ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME, chapitre 20
ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME
LES ANTIQUITES ROMAINES DE DENYS D'HALICARNASSE LITRE TROISIEME.
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CHAPITRE VINGTIEME. I. Tarquin crée cent nouveaux sénateurs. II. Il ajoute deux vestales aux quatre anciennes. III. Il fait faire des boutiques autour de la place publique ; il bâtit les murailles de Rome de pierres de taille ; il fait faire des égouts, des aqueducs etc. IV. Il fait faire des sièges couverts autour du grand cirque. V. Description et dimensions du grand cirque. |
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I. Εὐθὺς γὰρ ἅμα τῷ παραλαβεῖν τὴν ἀρχὴν τὸν δημοτικὸν ὄχλον οἰκεῖον ἑαυτῷ ποιῆσαι προθυμηθείς, ὥσπερ οἱ πρότεροι βασιλεῖς ἐποίουν, διὰ τοιαύτας εὐεργεσίας ὑπηγάγετο· ἐπιλέξας ἄνδρας ἑκατὸν ἐξ ἁπάντων τῶν δημοτικῶν, οἷς ἀρετήν τινα πολεμικὴν ἢ πολιτικὴν φρόνησιν ἅπαντες ἐμαρτύρουν, πατρικίους ἐποίησε καὶ κατέταξεν εἰς τὸν τῶν βουλευτῶν ἀριθμόν, καὶ τότε πρῶτον ἐγένοντο Ῥωμαίοις τριακόσιοι βουλευταὶ τέως ὄντες διακόσιοι. II. Ἔπειτα ταῖς ἱεραῖς παρθένοις, ὑφ´ ὧν τὸ ἄσβεστον φυλάττεται πῦρ, τέτταρσιν οὔσαις δύο προσκατέλεξεν ἑτέρας· πλειόνων γὰρ ἤδη συντελουμένων ὑπὸ τῆς πόλεως ἱερουργιῶν, αἷς ἔδει τὰς τῆς Ἑστίας παρεῖναι θυηπόλους, οὐκ ἐδόκουν αἱ τέτταρες ἀρκεῖν. Ταρκυνίου δὲ ἄρξαντος ἠκολούθουν οἱ λοιποὶ βασιλεῖς, καὶ μέχρι τῶν καθ´ ἡμᾶς χρόνων ἓξ ἀποδείκνυνται τῆς Ἑστίας ἀμφίπολοι. Δοκεῖ δὲ καὶ τὰς τιμωρίας, αἷς κολάζονται πρὸς τῶν ἱεροφαντῶν αἱ μὴ φυλάττουσαι τὴν παρθενίαν, ἐκεῖνος ἐξευρεῖν πρῶτος εἴτε κατὰ λογισμὸν εἴτε ὡς οἴονταί τινες ὀνείρῳ πειθόμενος, ἃς μετὰ τὴν ἐκείνου τελευτὴν ἐν τοῖς Σιβυλλείοις εὑρεθῆναι χρησμοῖς οἱ τῶν ἱερῶν ἐξηγηταὶ λέγουσιν· ἐφωράθη γάρ τις ἐπὶ τῆς ἐκείνου βασιλείας ἱέρεια Πιναρία Ποπλίου θυγάτηρ οὐχ ἁγνὴ προσιοῦσα τοῖς ἱεροῖς. Τρόπος δὲ τιμωρίας ὅστις ἐστίν, ᾧ κολάζουσι τὰς διαφθαρείσας, ἐν τῇ πρὸ ταύτης δεδήλωταί μοι γραφῇ. III. Τήν τε ἀγοράν, ἐν ᾗ δικάζουσι καὶ ἐκκλησιάζουσι καὶ τὰς ἄλλας πολιτικὰς ἐπιτελοῦσι πράξεις ἐκεῖνος ἐκόσμησεν ἐργαστηρίοις τε καὶ παστάσι περιλαβών, καὶ τὰ τείχη τῆς πόλεως αὐτοσχέδια καὶ φαῦλα ταῖς ἐργασίαις ὄντα πρῶτος ᾠκοδομήσατο λίθοις ἁμαξιαίοις εἰργασμένοις πρὸς κανόνα. Ἤρξατο δὲ καὶ τὰς ὑπονόμους ὀρύττειν τάφρους, δι´ ὧν ἐπὶ τὸν Τέβεριν ὀχετεύεται πᾶν τὸ συρρέον ἐκ τῶν στενωπῶν ὕδωρ, ἔργα θαυμαστὰ καὶ κρείττω λόγου κατασκευασάμενος. Ἔγωγ´ οὖν ἐν τρισὶ τοῖς μεγαλοπρεπεστάτοις κατασκευάσμασι τῆς Ῥώμης, ἐξ ὧν μάλιστα τὸ τῆς ἡγεμονίας ἐμφαίνεται μέγεθος, τάς τε τῶν ὑδάτων ἀγωγὰς τίθεμαι καὶ τὰς τῶν ὁδῶν στρώσεις καὶ τὰς τῶν ὑπονόμων ἐργασίας οὐ μόνον εἰς τὸ χρήσιμον τῆς κατασκευῆς τὴν διάνοιαν ἀναφέρων, ὑπὲρ οὗ κατὰ τὸν οἰκεῖον καιρὸν ἐρῶ, ἀλλὰ καὶ εἰς τὴν τῶν ἀναλωμάτων πολυτέλειαν, ἣν ἐξ ἑνὸς ἔργου τεκμήραιτ´ ἄν τις Γάιον Ἀκίλλιον ποιησάμενος τοῦ μέλλοντος λέγεσθαι βεβαιωτήν, ὅς φησιν ἀμεληθεισῶν ποτε τῶν τάφρων καὶ μηκέτι διαρρεομένων τοὺς τιμητὰς τὴν ἀνακάθαρσιν αὐτῶν καὶ τὴν ἐπισκευὴν χιλίων μισθῶσαι ταλάντων. [3,68] IV. Κατεσκεύασε δὲ καὶ τὸν μέγιστον τῶν ἱπποδρόμων Ταρκύνιος τὸν μεταξὺ τοῦ τε Αὐεντίνου καὶ τοῦ Παλλαντίου κείμενον