William Smith
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ou ADDÉOS (᾿Αδαῖος ou ᾿Αδδαῖος ὁ Μιτυληναῖος) était un poète d'épigrammes grec, probablement originaire de Macédoine. L'épithète Μακεδόνος suit son nom avant la troisième épigramme du manuscrit Vaticanus (Anth. Gr. VI, 228) ; les sujets de la seconde, de la huitième, de la neuvième et de la dixième épigrammes qui lui sont attribuées ont un rapport étroit avec son origine. Il vécut au temps d'Alexandre le Grand, auquel il fit allusion (Anth. Gr. VII, 240). La cinquième épigramme (Anth. Gr. VII, 305) est attribuée à ᾿Αδδαίου Μιτυληναίου. Or c'est justement un Adéos de Mitylène qui écrivit deux ouvrages en prose Περὶ ᾿Αγαλματοποιῶν et Περὶ Διαθέσεως (Athénée XIII, p. 606, a, XI, p. 471, f). L'époque où il vécut n'est pas déterminée avec précision. Reiske, se basant sur des sources insuffisantes, pense que les deux Adéos seraient en fait une seule et même personne (Anth. Graec., VI, 228, 258, VII, 51, 238, 240, 305, X, 20 ; Brunck, Anal. II, p. 224 ; Jacobs, XIII, p. 831).
Athénée XIII, 84(Ἀγαθοκλῆς}, un historien grec, qui a écrit l'histoire de Cyzique (περὶ Κυζίκου). Il est appelé par Athénée à la fois babylonien (I. p. 30, a. IX. p. 375, a) et Cyzicien. (xiv p. 649, f.) Il a pu à l'origine venir de Babylone, et s'installer à Cyzique. Les premiers et troisième livres sont cités par Athénée. (IX p. 375, f., XII p. 515, a.) L'époque où Agathocles vécut est inconnue, et son oeuvre est maintenant perdue; mais elle semble avoir été fort lue dans antiquité, car il est cité par Cicéron (de Div. I. 24), Pliny (Hist. Nat. Elenchus des livres IV, V, VI.), et d'autres auteurs anciens. Agathoclès a également parlé de l'origine de Rome. (Festus, s. v. Romam; Solinus, Polyh. 1.) Le scholiaste d' Apollonius (IV. 761) cite les mémoires (ὑπομνήματα) d' un Agathoclès, que l'on considère habituellement être le même que celui qui est mentionné ci-dessus. (comparez Schol. ad Hes. Theog. 485; Steph. de Byz. s. v. Βέσβικος; Etymol. M. s. v. Δίκτη.)
Athénée, XII, 9.
Athénée, XII, 12.
Athénée XIII, 79 Athénée XIII, 59 (᾿Αλκιδάμας ὁ ᾿Ελαίτης), historien grec, était originaire d'Élée en Asie Mineure (Quintil. III, l, § 10, avec un commentaire de Spalding). Il fut l'élève de Gorgias, et il résida à Athènes entre 432 et 411 av. J.-C. Selon Eudoxia (p. 100), il donna des leçons d'éloquence, en tant que successeur de son maître, et fut le dernier représentant de l'école sophistique, dont le but était de plaire aux auditeurs par la pompe et l'éclat des mots. L'idée selon laquelle les œuvres d'Alcidamas étaient le reflet puissant de son caractère est attesté par Aristote (Rhet. III, 3, § 8), qui critiqua sa diction pompeuse et son utilisation extravagante des épithètes et des phrases poétiques. Dionysios (De Isaeo, 19), lui aussi, s'en prit à son style vulgaire et boursouflé. On rapporte qu'il fut l'adversaire d'Isocrate (Tzetz. Chil. XI, 672), mais cela ne signifie pas forcément une inimitié réciproque : cette opposition vient du fait qu'Alcidamas condamnait ouvertement la pratique du discours écrit à l'avance.
Les anciens ont
cité plusieurs ouvrages d'Alcidamas, tels son Élégie de la Mort, dans
laquelle
il énumére les
démons de la vie humaine, et dont Cicéron parle avec la plus grande révérence (Tusc.
I, 48) ; un discours intitulé λόγος Μεσσηνιακός (Aristot. Rhet. I, 13. §
5) ; un écrit sur la musique (Suidas, s. v. ᾿Αλκιδάμας) ; enfin quelques
travaux scientifiques, un sur la rhétorique (τέχνη ῥητορική, Plut. Demosth.
5), et un autre appelé λόγος φυσικός (Diog. Laërce VIII, 56) ; tout cela est
perdu. Tzetzès (Chil. XI, 752) disposait encore de quelques discours
d'Alcidamas, mais seules deux déclamations portant son nom sont parvenues
jusqu'à nous :
1. ᾿Οδυσσεὺς ἢ
κατὰ Παλαμήδους προδοσίας, dans lequel Ulysse accuse Palamède de trahir les
Grecs pendant le siège de Troie.
2. περὶ
σοφιστῶν, dans lequel l'auteur démontre les avantages du discours improvisé et
sa supériorité sur le discours écrit à l'avance.
Ἀλκιδάμας: Ἐλεάτης, ἀπὸ Ἐλέας τῆς Ἀσίας, φιλόσοφος, Διοκλέους υἱὸς, μουσικὰ γεγραφότος, μαθητὴς Γοργίου τοῦ Λεοντίνου. (SUIDAS)
Athénée XIII, 59 (Ἄλεξις) était un poète comique originaire de Thourioï en Grande-Grèce (Suidas s. v. ῎Αλεξις.). Il eut le privilège d’acquérir la citoyenneté athénienne et il fut intégré au dème de la tribu Léontis (Stéph. Byz., V). Il fut l’oncle et le pédagogue de Ménandre (Suidas, s. v ῎Αλεξις; Proleg. Aristoph. p. XXX) On ne sait pas quand il est né, mais il vécut 106 ans (Plut. Defect Orac. p. 420, e), au moins jusqu’à l’année 288 avant notre ère.
On sait que la cité de Thourioï fut détruite en 390. Ce n’est sans doute pas par
hasard si les parents d’Alexis envoyèrent leur fils à Athènes afin qu’il échappe
à la menace de destruction de leur ville. De fait, on s’accorde à dater sa
naissance aux environs de 394 av. J.-C.
Il eut un fils,
Stéphanos, qui écrivit lui aussi des comédies, selon Suidas. Il semble avoir
apprécié les plaisirs de la table. (Athénée VIII, p. 344) S’il faut en croire
Plutarque (De Senis Administ. Republ. p. 785, b), il mourut pendant qu’on
le proclamait vainqueur. Les anciens grammariens en font un représentant de la
Comédie moyenne : les fragments et les titres de la plupart des ses pièces le
confirment amplement.
Bien qu’ayant plus de
trente ans de différence avec eux, on le considère néanmoins comme un
contemporain de Philippidès, Philémon, Ménandre et Diphilos, et plusieurs
fragments ont montré qu’il écrivit des pièces qu’on peut classer dans le genre
de la Comédie nouvelle.
