appartienne à ce grand ensemble. Cependant, ce texte prête à caution au point qu'on l'attribue à Hermippos de Bérytos. L'incertitude est encore plus grande avec le Περὶ Μάγων, ainsi que sur plusieurs écrits relatifs à la géographie, à la musique et à l'astronomie. Si l'Hermippos qu'Athénée surnomme ὁ ἀστρολογικός (XI, p. 478, a) est un personnage différent, le Περὶ Μάγων et les traités d'astronomie pourraient être attribués à Hermippos de Bérytos. Enfin, Stobée (Serm. 5) fait d'un certain Hermippos l'auteur du Συναγωγὴ τῶν καλῶς ἀναφωνηθέντων ἐξ ῾Ομήρου. Peut-être s'agit-il encore de cet Hermippos de Bérytos ? (Vossius, de Hist. Graec. pp. 138 - 140, éd. Westermann ; Fabric. Bibl. Graec. vol. III, p. 495 ; Lozynski, Hermippi Smyrnaei Peripatetici Fragmenta, Bonn, 1832, 8vo. ; Preller, in Jahn's Jahrbücher für Philologie, vol. XVII, p. 159 ; Clinton, Fast. Hellen. vol. III, p. 518). 

Athénée XIII, 2, 56, 59, 62

 

HÉRODICOS (῾Ηρόδικος ὁ Κρατήτειος) de Babylone est l'auteur d'une épigramme attaquant les grammairiens de l'école d'Aristarque. Ce poème cité par Athénée (V, p. 222), se retrouve aussi dans l'Anthologie Grecque (Brunck, Anal. vol. II, p. 65 ; Jacobs, Anth. Graec. vol. II, p. 64). Par le thème abordé, on peut affirmer sans trop se tromper que son auteur, Hérodicos de Babylone, est le même que le grammairien Hérodicos, qu'Athénée (V, 219 c) appelle le Cratétien (ὁ Κρατήτειος), et que le Scholiaste d'Homère (II, XIII, 29, XX, 53) dissocie d'Aristarque (Comp. Athénée V, p. 192. b). Son époque est incertaine, mais, selon toute probabilité, il fut un des immédiats successeurs de Cratès de Mallos, et un des principaux représentants de l'école critique de Cratès opposée à celle d'Aristarque.

Il composa un ouvrage sur la comédie, intitulé Κωμῳδούμενα, sur l'exemple du Τραγῳδούμενα d'Asclépiade Tragilensis (Athénée XIII, p. 586, a, p. 591, c ; Harpocrat. s. v. Σινώπη ; Schol. d'Aristoph. Vesp. 1231, où il ne faut pas lire ῾Αρμόδιος mais ῾Ηρόδικος). Athénée (VIII, p. 340, e) se réfère aussi à son σύμμικτα ὑπομνήματα, et dans un autre passage (V, p. 215, f) à ses livres Πρὸς τὸν Φιλοσκωκράτην (Lonsius, de Script. Hist. Phil. II, 13 ; Wolf, Proleg. p. CCLXXVII, not. 65 ; Fabric. Bibl. Graec. vol. I, p. 515 ; Meineke, Hist. Crit. Com. Graec. pp. 13, 14 ; Jacobs, Anth. Graec. vol. XIII, p. 903 ; Vossius, de Hist. Graec. pp. 182,183, éd. Westermann).

 

Athénée XIII, 50

 

HÉRODOROS (῾Ηρόδορος) naquit à Héraclée du Pont (on l'appelait également, soit ὁ Ποντικός, soit ὁ ῾Ηρακλεώτης). Il semble avoir vécu à l'époque d'Hécatée de Milet et de Phérécyde, dans la dernière partie du VIe siècle av. J.- C. Son fils, Bryson, le sophiste, vécut peu avant Platon (Arist. Hist. Anim. VI, 6, IX, 12.). 

Hérodoros est l'auteur d'un ouvrage sur la mythologie et sur les travaux d'Héraclès, texte qui contenait une foule d'information à caractère géographique et historique. Cette œuvre devait être très étendue : en effet, Athénée (IX, p. 410, f) parle de son livre XVII. On le retrouve souvent dans les scholies rattachés aux poèmes de Pindare et d'Apollonios de Rhodes, et il est cité maintes fois par Aristote, Athénée, Apollodore, Plutarque, et bien d'autres auteurs. Le scholiaste d'Apollonios se réfère également à un écrit d'Hérodoros relatifs aux Macrons, un peuple du Pont ; de même, il se réfère à un ouvrage consacré aux travaux d'Heraclès et aux Argonautes (Schol. ad Apoll. i. 1024, I, 71, 773, &c.) Des citations ont été également faites à partir de son Οἰδιποῦς, Πελοπεία, et de son ᾿Ολυμπία d'Herodoros. Mais on ne sait pas exactement s'il s'agit de travaux séparés ou de simples chapitres de son écrit sur Héraclès. Mais le ᾿Αργοναυτικά, qui est fréquemment cité, était sans nul doute une œuvre à part, comme son ouvrage sur Héraclée ; toutefois, dans un passage où l'on se refère à lui (Schol. Apoll, II, 815), nous pouvons lire Περὶ ῾Ηρακλέους, au lieu de Περὶ ῾Ηρακλαίας. une erreur commise par les scholiastes d'Apollonios (II, 1211), qui attribue à Hérodoros deux lignes d'hexamètres tirées des Hymnes homériques (Hymn. Horn, XXXIV) mais qui tend à prouver que les Argonautiques d'Hérodoros était en fait un poème. 

Westermann a recueilli les citations d'Hérodoros (Vossius, De Hist. Gr. p. 451, éd. Westermann) 

Athénée XIII, 4

 

HIÉRONYMOS (῾Ιερώνυμος ὁ ῾Ρόδιος), originaire de Rhodes, était surnommé le "Péripatéticien" – Cicéron lui donne ce titre. C'était en effet un disciple d'Aristote, contemporain d'Arcésilaos, vers 300 av. J.- C. Il semble avoir vécu sous le règne de Ptolémée Philadelphe. 

 Cet auteur est cité de très nombreuses fois par Cicéron, qui nous dit que, selon lui, le plus grand bienfait est la liberté en tant qu'il est issu de la douleur, avec le refus que le plaisir soit notre unique but. Nous avons de nombreuses citations provenant de ses écrits, Περὶ μέθης, ἱστορικὰ ὑπομνήματα ou τὰ σποράδην ὑμομνήματα, ainsi que ses lettres. Si l'on compare Cicéron (Or. 56), et Rufinus (de Comp. et Metr. p. 318), on peut penser que le Hiéronymos qui écrivit sur les nombres était le même que le nôtre (Athénée. II, p. 48, b., V, p. 217, d, X, p. 424, f. p. 435, a, XI, p. 499, f, XIII, p. 556, a, p. 557, e, p. 601, f, p. 604, d ; Strab. VIII, p. 378, IX, p. 443, X, p. 475, XIV, p. 655; Diog. Laërce IV, 41, 45 ; Plut. Ages. 13, Arist. 27; Vossius, de Hist. Graec, pp. 82, 83, éd. Westermann ; Fabric. Bibl. Graec. vol. II, p. 306, vol. III, p. 495, vol. VI, p. 131. 

 

Athénée XIII, 2, 5, 78, 82

 

HIÉRONYMUS (῾Ιερώνυμος), de Cardie, un historien qui est souvent cité comme une des autorités en chef pour l'histoire des temps suivant immediatement la mort d'Alexandre. Il avait pris lui-même une part active dans les événements de cette période. Qu'il ait accompagné son concitoyen Eumène pendant les campagnes d'Alexandre, nous n'en avons aucun témoignage direct, mais après la mort de ce prince, nous le trouvons non seulement attaché au service de son compatriote, mais installé déjà à une place digne de confiance. Il semble probable aussi à partir des passages où il fait référence au magnifique cortège ou au char funéraire d'Alexandre, que son admiration était celle d'un témoin oculaire, et il était présent à Babylone au temps de sa construction. (Athen. v. p. 206 ; comp. Diod. xviii. 26.) La première fois qu'on parle de lui c'est en 320 av. J.-C., quand il fut envoyé par Eumène, à l'époque où il était enfermé dans le château de Nora, à la tête de la députation qu'il envoya à Antipater. Mais avant de pouvoir retourner chez Eumène, la mort du régent produisit un changement complet de la position relative des parties, et Antigone, maintenant désireux de se concilier Eumène, Hieronymus fut chargé d'être le porteur des offres et des protestations amicales à son ami et compatriote. (Diod. xviii. 42, 50; Plut. Eum. 12.) mais bien que Hieronymus fut alors choisi par Antigone pour entreprendre cette ambassade, dans la lutte qui s'ensuivit il adhéra à la cause d'Eumène et acompagna ce chef jusqu'à sa captivité finale. Dans la fataille finale de Gabiene (316 av. J.-C.) Hieronymus fut lui-même blessé et tomba aux mains d'Antigonus, qui  le traita avec la plus grande bonté, et à qui dorénavant il s'attacha. (Diod. xix 44.) En 312 av. J.-C., nous le trouvons sur ordre de ce monarque avec la charge de rassembler le bitume de la mer morte, un projet qui échoua à cause de l'hostilité des Arabes voisins. (Id. xix 100.)

L'affirmation de Josèphe (c. Apion. i. 23) qu'il fut un moment nommé par Antigonue comme gouverneur de Syrie, est plus que probablement incorrecte. Après la mort d'Antigone, Hieronymus continua à suivre la fortune de son fils Démétrius, et il est de nouveau mentionné en 292 av. J.-C. comme étant engagé par le dernier gouverneur ou harmoste de Béotie, après sa première conquête de Thèbes. (Plut. Demetr. 39.) S'il fut rétabli dans cette charge quand Thèbes, après avoir secoué son joug quelque temps, retomba aux mains de Démétrius, nous n'en savons rien car nous ne possédons pas d'informations sur les événements du reste de sa longue vie; mais on peut supposer, par l'hostilité envers Lysimaque et Pyrrhus manifestée dans ses écrits lontemps après, qu'il continua inébranlablement à être attaché à Demetrius et  après lui, à son fils, Antigone Gonatas. On sait qu'il survécut à Pyrrhus, dont la mort en 272 av. J.-C., est mentionnée dans son histoire (Paus. i. 13. § 9)  et qu'il mourut  à l' âge avançé de 104 ans, ayant eu l'avantage peu commun de conserver sa force et ses facultés intactes jusqu'au bout. (Lucian. Macrob. 22.)

