Aristote : Génération des animaux

ARISTOTE

 

TRAITE DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX

ΑΡΙΣΤΟΤΕΛΟΥΣ ΠΕΡΙ ΖΩΙΩΝ ΓΕΝΕΣΕΩΣ Β

LIVRE II. CHAPITRE III.

livre II chapitre II - livre II chapitre IV  

 

 

TRAITE DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX

LIVRE DEUXIEME

 

 

 

 

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CHAPITRE Ill

De la nature du sperme; singulières propriétés du sperme ; il est d'abord épais et blanc; le froid le rend liquide, et la chaleur l'épaissit; le sperme n'est ni de l'eau, ni de la terre; ni un mélange des deux; nécessité d'une analyse plus exacte; le sperme est un mélange d'eau et d'air; transformation de l'huile et de la céruse mêlées l'eau et à l'écume; effets divers de l'agitation donnée au mélange; erreur de Ctésias sur le sperme des éléphants ; erreur d'Hérodote sur celui des Éthiopiens; le sperme est toujours blanc comme de l'écume; du nom d'Aphrodite: le sperme ne gèle pas, parce que l'air non plus ne peut geler.

1 Τί μὲν οὖν ἐστιν αἴτιον ὡς ἀρχὴ τῆς περὶ ἕκαστον γενέσεως, κινοῦν πρῶτον καὶ δημιουργοῦν, εἴρηται πρὸς τὰ διαπορηθέντα πρότερον. Περὶ δὲ τῆς τοῦ σπέρματος φύσεως ἀπορήσειεν [30] ἄν τις. Τὸ γὰρ σπέρμα ἐξέρχεται μὲν ἐκ τοῦ ζῴου παχὺ καὶ λευκόν, ψυχόμενον δὲ γίγνεται ὑγρὸν ὥσπερ ὕδωρ καὶ τὸ χρῶμα ὕδατος. Ἄτοπον δὴ ἂν δόξειεν· οὐ γὰρ παχύνεται ὕδωρ θερμῷ, τὸ δ' ἔσωθεν ἐκ θερμοῦ ἐξέρχεται παχύ, ψυχόμενον δὲ γίγνεται ὑγρόν. 2 Καίτοι πήγνυταί γε τὰ ὑδατώδη· [35] τὸ δὲ σπέρμα οὐ πήγνυται τιθέμενον ἐν τοῖς πάγοις ὑπαίθριον ἀλλ' ὑγραίνεται ὡς ὑπὸ τοῦ ἐναντίου παχυνθέν. Ἀλλὰ μὴν οὐδ' ὑπὸ θερμοῦ παχύνεσθαι εὔλογον. Ὅσα γὰρ [736a] γῆς πλεῖον ἔχει, ταῦτα συνίσταται καὶ παχύνεται ἑψόμενα οἷον καὶ τὸ γάλα. Ἔδει οὖν ψυχόμενον στερεοῦσθαι. Νῦν δ' οὐθὲν γίγνεται στερεὸν ἀλλὰ πᾶν ὥσπερ ὕδωρ. 3 Ἡ μὲν οὖν ἀπορία αὕτη ἐστίν· εἰ μὲν γὰρ ὕδατος - τὸ ὕδωρ οὐ φαίνεται παχυνόμενον [5] ὑπὸ τοῦ θερμοῦ, τὸ δ' ἐξέρχεται παχὺ καὶ θερμὸν καὶ ἐκ θερμοῦ τοῦ σώματος· εἰ δὲ γῆς ἢ μικτὸν γῆς καὶ ὕδατος οὐκ ἔδει ὑγρὸν πᾶν γίγνεσθαι [καὶ ὕδωρ].

