JUVÉNAL

 

SATIRE VIII

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

SATURA VIII / SATIRE VIII

(éd. Jules Lacroix)

satire VII - satire IX

 

autre traduction


 

 

SATIRE VIII.

SATURA VIII

NOBILES

LES NOBLES

Stemmata quid faciunt? quid prodest, Pontice, longo
Sanguine censeri, pictosque ostendere vultus
Majorum, et stantes in curribus Æmilianos,
Et Curios jam dimidios, humeroque minorem
Corvinum, et Galbam auriculis nasoque carentem?
Quis fructus generis tabula jactare capaci
Fumosos equitum cum dictatore magistros,
Si coram Lepidis male vivitur? Effigies quo
Tot bellatorum, si luditur alea pernox
Ante Numantinos? si dormire incipis ortu
Luciferi, quo signa duces et castra movebant?
Cur Allobrogicis, et magna gaudeat ara
Natus in Herculeo Fabius lare, si cupidus, si
Vanus, et Euganes quantumvis mollior agna;
Si tenerum attritus Catinensi pumice lumbum,
Squalentes traducit avos, emptorque veneni,
Frangenda miseram funestat imagine gentem?
Tota licet veteres exornent undique ceræ
Atria, nobilitas sola est atque unica virtus.

Que font, ô Ponticus, les généalogies?
Sous un portique, plein d’anciennes effigies,
Que sert de nous montrer de l’un à l’autre bout
Les grands Émiliens sur leurs chars, et debout;
Les Curius tronqués, et, ruines pareilles,
Corvinus sans épaule, et Galba sans oreilles?
A quoi bon étaler dans un long rang d’aïeux,
Généraux, dictateurs, vos bustes glorieux,
Si l’on vit dans l’opprobre en face des Lépides?
A quoi bon ces portraits de guerriers intrépides,
Si, chaque nuit, devant Scipion Numantin
On joue avec fureur, pour dormir le matin,
Quand leurs aigles marchaient au pâle crépuscule ...
Du surnom d’Allobroge et de l’autel d’Hercule
Pourquoi t’enorgueillir, si, fier de tes habits,
Efféminé, plus mou qu’une molle brebis,
Honte des Fabius, ta main de courtisane
Promène sur tes flancs la pierre de Catane;
Si l’image à briser d’un lâche empoisonneur
Vient profaner sa race, en proie au déshonneur? —
Décore ton palais d’aïeux noirs de vieillesse!...
La vertu, c’est la vraie et la seule noblesse!

Paulus, vel Cossus, vel Drusus moribus esto;
Hos ante effigies majorum pone tuorum;
Præcedant ipsas illi te consule virgas:
Prima mihi debes animi bona. Sanctus haberi,
Justitiæque tenax factis dictisque mereris?
Agnosco procerem. Salve, Gœtulice, seu tu
Silanus, quocumque alio de sanguine, rarus
Civis et egregius patriæ contingis ovanti.
Exclamare libet populus quod clamat, Osiri
Invente. Quis enim generosum dixerit hunc, qui
Indignus genere, et præclaro nomine tantum
Insignis? Nanum cujusdam Atlanta vocamus;
Æthiopem, cycnum; parvam extortamque puellam,
Europen. Canibus pigris scabieque vetusta
Levibus, et siccæ lambentibus ora lucernæ,
Nomen erit pardus, tigris, leo, si quid adhuc est,
Quod fremat in terris violentius. Ergo cavebis,
Et metues, ne tu sic Creticus aut Camerinus.

Sois Paulus ou Drusus par tes mœurs, fais comme eux!
Et que ta gloire, avant tous ces bustes fameux,
Précède tes faisceaux, consul, et te proclame!
Je veux d’abord, je veux la noblesse de l’âme.
As-tu, par tes discours et tes faits, mérite
Le titre d’homme saint, ami de l’équité?
Je te déclare grand. Salut, race chérie!
Salut, Gétulicus, Silanus! La patrie
Te nomme avec orgueil, ô rare citoyen!
Je crie, en te voyant, comme l’Égyptien
Qui retrouve Osiris. Mais puis-je dire illustre
Un indigne, qui n’a que son nom pour tout lustre?
On dit souvent d’un nain : C’est Atlas que je vois;
D’un noir Éthiopien : C’est un cygne! Et parfois,
D’une fille bossue et grêle : C’est Europe!
Un chien maigre et pelé qui, d’échoppe en échoppe,
S’en va léchant le bec des lampes de hasard,
On l’appelle lion, tigre, fier léopard,
Ou monstre plus féroce encor... Crains qu’on te nomme
Métellus, Créticus, quand tu n’es qu’un pauvre homme!

