ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME, chapitre 14
ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.
LIVRE TROISIEME
LES ANTIQUITES ROMAINES DE DENYS D'HALICARNASSE LITRE TROISIEME.
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CHAPITRE QUATORZIEME. I. Marcus agrandit Rome en y ajoutant le mont Aventin. II. Il fait bâtir la ville d'Ostie. III. Il ferme de murailles le Janicule. IV. Il fait faire sur le Tibre un pont de bois. |
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[3,43] I. Πρῶτον μὲν τῇ πόλει μοῖραν οὐ μικρὰν προσέθηκεν τειχίσας τὸν λεγόμενον Ἀουεντῖνον· ἔστι δὲ λόφος ὑψηλὸς ἐπιεικῶς ὀκτωκαίδεκά που σταδίων τὴν περίμετρον, ὃς τότε μὲν ὕλης παντοδαπῆς μεστὸς ἦν, πλείστης δὲ καὶ καλλίστης δάφνης, ἐφ´ ἧς Λαυρῆτον ὑπὸ Ῥωμαίων καλεῖται τόπος τις ἐπ´ αὐτοῦ· νῦν δὲ οἰκιῶν ἐστι πλήρης ἅπας, ἔνθα σὺν πολλοῖς ἄλλοις καὶ τὸ τῆς Ἀρτέμιδος ἱερὸν ἵδρυται, εἴργεται δὲ ἀφ´ ἑτέρου τῶν συμπεριεχομένων τῇ Ῥώμῃ λόφων τοῦ καλουμένου Παλλαντίου, περὶ ὃν ἡ πρώτη κατασκευασθεῖσα πόλις ἱδρύθη, βαθείᾳ καὶ στενῇ φάραγγι. Ἐν δὲ τοῖς ὕστερον χρόνοις ἐχώσθη πᾶς ὁ μεταξὺ τῶν λόφων αὐλών. Τοῦτον δὴ τὸν λόφον ἐπιτείχισμα κατὰ τῆς πόλεως ὁρῶν ἐσόμενον, εἴ τις αὐτῇ ἐπίοι στρατὸς τείχει καὶ τάφρῳ περιέλαβε καὶ τοὺς μεταχθέντας ἐκ Τελλήνης τε καὶ Πολιτωρίου καὶ τῶν ἄλλων πόλεων ὅσων ἐκράτησεν ἐν τούτῳ τῷ χωρίῳ καθίδρυσεν. Ἓν μὲν δὴ τοῦτο τὸ πολίτευμα τοῦ βασιλέως παραδίδοται καλὸν ἅμα καὶ πραγματικόν, ἐξ οὗ μείζονά τε συνέβη γενέσθαι τὴν πόλιν ἑτέρας προσθέσει πόλεως καὶ πολλῇ χειρὶ πολεμίων ἐπιστρατευσάντων ἧττον εὔληπτον· [3,44] II. Ἕτερον δέ τι τοῦ προειρημένου πολιτεύματος κρεῖττον, ὃ καὶ τοῖς κατὰ τὸν βίον ἅπασιν εὐδαιμονεστέραν αὐτὴν ἐποίησε καὶ πραγμάτων ἐπῆρεν ἅψασθαι γενναιοτέρων. Τοῦ γὰρ Τεβέριος ποταμοῦ καταβαίνοντος μὲν ἐκ τῶν Ἀπεννίνων ὀρῶν, παρ´ αὐτὴν δὲ τὴν Ῥώμην ῥέοντος, ἐμβάλλοντος δ´ εἰς αἰγιαλοὺς ἀλιμένους καὶ προσεχεῖς, οὓς τὸ Τυρρηνικὸν ποιεῖ πέλαγος, μικρὰ δὲ καὶ οὐκ ἄξια λόγου τὴν Ῥώμην ὠφελοῦντος διὰ τὸ μηθὲν ἐπὶ ταῖς ἐκβολαῖς ἔχειν φρούριον, ὃ τὰς εἰσκομιζομένας διὰ θαλάττης καὶ καταγομένας ἄνωθεν ἀγορὰς ὑποδέξεταί τε καὶ ἀμείψεται τοῖς ἐμπορευομένοις, ἱκανοῦ δὲ ὄντος ἄχρι μὲν τῶν πηγῶν ποταμηγοῖς σκάφεσιν εὐμεγέθεσιν ἀναπλεῖσθαι, πρὸς αὐτὴν δὲ τὴν Ῥώμην καὶ θαλαττίαις ὁλκάσι μεγάλαις, ἐπίνειον ἔγνω κατασκευάζειν ἐπὶ ταῖς ἐκβολαῖς αὐτοῦ λιμένι χρησάμενος αὐτῷ τῷ στόματι τοῦ ποταμοῦ. Εὐρύνεταί τε γὰρ ἐπιπολὺ τῇ θαλάττῃ συνάπτων καὶ κόλπους λαμβάνει μεγάλους, οἵους οἱ κράτιστοι τῶν θαλαττίων λιμένων· ὃ δὲ μάλιστα θαυμάσειεν ἄν τις, οὐκ ἀποκλείεται τοῦ στόματος ὑπὸ τῆς θαλαττίας θινὸς ἐμφραττόμενος, ὃ πάσχουσι πολλοὶ καὶ τῶν μεγάλων ποταμῶν, οὐδ´ εἰς ἕλη καὶ τέλματα πλανώμενος ἄλλοτε ἄλλῃ προκαταναλίσκεται πρὶν ἢ τῇ θαλάττῃ συνάψαι τὸ ῥεῖθρον, ἀλλὰ ναυσιπέρατός ἐστιν ἀεὶ καὶ δι´ ἑνὸς ἐκδίδωσι τοῦ γνησίου στόματος ἀνακόπτων τὰς πελαγίους ῥαχίας τῆς θαλάττης, καίτοι πολὺς αὐτόθι γίνεται καὶ χαλεπὸς ὁ πνέων ἀπὸ τῆς ἑσπέρας ἄνεμος. Αἱ μὲν οὖν ἐπίκωποι νῆες ὁπηλίκαι ποτ´ ἂν οὖσαι τύχωσι καὶ τῶν ὁλκάδων αἱ μέχρι τρισχιλιοφόρων εἰσάγουσί τε διὰ τοῦ στόματος αὐτοῦ καὶ μέχρι τῆς Ῥώμης εἰρεσίᾳ καὶ ῥύμασι παρελκόμεναι κομίζονται, αἱ δὲ μείζους πρὸ τοῦ στόματος ἐπ´ ἀγκυρῶν