Le temps des généraux : Pompée |
Conjuration de Catilina |
page précédente page suivante retour à l'entrée du site
|
SALLUSTE : C. Sallustius Crispus se lança dans la politique dès sa jeunesse. Sa carrière fut brisée par l’assassinat de César. Suspecté d’avoir pactisé avec le parti populaire, il se retira dans ses célèbres jardins. Il écrivit de coniuratione Catilinae, Bellum Iugurthinum et Historiae (cette dernière oeuvre est perdue). |
Catilina a réuni ses partisans le premier juin 63 : nous venos de voir son discours éléctoral. les élections ont lieu un mois plus tard. |
texte
pris sur le site nimispauci
CHAPITRE IV LA CONJURATION I Ces débats avaient pris beaucoup de
temps. On touchait à la seconde moitié de l'année, et Cicéron pouvait
dire, dans son langage imagé, qu'après une navigation orageuse, il
apercevait enfin la terre (pro Murena,
2), lorsque éclata une tempête bien plus grave que celles
auxquelles il venait d'échapper. C'est en effet dans les derniers mois de
son consulat que la conjuration de Catilina a été découverte et punie.
En réalité, elle devait couver depuis quelque temps, mais on ne la
voyait pas, ou plutôt on ne voulait pas la voir ; car il y avait, au
milieu de ces agitations perpétuelles, comme un parti pris de vivre au
jour le jour et de ne pas s'inquiéter d'avance. Cette sorte d'obstination
à n'en pas parler a pu faire penser qu'elle n'existait pas, et quelques historiens
ont prétendu qu'elle n'a réellement commencé que vers le moment où on
l'a découverte (C'est l'opinion de M. John, dans son ouvrage intitulé :
Die Entstehungsgeschichte der Catitinarische Verchschwöring. Il y dit
en propres termes (p. 755) que ce fut l'échec de Catilina aux élections
de 691 qui lui donna l'idée de la conjuration. Mais je crois qu'en
étudiant de près les textes de Cicéron, on y trouvera la preuve que la
conjuration, soit à Rome, soit dans l’Italie, est antérieure aux
élections. A Rome les menaces significatives de Catilina, qui avaient
forcé de retarder l'élection, montraient bien ses desseins secrets. En
Etrurie, le rassemblement des rebelles existait, puisque Catilina en fit
venir un certain nombre à Rome le jour des comices (circumfluente
colonorum Arreticorum et Faesulanorurn exercitu. Pro Murena, 24).
Cette armée était bien celle que Manlius avait organisée : Tout ce
qu'on peut croire, c’est qu'à partir de l'échec de Catilina la
conjuration dut prendre un caractère particulier de violence.). Il
est bien difficile de le croire quand on sait combien l'organisation en
était étendue et compliquée, qu'elle comprenait non seulement Rome,
mais presque toute l'Italie, et qu'en Étrurie on était parvenu à former
des rassemblements de troupes assez considérables. Même en supposant que
ces mouvements n’étaient qu'ébauchés quand la conjuration fut
étouffée, il n'en reste pas moins que pour en concevoir l'idée, pour en
commencer l'exécution, pour mettre en train cette lourde machine, il
semble que quelques semaines ou même quelques mois n'étaient pas
suffisants. Nous ne saurons jamais d'une manière précise à quel moment
Catilina conçut l’idée de sa conjuration et quand il a commencé à la
réaliser. Contentons-nous de chercher de quelle manière elle est
arrivée à la connaissance du public. Nous pouvons nous appuyer ici sur
des textes précis. A l'époque où fut plaidé le procès en concussion
intenté par les Africains à Catilina, on n'en avait aucun soupçon :
Cicéron le dit formellement (Pro Sulla,
29 : nulla tum patebat, nulla erat cognita conjuratio). On
ne s'en doutait pas davantage dans les premiers mois de l'année 690,
pendant la lutte que se livraient les candidats aux élections
consulaires. Il n'en est question ni dans la lettre de Quintus, ni dans le
discours de Cicéron (In toga candida) où il traite si mal