His ego quem monui? tecum est mihi sermo, Rubelli
Blande. Tumes alto Drusonam sanguine, tanquam
Feceris ipse aliquid, propter quod nobilis esses,
Ut te conciperet, quæ sanguine fulget Iuli,
Non quæ ventoso conducta sub ære texit.
Vos humiles, inquis, vulgi pars ultima nostri,
Quorum nemo queat patriam monstrare parentis:
Ast ego Cecropides. Vivas, et originis hujus
Gaudia longa feras: tamen ima plebe Quiritem
Facundum invenies : solet hic defendere causas
Nobilis indocti; veniet de plebe togata
Qui juris nodos et legum ænigmata solvat.
Hic petit Euphraten juvenis, domitique Batavi
Custodes aquilas, armis industrius: at tu
Nil nisi Cecropides, truncoque simillimus Hermæ.
Nullo quippe alio vincis discrimine, quam quod
Illi marmoreum caput est; tua vivit imago.

Mais à qui ces leçons? à toi, jeune Blandus.
Pourquoi t’enfler si fort du beau sang des Drusus?
Qu’as-tu fait pour gagner cette noblesse vaine,
Et pour avoir le sang d’Iule dans ta veine,
Au lieu d’avoir celui d’une femme de rien,
Qui fabrique la toile au camp prétorien?
— Vous, populace vile, et rebut de la terre,
Nul de vous ne connaît le pays de son père!...
Dis-tu. Moi, je remonte à Cécrops! — Quel honneur!
Allons, jouis longtemps de ce rare bonheur.
Pourtant, de cette plèbe obscure, mais féconde,
Sortira l’orateur, à la mâle faconde,
Qui du noble ignorant sait défendre les droits.
L’un débrouille les nœuds, les énigmes des lois;
L’autre court vers l’Euphrate; il vole, jeune et brave,
Autour des aigles d’or, gardiennes du Batave.
Mais toi, fils de Cécrops, tu ne seras jamais
Qu’un vieux buste sans bras de l’inutile Hermès.
Toute la différence, ici je vais la dire:
Son image est de marbre, et la tienne respire!

Dic mihi, Teucrorum proles, animalia muta
Quis generosa putet, nisi fortia? Nempe volucrem
Sic laudamus equum, facili cui plurima palma
Fervet, et exsultat rauco victoria circo.
Nobilis hic, quocumque venit de gramme, cujus
Clara fuga ante alios, et primus in æquore pulvis.
Sed venale pecus Corythæ, posteritas et
Hirpini, si rara jugo victoria sedit.
Nil ibi majorum respectus, gratia nulla
Umbrarum : dominos pretiis mutare jubentur
Exiguis; trito ducunt epirhedia collo
Segnipedes, dignique molam versare Nepotis.
Ergo ut miremur te, non tua, primum aliquid da,
Quod possim titulis incidere præter honores
Quos illis damus et dabimuss, quibus omnia debes.

Parmi les animaux, sang des Troyens, dis-nous,
Le plus fort n’est-il pas le plus noble de tous?
Nous vantons le coursier que sa vitesse honore,
Et qui fuit triomphant dans l’arène sonore.
Que fait son origine? Il est noble, celui
Qui le premier de tous dans la poussière a lui!
Mais les enfants d’Hirpin, dégénérés, sans gloire,
Si jamais au timon ne s’assied la victoire,
On les vend au marché. Là, nul soin, nul égard:
L’ombre de leurs aïeux n’obtient pas un regard.
Achetés à vil prix pour la charrette seule,
Ils traînent des fardeaux, ou font tourner la meule.
Ainsi donc si tu veux qu’on t’admire, ô Blandus,
Toi-même et non les tiens … montre-nous des vertus
Qu’on puisse inscrire et joindre aux titres, aux images
De ceux que Rome encore environne d’hommages.

Laissons là ce jeune homme, à l’orgueil impudent,
Ivre et plein de Néron, dont il est descendant.
Ces nobles rarement ont l’esprit en partage.
Mais pour toi, Ponticus, oh! quel mince héritage
Que la gloire des tiens et leur grand souvenir,
Si tu n’illustres pas ton nom dans l’avenir!
Sur la gloire d’un autre est bien fou qui s’appuie!
C’est un pauvre soutien. Que la colonne fuie,
Tout l’édifice croule ! ... Et, veuve des ormeaux,
La vigne pleure, et penche à terre ses rameaux.

Hæc satis ad juvenem, quem nobis fama superbum
Tradit, et inflatum plenumque Nerone propinquo.
Rarus enim ferme sensus communia in illa
Fortuna. Sed te censeri laude tuorum,
Pontice, noluerim, sic ut nihil ipse futuræ
Laudis agas. Miserum est aliorum incumbere famæ,
Ne collapsa ruant subductis tecta columnis.
Stratus humi palmes viduas desiderat ulmos.

Esto bonus miles, tutor bonus, arbiter idem
Integer: ambiguæ si quando citabere testis
Incertæque rei, Phalaris licet imperet ut sis
Falsus, et admoto dicat perjuria tauro,
Summum crede nefas animam præferre pudori,
Et propter vitam vivendi perdere causas.
Dignus morte petit, cœnet licet ostrea centum
Gaurana, et Cosmi toto mergatur aeno.