σαλεύουσαι ταῖς ποταμηγοῖς ἀπογεμίζονταί τε καὶ ἀντιφορτίζονται σκάφαις. Ἐν δὲ τῷ μεταξὺ τοῦ τε ποταμοῦ καὶ τῆς θαλάττης ἀγκῶνι πόλιν ὁ βασιλεὺς ἐντειχίσας, ἣν ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος Ὠστίαν ὠνόμασεν, ὡς δ´ ἂν ἡμεῖς εἴποιμεν θύραν, οὐ μόνον ἠπειρῶτιν, ἀλλὰ καὶ θαλαττίαν παρεσκεύασε τὴν Ῥώμην γενέσθαι καὶ τῶν διαποντίων ἀγαθῶν ἔγευσεν. [3,45] III. Ἐτείχισε δὲ καὶ τὸ καλούμενον Ἰανίκολον ὄρος ὑψηλὸν ἐπέκεινα τοῦ Τεβέριος ποταμοῦ κείμενον καὶ φρουρὰν ἱκανὴν ἐν αὐτῷ κατέστησεν ἀσφαλείας ἕνεκα τῶν διὰ τοῦ ποταμοῦ πλεόντων· ἐλῄστευον γὰρ οἱ Τυρρηνοὶ τοὺς ἐμπόρους ἅπασαν κατέχοντες τὴν ἐπέκεινα τοῦ ποταμοῦ χώραν· IV. Καὶ τὴν ξυλίνην γέφυραν, ἣν ἄνευ χαλκοῦ καὶ σιδήρου δεδέσθαι θέμις ὑπ´ αὐτῶν διακρατουμένην τῶν ξυλίνων, ἐκεῖνος ἐπιθεῖναι τῷ Τεβέρει λέγεται, ἣν ἄχρι τοῦ παρόντος διαφυλάττουσιν ἱερὰν εἶναι νομίζοντες. Εἰ δέ τι πονήσειεν αὐτῆς μέρος οἱ ἱεροφάνται θεραπεύουσι θυσίας τινὰς ἐπιτελοῦντες ἅμα τῇ κατασκευῇ πατρίους. Ταῦτα διαπραξάμενος ἐπὶ τῆς ἰδίας ἀρχῆς ὁ βασιλεὺς οὗτος ἱστορίας ἄξια καὶ τὴν Ῥώμην οὐκ ὀλίγῳ κρείττονα παραδοὺς τοῖς ἐπιγινομένοις ἧς αὐτὸς παρέλαβεν, ἔτη τέτταρα πρὸς τοῖς εἴκοσι τὴν βασιλείαν κατασχὼν ἀποθνήσκει δύο καταλιπὼν υἱούς, τὸν μὲν ἔτι παῖδα τὴν ἡλικίαν, τὸν δὲ πρεσβύτερον ἀρτίως γενειῶντα. |
I. PREMIEREMENT Marcius agrandit la ville de Rome, en faisant renfermer dans son enceinte le mont Aventin, qui est une colline moyennement haute et d'environ dix-huit stades de circuit. Elle était alors couverte d'arbres de toutes les espèces, particulièrement d'une grande quantité de [ très ] beaux lauriers ; c'est pour cela que les Romains ont donné le nom de Lauretum à une partie de la colline. Mais aujourd'hui elle est toute couverte de maisons ; entre autres édifices on y voit un temple de Diane. Une vallée très profonde et en même temps fort étroite séparait alors le mont Aventin des deux autres collines qui étaient comprises dans l'enceinte de Rome, c'est-à-dire du mont Célius et du mont Palatin, sur lequel on jeta autrefois les premiers fondements de cette capitale du monde : mais par la suite des temps la vallée d'entre deux a été comblée. Ancus voyant que cette colline était d'une situation avantageuse, et que les ennemis s'en emparaient une fois ils pourraient s'en servir comme d'un rempart et comme d'une place d'armes contre la ville de Rome, la fit enfermer d'un fossé et d'une muraille. II y donna des places aux citoyens qu'il avait transférés de Tellêne, de Politorie et des autres villes dont il s'était rendu maître. Voila ce qu'il fit de plus mémorable pour le bien de l'état et pour l'utilité du public. Par ce moyen il agrandit Rome comme s'il y avait ajouté une autre ville, et il la rendit moins facile à prendre quand même elle aurait été assiégée par une armée nombreuse. II. Voici encore un autre trait de sa prudence. Il procura à Rome toutes les commodités de la vie, et anima ses sujets à entreprendre de grandes choses ; en quoi il me paraît encore plus digne d'admiration que dans tout ce que nous avons dit ci-dessus. Le fleuve. du Tibre prend sa source au pied du mont Apennin ; il passe par la ville de Rome et va se décharger