ALLER A LA TABLE DES MATIERES DE TITE-LIVE TITE-LIVE Ab Urbe Condita, Livre XXX
LIVRE 29 LIVRE 31
887 partim Ici s'arrête ce que le temps nous a conservé des Histoires de Tite-Live, ou plutôt ce qu'un heureux hasard a dérobé au zèle aveugle du pape saint Grégoire le Grand, qui , dit-on, fit brûler tous les manuscrits de Tite-Live qu'il put découvrir, jugeant cet écrivain dangereux à cause des fréquents prodiges qu'il raconte. Au delà du livre XLV, comme pour la deuxième décade, il ne nous reste plus, si nous voulons nous faire une idée du travail de notre historien, que quelques fragments, dont un seul est d'une certaine étendue, et l'Épitomé, dont nous avons fait ressortir l'importance dans le volume précédent t. I, p. 873). C'est à l'aide de ces faibles restes, de ces débris mutilés et incertains, que l'érudition et la critique ont pu chercher à reconstruire l'édifice élevé par Tite-Live à la gloire de Rome. Nous continuerons donc, comme nous l'avons fait pour la première lacune, à mettre sous les veux de nos lecteurs la traduction du sommaire de chacun des livres qui nous manquent, en le faisant suivre des fragments qui appartiennent à ce livre. On nous saura gré sans doute de ce travail, que n'ont entrepris aucun des précédents traducteurs de Tite-Live, bien que ce soit un accessoire indispensable de toute édition complète.
[46] Le roi Eumène vient à Rome. Il avait gardé,
dans la guerre de
[49] Troisième guerre punique commencée la 601e
année de la Censorinus , De Die Natali , ch. XVII. « De quatlorum ludorum anno triplex opinio est Antias enim et Varro et Livius relatos esse prodiderunt L. Marcio Censorino, M' Manilio consulibus, post Romam conditam anno sescentesimo quinto, " « Sur l'année des quatrièmes jeux séculaires, il va trois opinions différentes. Valérius Autias, Varron et Tite-Live nous apprennent qu'ils furent célébrés sous le consulat de L. Martius Censorinus et de Martius Manilius 605 ans après la fondation de Rome. "
[50] La Thessalie, que le Pseudo-Philippe voulait
aussi envahir et
891
[56] Dans l'Espagne ultérieure D. Junius Brutus remporte une Priscien, liv. XVIII, p. 1198, éd. Putsch. « Qui Pompeium morbum excusasse ferunt, ne quum interesset deditioni, animos Numautinorum irritaret. " " Q. Pompée prétexta, dit-on, une maladie; de peur que sa présence, au moment où Mancinus serait livré, n'irritât l'esprit des Numantins. "
[57] Scipion l'Africain assiège Numance et
rétablit dans l'armée
892 [60] Le consul L. Aurélius réduit les Sardes
révoltés. - M. Fulvius
[67] M. Aurélius Scaurus, lieutenant du consul,
est défait par les SOMMAIRE. Le préteur M. Antonius poursuit les pirates jusqu'en Cilicie. -- Le consul C. Marius se défend dans son camp assiégé avec vigueur par les Teutons et les Ambrons. Il gagne ensuite sur eux deux grandes batailles aux environs d'Aquae Sextiae; deux cent mille ennemis sont tués; quatre-vingt-dix mille sont faits prisonniers. -- Marius, malgré son absence, est créé consul pour la cinquième fois. On lui offre le triomphe; il le refuse jusqu'à ce qu'il ait vaincu les Cimbres. -- Q. Catulus, proconsul, qui gardait les défilés des Alpes, est battu par les Cimbres; il se retire sur l'Adige et s'y retranche dans un château fort. Les Cimbres le forcent encore d'abandonner cette position. Après s'être ainsi ouvert un passage par leur valeur, ils pénètrent en Italie en poursuivant le proconsul et son armée. Mais Catulus et C. Marius parviennent à opérer leur jonction. Ils livrent la bataille et la gagnent. Cent quarante mille ennemis restent, dit-on, sur le champ de bataille; soixante mille sont faits prisonniers. Marius est reçu aux applaudissements de toute la ville; on lui offre deux triomphes; il se contente d'un seul. Les nobles, qui d'abord n'avaient pu voir, sans jalousie, un homme nouveau élevé à de si grands honneurs, avouent eux-mêmes qu'il a sauvé la république. -- Publicius Malleolus, meurtrier de sa mère, est cousu dans un sac et jeté à la mer. C'est le premier exemple de ce genre de supplice. -- Les anciles s'agitèrent, dit-on, avec bruit, avant la fin de la guerre cimbrique. -- Ce livre contient en outre le récit des guerres qui eurent lieu entre les rois de Syrie. SOMMAIRE. L. Apuléius Saturninus, appuyé du crédit de C. Marius, fait tuer par des soldats A. Nunnius, son compétiteur, et se fait ainsi élire tribun du peuple. Il exerce le tribunat, comme il l'avait obtenu, par la violence. Après avoir fait passer, par les mêmes moyens, une loi agraire, il fait assigner Metellus Numidicus, qui refusait de jurer obéissance à cette loi. Celui-ci, voyant tous les bons citoyens disposés à le défendre, se rend volontairement en exil, pour ne pas être la cause d'une guerre civile. Il se retire à Rhodes, et s'y console par l'étude et par la conversation des grands hommes. Après son départ, C. Marius, l'auteur de la sédition et qui avait acheté un sixième consulat, en répandant de l'argent dans les tribus, lui fait interdire l'eau et le feu. -- Le même Apuléius Saturninus, tribun du peuple, tue C. Memmius, candidat au consulat, dont il craignait surtout l'opposition à ses projets contre les patriciens. Ces violences soulèvent enfin le sénat; C. Marius, homme d'un caractère variable et changeant au gré des événements, embrasse lui-même la cause de cet ordre, lorsqu'il voit qu'il lui est impossible de sauver Saturninus; on s'arme contre celui-ci; il est vaincu et périt à la suite d'une sorte de guerre civile, avec le préteur Glaucia et les autres complices de ses fureurs. -- Q. Caecilius Metellus revient d'exil; son retour excite, dans toute la ville, les plus grandes démonstrations de joie. -- Le proconsul Manius Aquillius termine en Sicile une guerre des esclaves. SOMMAIRE. Manius Aquillius, accusé de concussion, refuse de prier lui-même ses juges. M. Antonius, chargé de le défendre, déchire la tunique de son client pour montrer les honorables cicatrices dont sa poitrine est couverte. Cette vue le fait absoudre sans hésitation. Ce fait ne s'appuie que sur le témoignage de Cicéron. -- Le proconsul T. Didius obtient quelques avantages contre les Celtibères. -- Ptolémée, surnommé Apion, roi de Cyrène, nomme, en mourant, le peuple romain son héritier: le sénat donne la liberté aux villes qui avaient fait partie de son royaume. -- Ariobarzane est rétabli, par L. Cornélius Sylla, sur le trône de Cappadoce. -- Des députés parthes, envoyés par Arsace, leur roi, viennent trouver Sylla pour demander l'amitié du peuple romain. -- P. Rutitius, s'étant attiré la