Aristote : Morale à Eudème

ARISTOTE

 

MORALE A EUDEME

LIVRE II : DE LA VERTU.

CHAPITRE III

chapitre II- chapitre IV

 

 

 

Morale à Eudème

 

 

 

 MORALE A EUDÈME

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LIVRE II.

DE LA VERTU.

CHAPITRE III.

Du rôle des milieux en toutes choses, La vertu morale est un milieu. — Table de quelques vertus et des deux vices extrêmes, Explication de cette table; analyse de quelques caractères. — Il y a des passions et des vices où il n'y a point à distinguer le plus et le moins, et qui sont blâmables par eux seuls.

1 Διωρισμένων δὲ τούτων, ληπτέον ὅτι ἐν ἅπαντι συνεχεῖ καὶ διαιρετῷ ἐστιν ὑπεροχὴ καὶ ἔλλειψις καὶ μέσον, καὶ ταῦτα ἢ πρὸς ἄλληλα ἢ πρὸς ἡμᾶς, οἷον ἐν γυμναστικῇ, ἐν ἰατρικῇ, ἐν οἰκοδομικῇ, ἐν κυβερνητικῇ, καὶ ἐν [25] ὁποιᾳοῦν πράξει, καὶ ἐπιστημονικῇ καὶ ἀνεπιστημονικῇ, καὶ τεχνικῇ καὶ ἀτέχνῳ. μὲν γὰρ κίνησις συνεχές, 2 ἡ δὲ πρᾶξις κίνησις. ν πᾶσι δὲ τὸ μέσον τὸ πρὸς ἡμᾶς βέλτιστον· τοῦτο γάρ ἐστιν ὡς ἡ ἐπιστήμη κελεύει καὶ ὁ λόγος. Πανταχοῦ δὲ τοῦτο καὶ ποιεῖ τὴν βελτίστην ἕξιν. Καὶ τοῦτο [30] δῆλον διὰ τῆς ἐπαγωγῆς καὶ τοῦ λόγου. Τὰ γὰρ ἐναντία [31] φθείρει ἄλληλα· τὰ δ᾽ ἄκρα καὶ ἀλλήλοις καὶ τῷ μέσῳ ἐναντία. Τὸ γὰρ μέσον ἑκάτερον πρὸς ἑκάτερον ἐστίν, οἷον τὸ ἴσον τοῦ μὲν ἐλάττονος μεῖζον, τοῦ μείζονος δὲ ἔλαττον. 3 στ᾽ ἀνάγκη τὴν ἠθικὴν ἀρετὴν περὶ μές᾽ ἄττα εἶναι καὶ [35] μεσότητα τινά. Ληπτέον ἄρα ἡ ποία μεσότης ἀρετή, καὶ περὶ ποῖα μέσα. Εἰλήφθω δὴ παραδείγματος χάριν, καὶ θεωρείσθω ἕκαστον ἐκ τῆς ὑπογραφῆς.

ργιλότης ἀναλγησία πραότης.
Θρασύτης δειλία ἀνδρεία
[1221a] ναισχυντία κατάπληξις αἰδώς.
κολασία ἀναισθησία σωφροσύνη.
Φθόνος ἀνώνυμον νέμεσις.
Κέρδος ζημία δίκαιον.
 [5] σωτία ἀνελευθερία ἐλευθεριότης.
λαζονεία εἰρωνεία ἀλήθεια.
Κολακεία ἀπέχθεια φιλία.
ρέσκεια αὐθάδεια σεμνότης.
[Τρυφερότης κακοπάθεια καρτερία.]
[10] Χαυνότης μικροψυχία μεγαλοψυχία.
Δαπανηρία μικροπρέπεια μεγαλοπρέπεια.
[Πανουργία εὐήθεια φρόνησις].

