Le temps des généraux : Pompée

Conjuration de Catilina

       page précédente            page suivante retour à l'entrée du site


63 - 62
Conjuration de Catilina
le 3 décembre : le rôle de Crassus

SALLUSTE : C. Sallustius Crispus se lança dans la politique dès sa jeunesse. Sa carrière fut brisée par l’assassinat de César. Suspecté d’avoir pactisé avec le parti populaire, il se retira dans ses célèbres jardins. Il écrivit de coniuratione Catilinae, Bellum Iugurthinum et Historiae (cette dernière oeuvre est perdue).

Autres textes de Salluste  Retour à la table des matières  

 

Certains accusèrent Crassus et César d'avoir soutenu Catilina.
[48] Interea plebs coniuratione patefacta, quae primo cupida rerum novarum nimis bello favebat, mutata mente Catilinae consilia exsecrari, Ciceronem ad caelum tollere, veluti ex servitute erepta gaudium atque laetitiam agitabat. Namque alia belli facinora praeda magis quam detrimento fore, incendium vero crudele, inmoderatum ac sibi maxume calamitosum putabat, quippe cui omnes copiae in usu cotidiano et cultu corporis erant. Post eum diem quidam L. Tarquinius ad senatum adductus erat, quem ad Catilinam proficiscentem ex itinere retractum aiebant. Is cum se diceret indicaturum de coniuratione, si fides publica data esset, iussus a consule, quae sciret, edicere, eadem fere, quae Volturcius, de paratis incendiis, de caede bonorum, de itinere hostium senatum docet; praeterea se missum a M. Crasso, qui Catilinae nuntiaret, ne eum Lentulus et Cethegus aliique ex coniuratione deprehensi terrerent eoque magis properaret ad urbem accedere, quo et ceterorum animos reficeret et illi facilius e periculo eriperentur. Sed ubi Tarquinius Crassum nominavit, hominem nobilem, maxumis divitiis, summa potentia, alii rem incredibilem rati, pars, tametsi verum existumabant, tamen, quia in tali tempore tanta vis hominis magis leniunda quam exagitanda videbatur, plerique Crasso ex negotiis privatis obnoxii, conclamant indicem falsum esse deque ea re postulant uti referatur. Itaque consulente Cicerone frequens senatus decernit Tarquini indicium falsum videri eumque in vinculis retinendum neque amplius potestatem faciundam, nisi de eo indicaret, cuius consilio tantam rem esset mentitus. Erant eo tempore, qui existumarent indicium illud a P. Autronio machinatum, quo facilius appellato Crasso per societatem periculi reliquos illius potentia tegeret. Alii Tarquinium a Cicerone inmissum aiebant, ne Crassus more suo suspecto malorum patrocinio rem publicam conturbaret. Ipsum Crassum ego postea praedicantem audivi tantam illam contumeliam sibi ab Cicerone inpositam.

Salluste, Catilina, 48.

  vocabulaire

XLVIII. - Cependant, la conjuration découverte, la plèbe, qui d'abord, par goût pour la révolution, s'était montrée très favorable au mouvement, change d'avis : elle maudit l'entreprise de Catilina et porte Cicéron aux nues ; comme si elle avait échappé à la servitude, elle manifeste sa joie et son allégresse. Toutes les violences de la guerre devaient, pensait-elle, lui apporter plus de butin que de dommage ; mais l'incendie était chose affreuse, excessive, fâcheuse surtout pour elle, dont tout l'avoir consistait en objets nécessaires à la vie quotidienne et à l'entretien du corps. Le lendemain, on avait amené au sénat un certain Tarquinius, qu'on disait avoir été arrêté en route, au moment où il allait rejoindre Catilina. Cet homme se disait prêt à fournir des renseignements sur la conjuration, si on lui promettait la vie : le consul lui donna l'ordre de dire ce qu'il savait : il parla au sénat, à peu près comme Volturcius, des préparatifs d'incendie, du massacre des bons citoyens, de la marche des ennemis de l'État ; il ajouta qu'il avait été envoyé par M. Crassus pour dire à Catilina de ne pas se laisser effrayer par l'arrestation de Lentulus, de Céthégus et des autres conjurés, et d'en profiter au contraire pour s'approcher plus vite de Rome ; il ranimerait ainsi le courage des autres et sauverait plus aisément ceux qui avaient été pris.
Quand on entendit nommer Crassus, un patricien, très riche, très influent, les uns proclamèrent la chose invraisemblable, d'autres, tout en la tenant pour exacte, pensèrent que dans des circonstances aussi graves, il valait mieux user de douceur que de violence avec un personnage si considérable ; la plupart étaient, pour leurs affaires particulières, les obligés de Crassus. Tous s'écrièrent qu'il y avait faux témoignage et que l'affaire devait être mise en délibéré par le sénat. C'est pourquoi le sénat, en nombre, sous la présidence de Cicéron, décréta que la révélation paraissant fausse, Tarquinius serait emprisonné, et qu'on ne lui redonnerait la parole que s'il faisait connaître le nom de celui qui l'avait poussé à articuler un pareil mensonge.
Plusieurs alors crurent que la dénonciation avait été arrangée par P. Autronius, pour que Crassus, étant mis en cause, couvrît de son crédit ceux avec qui il s'était associé. D'autres soutenaient que Tarquinius avait été suborné par Cicéron, pour empêcher Crassus de se charger, suivant son habitude, de la défense des scélérats et de troubler ainsi la république, J'ai, pour ma part, entendu plus tard Crassus répéter que c'était Cicéron qui avait répandu contre lui cette calomnie.