haine de l'ordre équestre, en qui résidait le pouvoir judiciaire, parce qu'il s'était opposé, en Asie, aux injustices des publicains lorsqu'il était lieutenant du proconsul Q. Mucius, est condamné comme coupable de concussion, malgré son extrême probité, et envoyé en exil. -- Le préteur C. Sentius n'est pas heureux dans son expédition contre les Thraces. Le sénat, fatigué des excès auxquels se livraient les chevaliers dans l'exercice du pouvoir judiciaire, commence à faire tous ses efforts pour que ce pouvoir lui soit transféré. M. Livius Drusus, tribun du peuple, appuie les desseins du sénat. Il emploie, pour augmenter sa puissance, un moyen dangereux, en excitant le peuple par l'espoir des largesses. -- Il est en outre parlé, dans ce livre, des guerres des rois de Syrie. SOMMAIRE. Le tribun du peuple, M. Livius Drusus, afin de se procurer de plus grandes forces pour défendre la cause du sénat, dont il était chargé, gagne, par l'espoir du droit de cité, les alliés et les peuples de l'Italie. Avec leur secours il fait passer, par la violence, des lois pour les distributions de terres et de blé. Il en fait voter ensuite une autre sur l'administration de la justice. En vertu de cette loi le pouvoir judiciaire doit appartenir, par égales portions, au sénat et à l'ordre équestre. -- Drusus ne peut remplir la promesse qu'il a faite aux Italiens, de leur faire obtenir le droit de cité; ceux-ci, irrités, méditent une défection. -- Réunions tenues par les Italiens; ligue formée par ces peuples; discours tenus dans les assemblées des chefs. -- Tous ces événements rendent Drusus odieux, même au sénat, qui le regarde comme la cause de la guerre sociale. Il est tué dans sa maison, on ne sait par qui. SOMMAIRE. Défection des peuples d'Italie; les Picentins commencent la guerre; ils sont imités par les Vestins, les Marses, les Péligniens, les Marrucins, les Samnites et les Lucaniens. -- Le proconsul Q. Servilius est massacré à Asculum, avec tous les citoyens romains qui se trouvent dans cette place. Le peuple prend le sagum. -- Ser. Galba tombe au pouvoir des Lucaniens; il doit sa liberté au dévouement d'une femme chez laquelle il est logé. -- Les colonies d'Albe et d'Aesernia sont assiégées par les Italiens. -- Secours envoyés au peuple romain par les alliés de nom latin et les peuples étrangers. -- Opérations militaires des deux partis; villes emportées par l'un et par l'autre. SOMMAIRE. Le consul L. Julius César engage, contre les Samnites, un combat dont l'issue n'est pas heureuse. -- La colonie de Nola tombe au pouvoir des Samnites, avec le préteur L. Postumius,qui est massacré par eux. Des peuples nombreux se joignent aux ennemis. -- Le consul P. Rutilius est battu par les Marses, il périt lui-même dans le combat; mais dans une seconde bataille, son lieutenant, C. Marius, répare cet échec. -- Ser. Sulpicius défait les Péligniens. -- Q. Caepion, lieutenant de Rutilius, assiégé par l'ennemi, fait une sortie qui lui réussit. Il obtient par ce succès un pouvoir égal à celui de C. Marius; mais, devenu téméraire, il tombe dans un piège qui lui est tendu; son armée est défaite et il périt. -- Le consul L. Julius César gagne une bataille contre les Samnites. À cause de cette victoire le peuple dépose le sagum; mais, comme si la fortune eût voulu que les succès, dans cette guerre, fussent partagés, la colonie d'Aesernia 894 tombe, avec M. Marcellus, au pouvoir des Samnites. -- Les Marses sont défaits par C. Marius et Hierius Asinius, préteur des Marrucins, périt dans la mêlée. -- Dans la Gaule transalpine, les Salluviens révoltés sont vaincus par C. Caecilius. SOMMAIRE. Cn. Pompée défait les Picentins et les tient assiégés. À cause de cette victoire on prend à Rome la prétexte et les autres insignes des magistratures. -- C. Marius livre aux Marses un combat dont le succès est douteux. -- Premier exemple de l'enrôlement des affranchis.-- Le lieutenant A. Plotius défait les Ombriens, et le préteur L. Porcius, les Marses: ces deux peuples s'étaient révoltés. -- Nicomède, roi de Bithynie, et Ariobarzane, roi de Cappadoce, sont rétablis sur leurs trônes. -- Les Marses sont vaincus en bataille rangée par le consul Cn. Pompée. -- La ville étant accablée par les dettes, le préteur A. Sempronius Asellio, qui rendait des jugements favorables aux débiteurs, est tué dans le forum par les usuriers. -- Ce livre contient en outre le récit des incursions et des ravages des Thraces dans la Macédoine. SOMMAIRE. Le lieutenant A. Postumius Albinus, commandant de la flotte, accusé de trahison par la voix publique, est tué par son armée. -- Le lieutenant Lucius Cornelius Sylla gagne une bataille sur les Samnites, et leur prend deux camps. -- Cn. Pompée reçoit la soumission des Vestins. -- Succès du consul L. Porcius; il défait les Marses dans plusieurs rencontres, et périt au moment où il se rend maître de leur camp. Sa mort donne la victoire à l'ennemi, dans cette affaire. -- Les Samnites sont vaincus en bataille rangée par Cosconius et Lucanus; mort de Marius Egnatius, le plus célèbre de leurs généraux; un grand nombre de leurs villes se rendent. -- L. Sylla parvient à dompter les Hirpins; il est plusieurs fois vainqueur des Samnites, et reçoit la soumission de plusieurs peuples. Après s'être illustré par des exploits que précédemment peu de généraux avaient égalés avant leur consulat, il se rend à Rome pour solliciter cette charge. SOMMAIRE. Le lieutenant A. Gabinius obtient des succès contre les Lucaniens; il leur prend un grand nombre de villes, et périt en assiégeant leur camp. -- Le lieutenant Sulpicius taille en pièces les Marrucins, et reprend tout ce pays. -- Le proconsul Cn. Pompée reçoit la soumission des Vestins et des Péligniens. -- Les Marses sont également battus, dans plusieurs rencontres, par les lieutenants L. Muréna et Caecilius Pinna: ils demandent la paix. -- Prise d'Asculum par Cn. Pompée. -- Les Italiens sont taillés en pièces par le lieutenant Mamercus Aemilius; Silo Poppaedius, général des Marses, instigateur de cette guerre, périt dans le combat. -- Ariobarzane, roi de Cappadoce, et Nicomède, roi de Bithynie, sont chassés de leurs états par Mithridate, roi de Pont. -- Incursions et ravages des Thraces dans la Macédoine. SOMMAIRE. Le tribun du peuple, P. Sulpicius, fait passer, à l'instigation de C. Marius, plusieurs lois pernicieuses, portant le rappel des exilés, l'inscription dans les tribus de nouveaux citoyens et des affranchis, et la nomination de C. Marius au commandement de la guerre contre