Sois bon soldat, tuteur fidèle, arbitre sage;
Et si quelqu’un jamais t’appelle en témoignage
Sur un fait incertain ou douteux seulement,
Quand Phalaris, auprès de son taureau fumant,
Te dirait, « Sois parjure! » alors, crois dans ton âme
Que préférer le jour à l’honneur, c’est infâme!
Que c’est payer bien cher la vie et le remord.
Quiconque a mérité la mort est déjà mort!...
Mangeât-il, parfumé d’une essence lointaine,
Du poissonneux Lucrin les huîtres par centaine.

Exspectata diu tandem provincia quuum te
Rectorem accipiet, pone iræ frena modumqne,
Pone et avaritiæ; miserere inopum sociorum.
Ossa vides regum vacuis exsucta medullis.
Respice quid moneant leges, quid curia mandet;
Præmia quanta bonos maneant; quam fulmine justo
Et Capito et Numitor ruerint, damnante senatu,
Piratæ Cilicum. Sed quid danmatio confert,
Cum Pansa eripiat quidquid tibi Natta reliquit?
Præconem, Chærippe, tuis circumspice pannis,
Jamque tace. Furor est post omnia perdere naulum.
Non idem gemitus olim, nec vulnus erat par
Damnorum, sociis florentibus, et modo victis.
Plena domus tunc omnis, et ingens stabat acervus
Nummorum, Spartana chlamys, conchylia Coa,
Et cum Parrhasii tabulis signisque Myronis
Phidiacum vivebat ebur, necnon Policleti
Multus ubique labor: raræ sine Mentore mensæ.
Inde Dolabella est, atque hinc Antonius; inde
Sacrilegus Verres. Referebant navibus altis
Occulta spolia, et plures de pace triumphos.
Nunc sociis juga pauca boum, grex parvus equarum,
Et pater armenti capto eripietur agello
Ipsi deinde Lares, si quod spectabile signum,
Si quis in ædicula deus unicus: hæc etenim sunt
Pro summis; nam sunt hæc maxima. Despicias tu
Forsitan imbelles Rhodios unctamque Corinthum;
Despicias merito. Quid resinata juventus,
Cruraque totius facient tibi levia gentis?
Horrida vitanda et Hispania, Gallicus axis,
Illyricumque latus. Parce et messoribus illis
Qui saturant urbem, circo scenæque vacantem.
Quanta autem inde feres tam dira premia culpæ,
Quum tenues nuper Marius discinxerit Afros?
Curandum in primis, ne magna injuria fiat
Fortibus et miseris : tollas licet omne quod usquam est
Auri atque argenti; scutum gladiumque relinques,
Et jacula, et galeam. Spoliatis arma supersunt.

Quand, à force d’attente, à force de bonheur,
D’une province enfin tu seras gouverneur,
Enchaîne ta colère et l’avare injustice;
Qu’aux maux des alliés ton âme compatisse...
Nos voraces préteurs ont bu le sang des rois!
Remplis les volontés du sénat et des lois;
La récompense attend les gens de bien mais tremble!
Songe aux foudres vengeurs qui frappèrent ensemble
Capiton, Numitor, ces prévaricateurs,
Des brigands ciliciens brigands spoliateurs!
Mais à quoi bon punir ces cœurs pleins de bassesse,
Puisque Pansa vous prend ce que Natta vous laisse?
Vends tes haillons, Chérippe ! ... Hélas! paye, et tais-toi!
Ne risque point les frais du voyage, crois-moi.
— Oui, de nos alliés les villes florissantes,
Quand ils furent conquis, étaient moins gémissantes.
Partout l’or! un son d’or vibrant dans les échos,
La chlamyde de Sparte et la pourpre de Cos,
Les groupes de Myron, l’ivoire où se reflète
L’âme de Phidias, l’âme de Polyclète;
Des richesses partout!... Sur chaque table encor
On voyait resplendir les vases de Mentor.
Puis vint Dolabella, puis Antoine, et que sais-je?
Tant d’autres!.., puis Verrès, le brigand sacrilège.
Ces vils déprédateurs, triomphants dans la paix,
Encombraient leurs vaisseaux d’un butin plus épais.
Que voler maintenant? Quelques maigres cavales
Dans les champs ravagés errent par intervalles;
Quelques paires de bœufs! ... Prenez-les, prenez tout,
Jusqu’au chef du troupeau! ... Les dieux lares surtout;
S’il en reste encore un, sur l’autel domestique,
Qui semble curieux et d’un travail antique:
Voilà tout leur trésor, qui seul a quelque prix!
Abaisse, tu le peux, un regard de mépris
Sur Rhodes l’énervée et la molle Corinthe.
Ces peuples ruisselants de parfums, quelle crainte
Pourraient-ils inspirer? Mais respecte les droits
Du farouche Espagnol et du rude Gaulois,
Et ces durs moissonneurs, dont la main basanée
Nourrit l’oisive Rome, aux jeux abandonnée.
Le danger serait grand, et les profits mesquins:
Marius a laissé tout nus les Africains!
Oh! garde-toi de faire une injure trop grave
Aux forts, aux malheureux... Le désespoir est brave!
Quand tu leur ravirais un peu d’or et d’argent,
Tu laisserais toujours à ce peuple indigent
Le bouclier, le casque, un glaive plein de rouille...
Il reste encor du fer aux peuples qu’on dépouille!