Salluste, Catilina, 48,  traduction de François Richard, Garnier.

 

Plutarque, vie de Crassus

XVII. Dans cette fameuse conjuration de Catilina, qui pensa ruiner la république romaine, Crassus fut soupçonné d'y avoir eu part, et l'un des complices le nomma dans sa déposition ; mais personne n'y ajouta loi. Cependant Cicéron, dans un de ses discours, charge ouvertement Crassus et César de cette complicité ; mais ce discours ne fut publié qu'après la mort de l'un et de l'autre. Cicéron, dans l'oraison qu'il fit sur son consulat, dit encore que Crassus, étant venu la nuit le trouver, lui remit une lettre où il était fort question de Catilina, et lui prouva la vérité de la conjuration sur laquelle il faisait informer. Ce qu'il y a de certain, c'est que, depuis, Crassus eut pour Cicéron une haine mortelle ; mais son fils empêcha qu'il ne chercha les moyens de lui nuire. Ce jeune homme, qui aimait singulièrement les lettres et se livrait à l'étude avec ardeur, avait un attachement si vif pour Cicéron, que lorsqu'on lui fit son procès il prit comme lui un habit de deuil, et persuada à tous les autres jeunes gens de faire de même.

IV

Ce soir-là, Cicéron ne rentra pas chez lui : c'était la fête de la Bonne Déesse, un des restes de la plus vieille religion romaine. On la célébrait tous les ans la nuit du 3 décembre, dans la maison du consul. Elle était présidée par sa femme, assistée de quelques dames de haut rang et du collège des Vestales ; les hommes en étaient rigoureusement exclus. La Bonne Déesse cette fois daigna faire un miracle. Le feu sacré, qui s'était presque entièrement éteint sur l'autel, se ralluma tout d'un coup avec une telle intensité que la flamme s'éleva jusqu'au faîte de la maison. Térentia s'empressa d'aller annoncer cette bonne nouvelle à son mari. Comme elle était superstitieuse, on pense bien que le miracle, avec l'interprétation que les Vestales lui donnaient, l'avaient beaucoup frappée et qu'elle en tirait les présages les plus favorables. Les dames ; qui en avaient été témoins, ne manquèrent pas de le raconter, et le récit en dut être assez diversement accueilli. Un sceptique, comme Cicéron, qui faisait profession de ne pas croire aux oracles et aux prodiges, devenu l'objet d'une manifestation céleste, pouvait prêter à sourire, et les malins ne durent pas s'en faire faute. On plaisanta sans doute aussi de l’empressement que Térentia avait mis à l'en prévenir, comme si elle sentait qu'il eût besoin, en cette occasion, qu'on lui donnât du coeur. On savait qu'elle formait avec lui un parfait contraste. Si elle était d'un esprit médiocre et d'un caractère peu aimable, en revanche elle possédait la qualité dont il manquait le plus, la décision. Ambitieuse, dominatrice, jalouse de son autorité domestique qu'elle désirait même étendre au-delà de sa maison, elle était, disait son mari, plus disposée à participer aux affaires publiques qu'à lui faire une part dans les affaires privées. Elle voyait combien les circonstances étaient graves et voulait ne pas laisser cet esprit vif et mobile passer trop vite, comme il en avait l'habitude, de la joie à l'inquiétude, de l'assurance à la crainte. Du reste, elle ne fut pas seule à s'y employer. On nous dit que Q. Cicéron, si inférieur à son frère, mais plus énergique que lui, et le savant Nigidius Figulus, qui était aussi un homme de grand coeur, furent fort préoccupés d'empêcher qu'il ne cédât à quelque défaillance fâcheuse. La journée du 3 décembre n'avait été qu'un triomphe pour Cicéron. Celle du lendemain fut mêlée d’incidents moins heureux. Dans la séance que tint le Sénat, on décerna des récompenses publiques à T. Volturcius et aux Allobroges, qui avaient révélé les projets des conjurés. Est-ce ce qui encouragea le zèle des dénonciateurs ? Ils étaient nombreux à Rome et formaient une véritable corporation. On les voyait se promener auprès des tribunaux avec leurs dossiers sous le bras, toujours prêts à accuser les gens pour toucher le quart de leurs biens qu'on leur allouait, quand ils les faisaient condamner (Horace Sat., I, 4, 66). On les estimait à très peu, mais on s'en servait beaucoup, et il fallait bien qu'on s'en servît puisqu'il n'y avait pas à Rome, comme chez nous, d'accusateurs publics. Un certain L. Tarquinius, qu'on avait arrêté sur la route pendant qu’il, allait retrouver Catilina, promit de donner sur la conjuration de nouveaux renseignements, pourvu qu'on l'assurât qu'il ne serait pas poursuivi. Il ajouta quelques détails à ce qu'on savait déjà, et nomma Crassus parmi les conjurés. Mais à peine eut-il prononcé ce nom que des cris d’indignation s'élevèrent de tous les côtés. Crassus avait beaucoup d'amis et d'obligés. Il était le créancier d'une partie de la noble assemblée ; il ne pouvait pas être coupable. Il fut donc décidé sans autre recherche que Tarquinius mentait et qu'on le tiendrait en prison jusqu'à ce qu'il eût dit qui lui avait conseillé ce mensonge (Salluste prétend qu'il tenait de Crassus lui-même que c'était à l'instigation de Cicéron que Tarquinius l'avait accusé. Il est bien possible que Crassus l'ait prétendu et même qu'il ait pu le croire ; mais il n'y a aucune raison de penser que ce fut vrai. L'intérêt de Cicéron n'était pas de mêler de grands personnages à l'affaire).
