MORALE A EUDÈME
LIVRE III.
CHAPITRE VI.
De la magnificence. Elle s'applique
uniquement à la dépense et à remploi de l'argent — Elle est une
juste mesure entre les deux excès de la prodigalité et de la
mesquinerie. — Exemple de Thémistocle. — La libéralité convient aux
hommes libres.
1
On n'est pas magnifique pour une conduite et pour une intention
quelconque indifféremment; on l'est
uniquement en ce qui regarde la dépense et l'emploi de l'argent, du
moins quand le mot de magnifique est pris dans son sens propre, et
non pas en un sens détourné et métaphorique. Il n'y a pas de
magnificence possible sans dépense. La dépense convenable qui
constitue la magnificence, est celle qui est splendide; et la
splendeur véritable ne consiste pas dans les premières dépenses
venues. Elle consiste exclusivement dans des dépenses nécessaires
que l'on pousse à leur dernière limite.
2 Celui qui, dans une
grande dépense, sait se fixer la grandeur qui convient, et qui
désire garder cette juste mesure où il sait se complaire, c'est le
magnifique. 3 Pour
celui qui dépasse ces bornes, et qui fait plus qu'il ne sied, on n'a
pas créé de nom particulier. Toutefois, il a quelque rapport de
ressemblance avec les gens que l'on appelle assez souvent prodigues
et dépensiers. Citons des exemples divers. Si quelqu'un de riche ne
croit devoir faire, pour les frais de la noce de son fils unique,
que la dépense ordinaire des petites gens qui reçoivent leurs hôtes
à la fortune du pot, comme on dit, c'est un homme qui ne sait pas se
respecter, et qui se montre mesquin et petit. Au contraire, celui
qui reçoit des hôtes de ce genre avec tout l'appareil d'une noce,
sans que sa réputation ni sa dignité l'exigent, peut à bon droit
paraître un prodigue. Mais celui qui dans ce cas fait les choses
comme il convient à sa position, et comme le veut la raison, est un
magnifique. La convenance se mesure à la situation ; et tout ce qui
choque ce rapport cesse d'être convenable.
4 Il faut avant tout que
la dépense soit convenable, pour qu'il y ait magnificence. Il faut
observer et toutes les convenances de sa position personnelle, et
toutes les convenances de la chose qu'on doit faire. Le convenable
n'est pas le même apparemment pour le mariage d'un esclave, ou pour
le mariage d'une
Ch. VI. Morale à Nicomaque, livre IV,
ch. 2; Grande Morale, livre I, ch. 24.
§ 1. Le mot de magnifique. Il
paraît que dans la langue grecque ce mot avait été, comme dans la
nôtre, détourné de son acception directe.
— Dans son sens propre. Le
teste n'est pas aussi précis. J'ai dû rendre la pensée plus nette.
§ 3. On n'a pas créé de nom
particulier. Parfois, la langue grecque oppose au magnifique, et
comme contraire par excès, le fastueux.
— Est un magnifique. Il faut se
rappeler qu'il s'agit de quelqu'un de riche, et d'une aussi grande
dépense.
S à. Avant tout que la dépense soit convenable. C'est une
observa-tion très-déiicate d'avoir mis la cou-
personne qu'on aime. Le convenable varie également avec la personne,
selon qu'elle fait uniquement ce qu'il faut, soit en quantité, soit
en qualité ; et l'on n'avait pas tort de trouver que la Théorie
envoyée à Olympie parThémis-tocle ne convenait pas à son obscurité
antérieure, et qu'elle eût convenu bien mieux à l'opulence de Cimon.
§ 5. Lui du moins pouvait faire tout ce que demandait sa position,
et il était le seul à se trouver dans le cas où n'était aucun d'eux.
Je pourrais dire de la libéralité ce que j'ai dit de la
ma-gnificence ; c'est une sorte de devoir d'être libéral, quand on
est né parmi les hommes libres.
venance avant la grandeur même de la dépense. Le texte est ici
quelque peu altéré. — ThémùtocU. Cornélius Népos atteste que la
jeunesse de Thémistocle fut très-orageuse, qu'il perdit aa fortune
en dépenses extra-vagantes, et que son* père dût.le déshériter. Il
parait qu'il avait con-servé plus tard quelques-uns des goûta qui
ravalent jadis ruiné. — Cimon. Fils de Miltiade, enrichi par la
colonisation de la Chersonèse.
Voir Plutarque, Vie de Thémislocle, V, à, p. 136, édit. de Firmin
DidoL S 5. Aucun (Ceux. C'esl-à-dire au-cun de ses contemporains et
de ses rivaux ; le texte n'est pas aussi précis, et de plus, il est
très-altéré ; j'ai dû inventer un sens plutôt que je n'ai traduit. —
Libéral.., parmi le* homme» libre*. Notre langue a conservé la trace
de ce rapproche-ment, qui existait déjà, comme on le voit, dans la
langue grecque.