Ce fut un écrivain
prolifique. Suidas dit qu’il composa 245 pièces ; les titres de 113 d’entre
elles sont parvenues jusqu’à nous : Μεροπίς, ᾿Αγκυλίων, ᾿Ολυμπιόδωρος et le
Παράσιτος, pièce dans laquelle il ridiculisa Platon, furent probablement
représentés au cours de la cent-quatrième Olympiade. Le ᾿Αγῶνις, où il railla
Misgolas, fut écrit quand celui-ci vivait encore. Eschine (c. Timarch.
pp. 6-8) en fait mention en 345. Le ᾿Αδελφοί et Στρατιώτης, où il s’en prit à
Démosthène, fut joué juste après 343. Le ῞Ιππος, dans lequel il fait allusion au
décret de Sophocle contre les philosophes, est à dater de 316, le Πύραυνος, de
312 ; enfin, le Φαρμακοπώλη et le ῾Υοβολιμαῖος auraient vu le jour en 306.
Comme il est fréquent
pour un auteur si prolixe, un extrait d’une de ses comédies se retrouve souvent
dans plusieurs pièces différentes ; parfois, on peut même l’attribuer à d‘autres
poètes, comme par exemple à Euboulos (Athénée I, p. 25, f).
Garystios de Pergame (ap.
Athen.
VI, p. 235, e) dit qu’il fut le premier à créer
le personnage du parasite. Ce n’est pas tout à fait vrai puisqu’on retrouve ce
type chez Épicharme ; mais il est le premier comique à lui avoir donné, avec un
succès durable, une certaine épaisseur dramatique.
Sa finesse a été vantée
par Athénée (II, p. 59, f), dont le témoignage est confirmé par les fragments
existants.
Une liste de mots et de formes particulières utilisées par ce poète, a été dressée par Meineke. Ses pièces furent largement traduites par les Comiques latins (Aulu-Gelle II, 23). Les fragments que nous avons ont été recueillis pour l'essentiel par Athénée et Stobée (Meineke, Fragm. Com. vol. I, pp. 374 – 403 ; Clinton, Fasti Hellenici ; Fabricius, Bibl. Gr. vol. II, p. 406, &c.).
Ἄλεξις,
Θούριος, ὅστις πρότερον Σύβαρις ἐκαλεῖτο, κωμικός. ἐδίδαξε δράματα σμε
: γέγονε δὲ πάτρως Μενάνδρου τοῦ κωμικοῦ. ἔσχε δὲ υἱὸν Στέφανον, καὶ
αὐτὸν κωμικόν. (SUIDAS)
Athénée XII, 1 - XIII, 7, 13, 14, 15, 18, 21, 23, 30, 33, 50, 51, 57, 67, 84, 92
Athénée XIII, 31 , célèbre annaliste romain, était spécialiste de l'antiquité et juriste. Il fut préteur en Sicile en 209 av. J.-C., avec le commandement de deux légions. Il écrivit le récit de son emprisonnement lors de la seconde guerre punique, et une histoire de Gorgias de Léontium ; mais ces travaux font probablement partie de ses Annales. (Liv. XXI, 38.) Il est fréquemment cité par Festus, et les fragments qui ont été ainsi préservés ont été rassemblés par Wasse, et peuvent être trouvés dans le Salluste de Corte. Niebuhr (I. p. 272) fait l'éloge d'Alimentus comme le chercheur vraiment critique de l'antiquité qui mit en lumière l'histoire de son pays par la recherche de ses monuments anciens. Il est clair qu'il possédait des qualités personnelles éminentes, puisque Hannibal, qui traitait ses prisonniers romains avec beaucoup de sévérité, fit exception pour lui et lui fit un exposé de son passage par Gaule et de sa traversée des Alpes, qu'Alimentus incorpora à son histoire. C'est uniquement dans ses fragments que nous trouvons un récit distinct de la relation ancienne entre Rome et le Latium, qui dans toutes les annales était mal exposée par fierté nationale. Le point cependant sur lequel Niebuhr s'étend le plus, est la différence remarquable entre Alimentus et tous les autres chronologues en datant la fondation de la ville la quatrième année de la 12ème olympiade. Cette différence est de la plus haute importance du point de vue historique, venant d'Alimentus ayant écrit sur le vieux calendrier romain et ayant soigneusement examiné la plus ancienne chronologie étrusque et romaine. Niebuhr l'explique astucieusement, en supposant que notre auteur avait ramené les années cycliques antiques, se composant de dix mois, à un nombre équivalent d'années ordinaires de douze mois. À cette époque, les pontifes comptaient 132 années cycliques avant le règne de Tarquin l'Ancien, au moment où, selon Julius Gracchanus, l'utilisation du vieux calendrier cessa. Cette réduction fait une différence de 22 ans : 132 -132.10/12 = 22, et 22 ans ajoutés à la chronologie de Polybe et de Népos, c.a.d Ol. 7. 2, donnent la véritable date d'Alimentus, Ol. 12. 4. Alimentus composa un traité De Officio Jurisconsulti, comprenant au moins deux livres ; un De Verbis priscis, un De Consulum Potestate, un De Comitiis, un De Fastis, deux, au moins, Mystagogicon, et plusieurs De Re Militari. Dans cette dernière œuvre il traite des levées militaires, des cérémonies de déclaration de guerre, et en général du Jus Feciale. (Aulu-Gelle XVI, 4; Voss. Hist. Gr. IV, 13, fin. Hist. Lat. I, 4 ; F. Lachmaim, de Fontib. Histor. Tit. Livii Com. i. 17, 4to. 1822 ; Zimmern, Röm. Rechts-qesch. I, § 73).
AMEIPSIAS (Ἀμειψίας) Poète comique d’Athènes, contemporain d’Aristophane, sur qui il a par deux fois pris le dessus dans des concours dramatiques, remportant le second prix avec son Κόυνος quand Aristophane recevait le troisième avec « les Nuées » (423 av. J.-C.), et le premier avec son Κωμασταί, quand Aristote remportait le second avec « les Oiseaux ». (414 av. J.-C. ; Argum. dans Aristoph. Nab. et Av.) Le Κόυνος semble avoir le même sujet et le même but que « les Nuées ». Il est au moins certain que Socrate apparaissait dans la pièce, et que le chœur était composé de φροντισταί. (Diog. Laërt. ii. 28 ; Athen. v. p. 218.) Aristophane fait allusion à Ameipsias dans « les Grenouilles » (v. 12-14), et il nous est dit dans la vie anonyme de d’Aristophane que quand il a commencé à présenter ses pièces sous le nom d’autres poètes, Ameipsias lui a appliqué le proverbe τετράδι γεγονώς qui signifie : « une personne qui travaille pour d’autres » par allusion à Héraclès qui était né le quatre du mois. Ameipsias a écrit de nombreuses comédies, dont il ne reste que quelques fragments de celles qui suivent : Ἀποκοτταβίζοντες, Κατεστίων (douteux), Κόυνος, Μοιχοί, Σαπφώ, Σενδόνη, ainsi que de certaines autres dont on ignore le nom. La plupart de ses pièces étaient de l’ancienne comédie, mais certaines, selon toute probabilité, appartenaient à la comédie moyenne. (Meineke, Frag. Com. i. p. 199, ii. p.701.) [P.S.]