πρῶτος ὑποστέγους ποιήσας περὶ αὐτὸν καθέδρας (τέως γὰρ ἑστῶτες ἐθεώρουν) ἐπ´ ἰκρίοις, δοκῶν ξυλίναις σκηναῖς ὑποκειμένων· καὶ διελὼν τοὺς τόπους εἰς τριάκοντα φράτρας ἑκάστῃ {φράτρᾳ} μοῖραν ἀπέδωκε μίαν, ὥστε ἐν τῇ προσηκούσῃ χώρᾳ καθεζόμενον ἕκαστον θεωρεῖν. V. Ἔμελλε δὲ ἄρα σὺν χρόνῳ καὶ τοῦτο τὸ ἔργον ἐν τοῖς πάνυ καλοῖς καὶ θαυμαστοῖς κατασκευάσμασι τῆς πόλεως γενήσεσθαι. Μῆκος μὲν γὰρ τοῦ ἱπποδρόμου τριῶν καὶ ἡμίσους ἐστὶ σταδίων, εὖρος δὲ τεττάρων πλέθρων· πέριξ δὲ αὐτοῦ κατά τε τὰς μείζους πλευρὰς καὶ κατὰ μίαν τῶν ἐλαττόνων εὔριπος εἰς ὑποδοχὴν ὕδατος ὀρώρυκται βάθος τε καὶ πλάτος δεκάπους. Μετὰ δὲ τὸν εὔριπον ᾠκοδόμηνται στοαὶ τρίστεγοι. Τούτων δὲ αἱ μὲν ἐπίπεδοι λιθίνας ἔχουσιν ὥσπερ ἐν τοῖς θεάτροις ὀλίγον ὑπερανεστηκυίας ἀλλήλων καθέδρας, αἱ δ´ ὑπερῷοι ξυλίνας. Συνάγονται δ´ εἰς τὸ αὐτὸ καὶ συνάπτουσιν ἀλλήλαις αἱ μείζους ὑπὸ τῆς ἐλάττονος μηνοειδὲς ἐχούσης τὸ σχῆμα συγκλειόμεναι, ὥστε μίαν ἐκ τῶν τριῶν γίνεσθαι στοὰν ἀμφιθέατρον ὀκτὼ σταδίων ἱκανὴν ὑποδέξασθαι πεντεκαίδεκα μυριάδας ἀνθρώπων. Ἡ δὲ λοιπὴ τῶν ἐλαττόνων πλευρῶν αἴθριος ἀνειμένη ψαλιδωτὰς ἱππαφέσεις ἔχει διὰ μιᾶς ὕσπληγος ἅμα πάσας ἀνοιγομένας. Ἔστι δὲ καὶ περὶ τὸν ἱππόδρομον ἔξωθεν ἑτέρα στοὰ μονόστεγος ἐργαστήρια ἔχουσα ἐν αὑτῇ καὶ οἰκήσεις ὑπὲρ αὐτά, δι´ ἧς εἰσιν εἴσοδοί τε καὶ ἀναβάσεις τοῖς ἐπὶ τὴν θέαν ἀφικομένοις παρ´ ἕκαστον ἐργαστήριον, ὥστε μηδὲν ἐνοχλεῖσθαι τὰς τοσάςδε μυριάδας εἰσιούσας τε καὶ ἀπολυομένας. |
I. AUSSITÔT que Tarquin fut élu roi des Romains, à l'exemple des rois ses prédécesseurs il tâcha de gagner l'affection du peuple par les bienfaits que je vais rapporter. Entre tous les plébéiens il en choisit cent, qui passaient dans l'esprit de tout le monde pour les plus courageux dans la guerre et pour les plus intelligents dans les affaires de l'état. Il les fit patriciens et les mit au nombre des sénateurs. Alors le sénat commença à être composé de trois cents personnes ; jusqu'à ce temps-là il n'y en avait eu que deux cents. II. Ensuite il ajouta deux vierges sacrées aux quatre anciennes qui avaient la garde du feu éternel ; car alors la ville de Rome faisant déjà beaucoup de sacrifices auxquels il fallait que les vestales assistassent, les quatre de la première institution ne suffisaient pas pour être partout. Tarquin ayant commencé, les rois ses successeurs suivirent son exemple, et jusqu'à présent on a toujours fait six prêtresses de Vesta. Il semble même qu'il a été le premier inventeur du supplice dont les Pontifes punissent celles qui ne gardent point leur virginité, soit qu'il l'ait imaginé de son chef, soit, comme le croient quelques auteurs, que cela lui eut été ordonné par des songes, qui, au rapport des interprètes des choses saintes, furent trouvés après sa mort parmi les oracles des Sibylles. On surprit en effet sous son règne une certaine Vestale nommée Pinaria, fille de Publius, qui s'approchait des choses saintes avec un corps impur et souillé. Mais nous avons déjà parlé dans le livre précédent du genre de supplice dont on punit celles qui se sont laissé corrompre. III. TARQUIN fit aussi entourer de boutiques la grande place de Rome où l'on rend la