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ARISTOXÈNE

 

 

ÉLÉMENTS HARMONIQUES

 

INTRODUCTION

 

livre I - livre ΙΙ - livre III

 

 

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

Les quatre premières planches (sur cinq) du livre ne servent à rien compte tenu de leur état ;

j’ai cependant laissé les notes renvoyant à ces 4 premières planches. Elles sont surlignées en jaune.

 

 

 

 

 

ELEMENTS HARMONIQUES  d’ARISTOXENE

AVERTISSEMENT.

Le texte grec dont nous publions pour la première fois une traduction française[1] est dû au musicien philosophe Aristoxène de Tarente, disciple d’Aristote et auteur de divers traités, d’art musical et d’histoire qui, suivant les biographes de l’antiquité, formaient un total de 453 livres.[2] Quatre seulement nous ont été conservés et encore sont-ils incomplets, savoir trois sur l’harmonique, ou science de la mélodie, et un sur la rythmique.

Après les notices sur Aristoxène composées par Mahne,[3] par quelques auteurs ou collaborateurs de biographie générale,[4] par M. A. de la Fage[5] et par nous-même,[6] par M. R. Westphal[7] et plus récemment par M. P. Marquard,[8] il nous suffira de rappeler les traits principaux de cette intéressante figure qui n’occupe pas, selon nous, une place assez grande dans l’histoire de la musique des Grecs.

Aristoxène naquit entre 356 et 352 avant l’ère chrétienne. Son père, nommé Spintharus, était l’ami de Socrate et du vertueux Epaminondas. Il donna lui-même à son fils la première instruction musicale et scientifique. Puis le jeune Aristoxène reçut tour à tour les leçons de Lamprus l’Erythréen et du pythagoricien Xénophile, disciple du physicien Philolaüs qui avait été aussi le maître du célèbre Archytas de Tarente. Enfin il passa de longues années dans l’école d’Aristote, à l’époque où ce philosophe partageait avec le second héritier de Platon, Xénocrate, l’empressement studieux de la jeunesse grecque. C’est chez le Stagirite qu’il devint l’ami du fameux philosophe Dicéarque.

Il avait habité dans sa jeunesse la ville de Mantinée en Arcadie. Il résida aussi à Corinthe pendant que Denys le Jeune, l’ancien tyran de Sicile, exerçait dans cette ville les fonctions de maître d’école.

A la mort d’Aristote, son disciple Aristoxène avait une trentaine d’années. Suidas raconte que, Théophraste ayant été choisi par le philosophe pour lui succéder dans l’enseignement péripatétique, Aristoxène en garda contre le maître un vif ressentiment, qu’il laissait paraître en toute occasion. Plus d’une biographie a répété ce récit : nous croyons en avoir fait justice.[9]

Mais le plus grand tort d’Aristoxène, celui qui devait compromettre auprès d’un grand nombre son autorité de législateur musical, et affaiblir les effets que pouvait espérer la critique artistique moderne d’une apologie des lois qu’il présente, c’est que ce théoricien était un novateur. Adraste, cité par Proclus,[10] dit avec assurance: « Aristoxène n’était pas le moins du monde doué des facultés musicales, mais sa préoccupation habituelle était de paraître innover. »

Il semble difficile de repousser cette accusation, et cependant rien n’est plus aisé, si l’on admet qu’elle est d’origine pythagoricienne, ainsi que cela est probable, pour ne pas dire certain.[11]

L’importance des Eléments harmoniques et des Eléments rythmiques, les seuls ouvrages qui nous restent d’Aristoxène, fait vivement regretter la perte de toutes ces compositions philosophiques, musicales, historiques, où nous puiserions tant de renseignements, où la philologie et l’histoire de l’art trouveraient de si grands secours.

En attendant que ces regrets, tant de fois exprimés, inspirent des recherches plus heureuses, et nous rendent quelqu’un de ces travaux inconnus, nous indiquerons les deux seules ressources qui nous soient laissées pour examiner les titres d’Aristoxène à l’estime, ajoutons même, à l’admiration des artistes : l’une, c’est l’examen du témoignage des auteurs les plus célèbres chez les Grecs et chez les Romains; l’autre est la lecture attentive, et, qu’on nous permette de le dire, impartiale, des textes dont nous donnons aujourd’hui une traduction française.

