Le temps des généraux : Pompée |
Guerre contre César |
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Mort de Pompée Lamentations de Cornélie |
LUCAIN
:
M.
Annaeus Lucanus est le fils de M. Annaeus Méla, le frère cadet de
Sénèque. Né à Cordoue en 39, il vint à Rome avec sa famille dès 40.
Parmi ses maîtres on trouve le philosophe stoïcien Cornutus. Parmi ses
condisciples figurait le poète Perse, un peu plus âge que lui. Son milieu social et sa précocité littéraire aidant, Lucain devint vite un protégé de Néron qui lui accorder la questure avant l'âge légal ainsi que l'augurat. Lors de sa première apparition en public, le poète obtint le premier prix aux Neronia de 60, en présentant un éloge de l'empereur. Mais la disgrâce n'allait pas tarder, provoquée par la jalousie de Néron, qui se croyait des talents littéraires, ou peut-être par des raisons politiques, puisqu'on assiste alors à la mise à l'écart de Sénèque et de tout le clan des Annaei. Impliqué dans la conjuration de Pison en 65, Lucain fut contraint au suicide : il avait 26 ans. Son oeuvre se confond pour nous avec une épopée dont il nous reste dix livres (le dixième est incomplet ou inachevé) : la Pharsale. Ce titre est incorrect et résulte d'une mauvaise interprétation du vers 9,985, où figure l'expression Pharsalia nostra ; Lucain avait intitulé son poème Bellum civile. Mais nous continuons, par habitude, à l'appeler la Pharsale. |
Pompée avait épousé une jeune veuve : Cornélie |
Corneille,
la mort de Pompée Cornélie. Plutarque, vie de Pompée LVIII. Pompée, étant rentré dans Rome, épousa Cornélie, fille de Métellus Scipion , et depuis peu veuve de Publius , fils de Crassus, à qui elle avait été mariée fort jeune, et qui venait de périr chez les Parthes. Cette femme avait, outre sa beauté, bien des moyens de plaire : elle était versée dans la littérature, jouait très bien de la lyre, savait la géométrie et lisait avec fruit les ouvrages de philosophie : avec tant d'avantages, elle avait su se garantir de ces airs de fierté, de ces manières dédaigneuses que donnent ordinairement aux jeunes femmes ces sortes de connaissances; elle avait d'ailleurs un père irréprochable dans sa naissance et dans sa réputation. Cependant ce mariage ne fut presque approuvé de personne : les uns y blâmaient la disproportion de l'âge; Cornélie était assez jeune pour avoir été mariée plus convenablement au fils de Pompée. Les plus honnêtes citoyens trouvaient que dans cette occasion il avait sacrifié les intérêts de la république, qui, dans l'extrémité où elle était réduite, l'avait choisi pour son médecin et s'en était rapportée à lui seul de sa guérison : au lieu de répondre à cette confiance, on le voyait, couronné de fleurs, faire des sacrifices et célébrer des noces , tandis qu'il aurait dû regarder comme une calamité publique ce consulat qu'il n'aurait pas eu, contre les lois, seul et sans collègue, si Rome eût été plus heureuse. Après Pharsale, Pompée passe par Lesbos pour prendre Cornélie et son fils : LXXIX. Pompée, ayant passé devant
Amphipolis, fit voile de là vers Mitylène, pour y prendre Cornélie et
son fils. Lorsqu'il eut jeté l'ancre devant l'île, il envoya à la ville
un courrier , non tel que Cornélie l'attendait, après les nouvelles
agréables qui lui avaient été annoncées de vive voix et par écrit et
qui lui faisaient espérer que, la victoire de Dyrrachium ayant terminé
la guerre , Pompée n'aurait plus eu qu'à poursuivre César. Le courrier,
la trouvant toute pleine de cette espérance, n'eut pas la force de la
saluer ; mais, lui faisant connaître l'excès de ses malheurs plus par
ses larmes que par ses paroles, il lui dit de se hâter si elle voulait
voir Pompée sur un seul vaisseau, qui même ne lui appartenait pas. A
cette nouvelle, Cornélie se jette à terre et y reste longtemps ,
l'esprit égaré , sans proférer une seule parole. Revenue à elle-même
avec peine, et sentant que ce n'était pas le moment des gémissements et
des larmes, elle traverse la ville et court au rivage. Pompée alla
au-devant d'elle et la reçut dans ses bras prête à s'évanouir : « O
mon époux! lui dit-elle, ce n'est pas ta mauvaise fortune, c'est la
mienne qui t'a réduit à une seule barque ; toi qui , avant d'épouser
Cornélie, voguais sur cette mer avec cinq cents voiles! Pourquoi venir me
chercher? Que ne m'abandonnais-tu à ce funeste destin qui seul attire sur
toi tant de calamités? Quel bonheur pour moi, si j'avais pu mourir avant
que d'apprendre la mort de Publius Crassus, mon premier mari, qui a péri
par la main des Parthes! ou que j'aurais été sage, si, après sa mort,
j'avais quitté la vie, comme j'en avais d'abord eu le dessein ! Je ne