Le tour de César vint ensuite. Il fut accusé, dans le Sénat, par Curius, en même temps que Vettius, un dénonciateur de profession, le traduisait devant le questeur Novius Niger. Ils prétendaient tous deux tenir de Catilina lui-même la preuve qu'il était coupable. César ne répondit à Vettius qu'en ameutant le peuple contre lui et le faisant jeter en prison. Mais devant le Sénat, il lui fallut s'expliquer. Il fit appel au témoignage de Cicéron et se défendit si bien que les sénateurs privèrent l'accusateur de la récompense qu'on lui avait promise. A ce propos, Salluste rapporte que Q. Catulus et Cn. Piso essayèrent d'obtenir de Cicéron, par tous les moyens, et même en lui offrant de l'argent (Ce fait nous paraîtrait fort étrange, si nous ne savions que Catulus avait offert aussi de l'argent à César pour le décider à se désister de sa candidature au grand pontificat et à lui céder la place. (Plutarque, César, 7) qu'il fît accuser César par les Allobroges ou par quelque autre, et que, ne pouvant l'y décider, ils se chargèrent eux-mêmes de répandre des bruits calomnieux, qu'ils attribuaient à Volturcius ou à d'autres personnes bien informées. Ces bruits habilement colportés finirent par exciter contre César une colère furieuse, si bien que le lendemain, quand il sortit du Sénat, les chevaliers, qui montaient la garde, se jetèrent sur lui et l'auraient tué, s'il n'eût été protégé par le dévouement de ses amis et l'intervention opportune de Cicéron (Suétone prétend même qu'à un moment les chevaliers envahirent le Sénat et qu'ils vinrent attaquer César jusque sur son siège (Suét ., César, 14). C'est une question encore aujourd'hui controversée de savoir si César et Crassus étaient véritablement engagés dans la conjuration. Elle ne me semble pas difficile à résoudre quand on se souvient de la distinction qui a été faite plus haut entre les conspirateurs véritables, ceux qui assistaient aux réunions clandestines et qui étaient au courant de tous les projets, et cette multitude d'ambitieux, de mécontents, qui, sans savoir exactement et dans le détail ce que Catilina se proposait de faire, favorisaient son entreprise, pensant, quoi qu'il arrivât, y gagner quelque chose, et l'aidaient autant qu'on pouvait le faire sans se trop compromettre. C'étaient deux catégories différentes, et, si l'esprit de parti avait intérêt à les confondre, la justice demande qu'on les sépare. Il est trop évident que Crassus n'a jamais été pour la conjuration qu'un de ces adhérents douteux qu’on se gardait bien d'initier à aucun secret important. On lui demandait de l'argent pour le succès des candidatures électorales de Catilina, et il ne refusait pas d'en donner pour être désagréable à l'aristocratie. Mais il changea vite de sentiments quand il sut les projets des conjurés. Lui qui était le banquier des plus grands personnages, qui spéculait sur la vente des immeubles et possédait des quartiers tout entiers de Rome, ne pouvait pas avoir beaucoup de sympathie pour des gens qui voulaient abolir les dettes et mettre le feu à la ville. Il se tourna brusquement vers Cicéron, auquel, sommé on l'a vu, il vint raconter tout ce qu'il savait, et dans la séance du 3 décembre, il vota toutes les mesures qu'on prit contre Lentulus et ses complices.
L'aurait-il osé faire avec tant d'assurance, s'il eût pu craindre d'être compromis d'une manière directe dans le complot ?
Je n'ai pas plus de doute pour César que pour Crassus, quoiqu'on ait dit ; il m'est impossible de me figurer un homme comme lui, avec de si grands desseins et des vues si élevées, qui se range derrière Catilina, et s'engage dans une entreprise où il n'est question que de pillage, de massacre et d’incendie. C'était l'héritier des Gracques, le vengeur de Marius, il voulait réorganiser la république ; comment pouvait-il s'entendre avec des gens qui n'appartenaient à aucun parti et n'avaient dans la tête aucune idée politique ? Les raisons que donne Mommsen pour enrôler César dans la conjuration ne me paraissent pas bien solides (Mommsen, Histoire romaine (traduction Alexandre) VI, p. 350) ; il fait remarquer qu'il s'est servi dans la suite de quelques conjurés qui survivaient, mais il ne faut pas oublier qu'un homme qui vient faire une révolution n'est pas toujours libre de choisir comme il veut ses associés ; il les prend où il les trouve. Il a pris Sittius et P. Sylla, qui étaient de bons hommes de guerre, parce qu'il avait besoin d'habiles généraux. Il a pris Caelius, un brouillon éloquent, qui pouvait lui être utile dans sa lutte avec le Sénat ; en quoi du reste il s'est trompé, car Caelius, qui ne se fixait nulle part, ne lui est pas resté longtemps fidèle. Mommsen ajoute que César victorieux a réalisé les projets de Catilina, et il cite, pour nous en convaincre, la