Si nous invitons le lecteur à consulter les anciens sur Aristoxène, c’est qu’il peut interroger avec nous des autorités telles que le sage et savant Plutarque, le spirituel et satirique Lucien, cet Athénée dont le recueil est si riche en documents relatifs aux beaux-arts, le biographe Diogène de Laërte, les néo-platoniciens Porphyre et Jamblique, les deux commentateurs d’Aristote, Thémistius et Alexandre d’Aphrodisias, Théon de Smyrne, Stobée, Clément d’Alexandrie, cité par Eusèbe. Nous ne parlons ici que des Grecs, mais nous pourrions renvoyer également à Cicéron, qui, plusieurs fois, mentionne Aristoxène, sans lui marchander les éloges, à Vitruve, qui lui emprunte son système musical (de Architect., V, 4). Nous pourrions encore nommer F. Quintilien, Aulu-Gelle, Censorin, saint Jérôme. Nous rappellerons les musicographes Claude Ptolémée, Aristide Quintilien, Euclide, Boèce, Cassiodore, etc.

Veut-on savoir maintenant quel homme nous est représenté dans le peu qui nous est parvenu des ouvrages mêmes d’Aristoxène? Pour exprimer à cet égard toute notre pensée en quelques mots, nous dirons que nous avons trouvé à la fois, dans ces ouvrages, un philosophe, un théoricien, un historien de l’art, et, sinon « l’artiste habile », on pourrait, les preuves faisant défaut, contester cette qualification, du moins un maître versé dans la pratique et dans l’enseignement de la musique. Ajoutons que pour la clarté, la vigueur et l’élégance de style, il est digne de figurer en un bon rang parmi les disciples d’Aristote, auxquels Strabon, comme on sait, accorde généralement l’art de bien dire.[12]

Nous avons exposé ailleurs[13] les parties de la musique ancienne qui sont traitées dans les Eléments harmoniques. Rappelons seulement le principe inauguré par cette théorie qui a reçu dans l’antiquité et chez les modernes le nom de Théorie aristoxénienne.

Il faut, avant tout, dit notre auteur,[14] recueillir avec soin des faits évidents, les distinguer entre eux, les classer, et comprendre enfin sous un même point de vue, le fait qui survient, le cas particulier (τὸ συμβαινόμενον), et le fait déjà reconnu (τὸ ὁμολογούμενον). Il est encore deux conditions essentielles : 1° Il faut que chaque proposition fondamentale soit véritable, évidente, exempte de démonstration; car « une proposition qui réclamerait une démonstration, ajoute le philosophe, ne saurait être fondamentale. » 2° Il faut que les propositions soient reconnues par la perception. Tout ce qui suit reposera sur ces bases : on n’en contestera pas la solidité.

Un traité d’Harmonique, et notamment celui d’Aristoxène, se divise en sept parties : la première se rapporte aux genres qui distinguent le chant; la seconde, aux intervalles; la troisième, aux sons; la quatrième, aux systèmes ou échelles musicales; la cinquième, aux tons; la sixième, à la métabole ou mutation dans les genres, les tons, les systèmes, ou dans le caractère moral du chant; enfin, la septième partie concerne la mélopée, ou composition mélodique, c’est-à-dire l’application des règles établies dans les six parties précédentes.

Les textes d’Aristoxène relatifs à l’harmonique nous sont parvenus dans un état regrettable de mutilation. Toute la partie qui traitait des Tons, de la Métabole et de la Mélopée est entièrement perdue. On a vu plus haut[15] que le musicographe avait écrit des traités spéciaux sur ces matières.

Maintenant, quelle fut la disposition primitive de ces textes présentés dans tous les manuscrits connus, même les plus anciens,[16] sous la forme d’un traité en trois livres? Cette question, simplement effleurée tour à tour par Meybaum, Wallis, Morelli, Mahne, Requeno, MM. Félis et Adrien de La Fage, a été quelque peu approfondie en 1857 dans notre Étude sur Aristoxène,[17] et surtout en 1863 dans la dissertation inaugurale de M. P. Marquard, de Aristoxeni Elemenus harmonicis.[18] Des diverses données réunies jusqu’à ce jour, on peut, selon nous, tirer les conclusions suivantes.

