Aristote : Génération des animaux

ARISTOTE

 

TRAITE DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX

ΑΡΙΣΤΟΤΕΛΟΥΣ ΠΕΡΙ ΖΩΙΩΝ ΓΕΝΕΣΕΩΣ Α

LIVRE I CHAPITRE IX.

livre I chapitre VIII - livre I chapitre X
 

 

 

TRAITE DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX

LIVRE PREMIER

 

 

 

 

précédent

CHAPITRE IX

Position des organes qui concourent à la génération dans les exsangues : crustacés, mollusques, insectes et testacés; accouplement des crustacés ; difficultés de cet accouplement à cause des queues; accouplement singulier des mollusques: citation du traité des Parties des Animaux ; organisation des canaux prolifiques dans les crustacés et les mollusques ; erreur des pécheurs sur l'accouplement des polypes, qui ne se fait pas parles tentacules; incertitudes sur ce mode d'accouplement; accouplement des insectes; génération par des êtres congénères; génération par corruption ; les femelles des insectes sont en général plus grosses que les maies, ainsi que chez les poissons et chez les quadrupèdes ovipares ; cause de cette organisation dans les femelles; matrice des insectes.

1 Πῶς μὲν οὖν ἔχουσι τῇ θέσει περὶ τὰ μόρια τὰ [721a] συντελοῦντα πρὸς τὴν γένεσιν καὶ διὰ τίνας αἰτίας εἴρηται. Τῶν δ´ ἄλλων ζῴων τῶν ἀναίμων οὐχ ὁ αὐτὸς τρόπος τῶν μορίων τῶν πρὸς τὴν γένεσιν συντελούντων οὔτε τοῖς ἐναίμοις οὔθ´ ἑαυτοῖς. 2 Ἔστι δὲ γένη τέτταρα τὰ λοιπά, ἓν μὲν τὸ τῶν μαλακοστράκων, δεύτερον δὲ τὸ τῶν μαλακίων, τρίτον δὲ τὸ τῶν ἐντόμων, καὶ τέταρτον τὸ τῶν ὀστρακοδέρμων (τούτων δὲ περὶ μὲν πάντων ἄδηλον, τὰ δὲ πλεῖστα ὅτι οὐ συνδυάζεται φανερόν· τίνα δὲ συνίσταται τρόπον ὕστερον λεκτέον).

3 Τὰ δὲ μαλακόστρακα συνδυάζεται μὲν ὥσπερ τὰ ὀπισθουρητικά, ὅταν τὸ μὲν ὕπτιον τὸ δὲ πρανὲς ἐπαλλάξῃ τὰ οὐραῖα· τοῖς γὰρ ὑπτίοις πρὸς τὰ πρανῆ ἐπιβαίνειν ἐμποδίζει τὰ οὐραῖα μακρὰν ἔχοντα τὴν ἀπάρτησιν τῶν πτερυγίων. Ἔχουσι δ´ οἱ μὲν ἄρρενες λεπτοὺς πόρους θορικούς, αἱ δὲ θήλειαι ὑστέρας ὑμενώδεις παρὰ τὸ ἔντερον ἔνθεν καὶ ἔνθεν ἐσχισμένας ἐν αἷς ἐγγίγνεται τὸ ᾠόν.