CHAPITRE VIL
De différents caractères. L'envieux, le haineux. — Du respect
humain; de l'impudence; de l'amabilité et de la bienveillance; de la
gravité et du respect de soi; de la sincérité, milieu entre la
fausseté et la jactance; du savoir-vivre et de la politesse dans les
relations de société, en ce qui concerne la plaisanterie. —
Réflexions générales sur ces diverses qualités et sur ces
caractères.
$ i. De tous les autres caractères qui sont louables ou blâmables
moralement, on peut dire presque sans exception que ce sont ou des
excès, ou des défauts, ou des milieux dans les sentiments qu'on
éprouve. Par exemple, tels sont l'envieux, et ce caractère odieux
qui se réjouit du mal d'autrui. Selon les manières d'être qu'ils ont
tous deux, et d'après lesquelles on les dénomme, l'envie consiste à
se chagriner du bonheur qui arrive à ceux qui le méritent; la
passion de l'homme qui se réjouit du mal d'autrui, n'a pas reçu de
nom spécial ; mais celui qui la ressent se révèle bien clairement,
en se réjouissant des malheurs même les plus immérités. § 2. Le
milieu entre ces deux sentiments est le caractère qui n'a que cette
Ch. VIL Morale à Nicomaqae, livre IV, ch. 6, 7 et 8 ; Grande
Mo-rale» livre 1, ch. 26, 27, 28 et 29.
S 1. N'a pas reçu de nom spécial. Dans notre tangue, nous n'avons
pas non plus de mot spécial pour expri-mer ce caractère. L'envieux
signifie également pour nous, et celui qui s'afflige du bonheur
cfautrui, et celui qui se réjouit du malheur d'autrui. Il est
certain qu'il eût mieux valu créer un mot particulier.
juste indignation appelée par les anciens Némésis, σα l'indignation
vertueuse, et qui consiste à s'affliger des biens et des maux
d'autrui qui ne sont pas mérités, et à se réjouir de ceux qui le
sont. Aussi n'a-t-on pas manqué de faire de Némésis une déesse.
§ 3. Quant à la pudeur ou respect humain, elle tient le milieu entre
l'impudence, qui brave tout, et la timidité, qui vous paralyse.
Quand on ne se préoccupe jamais de l'opinion, quelle qu'elle soit,
on est impudent ; quand on s'effraie sans discernement de toute
opinion, on est timide. Mais l'homme qui a le respect humain et la
vraie pudeur, ne s'inquiète que du jugement des hommes qui lui
semblent honorables.
§ 4. L'amabilité tient le milieu entre rinimitié et la flatterie.
Celui qui s'empresse de céder à toutes les fantaisies de ceux avec
qui il se trouve, est un flatteur; celui qui les contredit sans
cesse à plaisir, est une sorte d'ennemi. Quant à* l'homme aimable et
bienveillant, il n'accepte pas aveuglément tous les caprices des
gens ; il ne
% 2. Cette juste indignation. L'o-riginal n'est pas aussi précis. —
Appelée par les anciens Némésis. Ce-ci porterait & croire que,dès le
tempe même où ce traité a été écrit, le mot de Némésis avait déjà
quelque chose d'obscur et de suranné. — 5e réjouir de ceux qui le
sont* C'est aller trop loin que de se réjouir du mai d'autrui, même
quand ce m«l est mérité. Mais il est possible que l'expression de
l'autour dépasse ici quelque peu sa pensée. La juste iu-indignation
qu'on ressent d'un succès immérité, fait qu'en peut applaudir au
châtiment qui frappe le coupable, sans d'ailleurs en éprouver de
joie.
S S. Pudeur ou respect humain. Il n'y a que le premier mot tout seul
dans le texte ; j'ai cru devoir ajouter le second, qui l'eiplique en
le para-phrasant. — Qui brave tout... Qui vous paralyse. J'ai ajouté
ces déve-loppements, pour rendre la force des n>ots de l'original. —
Le respect humain ci la vraie pwleur. Même remarque que plus haot
S 4. L'amabilité. Le texte dit :
les combat point tons non' plus ; mais il recherche en toute
occasion ce qui lui parait le mieux.
S 5. La tenue et la gravité sont un milieu entre l'égoîsme, qui ne
pense qu'à soi, et la complaisance, qui cherche à satisfaire tout le
monde. Celui qui ne sait rien concéder dans ses rapports avec les
autres, et qui est toujours méprisant, n'est qu'un égoïste. Celui
qui accorde tout aux autres et se met toujours au-dessous d'eux, est
un complaisant. Enfin, l'homme grave qui se respecte, est celui qui
accorde certaines choses et n'en accorde pas certaines autres, et
qui sait se tenir selon le mérite des gens.
S 6. L'homme vrai et simple, qui, selon l'expression vulgaire, dit
les choses comme elles sont, tient le milieu entre le dissimulé, qui
cache tout, et le fanfaron, qui bavarde sans cesse. L'un, qui à bon
escient déprécie et rapetisse tout ce qui le concerne, est dissimulé
; l'autre, qui se flatte toujours, est le fanfaron. Mais celui qui
sait dire les choses comme elles sont, est l'homme vrai et sincère ;
et pour prendre le mot d'Homère, c'est un homme
■ l'amitié, » Ce mot est trop spécial pour qu'il pût conrenir Ici. —
Ce qui lui paraît le mieux. Expression insuffisante d'une pensée
juste.
