LIVRE III
DÉFINITION DU MOUVEMENT. - THÉORIE DE L'INFINI.
CHAPITRE II.
Suite de la définition du
mouvement. Rapports du moteur et du mobile; nécessité du contact; le
mouvement est en acte dans le mobile, et en puissance dans le
moteur. - Objection contre cette théorie; réponse à l'objection. |
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1 Κινεῖται δὲ καὶ τὸ κινοῦν ὥσπερ εἴρηται πᾶν, τὸ δυνάμει ὂν κινητόν, καὶ οὗ ἡ ἀκινησία ἠρεμία ἐστίν (ᾧ γὰρ ἡ κίνησις ὑπάρχει, τούτου ἡ ἀκινησία ἠρεμία). Τὸ γὰρ πρὸς τοῦτο ἐνεργεῖν, ᾗ τοιοῦτον, αὐτὸ τὸ κινεῖν ἐστι· τοῦτο δὲ ποιεῖ θίξει, ὥστε ἅμα καὶ πάσχει· διὸ ἡ κίνησις ἐντελέχεια τοῦ κινητοῦ, ᾗ κινητόν, συμβαίνει δὲ τοῦτο θίξει τοῦ κινητικοῦ, ὥσθ' ἅμα καὶ πάσχει. 2 Εἶδος δὲ ἀεὶ οἴσεταί τι τὸ κινοῦν, ἤτοι τόδε ἢ τοιόνδε ἢ τοσόνδε, ὃ ἔσται ἀρχὴ καὶ αἴτιον τῆς κινήσεως, ὅταν κινῇ, οἷον ὁ ἐντελεχείᾳ ἄνθρωπος ποιεῖ ἐκ τοῦ δυνάμει ὄντος ἀνθρώπου ἄνθρωπον. 3 Καὶ τὸ ἀπορούμενον δὲ φανερόν, ὅτι ἐστὶν ἡ κίνησις ἐν τῷ κινητῷ· ἐντελέχεια γάρ ἐστι τούτου [καὶ] ὑπὸ τοῦ κινητικοῦ. 4 Καὶ ἡ τοῦ κινητικοῦ δὲ ἐνέργεια οὐκ ἄλλη ἐστίν· δεῖ μὲν γὰρ εἶναι ἐντελέχειαν ἀμφοῖν· κινητικὸν μὲν γάρ ἐστιν τῷ δύνασθαι, κινοῦν δὲ τῷ ἐνεργεῖν, ἀλλ' ἔστιν ἐνεργητικὸν τοῦ κινητοῦ, ὥστε ὁμοίως μία ἡ ἀμφοῖν ἐνέργεια ὥσπερ τὸ αὐτὸ διάστημα ἓν πρὸς δύο καὶ δύο πρὸς ἕν, καὶ τὸ ἄναντες καὶ τὸ κάταντες· ταῦτα γὰρ ἓν μέν ἐστιν, ὁ μέντοι λόγος οὐχ εἷς· ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τοῦ κινοῦντος καὶ κινουμένου. 5 Ἔχει δ' ἀπορίαν λογικήν· ἀναγκαῖον γὰρ ἴσως εἶναί τινα ἐνέργειαν τοῦ ποιητικοῦ καὶ τοῦ παθητικοῦ· τὸ μὲν δὴ ποίησις, τὸ δὲ πάθησις, ἔργον δὲ καὶ τέλος τοῦ μὲν ποίημα, τοῦ δὲ πάθος. 6 Ἐπεὶ οὖν ἄμφω κινήσεις, εἰ μὲν ἕτεραι, ἐν τίνι; ἢ γὰρ ἄμφω ἐν τῷ πάσχοντι καὶ κινουμένῳ, ἢ ἡ μὲν ποίησις ἐν τῷ ποιοῦντι, ἡ δὲ πάθησις ἐν τῷ πάσχοντι (εἰ δὲ δεῖ καὶ ταύτην ποίησιν καλεῖν, ὁμώνυμος ἂν εἴη). Ἀλλὰ μὴν εἰ τοῦτο, ἡ κίνησις ἐν τῷ κινοῦντι ἔσται (ὁ γὰρ αὐτὸς λόγος ἐπὶ κινοῦντος καὶ κινουμένου), ὥστ' ἢ πᾶν τὸ κινοῦν κινήσεται, ἢ ἔχον κίνησιν οὐ κινήσεται. Εἰ δ' ἄμφω ἐν τῷ κινουμένῳ καὶ πάσχοντι, καὶ ἡ ποίησις καὶ ἡ πάθησις, καὶ ἡ δίδαξις καὶ ἡ μάθησις δύο οὖσαι ἐν τῷ μανθάνοντι, πρῶτον μὲν ἡ ἐνέργεια ἡ ἑκάστου οὐκ ἐν ἑκάστῳ ὑπάρξει, εἶτα ἄτοπον δύο κινήσεις ἅμα κινεῖσθαι· τίνες γὰρ ἔσονται ἀλλοιώσεις δύο τοῦ ἑνὸς καὶ εἰς ἓν εἶδος; ἀλλ' ἀδύνατον. 7 Ἀλλὰ μία ἔσται ἡ ἐνέργεια. Ἀλλ' [202b] ἄλογον δύο ἑτέρων τῷ εἴδει τὴν αὐτὴν καὶ μίαν εἶναι ἐνέργειαν· 8 Καὶ ἔσται, εἴπερ ἡ δίδαξις καὶ ἡ μάθησις τὸ αὐτὸ καὶ ἡ ποίησις καὶ ἡ πάθησις, καὶ τὸ διδάσκειν τῷ μανθάνειν τὸ αὐτὸ καὶ τὸ ποιεῖν τῷ πάσχειν, ὥστε τὸν διδάσκοντα ἀνάγκη ἔσται πάντα μανθάνειν καὶ τὸν ποιοῦντα πάσχειν. 9 Ἣ οὔτε τὸ τὴν ἄλλου ἐνέργειαν ἐν ἑτέρῳ εἶναι ἄτοπον (ἔστι γὰρ ἡ δίδαξις ἐνέργεια τοῦ διδασκαλικοῦ, ἔν τινι μέντοι, καὶ οὐκ ἀποτετμημένη, ἀλλὰ τοῦδε ἐν τῷδε), οὔτε μίαν δυοῖν κωλύει οὐθὲν τὴν αὐτὴν εἶναι (μὴ ὡς τῷ εἶναι τὸ αὐτό, ἀλλ' ὡς ὑπάρχει τὸ δυνάμει ὂν πρὸς τὸ ἐνεργοῦν). 