RETOUR À L’ENTRÉE DU SITE

 

ALLER A LA TABLE DES MATIÈRES DE HERON

 

HÉRON D’ALEXANDRIE

 

LES MÉCANIQUES.

ou

L’ÉLÉVATEUR DE HÉRON D’ALEXANDRIE,

 

PUBLIÉES POUR LA PREMIÈRE FOIS

SUR LA VERSION ARABE DE QOSTÂ IBN LÛQÂ.

ET TRADUITES EN FRANÇAIS

par

M. LE BARON CARRA DE VAUX

LIVRE IIΙ

INTRODUCTION LIVRE I LIVRE II

 

 

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

LIVRE III.

I. — 1. Dans le livre qui précède, nous avons parlé des cinq machines simples, et nous avons montré les causes qui font que les grands poids sont mus par de faibles puissances. Nous nous en sommes tenus, là-dessus, à ce qu’ont pensé la plupart de ceux qui nous ont précédé. Nous avons expliqué pourquoi l’action de la puissance est plus lente dans les plus grands appareils ; et nous avons exposé diverses propositions dont font usage ceux qui enseignent la mécanique et les lois de la gravité, en donnant les développements qui suffisent aux commençants. Dans ce livre, nous décrirons des instruments qui servent à faciliter les opérations précédentes et qui aident à mouvoir les corps lourds.  Nous décrirons encore les appareils dont on se sert pour presser, car leur maniement nécessite aussi l’emploi de grandes puissances.

Les fardeaux qui sont traînés à terre le sont sur la tortue. C’est un corps solide formé d’une pièce de bois équarrie et arrondie aux deux bouts. Sut cette pièce sont placés les poids : à ses extrémités on attache des câbles ou quelque autre chose que l’on tend et par quoi on tire la tortue. On tend les câbles à la main ou à l’aide de différents instruments. Lorsqu’on les tire, la tortue avance sur le sol. On place sous la tortue des pieux de bois arrondis et minces ou des chevrons, pour qu’elle glisse dessus ; si le fardeau est léger, il convient d’employer les pieux arrondis; mais si le poids est considérable, il vaut mieux employer les chevrons, parce que le mouvement est alors moins rapide; les pieux arrondis en tournant sous le fardeau, risqueraient d’être brisés par l’effet d’un mouvement trop rapide. Plusieurs n’emploient ni chevrons ni pieux arrondis, mais ils placent, aux extrémités de la tortue, des roues robustes sur lesquelles elle se meut.

2. On a besoin, pour élever les corps lourds, de diverses machines. Parmi elles, les unes n’ont qu’un seul montant, d’autres en ont deux, d’autres trois, d’autres quatre.

Les  machines à un seul montant sont construites comme il suit. Nous prenons un mât de bois long, ayant une hauteur plus grande que celle à laquelle nous voulons élever le poids. Ce mât étant déjà assez robuste par lui-même, nous prenons une corde que nous attachons au mât et que nous enroulons régulièrement en hélice autour de lui; la distance verticale entre deux tours de corde est de quatre palmes. La solidité du mât est ainsi augmentée, et la corde enroulée sert d’escalier à l’ouvrier qui a quelque travail à faire en haut du mât ; cela rend l’opération plus facile. Si le mât n’est pas très robuste par lui-même, on doit prendre garde que le poids qu’on se propose d’élever ne soit trop lourd eu égard à la résistance de ce support. Nous dressons donc le mât dans une position verticale, sur un socle de bois, par rapport auquel il puisse s’incliner, et nous attachons à son sommet trois ou quatre cordes dont nous lions l’autre extrémité à des piliers fixes et très solides. Nous plaçons ensuite en haut du mât des poulies qui y sont retenues à l’aide de cordes; puis, attachant les cordes qui passent sur les poulies au fardeau que nous voulons hisser, nous tendons ces cordes la main ou au moyen de quelque instrument, et le fardeau s’élève.

Si vous voulez porter une pierre sur un mur ou dans tout autre endroit, vous déliez la corde qui s’attache à l’un des piliers fixes servant à maintenir le mât auquel est fixée la poulie, en choisissant le pilier situé du côté opposé à celui où vous voulez porter la pierre; le mât s’incliné dans ce dernier sens; vous tirez alors lentement la corde de la poulie jusqu’à ce que vous atteigniez l’endroit où vous voulez asseoir la pierre. Si l’on n’arrive pas, en inclinant le mât auquel est attachée la poulie, à approcher le poids hissé de l’endroit voulu, on place sous l’appareil, des pieux arrondis sur lesquels on le fait glisser, ou bien on le pousse à l’aide de leviers, jusqu’à ce qu’il ait pris une situation commode. L’opération achevée, on ramène le mât dans sa position première, en le tirant à soi; on rattache la corde, puis on recommence à opérer comme précédemment.