loi agraire de Rullus. Mais nous avons déjà montré que cette loi avait été inspirée par César ; Catilina n'y était pour rien. Quand César la fit voter par le peuple, c'était son bien qu'il reprenait, il n’empruntait pas l'oeuvre d'un autre. Suétone dit que lorsque César connut les dangers que la conjuration faisait courir à la république, il fit comme Crassus et alla prévenir Cicéron (Suétone, César, 17) ; seulement il se garda bien d'imiter Crassus qui resta prudemment chez lui le jour où les conjurés furent jugés ; il vint bravement les défendre, mon pas qu'il éprouvât beaucoup de sympathie pour eux, mais il s'agissait de lois protectrices des citoyens, d'anciennes conquêtes de la démocratie, et il voulait les faire respecter. Dans le discours qu'il prononça à ce propos, la conjuration est sévèrement condamnée ; il l'appelle un crime, un forfait, il dit à plusieurs reprises que les conjurés ne seront jamais trop durement punis, il les appelle des parricides. Quand on connaît César, on à peine à croire qu'il eût ainsi traité, après leur défaite, des gens auxquels il venait de tendre la main lorsqu'il comptait sur leur victoire. Tout ce qu'on peut dire c'est que la conjuration servait ses intérêts ; elle ébranlait un gouvernement qu'il voulait abattre, et il était naturel qu'il la vît sans déplaisir. Quel qu'en dût être le résultat, il aurait toujours tourné à son profit. Catilina vaincu n'en avait pas moins entretenu, pendant tout le temps de la lutte, ce malaise de la société qui faisait souhaiter aux gens pacifiques un changement de régime ; et si par hasard il avait réussi, son succès ne pouvait avoir de lendemain ; la république aux abois se serait hâtée de chercher un sauveur, et c'est justement ce que César attendait. Voilà pourquoi il n'a pas poursuivi Catilina en même temps que les autres auteurs des proscriptions de Sylla ; il l'a même aidé dans ses candidatures. Mais il n'est pas allé plus loin, et s'est bien gardé de rien faire qui pût lui nuire dans l'avenir. Son ambition même, qui lui conseillait de ménager les conjurés, l'empêchait de se compromettre avec eux. On ne pouvait donc pas dire qu'il était vraiment un des complices de Catilina, et Cicéron, qui le savait bien (A la vérité, Plutarque prétend que, dans un discours prononcé après la mort de Crassus et de César, Cicéron les accusait d'avoir fait partie de la conjuration (Crassus, 13). Mais le passage est perdu, et il est probable que Cicéron voulait parler de cette complicité morale et indirecte qu'on pouvait en effet leur reprocher, mais qui ne permettait pas de les mettre au même rang que les complices véritables), se conduisait en honnête homme, quand il refusait à Catulus de le confondre avec les autres et de profiter de l'occasion pour le perdre en même temps qu'eux.
Mais il s'est conduit surtout en politique avisé ; il n'était pas sage, dans un si grand péril, de se mettre trop d'ennemis sur les bras, et surtout des ennemis si redoutables. Les cinq qu'on avait retenus lui créaient déjà beaucoup d'embarras. Le Sénat ayant décidé, dans la séance de la veille, qu'on les garderait prisonniers, on les avait soumis à cette sorte d'emprisonnement qu'on appelait custodia libera, et qui était en effet un mélange de servitude et de liberté. Il consistait à les confier à la garde de quelques personnes de leur connaissance, qui en étaient responsables, et chez lesquels ils attendaient avec plus de patience le moment d’être jugés. De cette façon la prison préventive, qui déplaisait fort aux Romains, se trouvait adoucie et presque supprimée. Crassus et César étaient du nombre de ceux à qui la garde des conjurés était remise : le Sénat tenait à leur donner une marque publique de sa confiance. On pense bien que cette sorte de surveillance n'était pas très rigoureuse et que les prisonniers pouvaient facilement s'y soustraire ; mais depuis que la peine de mort n'était presque plus appliquée, ils n'avaient aucun intérêt à s'enfuir, puisqu'ils pouvaient toujours au dernier moment prévenir une sentence trop dure par un exil volontaire. Cette fois pourtant, dans les circonstances graves où l'on se trouvait, les choses pouvaient plus mal tourner qu'à l'ordinaire. Les prévenus et leurs amis s'en inquiétaient. Cethegus faisait dire à ses esclaves et à ses clients, qui étaient ardents et résolus comme lui, de se réunir et de venir en masse donner l'assaut à la maison de Cornificius où il était retenu. Les gens de Lentulus se donnaient aussi beaucoup de mal. On voyait l'un d’eux, qui était une sorte de bas complaisant (leno), qu'il avait préposé à ses plaisirs, entrer dans les boutiques et offrir de l'argent à ceux qui voudraient le suivre. D'autres s'adressaient aux meneurs des sociétés populaires, dont c'était le métier de se faire payer pour exciter des émeutes. Cicéron comprit que, s'il voulait empêcher qu'on ne fît sauver les prisonniers, il n'avait pas de temps à perdre, et qu’il fallait prendre au plus tôt les dernières mesures.
Il convoqua le Sénat pour le lendemain.

