Fantasmagories |
Les quatre âges du monde |
OVIDE : Publius Ovidius Naso est né à Sulmone, dans une famille équestre. Il fit de brillantes études de rhétorique, mais se consacra à la poésie, tout en se répandant dans le monde. Il écrivit beaucoup de poésies amoureuses, les Amours, les Héroïdes (des héroïnes de la légende écrivent à ceux qu'elles aiment, l'art d'Aimer. Après ces oeuvres de jeunesse, il écrit Médée, une tragédie, les Métamorphoses et les Fastes, sorte de calendrier des fêtes et du culte. En 8 P.C.N., Ovide est exilé à Tomes, au bord de la Mer Noire pour une raison restée obscure. Il mourut en exil. Ce malheur lui a arraché des plaintes sincères qui s'expriment dans les Tristes et les Pontiques. |
Enfin l'âge du fer |
Le mythe des âges dans la littérature
gréco-romaine
Hésiode, le premier (Les travaux et les jours, 109 - 201), traite ce thème d'origine mésopotamienne (Dilmun à Sumer). Constatons d'emblée qu'il ne parle pas d'"âges", mais de "races" et qu'il en distingue 5 : La race d'or : au temps de Cronos, les hommes vivaient comme des dieux, toujours jeunes, en harmonie avec une Nature bienveillante et nourricière. La race d'argent : après une longue enfance, ils connaissaient une brève existence gâchée par l'hybris. La race de bronze : sous le règne de Zeus, ce sont les "Cent-bras" (Titans), durs et belliqueux. La race des héros : demi-dieux qui ont participé aux guerres légendaires (Thèbes, Troie...). La race de fer : Zeus avant de la détruire, privera les humains de la jeunesse; déchéance morale et sociale, impiété, égoïsme forcené (le seul droit sera la force) font fuir Conscience et Respect de l'Humain. Ce mythe, lié à la légende d'une dégénérescence progressive de l'Humanité dont Platon se fait aussi l'écho, connaîtra une longue éclipse dans la littérature grecque avant de ressurgir dans la littérature latine du 1er s. AC. Nous noterons que l'idéalisation de temps révolus est un exutoire pour une société dont les valeurs de référence s'effondrent. Plusieurs facteurs ont dû se conjuguer à cet effet : écroulement brutal des royaumes hellénistiques, découverte pleine d'admiration de l'organisation sociale des "barbares" du nord, nostalgie de l'austérité vertueuse de la Rome primitive, déchéance sociale provoquée dans l'Empire par l'exploitation à grande échelle des masses serviles, angoisse des individus se tournant vers les religions à mystère qui prônaient la rédemption d'un état de perfection primitif... Il semble que les Romains aient redécouvert le mythe par le biais d'un ouvrage d'Aratos qui connut un extraordinaire succès de librairie à Rome. Aratos de Soles avait en effet publié en 280 AC des Phaenomena, adaptation en vers du catalogue d'Eudoxe de Cnide. Dans la description de la constellation de la Vierge (cfr. Avienus, Phaenomena aratea, 273 - 351) - qu'il assimile à Astrée, la déesse de la Probité - il dépeint 3 âges d'une manière fort proche de celle que nous avons lue chez Ovide : L'âge d'or : liberté et innocence; ni vice, ni crime et nul besoin de loi; pas de propriété, car communisme naturel; L'âge d'argent : race avilie par les passions et la tromperie. L'âge d'airain : sanglante passion des armes; rage du gain; goût pour la débauche et le luxe (pourpre). Cicéron connaissait parfaitement cette oeuvre qu'il a traduite vers 89 - 86 AC (Phaenomena Aratea); il a d'ailleurs porté un jugement très réaliste sur Aratos : "ignorant de l'astronomie, il décrit en vers très brillants les mouvements du ciel et des astres". D'autres traductions furent réalisées par Ovide, Germanicus et Avienus, tandis que Virgile, Vitruve et d'autres puisèrent aussi dans cette oeuvre. Il est manifeste qu'Ovide, inspiré principalement par Aratos, a repris des images d'Hésiode également (lire aussi Métam., XV, 96 à 103). En ces temps troublés, d'autres auteurs ont porté un même regard pessimiste et nostalgique sur la dégénérescence sociale et morale (Salluste, Catilina, 9; Virgile, Géorgiques, I, 125 - 128; Horace, Odes, II,15; Properce, Elegies, III, 13, 25-46). Horace enrichit le thème : il envisage d'aller retrouver ce paradis perdu loin de la civilisation corruptrice ( Epodes, XVI, 41 - 66) : reprenant l'intention de Sertorius vaincu, il exhorte à rejoindre les Insulae Fortunatae; ailleurs (Odes, III, 24, 9 - 44), il loue la vie du "bon sauvage" scythe. C'est une conception identique qui transparaît dans la représentation que se font César des Belges (B.G. I,1,3) et Tacite des Germains (Germanie, 19). Dans la 4ème Bucolique, Virgile annonce un retour imminent de l'âge d'or (magnus ab integro saeclorum nascitur