$ 5. La tenue et ta gravité. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte.
— L'égoîsme... La complaisance. Les deux extrêmes sont assex bien
oppo-sés; le milieu est peut-être moins bien choisi. — Et qui est
toujours méprisant. C'est alors autre chose que de l'égoîsme; c'est
aussi de l'in-solence. Il est vrai d'ailleurs que sourent
l'insolence est la suite ou la source de l'égoîsme. — L'homme grave
qui se respect». L'original dit seulement : « l'homme grave •.
$ 6. Le dissimulé, qui cache tout. Le texte dit : « l'ironique ».
Dans notre langue, ce mot a reçu un sens particulier, qui n'aurait
point con-venu en cet endroit. — Est dissimulé. Même observation. —
Le mol d'Ho-mère, L'expression qui est ici rappe-lée, se trouve en
effet liès-fréquem-ment dans Homère.
circonspect. En général, l'un n'aime que la vérité; les autres
n'aiment que le faux.
§ 7. Un milieu, c'est encore la politesse ou le savoir-vivre.
L'homme poli tient le milieu entre l'homme ras-tique et grossier, et
le mauvais plaisant, qui se donne tout à tous. De même qu'en fait de
nourriture, l'homme difficile et délicat diffère du glouton qui
dévore tout, parce que l'un ne mange rien ou peu de chose, et encore
avec peine, et que l'autre engloutit sans discernement tout ce qui
se rencontre ; de même, l'homme rustique et grossier diffère du
mauvais plaisant et du bouffon trivial. L'un ne trouve jamais rien
qui le puisse dérider ; et il reçoit avec rudesse tout ce qu'on lui
dit ; l'autre au contraire accepte tout avec une égale facilité et
s'en amuse. 11 ne faut être ni l'un ni l'autre. Mais il faut tantôt
admettre ceci, tantôt rejeter cela, et toujours suivant la raison;
et tel est l'homme poli qui sait vivre. § 8. En voici bien la
preuve, et c'est toujours la même dont nous nous sommes si souvent
servi : le savoir-vivre ou la politesse qui mérite vrai-ment ce nom,
et non pas celle qu'on appelle ainsi par simple métaphore, est en ce
genre de choses la façon d'être la plus honnête ; et ce milieu est
digne de louange, tandis que les extrêmes sont à blâmer. Or, la
vraie politesse peut être de deux sortes. Tantôt, elle consiste à
bien prendre les plaisanteries, surtout celles qui s'adressent à
$ 7• Ou le savoir-vivre. Para* phrase, qoe j'ai cra devoir ajouter.
— Qui se donne tout à tous. Même remarque. —Il ne faut être ni Cm ni
l'autre. Observation de mœun très-délicate; c'est de l'alUciaiDe.
S ' 8. Dont nous noms sommes si souvent servi. J'ai ajoute tout ceci
pour compléter la pensée. — Ce mi-lieu est digne de louange. Voilà
cette preuve que Fauteur a déjà fréquemment employée pour classer 1»
vous, et dans ce cas a pouvoir supporter jusqu'au sarcasme lui-même
; tantôt, elle consiste à pouvoir au besoin plaisanter
personnellement. Ces deux genres de politesse sont différents l'un
de l'autre ; et cependant tous les deux sont des milieux. $9. Car
celui qui sait pousser les choses jusqu'à ce point de faire encore
plaisir à l'homme de goût, saura, si c'est à ses dépens qu'on rit,
tenir le milieu entre le manant qui insulte, et l'homme froid qui ne
saura jamais trouver la moindre plaisanterie. Cette définition me
parait meilleure que si Ton disait qu'il faut faire en sorte que le
bon mot ne soit jamais pénible pour la personne que l'on raille,
quelle qu'elle puisse être ; car, il faut plutôt encore chercher à
plaire à l'homme de goût, qui reste toujours dans une juste
impartialité, et qui est dès-lors un bon juge des choses.
§ 10. Du reste, tous ces milieux, pour être louables, ne sont pas
toutefois des vertus, non plus que les contraires ne sont des vices
; car il n'y a pas dans tout cela d'intention ni de volonté
réfléchie. Ce ne sont là, à bien dire, que des divisions secondaires
de sentiments et de passions ; et chacune de ces nuances de
caractère, que nous
vertus et les définir. Chacune d'elle le trouve placée entre deux
vices
— Sont différente fuit de Contre Tout en étant fort voisin*.
S 9. Q*i insulte. J'ai ajouté ceci
— Vhomme froid. Cette expressioi métaphorique est dans l'original.
-Qui ne saura jamais... J'ai ajout tout ceci. — Ne soit jamais
pénible Il bat remarquer toute la délkatees de ces observations;
elles attestai
«η esprit de société trts^éveJoppé et
très-poli. — De ne pas dépasser cette limite. Conseil excellent,
mais d'une application asset difficile.