Mithridate. Dans son opposition contre les consuls Q. Pompée et L. Sylla, il exerce des violences et fait tuer Q. Pompée, fils du consul et gendre de Sylla. -- Le consul L. Sylla vient à Rome avec son armée; il livre, dans l'intérieur même de la ville, un combat à la faction de Sulpicius et de Marius, et parvient à l'expulser. -- Douze hommes de cette faction, entre autres C. Marius et son fils, sont déclarés ennemis publics par le sénat. -- P. Sulpicius, qui se tenait caché dans une villa, est dénoncé par un de ses esclaves et mis à mort. On affranchit l'esclave pour tenir la promesse faite au dénonciateur; mais on le précipite du haut de la roche Tarpéienne, pour avoir trahi son maître. -- C. Marius, le fils, passe en Afrique. -- C. Marius, le père, se cache dans les marais de Minturne; il en est tiré par les habitants de cette ville; un esclave, Gaulois de nation, envoyé pour le tuer, recule frappé de la majesté d'un si grand homme. -- C. Marius est embarqué aux frais de la ville et conduit en Afrique. -- L. Sylla rétablit l'ordre dans l'état, puis il fonde des colonies. -- Le consul Q. Pompée va prendre le commandement de l'armée du proconsul Cn. Pompée. Il est tué à l'instigation de celui-ci. -- Mithridate, roi du Pont, s'empare de la Cappadoce et de la Bithynie. Il pénètre, avec une nombreuse armée, dans la province romaine de Phrygie, et en chasse le lieutenant Aquilius. Plutarque, Vie de Sylla. ch. VI. Ct, Freinsh. Suppl., ch. IX. " Sylla fit une noble alliance en épousant Cécilia, fille du grand-pontife Metellus; ce qui lui attira les injurieux sarcasmes du vulgaire, et le mécontentement d'un grand nombre de patriciens, qui regardaient comme indigne d'une telle femme, suivant les expressions de Tite-Live, celui qu'ils auraient juge digne du consulat. " Augustin., de Civit. Dei Il:, 24. Cf. Plut. l. c., ch. IX. " Sulla quum primum ad urbem contra Marium castra movisset, adeo laeta exta immolanti fuisse scribit Livius, ut custodiri se Postumius haruspex voluerit, capitis supplicium subiturus, nisi ea, quae in anima Sulla haberet, diis juvautibus, implevisset. " " Tite-Live raconte que la première fois que Sylla se mit eu marche vers Rome pour combattre Marius, la victime qu'Il immolait offrit de si heureux présages, que l'aruspice Postumius demanda à être mis en surveillance, consentant à perdre la tête, si avec l'aide des dieux Sylla n'accomplissait pas ce qu'il avait projeté. " SOMMAIRE. Mithridate s'empare de toute l'Asie: il fait prisonniers le proconsul Q. Oppius et le lieutenant Aquilius. Par son ordre, tout ce qu'il y a de citoyens romains en Asie est massacré en un seul jour. Il assiège la ville de Rhodes, qui seule était restée fidèle; mais il est vaincu dans quelques engagements sur mer, et se retire. -- Archélaüs, son lieutenant, vient en Grèce avec une armée; il s'empare d'Athènes. Empressement des villes et des îles à se déclarer, les unes pour Mithridate, les autres pour le peuple romain. SOMMAIRE. Cornélius Cinna présente des lois pernicieuses, et s'efforce de les faire passer par la violence et par les armes. Il est chassé de la ville, avec six tribuns du peuple, par son collègue Cn. Octavius. On lui retire son autorité; mais il gagne l'armée d'Appius Claudius, s'en rend maître, et s'avance contre Rome, après avoir fait venir d'Afrique C. Marius et les autres exilés. -- Dans cette guerre, deux frères, l'un dans l'armée de Pompée, l'autre dans celle de Cinna, combattent, sans le savoir, l'un contre l'autre. Le vainqueur, en dépouillant l'ennemi qu'il vient de tuer, reconnaît son frère; il éclate en sanglots, lui élève un bûcher, se perce lui-même dessus, et les mêmes flammes le consument. -- Cinna pouvait être accablé dès le principe, mais la trahison de Cn. Pompée, qui favorise en même temps les deux partis, lui donne des forces. Ce général ne vient au secours du parti des grands que quand leurs affaires sont désespérées. Sa lenteur donne le temps à Cinna et à Marius d'investir la ville avec quatre armées; deux de ces armées ont pour chefs Q. Sertorius et Carbon. -- Marius prend la colonie d'Ostie, et la pille cruellement. SOMMAIRE Le sénat accorde aux Italiens le droit de cité. -- Les Samnites, qui seuls continuaient encore les hostilités, se joignent à Cinna et à Marius. Ils taillent en pièces Plau- 895 tius avec son armée. -- Cinna et Marius, réunis à Carbon et à Sertorius, s'emparent du Janicule. Ils en sont repoussés par le consul Octavius. -- Marius ravage les colonies d'Antium, d'Aricie et de Lanuvium. Enfin, désespérant de faire une plus longue résistance, paralysés par l'inertie et la trahison des chefs et des soldats qui refusent de combattre ou passent à l'ennemi, les nobles ouvrent les portes de Rome à Cinna et à Marius. Les vainqueurs la traitent en ville conquise, la livrent au meurtre et an pillage, massacrent le consul, Cn. Octavius, et tous les nobles du parti contraire. Parmi les victimes on compte M. Antonius, éloquent orateur, Lucius et Caius César, dont les têtes sont exposées sur les Rostres. Crassus le fils tombe sous les coups des cavaliers de Fimbria. Crassus le père, pour échapper à un traitement indigne de sa vertu, se perce de son épée. -- Sans convoquer les comices, Cinna et Marius se décernent le titre de consuls pour l'année suivant, et le jour même de leur entrée en fonctions Marius fait précipiter le sénateur Licinius du haut de la roche Tarpéienne. Enfin, souillé d'une foule de crimes, il meurt auxides de janvier. Si l'on compare les vertus et les vices de cet homme, il sera difficile de décider s'il fit plus de bien à sa patrie, comme soldat, qu'il ne lui fit de mal comme citoyen; car si, comme général, il sauva la république, comme citoyen il causa sa ruine, d'abord par toutes sortes d'intrigues, et enfin par la guerre civile. SOMMAIRE. Sylla met le siège devant Athènes, dans laquelle s'était renfermé Archélaüs, général de Mithridate, et s'en empare après de longs efforts. Il rend à la ville la liberté et aux habitants la jouissance de leurs biens. -- Magnésie, la seule ville d'Asie restée fidèle aux Romains, oppose à Mithridate une valeureuse résistance. -- Incursions des Thraces en Macédoine. SOMMAIRE. Les troupes de Mithridate, après avoir soumis la Macédoine, étaient entrées dans la Thessalie. - Sylla remporte sur elles une victoire, leur tue cent mille hommes, et reste maître de leur camp. -- Bientôt la guerre recommence, mais l'armée du roi est une seconde fois battue. -- Archélaüs, avec la flotte du roi, fait sa soumission à Sylla. Cependant le consul L. Valérius Flaccus, collègue de Cinna, est envoyé pour remplacer Sylla; mais, s'étant rendu odieux à son armée par son avarice, il est assassiné par C. Fimbria, son lieutenant, homme entreprenant à l'excès, qui s'empare du commandement. -- Mithridate se rend maître de plusieurs villes d'Asie, et pille cruellement cette province. -- Les Thraces font des incursions en Macédoine. SOMMAIRE. C. Fimbria entre en Asie, y remporte des avantages sur quelques officiers de Mithridate, prend la ville de Pergame, tient le roi assiégé, et peu s'en faut qu'il ne s'empare de sa personne. Il prend et détruit la ville d'Ilion, qui attendait Sylla pour reconnaître son autorité, et soumet une grande partie de l'Asie.