ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME, chapitre 17
ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME
LES ANTIQUITES ROMAINES DE DENYS D'HALICARNASSE LITRE TROISIEME.
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CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. I. Campagne contre les Sabins ; on combat avec un égal avantage. II. Seconde campagne. III. Tarquin prend les deux camps des ennemis par stratagème. IV. Il distribue le butin à ses troupes. |
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[3,55] I. Τῷ δ´ ἑξῆς ἔτει παραλαβὼν τὴν δύναμιν ἐπὶ Σαβίνους ἦγεν ἐκ πολλοῦ τὴν προαίρεσιν αὐτοῦ καὶ τὴν παρασκευὴν τὴν ἐφ´ ἑαυτοὺς προεγνωκότας. Οὐχ ὑπομείναντες δὲ εἰς τὴν ἑαυτῶν χώραν παρεῖναι τὸν πόλεμον, ἀλλ´ ἀντιπαρασκευασάμενοι δύναμιν ἱκανὴν ἐχώρουν ὁμόσε. Γενομένης δὲ αὐτοῖς μάχης περὶ τὰ μεθόρια τῆς χώρας ἄχρι νυκτὸς ἐνίκων μὲν οὐδέτεροι, πάνυ δ´ ἰσχυρῶς ἐπόνησαν ἀμφότεροι. Ταῖς γοῦν ἑξῆς ἡμέραις οὔτε ὁ τῶν Σαβίνων ἡγεμὼν προῆγεν ἐκ τοῦ χάρακος τὰς δυνάμεις οὔτε ὁ τῶν Ῥωμαίων βασιλεύς, ἀλλ´ ἀναστρατοπεδεύσαντες ἀμφότεροι καὶ τῆς ἀλλήλων γῆς οὐδὲν κακώσαντες ἀπῄεσαν ἐπ´ οἴκου. Γνώμη δ´ ἀμφοτέρων ἦν ὁμοία μείζονα δύναμιν ἑτέραν ἐπὶ τὴν ἀλλήλων χώραν ἐξάγειν ἔαρος ἀρχομένου. II. Ἐπεὶ δὲ πάντα παρεσκεύαστο αὐτοῖς, πρότεροι μὲν ἐξῆλθον οἱ Σαβῖνοι Τυρρηνῶν ἔχοντες {δύναμιν} ἱκανὴν {πρὸς} συμμαχίαν καὶ καταστρατοπεδεύονται Φιδήνης πλησίον περὶ τὰς συμβολὰς τοῦ τε Ἀνίητος καὶ τοῦ Τεβέριος ποταμοῦ διττοὺς βαλόμενοι τοὺς χάρακας ἐναντίους τε καὶ συνεχεῖς ἀλλήλοις, μέσον ἔχοντες τὸ κοινὸν ἐξ ἀμφοτέρων τῶν ποταμῶν ῥεῖθρον, ἐφ´ οὗ κατεσκεύαστο γέφυρα ξυλόφρακτος σκάφαις ἀνεχομένη καὶ σχεδίαις ἡ ποιοῦσα ταχείας τὰς πρὸς ἀλλήλους ἀφίξεις καὶ τὸν χάρακα ἕνα. Πυθόμενος δὲ τὴν εἰσβολὴν αὐτῶν ὁ Ταρκύνιος ἐξῆγε καὶ αὐτὸς τὸ Ῥωμαίων στράτευμα καθιδρύεταί τε μικρὸν ἀνωτέρω τῆς ἐκείνων στρατοπεδείας παρὰ τὸν Ἀνίητα ποταμὸν ἐπὶ λόφου τινὸς καρτεροῦ. III. Ἁπάσῃ δὲ προθυμίᾳ πρὸς τὸν πόλεμον ὡρμημένων ἀμφοτέρων οὐδεὶς ἀγὼν ἐκ παρατάξεως οὔτε μείζων οὔτ´ ἐλάσσων αὐτοῖς συνέστη. Ἔφθασε γὰρ ὁ Ταρκύνιος ἀγχινοίᾳ στρατηγικῇ πάντα συντρίψας τὰ τῶν Σαβίνων πράγματα καὶ τὰς παρεμβολὰς αὐτῶν ἀμφοτέρας ἀράμενος. Τὸ δὲ στρατήγημα τοῦ ἀνδρὸς τοιόνδε ἦν· [3,56] Σκάφας ποταμηγοὺς καὶ σχεδίας ξύλων αὔων καὶ φρυγάνων γεμούσας, ἔτι δὲ πίσσης τε καὶ θείου παρασκευασάμενος ἐπὶ θατέρου τῶν ποταμῶν, παρ´ ὃν αὐτὸς ἐστρατοπεδεύκει, ἔπειτα φυλάξας ἄνεμον οὔριον περὶ τὴν ἑωθινὴν φυλακὴν πῦρ ἐνεῖναι ταῖς ὕλαις ἐκέλευσε καὶ μεθεῖναι τὰς σκάφας καὶ τὰς σχεδίας φέρεσθαι κατὰ ῥοῦν. Αἱ δὲ ἐν ὀλίγῳ πάνυ χρόνῳ διελθοῦσαι τὸν μεταξὺ πόρον ἐμπίπτουσι τῇ γεφύρᾳ καὶ ἀνάπτουσιν αὐτὴν πολλαχόθεν. Τῶν δὲ Σαβίνων ὡς εἶδον ἄφνω πολλὴν φλόγα φερομένην συνδραμόντων ἐπὶ τὴν βοήθειαν καὶ πάντα μηχανωμένων ὅσα σβεστήρια τοῦ πυρὸς ἦν, ἧκεν ὁ Ταρκύνιος περὶ τὸν ὄρθρον ἄγων συντεταγμένην