Diodore de Sicile traduit par Ferd. Hoefer Tome III

DIODORE DE SICILE

BIBLIOTHÈQUE HISTORIQUE.

TOME QUATRIÈME : LIVRE VI (fragments)

Traduction française : FERD. HOEFER

livre V - livre VII (fragments)

 

DIODORE DE SICILE.

FRAGMENTS

AVERTISSEMENT.

Aucune critique n'a discuté le choix et la disposition des fragments dans les diverses éditions de Diodore. La répartition de ces fragments entre les livres qui manquent (V-Xl, XX-XL) est souvent purement arbitraire : ils οffrent d'ailleurs, pour la plupart, assez peu d'intérêt. Nous aurions pu même retrancher un grand nombre de ces fragments, d'abord comme n'appartenant probablement pas à Diodore, ensuite comme n'étant que la reproduction de quelques passages des livres qui nous sont intégralement parvenus. Nous nous en sommes abstenus de crainte de voir notre traduction taxée d'incomplète.

On comprendra, d'après cela, pourquoi nous n'avons pas intercalé dans le texte même de l'ouvrage les fragments de la lacune comprise entre le Ve et le XIe livre, et pourquoi nous avons placé à la fin tous les fragments tant anciens que nouveaux. Quelques-uns de ces derniers se trouvent ici pour la première fois traduits en français (01).

LIVRE SIXIÈME

 

 

Τῶν βίβλων ἡμῖν ἓξ μὲν αἱ πρῶται περιέχουσι τὰς πρὸ τῶν Τρωικῶν πράξεις καὶ μυθολογίας, καὶ τούτων αἱ μὲν προηγούμεναι τρεῖς τὰς βαρβαρικάς, αἱ δ' ἑξῆς σχεδὸν τὰς τῶν Ἑλλήνων ἀρχαιολογίας.

Ὅτι κατὰ μὲν τὰς προηγουμένας ἓξ βίβλους ἀνεγράψαμεν τὰς ἀπὸ τῶν Τρωικῶν πράξεις ἕως εἰς τὸν ὑπὸ τῶν ᾿Αθηναίων ψηφισθέντα πόλεμον ἐπὶ Συρακοσίους·

Ἐν μὲν γὰρ ταῖς πρὸ ταύτης βίβλοις ἀνεγράψαμεν τὰς ἀπὸ Τροίας ἁλώσεως πράξεις ἕως ἐπὶ τὴν κατάλυσιν τοῦ τε Πελοποννησιακοῦ πολέμου καὶ τῆς Ἀθηναίων ἡγεμονίας, διελθόντες ἔτη ἑπτακόσια ἑβδομήκοντα ἐννέα·

Ταῦτα ὁ Διόδωρος ἐν τῇ τρίτῃ τῶν ἱστοριῶν .

Ὁ δ' αὐτὸς καὶ ἐν τῇ ἕκτῃ ἀπὸ τῆς Εὐημέρου τοῦ Μεσσηνίου γραφῆς ἐπικυροῖ τὴν αὐτὴν θεολογίαν, ὧδε κατὰ λέξιν φάσκων·