- - Sylla taille en pièces les Thraces dans de nombreuses rencontres. -- L. Cinna et Cn. Papirius Carbon, après s'être eux-mêmes nommés consuls pendant deux ans, font contre lui des préparatifs de guerre. Mais L. Valérius Flaccus, prince du sénat, adresse un discours aux sénateurs, et avec l'aide de tous les amis de la tranquillité publique, il obtient qu'on enverra vers Sylla des négociateurs chargés de traiter avec lui de la paix. -- Cinna est massacré par ses troupes, qu'il embarquait contre leur gré pour les opposer à Sylla. -- Carbon reste seul chargé du consulat. -- Sylla, ayant passé en Asie, fait la paix avec Mithridate, à condition que celui-ci évacuera les provinces d'Asie, de Bithynie et de Cappadoce. -- Fimbria, abandonné de ses troupes qui avaient passé du côté de Sylla, est réduit à se donner la mort; il présente sa tête à un esclave et lui ordonne de le tuer. Augustin, de Civit. Dei, III, 7.Cr. Frenshem. Suppl., ch. VII. " Eversis quippe et incensis omnibus cum oppido, solum Minervae simulacrum sub tanta ruina templi illius , ut scribit Livius, integrum stetisse perhibetur. " " Au témoignage de Tite-Live, tandis que toutes les autres statues étaient renversées et incendiées avec la ville. la seule statue de Minerve, resta, dit-on, intacte dans l'effroyable ruine de ce temple. " SOMMAIRE. Sylla répond, aux négociateurs envoyés vers lui, qu'il reconnaîtra l'autorité du sénat à condition qu'on rappellera les citoyens qui, bannis par Cinna, ont cherché un refuge près de lui. -- Le sénat pense devoir accéder à sa demande; mais Carbon et son parti, qui croient trouver plus d'avantages dans la guerre, empêchent tout accord. -- Le même Carbon, voulant exiger des otages de toutes les villes et de toutes les colonies d'Italie pour s'assurer de leurs dispositions contre Sylla, le sénat oppose à cette mesure un vote unanime. -- Un sénatus-consulte accorde le droit de suffrage à de nouveaux citoyens. -- Q. Métellus Pius, partisan de l'aristocratie, ayant pris les armes en Afrique, est battu par le préteur C. Fabius, et sur ordre du sénat, obtenu par le parti de Carbon et de Marius, prescrit le licenciement général des troupes. -- Distribution des affranchis dans les trente-cinq tribus. -- Préparatifs de guerre contre Sylla. SOMMAIRE. Sylla passe en Italie avec son armée. Les députés, envoyés par lui pour traiter de la paix, sont insultés par le consul C. Norbanus, auquel il fait essuyer une défaite. Après avoir fait inutilement tous ses efforts auprès de l'autre consul L. Scipion pour conclure avec lui un traité de paix, il se prépare à attaquer son camp, lorsque l'armée du consul, gagnée par les émissaires de Sylla, passe tout entière de son côté. Il pouvait ôter la vie à Scipion: il lui rend la liberté. -- Cn. Pompée, fils de ce Cnéius, qui avait pris Asculum, lève un corps de volontaires et amène trois légions à Sylla. Bientôt toute la noblesse se rend en foule auprès de ce général. On abandonne la ville pour accourir dans son camp. -- L'Italie entière est le théâtre des expéditions de l'un et de l'autre parti. SOMMAIRE. C. Marius le fils se fait donner par la violence le consulat avant l'âge de vingt ans (de vingt-sept ans selon d'autres). C. Fabius, s'étant rendu odieux en Afrique, par son avarice et sa cruauté, est brûlé vif dans son prétoire. -- L. Philippus, lieutenant de Sylla, s'empare de la Sardaigne, après la défaite et la mort du préteur Q. Antonius. -- Sylla, pour ôter aux Italiens la crainte qu'il ne vienne leur enlever le droit de cité et de suffrage, leur récente conquête, fait avec eux un traité. Il compte tellement sur la victoire, qu'il renvoie des plaideurs qui se présentaient devant lui, en leur donnant délai pour comparaître à Rome, dont ses ennemis étaient encore maîtres. -- Par l'ordre de C. Marius, le préteur L. Damasippus convoque le sénat et massacre tous les nobles qui restaient dans la ville. Au nombre de ces malheureux se trouvait le grand pontife Q. Mucius Scaevola, qui, cherchant à fuir, est immolé dans le vestibule du temple de Vesta. -- La guerre recommence en Asie entre L. Muréna et Mithridate. SOMMAIRE. Sylla remporte à Sacriportum une sanglante victoire sur l'armée de Marius, et l'assiège lui-même dans Préneste. -- Il reprend Rome sur ses ennemis. -- Marius essaie de faire une sortie; il est repoussé. -- Partout les lieutenants de Sylla combattent avec le même succès. SOMMAIRE. Sylla marche contre Carbon, met son armée en déroute près de Clusium, la taille en pièces près de Faventia et de Fidentia, et le force à quitter l'Italie. Les Sam- 896 nites étaient, de tous les Italiens, les seuls qui n'eussent pas encore posé les armes; il les défait sous les murs de Rome, non loin de la porte Colline. Sylla maître de la république; souille la victoire la plus belle par les excès d'une cruauté inouïe. Il massacre, dans une villa appartenant à l'état, tuait mille citoyens qui avaient fait leur soumission; il publie des listes de proscription , et inonde de sang Rome et l'Italie entière. Il fait égorger tous les Prénestins désarmés: il met à mort le sénateur Marius, après lui avoir fait rompre les membres, couper les oreilles et crever les yeux. — C. Marius, assiégé dans Préneste par Lucrétius Ofella, partisan de Sylla, ayant essayé de s'échapper par une mine et trouvant toutes les issues occupées par l'ennemi, se donne la mort. Il était dans la mine avec Pontius Télesinus, qui l'accompagnait dans sa lutte lorsqu'ils voient le salut impossible, tous deux tirent leurs épées et s'élancent l'un sur l'autre; Pontius est tué, et Marius blessé ordonne à son esclave de lui donner le coup mortel. SOMMAIRE. — Par ordre de Cn. Papirius Carbon qui avait abordé à Cossura, M. Brutus se rend à Lilybée, dans une barque de pêcheur, pour s'informer si Pompée