S iO. Ne sont pasdes tertio.Obser-vation très-juste, et qui était
asses né* ceesaire dans un traité de morale. — D'intention ni de
volonté réfléchie. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. — De
sentiments et de passions. Même remarque.
venons d'analyser ne sont que des sentiments divers. § 11. Gomme ils
sont tous naturels et spontanés, on peut les faire rentrer dans la
classe des vertus naturelles. Da reste, chaque vertu, comme on le
verra dans la suite de ce traité, est en quelque sorte à la fois
naturelle et aussi d'une autre façon, c'est-à-dire accompagnée de
prudence et de réflexion. § 12. Ainsi, l'envie, dont nous avons
parlé, peut être rapportée à la justice ; car les actes qu'elle
inspire sont aussi dirigés contre autrui. L'indignation vertueuse,
que nous avons également expliquée, peut être rapportée à la justice
; et la pudeur, qui vient du respect humain, à la sagesse, qui
tempère les passions; et voilà comment l'on classe aussi la sagesse
dans le genre des vertus naturelles. J'ajoute enfin que l'homme vrai
et l'homme faux peuvent passer pour avoir, l'un de la sagesse, e\
Vautre, pour en manquer.
§ 13. Parfois, il se fait que le milieu est plus contraire aux
extrêmes qu'ils ne le sontentr'eux. C'est que le milieu ne se
rencontre jamais avec aucun d'eux, tandis que les.
$ il. Naturels et spontanés. J'ai ajouté ce dernier mot, que
justifie ce qui vient d'être dit dans la phrase précédente. — Dans
la suite de ce traité. Je crois que l'auteur a tenu sa promesse; et
la discussion qu'il annonce ici se retrouve dans le VI• livre de la
Morale à Nicomaque, ch. 11, S1, le Ve, comme on sait, de la Morale à
Eudème. — De prudence et de réflexion. II n'y a qu'un seul mot dans
l'original.
S 12. Dont nous avons parlé. Un peu plus haut dans ce chapitre, S *•
— L'indignation vertueuse. La Né-, mésis. — Que nous avons
également: expliquée» Id., ibid. — Qui tempère les passions. J'ai
ajouté cette para-phrase. — Dans te genre des vertus naturelles. Le
texte est un peu moins précis.
$ 13. Parfois il se fait. H manque ici une transition. L'auteur
revient, sans le dire, à ses discussions anté-rieures sur la nature
de la vertu, et sur tes rapports du milieu qui la constitue avec les
deux extrêmes opposés qui y sont contraires.
contraires vont bien fréquemment de pair, et que Ton voit fort
souvent des gens qui sont tout ensemble lâches et téméraires,
prodigues en une chose et avares en une autre, en un mot qui sont
tout à fait en opposition avec eux-mêmes dans de très-vilaines
actions. g 14. Quand ils sont ainsi irréguliers et inégaux dans le
bien, ils finissent par trouver le vrai milieu, parce que les
extrêmes sont en quelque façon dans le milieu qui les sépare et les
réunit Biais Γ opposition des extrêmes, dans leurs rapports avec le
milieu, ne parait pas toujours égale dans les deux sens; et tantôt,
c'est l'excès qui domine; tantôt, c'est le défaut, g 15. Les causes
de ces différences sont celles qu'on a indiquées plus haut. D'abord
le petit nombre des gens qui ont ces vices extrêmes ; et, par
exemple, le très-petit nombre de ceux qui sont insensibles aux
plaisirs ; et en second lieu, cette disposition d'esprit qui nous
fait croire que la faute que nous commettons le plus souvent, est
aussi la plus contraire au milieu, JJ 16. On peut ajouter en
troisième lieu que ce qui ressemble davantage au milieu parait moins
contraire; et tel est le rapport de la témérité à la sage assurance,
et de la prodigalité à la générosité véritable.
Nous avons parlé jusqu'ici de presque toutes les vertus qui sont
dignes d'être louées ; c'est maintenant le lieu de traiter de la
justice.
S 4 A. Par trouver le vrai milieu. Je ne sais pas trop si cette
observa-tion est bien juste.
$ 15. Qu'on a indiquée plus haut. Livre II, ch. 5, $7.
$ 16. A la sage assurance. Ou au courage. — Générosité véritable.
J'ai ajouté l'épithète. — Nous avons parlé jusqu'ici. On peut
trouver ce résumé bien court et bien iiisuffisant,
« ( Remarquez que les livres IV', Ve et VI* de la Morale » à Eudème
sont omis ici, parce que le livre quatrième » reproduit en tout, et
mot pour mot, le livre cinquième Λ de la Morale à Nicomaque; que le
livre cinquième repro-» duit le sixième ; et qu'enfin le livre
sixième reproduit le » septième. ) »
( liemarquei.... ) J'ai cm devoir traduire cette observation
desanciens éditeurs grecs de la Morale à Eudème. Tous les manuscrits
ne la donnent pas. Quelques uns se contentent d'indiquer le
commencement des trois livres} et c'est toul-a-fait le commencement
des trois livres de la Morale à Nicomaque. Cette indica-tion est
indispensable, et pour rendre compte de la lacune, et aussi pour
montrer quels étroits rapports unissent la Morale a Eudème et la
Morale à Nicomaque. Je crois devoir rappeler, à la suite, le tiyet
spécial de chacun des trois livres qui manquent ici. On les
retrouvera dans le volume précédent, si Ton veut bien s'y reporter.