Περὶ θεῶν τοίνυν διττὰς οἱ παλαιοὶ τῶν ἀνθρώπων τοῖς μεταγενεστέροις παραδεδώκασιν ἐννοίας· τοὺς μὲν γὰρ ἀιδίους καὶ ἀφθάρτους εἶναί φασιν, οἷον ἥλιόν τε καὶ σελήνην καὶ τὰ ἄλλα ἄστρα τὰ κατ' οὐρανόν, πρὸς δὲ τούτοις ἀνέμους καὶ τοὺς ἄλλους τοὺς τῆς ὁμοίας φύσεως τούτοις τετευχότας· τούτων γὰρ ἕκαστον ἀίδιον ἔχειν τὴν γένεσιν καὶ τὴν διαμονήν· ἑτέρους δὲ λέγουσιν ἐπιγείους γενέσθαι θεούς, διὰ δὲ τὰς εἰς ἀνθρώπους εὐεργεσίας ἀθανάτου τετευχότας τιμῆς τε καὶ δόξης, οἷον Ἡρακλέα, Διόνυσον, Ἀρισταῖον, καὶ τοὺς ἄλλους τοὺς τούτοις ὁμοίους. Περὶ δὲ τῶν ἐπιγείων θεῶν πολλοὶ καὶ ποικίλοι παραδέδονται λόγοι παρὰ τοῖς ἱστορικοῖς τε καὶ μυθογράφοις· καὶ τῶν μὲν ἱστορικῶν Εὐήμερος ὁ τὴν ἱερὰν ἀναγραφὴν ποιησάμενος ἰδίως ἀναγέγραφεν, τῶν δὲ μυθολόγων Ὅμηρος καὶ Ἡσίοδος καὶ Ὀρφεὺς καὶ ἕτεροι τοιοῦτοι τερατωδεστέρους μύθους περὶ θεῶν πεπλάκασιν· ἡμεῖς δὲ τὰ παρ' ἀμφοτέροις ἀναγεγραμμένα πειρασόμεθα συντόμως ἐπιδραμεῖν, στοχαζόμενοι τῆς συμμετρίας. Εὐήμερος μὲν οὖν, φίλος γεγονὼς Κασσάνδρου τοῦ βασιλέως καὶ διὰ τοῦτον ἠναγκασμένος τελεῖν βασιλικάς τινας χρείας καὶ μεγάλας ἀποδημίας, φησὶν ἐκτοπισθῆναι κατὰ τὴν μεσημβρίαν εἰς τὸν ὠκεανόν. Ἐκπλεύσαντα δὲ αὐτὸν ἐκ τῆς εὐδαίμονος Ἀραβίας ποιήσασθαι τὸν πλοῦν δι' ὠκεανοῦ πλείους ἡμέρας, καὶ προσενεχθῆναι νήσοις πελαγίαις, ὧν μίαν ὑπάρχειν τὴν ὀνομαζομένην Παγχαίαν, ἐν ᾗ τεθεᾶσθαι τοὺς ἐνοικοῦντας Παγχαίους εὐσεβείᾳ διαφέροντας καὶ τοὺς θεοὺς τιμῶντας μεγαλοπρεπεστάταις θυσίαις καὶ ἀναθήμασιν ἀξιολόγοις ἀργυροῖς τε καὶ χρυσοῖς. Εἶναι δὲ καὶ τὴν νῆσον ἱερὰν θεῶν, καὶ ἕτερα πλείω θαυμαζόμενα κατά τε τὴν ἀρχαιότητα καὶ τὴν τῆς κατασκευῆς πολυτεχνίαν, περὶ ὧν τὰ κατὰ μέρος ἐν ταῖς πρὸ ταύτης βίβλοις ἀναγεγράφαμεν. Εἶναι δ' ἐν αὐτῇ κατά τινα λόφον ὑψηλὸν καθ' ὑπερβολὴν ἱερὸν Διὸς Τριφυλίου, καθιδρυμένον ὑπ' αὐτοῦ καθ' ὃν καιρὸν ἐβασίλευσε τῆς οἰκουμένης ἁπάσης ἔτι κατὰ ἀνθρώπους ὤν. Ἐν τούτῳ τῷ ἱερῷ στήλην εἶναι χρυσῆν, ἐν ᾗ τοῖς Παγχαίοις γράμμασιν ὑπάρχειν γεγραμμένας τάς τε Οὐρανοῦ καὶ Κρόνου καὶ Διὸς πράξεις κεφαλαιωδῶς. Μετὰ ταῦτά φησι πρῶτον Οὐρανὸν βασιλέα γεγονέναι, ἐπιεικῆ τινα ἄνδρα καὶ εὐεργετικὸν καὶ τῆς τῶν ἄστρων κινήσεως ἐπιστήμονα, ὃν καὶ πρῶτον θυσίαις τιμῆσαι τοὺς οὐρανίους θεούς· διὸ καὶ Οὐρανὸν προσαγορευθῆναι. Υἱοὺς δὲ αὐτῷ γενέσθαι ἀπὸ γυναικὸς Ἑστίας Τιτᾶνα καὶ Κρόνον, θυγατέρας δὲ Ῥέαν καὶ Δήμητρα. Κρόνον δὲ βασιλεῦσαι μετὰ Οὐρανόν, καὶ γήμαντα Ῥέαν γεννῆσαι Δία καὶ Ἥραν καὶ Ποσειδῶνα. Τὸν δὲ Δία διαδεξάμενον τὴν βασιλείαν τοῦ Κρόνου γῆμαι Ἥραν καὶ Δήμητρα καὶ Θέμιν, ἐξ ὧν παῖδας ποιήσασθαι Κούρητας μὲν ἀπὸ τῆς πρώτης, Φερσεφόνην δὲ ἐκ τῆς δευτέρας, Ἀθηνᾶν δὲ ἀπὸ τῆς τρίτης. Ἐλθόντα δὲ εἰς Βαβυλῶνα ἐπιξενωθῆναι Βήλῳ, καὶ μετὰ ταῦτα εἰς τὴν Παγχαίαν νῆσον πρὸς τῷ ὠκεανῷ κειμένην παραγενόμενον Οὐρανοῦ τοῦ ἰδίου προπάτορος βωμὸν ἱδρύσασθαι. Κἀκεῖθεν διὰ Συρίας ἐλθεῖν πρὸς τὸν τότε δυνάστην Κάσιον, ἐξ οὗ τὸ Κάσιον ὄρος. Ἐλθόντα δὲ εἰς Κιλικίαν πολέμῳ νικῆσαι Κίλικα τοπάρχην, καὶ ἄλλα δὲ πλεῖστα ἔθνη ἐπελθόντα παρ' ἅπασι τιμηθῆναι καὶ θεὸν ἀναγορευθῆναι.

