Denys d'Halicarnasse

DENYS DHALICARNASSE

 

ANTIQUITÉS ROMAINES.

ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.

 LIVRE TROISIEME, chapitre 9

chapitre 8 - chapitre 10

 

 

 

 

 

 

 

DENYS DHALICARNASSE

 

ANTIQUITÉS ROMAINES.

ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.

 LIVRE TROISIEME

 

 

 

 

 

 

 

LES ANTIQUITES ROMAINES DE DENYS D'HALICARNASSE

LITRE TROISIEME.

 

 

 

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CHAPITRE NEUVIEME.

I. Horace entre dans Albe. II. Il rase cette ville. III. Depuis quand elle subsistait.

 

[3,31] I. Ἐν ᾧ δὲ ταῦτ´ ἐγίνετο χρόνῳ, Μάρκος Ὁράτιος ὁ προαπεσταλμένος μετὰ τῶν ἐπιλέκτων ἐπὶ τὴν καθαίρεσιν τῆς Ἄλβας ταχέως διανύσας τὴν ὁδὸν καὶ καταλαβὼν πύλας τε ἀκλείστους καὶ τεῖχος ἀφύλακτον εὐπετῶς γίνεται τῆς πόλεως κύριος. συναγαγὼν δὲ τὸ πλῆθος εἰς ἐκκλησίαν τά τε πραχθέντα κατὰ τὴν μάχην ἅπαντα ἐδήλωσεν αὐτοῖς καὶ τὸ ψήφισμα τῆς Ῥωμαίων βουλῆς διεξῆλθεν.

II. ἀντιβολούντων δὲ τῶν ἀνθρώπων καὶ χρόνον εἰς πρεσβείαν αἰτουμένων οὐδεμίαν ἀναβολὴν ποιησάμενος τὰς μὲν οἰκίας καὶ τὰ τείχη καὶ εἴ τι ἄλλο κατασκεύασμα ἰδιωτικὸν ἢ δημόσιον ἦν κατέσκαπτε, τοὺς δὲ ἀνθρώπους μετὰ πολλῆς φροντίδος παρέπεμπεν εἰς Ῥώμην ἄγοντάς τε τὰ ἑαυτῶν χρήματα καὶ φέροντας· οὓς ὁ Τύλλος ἀφικόμενος ἀπὸ στρατοπέδου ταῖς Ῥωμαίων φυλαῖς καὶ φράτραις ἐπιδιεῖλεν οἰκήσεις τε συγκατεσκεύασεν ἐν οἷς αὐτοὶ προῃροῦντο τῆς πόλεως τόποις καὶ τῆς δημοσίας γῆς τὴν ἀρκοῦσαν τοῖς θητεύουσιν ἐξ αὐτῶν ἀπεμέριζε ταῖς τε ἄλλαις φιλανθρωπίαις ἀνελάμβανε τὸ πλῆθος.

III. ἡ μὲν δὴ τῶν Ἀλβανῶν πόλις, ἣν ἔκτισεν Ἀσκάνιος ὁ ἐξ Αἰνείου τοῦ Ἀγχίσου καὶ Κρεούσης τῆς Πριάμου θυγατρός, ἔτη διαμείνασα μετὰ τὸν οἰκισμὸν πεντακόσια τριῶν ἐπὶ τοῖς δέκα δέοντα, ἐν οἷς πολλὴν ἔσχεν ἐπίδοσιν εἰς εὐανδρίαν τε καὶ πλοῦτον καὶ τὴν ἄλλην ἅπασαν εὐδαιμονίαν ἡ τὰς τριάκοντα Λατίνων ἀποικίσασα πόλεις καὶ πάντα τὸν χρόνον ἡγησαμένη τοῦ ἔθνους, ὑπὸ τῆς ἐσχάτης ἀποικήσεως καθαιρεθεῖσα ἔρημος εἰς τόδε χρόνου διαμένει.

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I. PENDANT ce temps-là, Marcus Horatius, que le roi avait envoyé avec l'élite des troupes pour raser la ville d'Albe, marcha en grande diligence. Ayant trouvé les portes ouvertes et les remparts sans sentinelles, il se rendit maître de la ville sans aucune résistance. Il fit aussitôt assembler le peuple , et après lui avoir raconté tout ce qui s'était passé dans le combat, il lui fit la lecture du décret du sénat Romain.

II. Les Albains employèrent en vain les prières et les supplications pour obtenir qu'on leur donnât le temps d'envoyer une ambassade à Rome. Sans leur accorder aucun délai, Horace abattit leurs murailles, rasa leurs maisons avec les autres édifices, tant publics que particuliers, et. eut soin de conduire promptement à Rome tous les citoyens de cette ville infortunée , leur laissant emporter tous leurs meubles et autres effets. Tullus étant de retour de  son camp les incorpora dans les tribus et dans les curies Romaines. Il leur aida à bâtir des maisons dans les quartiers de la ville qu'ils choisirent eux-mêmes pour y établir leur demeure. Il donna une juste portion des terres du public à ceux qui jusqu'alors avaient été obligés de travailler pour gagner leur vie ; enfin il rendit toutes sortes de bons offices à ce nouveau peuple.

III. TELLE fut la destinée de la ville d'Albe. Elle avait été bâtie autrefois par Ascagne, fils d'Enée et de Créüse ; le père d'Ascagne était fils d'Anchise, et sa mère était fille de Priam. Albe avait subsisté quatre cent quatre-vingt sept ans depuis sa fondation. Pendant ce temps-là , étant devenue très-florissante par ses richesses, par le grand nombre de ses citoyens et par une longue continuité de prospérités , elle avait fondé trente villes des Latins par ses peuplades , et avait toujours eu l'empire de cette nation ; mais elle fut enfin rasée par sa dernière colonie. Aujourd'hui elle est encore entièrement déserte.

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