William Smith
(A) (B - C) (D - E) (G - N) (O - P) (R - Z)
DAMASTÈS
DE SYGÉE
(Δαμαστὴς ὁ Σιγεὺς). Denys dans son Thucydide classe Damaste de Sigée parmi
les historiens du Veme siècle dont la méthode et le style s'apparentent à ceux
d'Hellanicos de Lesbos.
DÉINON ou DINON (Δείνων, Δίνων), père de Cléitarchos, l'historien de l'expédition d'Alexandre. Il écrivit une Histoire de la Perse, à laquelle se réfère souvent Cornelius Népos (Con. 5), cet ouvrage faisant autorité en la matière. On lui reprochait cependant une certaine crédulité, selon Pline (H. N. X, 49.) Il est cité dans les passages suivants : Plut. Alex. 36, Artax. 1, 6, 9, 10,13, 19, 22, Thém. 27; Athénée II, p. 67, b, IV, p. 146, c, XI, p. 503, f, XIII, pp. 556, b, 560, f, 609, a, XIV, pp. 633, d, 652, b ; Cic. de Div. I, 23 ; Élien H. A. XVII, 10, V. H. VII, 1 ; Diog. Laërce I, 8, IX, 50.
Athénée XII, 8. XIII, 3, 10, 89
DÉMÉTRIOS (Δημήτριος ὁ Μάγνης) de Magnésie, était un grammairien grec, contemporain de Cicéron et d'Atticus (Cic. ad Alt. VIII, 11, IV, 11). Selon un témoignage de Cicéron, il avait envoyé à Atticus un traité sur la Concorde, περὶ ὁμονοίας, que Cicéron était fort impatient de lire. Un second ouvrage de lui, souvent cité, était de nature historique et philologique, et traitait de poètes et d'auteurs divers portant le même nom (Περὶ ὁμονύμων ποιητῶν καὶ συγγραφέων ; Diog. Laërce I, 38, 79, 112, II, 52, 56, V, 3, 75, 89, VI, 79, 84, 88, VII, 169, 185, VIII, 84, IX, 15, 27, 35, X, 13 ; Plut. Vit. X Orat. pp. 844, b., 847, a, Demosth. 15, 27, 28, 30 ; Harpocrat. s. v. ᾿Ισαῖος, et plusieurs autres passages ; Athénée, XIII, p. 611 ; Dionys. Deinarch. 1). Cet ouvrage important, si l'on en juge par les nombreuses références, contenait les vies des personnages traités et procédait à un examen critique de leurs mérites respectifs.
Athénée XIII, 92
DÉMÉTRIOS DE PHALÈRE
Il reçut son éducation,
comme le poète Menandre, au sein de l'école de Theophraste. Il commença sa
carrière publique vers 325, au moment du conflit avec Harpalos, et il acquit
très vite une grande réputation par son talent oratoire. Il appartint au parti
de Phocion. Loyal envers ce dernier, il fut aussitôt après sa mort nommé par le
roi Cassander à la tête de l'administration athénienne (317). Il remplit cette
fonction avec tant de ferveur que les Athéniens, pleins de gratitude, lui
conférèrent les distinctions les plus hautes, lui érigeant pas moins de 360
statues à son image (Diog. Laërce I, c ; Diod. XIX, 78 ; Corn. Népos
Miltiade, 6.). Cicéron dit de son administration « confiture d'exsanguem de
publicam d'Atheniensium rem et sustentavit de jacentem. » (De Republ. II,
1).
Néanmoins, durant la
dernière période de son gouvernement, il semble s’être laissé abusé par sa
propre bonne fortune, et il se laissa gagner par la corruption (Athénée VI, p.
272, XII p. 542 ; Élien, V, 11 ; IX, 9). Cette conduite dressa contre lui une
partie des mécontents, dont les efforts et les intrigues furent finalement
couronnées en 307, quand Démétrios Poliorcète prit Athènes, contreignant
Démétrios de Phalère à l’exil (Plut. Démét. 8 ; Dionys. Deinarcli
3.). Ses ennemis tentèrent même de le mettre à mort et son ami ménandre faillit
périr. Toutes ses statues, excepté une seule, furent détruites.
Démétrios de Phalère
alla d’abord se réfugier à Thèbes (Plut. Démétr. 9 ; Diod. XX, 45) ; de
là, il se rendit à la cour de Ptolémée Lagos à Alexandrie, où il vécut de
nombreuses d'années dans les meilleures conditions, au point de réviser les lois
du royaume (Plut. de Exil., P. 602, f). Le successeur de Ptolemée Lagos
fut hostile à Démétrios, probablement pace qu’il avait dû conseillé son père de
nommer un autre de ses fils comme successeur. Démetrios fut alors envoyé en exil
en Haute-Egypte, où il mourut, dit-on, victime de la morsure d'un serpent (Diog.
Laërce V, 78). Sa mort semble être survenue en 283.
Démétrios de Phalère
était un orateur des plus médiocres (Cic. Brut. 8 ; Quintil. X. 1, § 80),
et ses discours solennels portaient, semble-t-il, les marques évidentes du
déclin de l'éloquence, n’ayant plus la grandeur et la fermeté de ceux de
Démosthène. Les discours de Démétrios étaient mielleux, sinueux et plutôt
maniérés, son style gracieux et fleuri (Cic. Brut. 9, 82, de Orat.
II, 23, Orat. 27 ; Quintil. X, 1, § 33). Cependant, il tenta de maintenir
un équilibre entre l’art sublime de Démosthène et le style déclamatoire et
pompeux de ses successeurs.
Ses nombreux écrits,
dont la plupart fut composé pendant son séjour en Egypte traitaient des sujets
les plus divers et leur liste fut dressée par Diogène Laërce (V, 80, &c.). Cette
liste nous révèle un homme au savoir très étendu. Ces travaux étaient à la fois
historiques, politiques, philosophiques, et poétiques. Tout a péri.
Un ouvrage sur
l'éloquence (iπερὶ ἑρμηνείας) porte son nom, mais c’est probablement l’œuvre
d'un sophiste d'Alexandrie, lui aussi appelé Démétrios.
On a dit qu'A. Mai avait
découvert sur un palimpseste du Vatican des fragments authentiques de Démétrios
de Phalère. Pour une liste de ses travaux, lire Diogène Laërce, qui lui a
consacré tout un chapitre (V, 5).
Ses mérites littéraires
ne se limitent pas à ce qu'il a écrit : c’était avant tout un homme doté d’un
grand sens pratique qu’il mit en lumière à la fois dans les affaires publiques
et dans sa vie personnelle. La représentation des tragédies étant tombée en
désuétude à Athènes, et ce, en raison des grandes dépenses que cela impliquait,
il permit la réalisation de distractions moins couteuses mais tout aussi
intellectuelles, en faisant réciter en public les poèmes homériques par des
rhapsodes (Athénée XIV, p. 620 ; Eustathe, Hom. p. 1473). On pense
également que, du fait de son influence auprès de Ptolémée Lagos, il fit venir à
Alexandrie un grand nombre de livres, si bien qu’on peut estimer qu’il fut à
l’origine de la bibliothèque édifiée plus tard sous Ptolémée Philadelphe.
Toutefois, il n’y a aucune raison qui permette de voir en lui le premier de la
série des bibliothécaires d’Alexandrie. De même, il ne participa pas, malgré la
légende, à la traduction grecque des Septantes.
Une vie de Démétrios de Phalère fut écrite par Asclépiade (Athénée XIII, p. 567), mais elle est perdue. Parmi les travaux modernes qui lui sont consacrés, citons Bonamy, Mémoires de l'Acad. des Inscript. vol. VIII, p. 157, &c. ; H. Dohrn, De Vita et Rebus Demetrii Phalerei, Kiel, 1825, 4to. ; Parthey, Das Alexandr. Museum, pp. 35, &c., 38, &c., 71 ; Ritschl, Die Alexand. Biblioth. p. 15.
Δημήτριος, Φανοστράτου, Φαληρεύς [Φάληρον δὲ λιμὴν τῆς Ἀττικῆς], ὃς τὸ πρῶτον Φανὸς ἐκαλεῖτο: φιλόσοφος Περιπατητικός. γέγραφε φιλόσοφά τε καὶ ἱστορικὰ καὶ ῥητορικὰ καὶ πολιτικὰ καὶ περὶ ποιητῶν. ἠκροάσατο δὲ Θεοφράστου καὶ δημαγωγὸς Ἀθήνησι γέγονε. συνέγραψε δὲ συχνὰ βιβλία. οὕτως ἦν δὲ σφόδρα εὐπρεπὴς ὡς καὶ διαβολὴν λαβεῖν, ὅτι γέγονεν ἐρώμενος Νέωνος, καὶ προσαγορευθῆναι ὑπό τινων αὐτὸν Λαμπετὼ καὶ Χαριτοβλέφαρον. εἰς μέγα δὲ ἀρθεὶς δόξης καὶ ἐπικρατείας ὑπὸ τοῦ φθόνου κατεστρατηγήθη καὶ ἐξελαθεὶς ὑπὸ Ἀθηναίων εἰς Αἴγυπτον ἦλθε καὶ παρὰ τῷ Σωτῆρι Πτολεμαίῳ διατρίβων δηχθεὶς ὑπὸ ἀσπίδος ἀπέθανε καὶ ἐτάφη ἐν τῷ Βουσιρίτῃ νομῷ, πλησίον Διοσπόλεως τῆς ἐν τοῖς ἕλεσι. (SUIDAS)
Athénée XIII,
2
DENYS DE CALCHIS (Διονύσιος ὁ Χαλκιδεὺς) : un historien grec qui vécut avant l'ère chrétienne. Il écrivit un livre sur la fondation des villes (κτίσεις) en cinq livres qui est souvent cité par les anciens. On a conservé un nombre considérable de fragments de son œuvre, mais autrement cet auteur est inconnu. (Marcian. Heracl. Peripl. p. 5 ; Suid. s. v. Χαλκιδίνη ; Harpocrat. s. v. ῾Ηραῖον τεῖχος ; Schol. ad Apollon. Rhod. I, 558, 1024, IV, 264, ad Aristoph. Nub. 397 ; Dionys.Hal. A. R. I, 72 ; Strab. XII p. 566 ; Plut. de Malign. Herod. 22 ; Scymnus, 115 ; Clém. Alex. Strom. I, p. 144; Zenob. Proverb, v. 64; Apostol. XVIII, 25 ; Photius, s. v. Πραξιδίκη, Τελμισεῖς. DENYS (Διονύσιος ὁ Σκυτορραχίων). De MYTILÈNE, surnommé Scytobrachion : il semble avoir vécu peu avant l'époque de Cicéron, si nous devons croire l'allégation qu'il instruisit M. Antonius Gnipho à Alexandrie (Suet. de Illustr. Gram. 7), Suétone exprime un doute quant à son exactitude pour des raisons chronologiques. Artémon (ap. Athen. XII p. 415), dit que Dionysius Scytobrachion étaient l'auteur d'une oeuvre historique qui était attribuée généralement à l'historien ancien Xanthus de Lydie, qui vécut vers 480 av. J.-C.. De ceci on a conclu que notre Dionysius devait avoir vécu beaucoup plus tôt. Mais si nous supposons que Dionysius a pu avoir reviser le travail de Xanthus, il ne s'en suit pas qu'il ait eu besoin d' avoir vécu du temps de Xanthus. Suidas lui attribue une oeuvre en vers, l'expédition de Dionysos et d'Athéna (ἡ Διονύσου καὶ Ἀθηνᾶς στρατία), et une oeuvre en prose sur les argonautes en six livres, adressée à Parménon. Il était probablement aussi l'auteur du cycle historique, que Suidas attribue à Dionysius de Milet. Les Argonautica sont souvent mentionnées par le Scholiaste d' Apollonius de Rhodes, et même plusieurs fois il confond celui de Mythilène et celui de Milet (I. 1298, II. 207, 1144, III. 200.242, IV. 119, 223, 228, 1153), et cette oeuvre a été également consultée par Diodore de Sicile. (III. 52, 66.) Voir Bernhardy, ad Dionys. Perieg. p. 490; Welcker, Der Ep. Cyclus, p. 87. Διονύσιος, Μιτυληναῖος, ἐποποιός. οὗτος ἐκλήθη Σκυτοβραχίων καὶ Σκυτεύς. τὴν Διονύσου καὶ Ἀθηνᾶς στρατιάν, Ἀργοναῦται ἐν βιβλίοις #2#: ταῦτα δέ ἐστι πεζά: Μυθικὰ πρὸς Παρμένοντα. (SUIDAS) Athénée, XII, 11
DICÉARCHOS
Il était un disciple d'Aristote (Cic. De Leg. III, 6), et un ami de Théophraste, auquel il consacra certains de ses écrits. La plupart des disciples d'Aristote sont également mentionnées parmi ceux de Platon, ce qui n’est pas le cas de Dicéarchos. Osann (zur Griech de Beiträge. u. Röm. Lit. II, p. 1, &c.) pense à juste titre qu’il était un des plus jeunes disciples d'Aristote. À partir de quelques allusions rencontrées dans les fragments de ses œuvres, nous pouvons conclure qu'il vécut au-delà de l’année 296 av. J.-C, et qu'il mourut vers 285. Dicéarchos fut très estimé des Anciens en tant que philosophe en raison de sa culture universelle (Cic. Tusc. I, 18, De Off. II, 5; Varron, de Re Rust. I, 2). Ses ouvrages sont légion, fréquemment cités, et de nombreux fragments encore existants, montrent que leur perte est une des plus graves lacunes de la littérature grecque.