AMMONIOS
Ἀμμώνιος, Ἀμμωνίου,
Ἀλεξανδρεύς, Ἀλεξάνδρου γνώριμος, ὃς καὶ διεδέξατο τὴν σχολὴν Ἀριστάρχου πρὸ τοῦ
μοναρχῆσαι τὸν Αὔγουστον. (SUIDAS)
Athénée XIII, 21
AMPHICRATÈS
Athénée XIII, 37
AMPHIS
Ἄμφις, κωμικὸς,
Ἀθηναῖος. (SUIDAS)
Athénée XII, 9.
ANAXANDRIDÈS
(Ἀναξανδρίδης)
était un poète athénien de la Comédie moyenne, fils d'Anaxandros. Il était
originaire de Caméros de Rhodes. Il commença à représenter ses comédies en
376 av. J.-C. (Marm. Par. Ep.34). Vingt-neuf ans plus tard, il était
encore présent aux jeux Olympiques célébrés par Philippe II, et au cours
desquels il fit représenter une de ses pièces. Aristote le tenait en haute
estime (Rhet. II, 10-12 ; Eth. Eud. VI, 10 ; Nicom. VII,
10).
On considère qu'il est le premier poète comique à avoir introduit des
intrigues amoureuses dans ses pièces. Il remporta dix prix et on estime
le nombre de ses comédies à 65. On raconte qu'il détruisit plusieurs de ses
pièces par colère et par dégoût mais nous avons encore les titres de 33
d'entre elles.
Anaxandridès était aussi un poète dithyrambique, mais nous n'avons rien gardé de ses poésies (Suidas, s. v. ; Athénée IX, p. 374 ; Meineke ; Bode).
Ἀναξανδρίδης, Ἀναξάνδρου, Ῥόδιος ἐκ Καμείρου, γεγονὼς ἐν τοῖς ἀγῶσι Φιλίππου τοῦ Μακεδόνος, Ὀλυμπιάδι ρα': κατὰ δέ τινας Κολοφώνιος. ἔγραψε δὲ δράματα ξε', ἐνίκησε δὲ ι'. καὶ πρῶτος οὗτος ἔρωτας καὶ παρθένων φθορὰς εἰσήγαγεν. (SUIDAS)
Athénée XII,
ANAXILAS ou ANAXILAOS (Ἀναξίλας, Ἀναξίλαος), comique athénien de la Comédie moyenne était un contemporain de Platon et de Démosthène qu’il attaqua dans l’une de ses pièces. (Diog. Laërce III, 28) Nous avons gardé de lui quelques fragments ainsi que les titres de quatre-vingt dix de ses comédies, dont huit traitent de sujets mythologiques. (Pollux II, 29, 34 ; X, 190 ; Athénée XIII, pp. 95, 171, 374, 416, 655 ; Meineke ; Bode).
ANAXIMÉNÈS (᾿Αναξιμένης) de Lampasque, fils d'Aristoclès, et élève de Zoilos et de Diogène le Cynique. Il était contemporain d'Alexandre le Grand : on dit qu'il l'instruisit, et qu'il l'accompagna dans son expédition asiatique. (Suidas, s. v. ; Eudoxia. p. 51; voir Diog. Laërce, 10 ; Diod. XV, 76.) Une jolie anecdote est rapportée par Pausanias (VI, 18, § 2) et par Suidas, sur la manière dont il sauva sa ville natale de la colère d'Alexandre pour avoir épousé la cause des Perses. Ses citoyens reconnaissants le récompensèrent d'une statue à Olympie. Anaximènès écrivit trois œuvres historiques : 1. Une Histoire de Philippe de Macédoine, qui comportait au moins en huit livres. (Harpocrat. s. v. Καβύλη, ῾Αλόννησος ; Eustratius. ad Aristot. Eth. III, 8). 2. Une histoire d'Alexandre le Grand. (Diog. Laërce II, 3 ; Harpocrat. s. v. ᾿Αλκίμαχος, qui cite son 2ème livre.) 3. Une histoire de la Grèce, que Pausanias (VI, 18, § 2) appelle τὰ ἐν ῞Ελλησι ἀρχαῖα, qui, cependant, s'appelle généralement πρώται ἱστορίαι ou πρώτη ἱστορία. (Athénée, VI, p. 231 ; Diod. XV, 89.) Elle comprenait en douze livres l'histoire de la Grèce des âges mythiques les plus anciens à la bataille de Mantinée et à la mort d'Epaminondas. C'était un rhéteur très habile, et il écrivit une œuvre calomniant les trois grandes villes de la Grèce, Sparte, d'Athènes et Thèbes, qu'il édita sous le nom de Théopompe, son ennemi personnel, et dont il imita le style tellement bien que tous pensèrent que c'était vraiment l'œuvre de Timée. Anaximènès envoya cette œuvre à ces trois villes, et il créa ainsi de l'animosité dans toute la Grèce contre son ennemi (Paus. VI, 8, § 3 ; Suid. l. c.). Les histoires d'Anaximénès, dont nous ne possédons que peu de fragments furent critiquées par Plutarque (Praec. Pol. 6) pour les nombreux discours prolixes et rhétoriques qu'il avait indsrés. (Comp. Dionys. Hal. De Isaeo, 19 ; De adm. vi dic. Demosth. 8.) Le fait que nous possédons si peu de ses histoires, montre que les anciens ne les considéraient pas beaucoup et qu'elles étaient plus rhétoriques qu'historiques. Il était réputé comme professeur de rhétorique et comme orateur, dans l'assemblée du peuple et dans les Cours de Justice (Denys. Hal. I. c. ; Paus. I. c.), et écrivit également des discours pour d'autres, tel que celui d'Euthias contre Phrynée. (Athénée, XIII, p. 591 ; voir Harpocr. s. v. Εὐθίας.) Il y a des critiques, tels que Casaubon (ad Diog. Laert. II, 3), qui pensent qu'Anaximènès le rhéteur et l'historien étaient deux personnes distincts; mais leur identité est prouvée par des arguments très valables. Ce qui le rend très important dans l'histoire de la littérature grecque, c'est (et cela a été absolument établi par les recherches critiques de notre époque) qu'il est le seul rhéteur précédant la période d'Aristote dont le traité scientifique sur la rhétorique soit encore existant. C'est les prétendus ῾Ρητορικὴ πρὸς ᾿Αλέξανδρον qui sont habituellement imprimés parmi les travaux d'Aristote, à qui, cependant, ils ne peuvent appartenir, comme en conviennent tous les critiques. L'opinion selon laquelle c'est l'œuvre d'Anaximènès a été exprimée la première fois par P. Victorius dans sa préface à la Rhétorique d'Aristote, et a été fermement confirmée par Spengel dans son Συναγωγή τεχνῶν "Sive Artium Scriptores ab initiis usque ad editos Aristotelis de rhetorica libros," Stuttgard, 1828, p. 182. &c. (voir Quintil. III, 4, § 9 avec les notes de Gesner et de Spalding.). Cette rhétorique est précédée par une lettre qui est manifestement d'origine postérieure, et était probablement prévue comme introduction à l'étude de la rhétorique d'Aristote. Il y a beaucoup d'interpolations dans l'oeuvre, mais il est en tout cas clair qu'Anaximène prolongea son sujet au delà des limites adoptées par ses prédécesseurs, dont il connaissait bien les oeuvres. Il divise l'éloquence en éloquence judiciaire et délibérative, mais il suggère une troisième subdivision, l'epideictique, séparée des deux premières. En ce qui concerne le plan et la construction du travail, il est évident que son auteur n'était pas un philosophe: le tout est une série de suggestions pratiques : comment tel ou tel sujet sera traité dans des circonstances diverses, l'importance de l'argumentation, de l'expression, et de l'arrangement des parties dans un discours. (Vossius, de Histor. Graec, p. 92, &c., éd. Westermann; Ruhnken, Hist. Crit. Orat. Gracec p. 86 ; Westermann, Gesch. der Griech. Beredtsamkeit, § 69).