Les manuscrits n'ofltait d'ailleurs pour ces trois livres que des
variantes insignifiantes ; elles ne tiennent absolument qu'à la
brans» cription et à l'habileté plus ou moins grande des copistes.
FIN 0D LIVRE TROISIEME.
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ν.ἔστι δὲ καὶ ὁ μεγαλοπρεπὴς οὐ περὶ τὴν τυχοῦσαν πρᾶξιν καὶ
προαίρεσιν, ἀλλὰ τὴν δαπάνην, εἰ μή που κατὰ μεταφορὰν λέγομεν· ἄνευ
δὲ δαπάνης μεγαλοπρέπεια οὐκ ἔστιν. τὸ μὲν γὰρ πρέπον ἐν κόσμῳ
ἐστίν, ὁ δὲ κόσμος οὐκ [35] ἐκ τῶν τυχόντων ἀναλωμάτων, ἀλλ᾽ ἐν
ὑπερβολῇ τῶν ἀναγκαίων ἐστίν. ὁ δὴ ἐν μεγάλῃ δαπάνῃ τοῦ πρέποντος
μεγέθους προαιρετικός, καὶ τῆς τοιαύτης μεσότητος καὶ ἐπὶ τῇ τοιαύτῃ
ἡδονῇ ὀρεκτικός, μεγαλοπρεπής. ὁ δ᾽ ἐπὶ τὸ μεῖζον καὶ παρὰ μέλος,
ἀνώνυμος· οὐ μὴν ἀλλ᾽ ἔχει τινὰ γειτνίασιν, οὓς καλοῦσί τινες
ἀπειροκάλους καὶ σαλάκωνας. [1233β] οἷον εἰ εἰς γάμον δαπανῶν τις
τοῦ ἀγαπητοῦ, πλούσιος ὤν, δοκεῖ πρέπειν ἑαυτῷ τοιαύτην κατασκευὴν
οἷον ἀγαθοδαιμονιστὰς ἑστιῶντι, οὗτος μὲν μικροπρεπής, ὁ δὲ
τοιούτους [5] δεχόμενος ἐκείνως μὴ δόξης χάριν μηδὲ δι᾽ ἐξουσίαν
ὅμοιος τῷ σαλάκωνι, ὁ δὲ κατ᾽ ἀξίαν καὶ ὡς ὁ λόγος, μεγαλοπρεπής· τὸ
γὰρ πρέπον κατ᾽ ἀξίαν ἐστίν· οὐθὲν γὰρ πρέπει τῶν παρὰ τὴν ἀξίαν.
δεῖ δὲ πρέπον εἶναι (καὶ γὰρ τοῦ πρέποντος κατ᾽ ἀξίαν καὶ πρέπον)
καὶ περὶ ὃ (οἷον περὶ οἰκέτου [10] γάμον ἕτερον τὸ πρέπον καὶ περὶ
ἐρωμένου) καὶ αὐτῷ, εἴπερ ἐπὶ τοσοῦτον ἢ τοιοῦτον, οἷον τὴν θεωρίαν
οὐκ ᾤετο Θεμιστοκλεῖ πρέπειν, ἣν ἐποιήσατο Ὀλυμπίαζε, διὰ τὴν
προϋπάρξασαν ταπεινότητα, ἀλλὰ Κίμωνι. ὁ δ᾽ ὅπως ἔτυχεν ἔχων πρὸς
τὴν ἀξίαν [ὃ] οὐθεὶς τούτων. καὶ ἐπ᾽ ἐλευθεριότητος [15] ὡσαύτως·
ἔστι γάρ τις οὔτ᾽ ἐλευθέριος οὔτ᾽ ἀνελεύθερος.
σχεδὸν δὲ καὶ τῶν ἄλλων ἕκαστα τῶν περὶ τὸ ἦθος ἐπαινετῶν καὶ ψεκτῶν
τὰ μὲν ὑπερβολαὶ τὰ δ᾽ ἐλλείψεις τὰ δὲ μεσότητές εἰσι παθητικαί.
οἷον ὁ φθονερὸς καὶ ἐπιχαιρέκακος. καθ᾽ ἃς γὰρ ἕξεις λέγονται, ὁ μὲν
φθόνος τὸ [20] λυπεῖσθαι ἐπὶ τοῖς κατ᾽ ἀξίαν εὖ πράττουσιν ἐστίν, τὸ
δὲ τοῦ ἐπιχαιρεκάκου πάθος ἐπὶ τὸ αὐτὸ ἀνώνυμον, ἀλλ᾽ ὁ ἔχων δῆλος,
ἐπὶ τὸ χαίρειν ταῖς παρὰ τὴν ἀξίαν κακοπραγίαις. μέσος δὲ τούτων ὁ
νεμεσητικός, καὶ ὃ ἐκάλουν οἱ ἀρχαῖοι τὴν νέμεσιν, τὸ λυπεῖσθαι μὲν
ἐπὶ ταῖς παρὰ τὴν ἀξίαν [25] κακοπραγίαις καὶ εὐπραγίαις, χαίρειν δ᾽
ἐπὶ ταῖς ἀξίαις· διὸ καὶ θεὸν οἴονται εἶναι τὴν νέμεσιν.