LA CONJURATION DE CATILINA PAR GASTON BOISSIER de l'Académie française, PARIS, LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie, 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 1905.

a, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ab
, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ac
, conj. : et, et aussi
accedo, is, ere, cessi, cessum
: 1. aller vers, s'approcher de, marcher sur 2. venir s'ajouter, s'ajouter
ad
, prép. : + Acc. : vers, à, près de
adduco, is, ere, duxi, ductum
: 1. amener à soi, attirer 2. conduire vers, mener à
agito, as, are
:1. pousser vivement 2. mettre en mouvement,3. remuer, agiter, tourmenter, exciter 4. s'acquitter de, s'occuper de
aio, is, -
: affirmer
alius, a, ud
: autre, un autre
amplius
, adv. : plus
animus, i
, m. : le coeur, la sympathie, le courage, l'esprit
appello, as, are
: 1 - aborder qqn, adresser la parole à, engager à. - 2 - invoquer comme appui, comme témoin; se pourvoir, faire appel (t. de droit). - 3 - sommer, réclamer, engager, solliciter; citer en justice, attaquer en justice. - 4 - nommer, déclarer, citer, proclamer. - 5 - prononcer.
atque
, conj. : et, et aussi
audio, is, ire, ivi, itum
: 1. entendre (dire) 2. écouter 3. apprendre 4. bene, male audire : avoir bonne, mauvaise réputation
Autronius, i
, m. : Autronius
bellum, i
, n. : la guerre
bonus, a, um
: bon (bonus, i : l'homme de bien - bona, orum : les biens)
caedes, is
, f. : 1 - l'action de couper, l'action de tailler. - 2 - l'action de battre, l'abattage. - 3 - l'action de tuer, le meurtre, le carnage, le massacre. - 4 - le sang versé, les cadavres.
caelum, i,
n. : le ciel
calamitosus, a, um
: ruineux, désastreux, pernicieux
Catilina, ae
, m. : Catilina
ceteri, ae, a
: pl. tous les autres
Cethegus, i
, m. : Cethegus (nom d'homme)
Cicero, onis
, m. : Cicéron
conclamo, as, are
: crier ensemble
coniuratio, onis
, f. : la conjuration, le serment prêté ensemble (par les soldats romains), la conspiration, le complot, les conjurés.
consilium, ii
, n. :1. la délibération, la consultation 2. le conseil, l'assemblée 3. le projet, le plan 4. l'avis 5. la sagesse, la prudence
consul, is
, m. : le consul
consulo, is, ere, sului, sultum
: 1. délibérer, prendre des mesures, avoir soin de, veiller à 2. consulter
contumelia, ae
, f. : 1 - le propos blessant, l'action outrageante, l'offense, l'affront, l'injure, l'insulte, l'outrage, le sarcasme. - 2 - l'outrage, l'attentat à la pudeur. - 3 - le dommage (fait à un navire). - 4 - le blâme,le reproche.
conturbo, as, are
: tr. - 1 - mettre le désordre dans, brouiller, embrouiller, troubler, entremêler, bouleverser, déranger, confondre. - 2 - troubler, inquiéter, effrayer, alarmer.
copia, ae
, f. : l'abondance, la possibilité, la faculté (pl. les richesses, les troupes)
corpus, oris
, n. : le corps
cotidianus, a, um
: quotidien
crassus, a, um
: épais, grossier (Crassus, i, m. : Crassus)
crudelis, e
: cruel, inhumain, dur.
cui
, 4 possibilités : 1. datif singulier du pronom relatif : à qui, pour qui 2. datif singulier de l'interrogatif : à qui? à quel? 3. faux relatif = et ei 4. après si, nisi, ne num = alicui
cuius
, 1. GEN. SING. du pronom relatif 2. idem de l'interrogatif 3. faux relatif = et eius 4. après si, nisi, ne, num = et alicuius
cultus, us
, m. : - 1 - la culture du sol, le travail du laboureur, le labour, le labourage; le soin matériel. - 2 - la culture, l'éducation. - 3 - le culte (respect rendu aux dieux ou à des hommes), les témoignages de respect, le respect, les honneurs, les égards. - 4 - le genre de vie, le genre de civilisation; les moeurs; la vie de plaisir, le luxe. - 5 - l'appareil, la parure, la toilette, le costume, l'habit; l'ornement (du style).
cum
, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
cupidus, a, um
: 1 - qui désire, qui aime, passionné, désireux de. - 2 - avide d'argent, cupide. - 3 - épris d'amour, amoureux. - 4 - partial.
de
, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de
decerno, is, ere, crevi, cretum
: décréter, décider
deprehendo, is, ere, di, sum
: 1 - prendre, saisir, arrêter au passage, intercepter; qqf. interrompre. - 2 - atteindre, surprendre (en parl. de la tempête). - 3 - trouver, surprendre, prendre sur le fait. - 4 - saisir (par les sens ou l'intelligence), comprendre, trouver, reconnaître, remarquer, s'apercevoir. - 5 - au passif : être gêné, être embarrassé, se trouver dans l'embarras.