Ses œuvres touchaient à
la géographie, à la politique, à l’histoire et à la philosophie. Il est
difficile d’en dresser une liste précise, puisque beaucoup de ceux qui furent
mentionnés ne seraient que de simples chapitres d’ouvrages plus importants. Les
fragments qui demeurent ne permettent pas toujours de nous faire une idée claire
des écrits auxquels ils appartenaient. Parmi ses ouvrages relatifs à la
géographie, on peut citer :
1. Sur les Cimes des
montagnes (Plin. H. N. II, 65 ; Geminus, Elem. Astron. 14) Suidas
(s. v. Δικαίαρχος) cite Καταμετρήσεις τῶν
ἐν Πελοποννήσῳ ὀρῶν,
mais les textes de Pline et de Géminus montrent aisément que les mesures de
Dicéarchos se limitaient au Péloponnèse. Enfin, Suidas pense que cet écrit n’était
qu’une section d’un ouvrage plus
général.
2.
Γῆς
περίοδος
(Lydus, de Mens. p. 98, 17, éd. Bekker).
Cet écrit servait
probablement d’explication pour des cartes géographiques
que Dicéarchos avait dressées à l'intention de Théophraste, et qui
représentaient tout le monde connu de l’époque. (Cic.
ad Att. VI, 2 ; comp. Diog. Laërce V, 51)
3.᾿Αναγραφὴ
τῆς ῾Ελλάδος.
Cet écrit dédié à Théophraste et consistant en 150 vers iambiques, est parvenu
jusqu’à nous sous le nom de Dicéarchos, mais sa forme et
son esprit ne corrrespondent pas à ceux de notre auteur. Il s’agit,
selon toute vraisemblance, d’une production d’un
auteur tardif qui se livre à une paraphrase métrique d’un
extrait du Γῆς περίοδος
consacré à la Grèce. Buttmann est le seul critique moderne qui ait revendiqué l’authenticité
de ce texte : « de Dicaearcho ejusque operibus quae inscribuntur
Βίος ῾Ελλάδος
et ᾿Αναγραφὴ τῆς ῾Ελλάδος, » Naumburg, 1832,
4to. Mais son argument, peu convaincant, a été réfuté par Osann (Allgem.
Schulzeitung for 1833, No. 140, &c.) 4. Βίος τῆς ῾Ελλάδος, était le plus important des écrits de Dicéarchos, traitant à la fois de géographie, d’histoire, de morale et de religion grecque. C’était une sorte de résumé de toutes les informations nécessaires en vue de mieux connaître les Grecs, leur vie et leurs usages. Il était probablement subdivisé en plusieurs sections ; Aussi quand nous lisons à propos des œuvres de Dicéarchos περὶ μουσικῆς, περὶ μουσικῶν ἀγώνων, περὶ Διονυσιακῶν ἀγώνων, nous devons nous attendre à ce soient des parties d’un ouvrage plus important et qui est ce Βίος τῆς ῾Ελλάδος,.
Il est impossible de
nous faire une idée du plan détaillé de ce livre sans un maximum de précaution.
Cepandant, Marx a tenté de l'établir (Creuzer's Meletem. III, 4, p. 173,
&c.)
Nous savons que cet écrit comprenait trois livres : le premier d’entre eux, qui traitait d’histoire et procédait à une description de la Grèce, était une sorte d’introduction à l’ouvrage ; le second dissertait sur la condition de plusieurs États grecs ; enfin, le troisième traitait de la vie privée et domestique, du théâtre, des jeux, de la religion, &c. Du second livre, nous avons conservé un fragment susbtanciel qui est une abréviation tardive et qui ne peut pas être considéré comme de la main de Dicéarchos. À cette classe d’écrits, nous pouvons adjoindre :
5. ῾Η εἰς
Τροφωνίου κατάβασις, une
œuvre en plusieurs livres, qui, d’après les fragments qui
en susbsistent, évoquait les prières qui étaient prononcées dans la caverne de
Trophonios. (Cic.
ad Att. VI, 2, XIII, 31 ; Athénée XIII, p. 594, XIV, p. 641).
Les travaux
géographiques de Dicéarchos furent, de l'avis de Strabon (II, p. 104), réfutés,
non sans beaucoup de précaution par Polybe et Strabon lui-même (III, p. 170),
qui ne se satisfaisait pas des descriptions de l'Ouest et du Nord de l'Europe,
régions que Dicéarchos n'avait jamais visitées.
Ses traités sur la
nature sont les suivants :
6.
Τριπολιτικός (Athénée IV, p. 141; Cic. ad Att.
XIII, 32), est une œuvre qui a prêté à polémique. Passow, dans un article
(Breslau, 1829), y voyaient une réponse au Τρικάρανος
d'Anaximène, dans lequel les Lacédémoniens, les Athéniens et les Thebains
avaient été calomniés. Buttmann pensait que c'était une comparaison entre les
constitutions de Pellène, de Corinthe et d'Athènes (comp. Cic. ad Att.
II, 2) dans laquelle Dicéarchos condamnait avec vigueur ces États pour leur
corruption morale et leur mauvaise constitution. Une troisième opinion est émise
par Osann (I. c. p. 8, &c.), qui s'appuie sur un passage de Photius (Bill.
Cod. 37) où la mention du εἶδος
Δικαιαρχικόν d'un État, combinaison des trois
formes de gouvernement, le démocratique, l'aristocratique et le monarchique
semblerait prouver que Dicéarchos, dans son Τριπολιτικός,
expliquait la nature d'une constitution mixte, illustrée par l'exemple de celle
de Sparte. Cette thèse est largement créditée par les fragments dont nous
disposons. Osann va même plus loin dans son raisonnement en pensant que les
disgressions relatives à la politique dans le livre VI de Polybe trouvent leur
source dans le Τριπολιτικός de
Dicéarchos. Cicéron se serait inspiré de cet ouvrage, sans doute écrit sous la
forme d'un dialogue, dans son traité de Gloria (Ad Att. xiii.
30.).
Parmi les écrits
philosophiques, citons :
7
Λεσβιακοί, en trois livres, qui doit son nom au fait que l'action de ce
dialogue se situe à Mytilène de Lesbos. Dans cet ouvrage, Dicéarchos s'emploie à
démontrer que l'âme est mortelle (Cic. Tusc.I, 31.).
8.
Κορινθιακοί se présente en trois livres ét était une sorte de supplément
pégagogique (Cic. Tusc. I, 10.) Il s'agit sans doute de l'ouvrage que
Cicéron, dans un passage (de Off. II, 5), appelle "de Interitu Hominum".
Des écrits, tels le Πολιτεία Σπαριατῶν (Suid.), ᾿Ολυμπικὸς ἀγών or λόγος (Athénée XIV, p. 620), Παναθηναικός (Schol. ad Aristoph. Vesp. 564), et d'autres encore semblent être des chapitres complémentaires du Βίος τῆς ῾Ελλάδος. Un ouvrage, περὶ τῆς ἐν ᾿Ιλίῳ θυσίας (Athénée XIII, p. 603) se référait au sacrifice que fit Alexandre le Grand à Ilion. Quant au traité Φαίδρον περισσῶν, il n'est pas de lui, malgré une mauvaise appréciation d'un passage de Cicéron (ad Att. XIII, 39), qui a a été corrigée par Petersen dans son Phaedri Epicurei Fragm. p. 11.
Il existe également des
écrits relatifs à la grammaire et que l'on attribue à notre philosophe : Περὶ ᾿Αλκαίου
(Athénée XI, pp. 460, 479, XV, pp. 666, 668), et le ὑποθέσεις
τῶν Εὐριπίδου
καὶ Σοφοκλέους μύθων
(Sext. Empir. adv. Geometr. p. 310). Il se peut qu'il s'agisse là des
travaux d'un autre Dicéarchos, un grammairien de Lacedémone, qui, d'après
Suidas, avait été le disciple d'Aristarque, et que mentionne Apollonios (De
Pronom. p. 320).
Une bonne analyse des œuvres de Dicéarchos a até faite par Osann (I, c. p. 1, &c.), et les fragments ont été recueillis et finement commentés par Maximil. Fuhr, Dicaearchi Messenii quae supersunt composita, edita et illustrata, Darmstadt, 1841, 4to.
