ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME, chapitre 22
chapitre 21 - livre IV, chapitre 1
ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME
LES ANTIQUITES ROMAINES DE DENYS D'HALICARNASSE LITRE TROISIEME.
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CHAPITRE VINGT-DEUXIEME. I. Les fils de Marcius dressent des embûches à Tarquin. II. L'augure Attius Névius disparaît. III. Les fils de Marcius accusent Tarquin d'avoir tué cet augure. IV. Ils soulèvent le peuple contre lui. V. Tarquin se justifie. VI. Les fils de Marcius se réconcilient avec Tarquin, Trois ans après ils recommencent à lui dresser des embûches. VII. Comment ils s'y prirent. Deux jeunes gens déguisés en bergers assassinent Tarquin dans son palais. |
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[3,72] I. Βασιλεὺς δὲ Ταρκύνιος ἀναπεπαυμένος ἤδη τῶν πολεμικῶν ἔργων διὰ γῆρας, ἦν γὰρ ὀγδοηκονταέτης, δολοφονηθεὶς ὑπὸ τῶν Ἄγκου Μαρκίου παίδων ἀποθνήσκει ἐπιχειρησάντων μὲν ἔτι πρότερον ἐκβαλεῖν αὐτὸν ἐκ τῆς ἀρχῆς καὶ πολλάκις τοῦτο πραγματευσαμένων κατ´ ἐλπίδα τοῦ περιπεσεῖν εἰς αὐτοὺς ἐκπεσόντος ἐκείνου τὴν δυναστείαν, ὡς δὴ πατρῴαν σφίσιν ὑπάρχουσαν καὶ ἐκ τοῦ ῥᾴστου πρὸς τῶν πολιτῶν δοθησομένην. ἐπεὶ δὲ διήμαρτον τῆς ἐλπίδος, ἐπιβουλὴν ἄφυκτον κατ´ αὐτοῦ ἐμηχανήσαντο, ἣν οὐκ εἴασεν ἀτιμώρητον γενέσθαι τὸ δαιμόνιον. διηγήσομαι δὲ καὶ τὸν τῆς ἐπιβουλῆς τρόπον ἀπὸ τῆς πρώτης ἐπιχειρήσεως αὐτῶν ἀρξάμενος. II. ὁ Νέβιος ἐκεῖνος ὁ δεινὸς οἰωνομάντις, ὃν ἔφην ἐναντιωθῆναί ποτε τῷ βασιλεῖ πλείονας ἐξ ἐλασσόνων ποιῆσαι τὰς φυλὰς βουλομένῳ, ὅτε μάλιστα ἤνθει διὰ τὴν τέχνην καὶ πλεῖστον ἠδύνατο Ῥωμαίων ἁπάντων, εἴτε φθονηθεὶς ὑπὸ τῶν ἀντιτέχνων τινὸς εἴτ´ ἐπιβουλευθεὶς ὑπ´ ἐχθρῶν εἴτε ὅ τι δή ποτε ἄλλο παθὼν ἀφανὴς ἄφνω γίνεται, καὶ οὔτε τὸν μόρον αὐτοῦ τις ἠδύνατο τῶν προσηκόντων συμβαλεῖν οὔτε τὸ σῶμα ἐξευρεῖν· III. ἀχθομένου δὲ τοῦ δήμου καὶ δεινῶς φέροντος τὸ πάθος ὑπονοίας τε πολλὰς καὶ κατὰ πολλῶν λαμβάνοντος, κατανοήσαντες τὴν ὁρμὴν τοῦ πλήθους οἱ τοῦ Μαρκίου παῖδες, ἐπὶ τὸν βασιλέα Ταρκύνιον τὴν διαβολὴν τοῦ ἄγους ἀνέφερον ἄλλο μὲν οὐθὲν ἔχοντες φέρειν τῆς διαβολῆς οὔτε τεκμήριον οὔτε σημεῖον, δυσὶ δὲ τοῖς εἰκόσι τούτοις κρατυνόμενοι πρῶτον μέν, ὅτι πολλὰ καὶ καινὰ περὶ τὴν πολιτείαν διεγνωκὼς παρανομεῖν τὸν ἐναντιωσόμενον ὥσπερ ἐπὶ τῶν προτέρων ἐκ ποδῶν ἐβούλετο ποιήσασθαι, ἔπειτα ὅτι δεινοῦ πάθους γεγονότος οὐδεμίαν ἐποιήσατο τῶν δεδρακότων ζήτησιν, ἀλλ´ ἀμελείᾳ παρέδωκε τὸ πραχθέν, ὅπερ οὐκ ἂν ποιῆσαί τινα τῶν ἔξω τῆς αἰτίας ὑπαρχόντων. IV. παρασκευασάμενοι δὲ μεγάλας ἑταιρείας περὶ αὑτοὺς πατρικίων τε καὶ δημοτικῶν, οἷς τὰς ἑαυτῶν οὐσίας κατηγορήγουν, πολλὴν ἐποιοῦντο τοῦ Ταρκυνίου κατηγορίαν καὶ τῷ δήμῳ παρῄνουν μὴ περιορᾶν ἄνδρα μιαρὸν ἱεροῖς τε προσφέροντα τὰς χεῖρας καὶ τὴν ἐξουσίαν μιαίνοντα καὶ ταῦτ´ οὐκ ἐπιχώριον ἀλλ´ ἐπήλυτον ὄντα καὶ ἄπολιν. V. τοιαῦτα κατὰ τὴν ἀγορὰν δημηγοροῦντες ἄνδρες ἰταμοὶ καὶ λέγειν οὐκ ἀδύνατοι πολλοὺς μὲν ἠρέθισαν τῶν δημοτικῶν, οἳ παραγενόμενον αὐτὸν εἰς τὴν ἀγορὰν ἀπολογίας χάριν ἐξελαύνειν ἐπεχείρησαν ὡς οὐ καθαρόν· οὐ μὴν καταγωνίσασθαί γε τὴν ἀλήθειαν ἴσχυσαν οὐδὲ πεῖσαι τὸν δῆμον ἐδυνήθησαν ἐκβαλεῖν αὐτὸν ἐκ τῆς ἀρχῆς. ἐπεὶ δὲ αὐτός τε ἀπολογηθεὶς κράτιστα περὶ αὑτοῦ τὴν διαβολὴν ἀπελύσατο καὶ ὁ κηδεστὴς αὐτοῦ Τύλλιος, ᾧ τὴν ἑτέραν δεδωκὼς ἦν θυγατέρα, μέγιστον ἐν τῷ δήμῳ δυνάμενος εἰς ἔλεον τοὺς Ῥωμαίους ὑπηγάγετο, συκοφάνται καὶ πονηροὶ δόξαντες εἶναι καὶ πολλὴν ὀφλόντες αἰσχύνην ἀπῆλθον ἐκ τῆς ἀγορᾶς. [3,73] VI. Ταύτης δὴ τῆς πείρας ἀποτυχόντες καὶ διαλλαγὰς τῆς ἔχθρας διὰ φίλων εὑρόμενοι μετρίως τὴν ἀγνωμοσύνην αὐτῶν ἐνέγκαντος τοῦ Ταρκυνίου διὰ τὰς ἐκ τοῦ πατρὸς εὐεργεσίας καὶ τὴν μετάνοιαν ἱκανὴν ὑπολαμβάνοντος εἶναι τῆς προπετείας διόρθωσιν ἔτη μὲν τρία διέμειναν ἐν τῇ προσποιήσει τῆς φιλίας· ἐπειδὴ δὲ καιρὸν ὑπέλαβον ἐπιτήδειον ἔχειν δόλον ἐπ´ αὐτῷ ῥάπτουσι τοιόνδε· VII. νεανίσκους δύο τῶν ἐκ τῆς συνωμοσίας τοὺς τολμηροτάτους ποιμενικαῖς ἐνδύσαντες στολαῖς καὶ δρεπάνοις καθοπλίσαντες ὑλουργοῖς πέμπουσιν ἐπὶ τὴν οἰκίαν τοῦ βασιλέως ἡμέρας μεσούσης διδάξαντες ἃ χρὴ λέγειν τε καὶ πράττειν καὶ τὸν τρόπον τῆς ἐπιθέσεως αὐτοῖς ὑφηγησάμενοι. οὗτοι πλησίον τῶν βασιλείων γενόμενοι κακῶς τε ἀλλήλους ἔλεγον ὡς ἀδικούμενοι καὶ οὐδὲ τὼ χεῖρε τῶν σωμάτων ἀπείχοντο βοῇ τε μεγάλῃ χρώμενοι τὴν παρὰ τοῦ βασιλέως βοήθειαν ἐκάλουν ἀμφότεροι, παρόντων αὐτοῖς συχνῶν ἐκ τῆς συνωμοσίας, ἀγροίκων δὴ τῷ λόγῳ, συναγανακτούντων τε ἀμφοτέροις καὶ συμμαρτυρούντων. ὡς δὲ εἰσκαλέσας αὐτοὺς ὁ βασιλεὺς λέγειν ἐκέλευσεν ὑπὲρ ὧν διεφέροντο, αἰγῶν μὲν ἀμφισβητεῖν ἐσκήπτοντο, κεκραγότες δὲ ἅμα καὶ παθαινόμενοι τὸν ἄγριον τρόπον καὶ μηθὲν εἰς τὸ πρᾶγμα λέγοντες πολὺν ἐκίνησαν ἐξ ἁπάντων γέλωτα. ὡς δ´ ἐκ τοῦ καταφρονεῖσθαι καιρὸν ἔδοξαν εἰληφέναι τῆς ἐπιχειρήσεως τὸν ἐπιτήδειον, φέρουσι κατὰ τῆς κεφαλῆς τοῦ βασιλέως πληγὰς τοῖς δρεπάνοις καὶ τοῦτο πράξαντες ἔφευγον ἔξω θυρῶν. κραυγῆς δὲ γενομένης ἐπὶ τῷ πάθει καὶ βοηθείας πολλαχόθεν συνδραμούσης οὐ δυνηθέντες διαφυγεῖν συλλαμβάνονται πρὸς τῶν ἐπιδιωξάντων, καὶ μετὰ τοῦτο βασάνοις καταικισθέντες καὶ τοὺς ἀρχηγοὺς τῆς ἐπιβουλῆς ἀναγκασθέντες εἰπεῖν τῆς προσηκούσης τιμωρίας ἔτυχον σὺν χρόνῳ. {βασιλεὺς μὲν δὴ Ταρκύνιος οὐ μικρῶν οὐδὲ ὀλίγων Ῥωμαίοις ἀγαθῶν αἴτιος γενόμενος, ὀκτὼ καὶ τριάκοντα ἔτη τὴν ἀρχὴν κατασχὼν οὕτω τελευτᾷ.} |