l'ai donc conservée que pour faire le malheur du grand Pompée! » Telles
furent, dit-on, les paroles de Cornélie à son mari : « Cornélie, lui
répondit Pompée, tu n'avais connu encore que les faveurs de la fortune:
et c'est sans doute leur durée au-delà du terme ordinaire qui fait
aujourd'hui ton erreur. Mais , puisque nous sommes nés mortels , il faut
savoir supporter les disgrâces et tenter encore la fortune : ne
désespérons pas de revenir de mon état présent à ma grandeur passée,
comme de ma grandeur je suis tombé dans l'état où tu me vois. » LXXX. Cornélie fit venir de Mitylène ses domestiques et ses effets les plus précieux; les Mityléniens vinrent saluer Pompée et le prièrent d'entrer dans leur ville ; mais il le refusa et leur dit de se soumettre au vainqueur avec confiance : « Car, ajouta-t-il , César est bon et clément. » Se tournant ensuite vers le philosophe Cratippe , qui était descendu de Mitylène pour le voir, il se plaignit de la Providence divine et témoigna quelques doutes sur son existence. Cratippe, en paraissant entrer dans ses raisons , tâchait de le ramener à de meilleures espérances; il craignait sans doute de se rendre importun en le contredisant mal à propos. Car, aux doutes que Pompée élevait sur la Providence, Cratippe pouvait répondre en lui montrant que dans le désordre où la république était tombée, elle avait besoin d'un gouvernement monarchique. Il aurait pu lui dire encore : « Comment et à quelle marque pourrions-nous croire, Pompée, que si la victoire s'était déclarée en votre faveur, vous auriez usé mieux que César de votre fortune ? » Mais laissons là ces questions , comme toutes celles qui regardent les dieux.
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a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par absterreo, es, ere, terrui, territum : détourner, chasser accerso, is, ere, ivi, itum : faire venir, appeler adhuc, adv. : jusqu'ici, encore maintenant aether, eris, m : le ciel aliquis, a, id : quelqu'un, quelque chose alius, a, ud : autre, un autre ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant apto, as, are : adapter, attacher - préparer, disposer arma, orum, n. : les armes atque, conj. : et, et aussi avius, a, um : impraticable, inaccessible; errant, égaré aut, conj. : ou, ou bien bellum, i, n. : la guerre Caesar, aris, m. : César, empereur caput, itis, n. :1. la tête 2. l'extrémité 3. la personne 4. la vie, l'existence 5. la capitale carina, ae, f. : la carène, la coque, le navire castra, orum, n. pl. : le camp militaire causa, ae, f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour cerno, is, ere, crevi, cretum : distinguer, comprendre, décider collum, i, n. : le cou comes, itis, m. : le compagnon coniunx, iugis, f. : l'épouse conpleo, es, ere : emplir Cornelia, ae, f. : Cornélie crudelis, e : cruel cui, 4 possibilités : 1. datif singulier du pronom relatif : à qui, pour qui 2. datif singulier de l'interrogatif : à qui? à quel? 3. faux relatif = et ei 4. après si, nisi, ne num = alicui culpa, ae, f. : la faute dignus, a, um : digne ego, mei : je ensis, is, m. : l'épée, le glaive et, conj. : et. adv. aussi etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus exigo, is, ere, egi, actum : chasser, achever, réclamer extremus, a, um : 1. le plus à l'extérieur, extrême 2. dernier 3. le plus bas fatum, i, n. : 1 - la prédiction, l'oracle, la prophétie. - 2 - le destin, la destinée, la fatalité, la volonté des dieux. - 3 - le sort, la condition, la fortune. - 4 - la durée de la vie. - 5 - l'accident, le malheur, la calamité, la disgrâce. - 6 - la ruine, la destruction, la perte, le fléau, la peste. - 7 - la mort naturelle, la mort. fugio, is, ere, fugi : s'enfuir, fuir haud, inv. : vraiment pas, pas du tout hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci iam, adv. : déjà, à l'instant ictus, us, m. : le coup, le choc in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre ingero, is, ere, gessi, gestum :porter dans, lancer contre, imposer inmitto, is, ere, misi, missum : envoyer vers, lancer sur inputo, as, are : mettre au compte de inter, prép. : + Acc. : parmi, entre ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même ira, ae, f. : 1 - la colère, le courroux, l'indignation, la fureur, le ressentiment, la vengeance, l' inimitié. - 2 - la fureur, la violence, l' impétuosité (des vents, de la guerre...) - 3 - le différend, la dispute, la querelle, la brouille. - 4 - l'outrage, l'injure. iste, a, um : ce, celui-ci (péjoratif) ius, iuris, n. : le droit, la justice labor, eris, i, lapsus sum : tomber laqueus, i, m. : le lacet, le filet Lesbos, i, f. : Lesbos (île de la mer