3. L’appareil à deux montants se construit de la façon suivante. On fabrique un socle appelé odos,[1] sur lequel on dresse les deux montants; ceux-ci sont légèrement inclinés vers le haut, en sorte qu’ils se rapprochent de ½ de la distance qui les sépare en bas. Ensuite on affermit les deux montants sur ce socle, afin d’établir une liaison entre leurs extrémités inférieures; on relie leurs extrémités supérieures par une autre traverse à laquelle on fixe l’un des châssis d’une moufle, tandis que l’autre châssis est attaché à la pierre. On tire les cordes de la moufle comme dans la première opération, soit à la main, soit à l’aide d’instruments, et le poids s’élève. Pour que les montants se maintiennent droits, il faut les affermir avec des cordes, comme nous l’avons expliqué plus haut. On pose donc la pierre; après quoi l’on transporte l’appareil d’un autre côté de la bâtisse, où le besoin l’exige.

4. L’appareil à trois montants se construit de la façon suivante. Nous établissons trois montants qui penchent les uns vers les autres et qui se réunissent à leur sommet. A ce point de réunion des trois montants, nous fixons l’un des châssis d’une moufle, dont l’autre châssis est lié au fardeau. Quand on tire les cordes des poulies, le fardeau s’élève. Cet appareil a une base plus ferme et plus sûre que tout autre. Cependant il ne convient pas de l’employer dans n’importe quel cas, mais seulement dans le cas où l’on veut élever le fardeau dans le milieu de l’instrument. Lorsqu’on a besoin de hisser un fardeau en un point autour duquel on puisse dresser ces trois supports, on emploie ce système.

5. L’appareil, à quatre supports s’emploie pour élever des poids considérables. On dresse quatre poutres de bois disposées en forme de carré, assez d’espaces pour que la pierre puisse osciller et y être élevée aisément; au sommet de ces poutres on fixe les pièces de bois qui les relient entre elles, et on les ajuste avec une parfaite solidité; puis sur ces traverses de bois on en place d’autres qui sont attachées l’une à l’autre et qui relient diagonalement les supports entre eux. Nous plaçons alors la moufle au milieu de cet échafaudage, au point où les traverses se croisent; nous lions à la pierre les cordes des poulies; nous tirons ces cordes et le fardeau s’élève.

Il faut éviter, dans toutes ces machines, de se servir de clous de fer ou de bois, et en général de tout ce qui exige un trou, surtout quand on manie de grands poids. Il est préférable d’employer des câbles et des cordes, avec lesquels on attache ce que l’on veut; à l’endroit où l’on aurait placé le clou.

6. En raison de l’inconvénient qu’ont les machines en forme de collier avec lesquelles on élève les pierres d’empêcher de poser la pierre l’endroit même où on a besoin de l’asseoir, nous employons le système suivant de suspension qui est appelé ‘alaq. Nous traçons sur la face αβγδ de la pierre une figure semblable à la figure tracée ci-contre, où les deux rectangles εζηθ, κλμν ont les côtés parallèles; le premier est plus large que le second, mais ils sont égaux en longueur, c’est-à-dire que la ligne κμ est égale à en. Nous creusons la pierre selon ce tracé, en donnant à cette excavation une profondeur qui soit en rapport avec le poids de la pierre. Dans la partie ezhq la cavité a ses parois exactement perpendiculaires au plan de la face; mais, dans la partie κλμ, ses parois sont obliques et la cavité est plus large au fond qu’à la surface. En somme, cette cavité a la forme d’une espèce d’assemblage dont la partie étroite serait représentée par κλμν et la partie large par εζηθ ; nous fabriquons sur ce plan un organe en fer qui peut s’adapter dans la partie étroite et en haut duquel est soudé un anneau; cet organe, introduit d’abord dans la cavité ezhq, ne fait que la traverser; on le repousse en le faisant un peu tourner, jusqu’à ce qu’il entre dans la partie étranglée, d’où il ne peut plus sortir. On adapte alors dans la partie εζηθ une pièce de bois qui cale le verrou de fer; puis on fait passer dans l’anneau soudé au verrou la corde qui, antérieurement, portait le collier dans lequel on plaçait la pierre. On transporte de cette façon la pierre jusqu’à ce qu’elle vienne à l’endroit voulu, sans que rien l’en empêche. Lorsqu’elle est assise à sa place, on ôte les cales de bois, on retire le verrou et on adapte cet appareil à une autre pierre.

7. On élève aussi les pierres avec l’instrument appelé écrevisse, composé de trois ou quatre tiges dont on recourbe les extrémités de façon à leur donner la forme de pinces. On introduit ces pinces dans les faces latérales du fardeau; à l’extrémité des tiges, on place des traverses et, y attachant des cordes, on tire et le fardeau s’élève. Il importe d’établir entre ces tiges des traverses fixes, les unissant les unes aux autres par leurs extrémités qui viennent au-dessus de la pierre, afin que, lorsqu’on élève la pierre suspendue à l’appareil, elle ne tombe pas; ces traverses doivent relier solidement les tiges l’une à l’autre; on y attache les cordes, qui passent de là vers les poulies. Quand on tend les cordes, la pierre s’élève.