αἰδὼς δὲ μεσότης ἀναισχυντίας καὶ καταπλήξεως· ὁ μὲν γὰρ μηδεμιᾶς
φροντίζων δόξης ἀναίσχυντος, ὁ δὲ πάσης ὁμοίως καταπλήξ, ὁ δὲ τῆς
τῶν φαινομένων ἐπιεικῶν αἰδήμων.
φιλία δὲ [30] μεσότης ἔχθρας καὶ κολακείας· ὁ μὲν γὰρ εὐχερῶς ἅπαντα
πρὸς τὰς ἐπιθυμίας ὁμιλῶν κόλαξ, ὁ δὲ πρὸς ἁπάσας ἀντικρούων
ἀπεχθητικός, ὁ δὲ μὴ [τε] πρὸς ἅπασαν ἡδονὴν μήτ᾽ ἀκολουθῶν μήτ᾽
ἀντιτείνων, ἀλλὰ πρὸς τὸ φαινόμενον βέλτιστον, φίλος.
σεμνότης δὲ μεσότης αὐθαδείας καὶ [35] ἀρεσκείας· ὁ μὲν γὰρ μηδὲν
πρὸς ἕτερον ζῶν καταφρονητικὸς αὐθάδης, ὁ δὲ πάντα πρὸς ἄλλον ἢ καὶ
πάντων ἐλάττων ἄρεσκος, ὁ δὲ τὰ μὲν τὰ δὲ μή, καὶ πρὸς τοὺς ἀξίους
οὕτως ἔχων σεμνός.
ὁ δὲ ἀληθὴς καὶ ἁπλοῦς, ὃν καλοῦσιν αὐθέκαστον, μέσος τοῦ εἴρωνος
καὶ ἀλαζόνος. ὁ μὲν γὰρ ἐπὶ τὰ χείρω καθ᾽ αὑτοῦ ψευδόμενος μὴ ἀγνοῶν
εἴρων, [1234α] ὁ δ᾽ ἐπὶ τὰ βελτίω ἀλαζών, ὁ δ᾽ ὡς ἔχει, ἀληθὴς καὶ
καθ᾽ Ὅμηρον πεπνυμένος· καὶ ὅλως ὃ μὲν φιλαλήθης, ὃ δὲ φιλοψευδής.
ἔστι δὲ καὶ ἡ εὐτραπελία μεσότης, καὶ ὁ εὐτράπελος μέσος [5] τοῦ
ἀγροίκου καὶ δυστραπέλου καὶ τοῦ βωμολόχου. ὥσπερ γὰρ περὶ τροφὴν ὁ
σικχὸς τοῦ παμφάγου διαφέρει τῷ ὃ μὲν μηθὲν ἢ ὀλίγα καὶ χαλεπῶς
προσίεσθαι, ὃ δὲ πάντα εὐχερῶς, οὕτω καὶ ὁ ἄγροικος ἔχει πρὸς τὸν
φορτικὸν καὶ βωμολόχον· ὃ μὲν γὰρ οὐθὲν γελοῖον ἀλλὰ χαλεπῶς [10]
προσίεται, ὃ δὲ πάντα εὐχερῶς καὶ ἡδέως. δεῖ δ᾽ οὐδέτερον, ἀλλὰ τὰ
μὲν τὰ δὲ μή, καὶ κατὰ τὸν λόγον· οὗτος δ᾽ εὐτράπελος. ἡ δ᾽
ἀπόδειξις ἡ αὐτή· ἥ τε γὰρ εὐτραπελία ἡ τοιαύτη, καὶ μὴ ἣν
μεταφέροντες λέγομεν, ἐπιεικεστάτη ἕξις, καὶ ἡ μεσότης ἐπαινετή, τὰ
δ᾽ ἄκρα ψεκτά. οὔσης δὲ διττῆς τῆς [15] εὐτραπελίας (ἣ μὲν γὰρ ἐν τῷ
χαίρειν ἐστι τῷ γελοίῳ καὶ τῷ εἰς αὐτόν, ἐὰν ᾖ τοιονδί, ὧν ἓν καὶ τὸ
σκῶμμα ἐστίν, ἣ δ᾽ ἐν τῷ δύνασθαι τοιαῦτα πορίζεσθαι), ἕτεραι μέν
εἰσιν ἀλλήλων, ἀμφότεραι μέντοι μεσότητες. καὶ γὰρ τὸν δυνάμενον
τοιαῦτα πορίζεσθαι ἐφ᾽ ὅσοις ἡσθήσεται <ὁ> εὖ κρίνων, [20] κἂν εἰς
αὐτὸν ᾖ τὸ γελοῖον, μέσος ἔσται τοῦ φορτικοῦ καὶ τοῦ ψυχροῦ. ὁ δ᾽
ὅρος οὗτος βελτίων ἢ τὸ <μὴ> λυπηρὸν εἶναι τὸ λεχθὲν τῷ σκωπτομένῳ
ὄντι ὁποιῳοῦν· μᾶλλον γὰρ δεῖ τῷ ἐν μεσότητι ὄντι ἀρέσκειν· οὗτος
γὰρ κρίνει εὖ.
