PREMIERS ANALYTIQUES
CHAPITRE XXX Application générale des règles relatives à la recherche du Moyen, soit dans les Sciences, soit dans les Arts. - Des principes spéciaux et des rapports de la démonstration à ces principes. |
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1 Ἡ μὲν οὖν ὁδὸς κατὰ πάντων ἡ αὐτὴ καὶ περὶ φιλοσοφίαν καὶ περὶ τέχνην ὁποιανοῦν καὶ μάθημα· δεῖ γὰρ τὰ ὑπάρχοντα καὶ οἷς ὑπάρχει περὶ ἑκάτερον ἀθρεῖν, καὶ τούτων ὡς πλείστων εὐπορεῖν, καὶ ταῦτα διὰ τῶν τριῶν ὅρων σκοπεῖν, ἀνασκευάζοντα μὲν ὡδί, κατασκευάζοντα δὲ ὡδί, κατὰ μὲν ἀλήθειαν ἐκ τῶν κατ´ ἀλήθειαν διαγεγραμμένων ὑπάρχειν, εἰς δὲ τοὺς διαλεκτικοὺς συλλογισμοὺς ἐκ τῶν κατὰ δόξαν προτάσεων. 2 Αἱ δ´ ἀρχαὶ τῶν συλλογισμῶν καθόλου μὲν εἴρηνται, ὃν τρόπον τ´ ἔχουσι καὶ ὃν τρόπον δεῖ θηρεύειν αὐτάς, ὅπως μὴ βλέπωμεν εἰς ἅπαντα τὰ λεγόμενα, μηδ´ εἰς ταὐτὰ κατασκευάζοντες καὶ ἀνασκευάζοντες, μηδὲ κατασκευάζοντές τε κατὰ παντὸς ἢ τινὸς καὶ ἀνασκευάζοντες ἀπὸ πάντων ἢ τινῶν, ἀλλ´ εἰς ἐλάττω καὶ ὡρισμένα, 3 καθ´ ἕκαστον δὲ ἐκλέγειν τῶν ὄντων, οἷον περὶ ἀγαθοῦ ἢ ἐπιστήμης. Ἴδιαι δὲ καθ´ ἑκάστην αἱ πλεῖσται. Διὸ τὰς μὲν ἀρχὰς τὰς περὶ ἕκαστον ἐμπειρίας ἐστὶ παραδοῦναι, λέγω δ´ οἷον τὴν ἀστρολογικὴν μὲν ἐμπειρίαν τῆς ἀστρολογικῆς ἐπιστήμης (ληφθέντων γὰρ ἱκανῶς τῶν φαινομένων οὕτως εὑρέθησαν αἱ ἀστρολογικαὶ ἀποδείξεις), ὁμοίως δὲ καὶ περὶ ἄλλην ὁποιανοῦν ἔχει τέχνην τε καὶ ἐπιστήμην· ὥστ´ ἐὰν ληφθῇ τὰ ὑπάρχοντα περὶ ἕκαστον, ἡμέτερον ἤδη τὰς ἀποδείξεις ἑτοίμως ἐμφανίζειν. Εἰ γὰρ μηδὲν κατὰ τὴν ἱστορίαν παραλειφθείη τῶν ἀληθῶς ὑπαρχόντων τοῖς πράγμασιν, ἕξομεν περὶ ἅπαντος οὗ μὲν ἔστιν ἀπόδειξις, ταύτην εὑρεῖν καὶ ἀποδεικνύναι, οὗ δὲ μὴ πέφυκεν ἀπόδειξις, τοῦτο ποιεῖν φανερόν. 4 Καθόλου μὲν οὖν, ὃν δεῖ τρόπον τὰς προτάσεις ἐκλέγειν, εἴρηται σχεδόν· δι´ ἀκριβείας δὲ διεληλύθαμεν ἐν τῇ πραγματείᾳ τῇ περὶ τὴν διαλεκτικήν. |
1 La méthode reste toujours la même, qu'on l'applique, soit à la philosophie, soit à l'art, soit à la science. Toujours il faut réunir autour de chaque sujet proposé ce qui lui est attribué, et ce à quoi il peut être attribué; toujours il faut tâcher de réunir le plus grand nombre possible de ces rapports; toujours il faut les étudier sous trois termes, de tel point de vue pour réfuter la proposition, de tel autre pour l'établir, prenant les attributs vrais, pour raisonner avec toute vérité, et se bornant, dans les syllogismes dialectiques, à la simple probabilité. 2 On a expliqué aussi les principes généraux des syllogismes, on a dit ce qu'ils sont, et l'on a indiqué le moyen de les découvrir, afin qu'on ne se donne pas la peine d'examiner tous les mots, ni de recourir aux mêmes éléments pour renverser ou établir un raisonnement, soit que d'ailleurs on l'établisse, ou on le réfute universellement, ou particulièrement; et afin qu'on limite la recherche à des objets moins nombreux et déterminés. 