ANAXIPPOS (᾿Ανάξιππος ὁ κωμῳδιοποίος), poète comique de la Comédie nouvelle, était le contemporain d'Antigonos et de Démétrios Poliorcète. Il fut actif vers 303 av. J. -C. (Suidas, s. v.). Nous avons gardé les titres de quatre de ses pièces, et peut-être d'une œuvre supplémentaire (Meineke, I, pp. 469 - 70).
Ἀνάξιππος, κωμικὸς τῆς νέας κωμῳδίας, ἤκμασεν ἐπὶ Ἀντιγόνου καὶ Δημητρίου τοῦ Πολιορκητοῦ.
Athénée XIII, 92
ANTIGONOS
ANTIOCHOS (Ἀντίοχος ὁ Συρακούσιος), de Syracuse, fils de Xénophane, est considéré par Denys d' Halicarnasse (Ant. Rom. I, 12) comme un très ancien historien. Il vivait dans les années 423 av. J.-C. et était donc contemporain de Thucydide et de la guerre du Péloponnèse. (Joseph. c. Apion. I, 3.) On ne connaît rien de sa vie mais ses travaux historiques étaient fort estimés par les anciens en raison de sa précision. (Dionys. I, 73.) Voici ses œuvres : 1. Une histoire de Sicile, en neuf livres, depuis le règne du roi Cocalos, c'est-à-dire depuis les temps les plus reculés jusqu'aux années 424 ou 425 av. J.-C. (Diod. XII, 71). Il est cité par Pausanias (X, 11, § 3), Clément d'Alexandrie (Protrept. p. 22), et Théodoret. (p. 115). 2. Une histoire d'Italie, qui est très souvent citée par Strabon (v. p. 242, VI, pp. 252, 254, 255, 257, 262, 264, 265, 278), par Denys (ll. cc., et I, 22, 35 ; voir Stéphane de Byzance, s. v. Βρέττιος ; Hésych, s. v. Χώνην ; Niebuhr, Hist, of Rome, I, p. 14, &c. Les fragments d' Antiochos sont repris chez C. et T. Müller, Fragm. Histor. Graec. Paris, 1841, pp. 181 - 184).
ANTIPHANÈS
(Ἀντιφάνης),
était un poète comique, le plus ancien et le plus célèbre de la Comédie
moyennne. Il naquit, selon Suidas, au cours de la quatre-vingt-treizième
olympiade, et mourut dans la cent douzième, à l'âge de 74 ans. Athénée (IV, p.
156, c) cite un fragment dans lequel Antiphanès mentionne le « Roi Séleucos » :
or Séleucos ne fut roi qu’à partir de la cent dix-huitième Olympiade.
L'explication la plus plausible, suggrée par Clinton, est celle selon laquelle
Antiphanès, comme bien d’autres auteurs, a été confondu avec Alexis : en fait,
le fragment d’Athénée appartiendrait au dernier poète (Clinton, dans
Philological Museum, I, p. 607 ; Meineke, Frag, COM I, pp 304-7).
À partir des dates
d’olympiades, nous pouvons sans trop nous tromper situer l'existence
d'Antiphanès entre 404 et 330 av. J.-C. Sa première pièce fut représentée vers
383. L’origine et le lieu de naissance d'Antiphanès sont incertains. Le nom de
son père serait Démophanès, ou Stéphanos, qui a notre préférence, puisqu’on sait
que l’auteur eut un fils appelé Stéphanos : or c’était la coutume athénienne de
baptiser un enfant du nom de son grand-père. Comme lieu de naissance, Cios, sur
l’Hellespont, Smyrne, Rhodes ou Larissa ont été envisagés. Larissa serait
cependant à exclure (Meineke, I. 308).
Antiphanès était
l'auteur le plus estimé de la comédie moyenne, avec Alexis, qui a partagé avec
lui cet honneur. Les fragments qui nous restent montrent qu'Athénée avait raison
de le louer pour l'élégance de sa langue (pp 27, 156, 168), bien qu'il ait usé
de mots et d’expressions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs chez des auteurs
postérieurs (voyez pour les exemples, Meineke, I. p. 309).
Il était l'un des
auteurs dramatiques les plus fertiles qui ait jamais vécu, puisqu’on estime le
nombre de ses pièces entre 260 et 365. Nous avons gardé les titres d’environ 130
œuvres. Il est probable, cependant, que certaines des comédies qui lui étaient
attribuées aient été en réalité composées par d’autres auteurs ; les
grammairiens le confondent fréquemment, non seulement, comme nous l’avons vu,
avec Alexis, mais aussi avec Antiphon, Apollophanès, Antisthène et Aristophane.
Certaines de ses pièces traitaient de sujets mythologiques, d'autres faisaient
référence à des personnages existants, à des caractères, à des métiers, à la vie
de la cité ; d’autres enfin puisaient leurs intrigues dans le cadre de la vie
privée. À travers tous ces thèmes, nus voyons se profiler la transition
progressive qui fait évoluer la Comédie moyenne vers la Comédie nouvelle.
Les fragments
d'Antiphanès furent rassemblés par Clinton (Philos. Mus. I. c), et de
manière plus substantielle par Meineke (Frag. Comic, vol. III). Il gagna
le prix trente fois.