Ταῦτα καὶ τὰ τούτοις παραπλήσια ὡς περὶ θνητῶν ἀνδρῶν περὶ τῶν θεῶν διελθὼν ἐπιφέρει λέγων.

 Καὶ περὶ μὲν Εὐημέρου τοῦ συνταξαμένου τὴν ἱερὰν ἀναγραφὴν ἀρκεσθησόμεθα τοῖς ῥηθεῖσι, τὰ δὲ παρὰ τοῖς Ἕλλησι μυθολογούμενα περὶ θεῶν ἀκολούθως Ἡσιόδῳ καὶ Ὁμήρῳ καὶ Ὀρφεῖ πειρασόμεθα συντόμως ἐπιδραμεῖν. Εἶθ' ἑξῆς ἐπισυνάπτει τὰς τῶν ποιητῶν μυθολογίας.

 

LIVRE SIXIÈME (?).

* Diodore, I, 4. — Les six premiers livres de notre ouvrage contiennent l'histoire ancienne et mythologique, antérieure à la guerre de Troie ; de ces six livres, les trois premiers traitent des antiquités barbares, et les trois suivants, des antiquités grecques.

* Diodor. Excerpt. Vatican., p. 131, éd. Mai. — Nous avons renfermé dans quarante livres l'histoire universelle; dans les six premiers, nous avons décrit l'histoire fabuleuse, antérieure à la guerre de Troie.

* Diodore, XIII, 1. — Dans les six livres précédents, nous avons exposé l'histoire antérieure à la guerre de Troie jusqu'à la guerre que les Athéniens ont déclarée aux Syracusains.

* Diodore, XIV, 2. — Dans les sept livres précédents, nous avons poursuivi notre histoire depuis la prise de Troie jusqu'à la fin de la guerre du Péloponnèse et de la suprématie des Athéniens , comprenant ainsi un espace de sept cent soixante-dix-neuf ans.

* Euseb. Prœparat. Evangel, II, p. 59-61. Diodore aussi, dans le sixième livre de son ouvrage, approuve la doctrine théogonique d'Évhémère le Messénien, en s'exprimant ainsi :

