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William Smith

Dictionnaire des auteurs

grecs et latins

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Les notices qu'on lira appartiennent au Dictionary of Greek and Latin Biography and Mythology, qui fut rédigé sous la direction de William Smith. Les trois volumes de ce dictionnaire, qui comprend en tout 2500 pages, fut publié pour la première fois en 1844, et constammment complété et amélioré jusqu'en 1880. Cet ouvrage, comme son titre l'indique, renferme les biographies de tous les personnages de l'histoire grecque et romaine, les mythiques comme les réels. C'est un monument de l'érudition victorienne, aujourd'hui encore extrêmement précieux par le foisonnement et la fiabilité des informations qu'il fournit. Nous n'en avons retenu que les notices relatives aux écrivains antiques, notices qui ont la particularité de toujours se terminer par une liste des ouvrages écrits par l'auteur traité.

La traduction que nous avons commencée, et dont la réalisation va se poursuivre dans les mois et les années qui viennent, est une première en langue française. De fait, une grave lacune dans l'historiographie grecque sera enfin comblée.

 

 

ADÉIOS

AGATHOCLES

AGATHYLLOS

AGIS (CUISINIER)

AGNON

ALCÉTAS

ALCIDAMAS

ALEXIS

ALEXIS DE SAMOS

ALIMENTUS

AMMONIOS

AMEIPSIAS

AMPHICRATÈS

AMPHIS

AMYNTAS

ANAXANDRIDÈS

ANAXIPPOS

ANAXILAS ou ANAXILAOS

ANAXIMENES

ANTIGONOS

ANTIOCHOS

ANTIPHANÈS

APOLLODORE

ARAROS

ARCHYTAS

ARIPHRON (3)

ARISTARCHOS

ARISTOBULUS

ARISTODÉMOS

ARISTOGITON

ARISTON

ARISTOPHANE DE BYZANCE 

ARISTOPHON l'Orateur

ARISTOPHON le Comique

ARISTOXÈNOS

ASCLÉPIADE

ATHENODORUS (9)

AULU-GELLE

 

ADÉOS ou ADDÉOS (᾿Αδαῖος ou ᾿Αδδαῖος ὁ Μιτυληναῖος) était un poète d'épigrammes grec, probablement originaire de Macédoine. L'épithète Μακεδόνος suit son nom avant la troisième épigramme du manuscrit Vaticanus (Anth. Gr. VI, 228) ; les sujets de la seconde, de la huitième, de la neuvième et de la dixième épigrammes qui lui sont attribuées ont un rapport étroit avec son origine. Il vécut au temps d'Alexandre le Grand, auquel il fit allusion (Anth. Gr. VII, 240). La cinquième épigramme (Anth. Gr. VII, 305) est attribuée à ᾿Αδδαίου Μιτυληναίου. Or c'est justement un Adéos de Mitylène qui écrivit deux ouvrages en prose Περὶ ᾿Αγαλματοποιῶν et Περὶ Διαθέσεως (Athénée XIII, p. 606, a, XI, p. 471, f). L'époque où il vécut n'est pas déterminée avec précision. Reiske, se basant sur des sources insuffisantes, pense que les deux Adéos seraient en fait une seule et même personne (Anth. Graec., VI, 228, 258, VII, 51, 238, 240, 305, X, 20 ; Brunck, Anal. II, p. 224 ; Jacobs, XIII, p. 831).

 

Athénée XIII, 84 

 

AGATHOCLES (Ἀγαθοκλῆς}, un historien grec, qui a écrit l'histoire de Cyzique (περὶ Κυζίκου). Il est appelé par Athénée à la fois babylonien (I. p. 30, a. IX. p. 375, a) et Cyzicien. (xiv p. 649, f.) Il a pu à l'origine venir de Babylone, et s'installer à Cyzique. Les premiers et troisième livres sont cités par Athénée. (IX p. 375, f., XII p. 515, a.) L'époque où Agathocles vécut est inconnue, et son oeuvre est maintenant perdue; mais elle semble avoir été fort lue dans antiquité, car il est cité par Cicéron (de Div. I. 24), Pliny (Hist. Nat. Elenchus des livres IV, V, VI.), et d'autres auteurs anciens. Agathoclès a également parlé de l'origine de Rome. (Festus, s. v. Romam; Solinus, Polyh. 1.) Le scholiaste d' Apollonius (IV. 761) cite les mémoires (ὑπομνήματα) d' un Agathoclès, que l'on considère habituellement être le même que celui qui est mentionné ci-dessus. (comparez  Schol. ad Hes. Theog. 485; Steph. de Byz. s. v. Βέσβικος; Etymol. M. s. v. Δίκτη.) 

 

Athénée, XII, 9.

AGATHYLLOS (᾿Αγάθυλλος), d'Arcadie, un poète élégiaque grec, qui est cité par Denys d'Halicarnasse en référence à l'histoire d'Énée et à la fondation de Rome. Certains de ses vers sont conservés par Denys d'Halicarnasse (I, 49, 72). 

 

AGIS (Ἄγις ) Athénée (xii. p. 516) mentionne un Agis comme auteur d'une oeuvre sur la cuisine (᾽Οψαρτυτικὰ). 

Athénée, XII, 12.

AGNON ( Ἂγνων) était un rhétoricien grec, qui composa un ouvrage contre la rhétorique que Quintilien (II, 17, § 15) appelle "Rhetorices accusatio" (Rhunken (Hist. Crit. Orat. Graec. p. XC). Les scholies disent qu'Agnon serait le même qu'Agnonidès, contemporain de Phocion, celui que quelques manuscrits de Cornélius Népos (Phoc. 3) appellent Agnon. Pourtant la manière avec laquelle Agnon est cité par Quintilien montre que ce rhétoricien devait vivre dans une période plus tardive. On ne sait s'il est le même que le philosophe de l'Académie auquel fait mention Athénée (XIII, p. 602).

 

Athénée XIII, 79

ALCÉTAS (᾿Αλκέτας), qui vivait à une époque indéterminée, est l'auteur d'un ouvrage sur les offrandes de Delphes (᾿Αναθήματων), dont le second livre fut utilisé par Athénée (XIII, p. 591, c). 

Athénée XIII, 59

 

ALCIDAMAS  (᾿Αλκιδάμας ὁ ᾿Ελαίτης), historien grec, était originaire d'Élée en Asie Mineure (Quintil. III, l, § 10, avec un commentaire de Spalding). Il fut l'élève de Gorgias, et il résida à Athènes entre 432 et 411 av. J.-C. Selon Eudoxia (p. 100), il donna des leçons d'éloquence, en tant que successeur de son maître, et fut le dernier représentant de l'école sophistique, dont le but était de plaire aux auditeurs par la pompe et l'éclat des mots. L'idée selon laquelle les œuvres d'Alcidamas étaient le reflet puissant de son caractère est attesté par Aristote (Rhet. III, 3, § 8), qui critiqua sa diction pompeuse et son utilisation extravagante des épithètes et des phrases poétiques. Dionysios (De Isaeo, 19), lui aussi, s'en prit à son style vulgaire et boursouflé. On rapporte qu'il fut l'adversaire d'Isocrate (Tzetz. Chil. XI, 672), mais cela ne signifie pas forcément une inimitié réciproque : cette opposition vient du fait qu'Alcidamas condamnait ouvertement la pratique du discours écrit à l'avance.

Les anciens ont cité plusieurs ouvrages d'Alcidamas, tels son Élégie de la Mort, dans laquelle il énumére les démons de la vie humaine, et dont Cicéron parle avec la plus grande révérence (Tusc. I, 48) ; un discours intitulé λόγος Μεσσηνιακός (Aristot. Rhet. I, 13. § 5) ; un écrit sur la musique (Suidas, s. v. ᾿Αλκιδάμας) ; enfin quelques travaux scientifiques, un sur la rhétorique (τέχνη ῥητορική, Plut. Demosth. 5), et un autre appelé λόγος φυσικός (Diog. Laërce VIII, 56) ; tout cela est perdu. Tzetzès (Chil. XI, 752) disposait encore de quelques discours d'Alcidamas, mais seules deux déclamations portant son nom sont parvenues jusqu'à nous :

1. ᾿Οδυσσεὺς ἢ κατὰ Παλαμήδους προδοσίας, dans lequel Ulysse accuse Palamède de trahir les Grecs pendant le siège de Troie. 

2. περὶ σοφιστῶν, dans lequel l'auteur démontre les avantages du discours improvisé et sa supériorité sur le discours écrit à l'avance.
Ces deux discours - le second est indéniablement le meilleur – révèlent à la fois dans la forme et dans le fond, ces fautes de goût qu'Aristote et Dionysios condamnaient sévèrement chez Alcidamas, à savoir la froideur et l'aridité. Cependant, des critiques ont nié l'attribution de ces travaux à Alcidamas ; et, au regard du premier d'entre eux, cette supposition paraît fondée ; le second, en revanche, doit être de la main d'Alcidamas, quoiqu'elle porte l'influence d'Isocrate. La première édition de ces textes est celle de la collection des orateurs grecs publiée par Aldo Manuce, Venise, 1513, fol. Les meilleures éditions modernes sont Reiske, Oratores Graeci, vol. VIII, p. 64, &c. et Bekker, Oratores Attici, vol. VII, (Oxford).