τὴν Ῥωμαίων δύναμιν καὶ προσβαλὼν θατέρῳ χάρακι τῶν μὲν πλείστων ἐκλελοιπότων τὰς φυλακὰς διὰ τὴν ἐπὶ τὰ καιόμενα ὁρμήν, ὀλίγων δέ τινων πρὸς ἀλκὴν τραπομένων, ἐγκρατὴς αὐτοῦ γίνεται δίχα πόνου. Ἐν ᾧ δὲ ταῦτα ἐπράττετο χρόνῳ καὶ τὸν ἕτερον τῶν Σαβίνων χάρακα τὸν ἐπέκεινα τοῦ ποταμοῦ κείμενον ἑτέρα δύναμις Ῥωμαίων ἐπελθοῦσα αἱρεῖ, ἣ προαπέσταλτο μὲν ὑπὸ Ταρκυνίου περὶ πρῶτον ὕπνον, διεληλύθει δὲ τὸν ἐκ τῶν δυεῖν ποταμῶν ἕνα γενόμενον ἐν σκάφαις καὶ σχεδίαις καθ´ ὃ μέρος περαιουμένη λήσεσθαι ἔμελλε τοὺς Σαβίνους, πλησίον δὲ τῆς ἑτέρας ἐγεγόνει παρεμβολῆς ἅμα τῷ θεάσασθαι τὴν γέφυραν καιομένην· τοῦτο γὰρ ἦν αὐτῇ τὸ σύνθημα τῆς ἐφόδου. Τῶν δ´ ἐν τοῖς χάραξι καταληφθέντων οἱ μὲν ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων μαχόμενοι κατεκόπησαν, οἱ δ´ εἰς τὴν συμβολὴν τῶν ποταμῶν ῥίψαντες ἑαυτοὺς οὐ δυνηθέντες ὑπερενεχθῆναι τὰς δίνας κατεπόθησαν· ἐφθάρη δέ τις αὐτῶν μοῖρα οὐκ ὀλίγη καὶ κατὰ τὴν βοήθειαν τῆς γεφύρας ὑπὸ τοῦ πυρός. IV. Λαβὼν δὲ ὁ Ταρκύνιος ἀμφότερα τὰ στρατόπεδα τὰ μὲν ἐν αὐτοῖς καταληφθέντα χρήματα τοῖς στρατιώταις ἐπέτρεψε διανείμασθαι, τοὺς δὲ αἰχμαλώτους πολλοὺς πάνυ ὄντας Σαβίνων τε αὐτῶν καὶ Τυρρηνῶν εἰς Ῥώμην ἀγαγὼν διὰ πολλῆς εἶχε φυλακῆς. Σαβῖνοι μὲν οὖν ἐγνωσιμάχησαν ὑπὸ τῆς τότε συμφορᾶς βιασθέντες καὶ πρεσβευτὰς ἀποστείλαντες ἀνοχὰς ἐποιήσαντο τοῦ πολέμου {σπονδὰς} ἑξαετεῖς, |
I. L'ANNEE suivante, Tarquin mit une armée en campagne contre les Sabins. Ces peuples résolurent de ne point attendre qu'il portât la guerre dans leur pays ; ils allèrent à sa rencontre avec une puissante armée. Car depuis longtemps ils connaissaient son dessein et savaient qu'il faisait des préparatifs pour leur déclarer la guerre. Il y eut sur les frontières un combat fort opiniâtre de part et d'autre. On se battit vigoureusement des deux côtés. L'action dura jusqu'à la nuit sans que la victoire se déclarât. Les jours suivants, le général des Sabins ne fit point sortir ses troupes de leurs lignes, non plus que le roi des Romains. Au contraire ils reculèrent leur camp l'un et l'autre, et chacun se retira chez soi sans piller le pays ennemi. Car tous deux avaient le même dessein de mettre sur pied une armée plus nombreuse pour faire le dégât sur les terres voisines, au commencement du printemps. II. LES préparatifs étant faits de part et d'autre, les Sabins se mirent les premiers en campagne avec un corps considérable de Tyrrhéniens, qui étaient venus à leur secours en qualité d'alliés. Ils se campèrent auprès de Fidène, au confluent du Teverone et du Tibre, où ils firent deux retranchements contigus et vis-à-vis l'un de l'autre. Le lit commun des deux fleuves était au milieu. Il y avait un pont de bois construit sur des bateaux, par lequel on pouvait passer d'un camp dans l'autre en moins de rien ; ce n'était, pour ainsi dire, qu'un seul et même