L'oeuvre historique de Hieronymus est citée sous de divers titres (ὁ τὰς τῶν διαδόχων ἱστορίας γεγραφώς, Diod. xviii. 42; ἐν τῇ περὶ τῶν ἐπιγόνων πραγματείᾳ, Dionys. I. 6), et ces deux titres ont été parfois considérés comme deux oeuvres séparées; mais il semble probable, pour la plupart des gens, qu'il a écrit une oeuvre générale, comportant l'histoire de la mort d'Alexandre à celle de Pyrrhus, si pas plus tard. S'il a écrit lui-même le récit des guerres d'Alexandre est pour le moins douteux, parce que les quelques faits cités par lui qui précédent la mort de ce monarque sont pourraient facilement avoir été mentionés  incidemment; et le passage dans Suidas (s. v. ῾Ιερώνυμος), qui est cité par Fabricius pour montrer qu'il écrivit  une histoire de ce prince, est manifestement corrompu, Il est probale que nous devrions lire τὰ ἐπ' ᾿Αλεξάνδρῳ, au lieu de τὰ ὑπ' ᾿Αλεξάνδρου proposé par Fabricius. Et il n'y a aucune raison de dire (comme cela a té fait par l'Abbé Sevin, Mém. de l'Acad. des Inscr. vol. xiii. p. 32), que son histoire de Pyrrhus était un travail distinct, bien qu'il soit à plusieurs reprises cité par Plutarque comme une autorité dans sa vie de ce prince. (Plut. Pyrrh. 17, 21.) C'était dans cette partie de son oeuvre, aussi, qu'il trouva naturellement l'occasion d'évoquer les affaires de Rome, et il est par conséquence mentionné par Denys comme un des premiers auteurs grecs qui aient donné un exposé de l'histoire de cette ville (Dionys. i. 6).

Mais que Denys lui-même n'a pas suivi son autorité lors de l'expédition de Pyrrhus en Italie est évident si l'on regarde les passages de Plutarque déjà cités, dans lesquels les récits des deux sont contrastés. Hieronymus est cité par Denys (de comp. 4) parmi les auteurs dont le style défectueux les rend presque impossible à lire . Il est également sévèrement critiqué par Pausanias pour son partialité envers Antigone et Démétrius, et l'injustice qu'il a montrée en conséquence envers Pyrrhus et Lysimaque. Sous le dernier monarque, en effet, il avait un motif supplémentaire d'hostilité : Lysimaque avait détruit sa ville natale de Cardie pour faire place à la fondation de Lysimacheia. (Paus. i. 9. § 8, 13. § 9.) Il y a peu le doute que l'histoire des successeurs immédiats d'Alexandre (les διάδοχοι et les ἐπίγονοι), qui est arrivée jusqu'à nous, est derivée dans sa grande partie de Hieronymus, mais il est impossible de déterminer dans quelle mesure son autorité a été suivie par Diodore et par Plutarque.  (Voir sur ce point Heyne, De Font. Diodori, p. cxiv. dans l'édition de Dindorf de Diode ; et concernant Hieronymus en général, Vossius, de Historicis Graecis, p. 99, ed. Westermann ; Sevin, Recherches sur la Vie et les Ouvrages de Jerome de Cardie, dans les Mém. de l'Acad. des Inscr. vol. xiii. p. 20, &c. ; et Droysen, Hellenism, vol. i. pp. 670, 683).

 

HIPPIAS (῾Ιππίας ὁ σοφιστής) le Sophiste, fils de Diopéithès, était originaire d'Élis. Il fut le disciple d'Hégésidamos (Suid. s.v.), et le contemporain de Protagoras et de Socrate. En raison de ses compétences, ses compatriotes eurent recours à ses services dans le domaine politique, et l'envoyèrent en mission diplomatique à Sparte (Plat. Hipp. maj. pp. 281-286, a ; Philostr. Vit. Soph. I, 11). Il se comporta comme tout bon sophiste de son temps : il voyagea à travers la Grèce et y acquis richesse et célébrité par son enseignement de l'art oratoire. Sa personnalité en tant que sophiste, sa vanité, et son arrogance, sont bien décrites dans deux dialogues de Platon, le Ιππίας μείζων et le ῾Ιππίας ἐλάττων (Hippias majeur et Hippias mineur). Le premier de ces dialogues traite de la question du Beau et fustige en les ridiculisant les présomptions ridicules d'Hippias. Le second dialogue évoque les insuffisances de la connaissance humaine et, une fois encore, raille la vanité d'Hippias. Le dernier dialogue est considéré comme apocryphe par Schleiermacher et Ast. On va même jusqu'à rejeter l'authenticité de l'Hippias majeur ; mais il n'est pas facile de se faire une opinion véritable du fait qu'Aristote (Metaphys. v. 29) et Cicéron (De Orat. III, 32) font mention de ces écrits, sans toutefois les attribuer expressément à Platon. Mais il reste certain qu'ils ont été composés par une personne ayant eu une connaissance aiguë de la personnalité d'Hippias. Si nous comparons les témoignages de Platon avec ceux fournis par d'autres auteurs, on s'aperçoit qu'aucun d'eux ne nie le fait que ce sophiste était un homme au savoir fort étendu, dont la connaissance embrassait non seulement la rhétorique, la philosophie, et la politique, mais aussi la poésie, la musique, les mathématiques, la peinture et la sculpture ; bref il connaissait les arts nobles. Il avait aussi des compétences dans des domaines plus ordinaires, se vantant de n'avoir rien porté sur lui qui n'ait été fabriqué de ses propres mains, comme sa bague, son manteau, et ses chaussures. (Hippias maj. p. 285 ; Hipp. min. c, p. 368. b, Protag. p. 315, c ; Philostr. I. c ; Thémist. Orat. XXIX, p. 345 d). Mais d'évidence, sa connaissance de toutes ces choses semble avoir été superficielle : il n'a jamais su approfondir aucun art et aucune science, et il s'est satisfait de certaines généralités, ce qui lui a permis de parler de tout, certes, mais sans en avoir une connaissance complète. Cette arrogance, combinée avec l'ignorance, est la cause principale des critiques formulées par Platon envers Hippias, critiques justifiées par le fait que le sophiste, ayant une immense renommée de par son savoir, se voyait confier l'éducation de la jeunesse des classes élevées de la société. 

   Hippias excellait dans les discours improvisés. Une fois, sa vanité sophistique le poussa à déclarer qu'il voyagerait à Olympie, et, que devant les Grecs rassemblés, il tiendrait un discours solennel sur le premier sujet qui lui serait proposé (Plat. Hipp. min., 363) ; Philostrate parle en effet de plusieurs discours qu'il aurait prononcés à Olympie et qui auraient fait une grande impression. De tels morceaux d'éloquence furent probablement publiés par Hippias, mais aucun spécimen ne nous en est parvenu. Socrate (Platon, Hipp. min. 368) parle de poésie épique, de tragédies, de dithyrambes, et de divers discours solennels, comme faisant partie de productions d'Hippias ; sa vanité littéraire ne semble pas l'avoir empêché d'écrire sur la grammaire, la musique, le rythme, l'harmonie, et sur une foule d'autres sujets. (Plat. Hipp. maj. p. 285 ; Philostr. El. l. c ; Plut. Num. 1, 23 ; Dion Chrys. Orat. LXXI, p. 625). Hippias paraît avoir été féru de thèmes anciens et mythiques dans le choix des sujets de ses discours. Athénée (XIII, p. 609) évoque un écrit d'Hippias intitulé Συναγωγή qui nous est inconnu. Une épigramme sous son nom a été conservée par Pausanias (V, 25, Brunck, Analect. II, 57). Quant à son style et sa langue, ils ne semblent pas avoir suscité les critiques des Anciens. (Comp. Groen van Prinsterer, Prosop. Platon. p. 91, &c. ; Geel, Hist. Crit. Soph. p. 181, &c. ; F. Osann, Der Sophist Hippias als Archeaeolog, in the Rhein. Mus. for 1843, p. 495, &c.).

 

Ἱππίας, Διοπείθους, Ἠλεῖος, σοφιστὴς καὶ φιλόσοφος, μαθητὴς Ἡγησιδάμου, ὃς τέλος ὡρίζετο τὴν αὐτάρκειαν. ἔγραψε πολλά. (SUIDAS

 

Athénée XIII, 89

 

HIPPON (῞Ιππων ὁ ἄθεος) de Rhégion était un philosophe qu'Aristote (Métaphysique, I, 3) considère comme un membre de l'école ionienne, bien qu'il pense qu'il ne fut jamais vraiment reconnu par cette secte en raison de sa pauvreté intellectuelle. Fabricius (Bibl. Graec. vol. II, p. 658) croit qu'il s'agit du même personnage qu'Hippon de Métaponte, un pythagoricien ; d'autres auteurs lui donnent Samos comme lieu de naissance. Il fut accusé d'athéisme, et on le surnomma de ce fait "le Mélien", selon Diagoras. Comme toute son œuvre a péri, nous ne pouvons juger de la vérité de cette accusation. Brucker pense que sa réputation venait de sa théorie (déjà décelable dans les idées pythagoriciennes) selon laquelle les dieux étaient simplement des hommes supérieurs, qui avaient été investis de l'immortalité grâce à l'admiration que leur vouaient les hommes du commun. On rapporte qu'il écrivit une épitaphe devant être mise sur sa tombe après sa mort, exprimant son sentiment profond d'être devenu une divinité. Quelques uns de ses principes philosophiques ont été conservés par Sextus Empiricus, Simplicius, Clément d'Alexandrie, et d'autres. Il faisait du feu et de l'eau les principes de toute chose, le dernier élément étant issu du premier, tout cela générant l'univers. Il considérait qu'il ne fallait pas exclure l'idée d'un chaos ultime (Brucker, Hist. Crit. Phil. I, 1103 ; Brandis, Gesch. d. Phil. I, 121).