 

Ἀλκιδάμας: Ἐλεάτης, ἀπὸ Ἐλέας τῆς Ἀσίας, φιλόσοφος, Διοκλέους υἱὸς, μουσικὰ γεγραφότος, μαθητὴς Γοργίου τοῦ Λεοντίνου. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 59

 

ALEXIS  (Ἄλεξις) était un poète comique originaire de Thourioï en Grande-Grèce (Suidas s. v. ῎Αλεξις.). Il eut le privilège d’acquérir la citoyenneté athénienne et il fut intégré au dème de la tribu Léontis (Stéph. Byz., V). Il fut l’oncle et le pédagogue de Ménandre (Suidas, s. v ῎Αλεξις; Proleg. Aristoph. p. XXX) On ne sait pas quand il est né, mais il vécut 106 ans (Plut. Defect Orac. p. 420, e), au moins jusqu’à l’année 288 avant notre ère.

On sait que la cité de Thourioï fut détruite en 390. Ce n’est sans doute pas par hasard si les parents d’Alexis envoyèrent leur fils à Athènes afin qu’il échappe à la menace de destruction de leur ville. De fait, on s’accorde à dater sa naissance aux environs de 394 av. J.-C.

Il eut un fils, Stéphanos, qui écrivit lui aussi des comédies, selon Suidas. Il semble avoir apprécié les plaisirs de la table. (Athénée VIII, p. 344) S’il faut en croire Plutarque (De Senis Administ. Republ. p. 785, b), il mourut pendant qu’on le proclamait vainqueur. Les anciens grammariens en font un représentant de la Comédie moyenne : les fragments et les titres de la plupart des ses pièces le confirment amplement.

Bien qu’ayant plus de trente ans de différence avec eux, on le considère néanmoins comme un contemporain de Philippidès, Philémon, Ménandre et Diphilos, et plusieurs fragments ont montré qu’il écrivit des pièces qu’on peut classer dans le genre de la Comédie nouvelle.

Ce fut un écrivain prolifique. Suidas dit qu’il composa 245 pièces ; les titres de 113 d’entre elles sont parvenues jusqu’à nous : Μεροπίς, ᾿Αγκυλίων, ᾿Ολυμπιόδωρος et le Παράσιτος, pièce dans laquelle il ridiculisa Platon, furent probablement représentés au cours de la cent-quatrième Olympiade. Le ᾿Αγῶνις, où il railla Misgolas, fut écrit quand celui-ci vivait encore. Eschine (c. Timarch. pp. 6-8) en fait mention en 345. Le ᾿Αδελφοί et Στρατιώτης, où il s’en prit à Démosthène, fut joué juste après 343. Le ῞Ιππος, dans lequel il fait allusion au décret de Sophocle contre les philosophes, est à dater de 316, le Πύραυνος, de 312 ; enfin, le Φαρμακοπώλη  et le ῾Υοβολιμαῖος  auraient vu le jour en 306.

Comme il est fréquent pour un auteur si prolixe, un extrait d’une de ses comédies se retrouve souvent dans plusieurs pièces différentes ; parfois, on peut même l’attribuer à d‘autres poètes, comme par exemple à Euboulos (Athénée I, p. 25, f).

Garystios de Pergame (ap. Athen. VI, p. 235, e) dit qu’il fut le premier à créer le personnage du parasite. Ce n’est pas tout à fait vrai puisqu’on retrouve ce type chez Épicharme ; mais il est le premier comique à lui avoir donné, avec un succès durable, une certaine épaisseur dramatique.

Sa finesse a été vantée par Athénée (II, p. 59, f), dont le témoignage est confirmé par les fragments existants.

Une liste de mots et de formes particulières utilisées par ce poète, a été dressée par Meineke. Ses pièces furent largement traduites par les Comiques latins (Aulu-Gelle II, 23). Les fragments que nous avons ont été recueillis pour l'essentiel par Athénée et Stobée (Meineke, Fragm. Com. vol. I, pp. 374 – 403 ; Clinton, Fasti Hellenici ; Fabricius, Bibl. Gr. vol. II, p. 406, &c.). 

 

 Ἄλεξις, Θούριος, ὅστις πρότερον Σύβαρις ἐκαλεῖτο, κωμικός. ἐδίδαξε δράματα σμε : γέγονε δὲ πάτρως Μενάνδρου τοῦ κωμικοῦ. ἔσχε δὲ υἱὸν Στέφανον, καὶ αὐτὸν κωμικόν. (SUIDAS)

 

Athénée XII, 1 - XIII, 7, 13, 14, 15, 18, 21, 23, 30, 33, 50, 51, 57, 67, 84, 92

 

ALEXIS DE SAMOS (῎Αλεξις ὁ Σάμιος)  est l'auteur d'un ouvrage historique intitulé Σάμιοι ῞Ωροι ou ῞Ωροι Σαμιακοὶ (Annales de Samos), cité par Athénée (XIII, p. 572, f, XII, p. 540, d).

 

Athénée XIII, 31

 

ALIMENTUS, célèbre annaliste romain, était spécialiste de l'antiquité et juriste. Il fut préteur en Sicile en 209 av. J.-C., avec le commandement de deux légions. Il écrivit le récit de son emprisonnement lors de la seconde guerre punique, et une histoire de Gorgias de Léontium ; mais ces travaux font probablement partie de ses Annales. (Liv. XXI, 38.) Il est fréquemment cité par Festus, et les fragments qui ont été ainsi préservés ont été rassemblés par Wasse, et peuvent être trouvés dans le Salluste de Corte.
Niebuhr (I. p. 272) fait l'éloge d'Alimentus comme le chercheur vraiment critique de l'antiquité qui mit en lumière l'histoire de son pays par la recherche de ses monuments anciens. Il est clair qu'il possédait des qualités personnelles éminentes, puisque Hannibal, qui traitait ses prisonniers romains avec beaucoup de sévérité, fit exception pour lui et lui fit un exposé de son passage par Gaule et de sa traversée des Alpes, qu'Alimentus incorpora à son histoire. C'est uniquement dans ses fragments que nous trouvons un récit distinct de la relation ancienne entre Rome et le Latium, qui dans toutes les annales était mal exposée par fierté nationale. Le point cependant sur lequel Niebuhr s'étend le plus, est la différence remarquable entre Alimentus et tous les autres chronologues en datant la fondation de la ville la quatrième année de la 12ème olympiade.
Cette différence est de la plus haute importance du point de vue historique, venant d'Alimentus ayant écrit sur le vieux calendrier romain et ayant soigneusement examiné la plus ancienne chronologie étrusque et  romaine. Niebuhr l'explique astucieusement, en supposant que notre auteur avait  ramené les années cycliques antiques, se composant de dix mois, à un nombre équivalent d'années ordinaires de douze mois. À cette époque, les pontifes comptaient 132 années cycliques avant le règne de Tarquin l'Ancien, au moment où, selon Julius Gracchanus, l'utilisation du vieux calendrier cessa. Cette réduction fait une différence de 22 ans : 132 -132.10/12 = 22, et 22 ans ajoutés à la chronologie de Polybe et de Népos, c.a.d Ol. 7. 2, donnent la véritable date d'Alimentus, Ol. 12. 4.
Alimentus composa un traité De Officio Jurisconsulti, comprenant au moins deux livres ; un De Verbis priscis, un De Consulum Potestate, un De Comitiis, un De Fastis, deux, au moins, Mystagogicon, et plusieurs De Re Militari. Dans cette dernière œuvre il traite des levées militaires, des cérémonies de déclaration de guerre, et en général du Jus Feciale. (Aulu-Gelle XVI, 4; Voss. Hist. Gr. IV, 13, fin. Hist. Lat. I, 4 ; F. Lachmaim, de Fontib. Histor. Tit. Livii Com. i. 17, 4to. 1822 ; Zimmern, Röm. Rechts-qesch. I, § 73).

 

AMEIPSIAS (Ἀμειψίας) Poète comique d’Athènes, contemporain d’Aristophane, sur qui il a par deux fois pris le dessus dans des concours dramatiques, remportant le second prix avec son Κόυνος quand Aristophane recevait le troisième avec « les Nuées » (423 av. J.-C.), et le premier avec son Κωμασταί, quand Aristote remportait le second avec « les Oiseaux ». (414 av. J.-C. ; Argum. dans Aristoph. Nab. et Av.)  Le Κόυνος semble avoir le même sujet et le même but que « les Nuées ».  Il est au moins certain que Socrate apparaissait dans la pièce, et que le chœur était composé de φροντισταί. (Diog. Laërt. ii. 28 ; Athen. v. p. 218.) Aristophane fait allusion à Ameipsias dans « les Grenouilles » (v. 12-14), et il nous est dit dans la vie anonyme de d’Aristophane que quand il a commencé à présenter ses pièces sous le nom d’autres poètes, Ameipsias lui a appliqué le proverbe τετράδι γεγονώς qui signifie : « une personne qui travaille pour d’autres » par allusion à Héraclès qui était né le quatre du mois.

Ameipsias a écrit de nombreuses comédies, dont il ne reste que quelques fragments de celles qui suivent : Ἀποκοτταβίζοντες, Κατεστίων (douteux), Κόυνος, Μοιχοί, Σαπφώ, Σενδόνη, ainsi que de certaines autres dont on ignore le nom. La plupart de ses pièces étaient de l’ancienne comédie, mais certaines, selon toute probabilité, appartenaient à la comédie moyenne. (Meineke, Frag. Com. i. p. 199, ii. p.701.) [P.S.]