8. On emploie encore dans le même but un autre procédé plus aisé et plus sûr. Soit αβγδ la base de la pierre; nous y creusons une cavité de forme rectangulaire εζηθ ; la profondeur en est partout égale; mais les parois en sont creusées obliquement, c’est-à-dire que, des deux côtés, cette cavité présente à sa partie inférieure des enfoncements de dimension convenable; les portions qui avancent au-dessus de ces évidements doivent être assez solides pour supporter tout le poids de la pierre. Nous prenons deux coins de fer dont nous recourbons les extrémités en forme de crochet et qui portent en haut un anneau ou un trou; nous introduisons chacun d’eux dans un côté de la cavité, en faisant entrer la partie recourbée dans le renfoncement oblique; puis nous prenons un troisième coin de fer que nous calons entre ces deux-là pour les empêcher de bouger. Ce troisième coin est aussi percé en son sommet d’un trou qui correspond à ceux des deux autres; dans les trois trous, nous passons un clou ayant une tête large à l’un des bouts. Les trois coins remplissent la cavité en ezhq ; la partie recourbée de deux d’entre eux occupe les évidements ménagés des deux côtés de la cavité, et le troisième remplit l’intervalle entre les deux premiers; à eux trois, les coins forment un seul corps. Ensuite nous attachons au clou qui traverse les trois coins des cordes passant sur des poulies; en haut de l’instrument avec lequel on élève le poids, se trouvent d’autres poulies correspondant à celles qui sont sur la pierre; on y fait passer les cordes et on tire; et la pierre s’élève, parce que le coin du milieu ne lâche pas les deux coins dont les extrémités se recourbent dans l’intérieur de la pierre et qui s’appuient sur lui. On élève donc la pierre jusqu’à’ ce qu’elle atteigne le point où on veut la placer; on la dépose en cet endroit, et quand elle y est assise, on ôte le clou de fer, on enlève le coin du milieu, et l’on retire les deux coins dont les extrémités ont recourbées; après quoi nous adapterons l’appareil à une autre pierre, et nous opérerons de la même façon.

Il faut se garder, dans cette opération, d’employer du fer trop dur de peur qu’il ne casse, et se garder aussi d’en employer de trop doux de peur qu’il ne plie et ne se courbe sous le poids de la pierre; il faut prendre du fer de trempe moyenne, qui ne soit ni trop dur, ni trop doux. Il faut éviter aussi qu’il y ait flexion et déformation dans quelque partie du fer ou qu’il se produise des fissures pendant qu’on le travaille. Le danger, dans ces divers cas, est très grand: ce n’est pas seulement que la pierre tombe, mais aussi que les ouvriers soient atteints dans sa chute.



9. Les différentes sortes d’instruments qui servent à élever et à hisser les corps lourds sont celles que nous avons dites. Il convient aussi de diversifier les machines selon les temps et les lieux, pour répondre à d’autres besoins que les précédents. Exposons comment on opère dans quelques cas.

Certaines personnes emploient, pour faire descendre les grosses pierres des sommets des hautes montagnes, une machine destinée à empêcher que la pierre, en roulant d’elle-même sur la pente de la montagne, ne vienne tomber sur les bêtes de somme et sur les chariots qui doivent la transporter, et ne les écrase. On pratique deux chemins du haut en bas de la montagne, à l’endroit par lequel on veut faire descendre la pierre; on les rend aussi unis que possible; et l’on prend deux petits chariots à quatre roues, dont on place l’un en haut du chemin par lequel la pierre doit glisser, et l’autre en bas de l’autre chemin.; on attache ensuite des poulies à un support fixe placé entre les deux chemins, et l’on fait passer, du chariot qui porte la pierre au poulies, des cordes que l’on conduit ensuite à l’autre chariot placé en bas. Sur ce chariot qui se trouve en bas, on met des petites pierres provenant de la taille des grandes pierres, jusqu’à ce qu’il soit chargé d’un poids un peu moindre que celui de la pierre qu’il s agit de descendre. On y attelle alors des bêtes de somme qui le tirent en montant, tandis que ce chariot monte lentement, la grosse pierre descend régulièrement et avec la même lenteur.

10. On a imaginé d’élever par le même moyen, de grandes colonnes et de les asseoir sur leurs bases à l’endroit voulu. Dans ce système, on attache des cordes au sommet de la colonne que l’on veut dresser; on les conduit à des poulies scellées dans quelque maçonnerie solide, sur lesquelles on les fait passer; elles ressortent de l’autre côté des poulies, et, après les avoir franchies, elles vont s’attacher par leurs extrémités à des récipients capables de contenir les pierres et des corps lourds, et semblables à des coffres ou à quelque chose de ce genre. On place dans ces récipients quantité de pierres et de poids, jusqu’à contrebalancer le poids du fût et à le dépasser; alors, la colonne s’élève et se place debout sur sa base. Il faut avoir soin de lier la partie inférieure de la colonne à la base pour qu’elle ne la quitte pas et qu’elle ne s’en écarte pas. Ou bien on enroule autour de la base des cordes qui lui font comme un bracelet; lorsque la colonne se relève, sa partie inférieure ne sort pas de ce cercle de cordes qui a été formé autour d’elle.[2]