Ce qui porte, dans tous les manuscrits et dans les éditions, le Litre de « Premier livre des Eléments harmoniques » ne doit pas être considéré comme faisant partie de ce traité, mais se rattache évidemment à l’un des ouvrages d’Aristoxène intitulés: Mémoires mélangés ou Mélanges,[19] Histoire de l’harmonique,[20] ou enfin Principes harmoniques. De plus, dans un passage de ce premier livre (p. 29 de Meyb., liv. Ier, § 102), l’auteur parle d’une démonstration qui devra être donnée dans les Elément sur ce qui implique naturellement que le prétendu premier livre ne fait pas partie d’un traité qui porterait ce titre. La démonstration annoncée se retrouve au livre troisième.

Notre second livre deviendrait ainsi « le premier des Eléments harmoniques ». Cette déduction est confirmée par plusieurs passages de Porphyre qui, lorsqu’il fait des emprunts au livre II actuel, lui donne toujours le rang de premier livre.

Il résulte de cette disposition en quelque sorte inévitable, que le troisième livre deviendra le second, s’il est encore admis toutefois comme appartenant au traité des Eléments harmoniques. Or le passage mentionné plus haut du ci-devant premier livre nous enlève toute espèce de doute à cet égard.

Quoi qu’il en soit, les diverses assertions avancées jusqu’à ce jour sur la disposition du texte aristoxénien n’ont, à notre avis du moins, rien de décisif. Aussi ne suivons-nous pas l’exemple de M. P. Marquard, qui ne voit dans les Eléments harmoniques que des fragments informes, et qui, dans son édition gréco-allemande, dont nous parlerons plus bas, va jusqu’à remplacer par un simple tiret les dénominations de Ier, IIe, IIIe livre, reproduites dans tous les manuscrits ainsi que dans les éditions de Meursius et de Meybaum. Loin de là, nous avons divisé ces trois livres au moyen de chapitres et de paragraphes, ce qui nous a permis de jeter quelque clarté sur ces textes et d’établir de nombreux rapprochements entre les diverses parties dont ils se composent. Il ressortira en outre de cette division que les Eléments harmoniques ne sont pas complètement dénués d’ordonnance, ainsi que le ferait croire le titre de Fragments, etc., adopté par M. P. Marquard.

Rappelons en terminant les publications auxquelles ont donné lieu les textes d’Aristoxène qui nous sont parvenus.

Eléments harmoniques. En 1562, Antoine Gogavin, de Grave, en donna une traduction latine qui prête fort à la critique, bien qu’il eût sous les yeux un manuscrit assez correct.

Le célèbre philologue Jean Meursius publia pour la première fois le texte grec d’Aristoxène, avec celui d’Alypius et de Nicomaque (Leyde, Elzevier, 1646, petit in 4°); mais le manuscrit qu’il a suivi n’était pas des meilleurs, et son édition présente en outre de nombreuses omissions. Enfin les notes dont elle est accompagnée prouvent surabondamment que Meursius ne connaissait pas la musique; du reste il en fait l’aveu.

Plus tard, en 1652, Marc Meibomius ou Meybaum fit une édition grecque-latine de sept auteurs anciens relatifs à la musique,[21] entre lesquels Aristoxène occupe le premier rang. Le texte des Harmoniques y est meilleur que celui de Meursius, bien qu’emprunté à la même copie, et se trouve encore amélioré par quatre manuscrits dont les variantes circulent dans un riche et savant commentaire que nous avons en souvent l’occasion de citer dans le nôtre, soit pour adopter, soit pour combattre les hypothèses de Meybaum.

Personne, depuis deux siècles,[22] n’avait repris la tâche si heureusement conduite par Meybaum, lorsque nous avons tenté la traduction d’Aristoxène dans les circonstances suivantes.