 

Athénée XIII, 91

 

IDOMÉNÉOS (Ἰδομενεύς), de Lampsaque, était l'ami et le disciple d'Épicure, et son activité est à situer entre 310 et 270 av. J.-C. 
Nous n'avons aucune information sur sa vie ; on sait seulement qu'il épousa Batis, la sœur de Sandès, un citoyen de Lampsaque, élève d'Epicure. (Diog. Laërce X, 23, 25 ; Strab. XIII, p. 589 ; Athénée VII, p. 279. f). Idoménéos composa un nombre considérable de traités philosophiques et historiques, dont la plupart firent autorité (Plut. Dém. 23). Ils étaient appréciés d'autant plus qu'ils contenaient un grand nombre de récits relatifs à la vie privée des grands hommes de la Grèce.

Les titres des œuvres d'Idoménéos sont les suivants :

 

1. ἱστορία τῶν κατὰ Σαμοθρᾴκην. (Suid. s. v.). Cet écrit est à mettre en relation avec le scholiaste d'Apollonios de Rhodes (I, 916), où pour Τρωικά, nous devons lire Σαμοθρᾳκικά. 

2. Περὶ τῶν Σωκρατικῶν. (Diog. Laërce II, 19,20 ; Athénée XIII, p. 611, d).

 

Ἰδομενεύς, ἱστορικός. ἔγραψεν ἱστορίαν τῶν κατὰ Σαμοθρᾴκην. (SUIDAS) 

 

Athénée XIII, 37, 63, 93 

 

ION (῎Ιων) de Chios, est l'un des cinq poètes tragiques athéniens figurant dans le Canon. Il composa également de la poésie ainsi que des œuvres en prose traitant d'histoire et de philosophie. Il est cité par Strabon (XIV, p. 645) parmi l'un des personnages les plus célèbres de Chios. Il était le fils d'Orthoménès, mais on le surnomma "fils de Xouthos" : ce surnom lui fut donné par dérision par les poètes comiques, allusion à Xouthos, fils du mythique Ion (Schol. ad Aristoph. Pac. 830 ; Suid. Eudoxia, Harpocr. s. v.). Il arriva très jeune à Athènes, où il se plût à divertir la société de Cimon, personnage dont il fit fréquemment l'éloge dans des pièces (le ὑπομνήματα) qui sont citées par Plutarque (Cim. 5, 9, 16). Le même auteur nous indique qu'Ion critiqua sévèrement Périclès (Peric. 5, 28), dont on a dit qu'il avait été son rival en amour (Athénée X, p. 436, f). Ion était un familier d'Eschyle, si l'on en croit une anecdote rapportée par Plutarque (De Prefect, in Virt. 8, p. 79), mais il ne fut un tragique réputé qu'après la mort de ce dernier. Nous apprenons aussi d'Ion lui-même (dans son ἐπιδημίαι, ap. Athénée XIII, p. 603, e) qu'il rencontra Sophocle à Chios, quand ce dernier devint commandant de l'expédition organisée contre Samos en 440 av. J. -C. 

Sa première tragédie fut représentée durant la quatre-vingt-deuxième Olympiade (452) ; il obtint le troisième prix en compétition avec Euripide et lophon, à la quatre-vingt-septième Olympiade (429 - 428) ; il mourut avant 421, comme en fait écho la Paix d'Aristophane, qui fut représentée cette année-là. Une seule victoire d'Ion est signalée : on raconte, qu'ayant gagné à la fois les prix de la tragédie et du dithyrambe, il offrit pour l'occasion à chaque Athénien une coupe de vin de Chios (Schol. ad Aristoph. I.c. ; Suid. s. v.᾿Αθήναιος ; Athénée I, p. 3, f ; Eustathe ad Hom. p. 1454, 24.) Il semble avoir été un homme d'une belle corpulence.

Le nombre de ses pièces est estimé de façon très variable, à 12, 30, ou 40. Nous avons conservé les titres et les fragments de 11 drames, appelés respectivement : ᾿Αγαμέμνων, ᾿Αλκμήνη, ᾿Αργεῖοι, Μέγα Δρᾶμα, Φρουρίοι ἢ Καινεύς, Φοῖνιξ δεύτερος, Τεῦκρος, ᾿Ομφάλη, Εὐρυτίδαι et Λαέρτης ; le ᾿Ομφάλη était un drame satyrique. 

Longin (33) dit des tragédies d'Ion qu'elles se caractérisaient par leur raffinement et une certaine audace stylistique ; il a une expression qui permet de mesurer la distance qui existait, du point de vue des Anciens, entre les grands tragiques et leurs meilleurs rivaux : en effet, il dit que nulle personne un peu sensée n'oserait comparer la valeur de l'Œdipe avec l'œuvre complète d'Ion. Toutefois, Ion fut très admiré, semble-t-il, pour son élégance : Περιβοήτος δὲ ἐγένετο, dit de lui le scholiaste. Nous trouvons en effet quelques beaux passages parmi les fragments qui subsistent de ses tragédies. Des commentaires furent rédigés par Arcesilaos, Batton de Sinope, Didyme, Epigénès, et même par Aristarque de Samos (Diog. Laërce, IV, 31 ; Athénée X, p. 436, f, XI, p. 468, c, d, XIV, p. 634, c, e).

Outre les tragédies, le scholiaste d'Aristophane nous apprend qu'Ion écrivit aussi des poèmes lyriques, des comédies, des épigrammes, des péans, des hymnes, des scholies, et des élégies. S'agissant de ses comédies, un doute nous saisit en raison de la confusion souvent faite entre comédie et tragédie, si courante dans les écrits des grammairiens ; mais, dans le cas d'un écrivain aussi universel qu'Ion, la probabilité semble en faveur des informations données par le scholiaste. De ses élégies demeurent quelques échos dans l'Anthologie grecque (Brunck, Anal. vol. I, p. 161).

Ses travaux en prose, cités par le scholiaste d'Aristophane, sont appelés πρεσβευτικόν, et sont probablement apocryphes, tout comme κτίσις, κοσμολογικός, ὑπομνήματα ; quant aux autres, on n'en a aucune mention. Le titre entier du κτίσις était Χίου κτίσις : il s'agissait d'un ouvrage historique, en dialecte ionien, et était visiblement une imitation d'Hérodote : c'est probablement l'écrit qui est cité par Pausanias (VII, 4, § 6) sous le nom de συγγραφή. Le κοσμολογικός est sans doute l'ouvrage philosophique intitulé τριαγμός (ou τριαγμοί), qui consistait en un traité sur la constitution des choses en fonction de la théorie des triades, et que les auteurs anciens attribuaient à Orphée. Les ὑπομνήματα sont identifiés par certains auteurs avec les ἐπιδημίαι ou ἐκδημητικός (Pollux, II, 88) : ceux-ci relataient les propres voyages d'Ion ou alors les visites à Chios des personnages illustres (Bentley, Epist. ad Joh. Millium, Chronico Joannis Malelae subjecta, Oxon. 1691, Venet. 1733 ; Opusc. pp. 494 - 510 éd. Lips. ; C. Nieberding, De lonis Chii Vita, Moribus et Studiis Doctrinae, avec les fragments, Lips. 1836 ; Köpke, De lonis Poetae Vita et Fragmentis, Berol. 1836, et dans le Zeitschrift für Alterthumswissenschaft, 1836, pp. 589 - 605 ; Welcker, die Griech. Trag. pp. 938 - 958 ; Fabric. Bibl. Graec. vol. II, pp. 307, 308 ; Kayser, Hist. Crit. Trag. Graec. Götting. 1845, pp. 175-190). 

 

Athénée XIII, 81 

 

ISTER ou ISTROS (῎Ιστρος). Cet historien grec, était originaire soit de Cyrène, soit de Macédoine, soit de Paphos de Chypre (Suid. s. v. ῎Ιστρος.). Ces divers lieux de naissance ont été étudiés par Siebelis qui suppose qu'Ister était né à Cyrène, qu'il vint avec Callimaque – son compatriote - à Alexandrie, qu'il vécut quelque temps à Paphos, soumise alors aux rois d'Egypte (Comp. Plut. Quaest. Graec. 43, qui en fait un Alexandrin.). 

On a dit qu'Ister avait d'abord été l'esclave de Callimaque avant de devenir son ami. Ce fait est déterminant pour situer l'existence de cet auteur sous le règne de Ptolémée Évergète, entre 250 et 220 av. J.-C. Polémon, qui écrivit contre lui, serait son exact contemporain ou aurait vécu peu de temps après lui.

Ister est l'auteur d'un grand nombre d'écrits, qui, tous, sont perdus, à l'exception de quelques fragments. 

Ses ouvrages les plus importants étaient :

 

1. Atthis (᾿Ατθίς), en 16 livres, mentionné par Harpocration (s. v. τραπεζοφόρος ; comp. s. v. ἐπενεγκεῖν.). Cet écrit porte plusieurs appelations telles que ᾿Αττικά (Athénée III, p. 74, XIII, p. 557 ; Plut. Thes. 33) τὰ τῆς συναγωγῆς, ᾿Αττικαὶ συναγωγαί, συναγωγή ῎Ατακτα, et d'autres encore. 

2. Αἱ ᾿Απόλλωνος ἐπιφανείαι, dans lequel il étudia une foule de rites religieux. (Plut, de Mus. 14 ; Harpocrat. s. v. φαρμακός ; Phot. Lex. s. v. Τριττύαν).