detrimentum, i
, n. : 1 - l'action d'enlever en frottant (comme fait la lime). - 2 - le détriment, le dommage, le préjudice, la perte. - 3 - l'échec (à la guerre), la défaite, le désastre.
dico, is, ere, dixi, dictum
: 1 - dire, affirmer, prononcer, exprimer; débiter, réciter. - 2 - dire le nom, nommer, appeler. - 3 - haranguer, plaider. - 4 - célébrer, chanter, raconter, décrire, composer, prédire. - 5 - fixer, assigner, établir, régler. - 6 - avertir, faire savoir, notifier. - 7 - signifier, vouloir dire. - 8 - nommer, élire, proclamer, élever au rang de.
dies, ei
, m. et f. : le jour
divitiae, arum
, f. : les biens, les richesses, la fortune.
do, das, dare, dedi, datum
: donner
doceo, es, ere, cui, ctum
: tr. - enseigner, instruire, montrer, faire voir.
e
, prép. : + Abl. : hors de, de
ea
, 1. ablatif féminin singulier, nominatif ou accusatif neutres pluriels de is, ea, id (ce, cette, le, la...) 2. adv. : par cet endroit
edico, is, ere, edixi, edictum :
ordonner, déclarer que, fixer, assigner, proclamer, faire connaître
ego, mei
: je
eo
, 1. ABL. M-N SING de is, ea, is : le, la, les, lui... ce,..; 2. 1ère pers. sing. de l'IND PR. de eo, ire 3. adv. là, à ce point 4. par cela, à cause de cela, d'autant (eo quod = parce que)
eripio, is, ere, ere, ripui, reptum
: 1 - tirer brusquement hors de, mettre dehors, faire sortir, arracher, retirer, emporter. - 2 - ôter, enlever de force, arracher de force, ravir. - 3 - intercepter, empêcher. - 4 - délivrer de, affranchir. - 5 - obtenir de force, arracher. - 6 - enlever par une mort prématurée.
et
, conj. : et. adv. aussi
eum
, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci...
ex
, prép. : + Abl. : hors de, de
exagito, as, are
: agiter, critiquer, harceler, inquiéter
existumo, as, are
: penser, estimer
exsecror, aris, ari
: 1 - charger d’imprécations, maudire, vouer à l’exécration. - 2 - exécrer, détester, avoir en horreur.
facilius
, inv. : plus facilement
facinus, oris
, n. : 1. l'action, l'acte 2. le forfait, le crime
facio, is, ere, feci, factum
: faire
falsus, a, um
: faux
faveo, es, ere, favi, fautum
: favoriser, être favorable, être propice; s'intéresser à, favoriser, seconder; approuver, aimer.
fere
, adv. : presque
fides, ei
, f. : 1. la foi, la confiance 2. le crédit 3. la loyauté 4. la promesse, la parole donnée 5. la protection (in fide : sous la protection)
fore
, infinitif futur de esse
frequens, entis
: 1 - qui se trouve souvent à, qui se trouve souvent avec, souvent présent, qui fréquente, assidu. - 2 - qui arrive souvent, fréquent, commun, ordinaire, familier, général; souvent employé, usité. - 3 - nombreux, en foule. - 4 - fréquenté, peuplé; rempli de, qui abonde en.
gaudium, ii
, n. : le contentement, la satisfaction, la joie, la volupté
homo, minis
, m. : l'homme, l'humain
hostis, is
, m. : l'ennemi
idem, eadem, idem
: le (la) même
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
in
, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
incendium, ii
, n. : 1 - l'incendie, l'embrasement. - 2 - l'ardeur, vive, la chaleur. - 3 - au fig. l'ardeur, l'embrasement, le feu (des passions), la violence. - 4 - le renchérissement (des denrées), la cherté. - 5 - le désastre, la perte, la ruine.
incredibilis, e
: 1 - incroyable, invraisemblable, inouï, inimaginable, étrange. - 2 - indigne d'être cru, à quoi on n'ajoute pas foi. - 3 - incrédule.
index, icis
, m : l'indicateur, le dénonciateur; l'index, l'indication; l'index, le catalogue
indicium, ii
, n : l'indication, la révélation, la dénonciation
indico, as, are
: - tr. - 1 - révéler, dénoncer, dévoiler, découvrir. - 2 - montrer, faire voir, indiquer (au pr. et au fig.). - 3 - mettre à prix, évaluer.
inmitto, is, ere, misi, missum
: envoyer vers, lancer sur
inmoderatus, a, um
: 1 - sans bornes, infini. - 2 - sans rythme, sans cadence. - 3 - immodéré, déréglé, excessif.
inpono, is, ere, sui, situm
: placer sur, assigner, imposer
interea
, adv. : entre-temps
ipse, a, um
: (moi, toi, lui,...) même
is
, nominatif masculin singulier de is, ea, id : ce, cette, celui-ci, il, 2ème personne sing. de eo, is, ire : aller
itaque
, conj. : c'est pourquoi, aussi, par conséquent
iter, itineris
, n. : le chemin, la route