10 Oὔτ' ἀνάγκη τὸν διδάσκοντα μανθάνειν, οὐδ' εἰ τὸ ποιεῖν καὶ πάσχειν τὸ αὐτό ἐστιν, μὴ μέντοι ὥστε τὸν λόγον εἶναι ἕνα τὸν <τὸ> τί ἦν εἶναι λέγοντα, οἷον ὡς λώπιον καὶ ἱμάτιον, ἀλλ' ὡς ἡ ὁδὸς ἡ Θήβηθεν Ἀθήναζε καὶ ἡ Ἀθήνηθεν εἰς Θήβας, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον; οὐ γὰρ ταὐτὰ πάντα ὑπάρχει τοῖς ὁπωσοῦν τοῖς αὐτοῖς, ἀλλὰ μόνον οἷς τὸ εἶναι τὸ αὐτό. 11 Οὐ μὴν ἀλλ' οὐδ' εἰ ἡ δίδαξις τῇ μαθήσει τὸ αὐτό, καὶ τὸ μανθάνειν τῷ διδάσκειν, ὥσπερ οὐδ' εἰ ἡ διάστασις μία τῶν διεστηκότων, καὶ τὸ διίστασθαι ἐνθένθε ἐκεῖσε κἀκεῖθεν δεῦρο ἓν καὶ τὸ αὐτό. 12 Ὅλως δ' εἰπεῖν οὐδ' ἡ δίδαξις τῇ μαθήσει οὐδ' ἡ ποίησις τῇ παθήσει τὸ αὐτὸ κυρίως, ἀλλ' ᾧ ὑπάρχει ταῦτα, ἡ κίνησις· τὸ γὰρ τοῦδε ἐν τῷδε καὶ τὸ τοῦδε ὑπὸ τοῦδε ἐνέργειαν εἶναι ἕτερον τῷ λόγῳ. |
§ 1. Ainsi qu'on l'a dit, tout moteur est mu lui-même, parce qu'il est mobile en puissance et que son immobilité est le repos; car le repos est l'immobilité de ce qui, par nature, possède le mouvement. Agir sur le mobile en tant que mobile, c'est précisément là ce que c'est que mouvoir. Mais le moteur ne peut faire cela que par contact, de telle sorte qu'il est passif en même temps qu'il agit. Aussi le mouvement est-il l'entéléchie, l'acte du mobile en tant que mobile; et, pour que ce phénomène ait lieu, il faut, je le répète le contact du moteur, qui souffre alors en même temps qu'il agit. § 2. Mais toujours le moteur apportera quelque forme à l'être qu'il meut, soit en substance, soit en qualité, soit en quantité, laquelle forme sera le principe et la cause du mouvement quand le moteur le donne. Par exemple, l'homme en entéléchie, fait un homme réel de l'homme qui n'est qu'en puissance. § 3. Il est dès lors évident, et sans qu'il puisse subsister de doute, que le mouvement est dans le mobile dont il est en effet l'entéléchie, et que le mouvement vient de ce qui peut le donner. § 4. Or, l'acte de ce qui peut mouvoir ne doit point être autre que celui du mobile, puisqu'il faut que l'un et l'autre aient leur entéléchie. Le moteur en puissance est, par cela seul qu'il peut mouvoir ; le moteur réel est, parce qu'il agit et meut. Il est l'agent du mobile, et, par conséquent, il n'y a qu'un seul acte pour le moteur et le mobile également. C'est ainsi qu'il n'y a qu'un seul et même intervalle de un à deux, de deux à un, soit que l'on monte, soit que l'on descende; car les deux choses n'en font qu'une, bien que d'ailleurs la définition ne soit point unique. Il en est absolument de même aussi pour le moteur et pour le mobile qu'il meut. § 5. Mais ici se présente une objection purement logique, et la voici. Il y a peut-être nécessité que l'acte soit un peu différent, pour ce qui est actif et pour ce qui est passif; d'un côté c'est l'activité; d'autre part, c'est la passivité; l'oeuvre et la fin de l'un, c'est un résultat produit; l'oeuvre et la fin de l'autre, c'est un simple état passif. § 6. Mais puisque l'on fait de toutes les deux des mouvements, on demande, en supposant qu'elles sont autres, dans quoi elles se trouvent. Ou toutes les deux sont dans ce qui souffre l'action et qui est mu ; ou bien l'action se trouve dans ce qui agit, et la souffrance se trouve dans ce qui subit l'action. Mais si l'on donne également le nom d'action à cette passivité, c'est une pure équivoque de mots; et, si l'action est dans l'agent, et la passivité dans le