est en Sicile. Mais, enveloppé par des vaisseaux que Pompée avait envoyés, il se donne la mort en appuyant la garde de son épée contre le banc des rameurs, et en se jetant sur la pointe de tout le poids de son corps. Pompée, envoyé par le sénat en Sicile avec un commandement, fait saisir et mettre à mort Cn. Carbon, qui, dans ses derniers moments , pleure et tremble comme une femme. — Sylla, nommé dictateur, se fait précéder de vingt-quatre licteurs, ce qu'aucun magistrat n'avait fait avant lui. — Par l'établissement de lois nouvelles il raffermit la république, affaiblit le tribunal et lui enlève toute sa puissance législative. Il porte à quinze le nombre des membres qui composent le collège des prêtres et des augures; remplit les vacances du sénat en y faisant entrer des chevaliers; ôte aux enfants des proscrits le droit d'aspirer aux honneurs, met leurs biens en vente, et s'enrichit lui-même de leurs dépouilles. Ces ventes donnent un produit de trois cent cinquante millions de sesterces. — Q. Lucrétius Ofella ayant osé, contre sa volonté. se mettre sur les rangs pour le consulat, il le fait tuer au milieu du forum. Le peuple s'en émeut , mais le dictateur convoque l'assemblée, et déclare que c'est par son ordre que ce meurtre a été commis. — Pompée passe en Afrique, on le proscrit. Cn. Domitius et Hiarbas, roi de Numidie, avaient pris les armes. Il les défait et les tue : ainsi à l'âge de vingt-quatre ans, n'étant encore que chevalier romain, il triomphe de l'Afrique, honneur jusque-là sans exemple. Le proscrit C. Norbanus, qui avait été consul, se voyant arrêté à Rhodes, se donne la mort.— Un autre proscrit, nominé Mutilus, se présente secrètement et la tête voilée derrière la demeure de sa femme Bastia. Elle le repousse parce que, dit elle, Mutilus est proscrit. Alors le malheureux se tue, et arrose de son sang la porte de la maison de sa femme. — Sylla enlève aux Samnites la ville de Nole; il conduit quarante-sept légions dans les terres confisquées et les leur partage. — La ville de Volaterre qui se défendait encore, est assiégée et se rend à discrétion. D'un autre côté Mytilène, la seule ville d'Asie qui, depuis la défaite de Mithridate, n'ait pas déposé les armes, est prise et renversée. SOMMAIRE.— Mort de Sylla. Pour honorer sa mémoire le sénat le fait inhumer dans le champ de Mars. — M. Aemilius Lépidus, en essayant de faire cesser les lois de Sylla, rallume la guerre. Il est chassé de l'Italie par son collègue Catulus, et va mourir en Sardaigne, après avoir fait de vains efforts pour reprendre les hostilités. — M. Brutus, qui commandait la Gaule cisalpine, est tué par Cn. Pompée. — Sertorius proscrit rend ses armes redoutables dans l'Espagne ultérieure. — Le proconsul L. Manlius et le lieutenant M. Domitius sont battus par le questeur Herculeius, — Expédition du proconsul P. Servilius contre la Cilicie. SOMMAIRE. — Pompée, encore simple chevalier, est envoyé contre Sertorius, avec les pouvoirs consulaires. Sertorius prend quelques villes; il en soumet un grand nombre à son autorité. — Le proconsul Appius Claudius remporte plusieurs avantages sur les Thraces. — Le proconsul Q. Métellus massacre Herculeius, général de Sertorius, avec toute son armée. Fragment trouvé dans un manuscrit du Vatican, et publié pour la première fois par Bruns et Giovenazzi, puis par Niebuhr. " [Contrebienses, quum , super cetera, extrema fames etiam instaret, multis saepe frustra conatibus captis, ut bellum ab urbe ас mœnibus propulsarent , conjectis de muro ignibus Sertorii opera infestarunt ; et turris contabulata , quae omnia munimenta urbis superabat altitudine, effusis hausta flammis cum ingenti fragore procidit. Nocte] tamen insequenti, ipso pervigilante, in eodem loco alia excítata turris prima luce miraculo hostibus fuit. Simul et oppidi turris , quae maximum propugnaculum fuerat, subrutis fundamentis, dehiscere ingentibus rimis, et tum [conflagrare, inmisso faci]um igni, cœpit : incendiique simul et ruinae metu territi Contrebienses de muro trepidi refugerunt: et, ut legati mitterentur ad dedendam urbem, ab universa multitudine conclamatum est. Eadem virtus , quae inritantes oppugnaverat , victorem placabiliorem fecit. Obsidibus acceptis, pecuniae modicam exegit summam, armaque omnia ademit. Trans[f]ugas liberos vivos ad se adduci jussit : fugitivos, quorum major multitude erat, ipsis imperavit, ut interficerent. Jugulatos de muro dejecerunt. Cum magna jactura militum quatuor et quadraginta diebus Contrebia expugnata, relictoque ibi L. Insteio [cum valido prœsidio] , ipse ad Hiberum flumen copias adduxit. Ibi hibernaculis secundum oppidum, quod Castra Aelia vocatur, œdificatis, ipse in castris manebat : interdiu conventum sociarum civitatium in oppido agebat. Arma ut fierent pro copiis cujusque populi, per totam provinciam edixerat : quibus inspectis, referre caetera arma milites jussit, quae aut itineribus crebris, aut oppu[gnationibus et prœliis inutilia] facta erant, novaque viris per centuriones divisit. Equitatum quoque novis instruxit armis : vestimentaque , praeparata ante, divisa, et stipendium datum. Fabros, cura conquisitos, undique exciverat, quibus, officina publica in[stituta, uteretur]; ratione inita, quid in singulos dies effici possit. Itaque omnia simul instrumenta belli parabantur; ñeque materia artificibus, prœparatis ante omnibus [e]nixo civi[ta]tium [stjudio , nec suo quisque operi artifex deerat. Convocatis deinde omnium populorum legationibus et civitatium , gratias egit , quod , quae imperata essent in [p]ede[s]tre[s copias , prae]sti[tissent] : quas ipse res [in defendendis sociis], quasque in oppugnandis urbibus hostium gessisset , exposuit , et ad reliqua belli cohortatus est; paucis edoctos, quantum Hispaniae provinciae interesset, suas partes superiores esse. Dimisso deinde conventu , jussisque omnibus [bono animo esse, atque] in civitate[s redi]re suas, principio veris M. Perpernam cum viginti millibus peditum , equitibus mille quingentis , in Hercaonum gentem misit, ad tuendam regionis ejus maritimam oram : datis prœceptis , quibus itineribus duceret ad defendendas socias urbes , quas Pompeius oppugnaret , quibusque ipsum agmen Pompeii ex insidiis adgrederetur. Eodem tempore et ad Herennuleium , qui in iisdem locis erat, litteras misit, 897 et in alteram provinciam ad L. Hirtuleium, praecipiens, quemadmodum bellum administrari vellet : ante omnia, ut ita socias civitates tueretur, ne acie cura Metello dimicaret, qui nec auctoritate nec viribus par esset. Ne