Δικαίαρχος, Φειδίου, Σικελιώτης, ἐκ πόλεως Μεσσήνης, Ἀριστοτέλους ἀκουστής, φιλόσοφος καὶ ῥήτωρ καὶ γεωμέτρης. Καταμετρήσεις τῶν ἐν Πελοποννήσῳ ὀρῶν, Ἑλλάδος βίον ἐν βιβλίοις γ'. οὗτος ἔγραψε τὴν πολιτείαν Σπαρτιατῶν: καὶ νόμος ἐτέθη ἐν Λακεδαίμονι καθ' ἕκαστον ἔτος ἀναγινώσκεσθαι τὸν λόγον εἰς τὸ τῶν Ἐφόρων ἀρχεῖον, τοὺς δὲ τὴν ἡβητικὴν ἔχοντας ἡλικίαν ἀκροᾶσθαι. καὶ τοῦτο ἐκράτει μέχρι πολλοῦ. (SUIDAS)
DIOCLÈS (Διοκλῆ) d'Athènes, ou, selon d'autres, de Phlios, (à moins qu'il n'ait été Phliasien par la naissance et athénien par la citoyenneté) était un poète comique de la Comédie ancienne. Il était contemporain de Sannyrion et de Philyllios (Suid. s. v.). Les pièces suivantes sont mentionnées par Suidas et Eudoxia (p. 132), et sont largement cités par les grammariens : Βάκχαι, Θάλαττα, Κύκλωπες (on les attribue aussi à Callias), Μέλιτται, Θυέστης et ῎Ονειροι, seulement cités par Suidas et Eudocia, sont plus douteux. Il avait la réputation d'être un poète élégant (Meineke, Frag. Com. Graec. I, pp. 251-253, II, pp. 838-841).
Διοκλῆς, Ἀθηναῖος ἢ Φλιάσιος, ἀρχαῖος κωμικός, σύγχρονος Σαννυρίωνι καὶ Φιλυλλίῳ. δράματα αὐτοῦ Θάλαττα, Μέλιτται, Ὄνειροι, Βάκχαι, Θυέστης β'. τοῦτον δέ φασιν εὑρεῖν καὶ τὴν ἐν τοῖς ὀξυβάφοις ἁρμονίαν ἐν ὀστρακίνοις ἀγγείοις, ἅπερ ἔκρουεν ἐν ξυλιφίῳ. τὸ δὲ Θάλαττα ἑταίρας ὄνομά ἐστιν, ὡς Ἀθήναιός φησιν. (SUIDAS)
Athénée XIII, 21
DIONYSIOS (Διονύσιος ὁ ᾿Αθηναῖος ὁ ἐπικληθεὶς Χαλκοῦς), surnommé "chalcos" (Χαλκοῦς), était un poète et un orateur athénien. Son surnom lui fut donné quand il proposa aux Athéniens de battre monnaie pour faciliter les échanges (Athénée, XV, p. 669.). De son éloquence, on ne sait rien ; quant à ses poèmes, surtout des élégies, elles ont souvent été citées (Plut. Nic. 5 ; Aristot. Rhet. III, 2 ; Athénée, XV, pp. 668, 702, X, p. 443, XIII, p. 602). Les fragments qui subsistent ont pour sujet des scènes de banquet. Aristote le critiqua pour ses métaphores de mauvais aloi ; dans les fragments que nous avons, nous ressentons encore, grâce à l'usage de formules détournées et d'allégories diverses, cette folie qui semble émerger de situations pourtant communes. On sait quand il vécut grâce au témoignage de Plutarque, qui raconte que Nicias avait dans sa maison un homme d'une belle renommée du nom de Hiéron, et qui se disait fils de Dionysios Chalcos, un des fondateurs de la colonie attique de Thourioi en Italie, en 444 (Comp. Phot. s. v. Θουριομάντεις, où nous devons sans doute lire Χαλῷ, au lieu de χαλκιδεῖ). Il est vrai que d'autres auteurs mentionnent des personnages différents parmi les fondateurs deThourioi, mais Dionysios a dû néanmoins faire partie de ce groupe (Osann, Beiträge z. Griech. u. Rom. Lit. I, p. 79, &c. ; Welcker, dans le Rhein. Mus. for 1836, p. 440, &c. ; Bergk, Poet. Lyr. Graec, p. 432, &c., où les fragments de Dionysios ont été recueillis).
Athénée XIII, 78
DIONYSIUS (Διονύσιος ). Un écrivain sur les ᾽Οψαρτυτικὰ qui est mentionné par Athénées (VII. p. 326, XI. p. 516).
Athénée, XII, 12.
DIOTIMOS (Διότιμος), philosophe stoïcien accusa, dit-on, Épicure d'avoir mené une vie déréglée, en rédigeant cinquante lettres sous le nom de ce dernier afin de le prouver (Diog. Laërce. X, 3 ; Menag. ad loc.). Athénée, qui, d'évidence, fait allusion à la même histoire dans un passage où Διότιμος est remplacé par Θεότιμος , était convaincu de la falsification, à la suite de Zénon l'Epicurien (Athénée XIII, p. 611, b). Nous apprenons de Clément d'Alexandrie (Strom. II, 21), que, selon Diotimos, le bonheur, εὐεστῷ, ne consistait pas en un seul bienfait mais dans leur accumulation (παντέλεια τῶν ἀγαθῶν), idée qui s'éloigne de la stricte obédience stoïcienne et qui se rapproche de la vision d'Aristote (Eth. Nicom. I, 7, 8).
DIPHILOS
Bien
qu'appartenant à la Comédie nouvelle, sa poésie n'en est pas moins encore
influencée par la Comédie moyenne. Plusieurs détails sont là pour l'attester :
la fréquence des sujets à caractère mythologique et ses emprunts aux poètes
Archiloque, Hipponax et Sappho (Athénée XI, p. 487, a, XIII, p. 599, d). Sa
langue est sobre et élégante, mais elle renferme néanmoins quelques mots qui
contrastent avec la pureté attique. Concernant sa métrique, voir Meineke. (Hist.
Crit. pp. 443, 444, 448.)
Ci-dessous, les
pièces de Diphilos pour lesquelles nous disposons des titres et de quelques
fragments :
῎Αγνοια
(Athénée IX, p. 401, a, XV, p. 700, d), qu'on attribue aussi à Calliadès.
'Αδελφοί
(Athénée XI, p. 499, d. e ; Poll. X, 72 ; Stob. Flor.
CVIII, 9).
᾿Αλείπτρια (Etym. Mag. p. 61,
10), qui est également le titre d'ne pièce d'Antiphanès, mais aussi qu'on
attribue à Alexis.
῎Αμαστρις (Suid, s.v.
᾿Αθηναίας).
Αἱρησιτείχνης, pour
laquelle nous avons une seconde édition faite par Callimaque sous le titre de
Εὐνοῦχος or Στρατιώτης (Athénée XI, p. 496, e, XV, 700, e ; Antiatticista,
pp. 95. 17, 100, 31, 101, 29) : le personnage principal de cette pièce paraît
avoir été Pyrgopolinices que l'on retrouve aussi dans le Miles Gloriosus
de Plaute, qui adapta sans doute la pièce de Diphilos.
᾿Ανάργυρος
(Schol. Ven. ad Il. I, 123 ; Etym. Magn. p. 744, 48, Eustath. p.
740. 20).
᾿Ανασωζόμενοι
(Athénée XI, p. 499, c ; Antiatt. p. 84. 25).
῎Απληστος
(Athénée IX, 370, e) : ᾿Αποβάτης
(Harpocrat. p. 41, 3 ; Antiatt. p. 101. 10).
᾿Απολιποῦσα, attribuée
également à Sosippos, dont le nom est par ailleurs inconnu (Athénée IV, pp. 132,
e, 133, f ; Poll, X, 12).
Βαλανεῖον (Athénée X, p.
446, d ; Antiatt. p. 108. 32).
Βοιώτος (Athénée X, p.
417, e).
Γάμος (Athénée VI, p.
254, e ; et peut-être dans Diog. Laërce, II, 120, Διφίλου devrait être
substitué à Σωφίλου ; voir Menagius, ad loc. and Meineke, Hist. Crit, pp.
425, 426).
Δαναίδες (Erot.
gloss. Harpoc.
p. 116).
Διαμαρτάνουσα (Athénée
III, p. 1ll, e).
'Εγκαλοῦντες
(Antiatt. p. 110. 18).
῾Εκάτη (Athénée XIV, p.
645, a ; et peut-être Poll. X, 72 ; voir
Meineke, p. 453).
῾Ελενηφοροῦντες
(Athénée VI, p. 223, a.).
᾿Ελλεβοριζόμενοι
(Antiatt. p. 100. 12).
῎Εμπορος
(Athénée VI, pp. 226, e, 227, e, VII, p. 316, f ; Etym. Mag. p. 490.
᾿Εναγίζοντες
(Athénée IV, p. 165, f) ou ῾Εναγίσματα
(Schol. Aristoph. Eq. 960 ; Photius and Suidas, s. v. ψωλός).
᾿Επιδικαζόμενος
(Poll. X, 137).
᾿Επιτροπή,
ou mieux ᾿Επιτροπεύς
(Antiatt. p. 69).
᾿Επίκληρος
(Poll. X, 99).
Ζωγράφος
(Athénée VI, p. 230, f, VII, p. 291, f ; Stob. Flor. cv. 5).
῾Ηρακλῆς
(Athénée X, p. 421, e).
῞Ηρως (Athénée IX, p.
371, a).
Θησαυρός
(Stob. Flor. XII, 12).
Θησεύς (Athénée VI, p.
262, a, X, p. 451, b)
Κιθαρῳδός
(Poll. X, 38, 62)
Κληρούμενοι : la
Casina de Plaute est une traduction de cette pièce (Prolog. 31).
Λημνίαι (Athénée VI, p.
307, f, 5 comp. IV, p. 168, b).
Μαινόμενος (Poll. X,
18).
Μνημάτιον (Athénée III,
p. 124, d).
Παιδερασταί (Athénée X,
p. 423, e).
Παλλακή (Etym. Mag.
p. 206, 16).
Παράσιτος (Athénée VI,
pp. 236, b, 238, f, 247, d, X, p. 422, b).
Πελιάδες (Athénée IV, p.
156, f).
Πιθραύστης, ou mieux
Τιθραύστης (Athénée XIII, p. 484, e).
Πλινθοφόρος (Antiatt.
p. 101, 4 ; et peut-être Eustath. ad Hom. p. 1479, 46).
Πολυπράγμων (Athénée VI,
p. 225, a ; Phot, s, v. ῥαγδαῖος.
Πύρρα (Ammon.
Diff. Verb.
p. 61).
Σάπφω (Athénée XI, p.
487, a, XIII, p. 599, d).
Σικελικός
(Poll. IX, 81), qui est peut-être une pièce de Philémon.
Σχεδία (Etym. Mag.
p. 683, 24, corrigée par Gaisford).
Συναποθνήσκοντες, qui
fut traduite par Plaute sous le titre de Commorientes, et imitée en
partie par Térence dans ses Adelphi.
(Terent. Prol. Adelphi 10 ; voir Meineke, Menand. et Philem. Reliq.
p. 1).