patient, il s'ensuivra que le mouvement est dans le moteur, puisqu'on applique le même rapport, de l'action et de la passion au moteur et au mobile qu'il meut. Par conséquent, ou conclura que tout ce qui meut est mu à son tour, ou bien que ce qui a le mouvement ne sera pas mu. Que si l'on prétend que l'action et la passion sont toutes les deux dans le mobile et le patient, de même que l'enseignement et l'étude sont cependant réunis dans celui qui étudie, bien que ce soit deux choses distinctes, il en résultera d'abord que l'acte d'un être quelconque n'est plus dans cet être; ensuite, il en résultera cette autre conséquence non moine absurde . qu'une chose peut avoir deux mouvements en même temps. En effet, quelles peuvent être deux altérations diverses, d'un seul et même être, tendant vers une seule et même forme? Évidemment, c'est impossible. § 7. Dira-t-on qu'il n'y a qu'un seul et même acte pour l'agent et le patient? Mais [202b] il est contre toute raison de soutenir que deux choses différentes en espèce puissent avoir un seul et même acte. § 8. En outre, si l'on confond et si l'on identifie l'enseignement et l'étude, l'action et la passion, il faudra aussi qu'enseigner et étudier soient la même chose ; que souffrir et agir soient tout un ; et l'on arrivera nécessairement à cette conséquence que celui qui enseigne étudie toujours, et que celui qui agit est aussi celui qui souffre. § 9. Mais ne peut-on pas dire qu'il n'est pas absurde de soutenir que l'acte d'une chose puisse être dans une autre chose? L'enseignement, en effet, est l'acte de celui qui peut enseigner; mais cet acte, qui est dans un certain être, n'y est pas séparé et isolé complètement; il y est l'acte de cet être dans tel autre être. Ne peut-on pas dire encore que rien n'empêche que le même acte appartienne à deux choses, non pas parce que cet acte serait essentiellement identique, comme le sont un habit et un vêtement, mais parce qu'il sera à ces choses dans ce rapport où ce qui est en puissance est à ce qui est en acte? § 10. Ce n'est pas davantage une conséquence nécessaire que celui qui enseigne étudie en même temps; et en supposant même qu'agir et souffrir se confondent, ce n'est pas cependant comme se confondent les choses dont la définition essentielle est identiquement la même, par exemple, celle de l'habit et celle du vêtement, mais c'est seulement comme le chemin est le même de Thèbes à Athènes ou d'Athènes à Thèbes, ainsi que je viens de le dire un peu plus haut. C'est qu'en effet les choses identiques ne sont pas identiques tout entières aux choses qui sont les mêmes qu'elles d'une façon quelconque, mais seulement à celles qui ont la même essence. § 11. Mais même en admettant que l'enseignement à autrui soit la même chose que l'étude personnelle, il ne s'ensuivrait pas que étudier se confonde avec enseigner; de même que la distance restant toujours une et la même entre deux points distants, on ne peut pas dire que ce soit une seule et même chose d'aller de celui-ci à celui-là et de celui-là à celui-ci. § 12. Pour nous résumer en quelques mots, nous dirons qu'à proprement parler, ni l'enseignement et l'étude, ni l'action et la passion, ne sont une même chose ; la seule chose identique ici, c'est. le mouvement auquel ces diverses propriétés se rapportent ; car l'acte de telle chose agissant sur telle chose, et l'acte de telle chose souffrant par telle chose, ce sont là des idées rationnelles. |