dans la mer Tyrrhémenne en un endroit du rivage qui était alors fort incommode et où il n'y avait point de port. Quoiqu'il fut navigable jusqu'à sa source pour les gros bateaux de rivière, et qu'il pût même porter des vaisseaux de haut bord depuis la mer jusqu'à Rome : il n'était pas néanmoins d'une grande utilité pour cette ville, parce qu'il n'y avait aucun fort à son embouchure pour recevoir les vaisseaux marchands qui montaient ou qui descendaient. Ancus Marcius résolut d'y faire un port ; et pour cela il se servit de l'embouchure même du fleuve. Car en se déchargeant dans la mer il s'élargit considérablement et forme une espèce de golfe aussi grand que les meilleurs ports. Mais ce qu'il y a de plus admirable, c'est que son embouchure n'est point embarrassée de barres ni de bancs de sable comme celle de plusieurs autres grands fleuves. Il ne se dissipe point dans des lacs ni dans des marais, et ses eaux ne se perdent point çà et là avant que d'arriver à la mer. Il est partout navigable et se décharge par une bouche que la nature même a formée. Quelque fréquent et quelque impétueux que soit le vent d'ouest qui souffle à son embouchure, le Tibre brise les flots de la mer qui ne peuvent résister à la rapidité de son cours. Ainsi les plus grandes galères, et même les vaisseaux de charge capables de contenir trois mille hommes, entrent aisément par son embouchure ; on peut les conduire jusqu'à Rome à force de rames et en les tirant avec des câbles. Pour les gros vaisseaux, on est obligé de les mettre à l'ancre à son embouchure, et d'en décharger les marchandées dans des bateaux propres à refouler le fleuve. Dans une espèce de coude, entre la mer et le Tibre, le roi Ancus fît bâtir une ville à laquelle il donna le nom d'Ostie à cause de sa situation ; c'est comme si nous l'appelions en Grec Porte ou embouchure. Par ce moyen il mit la ville de Rome en état d'avoir commerce avec les gens de mer comme avec les peuples de la terre ferme ; en sorte qu'ils pouvaient jouir des biens et des richesses que produisent les provinces qui sont au delà de la mer. III. Il fit aussi fermer de murs le Janicule qui est une haute colline située au-delà du Tibre. Il y mit une garnison suffisante pour la fureté des marchands qui naviguaient sur le Tibre ; car ils étaient fort incommodés par les brigandages des Tyrrhéniens qui occupaient tous le pays de l'autre côté du fleuve. IV. On dit aussi que ce fut Marcius, qui fit construire sur le même fleuve ce fameux pont de bois, qu'on conserve encore aujourd'hui, et qu'on regarde comme sacré. Il ne doit être fait que de bois, et il n'est pas permis d'y employer le fer ni le cuivre. S'il manque par quelque endroit, les pontifes ont soin de le raccommoder, et en même temps qu'on y travaille ils font certains sacrifices prescrits par les lois du pays. Voilà ce qui se passa de plus mémorable sous le règne de Marcius. Il laissa à ses successeurs la ville de Rome beaucoup plus grande qu'elle n'était quand il monta furie trône. II mourut après avoir régné vint-quatre ans. Il laissa deux enfants, dont l'un était encore en bas âge, et l'autre avait déjà atteint l'âge de puberté. |