4 Ἢ οὐ πάντα τὰ συμβαίνοντα διῃρήκαμεν; Οὐ γὰρ μόνον παχύνεται τὸ ἐξ ὕδατος καὶ γεώδους συνιστάμενον ὑγρὸν ἀλλὰ καὶ τὸ ἐξ [10] ὕδατος καὶ πνεύματος, οἷον καὶ ὁ ἀφρὸς γίγνεται παχύτερος καὶ λευκός, καὶ ὅσῳ ἂν ἐλάττους καὶ ἀδηλότεραι αἱ πομφόλυγες ὦσι τοσούτῳ καὶ λευκότερος καὶ στιφρότερος ὁ ὄγκος φαίνεται. Τὸ δ' αὐτὸ καὶ τὸ ἔλαιον πάσχει· παχύνεται γὰρ τῷ πνεύματι μιγνύμενον· διὸ καὶ τὸ λευκαινόμενον [15] παχύτερον γίγνεται, τοῦ ἐνόντος ὑδατώδους ὑπὸ τοῦ θερμοῦ διακρινομένου καὶ γιγνομένου πνεύματος. Καὶ ἡ μολύβδαινα μιγνυμένη ὕδατι καὶ ἐλαίῳ καὶ τριβομένη ἐξ ὀλίγου τε πολὺν ὄγκον ποιεῖ καὶ ἐξ ὑγροῦ στιφρὸν καὶ ἐκ μέλανος λευκόν. Αἴτιον δ' ὅτι ἐγκαταμίγνυται πνεῦμα ὃ τόν τε ὄγκον [20] ποιεῖ καὶ τὴν λευκότητα διαφαίνει, ὥσπερ ἐν τῷ ἀφρῷ καὶ τῇ χιόνι· καὶ γὰρ ἡ χιών ἐστιν ἀφρός. 5 Καὶ αὐτὸ τὸ ὕδωρ ἐλαίῳ μιγνύμενον γίγνεται παχὺ καὶ λευκόν· καὶ γὰρ ὑπὸ τῆς τρίψεως ἐγκατακλείεται πνεῦμα, καὶ αὐτὸ τὸ ἔλαιον ἔχει πνεῦμα πολύ· ἔστι γὰρ οὔτε γῆς οὔτε ὕδατος [25] ἀλλὰ πνεύματος τὸ λιπαρόν. Διὸ καὶ ἐπὶ τῷ ὕδατι ἐπιπολάζει· ὁ γὰρ ἐν αὐτῷ ὢν ἀὴρ ὥσπερ ἐν ἀγγείῳ φέρει ἄνω καὶ ἐπιπολάζει καὶ αἴτιος τῆς κουφότητός ἐστιν. Καὶ ἐν τοῖς ψύχεσι δὲ καὶ πάγοις παχύνεται τὸ ἔλαιον, πήγνυται δ' οὔ· διὰ μὲν γὰρ θερμότητα οὐ πήγνυται (ὁ γὰρ ἀὴρ [30] θερμὸν καὶ ἄπηκτον), διὰ δὲ τὸ συνίστασθαι αὐτὸν καὶ πυκνοῦσθαι [ὥσπερ] ὑπὸ τοῦ ψύχους παχύτερον γίγνεται τὸ ἔλαιον.