5 Τὰ μὲν πάθη ταῦτα καὶ τοιαῦτα συμβαίνει ταῖς ψυχαῖς, πάντα δὲ λέγεται τὰ μὲν τῷ ὑπερβάλλειν τὰ δὲ τῷ [15] ἐλλείπειν. ργίλος μὲν γάρ ἐστιν ὁ μᾶλλον ἢ δεῖ ὀργιζόμενος καὶ θᾶττον καὶ πλείοσιν ἢ οἷς δεῖ, ἀνάλγητος δὲ ὁ ἐλλείπων καὶ οἷς καὶ ὅτε καὶ ὥς· καὶ θρασὺς μὲν ὁ μήτε ἃ χρὴ φοβούμενος μήθ᾽ ὅτε μήθ᾽ ὥς, δειλὸς δὲ ὁ καὶ ἃ μὴ δεῖ καὶ ὅτ᾽ οὐ δεῖ καὶ ὡς οὐ δεῖ· 6 ὁμοίως δὲ καὶ [ὁ] [20] ἀκόλαστος καὶ ὁ ἐπιθυμητικὸς καὶ ὁ ὑπερβάλλων πᾶσιν ὅσοις ἐνδέχεται, ἀναίσθητος δὲ ὁ ἐλλείπων καὶ μηδ᾽ ὅσον βέλτιον καὶ κατὰ τὴν φύσιν ἐπιθυμῶν, ἀλλ᾽ ἀπαθὴς ὥσπερ λίθος· 7 κερδαλέος δὲ ὁ πανταχόθεν πλεονεκτικός, ζημιώδης δὲ ὁ μηδαμόθεν, ἀλλ᾽ ὀλιγαχόθεν· ἀλαζὼν δὲ ὁ πλείω [25] τῶν ὑπαρχόντων προσποιούμενος, εἴρων δὲ ὁ ἐλάττω· 8 καὶ κόλαξ μὲν ὁ πλείω συνεπαινῶν ἢ καλῶς ἔχει, ἀπεχθητικὸς δὲ ὁ ἐλάττω· καὶ τὸ μὲν λίαν πρὸς ἡδονὴν ἀρέσκεια, τὸ δ᾽ ὀλίγα καὶ μόγις εὐθάδεια· 9 [ἔτι δ᾽ ὁ μὲν μηδεμίαν ὑπομένων λύπην, μηδ᾽ εἰ βέλτιον, τρυφερός, ὁ δὲ πᾶσαν [30] ὁμοίως ὡς μὲν ἁπλῶς εἰπεῖν ἀνώνυμος, μεταφορᾷ δὲ λέγεται σκληρὸς καὶ ταλαίπωρος καὶ κακοπαθητικός·] 10 χαῦνος δ᾽ ὁ μειζόνων ἀξιῶν αὑτόν, μικρόψυχος δ᾽ ὁ ἐλαττόνων· ἔτι δ᾽ ἄσωτος ὁ πρὸς ἅπασαν δαπάνην ὑπερβάλλων, ἀνελεύθερος δὲ ὁ πρὸς ἅπασαν ἐλλείπων· 11 ὁμοίως [35] δὲ καὶ ὁ μικροπρεπὴς καὶ ὁ σαλάκων, ὁ μὲν γὰρ ὑπερβάλλει τὸ πρέπον, ὁ δ᾽ ἐλλείπει τοῦ πρέποντος· [καὶ ὁ μὲν πανοῦργος πάντως καὶ πάντοθεν πλεονεκτικός, ὁ δ᾽ εὐήθης οὐδ᾽ ὅθεν δεῖ·]  12 φθονερὸς δὲ τῷ λυπεῖσθαι ἐπὶ πλείοσιν εὐπραγίαις ἢ δεῖ (καὶ γὰρ οἱ ἄξιοι εὖ πράττειν λυποῦσι τοὺς [40] φθονεροὺς εὖ πράττοντες), ὁ δ᾽ ἐναντίος ἀνωνυμώτερος, [1221c] ἔστι δ᾽ ὁ ὑπερβάλλων [ἐπὶ] τῷ μὴ λυπεῖσθαι μηδ᾽ ἐπὶ τοῖς ἀναξίοις εὖ πράττουσιν, ἀλλ᾽ εὐχερὴς ὥσπερ οἱ γαστρίμαργοι πρὸς τροφήν, ὃ δὲ δυσχερὴς κατὰ τὸν φθόνον ἐστίν.