I. TARQUIN ne s'appliquant plus aux exercices de la guerre, (car il était déjà octogénaire et appesanti par les années, ) fut tué par les fils d'Ancus Marcius qui lui dressèrent des embûches. D'abord ils tâchèrent de le détrôner et firent [ plusieurs ] tentatives pour cela, dans l'espérance que quand ils en seraient venus à bout, les gens de guerre ne balanceraient point à leur rendre la couronne de leur père. Mais se voyant frustrés de leurs premières espérances, ils lui tendirent des pièges inévitables, et les dieux ne laissèrent pas ce crime impuni. Nous allons rapporter comment ils s'y prirent, et quelles furent les embûches qu'ils lui dressèrent. II Ce Névius, qui, comme j'ai déjà dit, s'était opposé au dessein que le roi avait conçu d'augmenter le nombre des Tribus, était devenu le plus puissant de tous les Romains ; son habilité extraordinaire dans l'art de deviner l'avait rendu le plus fameux de tous les Augures. Dans ce haut degré de fortune il disparut tout à coup. On ne sait pas bien si l'on doit attribuer sa mort à l'envie de ceux qui faisaient profession de la même science ou aux pièges que lui tendirent ses ennemis, ou à quelqu'autre accident. Quoiqu'il en soit, ses parents et ses amis ne purent jamais savoir ce qu'il était devenu, ni retrouver son corps. III. Le peuple fut fort chagrin de ce qui était arrivé à cet augure. Il soupçonna même plusieurs personnes d'y avoir eu part et d'avoir causé sa mort. Les fils d'Ancus profitèrent de l'occasion pour en rejeter tout le crime sur le roi Tarquin, sans cependant en avoir d'autres preuves que ces deux conjectures ; [ la première ] qu'ayant intention d'introduire dans le gouvernement plusieurs choses nouvelles qui étaient contre les lois, il avait voulu se défaire d'un homme qui n'aurait pas manqué de s'opposer à ses desseins . comme on en avait déjà eu des preuves dans quelques occasions précédentes; la seconde, qu'après un accident si extraordinaire, au lieu de faire une exacte perquisition des auteurs du crime il avait entièrement néglige cette affaire, ce qui ne pouvoir convenir qu'à un homme qui y avait trempé. IV. PAR. ces calomnies ils attirèrent dans leur parti un grand nombre de patriciens et de plébéiens auxquels ils fournissaient de l'argent. Ils ne cessaient de rendre Tarquin odieux, et d'exhorter le peuple à ne pas souffrir qu'un homme souillé de crimes si horribles, touchât aux choses saintes et déshonorât la dignité royale, surtout n'étant pas citoyen Romain, mais d'un pays étranger. V. COMME ils avaient de l'éloquence et de l'ascendant sur l'esprit du peuple, en déclamant ainsi contre le roi dans les assemblées, ils irritèrent tellement la plupart des plébéiens, qu'un jour ils voulurent le chasser de la place publique comme un impur. Mais la vérité fut plus forte que leurs calomnies, et ils ne purent jamais persuader au reste du peuple de le détrôner. Tarquin fit lui-même son apologie ; il parla avec force, et se justifia pleinement du crime