11. On a inventé le procédé suivant pour descendre de lourds fardeaux dans la mer. On construit un collier de bois que l’on tient suspendu et dont les parties sont fixées les unes aux autres par des clous de fer; on le recouvre d’un plancher solide, et on l’amène à l’endroit de la bâtisse où l’on veut porter le poids. Sous le collier, on place des sacs pleins de sable, dont les ouvertures sont fermées par des cordes, et l’un adapte le collier sur les sacs. Amenant ensuite deux barques, on les attache avec des cordes des deux côtés du collier, à ses parois; on place le fardeau sur le collier; on délie les sacs; le sable s’échappe. On submerge alors les barques, et elles s’enfoncent dans la mer en portant le collier.

12. Il y a des gens qui emploient les machines de cette façons pour descendre les grosses pierres dans la mer. D’autres les emploient pour relever les  murailles inclinées par les tremblements de terre de la manière suivante. Ils creusent en terre un fossé tout le long du mur, du côté où il penche; ils y posent une poutre équarrie, éloignée du mur d’une faible distance, et ils dressent verticalement d’autres poutres entre le mur et la poutre équarrie placée dans le fossé. Ensuite, sur une traverse[3] reliant les extrémités des poutres verticales, ils fixent des poulies, et ils conduisent les cordes qui y passent vers un instrument où elles s’enroulent. Ils font tourner cet instrument; les cordes sont tirées; la traction s’exerce sur la traverse et, par son intermédiaire, sur les poutres verticales, et celles-ci inclinent le mur en le ramenant vers sa position normale. Lorsque le mur est revenu à sa position, on l’abandonne quelque temps, maintenu par ces poutres, pour que les pierres se disposent d’une façon stable les unes par rapport aux autres. Puis on enlève les poutres, et le mur se trouve rétabli dans sa station verticale.

II. — 13. Nous avons exposé avec des développements suffisants ce qui concerne le mouvement des poids et ce qu’il est utile de connaître sur ce sujet. Les machines employées en agriculture pour extraire les sucs et les huiles ne nous éloignent pas beaucoup de ce que nous avons dit de l’usage du levier. Nous devons maintenant en parler et donner sur cette matière tous les éclaircissements nécessaires pour la bien connaître.[4]

L’outil de bois que certaines gens appellent chil,[5] et que d’autres appellent presse, n’est pas autre chose qu’une sorte de levier. La pierre servant d’appui au levier est ici la paroi du pressoir, dans laquelle entre l’extrémité de l’outil. Le poids est la corde enroulée autour du sac de plomb,[6] et la force motrice est la pierre suspendue à l’extrémité de l’outil de bois appelé aussi lènos,[7] Il arrive d’ailleurs, lorsque l’outil est très grand, que son poids est assez considérable pour qu’il exerce lui-même la pression. Le levier des grandes presses à une longueur de 25 coudées, et la pierre qui lui est suspendue et, qu’on appelle laas[8] pèse 20 talents.

14. Proposons-nous d’employer une machine, au lieu de la pierre. Nous opérons en prenant une moufle et en l’attachant d’une part à l’extrémité, du levier et de l’autre à la pierre; nous conduisons la corde de la pierre à une poutre transversale suspendue au levier presseur, et de là à un treuil. Lorsque nous tournons le treuil, la corde s’enroule autour de l’arbre et la pierre s’élève.[9]

15. Il existe une autre machine servant à abaisser l’outil de bois, appelé oros[10] et à élever la pierre appelée laas.[11] La rigidité de la corde met un certain obstacle à l’abaissement de la poutre et à l’élévation de la pierre, parce que, si la corde est dure, elle ne glisse pas sur les poulies, ni lorsqu’on veut lever la poutre ni lorsqu’on veut l’abaisser et élever la pierre. De plus, on est forcé d’employer de longs pieux pour tourner le treuil, et l’on court le risque, si le sac de plomb placé sous le levier presseur est grand et si les ouvriers qui tournent le treuil sont nombreux, que les pieux ne se rompent et ne les atteignent  dangereusement en tombant, ou qu’ils ne sortent des trous, et, en tombant encore, ne les atteignent de même. Aussi a-t-on construit une autre machine qui ne nécessite pas de câble, qui est plus facile et plus sûre que celle-là, et dont voici la description.

