traduction des oeuvres complètes de Tacite (avec sa vie)
Tacite 54 - 117
en latin Publius
Cornelius Tacitus Tacite était issu d'une famille de l'ordre équestre de la Gaule transalpine, cette classe sociale dynamique et prospère qui servait de soutien à l'Empire depuis le déclin des familles patriciennes romaines. Maîtrisant parfaitement l'éloquence, il fit une brillante carrière politique: questeur, puis préteur (88); toutefois, pour ne pas attirer sur lui l'attention de l'empereur Domitien (81-96), toujours prêt à exiler ou à faire assassiner les personnages illustres de l'Empire, il n'accepta le consulat qu'en 97, sous l'empereur Nerva. Bien que provincial et appartenant à l'ordre équestre, il entra au Sénat. Malgré une vive critique de la rhétorique désuète et stérile des sénateurs, il reproduisit implicitement les préjugés traditionnels de la classe dirigeante et défendit avec fierté son appartenance à la «caste sénatoriale» qui retrouva son lustre sous Trajan (98-117). C'est à cette situation qu'il dut de connaître constamment une vie calme. Sa production littéraire, s'inscrivant dans le cadre de son amitié pour Trajan et Pline le Jeune, était appréciée par le milieu impérial. Tacite fut l'historien officieux du régime, ce qui ne l'empêcha pas d'être aussi un historien critique. Dans son Dialogue des orateurs, dont la date de publication n'est pas connue avec certitude, mais qui a dû être écrit vers 81, il se montre déjà un subtil historien et critique littéraire. Étudiant les causes du déclin de l'éloquence à Rome, il introduit la liberté comme élément d'explication, et tend à montrer que le régime impérial, en limitant la liberté politique et en subordonnant le talent des orateurs à la louange de l'empereur, déplace et pervertit la fonction de l'éloquence. Au temps de Cicéron, la rhétorique était un moyen d'arriver au pouvoir; sous Trajan, seule une rhétorique déférente permettait de s'assurer les bonnes grâces de l'empereur, donc un certain pouvoir. Le discours de Tacite est teinté d'un regret du temps de la liberté. Cette critique subtile fut tolérée par le régime de Trajan, qui se voulait libéral pour faire oublier le despotisme de Domitien. Après la Vie d'Agricola (98), éloge
funèbre de son beau-père, il publia la Germanie (vers 98), un traité sur les
murs des Germains. Ces deux uvres sont l'occasion d'une étude sociologique
sur les «Barbares». Une grande uvre historique Après les Histoires (publiées en 106), dont il ne reste que quatre livres, et qui décrivaient l'Empire de 69 à 96 (depuis la mort de Néron jusqu'à la chute de Domitien), Tacite publia les Annales (écrites vers 115-117), qui constituent, sans doute, sa grande uvre historique. Elles sont consacrées à la période qui suit la mort d'Auguste; seuls nous sont parvenus les livres I à IV, un fragment des livres V et VI (sur Tibère) et les livres XI à XVI (deuxième partie du règne de Claude et quasi-totalité de celui de Néron). À la fois historien et moraliste, Tacite y dépeint avec pessimisme, dans un style d'une saisissante concision, les mentalités et les murs des hommes de son temps.
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Thème | Titre | Référence | Résumé |
ROME, CITE DES JEUX | Catastrophe à l'amphithéâtre | Annales, IV, 62, 1-4. |
En 27 après J.-C., Tacite relate un simple fait divers qui eut lieu à Fidènes (ville des Sabins sur le Tibre, à 5 milles au nord de Rome) : un amphithéâtre s'écroule pendant un combat de gladiateurs. Cinquante mille victimes. |
ROME, CITE DES JEUX | Il faisait chaud pour les Chrétiens en 64! | Annales, XV, 44, partim. | Ce nom leur venait de Christ, supplicié sous l'empereur Tibère par le procurateur Ponce-Pilate. |
LA VIOLENCE VIOLENCE AU STADE |
Rififi dans l'amphithéâtre | Annales, XIV, 17. | Un léger incident déclencha un massacre affreux entre des colons de Nuceria et d'autres de Pompéi |
VIVRE AVEC OU SANS DIEUX? | Un homme qui doute | Annales, VI, 22, | Tacite vient de signaler l'importance déterminante des devins dans la vie de l'empereur Tibère et donc dans ses décisions politiques. Alors, il s'interroge |