dont on l'accusait. D'ailleurs Tullius, son gendre, qui avait épousé une de ses filles, ayant beaucoup de pouvoir sur l'esprit du peuple, excita tellement les Romains à la compassion et à la douceur, que ceux qui accusaient le roi, furent regardés comme d'infâmes calomniateurs et obligés de sortir du barreau avec ignominie. VI. Cette entreprise leur ayant mal réussi, ils prirent le parti d'employer des amis pour se réconcilier avec Tarquin. Le roi oublia facilement tout le passé en considération des bienfaits de leur père, et crut trop bonnement que leur repentir réparait assez leur témérité. Cette feinte réconciliation dura trois ans. Mais aussitôt que l'occasion se présenta de faire éclater la haine dont ils avaient toujours conservé le venin dans leur cœur, ils recommencèrent à lui dresser des embûches : voici comment. VII. Ils habillèrent en bergers deux jeunes gens des plus hardis qu'ils purent trouver parmi les conjurés. Ils les armèrent de serpes, et après les avoir instruits sur ce qu'ils devaient dire, { sur ce qu'ils avaient à faire], et comment ils devaient s'y prendre pour massacrer le roi, ils les envoyèrent au palais en plein midi. Ces jeunes gens arrivent devant la porte du Palais ; ils se querellent l'un l'autre pour des torts prétendus; ils en viennent même jusqu'à se battre. Tous deux réclament à haute voix le secours et la justice du roi en présence de plusieurs autres conjurés, qui étaient aussi habillés en paysans, prenaient parti dans leur querelle, et s'offraient à rendre témoignage. Le roi les fait venir devant lui, et leur ordonne d'exposer le sujet de leur contestation. Ils lui répondent que c'est au sujet de leurs chèvres qu'ils disputent ainsi. En même temps ils se mettent à crier comme des paysans et à faire divers gestes de villageois, mais sans rien alléguer qui revienne au sujet de leur contestation ; en sorte que tous les spectateurs s'éclatèrent à rire. Alors ces assassins croyant que les railleries qu'on faisait de leurs discours, leur présentaient une occasion favorable pour exécuter leur mauvais dessein, commencèrent à décharger de grands coups de serpe sur la tête du roi. Après cette action ils voulurent sortir promptement du palais. Mais il s'éleva un si grand bruit et il accourut tant de monde au secours, qu'on se saisit d'eux sans qu'ils pussent trouver moyen de s'enfuir. Aussitôt on leur donna si rudement la question qu'on les obligea à déclarer les premiers auteurs de ce noir attentat ; ensuite on les punit selon l'énormité de leur crime. Ainsi mourut le roi Tarquin, après avoir régné trente-huit ans, pendant lesquels il avait fait beaucoup de bien à la république Romaine.
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