On emploie une pièce de bois équarrie, en forme d’oreiller,[12] et on l’ajuste au-dessous du levier presseur appelé chil, à l’endroit où se trouvait précédemment la corde. On la relie à un rouleau disposé au-dessus du levier presseur et l’on place sur celui-ci, de chaque côté du support fixe, des arrêts[13] destinés à restreindre la course de l’oreiller entre des limites convenables, tout en lui permettant de se déplacer dans les deux sens. Ensuite on élève le levier au plus haut qu’on peut l’élever; on mesure la distance qu’il y a alors entre l’oreiller de bois et la pierre;[14] on prend la moitié de cette distance ou un peu plus, et sur cette mesure on construit une vis triangulaire d’épaisseur partout égale. D’un côté la rainure hélicoïdale ne va pas jusqu’à l’extrémité du bois de la vis; mais de l’autre côté la rainure hélicoïdale doit atteindre l’extrémité du bois de la vis. La partie de cette pièce de bois qui se trouve en excès est équarrie, et on creuse dans cette portion équarrie une rainure appelée tramis;[15] c’est un cercle pratiqué autour de l’extrémité d’un organe de bois, de façon que cet organe puisse être adapté à la poutre avec laquelle on veut l’assembler. On monte ce cercle sur celle des faces de l’oreiller de bois qui regarde le bas ; puis, prenant des clous de fer, dont on introduit la pointe dans cette rainure, on leur fait traverser le rebord circulaire et on le cloue sur l’oreiller. On prend encore un axe de fer que l’on cloue dans le milieu de cet assemblage, et qui pénètre dans l’oreiller de bois où il se fixe solidement; l’extrémité de la vis, est par là renforcée et l’union entre les pièces est rendue plus sûre. Employons maintenant une autre poutre équarrie d’un bois dur et résistant; sa longueur égale celle de la vis; sa section est carrée, et le côté de sa base dépasse le diamètre du cylindre de la vis, d’une quantité telle que ce cylindre  puisse entrer dans l’intérieur de cette poutre équarrie. Nous fendons alors la poutre, moitié dans la longueur, et dans chacune de ses deux portions nous creusons une cavité cylindrique, afin de constituer l’écrou de la vis; nous y pratiquons une rainure hélicoïdale, dans laquelle la vis puisse tourner; puis nous recollons les deux moitiés, eh sorte que qu’elles ne forment plus qu’un seul corps. Il faut aussi que la rainure hélicoïdale, dans cet écrou, aille d’un seul côté jusqu’au bout de la poutre où l’écrou est creusé; de l’autre côté, la poutre reste forte et pleine. Lorsqu’on introduit l’extrémité de la vis dans cette poutre robuste, creusée presque tout du long et rayée en hélice, la vis tout entière pénètre dans cet écrou et y disparaît. Après avoir sculpté l’écrou, nous creusons extérieurement, à l’extrémité du même organe du cercle, formant gorge à une petite distance du bout de la poutre, et nous ajustons à cette extrémité un chapeau de fer, comme on le fait aux essieux des chariots. Puis nous creusons dans la pierre une cavité assez large pour que l’extrémité de cette poutre puisse y tenir et y tourner aisément; le bout de la poutre de l’écrou est introduite dans ce godet, qu’on munit de gardes de fer pour empêcher que la poutre ne sorte de cette cavité pratiquée dans la pierre. On garnit aussi d’un anneau de fer la gorge creusée à l’extrémité de la poutre de l’écrou, afin de faciliter la rotation. Au-dessus de cette gorge enfoncée dans la pierre, on perfore des trous croisés d’où sortent les quatre extrémités de deux pieux. Les choses étant ainsi établies, quand nous voulons mettre en action le levier presseur, nous approchons l’une de l’autre les deux extrémités de la vis et de la poutre formant écrou; puis nous tournons les quatre pieux en sorte que la vis entre dans l’écrou. Le levier s’abaisse alors et la pierre s’élève, et tout ce qui s troue sous le levier est pressé. Quand le levier s’est abaissé jusqu’à venir toucher le sol, nous tournons l’écrou en sens contraire jusqu’à ce que le levier soit relevé et que la pierre repose à terre. Cette machine est puissante, solide; elle n’offre aucun danger, et la manœuvre en est peu fatigante.

16. On a construit d’autres genres de presse dans lesquelles on remplace par l’appareil suivant la corde qui s’enroule sur le sac de plomb[16] et les paniers où l’on place les olives après les avoir coupées. Une sorte de cage en bois appelée galéagre[17] est introduite sous le levier presseur. On l’emplit de la matière que l’on veut presser et, l’ayant placée sous le levier, on abaisse celui-ci sur elle. Par là on obtient plus de place pour la matière soumise à la pression et on rend l’opération plus facile. Cette galéagre peut être construite de deux façons. Dans la première manière elle est composée, et voici comment. Nous prenons des morceaux de bois d’essence dure et en grand nombre, et nous en formons des chevrons dont la longueur égale celle de l’appareil que nous voulons construire, leur largeur étant de 2 spithames et leur épaisseur de six doigts. Nous entaillons ensuite chaque chevron des deux côtés, et par en haut, à la distance de six doigts de l’extrémité de la pièce; nous pénétrons dans le chevron d’une quantité égale au quart de son épaisseur; nous faisons de même une entaille par en bas; il reste alors de la pièce de bois une épaisseur égale à la moitié de l’épaisseur primitive. Ces entailles faites aux chevrons doivent être égales, afin qu’ils s’assemblent les uns dans les autres. On les assemble donc, et on obtient une sorte de figure carrée aux côtés égaux et semblable à un coffre. Il importe que les fentes entre les chevrons soient assez larges pour que les sucs puissent s’écouler par elles rapidement. Dans cet appareil, ii n’est pas nécessaire que la pièce de bois placée sur la galéagre et les planches formant couvercle au-dessus d’elle, la ferment exactement, parce que, lorsque la pression s’exerce, il faut que les matières puissent remonter, sans quoi elles feraient obstacle au mouvement.