Quod modo proposui, non est sententia, verum
Credite me vobis folium recitare Sibyllæ.
Si tibi sancta cohors comitum, si nemo tribunal
Vendit Acersecomes, si nullum in conjuge crimen,
Nec per conventus, nec cuncta per oppida curis
Unguibus ire parat, nummos raptura Celæno:
Tunc licet a Pico numeres genus; altaque si te
Nomina delectant, omnem Titanida pugnam
Inter majores ipsumque Promethea ponas:
De quocumque voles proavum tibi sumito libro.
Quod si præcipitem rapit ambitus atque libido,
Si frangis virgas sociorum in sanguine, si te
Delectant hebetes lasso lictore secures:
Incipit ipsorum contra te stare parentum
Nobilitas
, claramque facem præferre pudendis
Omne animi vitium tanto conspectius in se
Crimen habet, quanto major, qui peccat, habetur.
Quo mihi te solitum falsas signare tabellas
In templis quæ fecit avus, statuamque parentis
Ante triumphalem? quo, si nocturnus adulter
Tempora Santonico velas adoperta cucullo?

Ce que je dis n’est pas un bruit sonore et vain
Je déroule un feuillet de l’oracle divin.
Si tu marches suivi d’hommes purs, saint cortège;
Si quelque favori, que ton vice protège,
Ne vend point la justice; et si l’on ne voit pas
Ton épouse, courant les villes sur tes pas,
Comme une Céléno, de ses ongles avides,
Fouiller hideusement dans leurs entrailles vides;
Descends alors, descends de Picus, tu le peux!
Et si ton âme fière aime les noms pompeux,
Avec tous les Titans, famille redoutée,
Place au nombre des tiens l’antique Prométhée.
Dans les illustres noms tu n’as plus qu’à choisir!
Mais si l’ambition t’emporte, et le plaisir...
D’un féroce bonheur si ton œil étincelle
Quand les faisceaux, brisés dans le sang qui ruisselle,
Quand la hache qui s’use, ont lassé tes licteurs:
Alors de tes aïeux, de ces triomphateurs,
La noblesse t’accuse, et, sans être ternie,
Passe comme un flambeau sur ton ignominie!
Le crime se mesure au rang du criminel!
Toi, vanter ta naissance, ô faussaire éternel,
Qui signes le parjure au sein même du temple
Où de tes grands aïeux le marbre te contemple!
Toi qui, pour consommer l’adultère, as cent fois,
La nuit, caché ton front sous le bonnet gaulois!

Præter majorum cineres atque ossa,volucri
Carpento rapitur pinguis Damasippus, et ipse,
Ipse rotam stringit multo sufflamine consul:
Nocte quidem ; sed luna videt; sed sidera testes
Intendunt oculos. Finitum tempus honoris
Quum fuerit, clara Damasippus luce flagellum
Sumet, et occursum nunquam trepidabit amici
Jam senis, ac virga prior annuet atque maniplos
Solvet, et infundet jumentis hordea lassis.
Interea, dum lanatas torvumque juvencum,
More Numæ, cædit Jovis ante altania, jurat
Solam Eponam et facies olida ad præsepia pictas.
Sed quum pervigiles placet instaurare popinas,
Obvius amiduo Syrophœnix udus amomo
Currit, Idumææ Syrophœnix incola partæ,
Hospitis affectu dominum regamque salutat
Et cum venali Cyane succincta lagena.
Defensor culpæ dicet mihi : Fecimus et nos
Hæc juvenes. Esto : desisti nempe, nec ultra
Fovisti errorem. Breve sit, quod turpiter audes
Quædam cum prima resecentur crimina barba:
Indulge veniam pueris. Damasippus ad illos
Thermarum calices inscriptaque lintes vadit,
Maturus bello, Armeniæ Syriæque tuendis
Amnuibus, et Rheno atque Istro : præstare Neronem
Securum valet hæc ætas. Mitte ostia, Cæsar,
Mitte; sed in magna legatum quære popina;
Invenies aliquo cum percussore jacentem,
Permistum nautis, et furibus ac fugitivis,
Inter carnifices et fabros sandapilarum,
Et resupinati cessantia tympana Galli.
Æqua ibi libertas, communia pocula, lectus
Non alius cuiquam, nec mensa remotior ulli.
Quid facias talem sortitus, Pontice, servum?
Nempe in Lucanos aut Tusca ergastula mittas.
At vos, Trojugenæ, vobis ignoscitis; et quæ
Turpia cerdoni, Volesos Brutosque decebunt.