πᾶσαι δ᾽ αὗται αἱ μεσότητες ἐπαινεταὶ μέν, οὐκ εἰσὶ δ᾽ [25] ἀρεταί,
οὐδ᾽ αἱ ἐναντίαι κακίαι· ἄνευ προαιρέσεως γάρ. ταῦτα δὲ πάντ᾽ ἐστὶν
ἐν ταῖς τῶν καθημάτων διαιρέσεσιν· ἕκαστον γὰρ αὐτῶν πάθος τι ἐστίν.
διὰ δὲ τὸ φυσικὰ εἶναι εἰς τὰς φυσικὰς συμβάλλεται ἀρετάς· ἔστι γάρ,
ὥσπερ λεχθήσεται ἐν τοῖς ὕστερον, ἑκάστη πως ἀρετὴ καὶ φύσει καὶ
ἄλλως μετὰ [30] φρονήσεως. ὁ μὲν οὖν φθόνος εἰς ἀδικίαν συμβάλλεται
(πρὸς γὰρ ἄλλον αἱ πράξεις αἱ ἀπ᾽ αὐτοῦ) καὶ ἡ νέμεσις εἰς
δικαιοσύνην, ἡ αἰδὼς εἰς σωφροσύνην, διὸ καὶ ὁρίζονται ἐν τῷ γένει
τούτῳ τὴν σωφροσύνην· ὁ δ᾽ ἀληθὴς καὶ ψευδὴς ὃ μὲν ἔμφρων, ὃ δ᾽
ἄφρων.
ἔστι δ᾽ ἐναντιώτερον τοῖς ἄκροις τὸ μέσον ἢ ἐκεῖνα ἀλλήλοις, [1234β]
διότι τὸ μὲν μετ᾽ οὐδετέρου γίνεται αὐτῶν, τὰ δὲ πολλάκις μετ᾽
ἀλλήλων καί εἰσιν ἐνίοτε οἱ αὐτοὶ θρασύδειλοι, καὶ τὰ μὲν ἄσωτοι τὰ
δὲ ἀνελεύθεροι, καὶ ὅλως ἀνώμαλοι κακῶς. ὅταν μὲν γὰρ καλῶς ἀνώμαλοι
ὦσιν, [5] οἱ μέσοι γίγνονται· ἐν τῷ μέσῳ γὰρ ἐστί πως τὰ ἄκρα.
αἱ δὲ ἐναντιώσεις οὐ δοκοῦσιν ὑπάρχειν τοῖς ἄκροις πρὸς τὸ μέσον
ὁμοίως ἀμφότεραι, ἀλλ᾽ ὁτὲ μὲν καθ᾽ ὑπερβολὴν ὁτὲ δὲ κατ᾽ ἔλλειψιν.
αἴτια δὲ τά τε πρῶτα ῥηθέντα δύο, ὀλιγότης τε, οἷον τῶν πρὸς τὰ ἡδέα
ἀναισθήτων, καὶ ὅτι ἐφ᾽ [10] ὃ ἁμαρτάνομεν μᾶλλον, τοῦτο
ἐναντιώτερον εἶναι δοκεῖ· τὸ δὲ τρίτον, ὅτι τὸ ὁμοιότερον ἧττον
ἐναντίον φαίνεται, οἷον πέπονθε τὸ θράσος πρὸς τὸ θάρσος καὶ ἀσωτία
πρὸς ἐλευθεριότητα.
περὶ μὲν οὖν τῶν ἄλλων ἀρετῶν τῶν ἐπαινετῶν εἴρηται σχεδόν· περὶ δὲ
δικαιοσύνης ἤδη λεκτέον.
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[1214]
1 Le moraliste qui à Délos
a mis sa pensée sous la protection du Dieu, a écrit les deux vers
suivants sur le Propylée du Latoon, en considérant sans doue
l'ensemble de tous les avantages qu'un homme à lui seul ne peut
jamais réunir complètement, le bien, le beau et l'agréable : [5]
« Le juste est le plus beau; la santé,
le meilleur;
Obtenir ce qu'on aime est le plus doux au coeur. »
Nous ne partageons pas tout à fait
l'idée exprimée dans cette inscription ; et suivant nous, le bonheur
qui est la plus belle et la meilleure de toutes les choses, en est
aussi tout à la fois la plus agréable et la plus douce.
2 Parmi les considérations
nombreuses que chaque espèce de choses et [10] chaque nature
d'objets peuvent soulever, et qui demandent un sérieux examen, les
unes ne tendent qu'à connaître la chose dont on s'occupe ; d'autres
tendent en outre à la posséder, et à en tirer toutes les
applications qu'elle comporte. 3
Quant aux questions qui ne sont, dans ces études philosophiques ,
que de pure théorie, nous les traiterons, selon que l'occasion s'en
présentera, au point de vue qui les rend spéciales à cet ouvrage.