 

AMMONIOS (᾿Αμμώνιος), natif d'Alexandrie, fils d'Ammonios, il fut un élève d'Alexandre, et l'un des principaux maîtres de l'école de grammaire fondée par Aristarque (Suid. s. v. ᾿Αμμώνιος). Il composa des commentaires sur Homère, Pindare et Aristophane, dont il ne reste rien (Fabric. Bibl. Graec, V, p. 712 ; Matter, Essais Historiques sur l'école d'Alexandre, I, pp. 179, 233).

 

Ἀμμώνιος, Ἀμμωνίου, Ἀλεξανδρεύς, Ἀλεξάνδρου γνώριμος, ὃς καὶ διεδέξατο τὴν σχολὴν Ἀριστάρχου πρὸ τοῦ μοναρχῆσαι τὸν Αὔγουστον. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 21

 

AMPHICRATÈS (Ἀμφικράτης) était un sophiste et un rhéteur athénien. Il fut le contemporain de Tigranès (né vers 70 av. J.-C.). Chassé d’Athènes (nous ne savons trop pour quelle raison), il alla s’exiler à Séleucie sur le Tigre. Les habitants l'invitèrent à enseigner la rhétorique dans leur ville, mais il refusa de façon hautaine, affirmant que « le navire était trop petit pour contenir un dauphin ». Il se rendit alors chez Cléopâtre, la fille de Mithridate, qui était mariée à Tigranès, et qui semble s’être attachée à lui. Amphicratès attira bientôt les soupçons sur sa personne et il lui fut interdit d'entretenir tout rapport avec les Grecs. Il se laissa mourir de faim (Plutarque, Vie de Lucullus, 22). Longin, Traité du Sublime, P. 54, ED) le mentionne avec Hégésias et Matris, et lui reproche son style affecté. Il s’agit peut-être du même Amphicratès qui écrivit un ouvrage sur les hommes célèbres (περὶ ᾿Ενδόξων ᾿Ανδρῶν, Athénée XIII p. 576 ; Diog. Laërce II, 101).

 

Athénée XIII, 37

 

AMPHIS (Ἄμφις), était un poète comique athénien de la Comédie moyenne, et un contemporain de Platon. Une allusion à Phryné la Thespienne dans une de ses pièces (Athénée XIII, p. 591, d), prouve qu’il vivait encore en 332. Nous avons de lui les titres de vingt-six de ses pièces et quelques fragments. (Suidas, s. v, Pollux, I. 233; Diog. Laërce III. 27 ; Athen. XIII, p. 567, f ; Meineke, I, p. 403, III, p. 301.)

 

Ἄμφις, κωμικὸς, Ἀθηναῖος. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 7, 14, 22, 60

 

AMYNTAS (᾽Αμύντας), un écrivain grec d'une oeuvre intitulée Σταθμοί, ce qui était probablement un récit des différentes étapes d'Alexandre le Grand dans son expédition asiatique. Il a peut-être accompagné Alexandre. (Näke, Choerilus, p. 205.) Des allusions qui lui sont faites, il semble avoir contenu beaucoup de d'informations historiques. (Athen. II. p. 67, a., X. p. 442, b., XI. p. 500, d., XII. pp 514, f., 529, e.; Aelian, H. N. V. 14, XVII. 17.) 

 

Athénée XII, 9.

 

ANAXANDRIDÈS (Ἀναξανδρίδης) était un poète athénien de la Comédie moyenne, fils d'Anaxandros. Il était originaire de Caméros de Rhodes. Il commença à représenter ses comédies en 376 av. J.-C. (Marm. Par. Ep.34). Vingt-neuf ans plus tard, il était encore présent aux jeux Olympiques célébrés par Philippe II, et au cours desquels il fit représenter une de ses pièces. Aristote le tenait en haute estime (Rhet. II, 10-12 ; Eth. Eud. VI, 10 ; Nicom. VII, 10).

On considère qu'il est le premier poète comique à avoir introduit des intrigues amoureuses dans ses pièces. Il remporta  dix prix et on estime le nombre de ses comédies à 65. On raconte qu'il détruisit plusieurs de ses pièces par colère et par dégoût mais nous avons encore les titres de 33 d'entre elles.

Anaxandridès était aussi un poète dithyrambique, mais nous n'avons rien gardé de ses poésies (Suidas, s. v. ; Athénée IX, p. 374 ; Meineke ; Bode). 

 

Ἀναξανδρίδης, Ἀναξάνδρου, Ῥόδιος ἐκ Καμείρου, γεγονὼς ἐν τοῖς ἀγῶσι Φιλίππου τοῦ Μακεδόνος, Ὀλυμπιάδι ρα': κατὰ δέ τινας Κολοφώνιος. ἔγραψε δὲ δράματα ξε', ἐνίκησε δὲ ι'. καὶ πρῶτος οὗτος ἔρωτας καὶ παρθένων φθορὰς εἰσήγαγεν. (SUIDAS)

 

Athénée XII,

 

ANAXILAS ou ANAXILAOS (Ἀναξίλας, Ἀναξίλαος), comique athénien de la Comédie moyenne était un contemporain de Platon et de Démosthène qu’il attaqua dans l’une de ses pièces. (Diog. Laërce III, 28) Nous avons gardé de lui quelques fragments ainsi que les titres de quatre-vingt dix de ses comédies, dont huit traitent de sujets mythologiques. (Pollux II, 29, 34 ; X, 190 ; Athénée XIII, pp. 95, 171, 374, 416, 655 ; Meineke ; Bode). 

 

Athénée XIII, 6, 29

 

 ANAXIMÉNÈS (᾿Αναξιμένης) de Lampasque, fils d'Aristoclès, et élève de Zoilos et de Diogène le Cynique. Il était contemporain d'Alexandre le Grand : on dit qu'il l'instruisit, et qu'il l'accompagna dans son expédition asiatique. (Suidas, s. v. ; Eudoxia. p. 51; voir Diog. Laërce, 10 ; Diod. XV, 76.) Une jolie anecdote est rapportée par Pausanias (VI, 18, § 2) et par Suidas, sur la manière dont il sauva sa ville natale de la colère d'Alexandre pour avoir épousé la cause des Perses. Ses citoyens reconnaissants le récompensèrent d'une statue à Olympie. Anaximènès écrivit trois œuvres historiques : 

1. Une Histoire de Philippe de Macédoine, qui comportait au moins en huit livres. (Harpocrat. s. v. Καβύλη, ῾Αλόννησος ; Eustratius. ad Aristot. Eth. III, 8). 

2. Une histoire d'Alexandre le Grand. (Diog. Laërce II, 3 ; Harpocrat. s. v. ᾿Αλκίμαχος, qui cite son 2ème livre.) 

3. Une histoire de la Grèce, que Pausanias (VI, 18, § 2) appelle τὰ ἐν ῞Ελλησι ἀρχαῖα, qui, cependant, s'appelle généralement πρώται ἱστορίαι ou πρώτη ἱστορία. (Athénée, VI, p. 231 ; Diod. XV, 89.) Elle comprenait en douze livres l'histoire de la Grèce des âges mythiques les plus anciens à la bataille de Mantinée et à la mort d'Epaminondas. C'était un rhéteur très habile, et il écrivit une œuvre calomniant les trois grandes villes de la Grèce, Sparte, d'Athènes et Thèbes, qu'il édita sous le nom de Théopompe, son ennemi personnel, et dont il imita le style tellement bien que tous pensèrent que c'était vraiment l'œuvre de Timée. Anaximènès envoya cette œuvre à ces trois villes, et il créa ainsi de l'animosité dans toute la Grèce contre son ennemi (Paus. VI, 8, § 3 ; Suid. l. c.). Les histoires d'Anaximénès, dont nous ne possédons que peu de fragments furent critiquées par Plutarque (Praec. Pol. 6) pour les nombreux discours prolixes et rhétoriques qu'il avait indsrés. (Comp. Dionys. Hal. De Isaeo, 19 ; De adm. vi dic. Demosth. 8.) Le fait que nous possédons si peu de ses histoires, montre que les anciens ne les considéraient pas beaucoup et qu'elles étaient plus rhétoriques qu'historiques. Il était réputé comme professeur de rhétorique et comme orateur, dans l'assemblée du peuple et dans les Cours de Justice (Denys. Hal. I. c. ; Paus. I. c.), et écrivit également des discours pour d'autres, tel que celui d'Euthias contre Phrynée. (Athénée, XIII, p. 591 ; voir Harpocr. s. v. Εὐθίας.)