ipsi quidem consilium esse ducere [ad]versus Pompeium : neque in aciem descensurum eum credebat. Si traheretur bellum, hosti, quum mare ab tergo, provinciasque omnes in potestate haberet, navibus undique commeatus venturos : ipsi autem, consumptis priore aestate, quaee praeparata fuissent, omnium rerum inipiam fore. Perpennam in maritimam regionem superpositum, ut ea, quae integra adhuc ab hoste sint, tueri posset, et, si qua occasio detur, incautos per tempus agressurum. Ipse cum suo exercitu in Berones et Autrigones progredi statuit : a quibus saepe per hiemem, quum ab se oppugnarentur Cetliber[ae] urbes imploratam esse opem Pompeii compererat, missosque qui itinera exercitui Romano monstrarent; et [ab] ipsorum equitibus vexatos saepe milites suos, quocunque a castris, per oppugnationem Contrebiæ, pabulandi aut frumentandi causa pro[grederentur]. Ausi tum quoque [erant] Arevacos in [p]artes [sollicitare]. Edito [igitur exemplo] belli, consilium se initurum, utrum prius hostem, utram provinciam [pelat] : maritimamne oram, ut Pompeium ab Hercaonia et Contestania arceat, utraque socia gente, an ad Metellum et Lusitaniam se convertat. Haec secum agitans Sertorius praeter Iberum amnem per pacatos agros quietum exercitum sine ultius noxu duxit Profectus inde in Bursaonum et Cascantinorum et Gracchuritanorum fines, evastatis omnibus, proculcatisque segetibus, ad Calagurim Nasicam, sociorum urbem, venit : transgressusque amnem propinquum urbi, ponte facto, castra posuit. Postero die M. Marium quaestorem in Arevacos et Cerindones misit, ad conscribendos ex iis gentibus milites, frumentumque inde Contrebiam, [quæ] Leucada appellatur, comportandum, praeter quam urbem opportunissimus ex Beronibus transitus erat, in quamcunque regionem ducere exercitum statuisset : et C. Insteium , praefectum equitum, Segoviam et in Vaccaeorurn gentem ad equitum conquisitionem misit, jussum, cum equitibus Contrebiæ sese opperiri. Dimissis iis, ipso profectus, per Vasconum agrum ducto exercitu, in confinio Beronum posuit castra. Postera die cum equitibus praegressus ad itinera exploranda, jusso pedite quadrato agmine sequi, ad Vareiam, validissimam regionis ejus urbem, venit. Haud inopinantibus iis noctu advenerat. Undique equitibus et suae gentis et Autrig[onum accitis oppidani, eruptione facta , Sertorio obviam ierunt , ut eum aditu arcerent]. " " Pour comble de maux , les Contrébiens allaient se voir réduits aux extrémités de la famine, quand, après de nombreux et inutiles efforts pour repousser l'ennemi de leurs murailles , ils parvirent à porter le ravage dans les ouvrages de Sertorius, en lançant des feux du haut du rempart. Une tour de bois, qui dominait par sa hauteur tous les édifices de la ville, devint la proie des flammes, et s'écroula avec un horrible fracas. Mais dès la nuit suivante, une autre tour s'élevait a la nième place, sous l'oeil vigilant de Sertorius, et le lendemain, au point du jour, elle apparut aux assiégés frappés d'épouvante. En même temps une tour de la ville, sou plus fort rempart, minée dans ses fondements, présenta de larges crevasses , et bientôt fut entourée par la flamme qu'y portèrent les assiégeants. Craignant d'être atteints par l'incendie ou entraînés dans la ruine de la tour, les Contrébiens abandonnèrent précipitamment la muraille ; et il n'y eut qu'une voix dans toute la multitude pour demander qu'on envoyât des députés pour traiter de la capitulation. Leur courageuse résistance, qui avait irrité les assiégeants, leur fit trouver aussi des vainqueurs de plus facile composition. Sertorius se contenta de prendre des otages, d'exiger une légère somme d'argent, et d'enlever toutes les armes qui se trouvaient dans la ville. Il ordonna en outre aux habitants de lui amener vivants tons les transfuges de condition libre , et il leur enjoignit de tuer eux-mêmes tous les esclaves fugitifs , qui étaient en bleu plus grand nombre. Ceux-ci furent égorgés et précipités du haut des remparts. Sertorius avait perdu beaucoup de monde à ce siége, qui dura quarante-quatre jours; il laissa L. Insteius à Contrébie, avec une forte garnison, et lui-même conduisit son armée sur les bords de l'Èbre, où il fit construire des barriques pour y passer l'hiver auprès de la ville appelée Castra Aelia. Il avait établi sa résidence dans le camp, et pendant le jour il tenait dans la ville l'assemblée dus cités alliées. Par son ordre, tous les peuples de la province avaient dû fabriquer des armes, chacun en proportion de ses ressources. Lorsqu'il en eut fait l'inspection, il ordonna aux soldats de rapporter celles que des marches continuelles, les siéges et les combats avaient mises hors de service, et leur en fit distribuer de nouvelles par les centurions. La cavalerie fut aussi pourvue d'armes neuves : elle reçut en outre des vêlements, confectionnés à l'avance, et le montant de sa solde. Des ouvriers choisis avaient été rassemblés de toutes parts, et réunis en ateliers publics, où l'on savait au juste ce qui pouvait être fabriqué par jour. Ainsi tous les approvisionnements de guerre se faisaient avec une célérité égale. Grâce aux préparatifs empressés des cités, ni les matériaux ne manquaient à l'ouvrier, ni l'ouvrier à l'ouvrage. Sertorius convoqua alors les députations de toutes les cités et de tous les peuples; il commença par les remercier d'avoir fourni pour ses fantassins ce qui leur avait été commandé; il exposa ensuite tout ce qu'il avait fait pour protéger les alliés et se rendre maîtres des villes ennemies, et les exhorta à continuer le guerre avec constance, leur faisant sentir en peu de mots de quelle importance il était pour la province d'Espagne que sort parti triomphât; puis il congédia l'assemblée, leur recommandant d'avoir bon courage et les invitant à retourner deus leurs villes. Au commencement du printemps, il envoya M. Perpenna avec vingt mille fantassins et quinze cents cavaliers chez les 1lercaons, pour défendre les côtes de ce pays; il lui donna des instructions sur la route qu'il devait suivre, soit pour protéger les villes alliées que Pompée pourrait assiéger, soit même pour attaquer a l'improviste l'armée ennemie. En même temps il écrivit à Herennuleius, qui était dans le même pays , et à L. Hirtulelus, qui commandait dans l'autre province, pour leur faire connaître comment il entendait que la guerre fit faite, leur recommandant avant tout de protéger les villes alliées, mais sans en venir aux mains avec Metellus, qui avait à la fois plus d'influence personnelle et des troupes plus