Σύντροφοι
(Harpoc. p. 55, 8).
Συνωρίς, pièce dont il
existe deux éditions (Athénée VI, p. 247, a, c, XIV, p. 657, e ; Phot. s. v.
(φίμοι; Harpocr. p. 182, 3).
Τελεσίας (Athénée XIV,
p. 640, d).
Φρέαρ
(Stob. Flor. CXVI, 32).
Φιλάδελφος
ou Φιλάδελφοι (Antiatt.
p. 80. 29, 110. 17).
Χρυσοχόος
(Phot. s. v. ὀπαία). On possède d'autres fragments, mais qu'on ne peut placer dans aucune pièce précise. Le Rudens de Plaute est une traduction d'une pièce de Diphilos (Prol. 32), mais le titre de la pièce grecque est inconnu. (Meineke, Frag. Com. Graec. I, pp. 445 - 457, IV, pp. 375 - 430).
DOURIS (Δοῦρις), de Samos,
était un descendant d'Alcibiade (Plut. Alcib. 32), et le frère de
Lyncéos. Il vécut sous le règne de Ptolémée Philadelphe. La première partie de
sa vie correspond au moment où les Athéniens envoyèrent les 2000 clérouques à
Samos, qui expulsèrent les habitants de l'île en 352 av. J.-C. Pendant son
absence de son pays d'origine, Douris, encore enfant, triompha dans une épreuve
de boxe, si bien qu'une statue lui fut érigée avec une inscription (Paus, VI,
13, § 3.). L'année de cette victoire nous est inconnue, mais elle a eu lieu
avant le retour des Samiens dans leur île, en 324. Il dut rester un certain
temps à Athènes, puisque lui et son frère Lyncéos sont mentionnés en tant que
disciples de Théophraste (Athénée IV, p. 128.).
Après son retour à
Samos, il obtint la tyrannie, mais on sait pas combien de temps dura celle-ci.
On pense qu'il a survécu à l'année 281, puisqu'un passage d'un ses ouvrages (AP
Plin. H. N. VIII, 40) prouve qu'il l'a écrit au cours de cette année
précise.
Douris est l'auteur d'un
nombre considérable d'écrits, surtout historiques, mais aucun d'eux n'est
parvenu jusqu'à nous. Tout ce que nous possédons de ses productions se compose
de fragments dispersés.
Son œuvre principale
était :
1. Une Histoire de la
Grèce ἡ τῶν ῾Ελληνικῶν ἱστορία (Diod. XV, 60), ouvrage que certains
appelaient ἱστορίαι.Cette Histoire commençait avec la mort des trois
princes, Amyntas, père de Philippe de Macédoine, Agésipolis de Sparte et Jason
de Phérae, c'est-à-dire en 370 av.J.-C., et se poursuivait au moins jusqu'en
281, embrassant une période d'environ 89 années. Le nombre de livres qu'elle
contenait n'est pas connu, mais on peut l'estimer à environ 28. Quelques auteurs
antiques l'intitulent Μακεδονικά.
On se pose la question
de savoir si c'était un ouvrage complet ou simplement une partie d'une
Histoire de plus grande envergure. Grauert (Histor. Analect. p. 217)
et Clinton maintiennent qu'il s'agit d'une œuvre distincte, tandis que Vossius
et Droysen (Gesch. d. Nachfolg. Alex. &c de P. 671.) sont persuadés que
ce Macedonica faisait partie d'un grand ouvrage intitulé ἱστορίαι
2. Περὶ ᾿Αγαθοκλέα
ἱστορίαι en plusieurs livres, dont le quatrième est cité par Suidas
3. Σαμίων ὧροι
c'est-à-dire Annales de l'Histoire de Samos, fréquemment mentionnées par
les anciens, et composées d'au moins douze livres.
4. Περὶ Εὐριπίδου καὶ
Σοφοκλέους (Athénée IV, p. 184), est le même ouvrage que le περὶ τραγῳδίας .
(Athénée XIV, p. 636).
5.
Περὶ νόμων. (Etym. M.
p. 460. 49).
6.
Περὶ ἀγώνων. (Tzetz. ad
Lycoph. 613; Photius, s. v. Σελίνου στέφανος) .
7.
Περὶ ζωγραφίας. (Diog.
Laërce I, 38, II, 19.)
8.
Περὶ τορευτικῆς (Plin.
Eleuch.
lib. 33, 34), est peut-être le même que l'ouvrage précédent.
9.
Λιβυκά. (Phot. s. v. Λαμία;
Schol. ad Aristoph. Vesp. 1030).
Douris, comme historien,
ne semble pas avoir joui d'une réputation très flatteuse auprès des Anciens.
Cicéron (ad Att. VI, 1) dit de lui plusieurs fois qu'il était "homo in
historia satis diligens", et Dionysios (de Compos. Verb. 4) prétend
qu'il est un de ces historiens qui n'accordaient aucun soin à la forme de leurs
écrits.
La véracité de ses
récits a été mise en doute par Plutarque (Péricl.
28 ; comp. Démosth. 19, Alcib. 32,
Eum. 1), mais il n'en donne pas la raison.
Il se peut que Plutarque ait été troublé en trouvant chez Douris des
informations qu'aucun autre écrivain n'avait mentionnées : d'où le doute qu'il
aurait éprouvé sur la crédibilité de ses écrits. Les fragments de Douris ont été recueillis par J. G. Hulleman, "Duridis Samii quae supersunt" Traject. ad Rhen. 1841, 8 vo. (Comp. W. A. Schmidt, de Fontib. vet. auctor. in enarrand. expedit. a Gallis in Maced. et Graec, susceptis, p. 17, &c.; Panofka, Res Samiorum, p. 98, &c.; Hulleman, l, c. pp. 1 - 66).
ÉCHÉMÉNÈS (᾿Εχεμένης), est cité par Athénée (XIII, p. 601) comme l'auteur de Κρητικά qui relate l'histoire mythique de la Crète. Vossius (de Hist. Graec. p. 436, éd. Westerm.) propose, à partir de Fulgence, (Mythol. I, 14), de lire non point Échèménès mais Euxèménès, qui parle de l'auteur de Μυθολογούμενα, dont il utilise le premier livre. Mais cette conjecture reste aléatoire.
Athénée XIII, 77
EMPÉDOCLE (᾽Εμπεδοκλῆς), d'Acragas (Agrigente), en Sicile, fleurit dans la 84e Olymp. ou 444 av. J.-C. (Diog. Laërt. viii. 74; comp. 51, 52; Simon Karsten, Empedoclis Agrigent. Carmin. Reliquiae, p. 9, &c.) Sa jeunesse se passa probablement lors du règne glorieux de Théron, de l'Ol. 73 à l'Ol. 77; et bien qu'il soit issu d'une famille antique et riche (Diog. Laërt. VIII. 51), Empédocles rejoignit avec enthousiasme la révolution -- comme son père, Méton, l'avait probablement fait avant -- lors delaquelle Thrasydaeus, le fils et le successeur de Théron, fut expulsé, et qui fut le détonnateur pour que les autres villes grecques secouent le joug de leurs monarques. (Diog. Laërt. VIII. 72.). On dit que son ardeur pour établir l'égalité politique se manisfesta par son appui magnanime pour les pauvres (ibid. 73), par sa sévérité inflexible dans la poursuite de la conduite autoritaire des aristocrates (Timaeus, ap. Diog. L. viii. 64, comp. 65, 66), et dans le refus de la souveraineté qui lui fut offerte. (Aristot. ap. Diog. viii. 63; comparez, cependant, Timaeus, ibid. 66, 76). Son éloquence brillante (Satyr, ap. Diog. XIII. 58; Timaeus, ibid. 67), ses connaissances pénétrantes de la nature et de ses containtes, et la réputation de ses merveilleux pouvoirs, qu'il avait acquis en soignant les maladies, en s'efforçant avec succès d'enlever les zones marécageuses, en évitant les épidémies et les vents désagréables (Diog. Laërt. VIII. 60, 70, 69; Plut., de Curios. Princ. p. 515, adv. Col. p. 1126; Plin. H. N. XXXVI, 27, et d'autres), répandent un éclat autour de son nom, qui incite Timée et d'autres historiens à le mentionner très fréquemment. Bien que lui-même n'y fut pour rien des noms du d'"écarteur" ou de "contrôleur des orages" (κωλυσαμένας, ἀλεξαμένας) et de magicien (γόης), qui lui furent donnés (Karsten. l. c. p. 49, &c.), ils doivent lui avoir été attribués pour ses pouvoirs miraculeux, si dans le commencement de ses Καθαρμοί il disait de lui-même -- il a pu, cependant, avoir parlé au nom d'un certain démon auxiliaire - "Je marche parmi vous en dieu immortel, n'étant plus mortel maintenant, honoré parmi tous comme il convient, couronné de bandelettes et de guirlandes de fleurs. Dès que, avec ces (adorateurs), hommes et femmes, je fais mon entrée dans les villes florissantes, des hommages me sont témoignés ; ils me suivent en foule innombrable, me demandant quelle est la voie du gain ; quelques-uns désirent des oracles, tandis que d'autres, qui ont été blessés par les douloureux aiguillons de toutes sortes de maladies, désirent entendre de moi le mot qui sauve." (Karsten, p. 142, v. 392, compare les récits de l'ostentation et de l'arrogance d'Empédocle, p. 29, &c). De la même manière il promet des remèdes contre la puissance du mal et de la vieillesse; il prétend enseigner aux hommes comment briser la véhémence des vents infatigables, et comment les rappeler encore; comment obtenir à partir de sombre nuages pluvieux une sécheresse profitable, et des fleuves alimentant les arbres à partir de la sécheresse de l'été (ibid. v. 425, &c.),-- promesses et prétentions, peut-être, indiquant sa confiance en une science infantile, qui avait seulement commencé à se développer, plutôt qu'en ses propres possibilités personnelles. Avec une égale fierté il célèbre la sagesse de l'homme -- les historiens antiques eux-mêmes n'a pas su dire s'il voulait parler de Pythagore ou de Parménide -- qui, possède des trésors mentaux et intellectuels les plus riches, et qui a facilement perçu tout dans toute la nature, quand, avec la pleine énergie de son esprit, il a essayé de le faire. (Ibid. v. 440, &c.) Cétait un temps de changement mental divers et animé, et Empédocle était renseigné ou en contact avec les médecins Acron et Pausanias (Diog. Laërt. VIII. 60, 61, 65, 69; Plut. de Is. et Os. p. 383; Plin. H. N. XXIX. 3; Suid. s. v.; comp.. Fragm. v. 54, 433, &c.), avec les Pythagoriciens, et dit-on avec Parménide et Anaxagoras aussi (Diog. Laërt. VIII. 55, 56, &c.; comp. Karsten, p. 47, &c.) et les personnes emportées par ce mouvement, croyaient que plus elles étaient proches du but moins clairement elles percevaient la manière d'y arriver, et elles considéraient qu'une puissance parfaite surnaturelle était la conséquence nécessaire d'une connaissance parfaite de celle-ci. Timée et Dicéarque ont parlé du voyage d'Empédocle dans le Péloponnèse, et de l'admiration qu'on lui a rendu (Diog. Laërt. VIII. 71, 67; Athen. xiv p. 620); d'autres ont mentionné son séjour à Athènes, et dans la colonie nouvellement fondée de Thurii, en 446 av. J.-C. (Suid. s. v. Ἄκρων; Diog. Laert. VIII. 52); mais ce sont seulement des historiens indignes de confiance qui lui font faire un voyage dans l'est jusque ches les Mages. (Plin. H. N. XXX, 1, &c.; comp. Karsten, p. 39, &c.) On raconte que sa mort fut merveilleuse, comme sa vie: une tradition rapportée par Héraclide du Pont, un auteur friand de choses merveilleuses, le représente, après avoir été enlevé de la terre, comme un être divin; d'autres ont raconté qu'il avait péri dans les flammes de l'Etna. (Diog. Laërt. viii. 67, 69, 70, 71; Hor. ad Pison. 464, &c.; comp. Karsten, p. 36, &c.) Mais il est certifié par l'autorité d'Aristote, qu'il est mort à l'âge de soixante ans, et les récits des auteurs tardifs, qui prolongent sa vie plus loin, ne peuvent s'opposer à un tel témoignage. (Apollon. ap. Diog. Laërt. VIII. 52, comp.. 74, 73.). Parmi les disciples d'Empèdocle aucun n'est mentionné sauf Gorgias, le sophiste et rhéteur, dont le rapport avec notre philosophe semble avoir été fait en allusion par Platon. (Diog. Laërt. VIII. 58; Karsten, p. 56, &c.). Parmi les oeuvres attribuées à Empédocle, et qui étaient tous des compositions métriques (voyez la liste dans Karsten, p. 62, &c.), nous pouvons nous former une opinion seulement sur ses Καθαρμοί et sa poésie didactique sur la Nature et sur le dernier travail seulement à partir des fragments considérables encore existants. Il consiste en 2000 vers en hexamètres, et était adressé au Pausanias mentionné ci-dessus, -- sa division en trois livres a été probablement faite par des grammairiens tardifs. (Diog. Laert. VIII. 77; Karsten, p. 70, &c.)