6 Διὰ ταύτας τὰς αἰτίας καὶ τὸ σπέρμα ἔσωθεν μὲν ἐξέρχεται στιφρὸν καὶ λευκόν, ὑπὸ τῆς ἐντὸς θερμότητος πνεῦμα πολὺ ἔχον θερμόν, ἐξελθόντος δὲ ὅταν ἀποπνεύσῃ τὸ θερμὸν [35] καὶ ὁ ἀὴρ ψυχθῇ ὑγρὸν γίγνεται καὶ μέλαν· λείπεται γὰρ τὸ ὕδωρ καὶ εἴ τι μικρὸν γεῶδες, ὥσπερ ἐν φλέγματι, καὶ ἐν τῷ σπέρματι ξηραινομένῳ. Ἔστι μὲν οὖν τὸ σπέρμα [736b] κοινὸν πνεύματος καὶ ὕδατος, τὸ δὲ πνεῦμά ἐστι θερμὸς ἀήρ· διὸ ὑγρὸν τὴν φύσιν ὅτι ἐξ ὕδατος. 7 Κτησίας γὰρ ὁ Κνίδιος ἃ περὶ τοῦ σπέρματος τῶν ἐλεφάντων εἴρηκε φανερός ἐστιν ἐψευσμένος. Φησὶ γὰρ οὕτω σκληρύνεσθαι ξηραινόμενον ὥστε [5] γίγνεσθαι ἠλέκτρῳ ὅμοιον. Τοῦτο δ' οὐ γίγνεται· μᾶλλον μὲν γὰρ ἕτερον ἑτέρου σπέρμα γεωδέστερον ἀναγκαῖον εἶναι, καὶ μάλιστα τοιοῦτον ὅσοις πολὺ γεῶδες ὑπάρχει κατὰ τὸν ὄγκον τοῦ σώματος, παχὺ δὲ καὶ λευκὸν διὰ τὸ μεμῖχθαι πνεῦμα. 8 Καὶ γὰρ λευκόν ἐστι τὸ σπέρμα πάντων· [10] Ἡρόδοτος γὰρ οὐκ ἀληθῆ λέγει φάσκων μέλαιναν εἶναι τὴν τῶν Αἰθιόπων γονήν, ὥσπερ ἀναγκαῖον ὂν τῶν τὴν χρόαν μελάνων εἶναι πάντα μέλανα, καὶ ταῦθ' ὁρῶν καὶ τοὺς ὀδόντας αὐτῶν ὄντας λευκούς. 9 Αἴτιον δὲ τῆς λευκότητος τοῦ σπέρματος ὅτι ἐστὶν ἡ γονὴ ἀφρός, ὁ δ' ἀφρὸς λευκόν, [15] καὶ μάλιστα τὸ ἐξ ὀλιγίστων συγκείμενον μορίων καὶ οὕτω μικρῶν ὥσπερ ἑκάστης ἀοράτου τῆς πομφόλυγος οὔσης, ὅπερ συμβαίνει καὶ ἐπὶ τοῦ ὕδατος καὶ τοῦ ἐλαίου μιγνυμένων καὶ τριβομένων, καθάπερ ἐλέχθη πρότερον. Ἔοικε δὲ οὐδὲ τοὺς ἀρχαίους λανθάνειν ἀφρώδης ἡ τοῦ σπέρματος οὖσα φύσις· [20] τὴν γοῦν κυρίαν θεὸν τῆς μίξεως ἀπὸ τῆς δυνάμεως ταύτης προσηγόρευσαν.

10 Ἡ μὲν οὖν αἰτία τῆς λεχθείσης ἀπορίας εἴρηται, φανερὸν δὲ ὅτι διὰ τοῦτ' οὐδὲ πήγνυται· ὁ γὰρ ἀὴρ ἄπηκτος.

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1 Pour répondre aux questions que nous nous étions posées antérieurement, nous venons d'expliquer quelle est la cause qui, en tant que principe, produit dans tout animal le premier mouvement et qui l'organise. Mais, il nous reste encore à éclaircir [30] bien des questions sur la nature du sperme. Quand le sperme sort de l'animal, il est épais et blanc; une fois refroidi, il devient liquide comme l'eau, et il prend la couleur de l'eau. Le fait peut paraître assez singulier; car l'eau ne s'épaissit pas en s'échauffant; mais, le sperme sort épais de la chaleur intérieure; et s'il devient liquide, c'est par le refroidissement. 2 Cependant, tous les liquides se congèlent, [35] tandis que le sperme mis à l'air, par des jours de glace, ne se congèle pas, et devient liquide, comme s'il ne pouvait s'épaissir que par le contraire du froid. Il est vrai que la raison ne comprend pas davantage que ce soit la chaleur qui l'épaississe. Tous les corps [736a] qui sont plutôt terreux se condensent et s'épaississent quand on les échauffe, comme on le voit par le lait. Le sperme en se refroidissant devrait donc devenir solide; mais il ne prend pas du tout de solidité, et il devient tout entier comme de l'eau. 3 Voici donc où est la difficulté : si le sperme est de l'eau, on peut observer que l'eau ne s'épaissit pas [5] par la chaleur, tandis que le sperme sort épais et chaud du corps, qui est chaud, ainsi que lui. Si le sperme est terreux, ou s'il est un mélange d'eau et de terre, il ne devrait pas devenir tout entier liquide, ni devenir tout à fait de l'eau.