3. Πτολεμαΐς. Beaucoup considèrent que cet ouvrage relatif à la ville égyptienne de Ptolémaïs avait été écrit en vers, mais on ne sait rien à son sujet (Athénée X, p. 478).

4. Αἰγυπτίων ἀποικίαι, ou les Colonies des Égyptiens (Clém. Alex. Strom. I, p. 322 ; Constantin. Porphyr. de Themat. I, p. 13).

5. ᾿Αργολικά, ou l'Histoire d'Argos (Athénée XIV, p. 650 ; Steph. Byz. s. v. ᾿Απία). 

6. ῾Ηλιακά (Steph. Byz. s. v. Φύτειον;  Schol. in Platon. p. 380, éd. Bekker ; ad Pind. Ol VI, 55, VII, 146).

7. Συναγωγὴ τῶν Κρητικῶν θυσιῶν. (Eusèbe Praep. Evang. IV, 16 ; Porphyre de Abstin. II, 56.).

8. Περὶ ἰδιότητας ἄθλων (Clém. Alex. Strom. III, p. 447.).

9. Μελοποιοί (Suid. s. v. Φρῦνις ; Schol. ad Aristoph. Nub. 967; Anonym. Vit. Sophocl.).

10. ῾Υπομνήματα ou Commentaires (Plut. Quaest. Graec. 43).

11. ᾿Αττικαὶ λέξεις (Eustathe ad Odyss. p. 1627 ; Suid. s. v. ἀμνόν ; Phavorin. s. v. ἀρνειός; Hésychios s. v. ἀμάλλαι ; Schol. Venet. ad Iliad. k, 439).

 

Ἴστρος, Μενάνδρου, Ἴστρου, Κυρηναῖος ἢ Μακεδών, συγγραφεύς, Καλλιμάχου δοῦλος καὶ γνώριμος. Ἕρμιππος δὲ αὐτόν φησι Πάφιον ἐν τῷ β' τῶν διαπρεψάντων ἐν παιδείᾳ δούλων. ἔγραψε δὲ πολλὰ καὶ καταλογάδην καὶ ποιητικῶς. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 4

 

LICINIUS. Un annaliste et un orateur romain, il était le père de C. Licinius Calvus, et doit être né vers 110 av. J.-C.. Il était probablement questeur en 78 av. J.-C., tribun de la plèbe en 73, fut par la suite nommé préteur et devint gouverneur d'une province. Il se distingua par son hostilité envers C. Rabirius, qu'il accusa (73 av. J.-C.) d'avoir participé à la mort de Saturninus, un délit  pour lequel le même individu fut accusé une seconde fois dix ans plus tard. Macer lui-même fut attaqué par Cicéron en 66 av. J.-C., quand ce dernier était préteur, en vertu de la loi De Repetundis; et voyant, malgré l'influence de Crassus, avec qui il était étroitement lié, que le verdict était contre lui, il se suicida immédiatement avant que tous les formulaires soient remplis, et sauva ainsi sa famille du déshonneur et de la perte qui se seraient abattus sur eux s'il avait été régulièrement condamné. C'est l'exposé donné par Valère-Maxime, et il ne diffère pas dans la fond de celui présenté par Plutarque.

Ses Annales, ou Rerum Romanarum Libri, ou Historiae, selon leurs différentes appellations par les grammairiens, sont souvent citées avec respect par Tite-Live et Denys. Elles débutent à l'origine même de la ville, et se prolongent  pendant vingt et un livres au moins; mais il est impossible de dire s'il a términé le récit des événements à son propre temps puisque les citations qui existent encore appartiennent aux premiers âges seulement. Il semble qu'il ait prêté une grande attention à l'histoire de la constitution, et qu'il ait consulté des sources anciennes, particulièrement les Libri Lintei conservés dans le temple de Juno Moneta, notantt soigneusement les points dans lesquels ils étaient en désaccord avec les idées reçues. Pour sa diligence dans son oeuvre, Niebuhr conçoit qu'il doit été plus digne de confiance qu'un quelconque de ses prédécesseurs, et suppose que les nombreux discours dont il  trufait  son oeuvre ont apporté de matériaux à Denys et à Tite-Live. Cicero parle de lui avec beaucoup de froideur et de mépris de ses mérites comme auteur et comme orateur, mais on doit tempérer sans doute son avis dans ce cas-ci pour l'hostilité personnelle.

Quelques mots d'un discours, Pro Tuscis, ont été gardé par Priscien (x. 8, p. 502, ed. Krehl), et une phrase d'une Epistola ad Senatum, par Nonius Marcellus (s. v. contendere). (Pigh. Ann. ad ann. 675 ; Sall. Histor. iii. 22, p. 252, ed. Gerlach ; Cic. ad Att. i. 4, pro Rabir. 2, de Leg. i. 2, Brut. 67 ; Val. Max. ix. 12. § 7 ; Plut. Cic. 9 ; Macrob. i. 10, 13; Censorin. de Die Nat. 20; Solin. 8; Non. Marcell. s.vv. ctypeus, contendere, luculentum, lues, patibulum; Diomed. i. p. 366, ed. Putsch, Priscien. vi. 11, p. 256, x. 6, p. 496, ed. Krehl; dans le dernier passage nous lisons Licinius pour Aemilius; Liv. iv. 7,20,23, vii. 9, ix. 38, 46, x. 9 ; Dionys. ii. 52, iv. 6, v. 47, 74, vi. 11, vii. 1 ; Auctor, de Orig. Gent. Rom. 19, 23; Lachmann, de Fontibus Hisloriar. T. Livii Comment. prior, § 21 ; Krause, Vitae et Frag. Hist. Rom., p. 237 ; Meyer, Orat. Rom. Frag. p. 385, 2nd ed.; Weichert, Poet. Lat. Reliquiae, p. 92.)

 

LICYMNIOS (Λικύμνιος ὁ Χῖος) de Chios, est un célèbre poète dithyrambique d'époque incertaine. Des auteurs, tels que Sextus Empiricus (Adv. Math. 49, p. 447, XI, pp. 700, 701 ; Fabric, p. 447 ; Pacard. p. 556, Bekker), le situe avant Simonide ; mais cela reste douteux. À partir de ce que nous savons de sa poésie, on pense aujourd'hui qu'il appartenait bien plutôt à l'école dithyrambique athénienne tardive de la fin du IVe av. J.-C. ; en effet, Spengel et Schneidewin l'identifie avec le rhétoricien du même nom. Il est également cité par Aristote (Rhét. III, 12), en même temps que Chérémon, comme l'un des poètes dont les œuvres étaient davantage destinées à la lecture qu'à la représentation (ἀναγνωστικοί). Parmi les poèmes qui lui sont attribués, il y a une Prière à Hygéia, preuve s'il en est qu'elle est d'une période tardive, à la seule condition que ce poème soit bien de lui. Or un fragment en a été conservé par Sextus Empiricus (/, c.), dans lesquels trois vers sur les six sont identiques à des vers appartenant au Péan d'Ariphron dédié à Hygéia. Il semblerait que Sextus se soit lourdement trompé en attribuant ce poème à Licymnios. Un autre poème relatif à la légende d'Endymion est cité par Athenée (XIII, p. 564, c), qui parle également des dithyrambes d'Argynnos dédiés à Hyménée (XIII, p. 603, d). Parthenios (c, 22) lui attribue aussi un récit de la prise de Sarde, qui, par ses fioritures, porte les traces visibles d'un goût d'époque tardive. Eustathe (Ad Horn. Od. III, 267) cite Λικύμνιον Βουπρασιέα ἀοιδόν. (Bergk, Poet. Lyr. Graec. pp. 839, 840 ; Schmidt, Diatrib. in Dithyramb, pp. 84 T-86 ; Ulrici, Gesch. d. Hellen. Dichtk. vol. II, p. 497; Bode, Gesch. d. Lyr. Dichtk. vol. II, pp. 303, 304).

 

Athénée XIII, 17, 80

 

LYCEAS (Λυκέας ὁ Ναυκρατίτης), né à de Naucratis, est l'auteur d'un ouvrage sur l'Égypte, que cite souvent Athénée (XIII, p. 560, e ; XIV, p. 616, d) et Pline, dans la liste où il mentionne ses grandes références (livre XXXVI).  

 

Athénée XIII, 10

 

LYCOPHRON (Λυκόφρων), célèbre grammairien et poète alexandrin, était originaire de Chalcis en Eubée. Il était le fils d'Euboa, lui-même fils de Soclès. Suidas dit qu'il fut adopté par l'historien Lycos de Rhegion. On a aussi fait de lui le fils de ce même Lycos (Tzetz. Chil. VIII, 481).

Il vécut à Alexandrie, sous le règne de Ptolémée Philadelphe, qui lui confia le soin d'organiser les manuscrits des poètes comiques contenus dans la bibliothèque d'Alexandrie. À la suite de cette mission, Lycophron se mit à composer un ouvrage très ardu sur la comédie (περὶ κωμῳδίας), écrit qui semble avoir étudié dans son ensemble l'histoire et la nature de la comédie grecque, tout en brossant un portrait des poètes comiques et en analysant l'interprétation des acteurs (Meineke, Hist. Crit. Com. Graec. pp. 9 - 11). On ne sait rien de sa vie. Ovide (Ibis, 533) dit qu'il fut tué par une flèche. 

En tant que poète, Lycophron fut inscrit dans la Pléiade tragique ; mais nous n'avons pas plus d'un fragment de ses tragédies. Suidas donne les titres de vingt tragédies de Lycophron ; Tzetzès (Schol. dans Lyc. 262, 270) affirme qu'il en composa 46 ou 64. Quatre lignes de son Πελοπίδαι sont citées par Stobée (CXIX, 13). 

Il écrivit également un drame satyrique Μενέδημος, dans lequel il railla son compatriote, le philosophe Ménédémos d'Érétrie (Athénée X, p. 420, b ; Diog. Laërce II, 140 ; comp. Menag. ad loc) qui, de son côté, tenait en haute estime les tragédies de Lycophron (Diog. II, 133). 