Un docte magistrat de la ville d’Angoulême, M. L. Callandreau, qui prépare depuis longues années une nouvelle traduction de Vitruve, en exprimant ses doutes sur la signification du passage de l’Architecture relatif à la théorie musicale « selon Aristoxène », nous donna l’idée de mettre en français l’ouvrage même du théoricien grec. Après avoir élaboré cette traduction, d’abord sur la seule édition princeps de Meursius, dont un exemplaire est conserve à la bibliothèque d’Angoulême, puis avec le secours de Meybaum, enfin après avoir collationné les textes imprimés sur les sept manuscrits de la Bibliothèque impériale,[23] nous avons soumis le travail à l’appréciation de notre illustre et regrettable maître. M. A.-J.-H. Vincent, dès l’année 1854, nous avait mis dans les mains son volume des Notices et extraits des manuscrits relatifs à la musique des anciens Grecs, et, jusqu’au terme de sa carrière (novembre 1868), il nous laissa puiser chaque jour dans le trésor de sa vaste érudition musicale et scientifique. Qu’il reçoive ici, au nom de tous ceux qui s’adonnent à ces sortes d’études, un témoignage public de gratitude et d’admiration!

Au moment où se terminait une dernière révision de notre traduction française, le hasard nous a signalé L’existence de la publication faite par M. Marquard sous le titre qui suit : « Die harmonischen Fragmente des Aristoxenus, etc., les Fragments harmoniques d’Aristoxène, texte grec-allemand avec un commentaire critique et un commentaire exégétique suivi d’Excursus et d’un appendice contenant les fragments rythmiques d’Aristoxène. » Berlin, 1868, in 8°.[24] M. Marquard a consulté deux manuscrits du Vatican, un manuscrit du fonds Barberini à Rome, trois de Saint Marc à Venise et un manuscrit de la Laurentienne à Florence. Il ne s’est aucunement occupé des manuscrits de Paris pour établir son texte, ce qui laisse toute son utilité au travail paléographique dont ces manuscrits ont été l’objet de notre part.

Quant au fond même de sa publication, nous avons eu le plaisir d’y reconnaître des rencontres remarquables soit dans les restitutions proposées, soit dans l’interprétation. En d’autres points, nous avons profité des variantes recueillies par ce philologue et adopté les restitutions qu’il propose; ailleurs encore notre commentaire notera des divergences; mais ce qui nous a paru étrange, c’est l’ignorance complète où paraît être M. P. Marquard des travaux français relatifs à la musique grecque, tout aussi bien aujourd’hui qu’en 1864,[25] époque où nous constations déjà cette indifférence du jeune savant.

Eléments rythmiques. Morelli, conservateur de la bibliothèque de Saint Marc à Venise, en découvrit un fragment appartenant au livre II, et le publia en 1785 avec une traduction latine estimée et des notes. Morelli compléta ce fragment au moyen d’un autre texte découvert à la Vaticane.

En 1840, M. Feussner publia une nouvelle édition du texte grec avec traduction et commentaire en langue allemande (Hanau, in 8°).

M. Bartels, en 1854, donna seulement le texte accompagné de notes (Bonn., in-8°).

M. Westphal a inséré ce texte dans le tome I de la seconde édition de sa Métrique des Grecs, qui a paru à Leipzig en 1867.

Enfin, l’on vient de voir que M. P. Marquard en a récemment donné une nouvelle édition; il y a fait entrer les variantes des manuscrits de Venise et du Vatican, ainsi que celles d’un manuscrit récemment découvert a Urbin.

Ces publications multipliées de quelques pages d’Aristoxène montrent l’importance que leur accorde un public restreint peut-être, mais curieux à coup sûr de pénétrer les secrets de la musique grecque.

Pour notre part, nous préparons une édition nouvelle du texte grec des Eléments harmoniques, restitué au moyen de tous les manuscrits, au nombre de vingt, dont les variantes ont pu arriver à notre connaissance, et divisé, pour la première fois, en chapitres et en paragraphes qui correspondent a ceux de la présente traduction.

Fragments d’Aristoxène. Nous avons mentionné plus haut la savante dissertation de Mahne dans laquelle ont été réunis presque tous les passages des auteurs anciens qui ont cité Aristoxène.

M. Ch. Muller a reproduit un grand nombre de ces passages et en a recueilli plusieurs autres dans le tome II de ses Fragmenta historicorum Graecorum, qui font partie de la Bibliothèque grecque de MM. Firmin Didot (1848, gr. in 8°).