Ch. II, § 1. Ainsi qu'on l'a dit, voir plus haut, ch. 4, § 10. - Parce qu'il est mobile en puissance, c'est le cas de tous les moteurs dans la nature; ils sont tous mobiles à leur tour, en même temps qu'ils peuvent donner le mouvement. Il n'y a que le moteur immobile, le premier moteur, qui soit soustrait à cette loi. Voir plus haut, ch. 1, § 11. - Son immobilité est le repos, il faut distinguer entre le repos et l'immobilité. Le repos est l'immobilité d'un être qui peut se mouvoir et qui par sa nature est capable de mouvement. L'immobilité absolue n'appartient qu'au premier moteur, qui meut sans être mu. - En tant que mobile, le texte dit précisément : En tant que tel. - Que par contact, l'expression n'est peut-être pas exacte dans tous les cas, bien qu'elle le soit dans la plupart. Il y a des moteurs qui agissent à distance, et pour lesquels le contact n'est pas nécessaire. Au lieu du mot de contact, il aurait fallu prendre une expression plus générale. - Je le repète, j'ai cru devoir ajouter ces mots pour justifier, du moins en apparence, la répétition évidente qui est dans le texte, et qui est peut-être une interpolation. Cette leçon paraît du reste exister déjà du temps de Simplicius et ou en retrouve des traces dans son commentaire, qui atteste aussi que ce passage avait donné lieu à bien des explications d'Aspasius et d'Alexandre d'Aphrodisée. La définition du mouvement telle qu'elle est donnée est plus complète et plus précise, comme le remarquent tous les commentateurs anciens, que celle qui a été esquissée plus haut, ch. 1, § 12. § 2. Le moteur apportera quelque forme, la fin du § explique ce qu'Aristote entend par là. - Le principe et la cause, en tant que cause finale. Voir plus haut, Livre II, ch. 7, § 3. § 3. Le mouvement est dans le mobile, ce § et le suivant sont répétés à peu près mot pour mot dans le Métaphysique, Livre XI, ch. 9. p. 1066. a, 27, édit. de Berlin. Le mouvement est dans le mobile comme sujet du mouvement, dont le moteur n'est que la cause. - Le mouvement vient de ce qui peut le donner, du moteur en tant que cause. § 4. L'acte de ce qui peut mouvoir, c'est-à-dire du moteur, qui est capable de mouvoir sans mouvoir encore réellement. - Que celui du mobile, j'ai ajouté ces mots que justifie le contexte. - Le moteur en puissance, en d'autres termes, ce qui peut mouvoir, - Par cela seul qu'il peut mouvoir, il semble qu'il y a ici quelque contradiction, puisque l'entéléchie et la puissance ne doivent pas se confondre. - Le moteur réel, j'ai ajouté ce dernier mot pour mieux marquer la différence de ce qui peut mouvoir et de ce qui meut eu effet - Il est l'agent du mobile, ou peut-être plus exactement : Il agit dans le mobile. - Pour le moteur et le mobile également, le texte dit simplement : Pour les deux. - Un seul et même intervalle, ou bien : Une seule