On a dit qu'il était un habile faiseur d'anagrammes, dont plusieurs étaient destinés à Ptolémée et Arsinoé.

Une seule de ses poésies nous est parvenue : il s'agit de Cassandra ou Alexandra. Ce n'est ni une tragédie, ni une poésie épique, mais un long monologue iambique de 1474 vers, dans lequel Cassandra prophétise la chute de Troie, les aventures des héros grecs et troyens, et bien d'autres faits mythologiques et historiques, comme les Argonautes, les Amazones, l'histoire d'Ion et d'Europe, et enfin Alexandre le grand. Cet ouvrage n'avait aucune prétention poétique. En fait, c'est un pompeux exposé de mythes et de traditions en tous genres. Son obscurité est proverbiale. Suidas l'appelle σκοτεινὸν ποίημα, et son auteur lui-même a été affublé de l'épithète de σκοτεινός. 
Sa foule d'informations et sa bizarrerie ont suscité les efforts des grammairiens antiques et plusieurs d'entre eux ont écrit des commentaires sur cette poésie : parmi eux figuraient Théon, Dection et Oros. Le seul commentaire qui demeure actuellement est le Scholie d'Isaac et de Jean Tzetzès, bien plus intéressante que la poésie en elle-même. 

Une question a été soulevée concernant l'identité de Lycophron le tragique et de Lycophron, l'auteur de Cassandra. Quelques vers du poème (1226, &c, 1446, &c) qui se rapportent à l'histoire romaine ont incité Niebuhr à dire que ce Lycophron n'avait pas vécu avant l'époque de Flamininus (vers 190 av. J.-C.). Mais Welcker, dans une étude brillante, a démontré que ces vers étaient interpolés.

La première édition de Lycophron fut celle d'Aldo Manuce qui le publia avec Pindare et Callimaque à Venise en 1513 (8 volumes). La seconde édition (avec les scholies) fut celle de Lacisius, Bâle, 1546, fol.

Les autres éditions importantes sont celles de Potter, Oxon. 1697, fol., réimprimée en 1702 ; Reichard, Lips. 1788, 2 vols. 8 vols ; Bachmann, Lips. 1828, 2 vols. 8 vols ; ajoutons l'admirable édition des Scholies faite par C. G. Müller, Lips. 1811, 3 vols. 8 vols (Fabric. Bibl. Graec. vol. III, p. 750 ; Welcker, die Grieck. Tragöd. pp. 1256 - 1263 ; Bernhardy, Grundriss d. Griech. Litt. vol. II, pp. 613, 1026 -1029).

 

Λυκόφρων, Χαλκιδεὺς ἀπὸ Εὐβοίας, υἱὸς Σωκλέους, θέσει δὲ Λύκου τοῦ Ῥηγίνου: γραμματικὸς καὶ ποιητὴς τραγῳδιῶν. ἔστι γοῦν εἷς τῶν ἑπτὰ οἵτινες Πλειὰς ὠνομάσθησαν. εἰσὶ δὲ αἱ τραγῳδίαι αὐτοῦ Αἰόλος, Ἀνδρομέδα, Ἀλήτης, Αἰολίδης, Ἐλεφήνωρ, Ἡρακλῆς, Ἱκέται, Ἱππόλυτος, Κασσανδρεῖς, Λάϊος, Μαραθώνιοι, Ναύπλιος, Οἰδίπους α#, β#, Ὀρφανός, Πενθεύς, Πελοπίδαι, Σύμμαχοι, Τηλέγονος, Χρύσιππος. διασκευὴ δ' ἐστὶν ἐκ τούτων ὁ Ναύπλιος. ἔγραψε καὶ τὴν καλουμένην Ἀλεξάνδραν, τὸ σκοτεινὸν ποίημα. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 1

 

LYCOPHRONIDE (Λυκοφρονίδης) Poète lyrique cité par Cléarque, disciple d’Aristote. (Athen. xiii. p.564., b., xv. p.670, e.)

 

LYCURGUE (Λυκοῦργος) était un orateur attique, né à Athènes aux environs de 396 av. J.- C. Il était le fils de Lycophron, qui appartenait à une famille noble d'Etéoboutadès (Plut. Vit. X. Orat. p. 841 ; Suidas, s. v. Λυκοῦργος ; Phot. Bibl. Cod. 268, p. 496, &c.). Dans sa jeunesse, il se consacra à l'étude de la philosophie auprès de Platon ; puis il devint l'un des disciples d'Isocrate avant d'entamer une carrière publique à un âge assez précoce. Il fut assigné à trois reprises au bureau des ταμίας τῆς κοινῆς προσόδου, en tant que gestionnaire des fonds publics : à chaque fois, il fut nommé pour une période de cinq années à compter de 337. La conscience avec laquelle il s'acquitta de cette tâche lui permit d'élever les revenus de l'État à 1200 talents. En même temps, son inlassable activité eut pour conséquence d'accroître la sécurité et la splendeur de la cité d'Athènes, ce qui lui valut la confiance unanime du peuple, et ce, à un tel degré que, lorsque Alexandre le Grand exigea qu'on lui livrât Lycurgue qui, avec Démosthène, s'était opposé dès le début du règne de Philippe II aux ambitions macédoniennes, le peuple le défendit et refusa farouchement de se séparer de lui (Plut. Phot. II, cc.). Il occupa ensuite la surintendance (φυλακή) de la cité et fut le gardien vigilant de la moralité publique ; la sévérité avec laquelle il régula la conduite des citoyens devint bientôt proverbiale (Cic. ad Att. I, 13 ; Plut. Flamin. 12 ; Amm. Marc. XXII, 9, XXX, 8). 

Il avait un goût très noble pour les belles choses, comme le prouve les monuments qu'il fit élever - ou qu'il fit achever - pour l'usage public mais aussi dans le but d'embellir la cité. Son intégrité était si grande que même les personnes privées déposaient chez lui d'importantes sommes d'argent, sachant que celles-ci y seraient en sécurité. Il était également l'auteur de plusieurs décrets législatifs, dont il réclamait la stricte observance. Une de ses lois interdisait aux femmes de conduire des chariots lors de la célébration des Mystères ; et lorsque sa propre femme osa transgresser la loi, elle fut décapitée (Élien, V. H. XIII, 24) ; une autre loi ordonnait l'érection de statues de bronze en l'honneur d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide, et la copie de leurs tragédies en vue d'être conservées dans les archives publiques. Les Vies des Dix Orateurs attribuées à Plutarque (p.842, &c.) contiennent une foule d'anecdotes relatives aux actions de Lycurgue, dont il faut bien reconnaître qu'il fut le symbole vivant de l'antique vertu attique et le digne contemporain de Démosthène. Au sein des tribunaux il apparut souvent et avec succès en tant qu'accusateur public ; il fut aussi mis quelquefois en accusation , mais il parvint toujours, même au terme de sa vie, à triompher de ses ennemis. Nous savons qu'il fut attaqué par Philinos (Harpocrat. s. v. θεωρικά), Déinarchos (Dionys. Dinarch. 10), Aristogiton, Ménésachmos, et d'autres. Il mourut alors qu'il occupait la charge de comptable au théâtre de Dionysos, en 323. Un fragment d'une inscription, faisant état du bilan de son administration des finances existe encore. 
À sa mort, il laissa trois fils nés de sa femme Callisto, qui furent persécutés par Ménésachmos et Thrasyclès, mais qui bénéficièrent de la défense d'Hypéride et de Démoclès (Plut. I. c. p. 842, &c.). Parmi les honneurs qui lui furent conférés, on peut citer la décision de l'archonte Anaxicratès de lui dresser une statue de bronze au Céramique ; lui et son fils aîné furent aussi admis au prytanée aux frais de l'Etat.

Les Anciens faisaient mention de quinze discours de Lycurgue (Plut. I.c. p. 843 ; Phot. I.c. p. 496, b) ; pourtant, nous avons conservé au moins vingt titres (Westermann, Gesch. d. Griech. Beredt., Beilage VI, p. 296). À l'exception d'un discours complet contre Léocratès, et de quelques fragments d'autres, tout le reste est perdu : aussi notre connaissance de son savoir-faire et de son style est-elle incomplète. Dionysios et d'autres critiques anciens attiraient l'attention sur la haute éthique de ses discours mais fustigeaient la laideur de ses métaphores, ses incorrections et ses fréquentes digressions. En effet, son style est d'une grande noblesse mais dénué de toute élégance. (Dionys. Vet. Script, cens. V, 3 ; Hermogène, De Form. Orat. II, p. 500 ; Dion Chrysost. Or. XVIII, p. 256, éd. Mor.).

Ses œuvres semblent avoir été commentées par Didyme d'Alexandrie (Harpocrat. s. v. πέλανος, προκωνία, στρωτήρ.) Théon (Progymn. pp. 71, 77) rapporte deux déclamations, ῾Ελένης ἐγκώμιον et Εὐρυβάτου ψόγος, qu'il attribue à Lycurgue ; mais ce Lycurgue, si le nom est correct, est un personnage différent de l'orateur attique. On peut lire le discours contre Léocratès, qui fut prononcé en 330 (Eschine, adv. Ctesiph. § 93), dans le recueil des orateurs attiques publié par Aldus, Stephens, Gruter, Reiske, Dukas, Bekker, Baiter, et Sauppe. Parmi les éditions séparées, il faut citer l'ouvrage de J. Taylor (Cambridge, 1743, 8vo., où le discours de Lycurgue est associé à celui de Démosthène contre Midias), C. F. Heinrich (Bonn, 1821, 8vo.), G. Pinzger (Leipzig, 1824, 8vo., avec une riche introduction, des notes, et une traduction allemande), A. G. Becker (Magdebourg, 1821, 8vo.). Les meilleures éditions sont celles de Baiter et Sauppe (Turici, 1834, 8vo.), et E. Maetzner (Berlin, 1836, 8vo.). Comparer avec G. A. Blume, Narratio de Lycurgo Oratore, Potsdam, 1834, 4 to. ; A. F. Nissen, De Lycurgi Oratoris Vita et Rebus Gestis Dissertatio, Kiel, 1833, 8vo.