4 Du reste, nous n'avons peut-être pas bien analysé tous les phénomènes qui se présentent ici. En effet, ce n'est pas seulement le liquide composé d'eau et de terre qui se congèle et s'épaissit ; c'est encore le composé [10] d'eau et d'air, comme on le voit par l'écume qui s'épaissit et qui devient blanche; et plus les bulles en sont petites et indistinctes, plus sa masse devient blanche et épaisse. L'huile présente le même phénomène; mélangée d'air, elle s'épaissit. Ainsi, en blanchissant, [15] le corps de l'huile devient plus épais, parce que la partie aqueuse qui est dedans se sépare par l'action de la chaleur, et se change en air. Le blanc de plomb mêlé à de l'eau et à de l'huile change un petit volume en un volume plus considérable; de liquide, il devient solide; et, de noir, il devient blanc. Cela tient uniquement au mélange de l'air, qui augmente [20] le volume et y développe la blancheur, comme dans l'écume, et dans la neige, qui n'est guère non plus que de l'écume. 5 C'est également ainsi que l'eau mêlée à l'huile devient épaisse et blanche; l'agitation à laquelle on la soumet y renferme de l'air; et l'huile elle-même contient déjà de l'air en grande quantité; car le corps qui est gras n'est, ni de la terre, ni de l'eau; [25] il est de l'air. C'est pour cela que l'huile surnage à la surface de l'eau. L'air qui y est contenu, comme dans un vase, la porte en haut, la retient à la surface, et cause sa légèreté: L'huile s'épaissit par le froid et dans les temps tic gelée; mais elle ne se congèle pas ; et si elle ne gèle pas, c'est à cause de la chaleur, parce que l'air est [30] chaud et qu'il ne gèle pas; mais c'est parce que l'air se contracte et s'épaissit par le froid que l'huile devient également plus épaisse.

6 C'est donc par les mêmes raisons que le sperme sort de l'intérieur du corps épais et blanc, contenant, à cause de la chaleur du dedans, beaucoup d'air chaud [35] et qu'une fois sorti il devient liquide et noir, quand il a perdu sa chaleur et que l'air s'est refroidi. Alors, il ne lui reste que l'eau; et une petite quantité de matière terreuse, qui se retrouve dans le phlegme aussi bien que dans le sperme desséché. A ce point de vue, le sperme [736b] est un mélange qui tient du souffle intérieur et de l'eau tout à la fois; car le souffle n'est que de l'air chaud, et si le sperme est liquide par sa nature, c'est qu'il vient de l'eau. 7 Ctésias de Cnide, s'est évidemment trompé dans ce qu'il dit du sperme des éléphants. Il prétend que ce sperme durcit tellement, en se desséchant, qu'il [5] devient solide autant que de l'ambre. Cela n'est pas exact. Ce qui est vrai, c'est que le sperme doit nécessairement être plus terreux dans tel animal que dans tel autre, et qu'il l'est surtout clans les animaux ou, à cause de la masse du corps, il y a beaucoup d'élément terreux. 8 Mais le sperme est épais et blanc, parce qu'il est mélangé de souffle. Chez tous les animaux sans exception, il est blanc; [10] et Hérodote est dans l'erreur quand il dit que le sperme des Éthiopiens est noir, comme s'il fallait absolument que tout ce qui vient d'hommes à peau noire fût noir comme eux. Cependant, Hérodote voyait bien que les dents des Éthiopiens sont blanches. 9 Ce qui fait que le sperme est blanc, c'est qu'il est de l'écume, et que l'écume est blanche. [15] L'écume qui est la plus blanche est celle qui se compose de particules extrêmement petites, et tellement petites que chaque bulle, prise à part, est imperceptible. C'est précisément là ce qui se produit pour l'eau et l'huile, qu'on mélange et qu'on agite, comme on vient de le dire. D'ailleurs, il ne semble pas que les Anciens aient ignoré complètement que le sperme est, de sa nature, une sorte d'écume; car c'est de cette propriété du sperme [20] qu'ils ont tiré le nom de la Déesse, qui est la souveraine de l'union des sexes (Aphrodite.)