et même distance. Seulement en allant de un à deux, on va du simple au double, tandis qu'en allant de deux à un ou va du double au simple, de même qu'on fait bien la même route suit qu'on la monte soit qu'on la descende ; mais on ne la fait pas dans le même sens. - Soit que l'on monte soit que l'on descende, le texte n'est pas plus explicite que la traduction; mais il se comprend suffisamment. - Les deux choses n'en font qu'une, la différence numérique est la même, et la route bien qu'inverse, est la même, ainsi qu'on vient de l'expliquer. Voir plus bas § 10. - La définition ne soit pas unique, puisqu'en un sens on va en montant, et que dans l'autre, au contraire, on descend. - Pour le moteur et pour le mobile, qui n'ont qu'un seul et même acte, l'un comme cause et l'autre comme sujet du mouvement; le moteur meut le mobile; le mobile est mu par le moteur. § 5. Purement logique, c'est une manière, pour Aristote, d'indiquer qu'il n'attache pas grande valeur à cette objection. - Pour ce qui est actif, c'est le moteur; Pour ce qui est passif, c'est le mobile. - L'oeuvre et la fin de l'un, c'est-à-dire du moteur. - De l'autre, c'est-à-dire de mobile. - Un résultat produit, la forme nouvelle qu'a reçue le mobile. - C'est un simple état positif, le texte dit précisément : Une affection. § 6. De toutes les deux, de l'activité et de la passivité, qu'Aristote veut confondre dans le seul et même acte du moteur et du mobile. - Dans quoi elles se trouvent, soit dans le moteur, soit dans le mobile, séparément ou réunies. - Dans ce qui souffre l'action, c'est-à-dire dans le mobile ; et alors il est étrange de dire que le mobile est actif, puisqu'il souffre le mouvement et ne le fait pas. - Ou bien l'action se trouve dans ce qui agit, c'est-à-dire dans le moteur, tandis que la passivité se trouve dans le mobile. - Dans ce qui subit l'action, c'est-à-dire dans le mobile; et alors l'action et la passion se trouvent séparées au lieu d'être réunies, Aristote va s'efforcer de prouver que ces deux suppositions sont également insoutenables. - Mais, commencement de la réfutation de l'objection. - À cette passivité, le texte dit seulement : Celle-ci. - C'est une pure équivoque de mots, une simple homonymie, qui n'empêche pas que les choses ne diffèrent essentiellement. - Si l’action est dans l'agent, seconde hypothèse, qui n'est pas plus raisonnable que l'autre, où l'on réunissait l'action et la passion dans le mobile. - Le mouvement est dans le moteur, comme sujet et non comme cause. - De l'action et de la passion, j'ai ajouté ers mots pour compléter la pensée. Le mouvement est dans le moteur comme l'action est dans l'agent ; c'est ce que le texte entend par le même rapport. - Que tout ce qui meut est mu à son tour, c'est-à-dire que le mobile donne au moteur autant de mouvement qu'il en reçoit de lui, ce qui exclut l'idée du premier moteur, dont il a été question plus haut, ch. 1, § 11. - Ce qui a le mouvement, c'est-à-dire le moteur, qui doit avoir lui-même du mouvement, puisqu'il en communique au mobile. - Dans le mobile et le patient, c'est la première hypothèse posée au début de ce §. - L'enseignement