Ἀντιφάνης, Ἀθηναῖος,
κωμικὸς, νεώτερος τοῦ Παναιτίου. ἔστι δὲ καὶ ἕτερος Ἀντιφάνης, Καρύστιος,
τρανὸς, κατὰ Θέσπιν γεγονὼς τοῖς χρόνοις. καὶ Ἀντιφάνειος κωμῳδία, τοῦ
Ἀντιφάνους. (SUIDAS)
Athénée XIII, 1, 8, 19, 21, 22, 29, 30, 50, 51
APOLLODORE
Apollodore relate ses mythes dans un style neutre et sans relief, et ne rend compte que de ce qu'il a trouvé dans ses sources, sans interpolation d'aucune sorte, sans les corrompre, en ne se livrant jamais à une quelconque analyse de leur sens profond. L'extrême simplicité de sa Bibliothèque, véritable catalogue de légendes, plus qu'une véritable histoire a conduit les critiques modernes à considérer ce travail comme un abrégé du grand ouvrage d'Apollodore, ou comme un arrangement effectué à partir de plusieurs de ses livres. Mais la chose reste hypothétique. La première édition de la Bibliothèque d'Apollodore, où le texte est plutôt défectueux, fut faite par Benedictus Aegius de Spolète, à Rome, 1555, 8vo. Nous disposons d'une bien meilleure édition avec celle d'Heidelberg, 1599. 8vo. (Ap. Commelin). Les éditions de Tan. Faber (Salmur. 1661, 8vo.), et Th. Gale dans son Script. Hist. poet. (Paris, 1675, 8vo.), furent suivies de celle, critique, de Ch. G. Heyne, Göttingen, 1782 and 83, 4 vols. 12mo., laquelle eut les faveurs d'une seconde édition en 1803, 2 vols. 8vo. La meilleure des éditions est celle de Clavier, Paris, 1805, 2 vols. 8vo. avec un commentaire et une traduction française. La Bibliothèque fut aussi publiée par C. et Th Müller, Fragment. Hist. Graec., Paris, 1841, et dans A. Westermann, Mythographi, sive Scriptore Poeticae Histor. Graeci, 1843, 8vo.
Quant aux autres ouvrages attribués à Apollodore et qui sont perdus, mais
dont nous possédons quelques fragments conséquents, on les retrouvera dans C. et
Th. Müller Fragm. Hist. Graec. 9. 1. Περὶ τῶν ᾿Αθήνησι ἑταιρίδων, i. e. sur les courtisanes athéniennes (Athénée, XIII, pp. 567, 583, XIV, pp. 586, 591, Heyne, vol. III, p. 1163, &c. ; Miiller, p. 467, &c.). 2. ᾿Αντιγραφὴ πρὸς τὴν ᾿Αριστοκλέους ἐπιστολή (Athénée, XIV, p. 636; Heyne, p. 1172, &c.). 3. Γῆς περίοδος, κωμικῷ μέτρῳ : Il s'agit d'une géographie universelle en vers iambiques, qui fut plus tard réécrite par Scymnos de Chios et par Dionysios (Strabon XIV, p. 656 ; Stéph. Byz. passim ; Heyne p. 1126, &c. ; Müller, p. 449, &c.). 4. Περὶ ᾿Επιχάρμου, un commentaire et une étude des pièces du comique Épicharme, en dix livres (Porphyre Vit. Plotin. Heyne, p. 1142, &c.; Müller, p. 462). 5. ᾿Ετυμολογίαι, ou Étymologies, une œuvre fréquemment citée, mais pas toujours sous ce titre (Heyne, p. 1140 &c.; Müller, p. 462, &c.). 6. Περὶ θέων, en vingt-quatre livres. Cet ouvrage étudiait la mythologie des Grecs, dans des légendes où les dieux tiennent le rôle primordial ; la Bibliothèque, qui relatait les âges héroïques était une sorte de continuation de cette œuvre (Heyne, p. 1039, &c. ; Müller, p. 428, &c.). 7. Περὶ νεῶν καταλόγου ou Περὶ νεῶν consistait en une explication historique et géographique du catalogue du second livre de l'Iliade. Il comprenait vingt livres et était souvent cité par Strabon et d'autres auteurs anciens (Heyne, p. 1099, &c.; Müller, p. 453, &c.). 8. Περὶ Σώφρονος, commentaire des Mimes de Sophron, dont le livre III est utilisé par Athénée (VII, p. 281), et le livre IV par le Schol. d'Aristoph. (Vesp. 483; Heyne, p. 1138 ; Müller, p. 461, &c.). 9. Χρονικὰ or Χρονικὴ σύνταξις était une chronique en vers iambiques brossant 1040 années d'histoire, de la prise de Troie (1184) à sa propre époque, 143. Cette œuvre, là encore, constitue une sorte de continuation de la Bibliothèque, ouvrage qui allait de l'origine des dieux et du monde jusqu'à son propre temps. On ne sait pas le nombre exact que comprenait cette chronique. Dans Stéphane de Byzance, le quatrième livre est mentionné, et Syncellos (Chronogr. p. 349, éd. Dindorf.), dont c'est l'une des références, dit qu'il y avait au moins huit livres. La perte d'un tel ouvrage est l'une des plus regrettables de la littérature historique de l'Antiquité (Heyne, p. 1072, &c. ; Müller, p. 435, &c.). Pour plus d'informations concernant Apollodore et ses écrits, voir Fabricius, Bibl Gr. IV,. pp. 287 - 299 ; C. et Th. Müller, pp. XXXVIII - XLV).
Athénée XIII, 21, 28, 46, 50, 60
ARAROS
(᾿Αραρὼς), poète comique athénien de la Comédie
moyenne, était le fils d’Aristophane. Il parut pour la première fois en public
en tant qu’acteur principal dans le second Ploutos (388), la dernière
pièce que son père représenta sous son propre nom. Il écrivit encore deux
comédies, le Κώλακος et le Αἰολοσίκων qui furent joués sous le nom d’Araros (Arg.
ad Plut. IV, Bekker), probablement peu après 388.
Araros ne représenta des
pièces sous son nom qu’à partir de 375 (Suidas, s. v.). Suidas mentionne les
œuvres suivantes : Καινεὺς, Καμπυλίων, Πανὸς γοναὶ, Ὑμέναιος, Ἄδωνις,
Παρθενιδικόν. Tout ce que nous savons sur sa personnalité dramatique est contenu
dans un passage tiré d’Alexis (Athénée III, p. 123, e), qui était cependant son
rival :
καὶ γὰρ βούλομαι
ὔδατός σε γεῦσαι· πρᾶγμα
δ' ἐστί μοι μέγα
φρέατος ἔνδον ψυχρότερον
᾿Αραρότος
Ἀραρώς, καὶ κλίνεται Ἀραρώ. Ἀθηναῖος, υἱὸς Ἀριστοφάνους τοῦ κωμικοῦ καὶ αὐτὸς κωμικὸς, διδάξας τὸ πρῶτον Ὀλυμπιάδι ρα'. ἔστι δὲ τῶν δραμάτων αὐτοῦ Καινεὺς, Καμπυλίων, Πανὸς γοναὶ, Ὑμέναιος, Ἄδωνις, Παρθενιδικόν. (SUIDAS)
Athénée XIII, 13
Athénée XIII, 75
ARIPHRON (Ἀρίφρων). 1. Le père de Xanthippe, et grand-père de Périclès. (Hérod., vi. 131, 136, vii. 33, viii. 131; Paus, iii, 7. § 8.) 2. Le frère de Périclès. (Plat. Protag. P. 320, a.) 3. De Sicyone, un poète grec, auteur d'un magnifique hymne à la santé (Ὑγέια), qui a été préservé par Athénée: (xv. p. 702, a.) Le début du poème est cité par Lucien (de Lapsu inter Salt. C. 6.) Et Maxime de Tyr (xiii. 1). Il est imprimé dans les Poetae Lyrici Graeci de Bergk, p. 841.