Il y a des critiques, tels que Casaubon (ad Diog. Laert. II, 3), qui pensent qu'Anaximènès le rhéteur et l'historien étaient deux personnes distincts; mais leur identité est prouvée par des arguments très valables. Ce qui le rend très important dans l'histoire de la littérature grecque, c'est (et cela a été absolument établi par les recherches critiques de notre époque) qu'il est le seul rhéteur précédant la période d'Aristote dont le traité scientifique sur la rhétorique soit encore existant. C'est les prétendus ῾Ρητορικὴ πρὸς ᾿Αλέξανδρον qui sont habituellement imprimés parmi les travaux d'Aristote, à qui, cependant, ils ne peuvent appartenir, comme en conviennent tous les critiques. L'opinion selon laquelle c'est l'œuvre d'Anaximènès a été exprimée la première fois par P. Victorius dans sa préface à la Rhétorique d'Aristote, et a été fermement confirmée par Spengel dans son Συναγωγή τεχνῶν "Sive Artium Scriptores ab initiis usque ad editos Aristotelis de rhetorica libros," Stuttgard, 1828, p. 182. &c. (voir Quintil. III, 4, § 9 avec les notes de Gesner et de Spalding.). Cette rhétorique est précédée par une lettre qui est manifestement d'origine postérieure, et était probablement prévue comme introduction à l'étude de la rhétorique d'Aristote. Il y a beaucoup d'interpolations dans l'oeuvre, mais il est en tout cas clair qu'Anaximène prolongea son sujet au delà des limites adoptées par ses prédécesseurs, dont il connaissait bien les oeuvres. Il divise l'éloquence en éloquence judiciaire et délibérative, mais il suggère une troisième subdivision, l'epideictique, séparée des deux premières. En ce qui concerne le plan et la construction du travail, il est évident que son auteur n'était pas un philosophe: le tout est une série de suggestions pratiques : comment tel ou tel sujet sera traité dans des circonstances diverses, l'importance de l'argumentation, de l'expression, et de l'arrangement des parties dans un discours. (Vossius, de Histor. Graec, p. 92, &c., éd. Westermann; Ruhnken, Hist. Crit. Orat. Gracec p. 86 ; Westermann, Gesch. der Griech. Beredtsamkeit, § 69).

 

ANAXIPPOS (᾿Ανάξιππος ὁ κωμῳδιοποίος), poète comique de la Comédie nouvelle, était le contemporain d'Antigonos et de Démétrios Poliorcète. Il fut actif vers 303 av. J. -C. (Suidas, s. v.). Nous avons gardé les titres de quatre de ses pièces, et peut-être d'une œuvre supplémentaire (Meineke, I, pp. 469 - 70).

 

Ἀνάξιππος, κωμικὸς τῆς νέας κωμῳδίας, ἤκμασεν ἐπὶ Ἀντιγόνου καὶ Δημητρίου τοῦ Πολιορκητοῦ.

 

Athénée XIII, 92

 

ANTIGONOS (Ἀντίγονος ὁ Καρύστιος), natif de Caryste, semble avoir vécu soit sous le règne de Ptolémée Philadelphe, soit sous celui d’Evergète. Sa vie ne nous est pas connue, mais nous possédons de lui une œuvre intitulée στοριῶν παραδόξων συναγωγή (Historiae Mirabiles), qui consiste en la compilation d’extraits tirés des « Auscultationes » attribués à Aristote, mais aussi d’ouvrages de Callimaque et de Timée, aujourd’hui perdus. Le fait qu’il ait conservé des textes tirés de grands ouvrages donne de la valeur à cette compilation d’histoires étranges, élaborée toutefois sans talent, ni jugement. Il a été édité pour la première fois, en même temps qu'Antoninus Liberalis, par Xylander, Bâle, 1568, 8 vol. Antigonos a également écrit une poésie épique, dont deux extraits sont cités par Athénée (III, p. 82). L'Anthologie grecque (IX, 406) contient un épigramme d'Antigonos.

 

Athénée XIII, 15, 19, 80, 86

 

ANTIOCHOS (Ἀντοχος Συρακοσιος), de Syracuse, fils de Xénophane, est considéré par Denys d' Halicarnasse (Ant. Rom. I, 12) comme un très ancien historien. Il vivait dans les années 423 av. J.-C.  et était donc contemporain de Thucydide et de la guerre du Péloponnèse. (Joseph. c. Apion. I, 3.) On ne connaît rien de sa vie mais ses travaux historiques étaient fort estimés par les anciens en raison de sa précision. (Dionys. I, 73.) Voici ses œuvres :

 1. Une histoire de Sicile, en neuf livres, depuis le règne du roi Cocalos, c'est-à-dire depuis les temps les plus reculés jusqu'aux années 424 ou 425 av. J.-C. (Diod. XII, 71). Il est cité par Pausanias (X, 11, § 3), Clément d'Alexandrie (Protrept. p. 22), et Théodoret. (p. 115).

 2. Une histoire d'Italie, qui est très souvent citée par Strabon (v. p. 242, VI, pp. 252, 254, 255, 257, 262, 264, 265, 278), par Denys (ll. cc., et I, 22, 35 ; voir Stéphane de Byzance, s. v. Βρττιος ; Hésych, s. v. Χνην ; Niebuhr, Hist, of Rome, I, p. 14, &c. Les fragments d' Antiochos sont repris chez C. et T. Müller, Fragm. Histor. Graec. Paris, 1841, pp. 181 - 184).

 

ANTIPHANÈS (Ἀντιφάνης), était un poète comique, le plus ancien et le plus célèbre de la Comédie moyennne. Il naquit, selon Suidas, au cours de la quatre-vingt-treizième olympiade, et mourut dans la cent douzième, à l'âge de 74 ans. Athénée (IV, p. 156, c) cite un fragment dans lequel Antiphanès mentionne le « Roi Séleucos » : or Séleucos ne fut roi qu’à partir de la cent dix-huitième Olympiade. L'explication la plus plausible, suggrée par Clinton, est celle selon laquelle Antiphanès, comme bien d’autres auteurs, a été confondu avec Alexis : en fait, le fragment d’Athénée appartiendrait au dernier poète (Clinton, dans Philological Museum, I, p. 607 ; Meineke, Frag, COM I, pp 304-7).

À partir des dates d’olympiades, nous pouvons sans trop nous tromper situer l'existence d'Antiphanès entre 404 et 330 av. J.-C. Sa première pièce fut représentée vers 383. L’origine et le lieu de naissance d'Antiphanès sont incertains. Le nom de son père serait Démophanès, ou Stéphanos, qui a notre préférence, puisqu’on sait que l’auteur eut un fils appelé Stéphanos : or c’était la coutume athénienne de baptiser un enfant du nom de son grand-père. Comme lieu de naissance, Cios, sur l’Hellespont, Smyrne, Rhodes ou Larissa ont été envisagés. Larissa serait cependant à exclure (Meineke, I. 308).

Antiphanès était l'auteur le plus estimé de la comédie moyenne, avec Alexis, qui a partagé avec lui cet honneur. Les fragments qui nous restent montrent qu'Athénée avait raison de le louer pour l'élégance de sa langue (pp 27, 156, 168), bien qu'il ait usé de mots et d’expressions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs chez des auteurs postérieurs (voyez pour les exemples, Meineke, I. p. 309).

Il était l'un des auteurs dramatiques les plus fertiles qui ait jamais vécu, puisqu’on estime le nombre de ses pièces entre 260 et 365. Nous avons gardé les titres d’environ 130 œuvres. Il est probable, cependant, que certaines des comédies qui lui étaient attribuées aient été en réalité composées par d’autres auteurs ; les grammairiens le confondent fréquemment, non seulement, comme nous l’avons vu, avec Alexis, mais aussi avec Antiphon, Apollophanès, Antisthène et Aristophane. Certaines de ses pièces traitaient de sujets mythologiques, d'autres faisaient référence à des personnages existants, à des caractères, à des métiers, à la vie de la cité ; d’autres enfin puisaient leurs intrigues dans le cadre de la vie privée. À travers tous ces thèmes, nus voyons se profiler la transition progressive qui fait évoluer la Comédie moyenne vers la Comédie nouvelle.

Les fragments d'Antiphanès furent rassemblés par Clinton (Philos. Mus. I. c), et de manière plus substantielle par Meineke (Frag. Comic, vol. III). Il gagna le prix trente fois. 

 

Ἀντιφάνης, Ἀθηναῖος, κωμικὸς, νεώτερος τοῦ Παναιτίου. ἔστι δὲ καὶ ἕτερος Ἀντιφάνης, Καρύστιος, τρανὸς, κατὰ Θέσπιν γεγονὼς τοῖς χρόνοις. καὶ Ἀντιφάνειος κωμῳδία, τοῦ Ἀντιφάνους. (SUIDAS)  

 

Athénée XIII, 1, 8, 19, 21, 22, 29, 30, 50, 51

 

APOLLODORE (ὁ ᾿Αθηναῖος ᾿Απολλόδωρος) était un grammairien athénien, fils d'Asclépiade, élève du grammairien Aristarque, de Panétios et de Diogène le Babylonien. Il fut actif vers 140 av. J. -C., quelques années près la chute de Corinthe. On a peu d'information à son sujet. Il est l'auteur d'une œuvre historique couvrant les évènements jusqu'en 143, et qui fut dédié au roi Attale II Philadelphe, qui mourut en 138. S'il vécut après cette date, on ne le sait guère.   Apollodore composa un grand nombre d'écrits sur des sujets variés, qui furent largement utilisés dans l'Antiquité ; hélas, tout a péri à l'exception d'une œuvre, et encore, elle ne nous est pas parvenue intégralement. Cet écrit s'intitule Βιβλιοθήκη ; il consiste en trois livres qui sont loin d'être le meilleur du genre. Il renferme un certain nombre de notices relatives à la mythologie et aux temps héroïques de la Grèce. Les sources proviennent des poètes - notamment ceux des grands cycles -, des logographes et des historiens. L'œuvre commence avec l'origine des dieux et se termine avec l'époque de Thésée, où notre ouvrage s'interrompt brusquement. La fin devait contenir les légendes concernant les familles de Pélops et d'Atrée et sans doute celles du cycle troyen. La première partie de ce travail (I, 1 - 7) contient l'ancienne théogonie et les mythes cosmogoniques, suivis des mythes grecs, toute cette matière étant organisée en fonction des différentes traditions locales grecques (Phot. Cod. 186.) Les Anciens estimait hautement cette œuvre, en tant que commentaire des poètes grecs ; pour nous, sa valeur est encore plus grande, par le fait que les sources utilisées par Apollodore ont aujourd'hui disparu en même temps que les ouvrages de cette nature. 