17. L’autre galéagre a ses quatre parois jointes l’une à l’autre par trois traverses sur chacune d’elle. On place sur ces quatre parois ces traverses qui sont assemblées à leurs extrémités au moyen d’entailles atteignant la moitié de leur épaisseur; de la sorte, lorsque ces pièces sont ajustées les unes dans les autres, les quatre parois se trouvent jointes solidement. Dans cet appareil aussi les fentes doivent être larges, et, il faut placer sur un plancher supérieur une espèce de chapeau,[18] à une hauteur que l’on appréciera d’après ce que nous avons dit précédemment, afin d’éviter qu’une partie des matières ne remonte et ne projette ce chapeau en bas de la galéagre.

18. Maintenant parlons de la construction des appareils qui pressent avec une grande force. Dans les paragraphes précédents, nous avons décrit la presse appelée lénos qui est parmi les plus puissantes et les plus solides. Nous signalerons d’abord la différence qu’il y a entre les deux variétés de cet instrument, puis nous en décrirons de nouveaux. Nous disons que la pièce de bois appelée chil n’est pas autre chose qu’un levier qu’abaisse un poids ; et le poids qui l’abaisse est à une extrémité élevée au-dessus du sol, lorsque ce poids agit, les sucs ne cessent pas de couler jusqu’à ce qu’il soit venu exposer sur le sol. Les instruments dont nous achevons la description sont très puissants, mais la pression qu’ils exercent n’est pas continue, ni toujours également énergique. Aussi faut-il de temps en temps prendre soin de donner quelques tours de vis pour renouveler la pression. Au contraire, quand sous suspendez la pierre à l’outil de bois que I on appelle chil et que vous l’abandonner à lui-même, ce levier presse à lui seul et vous n’avez pas besoin d’aller l’appuyer de temps à autre. Telle est la différence qui existe entre ces instruments.

19. Ceux dont nous allons maintenant donner la description servent à presser les olives; ils sont d’une construction aisée, et on peut les transporter et les installer partout où l’on veut. Ils ne nécessitent pats de longue pièce de bois égale dans toutes ses parties et d’une essence dure, ni de lourde et grande pierre, ni de câbles forts; et ils ne nous offrent pas de difficulté provenant de la rigidité des cordes; ils sont libres de tous ses inconvénients; ils pressent, d’ailleurs avec beaucoup de force et ils expriment entièrement les sucs. Leur  construction est celle que nous expliquerons à l’instant.

Nous prenons une équarrie dont la longueur est de 6 spithames, dont la largeur n’est pas moindre que 2 pieds, et dont l’épaisseur n’est pas moindre que 1 pied. Cette pièce de bois doit être d’une essence ferme; il ne la faut pas trop tendre ni trop sèche, mais on doit la choisir entre ces états extrêmes; nous l’appelons la table. Nous la plaçons horizontalement, et nous y creusons, non loin des deux extrémités, deux trous profonds et arrondis; dans chaque trou nous mettons, deux loquets en bois, qui, d’un côté, s’enfoncent dans l’épaisseur de la table et, de l’autre côté, se terminent en demi-cercle; en se rencontrant, ils forment ensemble un cercle plus petit que les trous creusés. Ces loquets ont les faces obliques pour qu’ils tiennent, une fois montés, sans pouvoir être arrachés. Nous prenons ensuite deux pièces de bois dur, partout égales et équarries à la manière d’une règle, leur épaisseur étant égale à leur largeur; à l’une de leurs extrémités une longueur convenable reste simplement équarrie ; prenant alors par ce bout les deux pièces de bois, nous les faisons tourner, et nous traçons sur tout le reste de leur longueur une vis d’épaisseur constante. A l’extrémité du bois de la vis, que nous avons laissée équarrie, nous plaçons un tambour percé de quatre trous dans lesquels nous introduisons des pieux de bois, et ce qui reste de ce bout carré est revêtu dune coiffe cylindrique en bois, ayant en tout une longueur égale à la profondeur du trou circulaire pratiqué dans la table; un cercle est creusé dans ce cylindre ayant un diamètre égal à la moitié du diamètre du cercle de base de la vis. Cela fait, nous introduisons cette tête qui termine la vis dans le trou cylindrique de la table. Nous repoussons les loquets qui ont été construits antérieurement, en les faisant entrer dans la rainure circulaire ; nous les fixons dans cette rainure, et ils ne permettent plus à la vis de sortir.