Athénée XIII, 28
Athénée XIII, 95
ARISTOBULUS (᾽Αριστόρουλος). De Cassandreia, le fils d'Aristobulus, un des compagnions d'Alexandre le Grand dans ses conquêtes asiatiques, a écrit une histoire d'Alexandre, qui fut une des sources principales tilisées par Arrien dans la composition de son travail. Aristobule vécut jusqu'à quatre-vingt-dix ans, et ne commença à écrire son histoire qu'à 84 ans. (Lucian, Macrob. 22.) Son oeuvre est également souvent mentionné par Athénée (II. p. 43, d. VI. p. 251, a. X. p. 434, d. XII pp 513, f. 530, b.), Plutarque (Alex. cc 15, 16, 18, 21, 46, 75), et Strabon (XI pp 509, 518, XIV p. 672, XV. pp 691 -- 693, 695, 701.706, 707, 714, 730, XVI pp 741, 766, XVII. p. 824.) L'anecdote que Lucien raconte ( Quomodo hist. conscrib. c. 12) au sujet d'Aristobule est censéé par les auteurs modernes se rapporter à Onesicritus.
Athénée, XII, 8.
ARISTODÉMOS
(᾽Αριστόδημος).
De nombreux passages d'auteurs anciens parlent d'un Aristodémos comme écrivain ;
mais comme ce nom n'est suivi d'aucune épithète, on ne sait pas s'ils parlent
d'un seul et même personnage ou si plusieurs écrivains ont été mentionnés. Plutarque (Parallel.
Min.
35) évoque un Aristodémos auteur d'une collection de fables ; un deuxième,
auteur de γελοῖα
ἀπομνημονεύματα,
est cité par Athénée (VI, p. 244, VIII, pp. 338, 345, XIII, p. 585) ; un
troisième se trouve dans Clément d'Alexandrie (Strom. I, p. 133) qui en
fait l'auteur d'un ouvrage intitulé περὶ εὑρημάτων ; un quatrième Aristodémos
est cité comme le continuateur du travail d'Hérodien, qu'il dédia à Danaos
(Suidas, s. v. ᾽Αριστόδημος.). Un philosophe platonicien du même nom est
également mentionné par Plutarque (adv. Colot. init.) comme son
contemporain.
Ἀριστόδημος: Ἐπιτομὴν τῆς Καθόλου Ἡρωδιανοῦ ἔγραψε πρὸς Δαναόν. (SUIDAS)
Athénée XIII, 48
ARISTOGITON
Ἀριστογείτων,
Κυδιμάχου ἢ Λυσιμάχου, Ἀθηναῖος, ῥήτωρ, μητρὸς δὲ ἀπελευθερικῆς: ὅστις
ἐπεκαλεῖτο κύων διὰ τὴν ἀναίδειαν αὐτοῦ. ἐφονεύθη δὲ ὑπὸ Ἀθηναίων,
λόγους ποιήσας, Ἀπολογίαν πρὸς Δημοσθένην τὸν στρατηγὸν, Πρὸς
Λυκοῦργον, Κατὰ Τιμοθέου, Κατὰ Τιμάρχου, Κατὰ Ὑπερίδου, Κατὰ Θρασύλλου,
Ὀρφανικόν. ζήτει περὶ τοῦδε τοῦ Ἀριστογείτονος, μήποτέ ἐστιν οὗτος ὁ
Ἁρμοδίου ἑταῖρος. (SUIDAS)
Athénée XIII, 60
ARISTON
Après la mort de Lycon, en 230, Ariston lui succéda. Aux dires de Cicéron (de Fin. v. 5), Ariston était un homme de goût et d’élégance, mais il manquait de gravité et d’énergie ; ses écrits n'obtinrent pas la notoriété désirée ; ils furent négligés et tombèrent vite dans l’oubli. Dans sa philosophie, si nous devons en juger à partir des maigres fragments encore existants, il semble avoir suivi les idées de son maître. Diogène Laërce (VII, 163), après avoir énuméré les ouvrages d’Ariston de Chios, dit que Panétios et Sosicratès attribuaient tous ses travaux, sauf les lettres, au Péripatéticien Ariston de Céos. Nous ne pouvons évidemment pas apprécier une telle opinion. Cependant, un de ses écrits, ᾿Ερωτικαὶ διατριβαί, est sans cesse attribué au Céen par Athénée (X, p. 419, XIII, p. 563, XV, p. 674), qui le nomme περὶ τῶν ᾿Ερωτικῶν ῾Ομοίων. Un autre de ses ouvrages, non mentionné par Diogène, était intitulé Λύκων (Plut. de Aud. poet. 1), en l’honneur de son maître. Nous avons aussi deux épigrammes de l’Anthologie grecque (VI, 303 et VII, 457), qui sont attribuées à Ariston de Céos, bien que le doute soit de mise (J. G. Hubmann, Ariston von Keos, der Peripatetiker, in Jahn's Jahrb. für Philo l-3d supplementary vol. Leipzig, 1835 ; Fabricius, Bibl. Gr. III, p. 467, &c ; Jacobs, ad Anthol. XIII, p. 861).
ARISTOPHANE DE BYZANCE (᾿Αριστοφάνης ὁ Βυζάντιος), fils d'Apelle, est considéré comme l'un des plus éminents grammairiens grecs d'Alexandrie. Il fut l'élève de Zenodote et d'Ératosthène, et le maître du célèbre Aristarque de Samos. Il vécut aux environs de 264 av. J.-C., sous le règne de Ptolémée II et de Ptolémée III, qui lui confièrent la direction de la Bibliothèque d'Alexandrie. Les Anciens le considèraient comme l'un des plus brilllants érudits de tous les temps. Il fonda sa propre école à Alexandrie, et on loua ses mérites en tant que spécialiste de la langue et de la littérature grecques. Lui et Aristarque furent les deux principaux savants qui établirent le Canon des écrivains classiques de la Grèce. Leur sélection, à quelques exceptions près, révèle chez tous deux un goût et une appréciation tout à fait satisfaisante du bon style (Ruhnken, Hist. Crit. Orat. Gr. p. XCV, &.c.). Aristophane fut le premier à user de l'accent dans la langue grecque (J. Kreuser, Griech. Accentlehre, p. 167, &c.). Il s'attela essentiellement à l'étude et à l'interprêtation des anciens poètes grecs, surtout Homère, pour lequel il établit une édition nouvelle et critique (διόρθωσις). Mais, comme son disciple Aristarque, il ne s'occupa pas simplement d'explication de mots ou de phrases, il s'intéressa également à d'autres domaines de la critique : c'est ainsi qu'il étudia la construction esthétique et le style des Poèmes homériques. Dans le même esprit, il analysa et commenta les autres poètes grecs, tels Hésiode, Pindare, Alcée, Sophocle, Euripide, Anacréon, Aristophane etc. Les philosophes Platon et Aristote attirèrent aussi son attention, et, comme pour les poètes, il leur donna une nouvelle édition critique (Schol. ad Hesiod. Theog. 68 ; Diog. Laërt. III, 61 ; Thom. Mag. Vita Pindari.). Tout ce que nous possédons de ses nombreux travaux critiques consiste en quelques fragments éparpillés à travers les scholies des poètes et en quelques commentaires sur les poètes tragiques et les pièces d'Aristophane. Une partie de son Λέξεις a até édité dans l'édition des Partitiones d'Hérodien par Boissonade (Londres, 1819, pp. 283 - 289). Ses Γλῶτται et ses ῾Υπομνήματα, qu'on lui attribue, portaient probablement sur les Poèmes homériques. Parmi ses autres écrits, nous pouvons mentionner : 1. Des commentaires sur le Πίνακες de Callimaque (Athénée IX, p. 408), et les poèmes d'Anacréon. (Elien, H. A. VII, 39, 47.) 2. Un abrégé des écrits d'Aristote Περὶ φύσεως Ζώων, peut-être le même ouvrage intitulé ῾Υπομνήματα εἰς ᾿Αριστοτέλην. 3. Un ouvrage sur les courtisanes attiques, en plusieurs livres (Athénée XIII, pp. 567, 583.) 4. Une foule d'écrits grammaticaux, comme le᾿Αττικαὶ Λέξεις, Λακωνικαὶ Γλῶσσαι et le Περὶ ᾿Αναλογίας, utilisé par Varron. 5. Des écrits historiques, tels le Θηβαικά (le même probablement que le Θηβαίων ὅροι), et le Βοιωτικά, souvent cité par les auteurs anciens (Suid. s. v. ῾Ομολώιος Ζεύς; Apostol. Proverb, XIV, 40 ; Pint. de Mai. Hérod. 31, 33; Schol. ad Theocrit. VII, 103; Steph. Byz. s. v. ᾿Αντικονδυλεῖς, &c.). Pour ces écrits, des spécialites modernes ont proposé de substituer le nom d'Aristodémos à celui de d'Aristophane, mais sans raison vraiment valable, si ce n'est qu'Aristodémos est connu pour avoir écrit des ouvrages sous le même intitulé. (Comparer Villoison, Proleg. ad Hom. II, pp. XXIII, et XXIX ; F. A. Wolf, Prolegom. in Hom. p. CCXVI, &c.; Wellauer, in Ersch. und Gruber's Encyclop. V, p. 271, &c.).