Le long de ces tombeaux où dort sa race morte,
L’épais Damasippus guide un char qui l’emporte;
Et lui-même, consul, de son auguste main,
Il a soin d’enrayer aux pentes du chemin.
C’est la nuit; mais pourtant la lune voit l’infâme!
Et les astres témoins ouvrent leurs yeux de flamme.
Après son consulat, devenu plus hardi,
Nous le verrons brandir un fouet en plein midi;
Et s’il rencontre alors quelque ami vieux et sage,
D’un salut effronté l’accueillir au passage;
Et lui-même il voudra, car ce n’est point assez,
Donner l’orge et la paille à ses chevaux lassés.
Comme le vieux Numa, Jupiter, s’il t’immole
Un bœuf, une brebis à laine blanche et molle,
Il jure par Épone, et tous ces dieux grossiers
Qu’on voit peints sur les murs, aux haras des coursiers.
Veut-il au cabaret passer la nuit sans gêne, —
Syrophénix, quittant la porte Iduméenne,
Tout gras de ses parfums, plein d’amour et d’effroi,
Court à lui comme un hôte, et reconnaît son roi;
Et Cyane, la robe au genou retroussée,
Un flacon à la main, le salue empressée.
« Eh! jeunes, dira-t-on, nous fîmes comme lui. »
— D’accord! mais, l’âge mûr venu, l’erreur a fui.
Qu’ils soient courts ces moments où l’on pardonne au vice,
Pourvu qu’il disparaisse avec le poil novice!
Je pardonne aux enfants; mais lui, Damasippus,
Qui fréquente ces lieux infâmes, corrompus,
Il est mûr pour la guerre et mûr pour les alarmes,
Pour couvrir le Danube et le Rhin de ses armes,
Et le Tigre et l’Euphrate, et défendre Néron.
— Mais ce guerrier n’est pas mi sonne le clairon,
César!... Fais-le chercher dans la grande taverne:
On le verra buvant au fond de la caverne,
Avec des fugitifs, avec des bateleurs,
Parmi les assassins, les bourreaux, les voleurs,
Les faiseurs de cercueils, les prêtres de Cybèle,
Ronflant sur leur cymbale et couchés pêle-mêle.
Là, rien que des égaux; là, plus de rangs jaloux:
Verres, tables et lits sont les mêmes pour tous.
Cet homme, Ponticus, s’il était ton esclave,
Qu’en ferais-tu? pour lui quelle peine assez grave?
Dans tes sombres cachots toscans ou lucaniens,
Tu l’enverrais croupir ! ... Mais vous, sang des Troyens,
Jamais sur vous la honte ou le remords ne pèse:
Ce qui flétrit l’esclave honore les Volèse!

Quid, si nunquam adeo fœdis, adeoque pudendis
Utimur exemple, ut non pejora supersint?
Consumptis opibus, vocem, Damasippe, locasti
Sipario, clamosum ageres ut Phasma Catulli.
Laureolum velox etiam bene Lentulus egit,
Judice me, dignus vera cruce. Nec tamen ipsi
Ignoscas populo; populi frons durior hujus
Qui sedet, et spectat triscurria patriciorum,
Planipedes audit Fabios, ridere potest qui
Mamercorum alapas. Quanti sua funera vendant,
Quid refert? vendunt, nullo cogente Nerone,
Nec dubitant Celsi præteris vendere ludis.
Finge tamen gladios inde; atque hinc pulpita pone;
Quid satius? mortem sic quisquam exhorruit, ut sit
Zelotypus Thymeles, stupidi collega Corinthi?
Res haud mira tamen, citharœdo principe, mimus
Nobilis. Hæc ultra quid erit, nisi ludus? Et illud
Dedecus urbis habes. Nec mirmillonis in armis,
Nec clypeo Gracchum pugnantem, aut falce supina,
(Damnat enim tales habitus, et damnat et odit)
Nec galea faciem abscondit: movet ecce tridentem,
Postquam librata pendentia retia dextra
Nequicquam effudit, nudum ad spectacula vultum
Erigit, et tota fugit agnoscendus arena.
Credamus tunicæ, de faucibus aurea quum se
Porrigat, et longo jactetur spira galero.
Ergo ignominiam graviorem pertulit omni
Vulnere, cum Graccho jussus pugnare secutor.