10 Ainsi, se trouve résolue la question que nous avions posée un peu plus haut; nous sommes remontés à la cause; et nous devons voir maintenant que, si le sperme ne gèle pas, c'est que l'air ne peut pas geler.

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§ 1. Antérieurement. Dans ce second livre aussi bien que dans le premier. - En tant que principe. C'est le mouvement et la vie venus du mâle. - Sur la nature du mâle. On aurait pu croire que cette discussion spéciale était épuisée; voir plus haut, liv. 1, ch. XII et XIII. La nature de la liqueur séminale a été étudiée d'abord physiologiquement; ici c'est une sorte d'analyse chimique. - Il est épais et blanc. Il est plutôt blanchâtre: mais il est épais et filant, peu près comme l'albumine de l'œuf. C'est dans l'épididyme et dans le canal déférent qu'Il est le plus blanc ; il devient grisâtre pour arriver à l'urètre. - Liquide comme l'eau. C'est exagéré; mais il est vrai qu'il contient neuf dixièmes d'eau. - C'est par le refroidissement. La physiologie moderne ne semble pas avoir porté son attention sur ce point.

§ 2. Par des jours de glace. Ce sont là des expériences: ce ne sont plus de simples observations. - Ne se congèle pas. En se refroidissant, le sperme dépose des cristaux qui ont la forme de pyramides quadrangulaires. - Du froid. J'ai ajouté ces mots. - Qui sont plutôt terreux. Après que le sperme s'est évaporé dans ses parties aqueuses, il reste un dixième de matière organique jaunâtre, qui ressemble à de la corne. C'est la matière qu'on a nommée spermatine, ou matière organique de la liqueur séminale; elle entre pour six centièmes dans le sperme: il contient, de plus, divers sels. phosphate de chaux et de soude. - Il devient tout entier comme de l'eau. Voir le paragraphe précédent. Aristote lui-même fait des objections à cette théorie; et il voit bien qu'il manque beaucoup d'éléments à l'analyse du sperme.

§ 3. Où est la difficulté. Cette difficulté ne tient pas aux phénomènes eux-mêmes; elle ne tient qu'à cette fausse hypothèse qui assimile ln liqueur séminale à de l'eau. - Mélange d'eau et de terre. Il y a en ceci un fond de vérité, puisque le sperme contient neuf parties d'eau sur dix, et que le reste est composé de corps plus lourds que l'eau.

§ 4. Nous n'avons peut-être pas bien analysé. On remarquera la circonspection et la modestie du naturaliste, qui sent bien tout ce qui lui manque. - D'eau et de terre... d'eau et d'air. Ceci se rapporte toujours à la théorie des quatre éléments. - L'écume, Il eût fallu designer spécialement quelque matière particulière; car il en est beaucoup qui peuvent produire de l'écume. - Mélangée d'air. En effet, on épaissit l'huile en la battant, c'est-à-dire en y faisant entrer de l'air. - Le blanc de plomb. Il serait difficile de savoir à quelle expérience ceci fait allusion; voir sur la céruse le traité élémentaire de chimie, de V. Regnault, tome III, p. 213, 6° édition. - Et de noir, il devient blanc. Il semble que ce devrait être le contraire. - Que de l'écume. Sans doute parce qu'elle contient beaucoup d'air; ce qui la rend à la fois légère et blanche.