Catilina. S'il avait su ce qui se tramait, il n'aurait certainement pas
manqué de le dire. On voyait sans doute que Catilina se donnait beaucoup
de mal pour attirer à lui toute une jeunesse sans ressource et sans
scrupule. La peine qu'il prenait, les sacrifices qu'il s’imposait pour
se les attacher auraient dû, à ce qu’il semble, inspirer quelques
inquiétudes et ouvrir les yeux sur ses desseins secrets. Mais il était
candidat, et l'on pouvait toujours prétendre qu'il ne se donnait tant de
mal et ne cherchait à réunir tant de partisans autour de lui que pour le
succès de son élection. La même raison pouvait expliquer jusqu'à un
certain point qu'il essayât de gagner à sa cause des villes de
l'Étrurie, du Picenum, de la Gaule, Faesulae, Arretium, Capoue. Nous
venons de voir que l'Italie aussi envoyait des électeurs au Champ de
Mars, et que les candidats avaient intérêt à s'y faire des partisans. LA CONJURATION DE CATILINA PAR GASTON BOISSIER de l'Académie française, PARIS, LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie, 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 1905. |
ad,
prép. : + Acc. : vers, à, près de adiungo, is, ere, iunxi, iunctum : 1. joindre à, s'adjoindre 2. appliquer, appuyer, associer 3. ajouter aes, aeris, n. : le bronze, l'argent.(aes alienum : la dette) aetas, atis, f. : 1. le temps de la vie, la vie 2. l'âge 3. la jeunesse 4. te temps, l'époque (in aetatem : pendant longtemps) agito, as, are :1. pousser vivement 2. mettre en mouvement,3. remuer, agiter, tourmenter, exciter 4. s'acquitter de, s'occuper de alienus, a, um : 1. d'autrui, étranger 2. éloigné, déplacé, désavantageux aliquot, dét. inv. : quelques, plusieurs amicus, a, um : ami (amicus, i, m. : l'ami) Antonius, ii, m. : Antoine arma, orum, n. : les armes ascisco, is, ere, ivi, itum : appeler à soi, prendre sur soi, emprunter, adopter aut, conj. : ou, ou bien bellum, i, n. : la guerre C, = Caius, ii, m. : abréviation. Catilina, ae, m. : Catilina comitium, i, n. : le comitium (lieu de réunion du peuple) ; comitia, orum : les comices, l'assemblée générale du peuple concutio, is, ere, cussi, cussum : agiter, secouer, ébranler conflo, as, are : 1 - souffler, enflammer (au pr. et au fig.). - 2 - faire fondre (un métal), fondre (une statue...), forger; qqf. détruire. - 3 - allumer, exciter. - 4 - former, rassembler, composer. - 5 - produire, faire, causer, susciter. coniuratio, onis, f. : la conjuration, le serment prêté ensemble (par les soldats romains), la conspiration, le complot, les conjurés. consul, is, m. : le consul corpus, oris, n. : le corps credo, is, ere, didi, ditum : I. 1. confier en prêt 2. tenir pour vrai 3. croire II. avoir confiance, se fier declaro, as, are : faire voir clairement, exprimer, manifester, proclamer, nommer dico, is, ere, dixi, dictum : 1 - dire, affirmer, prononcer, exprimer; débiter, réciter. - 2 - dire le nom, nommer, appeler. - 3 - haranguer, plaider. - 4 - célébrer, chanter, raconter, décrire, composer, prédire. - 5 - fixer, assigner, établir, régler. - 6 - avertir, faire savoir, notifier. - 7 - signifier, vouloir dire. - 8 - nommer, élire, proclamer, élever au rang de. dies, ei, m. et f. : le jour earum, GEN. F. PL. de is, ea, id : ce, cette, son, sa eas, 1. ACC. FEM. PL. de is, ea, is : il, elle, le, la, .... 2. 