iubeo, es, ere, iussi, iussum
: 1. inviter à, engager à 2. ordonner
L
, abrév. : Lucius
laetitia, ae
, f. : 1 - la joie, la joie débordante, l'allégresse. - 2 - la beauté, le charme, la grâce, l'agrément (du style). - 3 - le plaisir. - 4 - la fertilité, la fécondité, la végétation vigoureuse, la vigueur.
lenio, is, ire, ivi, itum
: tr. - 1 - adoucir, calmer, apaiser, soulager. - 2 - intr. - se calmer, s'adoucir, s'apaiser.
Lentulus, i,
. : Lentulus (nom d'homme)
M
, inv. : abréviation de Marcus
machinor, aris, ari
: tr. - 1 - imaginer, combiner, inventer, exécuter (qqch d'ingénieux). - 2 - machiner, méditer, monter, tramer.
magis
, adv. : plus
malus, a, um
: mauvais, malheureux, méchant (malum, i, n. : le mal, le malheur, les mauvais traitements)
maxumus, a, um
: très grand = maximus
mens, mentis
, f. : 1 - le principe immatériel, l'esprit, l'âme. - 2 - le principe pensant, l'esprit,l' intelligence, la raison, la sagesse, le goût. - 3 - les dispositions d'esprit, le caractère, les sentiments. - 4 - le courage. - 5 - la pensée, l'imagination, l'idée, la mémoire. - 6 - le courage. - 7 - l'idée, le projet, l'intention, la volonté, le dessein. - 8 - la Raison (déesse).
mentior, iris, iri, titus sum
: 1 - dire mensongèrement, mentir, ne pas dire la vérité (sciemment ou non); dire à tort, se tromper. - 2 - ne pas tenir sa promesse, manquer de parole, tromper, abuser, décevoir. - 3 - promettre faussement. - 4 - feindre, falsifier; imiter, contrefaire, imaginer.
mitto, is, ere, misi, missum
: I. 1. envoyer 2. dédier 3. émettre 4. jeter, lancer II. laisser aller, congédier
mos, moris
, m. : sing. : 1 - la coutume, l'usage, la tradition; le droit coutumier. - 2 - surtout au plur. la conduite, le procédé, la manière d'agir, le genre de vie, l'habitude, le caractère, les moeurs, le naturel; qqf. les bonnes moeurs. - 3 - la nature, l'état, la guise, la manière. - 4 - la mode, la manière de se vêtir. - 5 - la loi, la règle, la norme. - 6 - la volonté, le désir, le caprice.
muto, as, are :
1. déplacer 2. changer, modifier 3. échanger
nam
, conj. : de fait, voyons, car
ne
, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si
negotium, ii
, n. : 1 - l'occupation, la besogne, le travail, le devoir, la fonction, l'opération; la charge, le soin, l'obligation (d'un magistrat); l'affaire, ce qui est à faire. - 2 - au plur. les affaires publiques, le gouvernement. - 3 - l'affaire d'argent, les intérêts, le négoce. - 4 - l'affaire, la difficulté, la peine, l'embarras, le désagrément. - 5 - l'affaire, la contestation, le procès. - 6 - l'événement, la chose, l'objet.
neque
, adv. : et ne pas
nimis
, adv. : trop
nisi
, conj. : si... ne... pas ; excepté
nobilis, e
: 1 - connu. - 2 - bien connu, célèbre, illustre, renommé, noble, glorieux; fameux (péjoratif ou laudatif). - 3 - noble de naissance; de naissance illustre. - 4 - de bonne race (en parl. des animaux).
nomino, as, are
: 1. nommer, appeler, désigner par un nom. 2. nommer, mentionner, citer (avec éloge) 3. appeler (qqn), prononcer son nom. 4. citer en justice, accuser, dénoncer 5. désigner pour une fonction, nommer à une fonction 6.déclarer formellement.
novus, a, um
: nouveau
nuntio, a, are
: 1 - annoncer, apporter une nouvelle, faire connaître, faire savoir, proclamer, déclarer. - 2 - enjoindre, ordonner, prescrire. - 3 - faire une déclaration (au fisc).
obnoxius, a, um
: 1 - exposé à une peine légale; coupable, responsable. - 2 - exposé, sujet à, en butte à; exposé à un mal, à un danger, livré au péril; qui risque de. - 3 - obligé envers, redevable de, tenu de, soumis, obéissant, dévoué. - 4 - qui cède, soumis, dépendant de. - 5 - qui n'a pas de volonté, craintif, servile, humble, vil, bas. - 6 - exposé à, tourné vers (en parl. d'un lieu). - 7 - nuisible. - 8 - qqf. dangereux.
omnis, e :
tout
P
, abréviation de Publius
paro, as, are
: préparer, procurer (paratus, a, um : prêt, préparé à, bien préparé, bien fourni)
pars, partis, f. : la partie, le côté
patefio, is, fieri
: 1 - s'ouvrir, être ouvert. - 2 - se découvrir, être manifesté, se révéler, être dévoilé.
patrocinium, i,
n. : 1. le patronat, le patronage, la protection (des patriciens à l'égard des plébéiens) 2. la défense (en justice), le secours, l'appui
per
, prép. : + Acc. : à travers, par
periculum, i,