13Τὸ δὲ πρὸς ἕκαστον μὴ κατὰ συμβεβηκὸς οὕτως ἔχειν [5] περίεργον διορίζειν· οὐδεμία γὰρ ἐπιστήμη, οὔτε θεωρητικὴ οὔτε ποιητική, οὔτε λέγει οὔτε πράττει τοῦτο προσδιορίζουσα, ἀλλὰ τοῦτ᾽ ἐστι πρὸς τὰς συκοφαντίας τῶν τεχνῶν τὰς λογικάς. 14 πλῶς μὲν οὖν διωρίσθω τὸν τρόπον τοῦτον, ἀκριβέστερον δ᾽, ὅταν περὶ τῶν ἕξεων λέγωμεν τῶν ἀντικειμένων. [10] Αὐτῶν δὲ τούτων τῶν παθημάτων εἴδη κατονομάζεται τῷ διαφέρειν κατὰ τὴν ὑπερβολὴν ἢ χρόνου ἢ τοῦ μᾶλλον ἢ πρός τι τῶν ποιούντων τὰ πάθη. 15 Λέγω δ᾽ οἷον ὀξύθυμος μὲν τῷ θᾶττον πάσχειν ἢ δεῖ, χαλεπὸς δὲ καὶ θυμώδης τῷ μᾶλλον, πικρὸς δὲ τῷ φυλακτικὸς εἶναι τῆς ὀργῆς, πλήκτης δὲ καὶ [15] λοιδορητικὸς ταῖς κολάσεσι ταῖς ἀπὸ τῆς ὀργῆς. 16 ψοφάγοι δὲ καὶ γαστρίμαργοι καὶ οἰνόφλυγες τῷ πρὸς ὁποτέρας τροφῆς ἀπόλαυσιν ἔχειν τὴν δύναμιν παθητικὴν παρὰ τὸν λόγον.

17 Οὐ δεῖ δὲ ἀγνοεῖν ὅτι ἔνια τῶν λεγομένων οὐκ ἔστιν ἐν τῷ πῶς λαμβάνειν, ἂν πῶς λαμβάνηται τῷ μᾶλλον πάσχειν. [20] Οἷον μοιχὸς οὐ τῷ μᾶλλον ἢ δεῖ πρὸς τὰς γαμετὰς πλησιάζειν (οὐ γὰρ ἐστίν), ἀλλὰ μοχθηρία τις αὐτὴ δὴ ἐστίν. Συνειλημμένον γὰρ τό τε πάθος λέγεται καὶ τὸ τοιόνδε εἶναι.  18 μοίως δὲ καὶ ἡ ὕβρις. Διὸ καὶ ἀμφισβητοῦσι, συγγενέσθαι μὲν φάσκοντες, ἀλλ᾽ οὐ μοιχεῦσαι: ἀγνοοῦντες γὰρ [25] ἢ ἀναγκαζόμενοι καὶ πατάξαι μέν, ἀλλ᾽ οὐχ᾽ ὑβρίσαι: ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τὰ ἄλλα τὰ τοιαῦτα.

 

 

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1 Ceci posé, il faut se rappeler que, dans tout objet continu et divisible, on peut distinguer trois choses : un excès, un défaut et un milieu. Ces distinctions peuvent être considérées, soit dans leur rapport aux choses elles-mêmes, soit par rapport à nous; et, par exemple, on pourrait les étudier dans la gymnastique, la médecine, l'architecture, la marine, ou dans [25] tel autre développement de notre activité, qu'il soit scientifique ou non scientifique, qu'il soit suivant les règles de l'art ou contre ces règles. 2 Le mouvement en effet est un continu ; et l'action n'est qu'un mouvement. En toutes choses, c'est le milieu par rapport à nous qui est ce qu'il y a de mieux ; et c'est lui que nous prescrivent à la fois la science et la raison. Partout, le milieu a cet avantage de produire la meilleure manière d'être ; et l'on peut [30] s'en convaincre à la fois et par l'induction et par le raisonnement. Ainsi, les contraires se détruisent réciproquement; et les extrêmes sont tout ensemble et opposés entr'eux et opposés au milieu ; car ce milieu est l'un et l'autre des deux extrêmes relativement à chacun d'eux ; et, par exemple, l'égal est plus grand que le plus petit, et plus petit que le plus grand. 3 Par une conséquence nécessaire, la vertu morale doit consister dans certains milieux et dans une position moyenne. Il reste donc à rechercher quelle moyenne est précisément la vertu, et à quels milieux elle se rapporte. 4 Pour en mettre des exemples sous les yeux, tirons-les du tableau suivant, où nous pourrons les étudier.

Irascibilité, impassibilité, douceur ;
Témérité, lâcheté, courage ;
[1221a]  Impudence, embarras, modestie ;
Débauche, insensibilité, tempérance ;
Haine, (anonyme), indignation vertueuse ;
Gain, perte, justice ;
[5] Prodigalité, avarice, libéralité;
Fanfaronnade, dissimulation, véracité ;
Flatterie, hostilité, amitié ;
Complaisance, égoïsme, dignité ;
Mollesse, grossièreté, patience ;
[10] Vanité, bassesse, magnanimité ;
Dépense fastueuse, lésinerie, magnificence ;
Fourberie, niaiserie, prudence.