2ème PERS. SING. du SUBJ. PRES. de eo, ire : aller et, conj. : et. adv. aussi etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus facio, is, ere, feci, factum : faire factum, i, n. : le fait, l'action, le travail, l'ouvrage Faesulae, arum : Fiésole (ville d'Etrurie) fides, ei, f. : 1. la foi, la confiance 2. le crédit 3. la loyauté 4. la promesse, la parole donnée 5. la protection (in fide : sous la protection) furor, oris, m. : la fureur, la folie furieuse genus, eris, n. : la race, l'origine, l'espèce grandis, e : grand habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme homo, minis, m. : l'homme, l'humain igitur, conj. : donc in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre incendo, is, ere, cendi, censum : allumer, embraser, brûler ingens, entis : immense, énorme interficio, is, ere, feci, fectum : tuer is, nominatif masculin singulier de is, ea, id : ce, cette, celui-ci, il, 2ème personne sing. de eo, is, ire : aller Italia, ae, f. : l'Italie locus, i, m. : le lieu, l'endroit; la place, le rang; la situation luxuria, ae, f. : l'abondance, la profusion, l'intempérance, l'arbitraire M, inv. : abréviation de Marcus Manlius, i, m. : Manlius (nom d'homme) minuo, is, ere, ui, utum : concasser, mettre en pièces, amoindrir modus, i, m. : 1 - la mesure, la dimension, la proportion; l'étendue, l'extension; la quantité; la hauteur, la longueur; le contour, le tour, la circonférence. - 2 - la mesure (objet qui sert à évaluer les quantités). - 3 - la mesure, le rythme, la cadence (musicale, oratoire), la mélodie, le chant, le mode musical, la musique. - 4 - la mesure, la règle, la loi, la prescription; la juste mesure, la modération. - 5 - les bornes, les limites, la fin, le terme. - 6 - la manière, la façon, le procédé, la méthode, le genre, la sorte, le mode. - 7 - le mode, la forme (t. de gram.). mulier, is, f. : la femme mutuus, a, um : 1 - prêté, emprunté. - 2 - réciproque, mutuel. neque, adv. : et ne pas opportunus, a, um : opportun, propice paro, as, are : préparer, procurer (paratus, a, um : prêt, préparé à, bien préparé, bien fourni) pecunia, ae, f. : 1 - l'avoir en bétail. - 2 - la fortune, les richesses, les biens. - 3 - la monnaie, l'argent, la somme d'argent. per, prép. : + Acc. : à travers, par plurimi, ae, a : pl. superlatif de multi - très nombreux plus, pluris, n. : plus, plus cher popularis, e : qui a trait au peuple, qui vient du pays, indigène porto, as, are : 1 - porter, transporter. - 2 - au fig. porter, apporter, causer. possum, potes, posse, potui : pouvoir post, adv. : en arrière, derrière; après, ensuite; prép. : + Acc. : après postea, adv. : ensuite primo, adv. : d'abord, en premier lieu princeps, ipis, n. m. et adj. : premier, chef, empereur quae, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae quaestus, us, m. : 1 - le gain, le profit, le bénéfice. - 2 - l'avantage, l'utilité. - 3 - le moyen de gagner, la profession, le métier. - 4 - le trafic honteux, le métier de courtisane quidam, quaedam, quoddam/quiddam : un certain, quelqu'un, quelque chose quisque, quaeque, quidque : chaque, chacun, chaque chose se, pron. réfl. : se, soi sed, conj. : mais servitium, i, n. : la servitude, la condition d'esclave, l'esclavage sollicito, as, are : 1. remuer, agiter, ébranler 2. troubler 3. exciter à, provoquer à 4. solliciter, attirer stuprum, i, n. : le déshonneur, l'opprobre, les relations coupables, l'acte déshonorant, la débauche, l'adultère sum, es, esse, fui : être sumo, is, ere, sumpsi, sumptum : 1. prendre, se saisir de 2. choisir 3. s'arroger, s'attribuer 4. admettre - sumptus, a, um : - 1 - pris, saisi. - 2 - reçu, emprunté. - 3 - employé, dépensé. - 4 - entrepris, assumé. sumptus, us, m. : la dépense, les frais suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur tamen, adv. : cependant tantummodo, adv. : seulement tempestas, atis, f. : 1. le moment 2. le temps, le mauvais temps, la température 3. le trouble, le malheur, la calamité tolero, as, are : 1. porter, supporter 2. soutenir, maintenir 3. résister à Tullius, i, m. (M. -) : (Marcus) Tullius (svt. Cicéron) ubi, adv. : où; conj. quand (ubi primum : dès que) urbanus, a, um : urbain, poli, spirituel, fin urbs, urbis, f. : la ville vel, adv. : ou, ou bien, même, notamment (vel... vel... : soit... soit...) vir, viri, m. : l'homme, le mari |
texte |
texte | |
texte | |
texte |