Nous faisons de même pour la vis qui est à l’autre extrémité de la table.

Après cela nous prenons une poutre équarrie et longue dont la longueur est la même que celle de la poutre inférieure dans laquelle les vis sont montées. Cette poutre est forée de deux trous cylindriques qui pénètrent dans son épaisseur et qui ressortent de l’autre côté, correspondant aux deux trous cylindriques dans lesquels se place l’extrémité des vis. A l’intérieur de ces deux trous est sculptée une rainure hélicoïdale, qui fait d’eux les écrous des deux vis, en sorte que cette poutre s’abaisse lorsqu’on tourne les deux vis, qu’inversement elle s’élève quand on les tourne en sens contraire. Nous expliquerons plus loin la manière de sculpter la rainure hélicoïdale  de l’écrou. La longueur et l’épaisseur de cette poutre doivent, comme nous l’avons dit, se mesurer à la longueur et à l’épaisseur de la table ; mais sa largeur doit être inférieure d’un quart à celle de cet organe.

Nous plaçons ensuite sous la table un socle rectangulaire ayant en bas la forme d’un degré, et dont la longueur dépasse celle de la table d’une petite quantité, pour que tout l’appareil puisse être solidement dressé sur lui. Il convient de pratiquer sur une moitié du socle une entaille de dimension moyenne et d’en faire une autre dans la table, de même mesure que celle qui est laite dans le pied; puis on monte le saillant dans le rentrant, et l’appareil se trouve solidement établi. Nous installons sur la table, entre les deux vis, quatre parois bien jointes, formées de planches minces, ayant moins d’un doigt d’épaisseur La longueur et la largeur de l’espace carré qui se trouve entre ces planches sont telles que, la galéagre étant placée dans cet espace, il reste autour d’elle un vide où les sucs puissent se répandre. Nous devons dans le milieu de la table, pratiquer une cavité qui a les mêmes dimensions que la face de la galéagre reposant sur la table, afin d’entrer la galéagre dans ce creux. Nous l’y établissons donc, et, dans le haut, nous plaçons une planche épaisse qui occupe l’espace restant au-dessus des matières à presser ; nous la surmontons d’un chapeau moins long et moins large que la planche, dont l’épaisseur achève de remplir la galéagre. Nous tournons alors les deux vis avec les pieux qui sont dans les tambours de sorte que la poutre formant écrou s’abaisse sur le chapeau; le chapeau et la planche qui est l’intérieur de la galéagre se trouvent refoulés ; la matière contenue dans l’appareil est pressée, et les sucs coulent, après quoi l’on tourne les vis dans l’autre sens ; la poutre s’élève; on ôte le chapeau, et l’on renouvelle la matière soumise à la pression jusqu’à ce qu’on ait extrait tout le suc.

20. Il existe un autre instrument à une seule vis. Pour le construire, on fixe sur la table deux pieds portant la poutre transversale dans laquelle est creusé l’écrou ; cet écrou se trouve au milieu de la poutre; on y introduit la vis, et on la tourne à l’aide des pieux, qui sont dans le tambour; elle s’abaisse sur la planche placée dans la galéagre et, en la refoulant, fait couler les sucs.

Il faut répéter plusieurs fois la pression, pour qu’il ne reste rien des sucs dans les corps qui sont soumis.

Il y a encore beaucoup d’autres genres de presse; mais il est inutile que nous les décrivions, parce que leur usage est très répandu et qu’elles sont connues de tous; elles sont d’ailleurs inférieures à celles que nous avons citées. 