4
D'abord, [15] nous rechercherons en quoi consiste bonheur, et par
quels moyens on peut l'acquérir. Nous nous demanderons si tous ceux
qui reçoivent ce surnom d'heureux, le sont par le simple effet de la
nature, comme ils sont grands ou petits, et comme ils diffèrent par
le visage et le teint ; ou bien, s'ils sont heureux grâce à
l'enseignement d'une certaine science qui serait celle du bonheur ;
ou bien encore, si c'est par une sorte de pratique et d'exercice ;
car il est une foule de qualités diverses que les hommes possèdent
non pas par [20] nature ni même par étude, mais qu'ils acquièrent
par la simple habitude, mauvaises quand ils ont contracté de
mauvaises habitudes, et bonnes quand ils en ont contracté de bonnes.
5 Enfin nous
rechercherons si, toutes ces explications du bonheur étant fausses,
le bonheur n'est l'effet que de l'une de ces deux causes : ou il
vient de la faveur des Dieux qui nous l'accordent, comme ils
inspirent les hommes saisis d'une fureur divine et embrasés
d'enthousiasme sous le souffle de quelque génie ; ou bien, il vient
du hasard ; [25] car il y a beaucoup de gens qui confondent le
bonheur et la fortune.
6
On doit voir sans peine que le bonheur ne se trouve dans la vie
humaine que grâce à tous ces éléments réunis, ou à quelques-uns
d'entre eux, ou tout au moins à un seul. La génération de toutes les
choses vient , ou peu s'en faut, de ces divers principes ; et c'est
ainsi qu'on peut assimiler tous les actes qui dérivent de la
réflexion aux actes même [30] qui relèvent de la science.
7 Le bonheur, ou en
d'autres termes une heureuse et belle existence, consiste surtout
dans trois choses, qui semblent être les plus désirables de toutes ;
car le plus grand de tous les biens, selon les uns, c'est la
prudence ; selon les autres, c'est la vertu ; selon d'autres enfin,
c'est le plaisir. 8
Aussi, l'on discute sur la part de chacun de ces éléments dans le
bonheur, [1214b] suivant que l'on croit que l'un d'eux y contribue
plus que l'autre. Les uns prétendent que la prudence est un bien
plus grand que la vertu ; les autres trouvent au contraire la vertu
supérieure à la prudence ; et les autres trouvent le plaisir fort
au-dessus de toutes deux. Par suite, les uns croient que le bonheur
se compose de la réunion de toutes ces conditions ; les autres
croient qu'il suffit de deux d'entre elles ; d'autres même le
trouvent dans une seule.
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Ch. I. Morale à Nicomaque, livre 1,
ch. 2 et suiv. ; et livre X, ch. 6 ; Grande Morale, livre I, ch. 4
et 2.
§ 4. Le moraliste. Le texte dit simplement:«
Celui
qui...
Le Latoon. Le sanctuaire
consacré à Latone.
Le juste est le plus beau. Voir
sur ces deux vers, qui sont de Théognis, la Morale à Nicomaque,
livre 1, ch. 6, § 13, où ils sont déjà cités.
Nous ne partageons pas tout à fait l'idée...
C'est-à-dire :«
nous
n'acceptons pas la division des biens telle qu'elle est faite dans
celte inscription. » Aristote désapprouve également la pensée de
ces vers dans la Morale à Nicomaque, loc. laud.
§ 3. De pure théorie. C'est
ainsi que, dans la Morale à Nicomaque, Aristote poursuivait surtout
un but pratique.
§ 4. Et par quels moyens on peut
l'acquérir. Ce n'est plus là de la pure théorie.
Par le simple effet de la nature.
Cette question est traitée tout au long, plus loin, livre VII, ch.
14.
§ 5. Toutes les explications du
bonheur. Ce sont les explications qui viennent d'être rappelées,
et qui sans doute avaient été données par les autres philosophes.
Le bonheur et la fortune. Ici«
fortune
» doit s'entendre surtout dans le sens de hasard.
§ 6. Et c'est ainsi... Pensée
obscure; mais le texte ne peut pas avoir un autre sens que celui que
je donne.
Qui dérivent de la réflexion.
Ce sont les actes moraux.
§ 7. Selon les uns. Je ne sais
si c'est Platon qu'on veut désigner ici ; dans les théories de
Platon, la prudence est toujours placée en première ligne parmi les
vertus. Voir la République, livre IV, p. 210 et suiv., trad. de M.
Cousin.
Selon les autres. Ceci peut
s'appliquer aussi. à Platon, puisque la vertu pour lui se divisait
en prudence, courage, tempérance et justice.
Selon d'autres enfin. Selon
l'École d'Aristippe, et selon Eudoxe, réfuté dans la Morale à
Nicomaque, livre I, ch. 10, et livre X, ch. 2. Eudoxe était
contemporain d'Aristote.
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