4 Τὰ δὲ μαλάκια συμπλέκεται μὲν κατὰ τὸ στόμα ἀντερείδοντα καὶ διαπτύττοντα τὰς πλεκτάνας, συμπλέκεται δὲ τὸν τρόπον τοῦτον ἐξ ἀνάγκης· ἡ γὰρ φύσις παρὰ τὸ στόμα τὴν τελευτὴν τοῦ περιττώματος συνήγαγε κάμψασα, καθάπερ εἴρηται πρότερον [ἐν τοῖς περὶ τῶν μορίων λόγοις]. Ἔχει δ´ ἡ θήλεια μὲν ὑστερικὸν μόριον φανερῶς ἐν ἑκάστῳ τούτων τῶν ζῴων· ᾠὸν γὰρ ἴσχει τὸ μὲν πρῶτον ἀδιόριστον, ἔπειτα διακρινόμενον γίγνεται πολλὰ καὶ ἀποτίκτει ἕκαστον τούτων ἀτελές, καθάπερ καὶ οἱ ᾠοτοκοῦντες τῶν ἰχθύων. 6 Ὁ δὲ πόρος ὁ αὐτὸς τοῦ περιττώματος καὶ τοῦ ὑστερικοῦ μορίου καὶ τοῖς μαλακοστράκοις καὶ τούτοις, †ἔστι γὰρ ᾗ τὸν θολὸν ἀφίησι διὰ τοῦ πόρου. Ταῦτα δ´ ἐστὶν† ἐν τοῖς ὑπτίοις τοῦ σώματος ᾗ τὸ κέλυφος ἀφέστηκε καὶ ἡ θάλαττα εἰσέρχεται· διὸ ὁ συνδυασμὸς κατὰ τοῦτο γίγνεται τῷ ἄρρενι πρὸς τὴν θήλειαν· ἀναγκαῖον γάρ, εἴπερ ἀφίησί τι ὁ ἄρρεν εἴτε σπέρμα εἴτε μόριον εἴτε ἄλλην τινὰ δύναμιν, κατὰ τὸν ὑστερικὸν πόρον πλησιάζειν. Ἡ δὲ τῆς πλεκτάνης τοῦ ἄρρενος διὰ τοῦ αὐλοῦ δίεσις ἐπὶ τῶν πολυπόδων, ᾗ φασιν ὀχεύειν πλεκτάνῃ οἱ ἁλιεῖς, συμπλοκῆς χάριν ἐστὶν ἀλλ´ οὐχ ὡς ὀργάνου χρησίμου πρὸς τὴν γένεσιν· ἔξω γάρ ἐστι τοῦ πόρου καὶ τοῦ σώματος.  6 Ἐνίοτε δὲ συνδυάζονται καὶ ἐπὶ τὰ πρανῆ τὰ μαλάκια· [721b] πότερον δὲ γενέσεως χάριν ἢ δι´ ἄλλην αἰτίαν οὐθὲν ὦπταί πω.

7 Τῶν δ´ ἐντόμων τὰ μὲν συνδυάζεται καὶ ἡ γένεσις αὐτῶν ἐστιν ἐκ ζῴων συνωνύμων καθάπερ ἐπὶ τῶν ἐναίμων, οἷον αἵ τε ἀκρίδες καὶ οἱ τέττιγες καὶ τὰ φαλάγγια καὶ οἱ σφῆκες καὶ οἱ μύρμηκες, —τὰ δὲ συνδυάζεται μὲν καὶ γεννῶσιν, οὐχ ὁμογενῆ δ´ αὑτοῖς ἀλλὰ σκώληκας μόνον, οὐδὲ γίγνονται ἐκ ζῴων ἀλλ´ ἐκ σηπομένων ὑγρῶν, τὰ δὲ ξηρῶν, οἷον αἵ τε ψύλλαι καὶ αἱ μυῖαι καὶ αἱ κανθαρίδες, —τὰ δ´ οὔτ´ ἐκ ζῴων γίγνονται οὔτε συνδυάζονται καθάπερ ἐμπίδες τε καὶ κώνωπες καὶ πολλὰ τοιαῦτα γένη. 8 Τῶν δὲ συνδυαζομένων ἐν τοῖς πλείστοις τὰ θήλεα μείζω τῶν ἀρρένων ἐστίν. Πόρους δὲ τὰ ἄρρενα θορικοὺς οὐ φαίνονται ἔχοντα. Ἀφίησι δὲ ὡς ἐπὶ τὸ πλεῖστον εἰπεῖν τὸ ἄρρεν εἰς τὸ θῆλυ οὐδὲν μόριον ἀλλὰ τὸ θῆλυ εἰς τὸ ἄρρεν κάτωθεν ἄνω. Τεθεώρηται δὲ τοῦτο ἐπὶ πολλῶν, [καὶ περὶ τοῦ ἀναβαίνειν ὡσαύτως] τοὐναντίον δ´ ἐπ´ ὀλίγων· ὥστε δὲ γένει διελεῖν οὔπω συνεώραται. 9 Σχεδὸν δὲ τοῦτο καὶ ἐπὶ τῶν ᾠοτόκων ἰχθύων τῶν πλείστων ἐστὶ καὶ ἐπὶ τῶν τετραπόδων καὶ ᾠοτόκων· τὰ γὰρ θήλεα μείζω τῶν ἀρρένων ἐστὶ διὰ τὸ συμφέρειν πρὸς τὸν γιγνόμενον αὐτοῖς ὑπὸ τῶν ᾠῶν ὄγκον ἐν τῇ κυήσει. Τοῖς δὲ θήλεσιν αὐτῶν τὸ ταῖς ὑστέραις ἀνάλογον μόριον ἐσχισμένον ἐστὶ παρὰ τὸ ἔντερον, ὥσπερ καὶ τοῖς ἄλλοις, ἐν ᾧ ἐγγίγνεται τὰ κυήματα. Δῆλον δὲ τοῦτο ἐπί τε τῶν ἀκρίδων καὶ ὅσα μέγεθος αὐτῶν ἔχει, συνδυάζεσθαι πεφυκότων· τὰ γὰρ πλεῖστα μικρὰ λίαν τῶν ἐντόμων ἐστίν.