« Les anciens ont transmis à leurs descendants deux opinions différentes sur les dieux. Ils prétendent que les uns sont éternels et immuables, tels que le Soleil, la Lune et les autres astres du ciel; ils placent au même rang les Vents et les autres objets de semblable nature. Ils leur assignent à chacun une existence éternelle. Ils disent que les autres dieux sont nés sur la terre et que, pour leurs bienfaits envers les hommes, ils ont obtenu une gloire immortelle : tels sont Hercule , Bacchus, Aristée et tous les autres qui leur ont ressemblé. Les historiens et les mythographes ont forgé sur ces divinités terrestres des récits nombreux et divers. Parmi les historiens, Évhémère, auteur de l'histoire sacrée, a émis une opinion qui lui est propre; et parmi les mythographes, Homère, Hésiode, Orphée et d'autres encore ont imaginé sur les divinités des mythes où domine le merveilleux. Nous allons essayer de faire connaître , en abrégé et sans dépasser de justes limites, les écrits des uns et des autres. Ainsi, Évhémère , ami du roi Cassandre, obligé pour le service de ce roi d'entreprendre de longs voyages, raconte qu'il s'avança très-loin au midi dans l'Océan ; que, parti de l'Arabie, il avait navigué plusieurs jours sur l'Océan el qu'il avait rencontré des îles situées dans la haute mer. L'une d'elles, appelée Panchéa, était habitée par les Panchéens, distingués pour leur piété, vénérant les dieux par les plus beaux sacrifices et leur consacrant de magnifiques monuments en argent et en or. Cette île, selon Evhémère, est consacrée aux dieux et offre plusieurs autres monuments admirés pour leur antiquité et leur belle architecture ; nous en avons parlé en détail dans les livres précédents. Il y a aussi dans cette île, sur une colline très-élevée, un temple de Jupiter Triphylien, fondé par ce dieu lui-même à l'époque où il régnait sur toute la terre et qu'il séjournait encore parmi les hommes. Dans ce temple se voit une colonne d'or sur laquelle est tracée en caractères panchéens l'histoire d'Uranus, de Saturne et de Jupiter. Selon le même auteur, Uranus fut le premier roi, homme d'un caractère doux, bienfaisant et instruit dans le mouvement des astres; le premier il fit des sacrifices en l'honneur des dieux célestes. C'est pourquoi il reçut le nom d'Uranus. Il eut de sa femme Vesta deux fils, Pan et Saturne, et deux filles, Rhéa et Cérès. Après Uranus, régna Saturne, qui épousa Rhéa, dont il eut Jupiter, Junon et Neptune. Jupiter succéda à Saturne et épousa Junon, Cérès et Thémis. De la première il eut pour enfants les Curetés; de la seconde, Proser-pine, et de la troisième, Minerve. Il se rendit à Babylone où il fut l'hôte de Bélus; il alla ensuite dans l'île Panchéa, située dans l'Océan, et y éleva un autel en l'honneur de son aïeul Uranus; de là il traversa la Syrie pour visiter Casius, alors souverain de cette contrée, et qui a laissé son nom au mont Casius. Il vint de là dans la Cilicie où il vainquit dans un combat Cilix, roi de ce pays. Il visita une foule d'autres nations qui toutes lui décernèrent des honneurs divins.(02) »

Voilà ce que cet auteur nous raconte, entre autres choses semblables , des dieux, comme s'il parlait d'hommes mortels.

En voilà assez sur le récit d'Évhémère qui a écrit une histoire sacrée. Nous allons maintenant essayer d'exposer sommairement les traditions des mythologues grecs, suivant Hésiode et Orphée.

Περὶ ὧν θεῶν ἐν ταῖς συγγραφαῖς αὐτοῦ λέγει καὶ ὁ Διόδωρος ὁ σοφώτατος ταῦτα, ὅτι ἄνθρωποι γεγόνασιν οἱ θεοί, οὕστινας οἱ ἄνθρωποι ὡς νομίζοντες δι' εὐεργεσίαν ἀθανάτους προσηγόρευον. Τινὰς δὲ καὶ ὀνομάτων προσηγορίας ἐσχηκέναι καὶ κρατήσαντας χώρας.

Διόδωρος δὲ λέγει κατὰ μυθικὴν ἱστορίαν Ξάνθον καὶ Βαλίον Τιτᾶνας εἶναι πρότερον, βοηθῆσαι δὲ τῷ Διί, Ξάνθον μὲν Ποσειδῶνος ἑταῖρον ὄντα, Βαλίον δὲ Διός, καὶ ἐν τῇ μάχῃ ἀξιῶσαι μεταθέσθαι τὴν μορφήν, οἷα αἰδουμένους ὁρᾶσθαι ὑπὸ τῶν ὁμογενῶν Τιτάνων, καὶ γενέσθαι τὴν αὐτῶν ἀξίωσιν, καὶ εἶναι τούτους τοὺς τῷ Πηλεῖ δοθέντας. Διό, φησί, καὶ Ξάνθος μαντεύεται τῷ Ἀχιλλεῖ τὸν θάνατον.