Les
Καθαρμοί
un poème qui, dit-on, était composé de 3000 vers, semble avoir recommandé en particulier une bonne conduite morale comme
moyen d'éviter les épidémies et d'autres maux. (Voyez les fragments dans Karsten, p. 144, vers. 403, &c.;
comp. Aristot. Eth. Nic. VII. 5; Eudem. VI. 3.) Empèdocle conaissait
certainement les poésies didactiques de Xénophane et de Parménide ( Hermipp. et
Theophrast. ap. Diog. Laërt. VIII. 55,56) -- on peut retrouver des allusions
à ce dernier dans les fragments, -- mais il semble les avoir surpassés dans la
vivacité et la richesse de son style, et dans la clarté de ses descriptions et
son élocution; de sorte qu'Aristote, bien que, d'une part, il reconnaisse seulement le mètre comme point de comparaison entre les poésies
d'Empédocle et les épopées d'Homère, pourtant, d'autre part, il considérait
Empédocle comme homérique et possédant une éloquence puissante. (Poet 1,
ap. Diog. Laërt. VIII, 57.) Lucrèce, le plus grand de tous les poètes didactiques, parle de lui avec enthousiasme, et le
prend évidemment comme modèle. (Voir particulièrement Lucret. I. 727 &c.) Nous sommes
redevables du premier recueil complet des fragments d'Empédocle, et d'un
recueil soigneux des témoignages des anciens au sujet de ses doctrines, à W. Sturz
(Empedocles Agrigentinus, Lipsiae, 1805), et récemment Simon Karsten
s'est distingué considérablement pour ce qu'il a fait sur la critique et l'explication du texte,
ainsi que pour la lumière qu'il a jetée sur des doctrines séparées. ( Philosophorum
Graecorum veterum reliquiae, vol. ii., contenant les Empedoclis Agrigentini Carmin. Reliquiae, Amstelodami, 1838.) Les substances originelles et immuables sont nommées par Empédocle les racines des choses (τέσσαρα τῶν πάντων ῥίζωματα, Fragm. vers. 55, &c., 74, &c.); et c'est lui qui a établi pour la première fois le nombre de quatre éléments, qui a été ensuite reconnu pendant de nombreux siècles, et qui avant Empédocle avaient été trouvés un par un, en partie en tant que substances fondamentales, et en partie comme étapes de transition des choses naissantes. (Aristot. Metaphys. I. 4, 7, de Generat. et Corr. II. 1; comp.. Ch. A. Brandis, Handbuch d. Gesch. der Griech Röm. Philos. I. p. 195, &c.) Les noms mythiques de Zeus, Hera, Nestis, et Aidoneus, alternent avec les termes communs du feu, de l'air, de l'eau, et de la terre; et il est de peu d'importance pour la compréhension précise de sa théorie, si Hera est cénsé signifier l'air et Aidoneus la terre, ou Aidoneus l'air et Hera la terre, bien que le premier soit plus probable que le dernier. (Fragm. 55, &c., 74, &c.; comp. Brandis, l. c. p. 198.) Comme, cependant, les substances élémentaires étaient simples, éternelles, et immuables (Karsten, p. 336, &c.), et comme le changement ou l'altération étaient simplement la conséquence de leur mélange et de leur séparation, il était également nécessaire de les concevoir comme immobiles, et de supposer par conséquent l'existence de puissances mobiles -- la condition nécessaire du mélange et de la séparation -- comme distinctes des substances, et également originelles et éternelles. Mais de cette manière les explications dynamiques que les physiologistes anciens, et particulièrement Héraclite, avaient données de la nature, furent changées en explications mécaniques. C'est pourquoi ici encore pour éviter la supposition d'une naissance véritable, Empédocle a supposé deux directions opposées de la puissance mobile, l'attraction et la répulsion, l'union et la séparation, c.-à-d., l'amour et la haine (Νεῖκος, Δῆρις, Κότος - Φιλίη, Φιλότης, Ἁρμονίη, Στρογή), en tant qu'également originels et élémentaires (Fragm. 88, &c., 138, &c., 167, &c.; Aristot. Metaphys. I. 4; Karsten, p. 346, &c.); considérant qu'avec Héraclite il y avait seulement différentes manifestations d'un et même pouvoir fondamental. Mais faut-il supposer que ces deux pouvoirs étaient au commencement également actifs ? et que c'est l'état de mélange, c-a-d. le monde et ses phénomènes, l' original, ou est-ce qu'il a été précédé par un état dans lequel les substances élémentaires pures et les deux puissances mobiles ont coexisté en état de repos et d'inertie? Empédocle a décidé en faveur de la dernière supposition (Fragm. vers. 88, &c., 59, &c.; comp. Plat. Soph. p. 242; Aristot. de Coel. I. 10, Phys. Auscult. I. 4, VIII. 1), qui était conforme aux légendes et aux traditions antiques. Il l'a probablement fait pour garder encore plus distinctement éloignées les existences et les choses qui naissent; et il a conçu la coexistence initiale des substances élémentaires pures et des deux pouvoirs sous forme de sphère (σφαῖρος; comp. Karsten, p. 183, &c.), qui devait indiquer son indépendance parfite et son auto-suffisance. Comme, cependant, ces substances élémentaires devaient exister ensemble dans leur pureté, sans mélange et séparation, il était nécessaire de supposer que la puissance d'union de l'amour predominait dans la sphère (Aristot. Metaphys. B. I. 4, Λ. 21, de Generat. et Corr. I. 1), et que la puissance de séparation de la haine étaient dans un état d'activité limitée, ou, comme Empédocle le dit, gardait les extrémités de la sphère. (Fragm. vers. 58, comp. 167, &c.) Quand la haine destructive entre en activité, le lien qui maintient les substances élémentaires pures ensemble dans la sphère se dissout (vers. 66, &c.); ils se séparent en partie pour s' unir de nouveau par la puissance de l'amour: et c'est l'origine de notre monde des phénomènes. Mais pour que les substances élémentaires ne puissent pas être complètement absorbées par ce monde et perdre leur pureté, Empédocle a supposé un changement périodique de la sphère et de la formation du monde (Fragm. vers. 88, &c., 167, &c.); mais peut-être aussi, comme les loniens plus tôt, une continuation perpétuelle des substances fondamentales pures, auxquelles les régions du monde, qui sont fatiguées du changement, retournent et préparent la formation de la sphère pour la période suivante du monde. (H. Hitter in Wolfs Analect. II. p. 445, &c., Gesch. der Philos. I. p. 555, &c.; mais comp. Zellef, l. c. p. 191, &c.) La sphère étant la personnification de l'existence pure était également la personnification ou la représentation de dieu, concevant dieu comme collectivité, ou principalement comme pouvoir d'union de l'amour. ( Fragm.. vers. 70; comp. Aristot. de Generat. et Corr. II. 6, Metaphys. B. 4, de Anim. I. 5.) Mais comme l'existence ne doit pas être confinée à la sphère, mais doit plutôt être à la base de l'ensemble du monde visible, ainsi dieu doit également être en activité en lui; Mais Empédocle pouvait peu déterminer le comment de cette activité divine dans sa distinction et son rapport avec l'activité des puissances mobiles: Aussi, comme les Eléates (Xenophan. Fragm. 1, 2, 3, 5, 6, ed. Karsten), il a essayé d'épurer et de libérer la notion du déité: "il n'a pas de pieds, pas de genoux agiles, pas de parties velues ; il est seulement un esprit sacré et ineffable, dont les pensées rapides traversent le monde entier comme des éclairs," est l'expression sublime d'Empédocle. ( Fragm.. vers. 359, &c., comp. 317.) Cependant, il parle de la puissance éternelle de la nécessité comme décret antique des dieux, et il n'est pas clair si on doit comprendre la succession nécessaire de la cause et de l'effet, ou une prédestination sans conditions, ou, pour terminer, si Empédocle n'a pas plutôt laissé la notion de Nécessité et sa relation à dieu dans cette obscurité mystérieuse dans laquelle nous la trouvons dans les travaux de la plupart des philosophes antiques. Nous percevons le monde des phénomènes ou des changements par le moyen de nos sens, mais non sa cause éternelle; et bien qu'Empédocle ait établi la perception des sens et la pensée à une et même cause, ses six êtres originaux (Aristot. De Anim. III. 3, Metaphys. I. 57; Fragm. 321, &c, 315, &c., 313, 318, &c.), il distingue encore clairement le dernier comme l' état le plus élevé de développement de l'ancien; il se plaint de la faible étendue de notre connaissance de notre corps (Fragm. 32, &c.), et nous conseille nous de ne pas faire confiance à nos yeux ni à nos oreilles, ni à aucune autre partie de notre corps, mais de voir en pensée de quelle sorte chaque chose est par elle-même (Fragm. 49, &c., comp.. 108, 356, &c.) mais il attribue la connaissance rationnele à dieu seul. (Fragm. 32, &c., 41, &c., 354, 362, &c.) Mais nous ne sommes à même de supposer qu'Empédocle, comme les Eléates, considérait ce qui est perceptible par les sens, c.-à-d. le monde et ses phénomènes, comme un simple fantôme, et l'unité de la sphère divine, c-a-d., le monde de l'amour, qui est atteint seulement par la pensée, comme l'existence unique. (H. Hitter in Wolf's Analect. I. p. 423, &c., Gesch. der Philos. I. p. 541, &c.; Brandis, dans le Rheinisch. Museum, III. p. 124; comp. Zeller, l. c. p. 184, &c.) D'autres investigations au sujet de la dérivation d'Empédocle des différents genres de perception sensuelle et d'influence mutuelle des choses sur une une autre en général, de la coïncidence des effluves et des pores correspondants, comme l'examen des fragments de ses doctrines cosmologiques et physiologiques, doivent être laissées à une histoire de la philosophie grecque. [ Cn. A. B. ]
Athénée, XII, 2
ÉPHIPPOS
Ci-dessous, les titres
connus de ses pièces :
Aρτεμις, Bούόιρτς,
Γηρνόνης,
Ἐφηβόι,
Kίρκη, Kνδων, Nαναγός,
Ὀβελιαφόροι,
῞Oμοιοι, Πελταοτής, Σαπφώ, Φιλνρα.