suite

 

 

 

1 Nous venons de voir quelle est, chez les animaux qui ont du sang, [721a] la position des organes qui concourent à la génération, et quelles sont les causes de cette position. Pour les animaux privés de sang, les parties qui concourent à la génération ne sont pas disposées comme elles le sont pour les animaux qui ont du sang; et elles ne sont pas même semblables entre elles dans toutes les espèces. 2 II y a quatre genres d'animaux qui n'ont pas de sang: d'abord les crustacés; en second lieu, les mollusques; troisièmement, les insectes; et enfin quatrièmement, les testacés. On ne sait pas clairement si tous ces animaux s'accouplent; mais on le sait très sûrement pour la plupart d'entre eux. Nous verrons plus tard quel est le mode de leur accouplement.

3 L'accouplement des crustacés a lieu comme celui des animaux qui urinent par derrière, c'est-k-dire que, l'un étant dessous et l'autre dessus, les queues se touchent l'une l'autre en sens contraire. Mais, quand les queues ont un très grand développement, en forme de nageoires, elles empêchent les parties basses de monter sur le dos de la femelle. Les mâles ont les canaux du sperme très minces, et les femelles ont des matrices membraneuses, près de l'intestin; c'est dans ces matrices fendues en deux parts que l'œuf se loge.

4 Les mollusques s'accouplent en s'appuyant mutuellement sur leur bouche, et en engageant leurs tentacules. Pour eux, ce mode d'accouplement est nécessaire, parce que dans ces animaux la nature a rapproché l'issue recrémentitielle de la bouche, en les repliant sur eux-mêmes, ainsi qu'on l'a expliqué plus haut dans les Etudes sur les Parties des Animaux. Dans chacune de ces espèces, la femelle a une matrice fort distincte. Tout d'abord, l'œuf qu'elle retient est informe ; en se séparant de la matrice, cet œuf se multiplie en plusieurs, que la femelle pond un à un; et ils sont alors dans cet état incomplet où sont ceux des poissons ovipares. 5 Dans les crustacés et dans les mollusques, il n'y a qu'un seul et même canal pour les excréments et pour la partie qui représente la matrice ; et c'est sans doute par là que l'animal lance sa laite. Du reste, ces parties sont dans le dessous du corps, là où le manteau s'ouvre pour laisser entrer l'eau de la mer. C'est par cette partie que se fait l'accouplement du mule et de la femelle; car il faut nécessairement que le mâle s'approche du canal matriciel, soit qu'il émette du sperme, soit qu'il introduise quelque organe, soit qu'il y remplisse telle autre fonction. Dans les polypes, l'introduction du tentacule du mâle dans le canal n'a pas l'objet que les pêcheurs lui prêtent, quand ils disent que c'est par le tentacule que ces animaux s'accouplent. C'est bien un rapprochement que cherchent ces animaux; mais ce n'est pas là l'organe qui accomplit la génération, puisqu'il est en dehors du canal et du corps de l'animal. 6 Parfois, les mollusques s'accouplent aussi par les parties supérieures du corps; [721b] mais jusqu'à présent, on n'a pas pu savoir encore si c'est en vue de la génération, ou pour toute autre cause.