Egée) letifer, era, erum : qui porte la mort, mortel liber, era, erum : libre litus, oris, n. : le rivage Magnus, i : surnom de Pompée manus, us, f. : la main, la petite troupe mater, tris, f. : la mère mereo, es, ere, rui, ritum (mereri, eor, itus sum) : mériter, gagner; merere ou mereri (stipendia) : toucher la solde militaire, faire son service militaire meus, mea, meum : mon minor, oris : plus petit (comp. de parvus) miserandus, a, um : digne de pitié mora, ae, f. : le délai, le retard, l'obstacle morior, eris, i, mortuus sum : mourir mors, mortis, f. : la mort munus, eris, n. :1. l'office, la fonction 2. l'obligation, la charge 3. le produit 4. le service rendu 5. le don, le présent 6. le spectacle public, les combats de gladiateurs nam, conj. : de fait, voyons, car nauta, ae, m. : le marin nec, adv. : et...ne...pas nefas, inv. : criminel, sacrilège nescio, is, ire, ivi, itum : ignorer Nilus, i, m. : le Nil non, neg. : ne...pas nullus, a, um : aucun o, inv. : ô, oh (exclamation) parco, is, ere, peperci, parsum : 1.épargner 2. préserver 3. cesser, s'abstenir de patior, eris, i, passus sum : supporter, souffrir, être victime de, être agressé par pendo, is, ere, pependi, pensum : peser, apprécier, être puni, payer per, prép. : + Acc. : à travers, par perfero, fers, ferre, tuli, latum : porter jusqu'au bout, exécuter (des ordres), supporter jusqu'au bout, transporter, porter perfidus, a, um : perfide, sans foi perimo, is, ere, emi, emptum : détruire, anéantir, tuer permitto, is, ere, misi, missum : permettre, lâcher entièrement, remettre, abandonner, confier pervenio, is, ire, veni, uentum : parvenir peto, is, ere, i(v)i, itum : 1. chercher à atteindre, attaquer, 2. chercher à obtenir, rechercher, briguer, demander poena, ae, f. : le châtiment (dare poenas : subir un châtiment) Pompeius, i, m. : Pompée possum, potes, posse, potui : pouvoir praeceps, cipitis : la tête en avant, précipité, penché, en déclivité, emporté (praeceps, ipitis, n. : l'abîme, le précipice - praeceps adv. au fond, dans l'abîme) praesto, as, are : l'emporter sur, être garant, fournir (praestat : imp. : il vaut mieux) - ut : faire en sorte que prior, oris : d'avant, précédent prohibeo, es, ere, bui, bitum : interdire propero, as, are : se hâter (+ inf) prospicio, is, ere, spexi, spectum : regarder au loin, avoir vue sur, prévoir puppis, is, f. : la poupe qua, 1. ablatif féminin singulier du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliqua. 4. faux relatif = et ea 5. adv. = par où?, comment? quae, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien quisquis, quidquid ou quicquid : quiconque quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel? rapio, is, ere, rapui, raptum : 1. emporter 2. ravir, voler, piller 3. se saisir vivement de recipio, is, ere, cepi, ceptum : 1. retirer, ramener 2. reprendre 3. recevoir, accepter, admettre 4. se charger de relinquo, is, ere, reliqui, relictum : laisser, abandonner rex, regis, m. : le roi rudens, entis, f. : le cordage saevus, a, um : cruel saltus, us, m. : I. 1. les pâturages boisés 2. le défilé, la gorge, le passage II. le bond, le saut sceleratus, a, um : criminel, impie scelus, eris, n. : le crime, l'attentat, les intentions criminelles, le malheur, le méfait, le scélérat sed, conj. : mais servo, as, are : veiller sur, sauver sic, adv. : ainsi ; sic... ut : ainsi... que solus, a, um : seul sum, es, esse, fui : être superus, a, um : qui est au dessus ; Superi : les dieux; supera, orum : les corps supérieurs, célestes suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur tam, adv. : si, autant teneo, es, ere, ui, tentum : 1. tenir, diriger, atteindre 2. tenir, occuper 3. tenir, garder 4. maintenir, soutenir, retenir 5. lier 6. retenir, retarder, empêcher timeo, es, ere, timui : craindre torqueo, es, ere, torsi, tortum : 1. tordre, tourne , lancer 2. tourmenter, torturer (se torquere : accomplir un mouvement de rotation) trepidus, a, um : tremblant, frémissant tu, tui : tu, te, toi tutus, a, um : en sécurité, sûr ubi, adv. : où; conj. quand (ubi primum : dès que) unda, ae, f. : l'onde, l'eau, le flot vel, adv. : ou, ou bien, même, notamment (vel... vel... : soit... soit...) victor, oris, m. : le vainqueur video, es, ere, vidi, visum : voir (videor, eris, eri, visus sum : paraître, sembler) vinco, is, ere, vici, victum : vaincre viscus, eris, n. : la chair, les entrailles vita, ae, f. : la vie vivo, is, ere, vixi, victum : vivre voveo, es, ere, vovi, votum : promettre par un voeu, jurer vox, vocis, f. : 1. la voix 2. le son de la voix 3. l'accent 4. le son 5. , la parole, le mot |
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