Ὁ δὲ ἀδελφὸς Νίνου Πῖκος ὁ καὶ Ζεὺς ἐβασίλευσε τῆς Ἰταλίας, ἔτη ρκκ κρατῶν τῆς δύσεως. Ἔσχε δὲ υἱοὺς καὶ θυγατέρας πολλὰς ἀπὸ τῶν εὐπρεπεστάτων γυναικῶν· καὶ γὰρ καὶ μυστικὰς φαντασίας ποιῶν τινας καὶ ὑπονοθεύων αὐτάς. Αἵτινες γυναῖκες καὶ ὡς θεὸν αὐτὸν εἶχον, φθειρόμεναι ὑπ' αὐτοῦ. Ἔσχε δὲ ὁ αὐτὸς Πῖκος ὁ καὶ Ζεὺς υἱὸν ὀνόματι Φαῦνον, ὃν καὶ Ἑρμῆν ἐκάλεσεν εἰς ὄνομα τοῦ πλανήτου ἀστέρος. Μέλλων δὲ τελευτᾶν ὁ Ζεὺς ἐκέλευσε τὸ λείψανον αὐτοῦ τεθῆναι ἐν τῇ Κρήτῃ νήσῳ· καὶ κτίσαντες αὐτῷ ναὸν οἱ αὐτοῦ παῖδες ἔθηκαν αὐτὸν ἐκεῖ· ὅπερ μνῆμά ἐστι μέχρι τῆς σήμερον, ᾧ καὶ ἐπιγέγραπται, Ἐνθάδε κατάκειται Πῖκος ὁ καὶ Ζεύς, ὃν καὶ Δία καλοῦσι· περὶ οὗ συνεγράψατο Διόδωρος ὁ σοφώτατος χρονογράφος. ΕΕχξερπτα εχ ιοαννις ξηρονιξις απυδ ξραμερ.

 

Jo. Malal. Chronogr., p. 66. — Dans ses écrits sur les dieux, le très-savant Diodore s'exprime ainsi : « A leur naissance les dieux ont été des hommes qui, par leurs bienfaits envers la société, furent regardés comme immortels et reçurent le nom de dieux. Quelques-uns même n'ont été désignés que d'après les noms des pays dont ils s'étaient emparés. L'ignorance seule conduisit les hommes à agir ainsi. »

Eustathius ad Iliad., I, 1190, 55. — Diodore dit, dans son histoire mythologique, que Xanthus et Balius avaient été d'abord Titans, et qu'ils étaient venus en aide à Jupiter ; Xanthus était le compagnon d'armes de Neptune, et Balius celui de Jupiter; dans le combat, ils avaient demandé à changer de forme, parce qu'ils craignaient d'être reconnus par leurs frères les Titans ; ensuite ils avaient été livrés a Pelée. C'est pourquoi le poète dit que Xanthus avait prédit à Achille sa mort.

* Picus, [surnommé] Jupiter, frère de Ninus, fut roi de l'Italie, et régna pendant cent vingt ans sur l'Occident. Il engendra avec les plus belles femmes du pays des fils et de nombreuses filles. Il abusa de ces femmes par des enchantements, et leur fit croire qu'elles étaient séduites par un dieu. Ce même Picus, qu'on appelle aussi Jupiter, eut un fils du nom de Faunus; on le nomme aussi Mercure, d'après la planète de ce nom. Au moment de mourir, Jupiter ordonna de déposer ses restes mortels dans l'île de Crète. Ses enfants lui élevèrent un temple et l'y déposèrent. Ce tombeau existe encore aujourd'hui et porte celte épitaphe : « Ici repose Picus, qu'on appelle aussi Jupiter. » Diodore, le plus savant des chronographes, en a fait mention.