nombreuses. Lui-même n'avait pas l'intention de marcher contre Pompée , qui , de son côté, ne paraissait pas décidé à livrer bataille. Si la guerre trainait eu longueur, l'ennemi, maître de la mer et de toutes les provinces qu'il avait derrière lui, pourrait rapprovisionner de toutes parts au moyen de ses vaisseaux. Tandis que lui-même, après avoir consommé 898 toutes les provisions de l'été précédent, se trouverait absolument sans ressources. Il avait donné à Perperna le commandement des provinces maritimes pour qu'il pût protéger ce qui était resté à l'abri des attaques de l'ennemi, et surprendre celui-ci, quand l'occasion s'en présentait. Pour lui, il allait avec son armée marcher contre les Berons et les Autrigons. Il savait que pendant l'hiver, tandis qu'il assiégeait les villes Celtibériennes, ces peuples avaient fréquemment imploré le secours de Pompée, qu'ils avaient envoyé des guides à l'armée romaine, et que leurs cavaliers avaient souvent harcelé ses soldats, lorsque, pendant le siège de Contrébie, ils s'éloignaient du camp pour fourrager ou faire provision de blé. Ils avaient même cherché à attirer les Arévaques dans leur parti. Après avoir ainsi commencé la guerre, il déciderait vers quel ennemi et de quel côté il tournerait d'abord ses armes, incertain qu'il était s'il devait gagner la côte pour repousser Pompée de l'Hercaonie et de la Contestanie dont les habitants étaient ses alliés, ou marcher contre Metellus et la Lusitanie. Occupé de ces projets. Sertorius remonta l'Èbre avec son armée, à travers des champs paisibles, sans dire inquiété et sans commettre aucun dommage. De là il se dirigea vers le territoire des Bursaons, des Cascautius et des Gracchuritains, ravageant tout, et foulant aux pieds les moissons, et arriva à Calagoris Nasica, ville alliée, près de laquelle il traversa le fleuve sur un Pont qu'il y fit jeter ; et son armée campa en cet endroit. Le lendemain il envoya le questeur Marius chez les Arévaques et les Cérindons pour y faire des levées, et ramasser du blé qu'il avait ordre de diriger ensuite sur Contrébie, autrement appelée Leucade, dont l'heureuse position lui permettait, au sortir du pays des Bérons, de conduire son armée partout où il voudrait. Il envoya aussi C. Insteius, commandant de la cavalerie, à Ségovie et chez les Vaccéens, pour y recruter des cavaliers avec lesquels il irait l'attendre à Contrébie. Après leur départ, lui-même se mit en marche, conduisit son armée sur le territoire des Vascons et vint camper sur les frontières des hérons. Le lendemain il prit les devants avec sa cavalerie, pour reconnaître la route, el, subi de l'infanterie marchant en carré, il parvint à Vareia, la plus forte ville du pays. Quoiqu'il fit arrivé la nuit, les habitants ne furent pas pris au dépourvu, car ils avaient appelé à leur secours toute la cavalerie du pays et celle des Autrigons. " Frontin, Stratag., II, 5. 51. Cf. Freinsh. Suppl. , ch. XIX. " Hoc primum proelium inter Sertorium et Pompeium fuit. Decem millia hominem de Pompeii exercitu amissa , et omnia impedimenta, Livius auctor est.» " Ce fut le premier combat que se livrèrent Pompée et Sertorius. Tite-Live nous apprend que Pompée perdit die mille hommes de sou armée et tous ses bagages. " SOMMAIRE.— Pompée se mesure avec Sertorius, mais la victoire reste indécise, et de chaque côté une aile a l'avantage. — Q. Métellus bat les deux armées de Sertorius et de Perperna : Pompée veut avoir sa part de cette victoire, mais la fortune ne favorise pas ses armes. Assiégé ensuite dans Clunia, Sertorius, par ses sorties fréquentes. fait éprouver de grandes pertes aux assiégeants. — Expédition du proconsul Curion dans la Thrace, contre les Dardaniens. — Nombreux actes de cruauté de Sertorius envers les siens. — Plusieurs de ses amis, de ses compagnons de proscription sont accusés par lui de trahison, et il les fait mettre à mort. SOMMAIRE. — Le proconsul P. Servilius défait les Isauriens en Cilicie, enlève plusieurs villes aux pirates.— Nicomède, roi de Bithynie, institue. en mourant, le peuple romain son héritier, et son royaume est réduit eu province romaine. — Mithridate, après avoir conclu une alliance avec Sertorius. entre en guerre avec le peuple romain. -- Grands préparatifs du roi sur terre et sur mer. -- Entrée des Romains en Bithynie. — Victoire du roi sur le consol M. Aurilius Cotta , près de Chalcédoine. — Opérations de Pompée et de Métellus contre Sertorius, qui déploie un talent militaire égal au leur. — Ces deux généraux échouent devant Calagurris et sont forcés de se séparer et de battre en retraite. Métellus dans l'Espagne citérieure, et Pompée dans la Gaule. SOMMAIRE. — Le consul L. Licinius Lucullus remporte des avantages sur Mithridate dans plusieurs combats de cavalerie. et termine heureusement quelques expédiions. Il apaise ses soldats qui demandent à combattre et sent pros de se révolter. — Déjotarus, tétrarque de la Gallo-Grèce, taille en pièces les généraux de Mithridate qui avaient commencé la guerre en Phrygie. — Succès de Cn. Pompée contre Sertorius en Espagne. Servius ad Virgil Aeneid., IX , 715. " Livius in libro nonagesimo quarto Inarimen in Maeoniae partibus esse dicit ; ubi per quinquaginta millia terrae igni exustae sunt. Hoc etiam Homerum significasse vult. " " Dans le quatre-vingt-quatorzième livre de ses Histoires, Tite-Live place Inarime dans la Méonie, où, sur une étendue de cinquante mille , le sol est consumé par le feu; et il veut qui Homère ait fait aussi cette remarque. " SOMMAIRE — Le proconsul C. Curion subjugue les Dardaniens dans la Thrace. — A Capoue soixante-quatorze gladiateurs de la troupe d'un certain Lentulus , s'enfuient. et rassemblant une multitude d'esclaves libres et incarcérés entrent en campagne sous la conduite de Crixus et de Spartacus, et défont dans un combat le lieutenant Claudius Pulcher et le préteur P. Varinius. — Le proconsul L. Lucullus anéantit par le fer et par la famine l'armée de Mithridate. prés de la ville de Cyzique. — Le roi, chassé de la Bithynie, essuie à diverses reprises des défaites et des naufrages, et se voit réduit à s'enfuir dans le Pont. SOMMAIRE. Le préteur Q. Arrius taille en pièces vingt mille esclaves rebelles avec leur chef Crixus. — Le consul Cn. Lentulus est vaincu par Spartacus, qui défait aussi Arrius et le consul L. Gellius. — Sertorius périt assassiné dans un festin, par M' Antonius, M. Perpenna et d'autres conjurés; après avoir exercé huit ans le commandement. Ce grand capitaine, qui avait eu à combattre deux généraux décorés du titre d'imperator, Pompée et Metellus, qui souvent avait été leur égal et plus souvent encore leur vainqueur, succombe enfin, victime de la détection et de la trahison. — Le commandement du parti est remis à M. Perpenna. Pompée le bat , le fait prisonnier, le met à mort, et fait rentrer l'Espagne sons la domination romaine après une guerre de dix ans. — Le proconsul C. Cassius et le préteur Cn. Manlius sont vaincus par Spartacus. — On confie au préteur M. Crassus la direction de cette guerre. SOMMAIRE.