3 Quel que soit l'objet en question, il y a toujours un choix à faire; par exemple, pour le bien et la science. Dans toutes les sciences les principes sont spéciaux pour la plupart; et c'est à l'expérience de fournir ces principes pour chacune d'elles. Par exemple, l'expérience astronomique fournit les principes de la science astronomique; et ce n'est qu'après avoir longtemps observé les phénomènes qu'on est arrivé aux démonstrations de l'astronomie. Tous les arts, toutes les sciences en sont là. Mais, du moment que les principes sont acquis pour chaque objet, nous pouvons nous charger d'en tirer des démonstrations régulières. Si, dans l'observation, l'on n'a rien omis de ce qui appartient réellement au sujet, nous pourrons, dans tout ce qui est susceptible d'être démontré, découvrir la démonstration, et l'exposer; et, si la démonstration est naturellement impossible, nous pourrons encore rendre cela même évident. 4 Ici l'on a dit, d'une manière toute générale et sommaire, comment se fait le choix des propositions. Mais nous avons traité ce sujet avec toute l'exactitude désirable dans notre ouvrage sur la Dialectique. |
§ 1. Partout où le raisonnement trouve sa place, il se réduit en syllogisme : et l'élément essentiel du syllogisme, c'est le moyen qui ne peut être trouvé que par les procédés indiqués plus haut. - Ce qui lui est attribué, Aristote omet en général les répugnants, et il les comprend sans doute dans les expressions de sujets et d'attributs, parce qu'ils ne sont en effet que des sujets et des attributs niés au lieu d'être affirmés. - Les syllogismes dialectiques. Voir la fin de ce chapitre. § 2. On a expliqué, Dans tous les chapitres de la première section. - Le moyen de les découvrir, Dans les chapitres précédents de cette seconde section. - Et déterminés, Les antécédents, les conséquents et les répugnants. § 3. Le bien et la science, Ce sont les deux termes d'une proposition qu'Il s'agirait de prouver. - Pour la plupart, C'est qu'à côté des principes spéciaux de chaque science, il y a les axiomes qui valent pour toutes les sciences; mais les axiomes sont en petit nombre, tandis que les principes spéciaux sont très nombreux, et s'accroissent par les progrès même de la science. - L'expérience, Les modernes n'ont jamais fait une part plus belle ni plus large à l'observation. - Si dans l'observation, Aristote dit précisément: dans l'histoire, c'est-à-dire, la simple connaissance des faits, sans preuve ni démonstration. De là, comme l'ont fort bien remarqué les commentateurs, la parfaite exactitude de ce titre : Histoire des Animaux, parce que cet ouvrage n'est qu'une collection de faits, où l'observation seule joue un rôle. § 4. Le choix des propositions, par la recherche du moyen. - Notre ouvrage sur la Dialectique, c'est-à-dire, les Topiques, comme Alexandre l'a remarqué. Voir pour cette variable de titre mon Mémoire sur le Logique, tome I, p. 247.
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