Je sais encor, je sais d’autres faits plus hideux,
Et tels que les premiers ne sont rien auprès d’eux.
Tes grands biens dévorés, tu vendis sans scrupule
Ta voix pour déclamer le Spectre de Catulle,
Damasippus, infâme! On a vu Lentulus
Sur un théâtre aussi jouer Lauréolus:
Certes, il méritait bien un gibet véritable!
Mais ce peuple est encor plus vil, plus détestable,
Lui qui regarde, assis, avec un front d’airain,
La dégradation du peuple souverain,
Souffre les Fabius sur la scène en personne,
Et rit lorsqu’un soufflet sur leur visage sonne!
Eh! qu’importe le prix? ils vendent leur trépas!
Cependant un Néron ne les y force pas:
Au directeur des jeux et de l’amphithéâtre
Ils le vendent!... — Choisis : la mort ou le théâtre?
— La mort! plutôt la mort, que d’être, affreux malheur!
Le collègue honteux d’un honteux bateleur.
Mais d’un noble histrion je comprends le délire,
Après qu’un empereur s’est fait joueur de lyre.
Rome voit pis encor quel opprobre est le sien!
Ce vil gladiateur, c’est un patricien!
Oui, Gracchus vient combattre: il méprise, il abhorre
La faux du mirmillon, le bouclier sonore,
Le casque!... et, sans couvrir son visage impudent,
Stupide rétiaire, il balance un trident.
Quand son filet retombe, et fouette en vain le sable,
Le front haut, dans l’arène il fuit, reconnaissable.
Voilà bien sa tunique, et voilà bien encor
Son riche galérus, où flotte un réseau d’or!
Mais pour le mirmillon, forcé de le combattre,
C’est pis qu’être vaincu... Gracchus fuit sans se battre!

Libera si dentur populo suffragia, quis tam
Perditus, ut dubitet Senecam præferre Neroni,
Cujus supplicio non debuit una parari
Simia, nec serpens unus, nec culeus unus?
Par Agamemnonidæ crimen; sed causa facit rem
Dissimilem quippe ille, deis auctoribus, ultor
Patris erat cæsi media inter pocula; sed nec
Electræ jugulo se polluit, aut spartani
Sanguine conjugit : nullis aconita propinquis
Miscuit; in scena nunquam cantavit Orestes;
Troica non scripsit. Quid enim Verginius armis
Debuit ulcisci magis, aut cum Vindice Galba?
Quid Nero tam sæva crudaque tyrannide fecit?
Hæc opera, atque hæ sunt generosi principis artes,
Gaudentis fœdo peregrina ad pulpita cantu
Prostitui, Grajæque apium meruisse coronæ.
Majorum effigies habeant insignia vocis:
Ante pedes Domiti longum tu pone Thyestæ
Syrma, vel Antigones, seu personam Melanippes,
Et de marmoreo citharam suspende colosso.

Peuple, si ton suffrage était libre en tout point,
Qui serait assez bas pour ne préférer point
Sénèque à ce Néron que rien ne peut absoudre,
Qu’au fond d’un sac de cuir il aurait fallu coudre
Avec plus d’un serpent, plus d’un singe hideux?...
Oreste est parricide: ils le furent tous deux;
Mais combien différait la cause de leur crime!
Le fils d’Agamemnon, qu’un dieu cruel opprime,
Vengeait son père mort au milieu d’un repas.
Mais par un meurtre infâme il ne s’affranchit pas
D’une sœur, d’une épouse ! ... Et sa main profanée
Jamais n’offrit aux siens la coupe empoisonnée;
Jamais il ne chanta comme un vil histrion:
Oreste n’a point fait un second Ilion!
Verginius, Galba, Vindex, sauveurs de Rome,
Enfin nous ont vengés d’un monstre à face d’homme.
Qu’a-t-il fait, ce Néron, dans son règne odieux?
Voici les grands exploits d’un prince, fils des dieux:
Fier de prostituer, par une danse obscène,
La pourpre impériale aux tréteaux de la scène,
Il disputait le prix des jeux Corinthiens.
Fixe donc ce trophée aux images des tiens!
Devant Domitius, ton noble père, attache
Et le masque tragique et la couronne d’ache,
La robe d’Antigone et de Thyeste encor...
Au colosse de marbre appends ta lyre d’or!

Quid, Catilina, quis natalibus, atque Cethegi
Inveniet quisquam sublimius? Arma tamen vos
Nocturne, et flammes domibus templisque parastis,
Ut Braccatorum pueri, Senonumque minores;
Ausi quod liceat tunica punire molesta.
Sed vigilat consul, vexillaque vestra cœrcet.
Hic novus, Arpinas ignobilis, et modo Romæ
Municipalis eques galeatum ponit ubique
Præsidium attonitis, et in omni gente laborat.
Tantum igitur muros intra toga contulit illi
Nominis et tituli, quantum non Leucade, quantum
Thessaliæ campis Octavius abstulit udo
Cædibus assiduis gladio. Sed Roma parentem,
Roma patrem patriæ Ciceronem libera dixit.