Apollodore relate ses mythes dans un style neutre et sans relief, et ne rend compte que de ce qu'il a trouvé dans ses sources, sans interpolation d'aucune sorte, sans les corrompre, en ne se livrant jamais à une quelconque analyse de leur sens profond. L'extrême simplicité de sa Bibliothèque, véritable catalogue de légendes, plus qu'une véritable histoire a conduit les critiques modernes à considérer ce travail comme un abrégé du grand ouvrage d'Apollodore, ou comme un arrangement effectué à partir de plusieurs de ses livres. Mais la chose reste hypothétique. 

La première édition de la Bibliothèque d'Apollodore, où le texte est plutôt défectueux, fut faite par Benedictus Aegius de Spolète, à Rome, 1555, 8vo. Nous disposons d'une bien meilleure édition avec celle d'Heidelberg, 1599. 8vo. (Ap. Commelin). Les éditions de Tan. Faber (Salmur. 1661, 8vo.), et Th. Gale dans son Script. Hist. poet. (Paris, 1675, 8vo.),  furent suivies de celle, critique, de Ch. G. Heyne, Göttingen, 1782 and 83, 4 vols. 12mo., laquelle eut les faveurs d'une seconde édition en 1803, 2 vols. 8vo. La meilleure des éditions est celle de Clavier, Paris, 1805, 2 vols. 8vo. avec un commentaire et une traduction française. La Bibliothèque fut aussi publiée par C. et Th Müller, Fragment. Hist. Graec., Paris, 1841, et dans A. Westermann, Mythographi, sive Scriptore Poeticae Histor. Graeci, 1843, 8vo.

Quant aux autres ouvrages attribués à Apollodore et qui sont perdus, mais dont nous possédons quelques fragments conséquents, on les retrouvera dans C. et Th. Müller Fragm. Hist. Graec. 9. 
 Voici les titres de ces
œuvres perdues : 

 1. Περὶ τῶν ᾿Αθήνησι ἑταιρίδων, i. e. sur les courtisanes athéniennes (Athénée, XIII, pp. 567, 583, XIV, pp. 586, 591, Heyne, vol. III, p. 1163, &c. ; Miiller, p. 467, &c.). 

2. ᾿Αντιγραφὴ πρὸς τὴν ᾿Αριστοκλέους ἐπιστολή (Athénée, XIV, p. 636; Heyne, p. 1172, &c.). 

3. Γῆς περίοδος, κωμικῷ μέτρῳ : Il s'agit d'une géographie universelle en vers iambiques, qui fut plus tard réécrite par Scymnos de Chios et par Dionysios (Strabon XIV, p. 656 ; Stéph. Byz. passim ; Heyne p. 1126, &c. ; Müller, p. 449, &c.). 

4. Περὶ ᾿Επιχάρμου, un commentaire et une étude des pièces du comique Épicharme, en dix livres (Porphyre Vit. Plotin.  Heyne, p. 1142, &c.; Müller, p. 462). 

5. ᾿Ετυμολογίαι, ou Étymologies, une œuvre fréquemment citée, mais pas toujours sous ce titre (Heyne, p. 1140 &c.; Müller, p. 462, &c.). 

6. Περὶ θέων, en vingt-quatre livres. Cet ouvrage étudiait la mythologie des Grecs, dans des légendes où les dieux tiennent le rôle primordial ; la Bibliothèque, qui relatait les âges héroïques était une sorte de conti­nuation de cette œuvre (Heyne, p. 1039, &c. ; Müller, p. 428, &c.). 

7. Περὶ νεῶν καταλόγου ou Περὶ νεῶν consistait en une explication historique et géographique du catalogue du second livre  de l'Iliade. Il comprenait vingt livres et était souvent cité par Strabon et d'autres auteurs anciens (Heyne, p. 1099, &c.; Müller, p. 453, &c.). 

8. Περὶ Σώφρονος, commentaire des Mimes de Sophron, dont le livre III est utilisé par Athénée (VII, p. 281), et le livre IV par le Schol. d'Aristoph. (Vesp. 483; Heyne, p. 1138 ; Müller, p. 461, &c.). 

9. Χρονικὰ or Χρονικὴ σύνταξις était une chronique en vers iambiques brossant 1040 années d'histoire, de la prise de Troie (1184) à sa propre époque, 143. Cette œuvre, là encore, constitue une sorte de continuation de la Bibliothèque, ouvrage qui allait de l'origine des dieux et du monde jusqu'à son propre temps. On ne sait pas le nombre exact que comprenait cette chronique. Dans Stéphane de Byzance, le quatrième livre est mentionné, et Syncellos (Chronogr. p. 349, éd. Dindorf.), dont c'est l'une des références, dit qu'il y avait au moins huit livres. La perte d'un tel ouvrage est l'une des plus regrettables de la littérature historique de l'Antiquité (Heyne, p. 1072, &c. ; Müller, p. 435, &c.). Pour plus d'informations concernant Apollodore et ses écrits, voir Fabricius, Bibl Gr. IV,. pp. 287 - 299 ; C. et Th. Müller, pp. XXXVIII - XLV). 

  

Athénée XIII, 21, 28, 46, 50, 60

 

ARAROS (᾿Αραρὼς), poète comique athénien de la Comédie moyenne, était le fils d’Aristophane. Il parut pour la première fois en public en tant qu’acteur principal dans le second Ploutos (388), la dernière pièce que son père représenta sous son propre nom. Il écrivit encore deux comédies, le Κώλακος et le Αἰολοσίκων  qui furent joués sous le nom d’Araros (Arg. ad Plut. IV, Bekker), probablement peu après 388.

Araros ne représenta des pièces sous son nom qu’à partir de 375 (Suidas, s. v.). Suidas mentionne les œuvres suivantes : Καινεὺς, Καμπυλίων, Πανὸς γοναὶ, Ὑμέναιος, Ἄδωνις, Παρθενιδικόν. Tout ce que nous savons sur sa personnalité dramatique est contenu dans un passage tiré d’Alexis (Athénée III, p. 123, e), qui était cependant son rival :

καὶ γὰρ βούλομαι 

ὔδατός σε γεῦσαι· πρᾶγμα δ' ἐστί μοι μέγα

φρέατος ἔνδον ψυχρότερον ᾿Αραρότος

 

Ἀραρώς, καὶ κλίνεται Ἀραρώ. Ἀθηναῖος, υἱὸς Ἀριστοφάνους τοῦ κωμικοῦ καὶ αὐτὸς κωμικὸς, διδάξας τὸ πρῶτον Ὀλυμπιάδι ρα'. ἔστι δὲ τῶν δραμάτων αὐτοῦ Καινεὺς, Καμπυλίων, Πανὸς γοναὶ, Ὑμέναιος, Ἄδωνις, Παρθενιδικόν. (SUIDAS) 

 

Athénée XIII, 13

 

ARCHYTAS (᾿Αρχύτας) originaire de Mytilène était un musicien qu'on pense être l'auteur de Περί Αὐλῶν, qu'on attribue également à Archytas de Tarente (Diog. Laërce VIII, 82 ; Athénée, III, p. 600, f, IV, p. 184, e). 

 

Athénée XIII, 75

 

ARIPHRON (Ἀρίφρων). 1. Le père de Xanthippe, et grand-père de Périclès. (Hérod., vi. 131, 136, vii. 33, viii. 131; Paus, iii, 7. § 8.)

2. Le frère de Périclès. (Plat. Protag. P. 320, a.)

3. De Sicyone, un poète grec, auteur d'un magnifique hymne à la santé (Ὑγέια), qui a été préservé par Athénée: (xv. p. 702, a.) Le début du poème est cité par Lucien (de Lapsu inter Salt. C. 6.) Et Maxime de Tyr (xiii. 1). Il est imprimé dans les Poetae Lyrici Graeci de Bergk, p. 841.

 

ARISTAGORAS poète comique (voir METAGENES)

 

Athénée XIII, 28

 

ARISTARCHOS (᾿Αρίσταρχος) de Tégée, poète tragique athénien, était le contemporain d'Euripide, en activité vers 454 av. J. - C. Il vécut jusqu'à l'âge de cent ans. Des soixante-dix tragédies qu'il fit représenter, deux seulement obtinrent le prix (Suidas, s. v.; Eusèbe Chron. Armen). Rien n'est parvenu de son œuvre, excepté quelques vers (Stobée, Tit. 63, § 9, Tit. 120, § 2 ; Athénée, XIII, p. 612, f), et les titres de trois de ses drames, le ᾿Ασκληπίος, qu'il dit avoir composé pour ce dieu en témoignage de reconnaissance après s'être rétabli d'une maladie (Suidas), le ᾿Αχιλλεύς qu'Ennius traduisit en latin (Festus, s. v. prolato aere), et le Τάνταλος (Stobée, II, 1, § 1).

