LIVRE III
DÉFINITION DU MOUVEMENT. - THÉORIE DE L'INFINI.
CHAPITRE III.
Résumé de la définition du
mouvement. |
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1 Τί μὲν οὖν ἐστιν κίνησις εἴρηται καὶ καθόλου καὶ κατὰ μέρος· οὐ γὰρ ἄδηλον πῶς ὁρισθήσεται τῶν εἰδῶν ἕκαστον αὐτῆς· ἀλλοίωσις μὲν γὰρ ἡ τοῦ ἀλλοιωτοῦ, ᾗ ἀλλοιωτόν, ἐντελέχεια. 2 Ἔτι δὲ γνωριμώτερον, ἡ τοῦ δυνάμει ποιητικοῦ καὶ παθητικοῦ, ᾗ τοιοῦτον, ἁπλῶς τε καὶ πάλιν καθ' ἕκαστον, ἢ οἰκοδόμησις ἢ ἰάτρευσις. Τὸν αὐτὸν δὲ λεχθήσεται τρόπον καὶ περὶ τῶν ἄλλων κινήσεων ἑκάστης. |
§ 1. Nous avons donc expliqué ce qu'est le mouvement, soit en général, soit dans ses espèces particulières: et l'on ne peut plus être embarrassé pour définir chacune de ses espèces. Ainsi l'altération, par exemple, sera définie l'acte, l'entéléchie de l'être qui peut être altéré, en tant qu'il peut subir une altération. § 2. On définira plus clairement encore le mouvement, en disant qu'il est l'acte de ce qui, en puissance, peut agir et souffrir, en tant qu'il est ce qu'il est. Et cela, soit d'une manière absolue, soit pour chaque cas particulier : ici, l'acte de la construction; ailleurs, l'acte de la guérison que le médecin opère; et l'on emploiera le même procédé pour définir chacune des autres espèces du mouvement. |
Ch. III, § 1. Nous avons donc expliqué, dans les deux chapitres précédents, où a été donnée la définition du mouvement. - Dans ses espèces particulières, selon les quatre catégories où il y a mouvement, voir plus haut, ch. 1, § 4. Les quatre catégories sont : la substance, la quantité, la qualité et le lieu. Voir plus haut, ch. 1, §§ 6 et 7. - L'altération est le mouvement de la Catégorie de la qualité ; l'être devient autre qu'il n'était: et pur exemple, de blanc qu'il était, il devient noir. - L'entéléchie de l'être qui peut être altéré, cette définition spéciale rentre dans la définition générale du mouvement, considéré comme l'acte du possible en tant que possible; voir plus haut. ch 1, § 12. § 2. On définira plus clairement encore, il semble que ce soit là la définition la plus complète qu'Aristote puisse donner du mouvement, après celles qu'il a indiquées plus haut, ch. 1, §§ 7 et 12; et ch. 2, §§ 1, 4, 9 et 12. - Qu'il est ce qu'il est, selon les diverses espèces qu'il présente dans la substance, dans la quantité, dans la qualité et dans l'espace. - Soit d'une manière absolue, comme lorsqu'on dit que le mouvement est l'acte du possible en tant que possible. - Soit pour chaque cas particulier, quand on considère le mouvement suivant les diverses catégories. - L'acte de la construction, voir plus haut, ch. 1, § 14. - Le même procédé pour définir, Aristote a remarqué lui-même à la fin du chapitre Ier qu'il est très difficile de se faire une idée nette du mouvement; la discussion qui précède prouve de reste que cette difficulté est bien réelle. La définition qu'a donnée Aristote est demeurée célèbre, et elle n'a pas été remplacée. Voir la Préface, où j'essaie d'apprécier cette définition et de montrer en quoi elle est supérieure aux autres.
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