Enfin l’on trouvera dans notre Appendice la traduction de quelques morceaux de Porphyre, d’Athénée, d’Eusèbe, de Georges Pachymère, etc., qu’il nous a paru intéressant de mettre en parallèle avec certains chapitres des Eléments harmoniques.

Mai 1870.

Nota. Au moment où ce travail allait paraître, un huitième manuscrit d’Aristoxène a été mis à notre disposition par l’obligeance de M. le professeur Reussner, conservateur de la bibliothèque du séminaire protestant de Strasbourg.


 

[1] Il existe d’Aristoxène, disait, en 1857, M. Adrien de la Fage (voir page suivante, note 3), une traduction française manuscrite qui se trouve dans la bibliothèque du Conservatoire de musique. Elle est signée de Guillaume-André Villoteau, mais on sait aujourd’hui que cet artiste, littérateur estimable à d’autres titres ignorait complètement la langue grecque, et que le véritable auteur de cette traduction est N.-L. Achaintre, qui de son côté ne savait pas un mot de musique.

Ajoutons que ce travail, qui comprend non seulement la traduction d’Aristoxène, mais encore celle de tous les auteurs grecs publiés par Meybaum, ne nous a été d’aucune utilité.

[2] Voici les titres de ceux de ces ouvrages dont la mention nous est parvenue.

Œuvres Musicales. 1° Sur la Musique (au moins 4 livres); 20 sur l’Enseignement de la Musique; 3° Eléments harmoniques (3 livres); 4° Eléments rythmiques (au moins 2 livres); 5° Eléments [de la théorie] des Intervalles; 6° sur les Tons; 7° sur les Métaboles; 8° sur les Principes harmoniques; 9° sur les Flûtes et autres Instruments; 10° sur le Percement des flutes; 11° sur la .Danse tragique; 12° sur la Mélopée (au moins 4 livres).

Œuvres Philosophiques et scientifiques. 1° Règles d’éducation; 2° Lois politiques (ou plutôt civiles); 3° Maximes des Pythagoriciens; 4° un traité sur l’Arithmétique.

Œuvres historiques. Vies des philosophes Pythagore, Socrate, Platon, Xénophile et autres; notions d’Histoire de l’Harmonique; vies des Tragiques; vies des Aulètes ou joueurs de flûte; vie de Téleste, poète dithyrambique.

mémoires historiques; mélanges; abrégés; divers; Comparaisons; Mélanges de tables; Epiméthies; Praxidamanties.

[3] Diatribe de Aristoxeno philosopho peripatetico. Amstelodami, 1798, in.8°. Cette précieuse notice est suivie d’un recueil de presque tous les passages des anciens dans lesquels Aristoxène est cité.

[4] Notamment M. Fétis, qui, dans la 2e édition de sa Biographie universelle des musiciens, a tiré parti de plusieurs rectifications contenues dans notre notice.

[5] Aristoxène et son école, dans la Revue et Gazette musicale, 5 avril, 10 et 17 mai 1857.

[6] Etude sur Aristoxène et son école. Revue archéologique, XIVe année, 1857.

[7] 1re et 2e  édition (refondue) de son importante Histoire de la métrique des Grecs.

[8] De Aristoxeni Tarentini Elementis harmonicis. Bonn, 1863.

[9] Etude sur Aristoxène, p. 4. A partir de ce moment (322 avant J.-C.), nous n’avons plus aucune donnée, même approximative, sur les circonstances qui ont rempli la vie de notre philosophe-musicien. L’époque même de sa mort est restée inconnue.

[10] in tim., III, p. 192.

[11] Etude sur Aristoxène, p. 5.Voir aussi Alix Tiron, Etudes sur la musque grecque, le plain-chant et la tonalité moderne, p. 121. « Si les Eléments harmoniques d’Aristoxène, écrit M. Tiron, ne sont que l’exposé spéculatif d’une théorie nouvelle, qui dénaturait en partie les éléments fondamentaux de la musique, telle qu’elle était généralement pratiquée au temps de Périclès, rendons à ce philosophe cette justice qu’il fut le chef de l’école qui repoussa avec énergie les entraves que les pythagoriciens prétendaient imposer à l’art musical. » Nous avons déjà fait nos réserves (Revue archéologique, livraison de novembre 1866) sur certaines conclusions des savantes et élégantes Etudes de M. Tiron, du moins en ce qui touche la théorie musicale des anciens Grecs; mais nous ne saurions trop recommander la lecture approfondie de son livre (notamment l’étude VI) aux personnes qui voudront goûter les Eléments harmoniques de notre auteur.