 

Athénée XIII, 95 

 

ARISTOBULUS (᾽Αριστόρουλος). De Cassandreia, le fils d'Aristobulus, un des compagnions d'Alexandre le Grand dans ses conquêtes asiatiques, a écrit une histoire d'Alexandre, qui fut une des sources principales tilisées par Arrien dans la composition de son travail. Aristobule vécut jusqu'à quatre-vingt-dix ans, et ne commença à écrire son histoire qu'à 84 ans. (Lucian, Macrob. 22.) Son oeuvre est également souvent mentionné par Athénée (II. p. 43, d. VI. p. 251, a. X. p. 434, d. XII pp 513, f. 530, b.), Plutarque (Alex. cc 15, 16, 18, 21, 46, 75), et Strabon (XI pp 509, 518, XIV p. 672, XV. pp 691 -- 693, 695, 701.706, 707, 714, 730, XVI pp 741, 766, XVII. p. 824.) L'anecdote que Lucien raconte ( Quomodo hist. conscrib. c. 12) au sujet d'Aristobule est censéé par les auteurs modernes se rapporter à Onesicritus.

 

Athénée, XII, 8.

 

ARISTODÉMOS (᾽Αριστόδημος). De nombreux passages d'auteurs anciens parlent d'un Aristodémos comme écrivain ; mais comme ce nom n'est suivi d'aucune épithète, on ne sait pas s'ils parlent d'un seul et même personnage ou si plusieurs écrivains ont été mentionnés. Plutarque (Parallel. Min. 35) évoque un Aristodémos auteur d'une collection de fables ; un deuxième, auteur de γελοῖα ἀπομνημονεύματα, est cité par Athénée (VI, p. 244, VIII, pp. 338, 345, XIII, p. 585) ; un troisième se trouve dans Clément d'Alexandrie (Strom. I, p. 133) qui en fait l'auteur d'un ouvrage intitulé περὶ εὑρημάτων ; un quatrième Aristodémos est cité comme le continuateur du travail d'Hérodien, qu'il dédia à Danaos (Suidas, s. v. ᾽Αριστόδημος.). Un philosophe platonicien du même nom est également mentionné par Plutarque (adv. Colot. init.) comme son contemporain.    

 

Ἀριστόδημος: Ἐπιτομὴν τῆς Καθόλου Ἡρωδιανοῦ ἔγραψε πρὸς Δαναόν. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 48 

 

ARISTOGITON (᾿Αριστογείτων), orateur athénien, fut l'adversaire de Démosthène et de Dinéarchos. Son père, Scydimos, mourut en prison pour dette ; son fils, Aristogiton, qui avait hérité de sa dette, fut lui aussi emprisonné quelque temps. On le qualifia de démagogue et de sycophante ; son éloquence était décrite comme d'une rare violence (Hermog. de Form. Orat. I, p. 296, et le Scholiast passim ; Phot. Cod. p. 496 ; Plut. Phoc. 10 ; Quintil. XII, 10. § 22). Sa brutalité le fit surnommer "le chien". Il fut souvent mis en accusation par Démosthène et d'autres orateurs, et il se défendit vaillamment dans des harangues aujourd'hui perdues. Parmi les discours qui subsistent de Démosthène, il en est deux qui visent Aristogiton ; de même, on a conservé un discours de Dinéarchos prononcé contre lui. Suidas et Eudoxia (p. 65) citent sept discours d'Aristogiton (comp. Phot. Cod. pp.491, 495 ; Tzetz. Chil. VI, 94, &c., 105, &c.; Harpocrat. s. vv. Αὐτοκλείδης et Θέρσανδρος) ; un huitième discours contre Phryné est cité par Athénée (XIII, p. 591). Aristogiton mourut en prison (Plut. Apophth. Reg. p. 188, b ; compare Taylor, Praef. ad Demosth. Orat. c. Aristog. in Schaefer's Apparat. Crit. IV, p. 297, &c ; et Eschine c. Timarch. p. 22 ; S. Thorlacius, Opuscul. II, 201-240).

 

Ἀριστογείτων, Κυδιμάχου ἢ Λυσιμάχου, Ἀθηναῖος, ῥήτωρ, μητρὸς δὲ ἀπελευθερικῆς: ὅστις ἐπεκαλεῖτο κύων διὰ τὴν ἀναίδειαν αὐτοῦ. ἐφονεύθη δὲ ὑπὸ Ἀθηναίων, λόγους ποιήσας, Ἀπολογίαν πρὸς Δημοσθένην τὸν στρατηγὸν, Πρὸς Λυκοῦργον, Κατὰ Τιμοθέου, Κατὰ Τιμάρχου, Κατὰ Ὑπερίδου, Κατὰ Θρασύλλου, Ὀρφανικόν. ζήτει περὶ τοῦδε τοῦ Ἀριστογείτονος, μήποτέ ἐστιν οὗτος ὁ Ἁρμοδίου ἑταῖρος. (SUIDAS)

 

Athénée XIII, 60

 

ARISTON (᾿Αρίστων ὁ Κεῖος ὁ περιπατητικὸς). Ce philosophe péripatéticien, natif de l’île de Céos, plus exactement de la cité de Julis, est appelé également, soit Κεῖος, soit Ιουλιήτης. Il fut le disciple de Lycon (Diog. Laërce V, 70, 74), lui-même successeur de Straton à la tête de l’école Péripatéticienne, vers 270.

Après la mort de Lycon, en 230, Ariston lui succéda. Aux dires de Cicéron (de Fin. v. 5), Ariston était un homme de goût et d’élégance, mais il manquait de gravité et d’énergie ; ses écrits n'obtinrent pas la notoriété désirée ; ils furent négligés et tombèrent vite dans l’oubli. Dans sa philosophie, si nous devons en juger à partir des maigres fragments encore existants, il semble avoir suivi les idées de son maître. Diogène Laërce (VII, 163), après avoir énuméré les ouvrages d’Ariston de Chios, dit que Panétios et Sosicratès attribuaient tous ses travaux, sauf les lettres, au Péripatéticien Ariston de Céos. Nous ne pouvons évidemment pas apprécier une telle opinion. Cependant, un de ses écrits, ᾿Ερωτικαὶ διατριβαί, est sans cesse attribué au Céen par Athénée (X, p. 419, XIII, p. 563, XV, p. 674), qui le nomme περὶ τῶν ᾿Ερωτικῶν ῾Ομοίων. Un autre de ses ouvrages, non mentionné par Diogène, était intitulé Λύκων (Plut. de Aud. poet. 1), en l’honneur de son maître. Nous avons aussi deux épigrammes de l’Anthologie grecque (VI, 303 et VII, 457), qui sont attribuées à Ariston de Céos, bien que le doute soit de mise (J. G. Hubmann, Ariston von Keos, der Peripatetiker, in Jahn's Jahrb. für Philo l-3d supplementary vol. Leipzig, 1835 ; Fabricius, Bibl. Gr. III, p. 467, &c ; Jacobs, ad Anthol. XIII, p. 861).

 

Athénée XIII, 15, 16

 

ARISTOPHANE DE BYZANCE (᾿Αριστοφάνης ὁ Βυζάντιος), fils d'Apelle, est considéré comme l'un des plus éminents grammairiens grecs d'Alexandrie. Il fut l'élève de Zenodote et d'Ératosthène, et le maître du célèbre Aristarque de Samos. Il vécut aux environs de 264 av. J.-C., sous le règne de Ptolémée II et de Ptolémée III, qui lui confièrent la direction de la Bibliothèque d'Alexandrie. Les Anciens le considèraient comme l'un des plus brilllants érudits de tous les temps. Il fonda sa propre école à Alexandrie, et on loua ses mérites en tant que spécialiste de la langue et de la littérature grecques. Lui et Aristarque furent les deux principaux savants qui établirent le Canon des écrivains classiques de la Grèce. Leur sélection, à quelques exceptions près, révèle chez tous deux un goût et une appréciation tout à fait satisfaisante du bon style (Ruhnken, Hist. Crit. Orat. Gr. p. XCV, &.c.). Aristophane fut le premier à user de l'accent dans la langue grecque (J. Kreuser, Griech. Accentlehre, p. 167, &c.). Il s'attela essentiellement à l'étude et à l'interprêtation des anciens poètes grecs, surtout Homère, pour lequel il établit une édition nouvelle et critique (διόρθωσις). Mais, comme son disciple Aristarque, il ne s'occupa pas simplement d'explication de mots ou de phrases, il s'intéressa également à d'autres domaines de la critique : c'est ainsi qu'il étudia la construction esthétique et le style des Poèmes homériques. Dans le même esprit, il analysa et commenta les autres poètes grecs, tels Hésiode, Pindare, Alcée, Sophocle, Euripide, Anacréon, Aristophane etc. Les philosophes Platon et Aristote attirèrent aussi son attention, et, comme pour les poètes, il leur donna une nouvelle édition critique (Schol. ad Hesiod. Theog. 68 ; Diog. Laërt. III, 61 ; Thom. Mag. Vita Pindari.). Tout ce que nous possédons de ses nombreux travaux critiques consiste en quelques fragments éparpillés à travers les scholies des poètes et en quelques commentaires sur les poètes tragiques et les pièces d'Aristophane. Une partie de son Λέξεις a até édité dans l'édition des Partitiones d'Hérodien par Boissonade (Londres, 1819, pp. 283 - 289). Ses Γλῶτται et ses ῾Υπομνήματα, qu'on lui attribue, portaient probablement sur les Poèmes homériques. Parmi ses autres écrits, nous pouvons mentionner : 

1. Des commentaires sur le Πίνακες de Callimaque (Athénée IX, p. 408), et les poèmes d'Anacréon. (Elien, H. A. VII, 39, 47.) 