Une épigramme
qu'Eusthate attribue à Éphippos (ad Iliad. XI, 697, p. 879, 38) n'est pas
de lui mais d'un autre auteur (Comp. Athénée X, p. 442, d).
Nous possédons également les fragments d'une pièce inconnue d'Éphippos (Meineke, Fragm. Com. Graec. vol. I, pp. 351-354, III, pp. 322-340 ; Fabric. Bibl. Graec. vol. II, pp. 297, 298, 440).
Ἔφιππος, Ἀθηναῖος,
κωμικὸς τῆς μέσης κωμῳδίας. (SUIDAS)
Κλέαρχος,
Σολεύς: ἔγραψε διάφορα. (SUIDAS)
ÉPHORE (῎Εφορος ὁ συγγραφεὺς). De Cumes, célèbre historien grec, était, selon Suidas, à qui nous devons notre information sur sa vie, un fils de Demophilus ou d'Antiochus; mais comme Plutarque (Ei ap. Delph. p. 389, a.) mentionne seulement le premier nom, et comme le fils d'Éphore s'appelait Demophilus (Athen. vi. p. 232), on a cru que le père d'Éphore s'appelait Demophilus. Éphore était contemporain de Théopompe, et vécut aux environs de 408 av. J.-C., une date que Marx, un de ses éditeurs, confond étrangement avec la date de la naissance d'Éphore. Éphore doit avoir vécu l'accession d'Alexandre le Grand, Clément d'Alexandrie (Strom. I. p. 403) déclare qu'Éphore compte 735 ans du retour des Héraclides jusqu'à 333 av. J.-C, ou l'année où Alexandre est allé en Asie. La plus belle période de sa vie doit donc s'être passée sous le règne de Philippe. Éphore était une disciple d'Isocrate pour la rhétorique, au moment où ce rhéteur avait ouvert son école dans l'île de Chios; mais n'étant pas fort doué de nature, comme la plupart de ses compatriotes, il se trouva incapable d'entrer dans la vie active quand il rentra chez lui, et son père l'envoya donc étudier une seconde fois. (Plut. Vit. X Orat. p. 839, a.) Pour ne pas décevoir son père de nouveau, Éphore se consacra alors avec zèle à l'étude de l'éloquence, et ses efforts furent couronnés de succès : Théopompe et lui furent les plus remarquables diciples d'Isocrate (Menand. Διαιρές. ἀποδεικτ. p. 626, ed. Aldus), et pour Sénèque (de Tranq. Anim. 6) il se peut qu'Éphore ait commencé une carrière d'orateur public. Isocrate, cependant, l'en dissuada, parce qu'l savait bien que l'éloquence n'était pas le champ où Ephorus récolterait des lauriers, et il lui recommanda instamment de se consacrer à l'étude et à la composition de l'histoire. Comme Éphore était d'une tempérament plus taciturne et plus contemplatif que Théopompe, Isocrate conseilla au premier d'écrire l'histoire des débuts de la Grèce, et au second de prendre les périodes postérieures et plus turbulentes de l'histoire. (Suidas; Cic. de Orat. III. 9; Phot. Bibl. Cod. 176, 260.) Plutarque (de Stoic. Repugn. 10) raconte qu'Éphore était parmi ceux qui furent accusés de la conspiration contre la vie du roi Alexandre, mais qu'il réfuta avec succès l'accusation quand il fut appelé devant le roi. Ce qui précède est tout ce qu'on connaît de la vie d'Éphore. Les plus célèbres de toutes ses oeuvres dont aucune n'est arrivé jusqu'à nous, étaient -- 1. Une Histoire (Ἱστορίαι) en trente livres. Il commence par le retour des Héraclides, ou, selon Suidas, par la période de Troie, et termine l'histoire au siège de Perinthus en. 341 av. J.-C. Il a raconté l'histoire des barbares aussi bien que de celle des Grecs, et ce fut ainsi la première tentative pour écrire une histoire universelle qui ait jamais eut lieu en Grèce. Il a embrassé une période de 750 ans, et chacun des trente livres contenait une partie condensée de l'histoire, qui formait un tout complet par elle-même. Chacun également contenait une préface spéciale et pouvait porter un titre séparé, qu'Éphore lui-même ou quelque grammairien postérieur semble réellement avoir donné à chaque livre, parce que nous savons que le quatrième livre s'appelait Εὐρώπη. (Diod. IV. 1, V. 1, XVI 14, 26; Polyb. V. 33, IV. 3; Strab. VII. p. 302; Clem. Alex. Strom. I. p. 403.) Éphore lui-même est mort sans avoir pu terminer ses travaux, et ils ont été achevés par son fils Demophilus. Diyllus a commencé son histoire à l'endroit où l'oeuvre d'Ephore se terminait. Comme cette oeuvre est malheureusement perdue, et que nous en possédons seulement des fragments isolés, il n'est pas possible dans tous les cas de déterminer le contenu exact de chaque livre; mais les deux recenseurs et rédacteurs des fragments d'Éphore l'ont fait, dans la mesure du possible. Parmi les autres oeuvres d'Éphore on peut mentionner -- 2. Περὶ εὐρημάτων ou sur des inventions, en deux livres. (Suidas; Athen. IV. p. 182, VIII. p. 352, XIV p. 637; Strab. xiii p. 622.) - 3. Σύνταγμα ἐπιχώριον. (Plut. De Vit. et Poes. Homer. 2.) ce travail, cependant, semble n'avoir été rien d'autre qu'un chapitre du cinquième livre des Ἱστορίαι. - 4. Περὶ λέξεως. (Theon, Progymn. 2, 22; comp. Cic. Orat. 57.) Cette oeuvre aussi, comme quelques autres qui sont mentionnées en tant qu'oeuvres séparées, n'est peut-être qu'une partie de l'histoire. Suidas mentionne encore d'autres oeuvres, telles que le Περὶ ἀγαθῶν καὶ κακῶν et Παραδόξων τῶν ἑκασταχοῦ βιβλία dont on ne connaît rien, et il n'est pas impossible que c'étaient des excerpta ou résumés de certaines parties de l'histoire, qui ont été faits par des compilateurs tardifs et édités sous son nom. Quant au caractère d'Éphore en tant qu'historien, nous avons une preuve suffisante que, en accord avec la simplicité et la sincérité de son caractère, il souhaitait rendre un compte fidèle des événements qu'il rapportait. Il montrait son bon sens en n'essayant pas d'écrire une histoire de la période précédant le retour des Héraclides; mais l'histoire de la période suivante est encore considérablement remplie de fables et de traditions mythiques; et on doit reconnaître que ses tentatives pour reconstituer une histoire véritable en laissant tomber les traditions qu'il considérait comme mythiques ou fabuleuses, furent la plupart du temps des échecs, et parfois aussi absurdes et puériles. Il exerça une sorte de critique qui est tout sauf celle d'un vrai historien (Strab. XII. p. 550), et parfois il força ses sources pour arranger ses propres vues. Dans les premières parties de son Histoire il semble avoir préféré les logographes aux poètes épiques, bien que ces dernières n'aient pas non plus été négligés. Même les parties postérieures de son histoire, où Éphore avait des guides tels qu'Hérodote, Thucydide et Xénophon, contiennent de telles contradictions avec grands prédécesseurs, et sur les points où on doit les croire, qu'Éphore, finalement, ne peut être considérées comme un guide solide et sûr dans l'étude de l'histoire. Le critique le plus sévère d'Éphore fut Timée, qui ne négligea jamais une occasion de préciser ses inexactitudes; plusieurs auteurs ont également écrit les livres distincts contre Éphore, tel qu'Alexinus, le disciple d'Eubulides (Diog. Laert. II. 106,110), et Straton le Péripatéticien. (Diog. Laërt. v. 59.) Porphyre (ap. Euseb. Praep. Evang. X. 2) accusa Éphore de plagiats continuels; mais cette accusation est assurément fort exagérée, parce que non seulement nous ne trouvons aucune trace de plagiat dans les fragments existants, mais nous voyons fréquemment Éphore contester les récits de ses prédécesseurs. (Joseph, c. Apion. I. 3.) Polybe (XII. 25) le félicite pour sa connaissance de la guerre maritime, mais ajoute qu'il ignotait absolument tout de la façon de faire la guerre sur terre; Strabon (VIII. p. 332) reconnaît ses mérites, en disant qu'il a séparé les parties historiques des parties géographiques dans son oeuvre; et, dans les parties géopgraphiques, il ne s'est pas confiné à uniquement des listes de noms, mais il a présenté des enquêtes sur l'origine des nations, de leurs constitutions et de leurs moeurs, et plusieurs des fragments géographiques qui nous sont parvenus contiennent de belles descriptions pleines de vie. (Polyb. IX. 1; Strab. IX. p. 400, &c., X. pp 465.479, &c.) En ce qui concerne le style d'Éphore , il est comme on l'attend d'un disciple d'Isocrate: il est clair, limpide, et minutieusement raffiné, mais en même temps diffus et manquant de puissance et d'énergie : c'est pourquoi Éphore n'est nullement égal à son maître. (Polyb. XII. 28; Dionys. de Comp. Verb. 26; Demetr. Περί ἑρμην. § 68.; Dion Chrysost. Orat. XVIII. p. 256, ed. Morelle; Plut. Pericl. 28; Philostr. Vit. Soph. I. 17; Cic. Orat. 51; Phot. Bibl. Cod. 176.) Les fragments des oeuvres d'Éphore, dont le nombre pourrait être probablement beaucoup plus élevé si Diodore avait toujours mentionné ses sources, ont été rassemblés la première fois par Meier Marx, Carlsruhe, 1815, 8vo., qui après publia quelques additions dans les Miscellan. Crit. de Friedemann et de Seebode, II. 4, p. 754, &c. Ils sont contenus également dans Fragm. Historicor. Graec. de C. et Th. Müller, pp 234 -- 277, Paris, 1841, 8vo. Les deux éditeurs ont mis en tête à leurs éditions des dissertations critiques sur la vie et les oeuvres d'Éphore . .Ἔφορος Κυμαῖος καὶ Θεόπομπος Δαμασιστράτου, Χῖος, ἄμφω Ἰσοκράτους μαθηταί, ἀπ' ἐναντίων τό τε ἦθος καὶ τοὺς λόγους ὁρμώμενοι. ὁ μὲν γὰρ Ἔφορος ἦν τὸ ἦθος ἁπλοῦς, τὴν δὲ ἑρμηνείαν τῆς ἱστορίας ὕπτιος καὶ νωθρὸς καὶ μηδεμίαν ἔχων ἐπίτασιν: ὁ δὲ Θεόπομπος τὸ ἦθος πικρὸς καὶ κακοήθης, τῇ δὲ φράσει πολὺς καὶ συνεχὴς καὶ φορᾶς μεστός, φιλαλήθης ἐν οἷς ἔγραψεν. ὁ γοῦν Ἰσοκράτης τὸν μὲν ἔφη χαλινοῦ δεῖσθαι, τὸν δὲ Ἔφορον κέντρου. φυγὰς δὲ γενόμενος ὁ Θεόπομπος ἱκέτης ἐγένετο τῆς Ἐφεσίας Ἀρτέμιδος, ἐπέστελλέ τε πολλὰ κατὰ Χίων Ἀλεξάνδρῳ, καὶ μέντοι καὶ αὐτὸν Ἀλέξανδρον ἐγκωμιάσας πολλά. λέγεται δὲ καὶ ψόγον αὐτοῦ γεγραφέναι, ὃς οὐ φέρεται. (SUIDAS)
ÉPICRATÈS Ἐπικράτης, κωμικός. τῶν δραμάτων αὐτοῦ Ἔμπορος καὶ Ἀντιλαί̈ς. (SUIDAS)
ERGIAS (᾿Ερξίας - ᾿Εργίας) de Rhodes, aurait été l'auteur d'un livre consacré à son île natale (Athénée VIII, p. 360). Gesner et quelques autres partagent l'opinion selon laquelle Ergias serait le même personnage qu'Erxias, l'auteur de Κολοφωνιακά (Athénée XIII, p. 561.). Mais on ne sait pas lequel des deux noms, Ergias or Erxias, est le plus correct.