ARISTOPHON L'ORATEUR (᾿Αριστοφῶν) appartenait au dème d'Azénia en Attique (Eschine, Tim. p. 159, c. Ctésias. pp 532, 583).Il vécut pendant et après la fin de la guerre du Peloponnèse. En 412 av. J.-C., Aristophon, Lespodios et Mélésias furent envoyés à Sparte comme ambassadeurs par le gouvernement oligarchique des Quatre Cents. (Thuc. VIII, 86.). Sous l’archontat d'Euclide, en 404, quand Athènes fut livrée aux trente Tyrans, Aristophon proposa une loi qui, quoique salutaire à la république, causa de grands ennuis à de nombreuses familles d’Athènes : en effet, il ordonna qu’une personne qui n’était pas née d’une femme libre, ne pouvait pas être considérée comme citoyen (Caryst. AP. Athénée XIII, p. 577; Taylor, Vit. Lys. p. 149, ED. Reiske.). Il proposa également d’autres lois, par lesquels il acquit une grande popularité et gagna la confiance pleine et entière du peuple (Dem. c. Eubid. P. 1308). Il fut si impliqué dans l’élaboration de ces lois (Eschine, c. Ctésias, p. 583), qu'il fut accusé 75 fois d’avoir fait des propositions illégales. Néanmoins, il sortit toujours vainqueur de ces contestations. Son influence sur le peuple se manifesta surtout lorsqu’il mit en accusation Iphicratès et Timothéos, deux hommes fort endéttés d’Athènes (354 av. J-C.). Il leur reprocha d’avoir touché des pots de vin des habitants de Chios et de Rhodes. On sait que le peuple condamna Timothéos sur la seule foi d'Aristophon. (C. Nepos, Timothéos, 3; Aristote, Rhét. 11, 23; Deinarchos, c. Démosth. P. 11, c. Philod. p. 100).
Après cet événement, et toujours en 354, nous entendons parler de lui encore une dernière fois quand il vint à l'assemblée défendre une loi de Leptinès contre Démosthène. Ce dernier, qui parle souvent de lui, tient le vieil Aristophon dans le plus grand respect, et le considère comme un des orateurs les plus éloquents
(c. Lept., 501). Il semble être mort peu après. Aucun de ses discours ne nous est parvenu. Athénée XIII, 38
ARISTOPHON LE COMIQUE (᾿Αριστοφῶν), était un poète comique réputé dont la vie ne nous est pas connue. D’après les titres de ses pièces, nous constatons qu’elles appartenaient à la Comédie moyenne. Nous avons les noms de neuf d'entre elles : 1. Πλάτων (Athénée XII, p. 552). 2. Φιλωνίδης (Athénée XI, p. 472). 3. Πυθαγοριστής (Diog. Laërce VIII, 38 ; Athénée VI, p. 238, IV, p. 161, XIII, p. 563). 4. Βαβίας (Stob. Serm. 96, 19). 5. Δίδυμοι ἢ Πύραυνος (Pollux, IX, 70). 6. ᾿Ιατρός (Athénée VI, p. 238 ; Stob. Serm. VI, 27). 7. Καλλωδίνης (Athénée XIII, p. 559). 8. Παρακαταθήκη (Stob. Serm. 96, 21). 9. Πειρίθους (Athénée VII, p. 303). Nous possédons quelques fragments de ces comédies, dont deux ou trois sont d’attribution douteuse (Meineke, Hist. Crit. Com. Gr. p. 410, &c.).