2. Un abrégé des écrits d'Aristote Περὶ φύσεως Ζώων, peut-être le même ouvrage intitulé ῾Υπομνήματα εἰς ᾿Αριστοτέλην. 

3. Un ouvrage sur les courtisanes attiques, en plusieurs livres (Athénée XIII, pp. 567, 583.) 

4. Une foule d'écrits grammaticaux, comme le᾿Αττικαὶ Λέξεις, Λακωνικαὶ Γλῶσσαι et le Περὶ ᾿Αναλογίας, utilisé par Varron. 

5. Des écrits historiques, tels le Θηβαικά (le même probablement que le Θηβαίων ὅροι), et le Βοιωτικά, souvent cité par les auteurs anciens (Suid. s. v. ῾Ομολώιος Ζεύς; Apostol. Proverb, XIV, 40 ; Pint. de Mai. Hérod. 31, 33; Schol. ad Theocrit. VII, 103; Steph. Byz. s. v. ᾿Αντικονδυλεῖς, &c.). Pour ces écrits, des spécialites modernes ont proposé de substituer le nom d'Aristodémos à celui de d'Aristophane, mais sans raison vraiment valable, si ce n'est qu'Aristodémos est connu pour avoir écrit des ouvrages sous le même intitulé. (Comparer Villoison, Proleg. ad Hom. II, pp. XXIII, et XXIX ; F. A. Wolf, Prolegom. in Hom. p. CCXVI, &c.; Wellauer, in Ersch. und Gruber's Encyclop. V, p. 271, &c.).

 

Athénée XIII, 21 (?), 46, 51

 

ARISTOPHON L'ORATEUR (᾿Αριστοφῶν) appartenait au dème d'Azénia en Attique (Eschine, Tim. p. 159, c. Ctésias. pp 532, 583).Il vécut pendant et après la fin de la guerre du Peloponnèse. En 412 av. J.-C., Aristophon, Lespodios et Mélésias furent envoyés à Sparte comme ambassadeurs par le gouvernement oligarchique des Quatre Cents. (Thuc. VIII, 86.). Sous l’archontat d'Euclide, en 404, quand Athènes fut livrée aux trente Tyrans, Aristophon proposa une loi qui, quoique salutaire à la république, causa de grands ennuis à de nombreuses familles d’Athènes : en effet, il ordonna qu’une personne qui n’était pas née d’une femme libre, ne pouvait pas être considérée comme citoyen (Caryst. AP. Athénée XIII, p. 577; Taylor, Vit. Lys. p. 149, ED. Reiske.). Il proposa également d’autres lois, par lesquels il acquit une grande popularité et gagna la confiance pleine et entière du peuple (Dem. c. Eubid. P. 1308). Il fut si impliqué dans l’élaboration de ces lois (Eschine, c. Ctésias, p. 583), qu'il fut accusé 75 fois d’avoir fait des propositions illégales. Néanmoins, il sortit toujours vainqueur de ces contestations. Son influence sur le peuple se manifesta surtout lorsqu’il mit en accusation Iphicratès et Timothéos, deux hommes fort endéttés d’Athènes (354 av. J-C.). Il leur reprocha d’avoir touché des pots de vin des habitants de Chios et de Rhodes. On sait que le peuple condamna Timothéos sur la seule foi d'Aristophon. (C. Nepos, Timothéos, 3; Aristote, Rhét. 11, 23; Deinarchos, c. Démosth. P. 11, c. Philod. p. 100). 

Après cet événement, et toujours en 354, nous entendons parler de lui encore une dernière fois quand il vint à l'assemblée défendre une loi de Leptinès contre Démosthène. Ce dernier, qui parle souvent de lui, tient le vieil Aristophon dans le plus grand respect, et le considère comme un des orateurs les plus éloquents (c. Lept., 501). Il semble être mort peu après. Aucun de ses discours ne nous est parvenu.

Athénée XIII, 38

 

ARISTOPHON LE COMIQUE (᾿Αριστοφῶν), était un poète comique réputé dont la vie ne nous est pas connue. D’après les titres de ses pièces, nous constatons qu’elles appartenaient à la Comédie moyenne. Nous avons les noms de neuf d'entre elles : 

1. Πλάτων (Athénée XII, p. 552). 

2. Φιλωνίδης (Athénée XI, p. 472). 

3. Πυθαγοριστής (Diog. Laërce VIII, 38 ; Athénée VI, p. 238, IV, p. 161, XIII, p. 563). 

4. Βαβίας (Stob. Serm. 96, 19). 

5. Δίδυμοι ἢ Πύραυνος (Pollux, IX, 70). 

6. ᾿Ιατρός (Athénée VI, p. 238 ; Stob. Serm. VI, 27). 

7. Καλλωδίνης (Athénée XIII, p. 559). 

8. Παρακαταθήκη (Stob. Serm. 96, 21). 

9. Πειρίθους (Athénée VII, p. 303). Nous possédons quelques fragments de ces comédies, dont deux ou trois sont d’attribution douteuse (Meineke, Hist. Crit. Com. Gr. p. 410, &c.).

 

Athénée XIII, 8, 14

 

ARISTOXÈNOS (᾿Αριστόξενος) était un philosophe de l'école Péripatéticienne. Sa date de naissance est inconnue ; mais d'après Suidas et les témoignages d'autres auteurs, nous apprenons qu'il naquit à Tarente, et qu'il était le fils d'un musicien appelé Spintharos (ou Mnésias selon Élien, H. A. II, 11). Il apprit la musique auprès de son père, mais reçut également l'enseignement de Lampros d'Erythrae et de Xénophilos le Pythagoricien, pour devenir finalement un disciple d'Aristote (Aulu-Gelle, IV, 11 ; Cic. Tusc. I, 18), dont il fut le rival par l'ampleur de ses connaissances, mais sans connaître le même succès que lui. Selon Suidas, il composa 453 ouvrages sur la musique, la philosophie, l'histoire, bref dans tous les domaines du savoir. Il gagna tant de crédit en étant le disciple d'Aristote, qu'il parut évident qu'il lui succéderait. Mais le choix final de Théophraste l'amena à proférer des calomnies à l'égard de son ancien maître. Cette histoire est cependant contredite par Aristoclès (Eusèbe, Praep. Evang. XV, 2), qui affirme qu'il parla toujours d'Aristote avec un infini respect. Nous ne savons rien de ses idées philosophiques, si ce n'est qu'il pensait que l'âme formait un tout avec le corps (Cic. Tusc. I, 10, 18 ; Lact. Instit. VII, 13, de Opif. Dei, c. 16), une doctrine déjà formulée par Platon (dans le Phèdre) mais combattue par Aristote (De An I, 4). Mais c'est en tant que musicien qu'Aristoxénos semble avoir acquis sa véritable renommée ; rien de considérable ne nous est parvenu de son œuvre, excepté trois livres de ἁρμονικὰ στοιχεῖα, ou plutôt, comme leur contenu semble le montrer, des fragments de trois traités musicaux (Voir Burney, Hist. of the Music, vol. I. p. 442). Ces textes renferment moins d'informations sur sa théorie musicale que sur les traités postérieurs attribués à Euclide, Aristide, Quintilien, et à d'autres ; mais ils sont intéressants et très précieux pour les critiques formulées à l'égard des idées musicales de ce temps. Aristoxénos, si du moins nous pouvons nous fier à ces témoignages, fut le premier à balayer de manière systématique l'ensemble de la question : il s'efforça de traiter la musique d'une façon plus scientifique, avec un goût du raffinement et de la profondeur bien plus notable que celle de ses contemporains, qu'il accusait de ne composer que des airs aimables, sans chercher plus loin (Aristox. p. 23, éd. Meibom). Aristoxènos aurait fondé une école de musiciens, dont les membres, appelés après lui "Aristoxéniens", s'opposèrent aux Pythagoriciens sur la question de savoir si la raison devait régir les principes de la science musicale. Aristoxènos leur reprocha de ne pas tenir compte de la réalité de l'écoute, réclamant par voie de conséquence de ne point mépriser l'autorité naturelle de l'oreille, tout en ne niant toutefois pas l'importance de la théorie arithmétique (voir Porphyre, Comm. in Ptot. Harm, dans Wallis, Op. vol. III, p. 211, et Wallis, Appendix pp. 159, 169 ; Burney, vol. I, chap. V ; Theon Smyrn. p. 83, éd. Bulliald. et not. p. 202).
Les titres d'un grand nombre de travaux d'Aristoxènos ont été recueillis à partir de diverses sources par Meursius et d'autres spécialistes (Voir Fabric. Bibl. Graec, vol. II, p. 257 ; Clinton, F. H. vol. II, appendix, c, 12). Certains de ses titres évoquent les vies de Pythagore, d'Archytas, de Socrate, de Platon, et d'autres personnages éminents ; plusieurs traités sont relatifs à la musique, y compris un Περὶ Τραγικῆς ᾿Ορχήσεως, et un Περὶ Αὐλῶν Τρήσεως. Un fragment de ῾Ρυθμικὰ στοιχε a été édité par Morelli, Venise, 1785. Une collection de fragments d'autres écrits est également donnée dans l'ouvrage de Mahne, cité plus haut. Les trois livres du ῾Αρμονικὰ στοιχεῖα ont été édités pour la première fois en latin, avec les Harmoniques de Ptolémée, par Ant. Gogavinus, Venise, 1562. Le texte grec, avec Alypios et Nicomachos, fut édité par Meursius (Lugd. Bat. 1616), qui, comme son prédécesseur, semble ne pas avoir eu une connaissance musicale suffisante pour accomplir normalement sa tâche. La dernière, mais aussi la meilleure édition, est actuellement celle de Meibomius, publiée (avec une version latine) dans l'Antiquae Musicae Auctores Septem, Amst. 1652. Voir aussi Mahne, Diatribe de Aristoxeno philosopho.

