Athénée : deipnosophistes
Livre XIII
De l'amour
texte français seul mis en page par Philippe Renault
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Les courtisanes
22. ᾿Εστὶν δ' ἑταίρα,
ὡς ᾿Αντιφάνης φησὶν ἐν ᾿Αγροίκῳ,
τῷ τρέφοντι συμφορά·
εὐφραίνεται γὰρ κακὸν ἔχων οἴκοι μέγα.
Διόπερ καὶ θρηνῶν τις αὑτὸν παράγεται ὑπὸ Τιμοκλέους ἐν Νεαίρᾳ·
᾿Αλλ' ἔγωγ' ὁ δυστυχὴς
Φρύνης ἐρασθείς, ἡνίκ' ἔτι τὴν κάππαριν
συνέλεγεν οὔπω τ' εἶχεν ὅσαπερ νῦν ἔχει,
πάμπολλ' ἀναλίσκων ἐφ' ἑκάστῳ τῆς θύρας
ἀπεκλειόμην.
Καὶ ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ δ' ᾿Ορεσταυτοκλείδης <ὁ> αὐτος Τιμοκλῆς φησι·
Περὶ δὲ τὸν πανάθλιον
εὕδουσι γρᾶες, Νάννιον, Πλαγγών, Λύκα,
Γνάθαινα, Φρύνη, Πυνθιονίκη, Μυρρίνη,
Χρυσίς, Κοναλίς, ῾Ιερόκλεια, Λοπάδιον.
Τούτων τῶν ἑταιρῶν καὶ ῎Αμφις μνημονεύει ἐν Κουρίδι λέγων·
Τυφλὸς ὁ Πλοῦτος εἶναί μοι δοκεῖ,
ὅστις γε παρὰ ταύτην μὲν οὐκ εἰσέρχεται,
παρὰ δὲ Σινώπῃ καὶ Λύκᾳ καὶ Ναννίῳ
ἑτέραις τε τοιαύταισι παγίσι τοῦ βίου
ἔνδον κάθητ' ἀπόπληκτος οὐδ' ἐξέρχεται.
22.
Dans son Paysan,
Antiphanès écrit ces lignes :
« Une
courtisane est une vraie calamité pour l'homme qui l’a sous sa garde :
en effet, il n’a d’autre plaisir que celui d’entretenir un fléau sans
pareil ! »
Dans
le même esprit, Timoclès, dans sa Nérée, nous fait le portrait
saisissant d’un homme qui se lamente sur son destin :
« Malheureux de moi ! Je me suis un jour amouraché de cette Phryné alors qu’elle cueillait des câpres : à cette époque, elle n’avait rien de ce qu’elle possède aujourd'hui. Et moi, pour elle, j'ai dilapidé des fortunes chaque fois que je venais la visiter : or, maintenant, elle me ferme la porte au nez ! »
Et
dans la pièce intitulée Orestautocleidès, ce même Timoclès dit:
« Autour
de ce pauvre type dorment ces vieilles traînées : Nannion, Plangon, Lyca,
Gnathaina, Phrynè, Pythionicè, Myrrhiné, Chrysis, Conalis, Hiérocléia et
Lopadion. »
Amphis
nous cite les noms de ces mêmes prostituées dans ses Ciseaux :
« Sans conteste, Ploutos est aveugle ! Il ne rend jamais visite à cette jeune fille ; en revanche, il est comme statufié dans la demeure de Sinope, de Lyca, de Nannion, ou de toute autre de ces créatures qui lui extirpent sa force virile : en un mot, il ne les quitte pas d’une semelle. »