O Céthégus, et toi, Catilina, quel autre
Naquit dans un berceau plus noble que le vôtre?
Pourtant, comme les fils des Sénons, des Gaulois,
Pour incendier Rome et détruire ses lois,
Dans l’ombre secouant vos torches, couple infâme,
Vous avez mérité la tunique de flamme!
Mais notre consul veille, il vous tient, furieux!
Cet obscur citoyen d’Arpinum, sans aïeux,
Naguère chevalier d’un simple municipe,
De soldats emplit Rome, et l’effroi se dissipe:
Dans ce péril immense il travaille pour tous.
Sans déposer la toge, il acquit parmi nous,
Dans Rome, plus de gloire et plus de renommée,
Qu’Octave sous Leucade, avec sa flotte armée,
Qu’Octave en Thessalie, alors que dans sa main
Le glaive ruisselait, ivre du sang romain.
Rome enfin libre, Rome, avec idolâtrie,
Proclama Cicéron père de la patrie!

Arpinas alius, Volscorum in monte, solebat
Poscere mercedes, alieno læsus aratro:
Nodosam post hæc frangebat vertice vitem,
Si lentus pigra muniret castra dolabra.
Hic tamen et Cimbros, et summa pericula rerum
Excipit, et solus trepidantem protegit urbem;
Atque ideo, postquam ad Cimbros, stragernque volabant,
Qui nunquam attigerant majora cadavera, corvi,
Nobilis ornatur lauro collega secunda.

Aux montagnes du Volsque un autre, à prix d’argent,
Labourait, fatigué, pour un maître exigeant.
Cet enfant d’Arpinum, plus tard légionnaire,
Lorsqu’aux travaux du camp sa hache mercenaire
Retombait paresseuse, un rude châtiment
Courbait son dos meurtri sous les nœuds du sarment.
Il arrête pourtant les Cimbres, mer roulante,
Et seul prête l’épaule à Rome chancelante.
Aussi, vers tant de morts quand les vautours béants
Volaient, n’osant toucher ces cadavres géants,
Son collègue n’obtint, dans Rome libre et calme,
Tout noble qu’il était, que la seconde palme.

Plebeiæ Deciorum animæ, plebeia fuerunt
Nomina: pro totis legionibus hi tamen, et pro
Omnibus auxiliis, atque omni pube Latina,
Sufficiunt dis infernis, terræque parenti;
Pluris enim Decii quam qui servantur ab illis.
Ancilla natus trabeam, et diadema Quirini,
Et fasces meruit regum ultimus ille bonorum.
Prodita laxabant portarum claustra tyrannis
Exulibus juvenes ipsius consulis, et quos
Magnum aliquid dubia pro libertate deceret,
Quod miraretur cum Coclite Mutius, et quæ
Imperii fines Tiberinum virgo natavit.
Occulta ad patres produxit crimina servus,
Matronis lugendus : at illos verbera justis
Afficiunt pœnis, et legum prima securis.

Les Décius avaient des noms tout plébéiens,
Une âme plébéienne : et ces grands citoyens,
Morts pour nos légions, morts pour toute l’année,
Apaisèrent Tellus, contre nous animée,
Et les dieux infernaux ! ... car, seuls, ils valaient plus
Que tous ceux qu’ils sauvaient, ces deux grands Décius!
Né d’une esclave, un roi mérita par lui-même
Les faisceaux, la trabée, avec le diadème.
Et les fils du consul, fléaux de leur pays,
Au tyran qu’on exile ouvrent nos murs trahis!
Eux, quand la liberté faible encore s’éveille,
Qui devaient enfanter merveille sur merveille,
Étonner les Coclès, étonner Scévola,
Et la vierge au grand cœur, qui vers nous revola
Après avoir franchi tout le Tibre à la nage!
Un esclave, que Rome a pleuré d’âge en âge,
Vient dénoncer leur crime, et, complices des rois,
ils tombent les premiers sous la hache des lois.

Malo pater tibi sit Thersites, dummodo tu sis
Æacidæ similis, Vulcaniaque arma capessas,
Quam te Ibersitæ similem producat Achilles.
Et tamen, ut longe repetas longeque revolvas
Nomen, ab infami gentem deducis asylo.
Majorum primus, quisquis fuit ille, tuorum,
Aut pastor fuit, aut ... illud quod dicere nolo.

J’aime bien mieux te voir fils d’un Thersite infâme,
Si, brave comme Achille, imitant sa grande âme,
Des armes de Vulcain tu revêts l’appareil,
Que te voir, fils d’Achille, à Thersite pareil!
En vain à Romulus ta famille remonte:
Elle n’en sort pas moins d’un asile de honte;
Et le premier des tiens, quel qu’il soit, celui-là
Fut un pâtre, ou bien un... Je veux m’arrêter là.

NOTES SUR LA SATIRE VIII.

 

V. 12 et suivant. Cur Allobrogicis, etc. — Q. Fabius Masimus reçut le surnom d’Allobrogicus, pour avoir vaincu les Allobroges. Ce titre d’honneur passa à ses descendants. — Natus in Herculeo Fabius Lare. — On voyait, auprès du cirque Flaminius, un autel élevé en l’honneur d’Hercule, et dont le soin fut confié à la famille des Fabius, qui prétendaient descendre de ce dieu.