§ 5. C'est également ainsi que l'eau mêlée à l'huile. Ce sont là encore des expériences; en même temps que des observations. - Y renferme de l'air. Le fait est exact, quoique Aristote, qui ne connaissait pas la composition de l'air, ne puisse pas juger jusqu'où s'étend son action dans ces mélanges. - II est de l'air. L'expression est trop forte. -  Surnage à la surface de l'eau. C'est que l'huile est plus légère que l'eau. - S'épaissit par le froid. Le fait est exact; mais c'est bien aussi une sorte de congélation qu'elle présente, sans que d'ailleurs la température soit très basse. - Se contracte. Le sens du mot grec peut être douteux.

§ 6. Par les mêmes raisons. Il est bien possible que ces raisons ne soient pas les vraies; mais cette analyse, quelque imparfaite qu'elle soit, démontre avec quel soin le philosophe étudiait les phénomènes qu'il voulait comprendre. - Liquide et noir. Liquide est exact; mais Noir ne l'est pas, il est difficile de s'expliquer cette erreur. - Que l'eau a une petite quantité de matière terreuse. Ces observations sont d'une exactitude étonnante. - Dans le phlegme. On ne voit pas précisément ce que le phlegme peut désigner ici; voir l'Histoire des Animaux, liv. I, ch. 1, § 9,, n. de ma traduction. - Du souffle intérieur. On pourrait traduire aussi :  « de l'air  » ; mis le mot grec, signifie plutôt la respiration, le souffle du dedans; et ce qui suit semble confirmer cette interprétation. - C'est qu'il vient de l'eau. On a déjà vu plus haut que la liqueur séminale contient neuf parties d'eau sur dix. Voir plus haut, § 1 et la note.

§ 7. Ctésias de Cnide. Aristote adresse la même critique à Ctésias, dans l'Histoire des Animaux, liv. III, ch. XVII, § 3, de ma traduction. En général, il fait peu de cas de son témoignage ; et il juge sévèrement ses erreurs, et les contes fabuleux qu'il rapporte avec la plus extrême crédulité. - Ce qui est vrai. Il ne paraît pas qu'Aristote eût observé l'éléphant d'une manière spéciale mais la conjecture qu'il propose est fort plausible. - D'élément terreux. La proportion doit rester à peu près la même bien que la masse totale puisse différer beaucoup.

§ 8. Mélangé de souffle. J'ai conservé le mot de Souffle, à cause de ce qui précède: mais il semble que le mot d'Air serait ici plus convenable. - Hérodote. Voir l'Histoire des Animaux liv. III, ch. XVII, § 1, de ma traduction, où la même erreur est attribuée à Hérodote. - Les dents des Ethiopiens; Ce ne serait pas un argument suffisant; et la liqueur séminale pourrait être d'une autre couleur que les dents: mais l'argument pris d'une manière générale, comme il l'est n'est pas sans force.

§ 9. C'est qu'il est de l'écume. Voir plus haut, § 4. - L'écume est blanche. Elle peut état aussi d'une autre couleur, selon les matières. - Comme on vient de le dire. Voir plus haut  § 4. - Les Anciens. Il semblerait qu'on doit entendre par là les ThéoIogues plus encore que les philosophes. Le nom d'Aphrodite appartient à la mythologie, et remonte aux premiers temps de la civilisation grecque. puisqu'il est déjà dans Homère, Iliade, chap, III. v. 374 et passim.

§ 10. Je trouve résolue la question. La solution n'était pas aussi définitive qu'Aristote le supposait; mais c'était déjà beaucoup de l'avoir discutée. - L'air ne peut pas geler. C'est l'explication donnée plus haut, § 5, et qui ici n'est que répétée.

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