Le temps des généraux : Pompée |
Conjuration de Catilina |
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SALLUSTE : C. Sallustius Crispus se lança dans la politique dès sa jeunesse. Sa carrière fut brisée par l’assassinat de César. Suspecté d’avoir pactisé avec le parti populaire, il se retira dans ses célèbres jardins. Il écrivit de coniuratione Catilinae, Bellum Iugurthinum et Historiae (cette dernière oeuvre est perdue). |
Les hommes sont toujours trop bavards ! |
Sed in ea coniuratione fuit Q. Curius, natus haud obscuro loco, flagitiis atque facinoribus coopertus, quem censores senatu probri gratia moverant. Huic homini non minor vanitas inerat quam audacia: neque reticere, quae audierat, neque suamet ipse scelera occultare, prorsus neque dicere neque facere quicquam pensi habebat. Erat ei cum Filvia, muliere nobili, stupri vetus consuetudo. Cui cum minus gratus esset, quia inopia minus largiri poterat, repente glorians maria montisque polliceri coepit et minari interdum ferro, ni sibi obnoxia foret, postremo ferocius agitare, quam solitus erat. At Fulvia insolentiae Curi causa cognita tale periculum re publicae haud occultum habuit, sed sublato auctore de Catilinae coniuratione, quae quoque modo audierat, compluribus narravit. Ea res in primis studia hominum accendit ad consulatum mandandum M. Tullio Ciceroni. Namquam antea pleraque nobilitas invidia aestuabat et quasi pollui consulatum credebant, si eum quamvis egregius homo novus adeptus foret. Sed ubi periculum advenit, invidia atque superbia post fuere. Catilina, 23 |
Parmi les conjurés figurait Q. Curius,
d'une famille assez distinguée, mais pourri de vices et de crimes, et que
les censeurs avaient, pour indignité, chassé du sénat. C'était une
nature non moins légère qu'audacieuse ; il était incapable de garder
pour lui ce qu'il avait appris, même de tenir cachés ses propres crimes
et de peser ses paroles et ses actions. Il avait une vieille liaison avec
une femme noble, Fulvie ; elle lui était moins attachée, depuis que son
indigence lui permettait moins de générosité : tout d'un coup, le
voilà qui se vante et lui promet monts et merveilles, puis il la menace
de la tuer, si elle ne se montre pas complaisante ; bref, sa conduite avec
elle est plus arrogante que d'ordinaire. Fulvie se rendit compte des motifs de ce changement, et, devant le danger couru par l'État, ne voulut pas garder la chose pour elle ; sans nommer celui dont elle tenait ses renseignements sur la conjuration, elle raconta de différents côtés ce qu'elle savait et comment elle l'avait appris. Cette révélation eut pour premier effet d'attirer les sympathies à la candidature de Cicéron au consulat. Jusqu'alors, la noblesse, en majorité, manifestait contre lui une vive antipathie et estimait presque que ce serait souiller le consulat, que d'y laisser arriver un homme nouveau, malgré tout son mérite. Mais, en présence du danger, mauvaise volonté et orgueil ne comptèrent plus. Catilina, 23, traduction François Richard, Garnier, sans date. |
texte
pris sur le site nimispauci
IV Nous voudrions bien qu'il nous fût
possible de pousser plus loin cette étude un peu sommaire ; il nous
importerait surtout de pouvoir apprécier, au moins d'une manière
approximative, la force réelle des différents groupes dont la
conjuration se composait. Par malheur, les renseignements nous manquent ou
sont incomplets et contradictoires. Même sur le chiffre exact du
rassemblement qui s'était formé en Etrurie, quoiqu'il agît au grand
jour et que, par conséquent, il fût plus facile de l'évaluer, les
écrivains ne sont pas d'accord. Salluste prétend qu'au début, il ne
comprenait que 2 000 hommes (Salluste, 56) ;
il ajoute, il est vrai, que ce nombre s'est vite augmenté. Cependant, il
ne paraît pas croire qu’il ait jamais dépassé 10 à 12
000 hommes, puisqu'il dit que Catilina n'en forma que deux légions.