 

Athénée XIII, 51

 

LYNCEOS (Λυγκεύς) de Samos, était le disciple de Théophraste et le frère de l'historien Douris, donc contemporain de Ménandre, dont il fut le rival dans la poésie comique. Il survécut à ce dernier et lui consacra un ouvrage. Il semble qu'il ait été meilleur grammairien qu'auteur comique ; une seule de ses pièces est d'ailleurs citée (le Κένταυρος).

Nous avons les titres des œuvres suivantes : Αἰγυπτιακά, ᾿Απομνημονεύματα, ᾿Αποφθέγματα, ᾿Επιστολαί δειπνητικαί, τέχνη ὀψωνητική. (Suid. s. v. ; Athénée, VIII, p. 337, d, et passim ; Plut. Demetr. 27 ; Vossius, de Hist. Graec. p. 134, éd. Westermann ; Meineke, Hist. Crit. Com. Graec. p.458 ; Clinton, Fast.Hell. vol. III, 493). 

 

Λυγκεύς, Σάμιος, γραμματικός, Θεοφράστου γνώριμος, ἀδελφὸς Δούριδος τοῦ ἱστοριογράφου, τοῦ καὶ τυραννήσαντος Σάμου. σύγχρονος δὲ γέγονεν ὁ Λυγκεὺς Μενάνδρου τοῦ κωμικοῦ καὶ ἀντεπεδείξατο κωμῳδίας καὶ ἐνίκησε. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 46, 47

 

LYSIAS LE SOPHISTE était originaire de Tarse en Cilicie. Athénée en fait un philosophe épicurien qui accéda à la tyrannie dans sa ville natale (Athénée V, p. 215, b).

Athénée XIII, 65

 

MACHON (Μάχων) de Corinthe ou de Sicyone, était un poète comique qui fit carrière à Alexandrie, où il donna au grammarien Aristophane de Byzance des informations relatives au genre comique. Contemporain d'Apollodore de Carystos, il composa la plus grande partie de son œuvre entre la cent vingtième et la cent trentième Olympiades (entre 300 et 260 av. J.- C.). Il tint une grande place parmi les poètes alexandrins. Athénée dit de lui ἧν δ' ἀγαθὸς ποιητὴς εἴ τις ἄλλος τῶν μετὰ τοὺς ἑπτά, et cite l'une de ses élégantes épigrammes.
Nous avons les titres de deux de ses pièces, ῎Αγνοια and ᾿Επιστολή, et un poème sentencieux en sénaires iambiques, intitulé Χρείαι, dans lequel Athénée a puisé divers fragments. (Athénée VI, p. 241, f ; XIV, p. 664, a, b, c, VIII, p. 345, f, XIII, p. 577, d ; Meineke, Hist.
Crit. Com. Graec. pp. 479, 480, 462 ; Fabric. Bibl. Graec. vol. II, pp. 452, 453).

 

Athénée XIII, 39, 41, 42, 43, 44, 45, 46

 

MEGACLEIDES (Μεγακλείδης). Un écrivain grec, de qui Athénée cite quelques remarques importantes concernant la mythologie d'Homère. (Athenaeus, XII, 512e).

 

Athénée, XII, 6.

 

MENETOR. Athénée parle d'auteurs inconnus,  Alcétas et Ménétor. Voici ce qu'il dit : ᾿Εφ' οἷς ῎Ιωνες ἀγασθέντες, ὥς φησι Μενέτωρ ἐν τῷ περὶ ᾿Αναθημάτων, Πασιφίλαν ἐκάλεσαν τὴν Πλαγγόνα.)

 

Athénée XIII, 66

 

MÉTAGÉNÈS (Μεταγένης), auteur comique athénien de la Comédie ancienne, était contemporain d'Aristophane, de Phrynichos et de Platon (Schol. in Aristoph. Av. 1297). De lui, Suidas nous fournit les titres des pièces suivantes : Αὗραι, Μαμμάκυθος, Θουριοπέρσαι, Φιλοθύτης, ῞Ομηρος ᾿Ασκηται, laquelle semble être corrompue (Meineke, Trag. Com. Graec. vol. I, pp. 218 - 221, vol. II, pp. 751 - 760 ; Bergk, Com. Att. Ant. Reliq. p. 421 ; Fabric. Bibl. Graec. vol. II, p. 470)

 

Athénée XIII, 28

 

MITHAECUS (Μίθαικος ), l'auteur de quelques traités de cuisine, cité par Athénée (VII. p. 325, XII. p. 516, iii. p. 112), intitulé Ὀψαρτυτικός et Ὀψοποιία Σικελική.  ce dernier est aussi cité par Platon (Gorg. p. 518, b.).

Athénée, XII, 12.

 

MYRSILOS (Μυσρίλος), était un historien grec originaire de Lesbos. On ne sait pas à quelle époque précise il vécut. Dionysios d'Halicarnasse (I, 23) lui a emprunté une partie non négligeable de ses écrits sur les Pélasges. Il parle encore de lui dans I,  28. Myrsilos fut le premier à dire que les Tyrrhéniens, après avoir quitté leurs terres d'origine, avaient pris le nom de Πελαργοί au terme de leurs migrations. Athénée (XIII, p. 610, a) cite un ouvrage de Myrsilos intitulé ῾Ιστορικὰ παράδοξα. Il est également mentionné par Strabon (I, p. 60, XIII, p. 610), et par Pline (H. N. III, 7, IV, 12). Arnobe (III, 37, IV, 24) l'appelle Myrtilos. (Voss. de Hist. Graec. p. 473, éd. Westermann).

Athénée XIII, 90

 

NÉANTHE (Νεάνθης) de Cyzique, qui vécut vers 241 av. J.- C., était un disciple du Milésien Philiscos, lui-même disciple d'Isocrate. C'était un écrivain prolifique, principalement dans le genre historique ; mais les maigres témoignages qui nous sont parvenus ne permettent pas de juger de ses mérites. Les différents auteurs qui l'ont cité reconnaissent cependant, à quelques rares exceptions près, la pertinence de ses jugements. Il fut entre autres très largement cité par Diogène Laërce, par Athénée et par plusieurs auteurs chrétiens. Vossius (de Hist. Graeo. cap. XV) nous les rappelle ; mais la liste la plus complète des citations est fournie par Clinton (F. H. vol. III, p. 509). Voici donc les écrits de Néanthe : 

   1. Mémoires des rois d'Athènes.

   2. Helléniques. 

   3, Vies des hommes illustres. 

   4. Pythagarica. 

   5. Τὰ κατὰ πόλιν μυθικά. 

   6. Sur la Purification. 

   7. Annales. 

   Il écrivit probablement une Histoire de Cyzique, si l'on en croit un passage de Strabon (p. 45). Harles (Fabric. Bibl. Graec, vol. II, p. 311, vol. VI, p. 134) lui attribue un ouvrage, περὶ κακοζηλίας ῥητορικῆς, ainsi que des panégyriques (Vossius, Clinton, Harles, II, cc. ; Westermann, Gesch. der Griech. Beredt. p. 86).

Athénée XIII, 31, 37, 78

 

NICANDRE (Νίκανδρος) est l'auteur de deux poèmes grecs encore existants, et de plusieurs autres qui sont perdus. Son père s'appelait Damnéos (Eudoxia Viol. ap. Villoison's Anecd. Gr. vol. I, p. 308, et une Vie grecque anonyme de Nicandre) ; de son côté, Suidas le nomme Xénophane (s. v. Νίκανδρος), et il était l'un des prêtres héréditaires d'Apollon Clarien ; à cette charge Nicandre lui succéda (comp. Nicand. Alexiph. V, 11). Il était né dans la petite ville de Claros, près de Colophon en Ionie, comme il le dit lui-même (Ther, fin), en l'appelant fréquemment Colophonios (Cic. de Orat. I, 16 ; Suid. &c.) ; nous avons conservé une épigramme grecque (Anthol. Gr. IX, 213), où il est fait l'éloge de Colophon en tant que lieu de naissance d'Homère et de Nicandre. Des auteurs anciens affirment qu'il était né en Étolie, probablement parce qu'il passa une certain temps dans ce pays et qu'il avait écrit son histoire naturelle et politique. On a supposé qu'il était le contemporain d'Aratos et de Callimaque au IIIe siècle av. J.- C. ; en fait, il semble avoir plutôt vécu un siècle après, sous le règne de Ptolémée V Épiphane qui mourut en 181 ; quant à l'Attalide auquel il dédia un de ses poèmes perdus, il s'agit sans doute du dernier roi de Pergame à porter ce nom, celui qui régna jusqu'à 138 (Vie grecque anonyme d'Aratos). Si ces deux dates sont exactes, la renommée de Nicandre doit s'étendre pendant environ cinquante années, de 185 à 135 av. J.- C. (voir Clinton, Fasti Hell. vol. III). 