[12] Géographie, livre XIII, ch. ii.

[13] Etude sur Aristoxène, p. 11 et suiv. Voir aussi nos articles Harmonique et Rhythmique dans le Dictionnaire d’archéologie grecque et romaine, par MM. Ch. Daremberg et Saglio, en cours de publication à la librairie Hachette.

[14] Livre II, chap. iv, p. 43 de l’édition Meybaum.

[15] Cf. note 2.

[16] Manuel Bryenne, qui vivait au milieu du quatorzième siècle, ne connaissait pas d’autre disposition que celle qui existe dans nos manuscrits. Voir dans les Eléments, p. 50, note 3.

[17] Page 11, note 24.

[18] Voir aussi notre compte rendu de cette dissertation dans la Revue archéologique de juillet 1864, p. 79.

[19] Porphyre (In Harm. Ptol., p. 257) cite un passage de ces Mémoires qui se retrouvent dans le premier livre actuel des Eléments harmoniques. Voir l’Appendice, n° 1.

[20] Cp. le dialogue de Plutarque sur la musique, 516, où cet ouvrage est mentionné. Toutefois une ligne du texte en question (El. harm., p. 2 de Meyb., § 2) semble exclure cette Histoire de l’harmonique. En effet, c’est à cette Histoire, au contraire, qu’Aristoxène semble renvoyer quand il s’exprime ainsi: « C’est une chose dont nous nous sommes convaincu lorsque nous examinions les opinions des Harmoniciens. »

Il resterait donc a voir dans le texte du premier livre, ou son traité des Principes, ou son livre des Mélanges, bien qu’il soit peu admissible qu’Aristoxène donne le nom de traité, πραγματεία (Cp. p. 19, Mb. § 62) à un ouvrage de cette nature. Ajoutons que nous avons un double motif de considérer la rédaction de ce texte comme postérieure à celle des deuxième et troisième livres; d’abord, nous l’avons dit autrefois, Aristoxène ne renvoie jamais du deuxième au premier; de plus, il déclare, dans le 1er livre § 14), qu’il a dû traiter lui-même pour la première fois les questions de la continuité, de la succession, etc. Or ces diverses questions ne reçoivent un développement que dans le deuxième livre et dans le troisième.

[21] Antiquae musicae auctores septem, graece et latine Marcus Meibomius restituit ac notis illustravit. Amstelodami, apud Lud. Elzevirium, 1652, 2 vol. in.4° 1er volume: Aristoxène, Nicomaque, Alypius, Gaudence et Bacchius. 2e volume: Les trois livres d’Aristide Quintilien sur la musique et le IXe livre de Marcien Capelle, De nuptiis Philologlae et Mercurii.

[22] Sous la réserve énoncée plus haut (page vii, note 1).

[23] Parmi les ressources dont nous avons disposé au point de vue paléographique, nous citerons encore le savant travail du Danois Bojesen (De harmonia scientia Graecorum, Hafniae, 1833, in 8°, et surtout les Excerpta Bullialdi conservés à la Bibliothèque impériale, supplément grec, n° 20). Ce recueil où se retrouvent les notes inédites de Boulliau sur les Eléments harmoniques, nous a été signalé, dès 1855, par le savant et obligeant bibliothécaire au département des manuscrits, M. C. Claude. Nous devons remercier aussi M. Armingaud, ancien membre de l’Ecole française d’Athènes, qui, pendant son séjour à Venise, voulut bien relever pour notre travail de précieux renseignements sur les trois manuscrits de Saint Marc.

[24] Le Philologus a publié récemment (tome XXIX, p. 360 et suiv.) un bon article intitulé Die Harmonik des Aristoxenos, où l’auteur, M. Carl von Jan s’étend assez longuement sur la publication de M. Marquard.

[25] Voir notre article cité plus haut de la Revue archéologique sur une dissertation de M. Marquard.