5 Toutes ces passions, ou des passions analogues, se retrouvent dans les âmes ; et tous les noms qu'on leur donne sont tirés soit de l'excès, soit du défaut [15] que chacune présente. Ainsi, l'homme irascible est celui qui se laisse emporter à la colère plus qu'il ne faut, ou plus vite qu'il ne faut, ou dans plus de cas qu'il ne convient L'homme impassible est celui qui ne sait pas s'emporter contre qui, quand, et comme il le faut. Le téméraire est celui qui ne craint pas ce qu'il faut craindre, quand il faut et comme il faut. Le lâche est celui qui craint ce qu'il ne faut pas craindre, quand il ne le faut pas, et comme il ne le faut pas. 6 Et de même pour le [20] débauché, et pour celui dont les désirs dépassent toute mesure, toutes les fois qu'il peut s'y abandonner sans frein; tandis que l'insensible est celui qui n'a pas même les désirs qu'il est bon d'avoir, et qu'autorise la nature, mais qui ne sent pas plus qu'une pierre. 7 L'homme de gain est celui qui ne cherche qu'à gagner de quelque façon que ce soit L'homme qu'on pourrait appeler homme de perte, est celui qui ne sait gagner sur rien, ou qui du moins ne fait que les gains les plus rares. Le fanfaron est celui qui se vante d'avoir plus [25] qu'il n'a; le dissimulé est celui qui feint, au contraire, d'avoir moins qu'il ne possède. 8 Le flatteur est celui qui loue les gens plus qu'ils ne le méritent; l'homme hostile est celui qui les loue moins qu'il ne faut. La complaisance recherche avec trop de soin le plaisir d'autrui ; et l'égoïsme consiste à ne le chercher que fort peu et avec peine, 9 Celui qui ne sait jamais supporter la douleur, même quand il serait mieux de la supporter, est un homme mou. Celui qui supporte [30] toutes les souffrances sans distinction, n'a pas précisément de nom spécial, mais par métaphore on peut l'appeler un homme dur, grossier, et fait pour endurer la misère et le mal. 10 Le vaniteux est celui qui prétend plus qu'il ne mérite ; l'homme au cœur bas est celui qui s'attribue moins qu'il ne lui revient, le prodigue est celui qui est excessif dans toute espèce de dépenses ; le ladre sans libéralité est celui qui, par un défaut opposé, ne sait en faire aucune. 11 [35] Cette observation s'applique encore à ceux qu'on appelle des avares et des fastueux. Celui-ci va fort au-delà du convenable ; et l'autre reste fort en deçà. Le fourbe est celui qui cherche toujours à gagner plus qu'il ne doit; le niais est celui qui ne sait pas même gagner là où il doit gagner légitimement. 12 L'envieux est celui qui s'afflige des prospérités d'autrui plus souvent qu'il ne faut ; car on a beau être digne de son bonheur, ce bonheur même excite la douleur des envieux. Le caractère contraire à celui-là n'a pas reçu de nom particulier; [1121c] mais c'est de tomber dans cet autre excès de ne jamais s'affliger même de la prospérité des gens qui sont indignes de leurs succès, et de se montrer facile en ceci, comme les gourmands le sont en fait de nourriture. L'autre caractère extrême est implacable à cause de la haine qui le dévore.

13 Du reste, il serait bien inutile de définir ainsi chacun des caractères, et de démontrer que ces traits ne sont point en eux accidentels; car aucune science ni théorique, ni pratique, ne dit ni ne fait rien d'analogue pour compléter ses définitions ; et l'on ne prend jamais ces précautions que contre le charlatanisme logique des discussions. 14 Nous nous bornerons donc à ce que nous venons de dire ; et nous donnerons des explications plus détaillées et plus précises, lorsque nous parlerons des manières d'être morales opposées [10] les unes aux autres. Quant aux espèces diverses de toutes ces passions, elles tirent leurs noms des différences que présentent ces passions mêmes, par l'excès ou de durée, ou d'intensité ou de tel autre des éléments qui constituent les passions. 15 Je m'explique. On appelle irascible celui qui éprouve le sentiment de la colère plus vite qu'il ne faut ; on appelle dur et cruel celui qui le porte trop loin ; rancunier, celui qui aime à garder sa bile ; violent et [15] injurieux, celui qui va jusqu'aux sévices que la colère amène. 16 On dira des gens qu'ils sont gourmands, ou gloutons, ou ivrognes, lorsqu'en toute espèce de jouissances provoquées par les aliments, ils se laissent emporter à de grossiers appétits que réprouve la raison.