Il était physicien et grammairien autant que poète, et ses écrits étaient nombreux et variés. Le plus long de ses poèmes qui nous restent s'intitule le Θηριακά, et contient près de mille vers en hexamètres. Il est dédié à un personnage du nom d'Hermésianax, qui ne doit pas être confondu avec le poète du même nom. Ce poème traite (comme son nom l'indique) des animaux venimeux et des dangers infligés par eux ; il contient de curieux et d'intéressants passages zoologiques, qui côtoient des fables complètement absurdes, sur lesquels il est inutile d'entrer dans les détails. Haller dit de ce poème qu'il est "longa, incondita, et nullius fidei farrago" (Biblioth. Botan.). Son autre poème, appelé ᾿λεξιφάρμακα renferme plus de six mille vers, écrits dans le même mètre, et qui dédié cette fois-ci à un certain Protagoras : il traite des poisons et de leurs antidotes : sur ce texte, Haller a fait les remarques suivantes : "descriptio vix ulla, symptomata fuse recensentur, et magna farrago et incondita plantarum potissimum alexipharmacarum subjicitur." Une substantielle analyse des chapitres de ces deux écrits relatifs à la médecine peut être lue dans le Commentaire fait par Adams sur les cinq livres de Paul l'Éginète. Chez les Anciens, Nicandre avait la réputation d'être un toxicologue éminent. Ses œuvres sont souvent citées par Pline (H. N. XX, 13, 96, XXII, 15, 32, XXVI, 66, XXX, 25, XXXII, 22, XXXVI, 25, XXXVII, 11, 28), Galien (de Hippocr. et Plat. Decr. II, 8, vol. V, p. 275, de Locis Affect, II, 5, vol. VIII, p. 133, de Simpl. Medicam. Temper, ac Facult. IX, 2, § 10, X, 2. § 16, vol. XII, pp. 204, 289, de Ther. ad Pis.cc. 9, 13, vol. XIV, pp. 239, 265, Comment, in Hippocr. " De Artic." III, 38, vol. XVII, pt. I, p. 537), Athénée (pp. 66, 312, 366, 649, &c.), et d'autres auteurs anciens, tels que Dioscoride, Aetius, et des médecins ont fréquemment fait usage de ses travaux. Plutarque et Diphilos ont rédigé des commentaires sur ses Theriaca, Marianos le paraphrasa en vers iambiques. Quant à Eutecnios, il écrivit une paraphrase en prose de ses deux principaux poèmes, ceux justement qui nous sont parvenus. 

S'agissant de ses mérites poétiques, les Anciens étaient très partagés ; comme nous l'avons vu plus haut, un poète de l'Anthologie grecque loue Colophon pour avoir engendré Homère et Nicandre ; Cicéron apprécie dans ses Géorgiques (de Orat. I, 16) la poésie avec laquelle il traite de sujets dont il s'avoue tout à fait ignorant. De son côté, Plutarque (de Aud. Poët. C, 2, vol. I, p. 36, éd. Tauchn.) dit que les Thériaca, comme les poèmes d'Empédocle, de Parménide et de Théognis, n'ont absolument rien de poétique, hormis la versification. Les critiques modernes ont également des avis divergents sur Nicandre ; mais le jugement de la postérité est suffisamment clair, et ses travaux sont à la fois lus comme des poèmes, mais aussi consultés par ceux qui sont curieux de se faire une idée de ce qu'étaient la zoologie et la médecine antiques. Car Mais il est difficile de le confronter sérieusement aux Géorgiques de Virgile ! Au regard de son style et de sa langue, Bentley dit de lui avec justesse " antiquarium, obsoleta et casca verba studiose venantem, et vel sui saeculi lectoribus difficilem et obscurum." (Cambridge Museum Criticum, vol. I,. p. 371).

Ce qui suit constitue les titres des œuvres perdues de Nicandre qui ont été établies par Fabricius (Bibl. Gr. vol. IV, p. 348, Harles) : 

1. Αἰτωλικά , un ouvrage en prose, qui comprenait au moins trois livres ; cité par Athénée (pp. 296, 477), Macrobe (Saturn, v. 21), Harpocration (Lex. s. v.Θύστιον ), et d'autres auteurs.

2. Γεωργικά, un poème en hexamètres, de deux livres, dont il nous reste de longs fragments ; cité par Cicéron (de Orat. I,. 16), Suidas, et fréquemment par Athénée (pp. 52, 133, 371, &c.).

3. Γλῶσσαι, un ouvrage d'au moins trois livres ; cité par Athénée (p. 288) et d'autres auteurs.

4. ῾Ετεροιούμενα, un poème en hexamètres, en cinq livres, cité par Suidas, Athénée (pp. 82, 305), Antoninus Libéralis (Metamorph cc. 12, 35), et d'autres auteurs. C'était peut-être le livre pour lequel Didymos applique à Nicandre l'épithète suivante : "fabulosus" (Macrob. Saturn, v. 22).

5. Εὐρωπία, ou Περὶ Εὐρώπης, comprenant au moins cinq livres, cité par Athénée (p. 296), Stéphane de Byzance (s. v. ῎Αθως ), et d'autres.

6. ῾Ημίαμβοι, cité par le scholiaste des Thériaca.

7. Θηβαικά, comprenant au moins sept livres, cité par le scholiaste des Thériaca, et auquel Plutarque fait probablement allusion (de Herod. Malign, c, 33, vol. V, p. 210, éd. Tauchn.). 

8. ᾿Ιάσεων Συναγωγή, cité par Suidas.

9. Κοκοφωνιακά : de cet ouvrage, le même passage est à la fois cité par Athénée (p. 569) et Harpocration (Lex. s. v. Πάνδημος ᾿Αφροδίτη ) ; le premier auteur dit que ce passage provient du troisième livre, alors que le second prétend l'extraire du sixième.

10. Μελισσουργικά (Athénée p. 68).

11. Νύμφοι (Schol. Nicand. Ther.).

12. Οἰταικά, un poème en hexamètres, comprenant au moins deux livres, cité par Athénée (pp. 282, 329, 411).

13. ᾿Οφιακόν (Schol. Nicand. Ther.; comp. Suid. s. v. Πάμφιλος.

14. Le sixième livre Περιπεπτειῶν (Athénée. p. 606).

15. Περὶ Ποιητῶν (Parthen. Erot. c. 4), peut-être le même ouvrage que celui cité par le scholiaste des Thériaca, avec le titre Περὶ τῶν ἐν Κοκοφῶνι Ποιητῶν ; il s'agit probablement du même ouvrage dans lequel Nicandre tenta de prouver qu'Homère était natif de Colophon (Cramer's Anecd. Gr. Paris, III, p. 98).

16. Le Προγνωστικά, d'Hippocrate paraphrasé en hexamètres (Suid.). 

17. Σικελιά, dont le dixième livre est cité Stéphane de Byzance (s. v. Ζάγκλη).

18. ῾Υάκινθος (Schol. Nicand. Ther.). 

19. ῞Υπνος (ibid.).

20. Περὶ Χρηστηρίων, en trois livres (Suid.).

Les poèmes de Nicandre ont été généralement publiés ensemble, mais parfois aussi séparément. Ils furent d'abord publiés en grec à la fin de Dioscoride, Venise, 1499, fol. ap. Aldum Manutium ; et séparément, Venise, 1523, 4 to. in aedib. Aldi. Les deux poèmes furent traduits en latin par Jo. Gorraeus, et Euricius Cordus ; les Thériaca ont été également traduites par P. J. Steveius. Les paraphrases en grec des deux poèmes effectuées par Eutecnios apparurent dans l'édition de Blandini, Florence, 1764, 8vo. Les œuvres complètes furent établies par J. G. Schneider, qui publia les Alexipharmaca en 1792, Halae, 8vo., les Thériaca en 1816, Lips. 8vo. ; avec une traduction latine, les scholies, les paraphrases d'Eutecnios, les annotations de l'éditeur, et les fragments des ouvrages perdus de Nicandre. La dernière édition à avoir été publiée est celle de Didot, avec les œuvres d'Oppien et de Marcellus Sidétès, dans sa collection des auteurs classiques grecs, Paris, 8vo. 1846, (actuellement inachevé). Les Thériaca furent publiées par le "Museum Criticum" de Cambridge (vol. I, p. 370, &c.), avec des corrections de Bentley (Fabric. Bibl. Gr. vol. IV, p. 345, &c. éd. Harles ; Haller, Biblioth. Botan. and Biblioth. Medic. Pract. ; Sprengel, Hist. de la Méd. ; Choulant, Handb. der Bücherkunde fur die Aeltere Medicin.). 

 

Νίκανδρος, Ξενοφάνους, Κολοφώνιος, κατὰ δέ τινας Αἰτωλός: ἅμα γραμματικός τε καὶ ποιητὴς καὶ ἰατρός, γεγονὼς κατὰ τὸν νέον Ἄτταλον, ἤγουν τὸν τελευταῖον τὸν Γαλατονίκην, ὃν Ῥωμαῖοι κατέλυσαν. ἔγραψε Θηριακά, Ἀλεξιφάρμακα, Γεωργικά, Ἑτεροιουμένων βιβλία ε', Ἰάσεων συναγωγήν, Προγνωστικὰ δι' ἐπῶν: μεταπέφρασται δὲ ἐκ τῶν Ἱπποκράτους Προγνωστικῶν: Περὶ χρηστηρίων πάντων βιβλία τρία: καὶ ἄλλα πλεῖστα ἐπικῶς. 

Athénée XIII, 85

 

NICIAS (Νικίας ὁ Νικαιεὺς) de Nicée est fréquemment mis a contribution par Athénée, qui cite trois ouvrages de lui. Ce sont : 

   1. Διαδοχαί , probablement des mémoires sur les différentes écoles philosophiques (VI, p. 273, d, XIII, p. 592, a).

   2. ᾿Αρκαδικά, sans doute un relevé des us et des coutumes d'Arcadie, probablement un simple chapitre d'un ouvrage général sur les traditions locales grecques (XIII, p. 609, e, où Athénée l'appelle simplement Nicias).

   3. Une œuvre historique Περὶ τῶν φιλοσοφῶν (IV, p. 162, e). En comparant le passage où Athénée cite Sotion en tant qu'auteur du Διαδοχαί, avec un autre passage (XI, p. 505, b, c), où il met leurs deux noms côte à côte, nous pouvons en conclure que, par inadvertance, ou par une erreur dans le texte, les noms de Nicias et de Sotion ont été interchangés et que cet écrit doit être attribué en fait à Sotion. On ne sait à quelle époque il a vécu ; sans doute faut-il  situer son existence après Platon (Athénée II, cc ; Fabric. Bibl. Graec. vol. III, p. 770). 