7 II y a des insectes qui s'accouplent ; et alors, les jeunes naissent d'animaux qui portent le même nom, comme cela se passe dans les animaux qui ont du sang; telles sont les sauterelles, les cigales, les araignées, les guêpes et les fourmis. D'autres insectes s'accouplent bien aussi, et ils produisent; mais ce ne sont pas des êtres congénères qui sortent d'eux; ce ne sont que des larves. Parfois encore, les insectes naissent non plus d'animaux vivants, mais de liquides ou de matières sèches en décomposition; par exemple, les psylles, les mouches, les cantharides. Il y en a d'autres qui ne naissent ni d'êtres animés ni d'accouplements, comme les empides, les taons et une foule d'espèces analogues.  8 Dans la meilleure partie de celles qui s'accouplent, les femelles sont plus grosses que les mâles. On n'a pas découvert de canaux prolifiques dans les mâles ; et, dans la plupart des cas, le mâle n'introduit quoi que ce soit dans la femelle ; mais c'est au contraire la femelle qui introduit quelque chose dans le mâle, de bas en haut. On a pu observer Le fait sur plusieurs espèces d'insectes ; et l'on a constaté, en outre, que le mâle monte sur la femelle. Il est vrai qu'on a constaté également tout le contraire sur quelques rares espèces, de telle sorte qu'on ne saurait établir par là des divisions en genres. 9 Du reste, cette différence de grosseur de la femelle au mâle se représente aussi dans la plupart des poissons, et même dans les quadrupèdes ovipares ; les femelles v sont plus grosses que les mâles, parce qu'elles peuvent ainsi mieux supporter le poids que les œufs produisent dans la gestation. Dans ces insectes encore, l'organe correspondant à la matrice est fendu près de l'intestin, comme chez tous les autres animaux; et c'est là que se logent les embryons. C'est ce qu'on peut observer clairement sur les sauterelles, et sur ceux des insectes qui sont un peu gros et qui sont faits pour s'accoupler; mais presque tous sont extrêmement petits.

suite

 

§ 1. Chez les animaux qui ont du sang. J'ai ajouté ces mots. qui complètent l'expression, et qu'autorise la suite du contexte. où les animaux privés de sang sont opposés aux autres.

Dans toutes les espères. D'animaux exsangues.

§ 2. Quatre genres d'animaux. Voir l'Histoire des Animaux, liv. IV, ch. i, de ma traduction.

-- Crustacés..., mollusques..., insectes..., testacés. La science moderne a conservé encore toutes ces distinctions; mais ces animaux ne sont pas privés de sang, comme le dit Aristote ; ils ont du sang, qui est blanc, au lieu d'être rouge. L'ordre dans lequel Aristote range les quatre genres n'est pas très régulier.

On ne sait pas clairement. Aujourd'hui même, on n'est pas tout à fait fixé sur tous les détails de la reproduction de ces animaux.

Plus tard. Voir plus loin, liv. III, ch. viii et ch. ix.

§ 3. L'accouplement des crustacés. Voir l'Histoire des Animaux, où cette question a été déjà traitée, liv. V, ch, vi, § 1, et ch. xiii, 1, n., de ma traduction.

Celui des animaux qui urinent par derrière. C'est une erreur, à laquelle a donné naissance la conformation de la verge à l'état de repos chez ces animaux.