justice, où l'on tient les assemblées, et ou l'on traite des affaires d'état. Il y ajouta encore plusieurs autres embellissements. Avant lui les murs de Rome étaient de pierres brutes, mal polies, et posées l'une sur l'autre sans aucun art. Il commença le premier a les faire bâtir de grosses pierres de taille bien polies, dont chacune faisait la charge d'une charrette. Il fut aussi le premier qui fit creuser les égouts, c'est-à-dire, les fossés par lesquels toutes les eaux, qui se ramassent des rues de la ville s'écoulent dans le Tibre; l'ouvrage est admirable et au dessus de tout ce qu'on peut dire. Pour moi je crois que Rome n'a rien de plus magnifique, rien qui fasse mieux voir la grandeur de son empire, que les aqueducs, les rues et les chemins pavés, et les égouts; j'en juge ainsi, non seulement par leur utilité, dont je parlerai en son lieu, mais encore par la dépense immense que demandent ces sortes d'ouvrages. Pour prouver ce que j'avance, je ne veux que le seul exemple des égouts. Au rapport de Gaius Aquilius, ayant été pendant quelque temps si négligés que les eaux ne pouvaient plus s'écouler, les censeurs firent marché à mille talents avec un entrepreneur pour les nettoyer et les raccommoder. IV. TARQUIN embellit aussi le grand Cirque qui est entre le mont Aventin et le mont Palatin ; il fut le premier qui fit construire autour de ce Cirque des sièges couverts ; car jusqu'alors les spectateurs s'étaient placés sur des échafauds soutenus par des colonnes de bois, d'où ils regardaient debout. Il partagea les sièges en trente parties, donnant à chacune des curies sa place particulière, afin que tout le monde fut assis en son rang. V. Cet ouvrage devait être un jour un des plus beaux et des plus admirables de la ville de Rome. Le Cirque a trois stades et demie en longueur sur quatre plethres ou arpents de largeur. Aux deux grands côtés et à un des petits on a creusé un euripe ou canal de dix pieds de profondeur et d'autant de largeur, pour recevoir les eaux. Après ce canal on a construit des portiques à trois étages. Dans l'étage du rez de chaussée il y a des sièges de pierre, comme dans les théâtres ; ils sont moyennement élevés. Dans ceux d'en haut il y a d'autres sièges de bois. Les deux plus grands portiques se touchent et se joignent ensemble par le moyen d'un plus petit, en sorte qu'ils ont la figure d'une demi-lune à l'endroit où ils se joignent au troisième, et. tous les trois ne sont qu'un seul et même portique, en forme d'un amphithéâtre de huit stades, qui peut contenir cent cinquante mille hommes. A l'autre moindre côté qui est à découvert, il y a des barrières en forme d'arcades, d'où partent ceux qui se disputent le prix à la course des chevaux ; elles s'ouvrent toutes ensemble par le moyen d'une seule et même barre. Le Cirque est aussi entouré en dehors d'un autre portique à un seul étage, où il y a des boutiques en bas, et des chambres au-dessus. C'est par ce portique qu'entrent les spectateurs. Ils montent par différentes boutiques ; en sorte qu'une si grande multitude de peuple, qui entre et qui sort, ne cause ni confusion ni tumulte. |