Athénée XIII, 12
ERASISTRATE (Ἐρασίστρατος) est l’un des médecins et anatomistes les plus réputés de l’antiquité. On suppose généralement qu’il est né à Iules dans l’île de Céos (Suidas, s.v. Έρασίστρ. ; Strab. x.5, p.389, ed. Tauchn.) bien q’Etienne le Byzantin ( s.v. Κως ) le dise natif de Cos, Galien de Chios (Introd. c, 4, vol. xiv. p. 683), et l’empereur Julien de Samos. (Misopog. p.347). Pline dit qu’il était le petit-fils d’Aristote par sa fille Pythias (H.N. xxix. 3), ce qui n’est confirmé par aucun autre auteur ancien ; et selon Suidas, il était le fils de Crétoxena, la sœur du médecin Médius, et Cléombrotus ; de la façon dont c’est exprimé, il n’est pas tout à fait clair si Cléombrotus était son père ou son oncle. Il était l’élève de Chrysippe de Cnidos (Diog. Laërt. vii. 7. § 10, p.186 ; Pline H.N. xxix. 3 ; Galien, de Ven. Sect. adv. Erasistr. c. 7, vol. xi. p. 171), Metrodore (Sext. Empir. c. Mathem. i. 12, p. 271, ed. Fabric.) et apparemment Théophraste. (Galien, de Sang. in Arter. c. 7, vol. iv. p.729.) Il a vécu quelque temps à la cour de Séleucos Nikatôr, roi de Syrie, où il s’est acquis une grande réputation en découvrant la maladie d’Antiochos, le fils aîné du roi, probablement en 294 av. J.-C. Séleucos, déjà âgé, avait épousé sur le tard Stratonice, la fille jeune et belle de Démétrios Poliorcète, qui lui avait déjà donné un enfant. (Plut. Demetr. c. 38 ; Appian, De Rebus Syr. c. 59.) Antiochos était tombé éperdument amoureux de sa belle-mère, mais il n’a pas dévoilé cette passion, choisissant plutôt de se morfondre en silence. Les médecins furent tout à fait incapables de découvrir la cause et la nature de sa maladie, et Erasistrate lui-même était perplexe au début, jusqu’à ce que, ne trouvant rien qui cloche dans son corps, il commença à suspecter que ce devait être son esprit qui souffrait, et qu’il était peut-être amoureux. Cette supposition s’est avérée juste lorsqu’il a observé que sa peau devenait plus chaude, sa couleur s’accentuait, son pouls s’accélérait chaque fois que Stratonice s’approchait de lui, alors qu’aucun de ces symptômes n’apparaissait en d’autres occasions. Il informa donc Séleucos que la maladie de son fils était incurable, car il était amoureux et il était impossible que sa passion soit satisfaite. Le roi s’étonna de la difficulté, et demanda qui était la dame. « Ma femme » répondit Erasistrate ; sur quoi Séleucos tenta de le persuader de la céder à son fils. Le médecin lui demanda s’il en ferait de même si s’était de sa femme que son fils était amoureux. Le roi protesta qu’il le ferait avec plaisir ; sur quoi Erasistrate lui dit que c’était bien en fait sa propre femme qui inspirait sa passion, et qu’il serait plutôt mort que de dévoiler son secret. Séleucos tint parole, et non seulement renonça à Stratonice, mais abdiqua de plusieurs provinces de son empire en faveur de son fils. Cette histoire célèbre est racontée avec plus ou moins de variantes par beaucoup d’auteurs anciens, (Appian, De Rebus Syr. c.59-61 ; Galien, de Praenot. ad Epig. c.6 ; vol. xiv. p.630 ; Julien, Misopog. p. 347, ed. Spanheim ; Lucien, de Syria Dea, §§ 17, 18 ; Plin. H.N. xxix. 3 ; Plut. Demetr. c.38 ; Suidas, s.v. Έρασίστρ. ; JO. Tzetz. Chil. vii. Hist. 118 ; Valer. Max. v. 7) et une anecdote similaire a été rapportée à propos d’Hippocrate (Soranus Vita Hippocr. in Hippocr. Opera, vol. iii. p.852), Galien (de Praenot. ad Epig. c.6 ; vol. xiv. p.630), Avicenne (voir Biogr. Dict. du Usef. Knowl. Soc.), et (si les noms ne sont pas fictifs), Panacius (Aristaen. Epist. i. 13.) et Acestinus. (Heliod. Aethiop. iv. 7. p. 171). Si c’est l’anecdote à laquelle Pline fait référence (l.c.), comme c’est sans doute le cas, il est dit qu’Erasistrate avait reçu cent talents pour avoir permis au prince de recouvrer la santé, ce qui ferait (à supposer qu’il s’agisse de l’étalon attique, donc égal à 243 £. et 15s.) une somme qui se montait à 24.375 £. – comptant parmi les honoraires médicaux les plus élevés jamais attestés. On connaît très peu d’autres choses de l’histoire personnelle d’Erasistrate : il a vécu quelque temps à Alexandrie, qui était en train de devenir une école de médecine réputée à cette époque, et abandonna sa pratique à un âge avancé, afin de poursuivre ses études anatomiques sans être interrompu. (Galien, de Hippocr. et Plat. Decr. vii. 3, vol. v. p.602.) Il poursuivit ses expériences et ses recherches avec grand succès dans cette branche de la science médicale, et avec une telle ardeur qu’il est dit avoir disséqué des criminels vivants. (Cels. de Medic. i. praef. p. 6.) Il semble qu’il soit mort en Asie Mineure, Suidas mentionnant qu’il est enterré près du mont Mycale en Ionie. La date exacte de sa mort n’est pas connue, mais il a probablement vécu jusqu’à un âge très avancé, car, selon Eusèbe, il était en vie en 258 av. J.-C., environ quarante ans après le mariage d’Antiochos et Stratonice. Il avait de nombreux élèves et émules, et une école de médecine portant son nom continua d’exister à Smyrne en Ionie presque jusqu’à l’époque de Strabon, approximativement au début de l’ère chrétienne. (Strab. xii. 8, sub fin.) Ci-après, les noms des médecins les plus réputés qui ont appartenu à la secte qu’il a créée : Apoémante (Galien, de Ven. Sect. adv. Erasistr. c. 2, vol. xi. p. 151) Appolonios Memphites, Appolophane (Cael. Aurel. de Morb. Acut. ii. 33, p.150) Artémidoros, Charidémos, Chrysippe, Héraclide, Hermogène, Hicesios, Martialis, Ménodore, Ptolémée, Straton, Xénophon. Il a écrit plusieurs ouvrages d’anatomie, de médecine pratique, et de pharmacie dont il ne subsiste que les titres, ainsi qu’un grand nombre de courts fragments préservés par Galien, Caelius Aurelianus, et d’autres auteurs anciens : ils suffisent toutefois pour nous faire une idée à peu près correcte de ses opinions, tant comme médecin que comme anatomiste. C’est à ce dernier titre qu’il est le plus réputé, et il se peut qu’aucun autre médecin de l’antiquité n’en ait fait autant pour promouvoir cette branche de la science médicale. Il semble avoir été très près de découvrir la circulation du sang, car, dans un passage préservé par Galien (de Usu. Part. vi. 12, vol. iii. p. 465) il s’exprime en ces termes : « La veine[1] émerge de l’endroit où les artères qui sont réparties dans le corps entier trouvent leur origine, et pénètre le ventricule sanguin [ou droit] [du cœur] ; et l’artère [ou veine pulmonaire] émerge de l’endroit où les veines ont leur origine , et pénètre dans le ventricule respiratoire[2] [ou gauche] du cœur. » la description n’est pas très claire, mais elle semble montrer qu’il supposait que les systèmes artériels et veineux étaient plus intimement reliés qu’on ne le croyait généralement ; ce qui est confirmé par un autre passage dans lequel il est dit qu’il se différenciait des autres anatomistes anciens, qui supposaient que les veines partaient du foie, et les artères du cœur, et d’avoir soutenu que le cœur était l’origine des veines comme des artères. (Galien, de Hippocr. et Plat. Decr. vi. 6, vol. v. p.552.) Avec ces idées, il ne pouvait que penser que les artères contenaient de l’air et non du sang, ce qui l’a empêché d’anticiper la célèbre découverte de Harvey. On dit habituellement que les valves tricuspides du cœur doivent leur nom à Erasistrate ; mais il semble que ce soit une erreur, car ce n’est pas à lui que Galien l’attribue mais à un de ses successeurs. (De Hippocr. et Plat. Decr. vi. 6, vol. v. p.548.) Il semble avoir porté une attention particulière à l’anatomie du cerveau, et dans un des passages de ses travaux conservés par Galien (ibid. vii. 3, vol. v. p. 603) il parle comme s’il avait lui-même disséqué un cerveau humain. Galien dit (ibid. p. 602) qu’avant qu’Erasistrate n’ait examiné de plus près l’origine des nerfs, il imaginait qu’ils naissaient de la dure mère et non de la substance du cerveau ; et ce n’est qu’à une période plus tardive de sa vie qu’il a pu se satisfaire par l’inspection effective que tel n’était pas le cas. Selon Rufus Ephesius, il divisait les nerfs en : ceux qui