En sens contraire. L'une s'abaissant, et l'autre se relevant. Sur les crustacés, voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 183, et tome IV, pp. 7 et suiv., édition de 1829. Linné avait eu le tort de confondre les crustacés avec les arachnides et les insectes.

Les mâles... et les femelles. Ces observations n'ont pas été sanctionnées par la science moderne; il paraît que les organes sexuels des mâles sont toujours doubles, et placés sous la poitrine, c'est-à-dire à l'origine de la queue. Voir Cuvier, Règne animal, tome IV, p. 12. Ici encore, on peut voir avec quel soin Aristote observait les faits que l'anatomie pouvait seule lui révéler.

§ 4. Les mollusques s'accouplent. Cuvier reconnaît quatre modes d'accouplement des mollusques : sexes séparés avec accouplement ; sexes séparés sans accouplement; sexes réunis avec accouplement réciproque; et enfin hermaphrodisme parfait, les deux sexes étant réunis dans le même individu, qui se féconde. Aristote n'a pas fait ces distinctions; Cuvier. Anatomie comparée, tome V. pp. 16'4 et suiv.

En s'appuyant mutuellement sur leur bouche. Je ne vois rien dans la science moderne qui confirme ces observations d'Aristote ; elles ne doivent pas cependant manquer de quelque vérité.

Sur les Parties des Animaux. Voir ce traité dans ma traduction, livre IV, ch. iv. §§ 4 et 5 et suiv. Dans beaucoup de mollusques, il n'y a qu'une seule ouverture pour recevoir les aliments et pour en expulser le résidu.

Dans chacune de ces espèces. L'expression est bien générale : il aurait fallu indiquer plus précisément les espèces auxquelles il est fait allusion.

La femelle a une matrice. A quelle espèce ce détail se rapporte-t-il ? C'est ce qu'il est difficile de savoir.

Dans cet état incomplet. C'est-à-dire sans doute que le mâle doit passer sur ses œufs pour les rendre féconds.

§ 5. Dans les crustacés. Voir Cuvier, Anatomie comparée, 1ere édition, tome V, p. 188.

Dans les mollusques. Voir l'Histoire des Animaux, liv. V, ch. v, §§ 1 et suiv. de ma traduction.

Un seul et même canal... sa laite. Ceci suppose qu'Aristote connaissait l'hermaphrodisme d'une grande partie des mollusques. La matrice concerne l'organe femelle ; la laite concerne l'organe mâle ; et les deux semblent réunis dans le même individu, d'après ce passage, bien que l'auteur ne le dise pas formellement.

Dans le dessous du corps. C'est exact; mais on pouvait indiquer le lieu plus précisément.

Le manteau. Tous les mollusques n'ont pas le manteau, qui est un développement de la peau, recouvrant le corps ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 4, édition de 1829-

L'accouplement du mâle et de la femelle. Aristote revient ici û la séparation des sexes, qu'il paraissait réunir dans ce qui précède. C'est qu'eu effet ces diverses organisations se retrouvent dans les espèces différentes de mollusques.

Dans les polypes. Sur l'accouplement des polypes, voir l'Histoire des Animaux, livre V, ch. v, §§ 1 et suiv. ; et aussi, liv. IX, ch. xxv, § 22, n. de ma traduction. Aristote comprend beaucoup d'espèces de mollusques sous le nom de Polypes ; il est difficile de savoir de quelles espèces il s'agit ici. Quant à la fonction des tentacules, on n'est pas beaucoup plus fixé aujourd'hui qu'on ne Tétait dans l'Antiquité.

En dehors du canal. Sous-entendu, Spermatique.

§ 6. Parfois, les mollusques... Ce paragraphe n'est guère qu'une répétition du précédent.

On n'a pas pu savoir encore. Ceci montre une fois de plus avec quel scrupule d'attention Aristote observait les choses.

§ 7. Des insectes qui s'accouplent. Voir Cuvier, Règne animal, tome IV, pp. 312 et suiv.. édition de 1829.