n. :1 - l'essai, l'épreuve, l'expérience; l'essai littéraire. - 2 - l'épreuve périlleuse, le danger, le péril, le risque. - 3 - le moment critique, la crise (d'une maladie). - 4 - la cause, le procès, le jugement. - 5 - l'arrêt (écrit), l'acte de condamnation, le registre d'arrêts.
plebs, plebis
, f. : la plèbe
plerique, aeque, aque
: la plupart
possum, potes, posse, potui
: pouvoir
post
, adv. : en arrière, derrière; après, ensuite; prép. : + Acc. : après
postea
, adv. : ensuite
postulo, as, are
: demander, réclamer
potentia, ae
, f. : 1. la force 2. la puissance, le pouvoir, l'autorité, l'influence
potestas, atis
, f. : 1. la puissance, le pouvoir 2. le pouvoir d'un magistrat 3. la faculté, l'occasion de faire qqch.
praeda, ae,
f. : le butin, les dépouilles, la proie
praedico, as, are
: dire publiquement, proclamer
praeterea
, inv. : 1 - en outre, de plus, encore. - 2 - ensuite, dès lors, désormais, après cela. - 3 - d'autre part. - primum... praeterea : d’abord... ensuite.
primo
, adv. : d'abord, en premier lieu
privo, as, are
: priver de + abl. (privatus, a, um : particulier) (privatus, i, m. : le simple particulier)
proficiscor, eris, i, fectus sum :
1 - se mettre en route, partir, s’en aller. - 2 - aller vers, passer à. - 3 - provenir, dériver.
propero, as, are
: tr. - hâter, accélérer, presser, faire à la hâte. - intr. - se presser, se hâter, se dépêcher.
publicus, a, um
: public
puto, as, are
: 1. élaguer, émonder, apurer 2. supputer 3. estimer, penser, croire 4. supposer
quae
, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quam
, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quem
, 4 possibilités : 1. acc. mas. sing. du pronom relatif = que 2. faux relatif = et eum 3. après si, nisi, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un 4. pronom ou adjectif interrogatif = qui?, que?, quel?
qui
, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quia
, conj. : parce que
quidam, quaedam, quoddam/quiddam
: un certain, quelqu'un, quelque chose
quippe
, inv. : car, assurément (- cum + subj. : puisque)
quo
, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là
refero, fers, ferre, tuli, latum
: 1. reporter 2. porter en retour, rapporter (refert : il importe)
reficio, is, ere, feci, fectum
: reconstruire, refaire, réparer, redonner des forces (refectus, a, um : réconforté)
reliquus, a, um
: restant (in reliquum : pour l'avenir)
reor, reris, reri, ratus sum
: croire
res, rei,
f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens
retineo, es, ere, ui, tentum
: retenir, maintenir
retraho, is, ere, traxi, tractum
: tirer en arrière, ramener, détourner de (ab + abl)
scio, is, ire, scivi, scitum
: savoir
se
, pron. réfl. : se, soi
sed
, conj. : mais
senatus, us
, m. : le sénat
servitus, utis
, f. : la servitude, l'esclavage
si
, conj. : si
societas, atis
, f. : 1 - l'association, la réunion, la communauté, la société. - 2 - le contrat, la participation, l'association commerciale, la société, la compagnie de fermiers publics, la société fermière. - 3 - l'association politique, l'alliance, la ligue.
sum, es, esse, fui
: être
summus, a, um
: superlatif de magnus. très grand, extrême
suspicio, is, ere, spexi, spectum
: regarder au-dessus, soupçonner, estimer, lever les yeux
suus, a, um
: adj. : son; pronom : le sien, le leur
talis, e
: tel ; ... qualis : tel.. que
tamen
, adv. : cependant
tametsi
, inv. : bien que, cependant, du reste
tantus, a, um
: si grand ; -... ut : si grand... que
Tarquinius, ii
, m. : Tarquin
tego, is, ere, texi, tectum
: 1. couvrir, recouvrir 2. cacher, abriter 3. garantir, protéger
tempus, oris
, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation - la tempe
terreo, es, ere, ui, itum
: 1. effrayer, épouvanter 2. mettre en fuite, chasser
tollo, is, tollere, sustuli, sublatum
: 1. soulever, élever, porter, élever 2. lever, enlever, supprimer
ubi
, adv. : où; conj. quand (ubi primum : dès que)
urbs, urbis
, f. : la ville
usus, us
, m. : l'usage, l'utilité
uti, = ut
veluti
, adv. : comme, comme si
vero
, inv. : mais
verus, a, um
: vrai
video, es, ere, vidi, visum
: voir (videor, eris, eri, visus sum : paraître, sembler)
vinculum, i
, n. : le lien, la chaîne ; la preuve. - ducere in vincula aliquem : conduire qqn dans les fers, conduire qqn en prison
vis, -
, f. : la force
Volturcius, i
, m. :Volturcius
texte
texte
texte
texte