 

Athénée XIII, 2

 

ASCLÉPIADE (᾿Ασκληπιάδης ὁ τοῦ ᾿Αρείου) Fils d'Aréios, il est l'auteur d'un ouvrage sur Démétrios de Phalère (Athénée, XIII, p. 507.). Il n'est pas tout à fait certain qu'il s'agisse du même personnage qu'Asclépiade de Myrléia, qu'on croit aussi natif de Nicée. (Steph. Byz. s. v. Νίκαια).

 

Athénée XIII, 21

ATHENODORUS (᾽Αθηνόδωρος). 

1. d'AENOS, un rhéteur, qui vécut du temps de Pollux. Il fut un disiciple d'Aristoclès et de Chrestus. (Philost. Vit. Sophist, II. 14 ; Eudocia, p. 51.)

2.  Le père et le frère du poète ARATUS. Ce dernier défendit Homère contre les attaques de Zoilus. (Suidas, s. v. Ἄρατος.)

3. Un philosophe stoïcien, surnommé CANATITES ( Κανανίτης) de Cana en Cilicie, le lieu de naissance de son père, dont le nom était Sandon. Athénodore était lui-même natif de Tarse. C'est probablement la même personne que Cicéron appelle Athenodorus Calvus (ad Att. XVI 11). A Rhodes il fit la connaissance de Posidonius, qui lui enseigna probablement les doctrines stoïciennes. Ensuite il alla à Apollonie, où il enseigna, et attira l'attention d'Octavianus, qu'il suivit à Rome. Il gagna les faveurs de l'empereur, et fut autorisé à lui donner son avis, ce qu'il fit en quelques occasions avec une grande liberté. (Dion Cass. LII. 36, LVI. 43 ; Zonaras, p. 544, b.) Zosimus (I. 6) nous dit que, celui le gouvernement d'Auguste devint plus humain pour avoir prêté attention aux conseils d'Athénodore. Il devint le précepteur du jeune Claude. (Suet. Claud. 4.) Dans sa vieillesse il revint à Tarse, qui à cette époque était mal gouverné par Boethus, un favori d'Antonius. Athènodore obtint son expulsion et de son côté, il remit de l'ordre. Par son influence sur Augustus, il obtint pour sa ville natale une remise d'impôts. Il mourut à l'âge de 82 ans, et sa mémoire fut honorée d'une fête et d'u sacrifice annuels. (Strab. XIV p. 674; Lucian, Macrob. 21; Cic. ad Fam. III. 7, ad Att. XVI. 14.) Il fut l'auteur d'un livre contre les catégories d'Aristote (Porphyr. in Categ. p. 21, a.; Simplic. Categ. p. 15, b.; Stobaeus, Serm. 33) attribué par certains à Athenodorus Cordylio; d'une histoire de Tarse (Steph. Ἀγχιάλη); d'un livre adressé à Octavie (Plut. Poplic. 17); d'un περὶ Σπουδῆς καὶ Παιδιᾶς (Athen. XII p. 519); d'un livre appelé Περίπατοι (Diog. Laërt. III. 3, V. 36), et de certains d'autres. (Fabric. Bibl. Graec. III. p. 543; Hoffinann, Dissert. de Athen. Tarsensi, Lips. 1732; Sevin, dans les mémoires de l'Acad. des Inscr. XIX. p. 77)

 

Athénée XII, 16.

4. Surnommé CORDYLIO (Κορδυλίων), un philosophe stoïcien, né à Tarse. Il fut le gardien de la bibliothèque de Pergame, et dans son inquiétude de préserver les doctrines de sa secte dans leur pureté originale, il passait son temps à découper dans les livres des auteurs stoïciens les parties qui lui paraissaient incorrectes ou contradictoires. Il partit de Pergame àr Rome, et vécut avec M. Cato où il y mourut dans sa maison. (Strab. XIV. p. 674; Diog. Laërt. VII. 34; Plut. Cat. Min. 10 ; Senec. de Tranquitt. Animi., c. 37 Ep. C. 4.)

5. Un ERETHREEN, l'auteur d'un livre intitulé Ὑπομνήματα. (Photius, Cod. 119.)

6. De RHODES, un rhétheur dont parle Quintilien. (II. 17.)

7. De SOLI, un disciple de Zénon. (Diog. Laërt. VII. 38, 121.). Il affirma, en contradiction avec les Stoïciens que toutes les fautes n'étaient pas égales.

8. De TARSE. [Voir Nos. 3 et 4.]

9. De TEOS, un joueur de cithare, qui fut un des interprètes qui participa aux fêtes qui furent célébrées à Suse en. 324 av. J.-C., à l'occasion du mariage d'Alexandre et de Statira. Il y eut également un tragédien du même nom, à qui on demanda à la même occasion. (Athen. xii. p. 538.) 

AULU-GELLE (GELLIUS) et non Agellius comme l'imaginent Lipsius et d'autres, un grammairien latin, sur qui nous ne possédons aucune source d'information sauf son propre livre. De celui-ci nous supposons qu'il était  de bonne famille, qu'il avait de bonnes relations, qu'il était probablement originaire de Rome, qu'il avait voyagé beaucoup, particulièrement en Grèce, qu'il avait résidé pendant une période considérable à Athènes, qu'il avait étudié la rhétorique sous la férule de T. Castricius et Sulpicius Apollinaris, la philosophie sous celle de Calvisius Taurus et de Peregrinus Proteus, qu'il était lié également d'amitié et avait reçu des leçons de Favorinus, Herode Atticus, et Cornelius Fronto, qu'il avait durant sa  jeunesse été nommée par le préteur pour juger en tant qu'arbitre dans des causes civiles, et que plus tard une grande partie du temps qu'il aurait heureusement consacré aux activités littéraires fut occupé par des fonctions juridiques du même genre. La date précise de sa naissance, comme celle de sa mort, sont inconnues ; mais à partir des noms de ses précepteurs et de ses compagnons nous concluons qu'il doit avoir vécu sous Hadrien, Antonin le Pieux, et Marc Aurèle (117 - 180 ap. J.-C.).

Son œuvre bien connue s'intitule Noctes Atticae, parce qu'il la composa dans une maison près d'Athènes pendant les longues nuits d'hiver ; c'est une sorte de mélange, contenant de nombreux extraits d'auteurs grecs et romains, sur une grande variété de matières liées à l'histoire, aux antiquités, à la philosophie et à la philologie, entremêlés de remarques originales, de dissertations et de discussions, le tout rassemblé en vingt livres, sans aucun ordre ou arrangement. Nous y trouvons une multitude de passages curieux et intéressants d'auteurs dont les travaux ont disparu, et de vastes fonds d'information sur des questions qui autrement seraient demeurées obscures ; mais le style est déformé par cette espèce d'affectation qui a été poussée à l'excès par Apulée - introduction fréquente de mots désuets et d'expressions reprises pour la plupart aux anciens poètes comiques. Le huitième livre est entièrement perdu sauf l'index, et quelques lignes au début du sixième manquaient, jusqu'à ce que le trou fut bouché à partir de l'épitomé des Institutions divines de Lactance (c. 28), d'abord publiées sous une forme complète en 1712, par Pfaff, d'après un manuscrit de la bibliothèque royale de Turin. Il n'est pas probable qu'une partie des Noctes Atticae ait été mise en forme avant 143 apr. J.-C., puisque, dans le deuxième chapitre du premier livre, Hérode Atticus est cité en tant que "consulari honore praeditu," et le chapitre dix-sept du treizième livre contient une allusion au deuxième consulat d'Erucius Clarus, qui date de 146 apr. J.-C.

L'Editio Princeps d'Aulu-Gelle fut imprimée à Rome, fol. 1469, apr Sweynheym et Pannartz, avec une préface écrite par Andrew, alors évêque d'Aléria, au Pape Paul II ; elle fut réimprimée au même endroit par les mêmes typographes en 1472, suivant ou précédant la belle impression de Jenson, fol. Ven. 1472 ; et les sept autres éditions sans notes  proviennent d'Italie, surtout de Venise, avant la fin du XVème siècle. La première édition critique fondée sur la collation de manuscrits fut éditée à Paris, 8vo. 1585, sous l'autorité d'Henry Stephens et Louis Carrio, et servit de modèle pour les travaux détaillés de J. F. Gronovius, 12mo. Amst., L. Elzev., 1651, et D. Elzev., 1665, ce dernier est le meilleur. L'Octavo Variorums (Lug. Bat. 1666, 1687) reprend le texte de Jac. Grononus, avec quelques modifications par Thysius et Oiselius; mais il ne vaut pas le Quarto Variorum de Jac. Gronovius, Lug. Bat. 1706 (réimprimé, avec quelques dissertations, par Conradi, 8vo. Leips. 1762), qui doit être considéré comme la meilleure édition, avant la plus récente de Lion, 2 vols. 8vo. Getting. 1824, 1825, est un travail peu soigné et incorrect.

Nous avons comme traduction en Anglais Beloe, 3 vol., 8vo. Lond. 1795 ; en Français par l'Abbé de Verteuil, 3 vols. 12mo. Par. 1776, 1789, aet par Victor Verger, 3 vols. Par. 1820, 1830 ; en Allemand (uniquement les parties qui parlent d'histoire ancienne et de philosophie) par A. H. W. von Walterstern, 8vo. Lemgo, 1785.