Plutarque et Appien parlent de 20000 hommes (Plutarque,
Cic. 16 - Appien, II, 7) , et ce chiffre paraît assez
vraisemblable quand on songe aux troupes que le gouvernement crut devoir
leur opposer. C'était déjà une petite armée et destinée à
s'accroître rapidement. A la vérité, le quart à peine possédait des
armes véritables ; les autres se servaient de méchantes javelines, de
faux ou même de bâtons durcis au feu. Mais c'étaient des soldats
braves, résolus, le reste des vieilles bandes de Sylla. LA CONJURATION DE CATILINA PAR GASTON BOISSIER de l'Académie française, PARIS, LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie, 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 1905. |
accendo,
is, ere, di, sum : embraser, allumer, exciter, attiser ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de adipiscor, eris, i, adeptus sum : atteindre, obtenir advenio, is, ire, veni, ventum : arriver aestuo, as, are : être agité agito, as, are :1. pousser vivement 2. mettre en mouvement,3. remuer, agiter, tourmenter, exciter 4. s'acquitter de, s'occuper de antea, adv. : auparavant at, conj. : mais atque, conj. : et, et aussi auctor, oris, m. : 1. le garant 2. la source 3. le modèle 4. l'auteur, l'instigateur audacia, ae, f. : 1 - l'audace, la hardiesse, la présomption. - 2 - l'acte audacieux, le coup d’audace. audio, is, ire, ivi, itum : 1. entendre (dire) 2. écouter 3. apprendre 4. bene, male audire : avoir bonne, mauvaise réputation Catilina, ae, m. : Catilina causa, ae, f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour censor, oris, m. : le censeur Cicero, onis, m. : Cicéron coepio, is, ere, coepi, coeptum : (plutôt avec rad. pf et supin) : commencer cognosco, is, ere, novi, nitum : 1. apprendre à connaître, étudier ; pf. : savoir 2. reconnaître 3. instruire (une affaire) complures, ium : pl. un bon nombre de, plusieurs. coniuratio, onis, f. : la conjuration, le serment prêté ensemble (par les soldats romains), la conspiration, le complot, les conjurés. consuetudo, dinis, f. : 1 - l'habitude, la coutume, l'usage. - 2 - l'usage d'une langue, la langue, le langage. - 3 - la liaison, consulatus, us, m. : le consulat cooperio, is, ire, perui, pertum : couvrir entièrement, accabler credo, is, ere, didi, ditum : I. 1. confier en prêt 2. tenir pour vrai 3. croire II. avoir confiance, se fier cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que Curius,i, m. : Curius de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de dico, is, ere, dixi, dictum : 1 - dire, affirmer, prononcer, exprimer; débiter, réciter. - 2 - dire le nom, nommer, appeler. - 3 - haranguer, plaider. - 4 - célébrer, chanter, raconter, décrire, composer, prédire. - 5 - fixer, assigner, établir, régler. - 6 - avertir, faire savoir, notifier. - 7 - signifier, vouloir dire. - 8 - nommer, élire, proclamer, élever au rang de. ea, 1. ablatif féminin singulier, nominatif ou accusatif neutres pluriels de is, ea, id (ce, cette, le, la...) 2. adv. : par cet endroit egregius, a, um : 1 - choisi, de choix, d'élite. - 2 - distingué, remarquable, éminent, supérieur, illustre, éminent. - 3 - favorable, propice. - 4 - glorieux, honorable. ei, datif singulier ou nominatif masculin pluriel de is, ea, id : lui, à celui-ci, ce,... et, conj. : et. adv. aussi eum, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci... facinus, oris, n. : 1. l'action, l'acte 2. le forfait, le crime facio, is, ere, feci, factum : faire ferocius, comparatif neutre ou adverbial de ferox, ocis : féroce, cruel, brutal ferrum, i, n. : le fer (outil ou arme de fer) flagitium, ii, n. : 1. la réclamation bruyante, l'esclandre, le vacarme, le tapage 2. l'acte de débauche, la débauche, la dissolution, le libertinage, la prostitution. 3. l'action déshonorante, la faute honteuse, le crime 4. la honte, la flétrissure, l'opprobre, la turpitude, le scandale, l'ignominie, l'abomination Fulvia, ae, f. : Fulvia glorior, aris, atus sum : se glorifier, s'enorgueillir gratia, ae, f. : la grâce, la reconnaissance (gratias agere = remercier) gratus, a, um : agréable, reconnaissant habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme haud, inv. : vraiment pas, pas du tout hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci homo, minis, m. : l'homme, l'humain in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre inopia, ae, f. : la pauvreté, le manque insolentia, ae, f. : 1 - l' inexpérience, la nouveauté, l'étrangeté, la bizarrerie. - 2 - l'orgueil, l'insolence, l'impertinence, le mépris. - 3 - la prodigalité, le faste. insum, es, esse : être dans interdum, inv. : quelquefois, parfois, pendant ce temps invidia, ae, f. : 1. la malveillance, l'hostilité, la haine, l'antipathie, l'impopularité 2. la jalousie, l'envie ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même is, nominatif masculin singulier de is, ea, id : ce, cette, celui-ci, il, 2ème personne sing. de eo, is, ire : aller largior, iris, iri, largitus sum : accorder généreusement, donner largement locus, i, m. : le lieu, l'endroit; la place, le rang; la situation M, inv. : abréviation de Marcus mando, as, are : 1 - charger de, charger d'une commission; enjoindre. - 2 - assigner, donner, confier. - 3 - faire dire, ordonner. mare, is, n. : la mer minor, aris, ari : menacer minor, oris : plus petit (comp. de parvus) minus, adv. : moins modus, i, m. : 1 - la mesure, la dimension, la proportion; l'étendue, l'extension; la quantité; la hauteur, la longueur; le contour, le tour, la circonférence. - 2 - la mesure (objet qui sert à évaluer les quantités). - 3 - la mesure, le rythme, la cadence (musicale, oratoire), la mélodie, le chant, le mode musical, la musique. - 4 - la mesure, la règle, la loi, la prescription; la juste mesure, la modération. - 5 - les bornes, les limites, la fin, le terme. - 6 - la manière, la façon, le procédé, la méthode, le genre, la sorte, le mode. - 7 - le mode, la forme (t. de gram.). mons, montis, m. : le mont, la montagne moveo, es, ere, movi, motum : déplacer, émouvoir mulier, is, f. : la femme nam, conj. : de fait, voyons, car narro, as, are : conter, raconter nascor, eris, i, natus sum : 1. naître 2. prendre son origine, provenir neque, adv. : et ne pas ni, conj. : si... ne... pas nobilis, e : connu, noble nobilitas, atis, f. : la réputation, la noblesse non, neg. : ne...pas novus, a, um : nouveau obnoxius, a, um : 1 - exposé à une peine légale; coupable, responsable. - 2 - exposé, sujet à, en butte à; exposé à un mal, à un danger, livré au péril; qui risque de. - 3 - obligé envers, redevable de, tenu de, soumis, obéissant, dévoué. - 4 - qui cède, soumis, dépendant de. - 5 - qui n'a pas de volonté, craintif, servile, humble, vil, bas. - 6 - exposé à, tourné vers (en parl. d'un lieu). - 7 - nuisible. - 8 - qqf. dangereux. obscurus, a, um : 1 - obscur, sombre, ténébreux, noir. - 2 - qui est dans l'obscurité, caché dans l'ombre, invisible. - 3 - qui n'est pas clair, peu clair, difficile à comprendre, obscur, incertain, équivoque, confus, mystérieux, compliqué. - 4 - caché, dissimulé, couvert, impénétrable (en parl. du caractère). - 5 - obscur, peu connu, de naissance obscure. - occulo, is, ere, cului, cultum : cacher (occultus, a, um : caché, secret) occulto, as, are : cacher pensum, i, n. : le poids de laine que l'esclave devait filer par jour periculum, i, n. : 1. l'essai, l'expérience 2. le danger, le péril plerique, aeque, aque : la plupart polliceor, eris, eri, pollicitus sum : promettre polluo, is, ere, pollui, pollutum : souiller possum, potes, posse, potui : pouvoir post, adv. : en arrière, derrière; après, ensuite; prép. : + Acc. : après postremo, adv. : enfin primus, a, um : premier probrum, i, n : la turpitude, l'adultère, l'inceste, la honte, l'infamie, l'insulte, les outrages prorsus, adv. : en avant, directement, tout à fait, absolument publicus, a, um : public Q, abr. pour Quintus quae, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien quamvis, conj. : bien que quasi, conj. : comme si; adv. : pour ainsi dire, environ quem, 4 possibilités : 1. acc. mas. sing. du pronom relatif = que 2. faux relatif = et eum 3. après si, nisi, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un 4. pronom ou adjectif interrogatif = qui?, que?, quel? qui, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi quia, conj. : parce que quisquam, quaequam, quidquam (quic-) : quelque, quelqu'un, quelque chose quoque, adv. : aussi repente, adv. : soudain res, rei, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens reticeo, es, ere, cui, - : se taire sur, taire, garder le silence scelus, eris, n. : le crime, l'attentat, les intentions criminelles, le malheur, le méfait, le scélérat se, pron. réfl. : se, soi sed, conj. : mais senatus, us, m. : le sénat si, conj. : si soleo, es, ere, solitus sum : avoir l'habitude de (solitus, a, um : habituel, ordinaire) studium, ii, n. : 1. le zèle, l'ardeur 2. l'affection, l'attachement 3. l'intérêt, la passion, l'étude stuprum, i, n. : le déshonneur, l'opprobre, les relations coupables, l'acte déshonorant, la débauche, l'adultère suamet, = sua sum, es, esse, fui : être superbia, ae, f. : 1 - l'orgueil, l'arrogance, le dédain, la hauteur, la présomption; la tyrannie, le despotisme. - 2 - la noble fierté, la légitime fierté, la noblesse, la grandeur d'âme. - 3 - Vitr. l'éclat (d'une couleur). talis, e : tel ; ... qualis : tel.. que tollo, is, tollere, sustuli, sublatum : 1. soulever, élever, porter, élever 2. lever, enlever, supprimer Tullius, i, m. (M. -) : (Marcus) Tullius (svt. Cicéron) ubi, adv. : où; conj. quand (ubi primum : dès que) vanitas, atis, f. : le vide, l'échec, la vanité, la prétention, la fanfaronnade, la fourberie, le mensonge, l'erreur, la légèreté, la frivolité, la versatilité vetus, eris : vieux |
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