Ὅτι παραδέδονται Κάστωρ καὶ Πολυδεύκης, οἱ καὶ Διόσκοροι, πολὺ τῶν ἄλλων ἀρετῇ διενεγκεῖν καὶ συστρατεῦσαι τοῖς Ἀργοναύταις ἐπιφανέστατα· πολλοῖς δὲ δεομένοις ἐπικουρίας βεβοηθηκέναι. Καθόλου δὲ ἐπ' ἀνδρείᾳ καὶ στρατηγίᾳ, πρὸς δὲ τούτοις δικαιοσύνῃ καὶ εὐσεβείᾳ, παρὰ πᾶσι σχεδὸν ἀνθρώποις ἔσχον δόξαν, ἐπιφανεῖς βοηθοὶ τοῖς παρὰ λόγον κινδυνεύουσι γινόμενοι. Διὰ δὲ τὴν ὑπερβολὴν τῆς ἀρετῆς Διὸς υἱοὺς νενομίσθαι, καὶ ἐξ ἀνθρώπων μεταστάντας τιμῶν τυχεῖν ἀθανάτων.

Ὅτι Ἐπωπεὺς βασιλεὺς Σικυῶνος τοὺς θεοὺς εἰς μάχην προκαλούμενος τὰ τεμένη καὶ τοὺς βωμοὺς αὐτῶν ἐλυμαίνετο.

Ὅτι φασὶ τὸν Σίσυφον πανουργίᾳ καὶ φιλοτεχνίᾳ διενεγκεῖν τῶν ἄλλων, καὶ διὰ τῆς ἱεροσκοπίας ἅπαντα εὑρίσκειν καὶ προλέγειν τοῖς ἀνθρώποις.

Ὅτι ὁ Σαλμωνεὺς ἀσεβὴς καὶ ὑπερήφανος ἦν καὶ τὸ θεῖον διέσυρε, τὰς δὲ αὑτοῦ πράξεις ὑπερέχειν τῶν τοῦ Διὸς ἀπεφαίνετο· διὸ καὶ κατασκευάζων διά τινος μηχανῆς ψόφον ἐξαίσιον καὶ μιμούμενον τὰς βροντὰς ἐβρόντα, καὶ οὔτε θυσίας οὔτε πανηγύρεις ἐτέλει.

Ὅτι ὁ αὐτὸς Σαλμωνεὺς ἔσχε θυγατέρα Τυρώ, ἥτις διὰ τὴν λευκότητα καὶ τὴν τοῦ σώματος μαλακότητα ταύτης τῆς προσηγορίας ἔτυχεν.

Οὗτος γὰρ ἀσεβὴς ὢν καὶ ὑπερήφανος ὁ Σαλμωνεὺς τὸ μὲν θεῖον διέσυρεν, τὰς δὲ αὐτοῦ πράξεις ὑπερέχειν τῶν τοῦ Διὸς ἀπεφαίνετο· διὸ καὶ κατασκευάζων διά τινος μηχανῆς ψόφον ἐξαίσιον καὶ μιμούμενον τὰς βροντὰς ἑαυτὸν ἀπεφαίνετο μεῖζον βροντῆσαι τοῦ Διός. Καθόλου δὲ καταγελῶν τῶν θεῶν οὔτε θυσίας οὔτε πανηγύρεις τούτοις συνετέλει καθάπερ οἱ λοιποὶ δυνάσται ποιεῖν εἰώθασι. Ἐγένετο δὲ αὐτοῦ μονογενὴς θυγάτηρ Τυρώ, ἣν διὰ τὴν τοῦ σώματος μαλακότητα καὶ τὴν τοῦ χρώματος λευκότητα ταύτης τῆς προσηγορίας ἠξίωσεν. Ταύτης δὲ διὰ τὸ κάλλος ἐρασθεὶς Ποσειδῶν ....... Εἴη ὁ ταύτης τὴν παρθενίαν λύσας, κακουχῶν διετέλει τὴν Τυρώ, τέλος δὲ διὰ τὴν ἀσέβειαν δίκας τίνων τῷ δαίμονι κεραυνωθεὶς ὑπὸ τοῦ Διὸς κατέστρεψε τὸν βίον. Τῶν δὲ ἐκ Ποσειδῶνος καὶ Τυροῦς γεννωμένων παίδων Πελίας μὲν νέος ὢν παντελῶς ὑπὸ Μίμαντος ἐξέπεσεν ἐκ τῆς πατρίδος καὶ φυγὼν μετὰ τῶν φίλων μετὰ τούτων ββ νήσους κατεκτήσατο, Σκίαθον καὶ Πεπάρηθον· ὕστερον δὲ Χείρωνος αὐτὸν εὐεργετήσαντος καὶ τῆς ἰδίας χώρας μεταδόντος ἀπῆρεν ἐκ τῶν προειρημένων νήσων καὶ τῆς Ἰολκῶν πόλεως ἐβασίλευσε. Τούτῳ δὲ ἐγένοντο πλείους, αἳ καὶ τὴν ἐπωνυμίαν ἔσχον ἀπὸ τοῦ πατρὸς Πελιάδες ὀνομασθεῖσαι. Καὶ περὶ τούτων ἀρκεσθησόμεθα. ΜΜυς. ΡΡηεν. ΧΧχχιι ιπ. .