et l'étude, l'enseignement est à l'état de simple puissance dans celui qui étudie, c'est-à-dire que quand on sait soi-même on peut enseigner à autrui ce que l'on a appris. - Et l'étude, l'étude est l'acte même de celui qui apprend. Ainsi l'enseignement et l'étude, pris ici pour exemple, sont dans le rapport de le puissance à l'acte, et aussi de l'action à la passion. Voir plus bas § 8, - N'est plus dans cet être, et par exemple, que le mouvement n'est pas dans le moteur qui le donne. - Deux mouvements, il faudrait ajouter comme on le fait un peu plus bas : Tendant à une même fin ; car il n'y aurait rien d'absurde qu'un même sujet fût soumis à deux mouvements différents. - Une seule et même forme, le mot Forme est pris ici pour celui de Fin, parce que la forme et la fin se confondent. § 7. Un seul acte pour l'agent et le patient, c'est l'opinion qu'Aristote soutiendra un peu plus bas § 9; et il réfutera l'objection qu'il présente ici. § 8. L'enseignement, où celui qui enseigne agit, et l'étude, où celui qui s'instruit paraît purement passif. - Celui qui enseigne étudie toujours, conséquence absurde, puisqu'elle confond l'action et la passion, toutes distinctes qu'elles sont. § 9. Mais ne peut-on pas dire, Aristote expose ici l'opinion qui lui est propre; et il reprend celle qu'il a réfutée au § 7, en montrant que si elle est fausse à un certain point de vue, elle est vraie à un point de vue différent. - Séparé et isolé complètement, puisque celui qui enseigne doit en effet enseigner quelque chose à quelqu'un; l'acte n'est donc pas absolument et uniquement en lui; il passe à un autre, c'est-à-dire au disciple qui est instruit. - Où ce qui est en puissance est à ce qui est en acte, c'est là la théorie véritable d'Aristote ; le mouvement est en puissance dans le moteur; il est en acte dans le mobile. § 10. Que celui qui enseigne, voir plus haut §§ 6 et 8. - Agir et souffrir, termes corrélatifs d'Enseigner et d'Étudier, l'enseignement représentant l'action, et l'étude, où l'on apprend quelque chose, représentant un état purement passif. - Mais c'est seulement, en un certain sens le chemin est le même, voir plus haut, § 4. - Tout entières, cette restriction est nécessaire, parce que deux choses peuvent être les mêmes à un certain égard, et être fort différentes à certains autres. § 11. Une seule et même chose, par exemple, si en un sens le chemin descend, et que par conséquent il monte au retour. On fera bien la même route, mais on la fera dans des conditions fort différentes, aisée dans un cas et fort pénible dans l'autre. § 12. Pour nous résumer en quelques mots, le texte n'est pas aussi formel. - Ne sont une même chose, ce qui est de toute évidence. - Ces diverses propriétés, d'action et de passion, d’action dans le moteur, de passion dans le mobile. - L'acte de telle chose agissant sur telle chose, l'action faite par le moteur sur le mobile. - L'acte de telle chose souffrant par telle chose, l'action subie par le mobile et causée par le moteur. L'expression du texte est presqu'aussi vague que celle de ma traduction.
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