Ce ne sont pas des êtres congénères. Aristote évidemment veut parler des métamorphoses des insectes. Le papillon femelle pond dos chenilles, qui deviennent chrysalides; c'est delà chrysalide que sort un nouveau papillon; il y a là trois états successifs, larve, nymphe et état parfait. C'est uniquement dans le dernier état que l'animal peut produire; Cuvier, loc. cit.9 p. 315.

Non plus d'animaux vivants. C'est alors la génération spontanée ; on a cru à cette théorie jusque dans ces derniers temps ; et il y a même encore des naturalistes qui la soutiennent. Dans l'Antiquité, cette erreur était pardonnable, puisqu'on n'avait pas le microscope à sa disposition, et qu'à l'œil nu, il était impossible de distinguer bien des choses.

Les psylles. J'ai du conserver le mot grec, parce que l'identification n'est pas certaine. Voir l'Histoire des Animaux, livre IX, ch. xxvi, § 2. Dans la science moderne, les psylles sont des hémiptères ou faux-pucerons ; ils sont eu général sur les arbres ; ils vivent avec les végétaux eux-mêmes. Voir Cuvier, Règne animal, tome V, p. 224 ; et M. Claus, Zoologie descriptive, p. 590, trad. franc. On a cru aussi que les psylles sont des puces.

Les mouches, les cantharides.  D'après la construction de la phrase, Aristote semblerait croire que les mouches naissent de la corruption. Ce serait là une erreur que la moindre observation pouvait prévenir; rien n'est plus facile que de voir l'accouplement des mouches.

—- Il y en a d'autres. C'est peut-être à ces derniers insectes que s'applique la théorie qui les fait naître de matières putrescibles.

Les empides. Ce sont des insectes diptères, de la famille des tanystomes ; on y a reconnu des sexes fort distincts ; Cuvier, loc cit., tome V, p. 459.. Les larves habitent dans la terre ; et de là sans doute sera venue l'erreur d'Aristote. Voir M. Claus, Zoologie descriptive, p. 604, trad. franc.

Les taons. Voir l'Histoire des Animaux, où Aristote commet la même erreur, liv. V, ch. XVII, § 11, n., de ma traduction.

§ 8. Les femelles sont plus grosses. Observation très exacte.

On n'a pas découvert de canaux prolifiques dans les mâles. On avait donc cherché à découvrir ces canaux, dont la ténuité se sera dérobée à l'attention des observateurs.

Dans la plupart des cas. L'expression est peut-être trop générale. Sur la génération des insectes, voir Cuvier, Anatomie comparée, tome V, p. 189, 1ere édition.

La femelle qui introduit quelque chose. Le fait n'a rien d'impossible ; mais il ne paraît pas constaté.

Etablir par là des divisions en genres. Ceci montre bien qu'Aristote cherchait avec grand soin des hases «le classification.

§ 9. Dans la plupart des poissons. Ici encore ; l'expression peut sembler bien générale.

Mieux supporter le poids. Cotte explication est acceptable, si le fait est aussi exact que le croit Aristote.

 — Près de l'intestin. Les organes femelles chez, les insectes sont beaucoup plus uniformes que les organes mâles. Ils consistent le plus ordinairement en un oviducte commun, ouvert à la vulve, et se divisant et se subdivisant en un certain nombre de boyaux plus ou moins longs; voir Cuvier, Anatomie comparée, tome V, p. 197, lrr édition.

Que se logent les embryons. Les œufs sont disposés dans l'intérieur de manière que les plus gros sont les plus près de l'oviducte. et que les autres, diminuant sans cesse, deviennent presque imperceptibles.

Sur les sauterelles. Les sauterelles ont de chaque côté une trentaine de tubes courts, contenant trois ou quatre œufs visibles, réunis en deux masses ovales par une humeur muqueuse ; Cuvier, loc. cit., p. 198.

Extrêmement petits. Aussi, Aristote conseille-t-il souvent d'observer surtout les individus les plus gros, où les choses sont plus visibles.

suite