Ὅτι Ἄδμητος ἐπὶ δικαιοσύνῃ καὶ εὐσεβείᾳ διενέγκας προσφιλὴς θεοῖς ἐγένετο. Ἐπὶ τοσοῦτο δὲ δι' ἀρετὴν τιμηθῆναι, ὥστε τὸν Ἀπόλλωνα προσκόψαντα Διὶ δοθῆναι θητεύειν παρὰ τὸν Ἄδμητον. Φασὶ δὲ Ἄλκηστιν τὴν Πελίου θυγατέρα, μόνην τῆς κατὰ τὸν πατέρα ἀσεβείας οὐ μετασχοῦσαν, δοθῆναι γυναῖκα δι' εὐσέβειαν Ἀδμήτῳ.

Ὅτι Μελάμπους εὐσεβείᾳ διενεγκὼν φίλος ἐγένετο Ἀπόλλωνος.

 

Excerpt de Virt. et Vit., p. 565. — Castor et Pollux, appelés aussi Dioscures, surpassèrent de beaucoup leurs contemporains en vertu, et ils furent d'un grand secours aux Argonautes dans leur expédition ; bien souvent ils vinrent en aide aux infortunés : en un mot, leur courage, leur amour pour la justice, leur habileté dans la guerre, leur piété, leur ont acquis l'estime de presque tous les hommes : leur apparition soulageait ceux qui étaient exposés à de très-grands périls. C'est par une conduite si noble et si généreuse qu'ils ont mérité de passer pour fils de Jupiter, et qu'ils ont obtenu les honneurs après avoir quitté le séjour des hommes.

Épopéus, roi de Sicyone, défia les dieux au combat, profana leurs temples et leurs autels.

On dit que Sisyphe surpassa les autres hommes en méchanceté et en finesse, et que, sur l'inspection des entrailles des victimes, il prédisait aux hommes tout ce qui devait leur arriver.

Salmonée était aussi impie qu'arrogant : il se moquait de la divinité et élevait ses actions au-dessus de celles de Jupiter même. Au moyen d'une machine il produisait un son effrayant, semblable au bruit du tonnerre ; il n'offrait point de sacrifice aux dieux, et ne célébra jamais leurs fêtes.

Ce même Salmonée eut une fille nommée Tyro, nom qui lui fut donné à cause de la blancheur et de la finesse de son teint.

Admète, homme pieux et juste, devint l'ami des dieux, qui honorèrent sa vertu au point de mettre Apollon à son service, lorsque celui-ci tomba dans la disgrâce de Jupiter. On dit aussi qu'on lui donna pour femme Alceste, la seule de toutes les filles de Pélias qui n'eût pas participé au crime impie exercé sur son père.

Mêlampus, remarquable par sa piété, devint ami d'Apollon.

*De Malal. Chronogr., p. 83. — Le royaume des Argiens dura donc cent quaranle-neuf ans, ainsi que l'a écrit le plus savant des historiens.

NOTES

 

(01)  Les nouveaux fragments, recueillis en grande partie par Angelo Mai (Excerpta Vaticana), ont été traduits sur la nouvelle édition de A. Didot, Diodori Siculi quœ supersunt, ex nova recensione L. Dindorfii, etc. Parisiis, (844 (2 vol. in-8). Ils ont été marqués par un astérisque, pour les distinguer des anciens, qui sont en grande partie tirés du recueil : Excerpta De Virtutibus et Vitiis; De legationibus, composé par l'ordre de Constantin IX Porphyrogénete (Voyez la Préfacé ).

(02) Comparez , liv. V, 42-47.

(03)