17 Il ne faut pas oublier de remarquer aussi que certaines dénominations de vices ne viennent pas de ce qu'on prend les choses de telle ou telle manière, ni de ce qu'on les prend avec plus d'emportement qu'il ne convient. [20] Ainsi, l'on n'est pas adultère parce qu'on fréquente plus qu'il ne faut les femmes mariées ; et ce n'est pas en ce sens qu'on entend l'adultère. Mais l'adultère lui-même est une perversité ; et il suffit d'un seul acte pour qu'on puisse flétrir de ce nom et la passion qui mène à ce crime et le caractère de celui qui s'y livre. 18 Remarque analogue pour l'insolence, qui pousse à l'outrage. Mais on trouve, même dans cette circonstance, des motifs de disculper, et l'on dit que l'on a cohabité avec la femme, au lieu de dire qu'on a commis un adultère ; on dit qu'on ne savait pas qui était la femme qu'on aimait, [25] ou qu'on a été forcé de faire ce qu'on a fait On allègue de même pour l'insolence, qu'on a bien pu frapper quelqu'un, mais qu'on ne l'a pas outragé ; et l'on trouve des excuses analogues pour toutes les autres fautes qu'on peut commettre.

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Ch. III. Morale à Nicomaque, livre II, ch. 6 ; Grande Morale, livre I, ch. 7, 8 et 9.

§ 1. Dans tout objet continu et divisible. On peut trouver que la comparaison n'est pas très-juste; et ce qui est vrai des objets matériels ne l'est plus au même degré des sentiments et des idées.

La gymnastique..... la médecine... Ces exemples ne contribuent pas à éclaircir la pensée; on pourrait dire bien plutôt qu'ils l'obscurcissent. Le motif même qui est donné un peu plus bas, ne paraît pas très-fort. Il est bien vrai que l'action est un mouvement. Mais ces mouvements tout intérieurs de l'âme ne peuvent se mesurer comme les mouvements des objets.

§ 2. C'est le milieu par rapport à nous. L'auteur veut dire sans doute que le milieu varie avec les individus. Cette pensée est très-nettement exprimée dans la Morale à Nicomaque, loc. laud.

Par l'induction et par te raisonnement.. En d'autres termes, par l'observation des faits et par la pure théorie.

§ 3. Par une conséquence nécessaire. Cette conséquence, loin d'être nécessaire, serait très-contestable ; mais il faut se rappeler que, plus haut, ou a considère l'action morale comme un mouvement.

§ 4. Tirons-les du tableau, suivant. On sait qu'Aristote a fait souvent usage de tableaux de divers genres, pour éclaircir les sujets qu'il traitait. On pourrait eu trouver des exemples soit dans l'Organon, et dans l'Herméneia en particulier, soit dans l'Histoire des animaux, et dans ses petits traités de physiologie et d'anatomie comparées.

— (Anonyme). L'opposé de la haine, qui se réjouit du mal d'autrui, n'a pas reçu de nom spécial dans la langue grecque; il n'en a pas non plus dans la nôtre.

Indignation vertueuse. Le mot du texte est « Némésis »

Mollesse, grossièreté, patience. Les équivalente que m'a offerts ici notre langue sont encore plus insuffisants que pour quelques autres vertus. Mais il y a beaucoup de nuances qui n'ont pas reçu de nom; et il faut se contenter d'à peu près.

§ 5. L'homme impassible. Sous-entendu : « en fait de colère » ; ce que le contexte explique suffisamment.

§ 7. Le dissimulé. L'original dit : « l'ironique. » Voir dans la Grande Morale, livre I, du 30, § 1.

§ 13. Aucune science, ni théorique, ni pratique. Remarque peu juste; et l'on ne voit pas pourquoi la science morale ou toute autre science s'abstiendrait de justifier ses définitions, si elles semblent incomplètes ou inexactes.

Contre le charlatanisme logique des discussions. C'est-à-dire, contre les arguties des Sophistes, voulant faire parade de leur vaine science.

§ 14. Quand nous parlerons. L'auteur veut sans doute désigner les analyses de vertus particulières et les vices, qui viendront plus loin.

§ 15. Rancunier. Notre langue n'a pas de mot plus relevé pour exprimer cette idée.

§ 17. Il ne faut pas oublier de remarquer. On retrouve des idées tout à tait pareilles dans la Morale à Nicomaque, loc. laud.

 

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