V. 15. Catinensi pumice. — Sorte de pierre ponce qui se trouve près de l’Etna, dans les environs de Catane. Les voluptueux se servaient de ces pierres pour rendre leurs membres moins velus.

V. 28. Osiri. — Lorsque les Égyptiens avaient retrouvé leur Apis, ou le bœuf sous l’image duquel ils adoraient Osiris, qui, le premier, avait attelé les bœufs à la charrue, ils s’écriaient: Nous l’avons trouvé ; félicitons-nous! (Voy. PLINE, lib. VIII, cap. 46.)

V. 52. Cecropides. — Cécrops, fondateur et premier roi d’Athènes.

V. 62. Hirpini. Hirpinus est le nom d’un cheval de race. Il y avait au pays des Sabins une montagne appelée ainsi; elle était renommée pour ses chevaux.

V. 95. Chærippe, etc. — Juvénal conseille à ce Chérippe de payer les impôts sans se plaindre, fussent-ils injustes, et de ne point risquer les frais d’un voyage d’outre-mer, pour venir accuser auprès du sénat le proconsul prévaricateur.

V. 116. Messoribus illis. — Les flottes d’Alexandrie apportaient à Rome les moissons d’Afrique.

V. 119. Marius, etc. — Ce Marius ne doit pas être confondu avec le vainqueur des Cimbres et des Teutons. Il s’agit ici d’un proconsul d Afrique.

V. 129. Celæno. — Une des harpies.

V. 130. Tunc licet a Pico, etc. Picus, premier roi des Latins, fils de Saturne et père de Faunus.

V. 137. Incipit ipsorum contra te stare parentum Nobilitas. etc. — Corneille, Molière et Boileau ont imité ce magnifique passage. Voyez Corneille, dans le Menteur, acte V, sc. 3; Molière, dans le Festin de Pierre, act. IV, sc. 6; Boileau, sat. V.)

V. 146. Damasippus. Damasippus est ici un nom imaginaire qui convient parfaitement au caractère que met en scène

Il s’agit d’un général d’armée et d’un consul qui passait sa vie à faire le métier de palefrenier (damasippoV, qui dompte les chevaux.)

V. 156. Eponam. — Épone, déesse protectrice des écuries et des chevaux.

V. 158. Syrophœnix. — Juvénal donne au parfumeur le nom de Syrophœnix, comme originaire de cette partie de la Syrie appelée par les anciens Foinikh

V. 159. Idumææ incola portæ. — On suppose que cette porte iduméenne est celle par où entrèrent Vespasien et Titus, après avoir vaincu les Juifs.

V. 179. Tusca ergastula.— L’ergastviium était un cachot souterrain, où l’on renfermait dans les campagnes les esclaves condamnés aux travaux les plus pénibles.

V. 185. Phasma Catulli. —-. Dans la pièce en question, un chef de voleurs ou un esclave fugitif était crucifié; mais l’acteur de ce rôle savait, au moment critique, substituer à sa place un mannequin dans lequel on enfonçait les clous. — Le Catulle, auteur de ce drame, n’est pas le poète de Vérone.

V. 212. Cujus supplicio. etc. Ce supplice était celui des parricides. On les cousait dans un sac de cuir avec un singe, un coq, un chien, et des serpenta. Ensuite on jetait ce sac dans le Tibre.

V. 220. Troica non scripsit, etc. — Tacite, Suétone, Orose et Eutrope ont accusé Néron d’avoir brûlé Rome, pour en comparer l’incendie à celui qu’il avait décrit dans un poème sur l’embrasement de Troie.

Même vers. Verginius etc., etc. Verginius, Vindex et Galba commandaient, l’un en Germanie, l’autre dans les Gaules, et le dernier en Espagne, quand ils se révoltèrent contre Néron.

V. 229. Et de marmoreo, etc. — Ce colosse de marbre était une statue d’Auguste.

V. 234. Tunica punire molesta. —- Le corps du supplicié, enduit de poix et de résine, brûlait sur la voie publique.

V. 286. Hic novus Arpinas, etc. — Cicéron était d’Arpinum, maintenant Arpino, au royaume de Naples, dans la terre de Labour.

V. 252. Nobilis collega, etc. — Lutatius Catullus fut le collègue noble de Manus, dans cette expédition.

V. 258. Ancilla natus, etc. — Servius Tullius, sixième roi de Rome, fils d’une esclave.

V. 264. Virgo natavit. — Clélie. Ennius disait à ses contemporains, en parlant de cette illustre Romaine : « Clélie est un héros, vous n’êtes que des femmes! »

V. 272. Ab infami gentem, etc. — « Dès que la ville eut commencé à prendre sa première forme, ils ouvrirent un refuge à tout venant, et l’appelèrent le temple du dieu Asile. C’était un lieu de franchise pour l’esclave, pour le débiteur, pour le meurtrier. » (PLUTARQUE, Vie de Romulus.)