Athénée XIII, 2
ASCLÉPIADE
Athénée XIII, 21 ATHENODORUS (᾽Αθηνόδωρος). 1. d'AENOS, un rhéteur, qui vécut du temps de Pollux. Il fut un disiciple d'Aristoclès et de Chrestus. (Philost. Vit. Sophist, II. 14 ; Eudocia, p. 51.) 2. Le père et le frère du poète ARATUS. Ce dernier défendit Homère contre les attaques de Zoilus. (Suidas, s. v. Ἄρατος.) 3. Un philosophe stoïcien, surnommé CANATITES ( Κανανίτης) de Cana en Cilicie, le lieu de naissance de son père, dont le nom était Sandon. Athénodore était lui-même natif de Tarse. C'est probablement la même personne que Cicéron appelle Athenodorus Calvus (ad Att. XVI 11). A Rhodes il fit la connaissance de Posidonius, qui lui enseigna probablement les doctrines stoïciennes. Ensuite il alla à Apollonie, où il enseigna, et attira l'attention d'Octavianus, qu'il suivit à Rome. Il gagna les faveurs de l'empereur, et fut autorisé à lui donner son avis, ce qu'il fit en quelques occasions avec une grande liberté. (Dion Cass. LII. 36, LVI. 43 ; Zonaras, p. 544, b.) Zosimus (I. 6) nous dit que, celui le gouvernement d'Auguste devint plus humain pour avoir prêté attention aux conseils d'Athénodore. Il devint le précepteur du jeune Claude. (Suet. Claud. 4.) Dans sa vieillesse il revint à Tarse, qui à cette époque était mal gouverné par Boethus, un favori d'Antonius. Athènodore obtint son expulsion et de son côté, il remit de l'ordre. Par son influence sur Augustus, il obtint pour sa ville natale une remise d'impôts. Il mourut à l'âge de 82 ans, et sa mémoire fut honorée d'une fête et d'u sacrifice annuels. (Strab. XIV p. 674; Lucian, Macrob. 21; Cic. ad Fam. III. 7, ad Att. XVI. 14.) Il fut l'auteur d'un livre contre les catégories d'Aristote (Porphyr. in Categ. p. 21, a.; Simplic. Categ. p. 15, b.; Stobaeus, Serm. 33) attribué par certains à Athenodorus Cordylio; d'une histoire de Tarse (Steph. Ἀγχιάλη); d'un livre adressé à Octavie (Plut. Poplic. 17); d'un περὶ Σπουδῆς καὶ Παιδιᾶς (Athen. XII p. 519); d'un livre appelé Περίπατοι (Diog. Laërt. III. 3, V. 36), et de certains d'autres. (Fabric. Bibl. Graec. III. p. 543; Hoffinann, Dissert. de Athen. Tarsensi, Lips. 1732; Sevin, dans les mémoires de l'Acad. des Inscr. XIX. p. 77)
Athénée XII, 16. 4. Surnommé CORDYLIO (Κορδυλίων), un philosophe stoïcien, né à Tarse. Il fut le gardien de la bibliothèque de Pergame, et dans son inquiétude de préserver les doctrines de sa secte dans leur pureté originale, il passait son temps à découper dans les livres des auteurs stoïciens les parties qui lui paraissaient incorrectes ou contradictoires. Il partit de Pergame àr Rome, et vécut avec M. Cato où il y mourut dans sa maison. (Strab. XIV. p. 674; Diog. Laërt. VII. 34; Plut. Cat. Min. 10 ; Senec. de Tranquitt. Animi., c. 37 Ep. C. 4.) 5. Un ERETHREEN, l'auteur d'un livre intitulé Ὑπομνήματα. (Photius, Cod. 119.) 6. De RHODES, un rhétheur dont parle Quintilien. (II. 17.) 7. De SOLI, un disciple de Zénon. (Diog. Laërt. VII. 38, 121.). Il affirma, en contradiction avec les Stoïciens que toutes les fautes n'étaient pas égales. 8. De TARSE. [Voir Nos. 3 et 4.] 9. De TEOS, un joueur de cithare, qui fut un des interprètes qui participa aux fêtes qui furent célébrées à Suse en. 324 av. J.-C., à l'occasion du mariage d'Alexandre et de Statira. Il y eut également un tragédien du même nom, à qui on demanda à la même occasion. (Athen. xii. p. 538.) AULU-GELLE (GELLIUS) et non Agellius comme l'imaginent Lipsius et d'autres, un grammairien latin, sur qui nous ne possédons aucune source d'information sauf son propre livre. De celui-ci nous supposons qu'il était de bonne famille, qu'il avait de bonnes relations, qu'il était probablement originaire de Rome, qu'il avait voyagé beaucoup, particulièrement en Grèce, qu'il avait résidé pendant une période considérable à Athènes, qu'il avait étudié la rhétorique sous la férule de T. Castricius et Sulpicius Apollinaris, la philosophie sous celle de Calvisius Taurus et de Peregrinus Proteus, qu'il était lié également d'amitié et avait reçu des leçons de Favorinus, Herode Atticus, et Cornelius Fronto, qu'il avait durant sa jeunesse été nommée par le préteur pour juger en tant qu'arbitre dans des causes civiles, et que plus tard une grande partie du temps qu'il aurait heureusement consacré aux activités littéraires fut occupé par des fonctions juridiques du même genre. La date précise de sa naissance, comme celle de sa mort, sont inconnues ; mais à partir des noms de ses précepteurs et de ses compagnons nous concluons qu'il doit avoir vécu sous Hadrien, Antonin le Pieux, et Marc Aurèle (117 - 180 ap. J.-C.). Son œuvre bien connue s'intitule Noctes Atticae, parce qu'il la composa dans une maison près d'Athènes pendant les longues nuits d'hiver ; c'est une sorte de mélange, contenant de nombreux extraits d'auteurs grecs et romains, sur une grande variété de matières liées à l'histoire, aux antiquités, à la philosophie et à la philologie, entremêlés de remarques originales, de dissertations et de discussions, le tout rassemblé en vingt livres, sans aucun ordre ou arrangement. Nous y trouvons une multitude de passages curieux et intéressants d'auteurs dont les travaux ont disparu, et de vastes fonds d'information sur des questions qui autrement seraient demeurées obscures ; mais le style est déformé par cette espèce d'affectation qui a été poussée à l'excès par Apulée - introduction fréquente de mots désuets et d'expressions reprises pour la plupart aux anciens poètes comiques. Le huitième livre est entièrement perdu sauf l'index, et quelques lignes au début du sixième manquaient, jusqu'à ce que le trou fut bouché à partir de l'épitomé des Institutions divines de Lactance (c. 28), d'abord publiées sous une forme complète en 1712, par Pfaff, d'après un manuscrit de la bibliothèque royale de Turin. Il n'est pas probable qu'une partie des Noctes Atticae ait été mise en forme avant 143 apr. J.-C., puisque, dans le deuxième chapitre du premier livre, Hérode Atticus est cité en tant que "consulari honore praeditu," et le chapitre dix-sept du treizième livre contient une allusion au deuxième consulat d'Erucius Clarus, qui date de 146 apr. J.-C. L'Editio Princeps d'Aulu-Gelle fut imprimée à Rome, fol. 1469, apr Sweynheym et Pannartz, avec une préface écrite par Andrew, alors évêque d'Aléria, au Pape Paul II ; elle fut réimprimée au même endroit par les mêmes typographes en 1472, suivant ou précédant la belle impression de Jenson, fol. Ven. 1472 ; et les sept autres éditions sans notes proviennent d'Italie, surtout de Venise, avant la fin du XVème siècle. La première édition critique fondée sur la collation de manuscrits fut éditée à Paris, 8vo. 1585, sous l'autorité d'Henry Stephens et Louis Carrio, et servit de modèle pour les travaux détaillés de J. F. Gronovius, 12mo. Amst., L. Elzev., 1651, et D. Elzev., 1665, ce dernier est le meilleur. L'Octavo Variorums (Lug. Bat. 1666, 1687) reprend le texte de Jac. Grononus, avec quelques modifications par Thysius et Oiselius; mais il ne vaut pas le Quarto Variorum de Jac. Gronovius, Lug. Bat. 1706 (réimprimé, avec quelques dissertations, par Conradi, 8vo. Leips. 1762), qui doit être considéré comme la meilleure édition, avant la plus récente de Lion, 2 vols. 8vo. Getting. 1824, 1825, est un travail peu soigné et incorrect. Nous avons comme traduction en Anglais Beloe, 3 vol., 8vo. Lond. 1795 ; en Français par l'Abbé de Verteuil, 3 vols. 12mo. Par. 1776, 1789, aet par Victor Verger, 3 vols. Par. 1820, 1830 ; en Allemand (uniquement les parties qui parlent d'histoire ancienne et de philosophie) par A. H. W. von Walterstern, 8vo. Lemgo, 1785.
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