ordo) qui aura les mêmes caractéristiques que celles qu'ont décrites ses contemporains (v. 18 à 45). Son avènement est lié à la naissance d'un enfant (réminiscence néo-pythagoricienne ou habile flatterie adressée à un de ses protecteurs ?). Chez Sénèque (Nat. Quaestiones, III, 30, 8), ce mythe s'intègre dans la vision stoïcienne du cycle de la "grande année": après l'"ekpurosis" qui détruit le monde vieilli et dégénéré, le monde et l'humanité renaissent, purs et destinés à se dégrader sous l'effet du vice. Un auteur est cependant aux antipodes de ces thèses : c'est Lucrèce, dont un passage (De natura rerum, V, 925 -1005) doit être mis en parallèle avec le texte d'Ovide. A partir des mêmes éléments (rapports avec la Nature, lois, guerres, navigation), il décrit les progrès de l'Humanité : pour l'Epicurien, l'humain isolé, soumis à un environnement primitif et brutal, connaît un progrès véritable grâce à la socialisation. La conception du devenir de l'homme dans la culture.A l'exception de Lucrèce qui affirme le progrès de l'humanité résultant du choix de vivre en société, la littérature classique est fort pessimiste quand elle aborde le devenir de l'homme : avec des accents rousseauistes, elle nous présente l'être humain, jouet de forces impérieuses ou de son destin, condamné à une dégénérescence morale suicidaire, caractérisée par l'absence de respect de l'autre et par l'hybris contre la Nature. Cette décadence inéluctable ne laisse aucun espoir de rédemption, si ce n'est dans la 4ème Bucolique. Nous vivons la pire des époques, semblent dire les poètes, sans préjuger de la dégradation encore possible. Pour le judaïsme, l'âge d'or est une harmonie non violente de l'être humain avec son semblable, la Nature et Dieu. C'est le Gan-Eden qui se situe aux origines du monde : l'homme n'y a encore connaissance ni du bien et du mal; aucun choix ne s'offre à lui. Mais l'être humain n'acquiert sa plénitude que quand il peut exercer son libre-arbitre et sa volonté. En transgressant l'interdit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il perd l'âge d'or (l'Eden), mais obtient conscience et moralité. Il tendra dès lors consciemment vers un âge d'or futur, l'époque messianique décrite par les prophètes. Dans la conception islamique, Allah a conféré à l'homme la liberté de choisir avec indépendance. Il est responsable de son progrès individuel et de celui du monde dans lequel il vit. Le monde évolue vers la perfection de l'ère messianique caractérisée par le règne de la justice et le bonheur universel. La nostalgie de l'âge d'or s'est maintenue dans la culture européenne : influencé par "le bon sauvage" de Rousseau, le romantisme est pessimiste et juge sévèrement le rôle corrupteur de la société. De la fin du 19ème jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, on croit avec ferveur que les hommes retrouveront l'âge d'or grâce aux progrès de la science et de la technologie (J. Verne). Hiroshima, la guerre froide, la surpopulation planétaire, la pollution, l'effet de serre... autant de "grandes peurs" qui ont balayé cet optimisme et inversé la tendance : la science sans conscience a détruit l'âge d'or !
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a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par aconitum, i, n. : l'acolit (poison violent) adhuc, adv. : jusqu'ici, encore maintenant admoveo, es, ere, movi, motum : approcher aevum, i, n. : l'époque, la durée, l'âge alimentum, i, n., plutôt au pl. : les aliments altus, a, um : haut, profond, grand (métaph.) amor, oris, m. : l'amour annus, i, m. : l'année ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant arma, orum, n. : les armes Astraea, ae, f. : Astrée (divinité de la justice) aura, ae, f. : le souffle, la brise, le vent, l'air aurum, i, n. : l'or bellum, i, n. : la guerre bene, adv. : bien caedes, is, f. : le meurtre, le massacre caelestis, e : céleste, du ciel (ici génitif pluriel en -um) carina, ae, f. : la carène, la coque, le navire caveo, es, ere, cavi, cautum : faire attention, veiller à ce que (cautus, a, um : sûr, en sécurité, défiant, circonspect) ceu, conj. : comme, ainsi que communis, e : 1. commun 2. accessible à tous, affable concutio, is, ere, cussi, cussum : agiter, secouer coniux, iugis, m. ou f. : l'épouse, l'époux crepito, as, are : crépiter, retentir de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de debeo, es, ere, ui, itum : devoir dies, ei, m. et f. : le jour diu, adv. : longtemps dives, divitis : riche do, das, dare, dedi, datum : donner dolus, i, m. : l'adresse, la ruse durus, a, um : dur effodio, is, ere, fodi, fossum : creuser, extraire, déterrer eo, is, ire, ivi, itum : aller et, conj. : et. adv. aussi ex, prép. : + Abl. : hors de, de exitium, ii, n. : la fin, la mort ferrum, i, n. : le fer (outil ou arme de fer) fides, ei, f. : 1. la foi, la confiance 2. le crédit 3. la loyauté 4. la promesse, la parole donnée 5. la protection filius, ii, m. : le fils fluctus, us, m. : le flot frater, tris, m. : le frère fraus, fraudis, f. : la mauvaise foi, la tromperie fugio, is, ere, fugi : s'enfuir, fuir gener, eri, m. : le gendre, le beau-fils gratia, ae, f. : la grâce, la reconnaissance (gratias agere = remercier) habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme hospes, itis, m. : l'hôte humus, i, f. : la terre iaceo, es, ere, cui, citurus : être étendu, s'étendre iam, adv. : déjà, à l'instant ignotus, a, um : inconnu ille, illa, illud : adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ... immineo, es, ere : être imminent, menacer in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre inquiro, is, ere, sivi, situm : rechercher, chercher, découvrir insidiae, arum : l'embuscade, le guet-apens insulto, as, are : sauter dans, démener, être insolent, braver irritamentum, i, n. : l'objet qui irrite, l'excitant irrumpo, is, ere, rupi, ruptum : faire irruption dans, se précipiter dans limes, itis, m. : le sentier, le chemin, la route, le sillon, la trace locus, i, m. : le lieu, l'endroit; la place, le rang; la situation longus, a, um : long lumen, inis, n. : 1. la lumière 2. le flambeau, la lampe 3. le jour 4. l'éclat, le rayon 5. les yeux luridus, a, um : blême, livide, pâle madeo, es, ere : être mouillé malus, a, um : mauvais, malheureux, méchant (malum, i, n. : le mal, le malheur, les mauvais traitements) manus, us, f. : la main, la petite troupe maritus, i, m. : le mari mensor, oris, m. : l'arpenteur misceo, es, ere, ui, mixtum : mélanger mons, montis, m. : le mont, la montagne navita, ae, m. : le marin nec, adv. : et...ne...pas nefas, inv. : criminel, sacrilège neque, adv. : et ne pas nocens, entis : nuisible, coupable nocentius, comparatif neutre de nocens, entis : nuisible, pernicieux non, neg. : ne...pas nosco, is, ere, novi, notum : apprendre ; pf. savoir noverca, ae, f. : le belle-mère, la marâtre omnis, e : tout ops, opis, f. : sing., le pouvoir, l'aide ; pl., les richesses patrius, a, um : qui concerne le père, transmis de père en fils peior, oris : comparatif de malus, a, um : mauvais pietas, atis, f. : le respect, le patriotisme, l'affection posco, is, ere, poposci : réclamer, demander prius, inv. : avant, auparavant ; ... quam : avant que prodeo, is, ire, prodii, proditum : s'avancer, sortir; paraître en public protinus, inv. : droit devant, aussitôt pudor, oris, m. : la honte pugno, as, are : combattre quae, 4 possibilités : 1. N.F.S. N.F.PL. N.N.PL., ACC. N. PL. du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae quas, 1. ACC. FEM. PL. de pronom relatif. 2. ACC. FEM. PL. de l'adjectif ou du pronom interrogatif. 3. Après si, nisi, ne, num = aliquas 4. Faux relatif = et eas. quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel? quoque, adv. : aussi quorum, 1. GEN. MASC. ou N. PL. du relatif. 2. GEN. MASC. ou N. PL. de l'adjectif ou du pronom interrogatif. 3. Après si, nisi, ne, num = aliquorum. 4. Faux relatif = et eorum rapio, is, ere, rapui, raptum : 1. emporter 2. ravir, voler, piller 3. se saisirvivement de rarus, a, um : 1. peu serré, peu dense 2. espacé, clairsemé 3. rare 4. peu fréquent recondo, is, ere, condidi, conditum : 1. replacer, remettre à l'intérieur 2. mettre de côté 3. cacher, dissimuler relinquo, is, ere, reliqui, relictum : laisser, abandonner sanguineus, a, um : sanglant sceleratus, a, um : criminel, impie seges, etis, f. : le champ, la moisson signo, as, are : apposer son cachet, signer socer, eri, m. :le beau-père sol, solis, m. : le soleil sto, stas, stare, steti, statum : être debout stygius, a, um : du Styx subeo, is, ire, ii, itum : aller sous, se présenter à, entrer dans sum, es, esse, fui : être tantum, adv. : tant de, tellement ; seulement terra, ae, f. : la terre terribilis, e : effrayant tutus, a, um : en sécurité, sûr ultimus, a, um : dernier umbra, ae, f. : l'ombre uterque, utraque, utrumque : chacun des deux velum, i, n. : la voile vena, ae, f. : la veine ventus, i, m. : le vent verus, a, um : vrai vinco, is, ere, vici, victum : vaincre vir, viri, m. : l'homme, le mari virgo, ginis, f. : la vierge, la jeune fille non mariée vis, -, f. : la force viscus, eris, n. : la chair, les entrailles vivo, is, ere, vixi, victum : vivre |
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