servent à la sensation et ceux qui servent au mouvement, dont il considérait les premiers comme naissant de la membrane du cerveau, et les derniers de la substance du cerveau elle-même et du cervelet. (De Appell. Part. &c. p.65.) C’est un remarquable exemple d’aveuglement et de présomption à la fois, que de voir ce physiologiste de pointe s’aventurer à affirmer que la rate (Galien, de Atra Bile, c.7. vol. v. p.131) la bile ( id. de Facult. Natur. ii. 2, vol. ii. p. 78) et plusieurs autres parties du corps ( id. Comment. in Hippocr. « De Alim. » iii. 14, vol. xv. p. 308 ) n’étaient d’aucune utilité aux animaux. Dans la controverse qui se poursuivait parmi les anciens sur le fait que des liquides lorsqu’ils étaient bus passaient dans la trachée et les poumons, ou bien par l’œsophage dans l’estomac, Erasistrate soutenait ce dernier point de vue. (Plut. Sympos. vii.1. ; Gell. xvii. 11, Macrob. Saturn. vii. 15.) On suppose aussi qu’il a été la première personne à ajouter au mot αρτηρία, qui désignait jusque là le canal allant de la bouche aux poumons l’épithète τραχεία, pour le distinguer des artères, et être ainsi à l’origine du nom moderne de trachée. Il attribuait la sensation de faim à la vacuité de l’estomac, et disait que les Scythes avaient pour habitude de se serrer étroitement une ceinture autour de la taille, pour pouvoir se passer de nourriture plus longtemps sans souffrir du désagrément. (Gell. xvi. 3.) Le πνεῦμα, ou substance spirituelle, jouait un rôle très important, tant dans son système de physiologie que de pathologie : il supposait qu’il entrait dans les poumons par la trachée, et de là passait par les veines pulmonaires dans le cœur, et de là pour être diffusé dans tout le corps par les artères. (Galien, de Differ. Puls. iv. 2. vol. viii. p. 703, et alibi) ; que l’utilité de la respiration est de remplir les artères d’air (id. de Usu. Respir. c. 1. vol. iv. p. 471) ; et que la pulsation des artères était provoquée par les mouvements du pneuma. Il expliquait les maladies de la même manière, et supposait que tant que le pneuma continuait à remplir les artères et que le sang restait confiné aux veines, l’individu était en bonne santé ; mais lorsque pour une raison ou une autre, le sang était poussé dans les artères, alors l’inflammation et la fièvre en résultaient. (Galen, de Venae Sect. adv. Erassistr. c. 2. vol. xi. p. 153, &c.; Plut. de Philos. Plac. v. 29.) A propos de ses modalités de soins, la particularité la plus remarquable était son aversion pour la saignée et les remèdes purgatifs : il semble s’être fié principalement aux régimes et diètes, bains, exercices, frictions, et les plus simples représentants du règne végétal. En chirurgie, il était célèbre pour l’invention d’un cathéter qui portait son nom, et qui a la forme d’un S romain. (Galien, Introd. c ;13. vol. xiv. p.751.) On peut trouver d’autres informations sur ses opinions médicales et anatomiques chez Le Clerc, Hist. de la Méd. ; Haller, Biblioth. Anat. et Biblioth. Medic. Pract. ; Sprengel, Hist. de la Méd. ; et dans aussi dans les travaux suivants, que l’auteur n’a jamais vus : Jo. Frid. Henr. Hieronymi Dissert. Inaug. exhibens Erasistrati Erasistrateorumque Historiam, Jen. 1790, 8vo. ; F.H. Schwartz, Hierophilus und Erasistratus, eine historische Parallele, Inaug. Abhandl. Würzburg, 1826, 8 vo. ; Jerem. Rud. Lichtenstadt, Erasistratus als Vorgänger von Broussais, in Hecker Annal. der Heilkunde, 1830, xvii. 153.
2. Erasistratus de Sicyon doit avoir vécu au premier siècle de notre ère ou avant, car il est mentionné par Asclépiade Pharmacion (apud. Galien de Compos. Medicam. sec. Locos, x.3, vol ; xiii. p.356). [W.A.G.] [traduction française de Caroline CARRAT.] [1] Il parle de l’artère pulmonaire, qui a été nommée Φλέψ ἀρτηριώδης par Hérophile. Voir Ruf. Ephes. de Appell. Part. Corp. Hum. p.42. [2] NdT : « pneumatique »
ESCHINE (Αἰσχίνης ὁ Σωκρατικός), était un
philosophe et un rhétoricien athénien, fils d'un marchand de saucisses, qui
portait le nom de Lysanias, d'après nos sources (Diog. Laërce II, 60 ; Suidas,
s. v. Αἰσχίνης). Bien que certains eussent trouvé la chose indigne, il aurait
été disciple de Socrate. S'il faut suivre Laërce, il fut l'intime de ce grand
maître qui disait que "ce fils de marchand de saucisses savait le respecter." Le
même auteur a rapporté une tradition selon laquelle ce serait Eschine et non
Criton qui se serait offert d'aider Socrate à s'évader de prison.
Athénée XIII, 93
ESCHYLE D'ALEXANDRIE (Αίσχύλος ᾿Αλεξανδρεὺς), poète épique, semble avoir vécu à la fin du second siècle avant notre ère. Athénée dit de lui qu'il était un homme fort bien informé. Un de ses poèmes portait le titre, d'Amphitryon et un autre de Messeniaca. Un fragment du premier est conservé par Athénée (XIII, p. 599). D'après Zénobius (V, 85), il avait également écrit un livre sur les proverbes (Περί Παροιμιῶν ; comp. Schneidewin, Praefat. Paroemiogr. p. XI).
Athénée XIII, 72
EUBOULOS
(Εὔβουλός), athénien de naissance, fils d'Euphranor du dème de Cettian, était un
poète comique réputé de la Comédie moyenne ; il était en pleine activité, selon
Suidas (s. v.), durant la cent unième Olympiade, vers376/5. Si cette date est
correcte (elle est confirmée par le fait que Philippe, le fils d'Aristophane,
était un de ses rivaux), Euboulos dut faire représenter ses comédies pendant de
longues décennies, puisqu'il raillait encore Callimédon, contemporain de
Démosthène (Athénée VIII, p. 340, d). Il apparaît évident que Suidas s'est
trompé en plaçant Euboulos entre la vieille et la moyenne Comédie. À juste
titre, l'auteur de l'Etymologicon Magnum (p. 451, 30) ainsi qu'Ammonios
(s. v. ἔνδον) en font un représentant de la Comédie moyenne, qui apparaît juste
avant lui et s'achève peu après sa mort.
Ses pièces évoquaient
des sujets mythologiques. Plusieurs d'entre elles étaient des parodies des
poètes tragiques, et en particulier d'Euripide. Quelques personnages éminents
eurent droit à ses attaques comme Philocrate, Cydias, Callimédon, Dionysios,
tyran de Syracuse, et Callistrate. Il ridiculisa aussi des populations, à
l'instar des Thébains dans son Αντιόπη.
Sa langue est limpide,
élégante, et généralement pure : on n'y trouve que peu de mots qui n'auraient
pas été utilisés par les auteurs de la période précédente.
Comme Antiphanès, il fut
pillé de manière intensive et plus que tout autre poète défunt, comme Alexis,
Ophélion et Éphippos. Suidas estime à 104 le nombre des pièces d'Euboulos. 50
titres sont encore connus dont : Αγκυλίων, ᾿Αγχίσης, ᾿Αμάλθεα, ᾿Ανασωζόμενοι,
᾿Αντιόπη, ῎Αστυται, Αὔγη, Βελλοροφόντης, Γανυμήδης, Γλαῦκος, Δαίδαλος, Δαμαλίας
est un titre corrompu (Suid. s. v. ᾿Ασκωλιάζειν), pièce pour laquelle Meineke
lisait Δαμασίας, Δευκαλίων, Διονύσιος, dans laquelle il se moquait du
désordre régant dans le palais de Dionysios (Schol. ad Aristoph. Thesm. 136),
Διονύσιος, ou
mieux le titre complet (Athénée XI, p. 460, e.), Σεμέλη
ἢ Διόνυσος, Δόλων,
Εἰρήνη, Ηχὼ, ᾿Ιξίων,
῎Ιων, Καλαθηφόροι,
Καμπυλίων (douteux), Κατακαλλώμενος
(douteux), Κεκρῶπες, Κλεψύδρα,
Κορυδαλός, Κυβενταί,
Λάκωνες ἢ Λήδα, Μυλωθρίς,
Μυσοί, Νάννιον, Ναυσικάα,
Νεοττίς, Ξοῦθος,
῾Οδυσσεύς, ἢ Πανόπται,
Οἰδίπους, Οἰνόμαος
ἢ Πέλοψ, ᾿Ολβία,
᾿Ορθάνης, Πάμφιλος,
Παννυχίς, Παρμενίσκος,
Πλάγγων, Πορνοβοσκός,
Προκρίς, Προσουσία
ἢ Κύκνος, Στεφανοπώλιδες,
Σφιγγοκαρίων, Τιτθαί,
Τιτᾶνες, Φοίνιξ,
Χάριτες, Χρυσίλλα,
Ψάλτρια. (Meineke,
Fragm. Com. Graec. vol. I, pp. 355—367, vol. III, pp. 203—272 ; Clinton,
Fast, Hell, sub ann. B. C. 375 ; Fabric. Bibl. Graec. vol. IV, pp.
442 - 444). (CHAPITRES 6, 8, 13)
Εὔβουλος, Κήττιος, Ἀθηναῖος, υἱὸς Εὐφράνορος, κωμικός. ἐδίδαξε δράματα ρδ'. ἦν δὲ κατὰ τὴν ρα' Ὀλυμπιάδα, μεθόριος τῆς μέσης κωμῳδίας καὶ τῆς παλαιᾶς. (SUIDAS)
Athénée XIII,
6,
8,
21,
24,
29
EUMACHOS
Athénée XIII,
Athénée XIII,
ÉVALCÈS (Εὐάλκης), est considéré par Athénée (XIII, p. 573) comme l'auteur d'un ouvrage sur Éphèse (᾿Εφεσιακά). Il existe d'autres personnages du même nom sur lesquels nous ne disposons d'aucune information (Xén. Hell. IV, 1. § 40 ; Anthol. Graec. VI, 262).
Athénée XIII,
|