camp. Sur la nouvelle de leur marche, Tarquin se mit aussi en campagne avec l'armée Romaine. Il assit son camp dans un poste d'une situation avantageuse, sur une certaine colline qui est au bord du Teverone, un peu au dessus des ennemis. III. Les deux armées avaient beaucoup d'ardeur pour en venir aux mains. Il n y eut cependant aucune action en bataille rangée. Car Tarquin trouva le moyen de ruiner entièrement les affaires des Sabins en se rendant maître des deux camps par stratagème et sans qu'il lui en coûtât beaucoup. Voici la ruse dont il se servit. Sur l'un des deux fleuves auprès duquel il était campé, il fit construire des bateaux de rivière et des radeaux, qu'il remplit de bois sec et de sarments, y ajoutant du bitume et: de la poix. Ensuite il épia l'occasion d'un vent favorable, et vers la veille du matin, ayant mis le feu à ces matières combustibles, il laissa aller les bateaux au courant de l'eau. Ces brûlots descendirent le long du fleuve, gagnèrent le pont en très peu de temps, et y mirent le feu en plusieurs endroits. Les Sabins apercevant tout d'un coup des tourbillons de flamme qui s'élevaient en l'air, accoururent promptement pour défendre le pont, et firent tous leurs efforts pour éteindre le feu. Alors Tarquin s'avança vers le point du jour, avec son armée en ordre de bataille, pour attaquer un de leurs camps. Mais il n'eut pas grand' peine à le prendre, car la plupart des sentinelles ayant abandonné leur poste pour courir au feu, il ne se trouva que très peu de troupes pour lui tenir tête. Pendant que cela se passait, une partie des Romains emporta l'autre camp des Sabins, qui était sur l'autre rive du fleuve. Tarquin les avait fait partir vers le milieu de la nuit ils avaient passé le Tibre, partie dans des bateaux, partie sur des radeaux, au dessous du confluent, par un endroit où il n'y avait point d'apparence que les Sabins pussent les voir. Déjà ils étaient auprès de l'autre camp, lorsqu'on s'aperçut que le pont brulait ; car c'était- là le signal que le roi leur avait donné pour commencer l'attaque. Une partie des Sabins qui étaient dans le camp, furent taillés en pièces par les Romains à qui ils voulaient tenir tête. Les autres se jetèrent dans le confluent des deux rivières : mais ne pouvant résister aux tournants d'eau, ils furent noyés et engloutis, et ceux qui étaient allés au secours du pont périrent misérablement par le feu. IV. Tarquin s'étant ainsi rendu maître des deux camps, distribua à ses troupes tout le butin qu'il y trouva. A l'égard des prisonniers tant Sabins que Tyrrhéniens, qui étaient en fort grand nombre, il les mena à Rome où il les fit garder soigneusement. Après cette déroute, les Sabins reconnaissant leur faiblesse et leur témérité, envoyèrent une ambassade à Rome et conclurent une trêve pour six ans. |