21. L’écrou de la vis se construit de cette manière.[19] Nous prenons une poutre de bois dur dont la longueur dépasse deux fois celle de l’écrou, et dont l’épaisseur est égale à celle de l’écrou. Nous sculptons une vis dans un seul sens et sur une moitié seulement de la longueur de la poutre; la profondeur des tours de cette vis égale la profondeur des tours de la vis que nous vouions faire tourner, dans l’écrou; nous enlevons sur l’autre moitié de la poutre une épaisseur de bois égale à celle des tours de vis, jusqu’à faire d’elle un pieu d’épaisseur constante. Menant ensuite deux diamètres dans les deux bases de la poutre, nous divisons chacun d’eux en trois parties égales, et de l’un des deux points de division nous élevons une perpendiculaire au diamètre; à partir des deux extrémités de cette perpendiculaire et sur toute la longueur du pieu, nous menons deux lignes droites; nous achevons cette préparation en plaçant le pieu sur une table dressée et en y traçant avec des pinces une raie hélicoïdale. Ensuite nous l’entamons délicatement avec une scie mince sur toute la longueur de cette raie. Nous séparons alors le tiers du pieu déterminé par les deux lignes droites,  et au milieu du segment restant nous creusons une rainure cylindrique, dans le sens de la longueur de cette pièce de bois et pénétrant jusqu’à la moitié de son épaisseur. Prenons maintenant une verge de fer à laquelle nous faisons épouser la forme de l’hélice de la vis et montons-la sur le pieu dans lequel est la rainure; puis introduisons son extrémité dans les tours de vis après avoir attaché très fortement les deux segments, de façon qu’ils soient adhérents l’un à l’autre et qu’ils ne se disjoignent point. Prenons ensuite un petit coin; entrons-le dans la rainure cylindrique, et frappons-le jusqu’à ce que la verge de fer vienne sortir entre les deux segments. Cela fait, nous entrons la vis dans une poutre où l’on a creusé un trou parfaitement égalisé et ayant pour diamètre l’épaisseur de la vis; dans les parois de cette cavité cylindrique, nous forons des petits trous ouvrant sur la cavité; nous y montons des petits pieux inclinés et arrondis, que nous poussons jusqu’à ce qu’ils avancent entre les tours de vis. Alors nous prenons la pièce de bois dans laquelle nous voulons sculpter l’écrou de la vis, nous y creusons un trou de même diamètre que le pieu rayé en vis, et nous adaptons à la pièce de bois, dans laquelle nous avons entré la vis, deux pieds que nous attachons avec une parfaite solidité. Le pieu qui porte le coin est ensuite introduit dans la cavité creusée dans la poutre, où doit être sculpté l’écrou; et, des trous ayant été forés à l’extrémité supérieure de la vis, nous y passons des pieux au moyen desquels nous faisons tourner la vis, jusqu’à ce qu’elle pénètre dans la poutre , tantôt dans le sens ascendant , tantôt dans le sens descendant ; de temps en temps nous frappons le coin; lorsque la rainure a atteint, la profondeur voulue, nous avons alors achevé de sculpter l’écrou.

FIN.

 


 

[1] Probablement le grec ὀδός.

[2] La figure du manuscrit est rudimentaire.

[3] Une traverse reliant. Nous ajoutons ces mots.

[4] Le manuscrit donne quatre figures qui se rapportent aux presses. L’une représente la presse à levier décrite dans le paragraphe 13,  une autre représente la petite presse à une vis du paragraphe 20. Les deux dernières sont consacrées à l’appareil dit galéagre. Ces quatre figures sont fort grossières, et elles n’éclaircissent aucun détail du texte. Nous avons donné, en nous en inspirant, le dessin sommaire de deux types de presses qui nous semblent être les principaux; mais nous aurons à indiquer, dans les descriptions qui suivent, des difficultés qui peuvent faire croire à une altération du texte et qui rendent problématique l’exactitude du premier de ces deux dessins.

[5] Le mot ainsi lu se rapporterait au grec χυλόω.  

[6] Si la corde enroulée autour du sac de plomb ou de la cuve plombée joue le rôle d’un poids soulevé par un lier, il semble que cette corde doive être tirée par le levier. Cela contredit la figure et  d’autres passages du texte, où nous voyons le sac de plomb placé sous le levier presseur. (V. I. III, 16, note.)

[7] Ce mot serait le grec ληνός.

[8] Lecture probable; donnant le grec λᾶας.

[9] Ce paragraphe semble altéré. La pierre à laquelle on attache un châssis de la moufle est évidemment fixée dans le sol et ne saurait s’élever: Voir le paragraphe suivant, note.

[10] Grec ὁρος

[11] Dans le paragraphe 13, la pierre appelée laas est celle qui abaisse le levier par l’effet de son poids. Ici, au contraire, cette pierre, s’élève quand le levier s’abaisse, comme il est dit au commencement et à la fin de ce paragraphe. Il faudrait donc que cette pierre et la vis fussent placées de chaque côté du point d’appui; la pierre écraserait alors les matières de bas en haut. Cependant on lit, à la fin du paragraphe que le levier écrase les matières placées sous lui. Nous ne croyons pas possible de concilier ces diverses indications. De plus, cette pierre qui s’élève ne peut être celle sur laquelle tourne l’écrou; cette dernière est certainement fixe.

[12] Oreiller, sens probable. Une autre lecture donnerait le sens de brique.

[13] Arrêts, sens probable en cet endroit, du mot que nous avons rendu ailleurs par tortue. (Voir I. III, i).

[14] La pierre sur laquelle tourne l’écrou.

[15] Grec τράμις.

[16] On peut inférer de là que le levier ne tirait pas la corde dans les appareils précédents, mais qu’il agissait en écrasant sous lui le sac ou la cuve plombée, de la même manière qu’il agit en enfonçant le couvercle de la galéagre.

[17] Grec γαλεάγρα.

[18] Chapeau, sens probable du mot 

[19] Ce paragraphe explique comment on creuse l’écrou de la vis pour la presse décrite dans le paragraphe 19 ; il est assez difficile. La figure qui s’y rapporte dans le manuscrit n’est d’aucun secours et nous ne reproduisons pas. Cette figure est au recto, de la page 75, la dernière du manuscrit, dont le verso ne porte aucune écriture.