 

Athénée XIII, 61, 90

 

NICOCHARES (Νiκοχάρης) Poète athénien de l’ancienne comédie, fils de Philonidès, lui-même poète comique. Il fut contemporain d’Aristophane (Suidas s.v. Νiκοχάρης) et du dème de Κυδαθήναιον (Etien. Byz. s.v. Κυδαθήναιον). Si l’hypothèse de Böckh est correcte (Corp. Inscript. vol. i. p. 354) il a vécu jusqu’en 354 av. J.-C.. Les noms de ses pièces, tels que Suidas les énumère, sont : Ἀμυμώνη, Πέλοψ, Γαλάτεια, Ἡρακλῆς γαμῶν, Ἡρακλής χορηγός, Κρῆτες, Λάκωνες, Λήμνιαι, Κένταυροι, Χειρογάστορες. Meineke (Com. Graec. Frag. vol. i. p. 253) suppose habilement que les noms des deux premières ne sont que deux titres différents pour une même comédie, du fait que Πέλοψ n’apparaît pas à sa place normale dans l’ordre alphabétique comme le reste, et du fait que le nom Oenomaüs est présent dans une citation du Ἀμυμώνη, donné par Athénée (deux lignes, x. p. 426, e.). Deux fragments du Galatée sont conservés. (Pollux x. 93 ; Schol. in Aristoph. Plut. vv. 179, 303). Il est fait référence aux « Noces d’Héraclès », Pollux vii. 40, x. 135. Dans le passage précédent, il est dit de la pièce ἐν Ἡρακλεῖ γαμουμένῳ ; cette utilisation du verbe, peut-être comme le latin nubo, indiquerait la soumission peu matrimoniale du héros à Omphale. Et dans ce dernier passage il est parlé ainsi du poète κατὰ Νικόχαριν. Du Lacones,  nous apprenons par l’Argument de Ploutos III d’Aristophane, qu’il fut représenté en 388 av. J.-C. en compétition avec le Πλοῦτος β΄ d’Aristophane. Il y est fait référence dans Athen. xv. p. 667, e. De Lemnies, dont le sujet semble avoir été les amours de Jason et d’Hypsipyle, nous avons deux lignes, préservées par Athénée (vii. p.328, e.). D’autres courts fragments, mais sans le nom des pièces, ont été préservés par Athénée (par ex. i. p. 34, d.), Pollux et d’autres. De ces fragments, nous pouvons seulement déduire qu’il a traité dans le style de l’ancienne comédie –s’élevant parfois à la dignité tragique- les légendes et traditions locales de son pays, ridiculisant sans aucun doute les particularités des états voisins. (Meineke, l.c. et vol. ii. p. 842 ; Athen. Suid. Steph. Byz. ll. cc. ; Clinton, F.H. vol. ii. pp. 42, 101; Fabric. Bibl. Graec. vol. ii. 471.)

Aristote (Art. Poet. ii. 7) mentionne un Nicocharès en tant qu’auteur d’un poème intitulé le Δηλιάς dans lequel il dépeint les hommes pires qu’ils ne sont. Que le comique Nicocharès en soit l’auteur ou non, Aristote mentionne ce poème en relation avec la parodie d’Hégémon, et immédiatement après, distingue explicitement les personnages présentés dans la tragédie et ceux de la comédie comme étant une illustration séparée. Le Déliade ne peut pas avoir été une comédie, comme Fabricius (Bibl. Graec. vol. ii. p. 471) l’affirme par inadvertance. Δειλιάς, la « Poltroniade » a été suggéré comme en étant le nom possible. Mais si l’on considère l’habitude du poète de s’amuser des particularités locales, il semble assez probable qu’il ait écrit une fantaisie satirique sur les habitants de Délos. (Aristot. l.c. trad. de Twining vol. i. p. 266, 2ème ed.; Meineke, Com. Graec. Fr. vol. i. p. 256; Fabric. Bibl. Graec. l.c.). [W.M.G.]

 

 

NICOSTRATOS (Νικόστρατος) était le plus jeune des trois fils d'Aristophane, selon Apollodore. Il était lui-même un poète comique. Athénée (XIII, p. 597, d) en fait expressément un auteur de la Comédie moyenne. Mais il appartient aussi à la Comédie nouvelle. Harpocration (p. 266) parle de sa pièce appelée ᾿Ορνιθευτής, comme typique de ce genre de comédie ; d'ailleurs, certains personnages qu'il introduisit dans d'autres drames l'attestent également. Dans son Βασιλεῖς, il fit paraître un soldat fanfaron (Athénée VI, p. 230, d) ; dans son Τοκιστής, on voit un avare (Athénée XV, p. 685, f) et un cuisinier vantard (Athénée, XIV, p. 664, b). Photius (Cod. 190, p. 153, éd. Bekk.) rapporte une histoire selon laquelle Nicostratos, fou de passion pour une femme nommée Tettigidéa, se jeta du haut du rocher de Leucade. 

Les titres de 19 de ses pièces nous sont parvenus. Trois d'entre elles, le ῎Αντυλλος  (Athénée III, 108, c, 118, e), le Οἰνοπίων  (Athénée IV, p. 169, e, VII, p. 280, d ; Suidas, s. v. Φιλέταιρος), et le Πάνδροσος (Athénée XIII, p. 587, d, XV, p. 693, a, b) furent aussi attribuées à Philétairos, qui, d'après certains auteurs (Schol. ad Plat. Apol. Socr. p. 331), était le troisième fils d'Aristophane. Les autres pièces de Nicostratos sont : ῾Ιεροφάντης, Κλίνη, βρα, ῾Ησίοδος, Διάβολος, ᾿Αντερῶσα, ῾Εκάτη,  Μάγειρος, τις, Πλοῦτος, Σύρος, ᾿Απελαυνόμενος, Ψευδοστιγματίας. (Fabric. Bibl. Graec. vol. II, p. 472 ; Meineke, Hist. Crit. Com. Graec. pp. 346, &c. ; Bode, Gesch. der Hellen. Dichtkunst) vol. III, part. II, p. 410).

 

Athénée XIII, 52

 

NYMPHIS (Νύμφις), fils de Xénagoras, naquit à Héraclée du Pont et vécut au milieu du second siècle av. J. –C. Il était dans sa patrie considéré comme une haute personnalité et pas seulement en tant qu'historien. Il fut envoyé comme ambassadeur auprès des Galates pour se réconcilier avec ce peuple, alors que les gens d'Héraclée venaient de les offenser en s'alliant à Mithridate, fils d'Ariobarzane, avec lequel les Galates étaient en conflit (Memnon, c. 24, éd. Orelli). Nous pouvons dater cette ambassade aux environs de 240 av. J.-C., année où Mithridate succéda à Ariobarzane (Clinton, F. H. sub anno.). Memnon parle justement d'un Nymphis, (c. 11) qui fut forcé de s'exiler en 281 av. J.-C., lorsque Séleucos, après la mort de Lysimaque, menaça Héraclée ; mais Clinton (sub anno 281) fait remarquer qu'il y a un intervalle de quarante et une années entre les deux évènements, ce qui nous oblige à conclure que le Nymphis de l'exil était différent de l'historien, d'autant plus que Memnon confère à ce dernier seul l'épithète de ὁ ἱστορικός.

Nymphis était l'auteur de trois ouvrages, souvent cités par les Anciens :

1. Περἰ ᾿Αλεξάνδρου καὶ τῶν Διαδόχων καὶ ᾿Επιγόνων, sur Alexandre, ses successeurs et ses descendants, en 24 livres. Cet écrit s'achève avec l'accession au trône de Ptolémée III, en 247 av. J. -C. (Suid. s. v. Νύμφις ; Élien, H. N. XVII, 3).

2. Περἰ ῾Ηρακλείας, en 30 livres, consistait en l'histoire de sa patrie de l'éviction des tyrans jusqu'à l'année 281 (Suid. I.c.; Athénée, XII, pp. 536, a, 549, a, XIV, p. 619, e ; Schol. ad Apoll Rhod. II, 650, 729, 752, IV, 247 ; Steph. Byz. s. v. ῞Υπιος, Φρίξος ; Plut. Moral, p. 248, d ; Schol. ad Aristoph. Av. 874).

3. Περίπλους ᾿Ασίας (Athénée, XIII, p. 596, e).
Les fragments de Nymphis ont été recueillis par J. C. Orelli, dans son édition de Memnon, Leipzig, 1816, pp. 95 - 102 (Voss. de Hist. Graecis, p. 140, éd. Westermann ; Clinton, F. H. vol. III, p. 510). 

 

Athénée XIII, 70

 

NYMPHODOROS  (Νυμφόδωρος) de Syracuse est un historien qu'on s'accorde à situer à l'époque de Philippe II et d'Alexandre le Grand. Il est l'auteur d'un ouvrage intitulé ᾿Ασίας Περίπλους (Athénée, VI, p. 265, VII, p. 321, XIII, p. 609), et d'un second appelé Περὶ τῶν ἐν Σικελίᾳ θαυμαζομένων (Athénée I, p. 19, XIII, p. 588), que l'on cite simplement sous le titre de Περὶ Σικελίας (Athénée VIII, p. 331, X, p. 452 ; Schol. ad Theocrit. I, 69, v. 15, ad Horn. Od. μ. 301, où, au lieu de Μεμψήδωρος, nous devons lire Νυμφόδωρος ; comp. Élien, H. A. XI, 20). Élien (H. A. xvi. 34) cite un passage de Nymphodoros parlant de l'usage des béliers par les Sardes, qui peut laisser penser qu'il avait écrit également sur la Sardaigne, à moins qu'il ne s'agisse d'une simple digression dans son ouvrage sur la Sicile (Pline Elench. libb. III, V, VII, XXIII, XXIV, XXV ; Tertull. De An. 57 ; Steph. Byz. s. v. ᾿Αθύρας ; Harpocrat., Hesych. s. v. αἰγίδας ; comp. Ebert, Dissert. Sicul. pp. 155 - 222).

 

Athénée XIII, 55, 89