— Crassus remporte une première victoire sur le corps d'armée des esclaves , qui était composé de Gaulois et de Germains, trente-cinq quille hommes et leur chef Gannicus. restent sur le champ de bataille. Crassus met ensuite en déroule les troupes de Spartacus. qui périt lui-même avec soixante mille des siens. — Le préteur M. Antoninu échoue 899 dans une expédition contre les Crétois, qui se termine par sa mort. — Le proconsul M. Lucanus soumet les Thraces. — L. Licinius défait Mithridate dans le Pont, et lui tue plus de soixante mille hommes. — On décerne le consulat à M. Crassus et à Cn. Pompée, bien que ce dernier n'ait pas encore passé par la questure, et ne soit que simple chevalier. — Ils rétablissent le tribunat dans toute sa puissance. D'un autre côté le préteur L. Aurélius Cotae accorde aux chevaliers le droit de rendre la justice. — Mithridate, désespérant du succès, s'enfuit auprès de Tigrane, roi d'Arménie. Frontin. Strateg., II, 4, 54. Wf. Freinsch. Suppl., l. c. ch. IV. « Triginta quique millia armatorum (fugitivorum a Crasso devictorum) en proelio interfecta cum ipsis ducibus Livius tradit, receptas quinque Romanorum aquilas, signa sex et viginti, multa spolia, inter quae fasces cum securibus. » « Suivant Tite-Live, trente-cinq mille hommes (des esclaves fugitifs vaincus par Crassus) périrent dans ce combat avec leurs chefs (Castus et Gannicus) ; on reprit cinq aigles romaines, vingt-six étendards; et dans le butin immense qui fut fait, on retrouva des faisceaux avec leurs haches. » SOMMAlRE.— Machares, fils de Mithridate et roi du Bosphore, est admis par Lucullus dans l'amitié du peuple romain. — Cn. Lentulus et L. Gellius remplissent avec sévérité leurs fonctions de censeurs, et effacent du tableau soixante-quatre sénateurs. lia ferment le lustre : quatre cent cinquante mille citoyens inscrits. — Le préteur L. Métellus se bat avec succès en Sicile contre les pirates.— Q. Catulus fait la dédicace du temple de Jupiter Capitolin, qui avait été incendié et rebâti. — En Arménie, Mithridate et Tigrane, avec leurs nombreuses armées, sont plusieurs fois défaits par Lucullus. — Le proconsul Q. Métellus, chargé de la guerre contre les Crétois, assiége la ville de Cydonie. — C. Triarius, lieutenant de Lucullus, n'est pas heureux dans un combat coutre Mithridate. — Lucullus veut poursuivre Mithridate et Tigrane, et achever sa conquête; mais il eu est empêché par la mutinerie de ses soldats qui refusent de le suivre, et surtout des légions Valériennes, qui prétendent avoir accompli le temps de leur service et abandonnent leur général. Plutarque, Lucullus, ch. XXVIII. Cf. Freinsh. Supplem., ch. XLIX. « Tite-Live dit que jamais les Romains ne combattirent avec une infériorité numérique aussi grande. Car les vainqueurs étaient à l'égard des vaincus à peine dans la proportion de un à vingt, ou même dans une proportion moindre. » Id.. ibid., ch. XXI. Cf. Freinsh. Supplem., ch. LXXIII. « Suivant Tite-Live, dans le premier combat (celui de Tigranocerte), il y eut un plus grand nombre d'ennemis tués et faits prisonniers; mais il y eut plus d'hommes distingués dans le second (celui d'Arlaxate). » SOMMAIRE. — Le proconsul Q. Métellus prend Gnosse. Lyctus, Cydonie et plusieurs autres villes. — L. Roscius, tribun du peuple, propose une loi qui assigne aux chevaliers romains quatorze rangs de siéges au théâtre, au-dessus de ceux des sénateurs. — Une loi soumise au peuple donne commission à Pompée de poursuivre les pirates qui avaient intercepté les convois de blés. En quarante jours il en délivre complètement la mer : puis il termine avec eux la guerre par la soumission de la Cilicie, et après les avoir reçus à merci, il leur donne des terres et des villes. — Expédition de Q. Métellus contre les Crétois. Échange de lettres entre Métellus et Pompée. Métellus se plaint que Pompée, qui avait envoyé en Crète un de ses lieutenants pour recevoir la soumission des villes, lui enlève la gloire de ses conquêtes; Pompée lui répond qu'il a dû agir ainsi. Servius ad Virgil. Aeneid., III, 106. « Creta primo quidem centum habuit civitates; unde Hecatompolis dicta est ; post viginti quatuor : Inde, ut dicitur, duas, Gnosson et Hierapytuam. Quamvis Livius plures a Metello expuguntas dicat. » « La Crète eut d'abord cent villes: ce qui lui fit donner le nom d'Hécatompolis; elle n'en eut plus ensuite que vingt-quatre; et enfin deux seulement, dit-on, Gnosse et Hierapytua. Cependant Tile-Live parle d'un plus grand nombre de villes, assiégées et prises par Métellus. » SOMMAIRE. -- Le tribun du peuple, C. Manilius, soulève une vive indignation dans l'aristocratie en proposant une loi qui défère à Pompée la conduite de la guerre contre Mithridate.— Beau discours du tribun.— Métellus soumet la Crète et donne des lois à cette île, qui jusqu'alors avait été libre. — Pompée part pour faire la guerre à Mithridate, et renouvelle ses rapports d'amitié avec Phraate roi des Parthes. Il défait Mithridate dans un combat. — Guerre entre Phraate, roi des Parthes, et Tigrane, roi d'Arménie, puis entre Tigrane le fils et son père. SOMMAIRE -- Cn. Pompée, vainqueur du roi de Pont dans un combat de nuit, le force de s'enfuir dans le Bosphore. — Tigrane se remet à la discrétion du général romain qui lui ôte la Syrie, la Phénicie, la Cilicie et lui rend le royaume d'Arménie. — Quelques citoyens, qui avaient été condamnés pour brigues dans leur candidature au consulat, complotent de tuer les consuls; mais leur conjuration échoue. — Cn. Pompée en poursuivant Mithridate, pénètre dans des contrées reculées et inconnues. il défait les Ibères et les Albains qui lui refusent le passage. — Fuite de Mithridate dans la Colchide et l'Héniochie. — Ses opérations dans le Bosphore. SOMMAIRE. Ce. Pompée réduit le Pont en province romaine. Pharnace, fils de Mithridate, déclare la guerre à son père. Assiégé par lui dans son palais. le roi prend du poison. Ce poison ne produisant pas l'effet qu'il en attendait, il implore l'assistance d'un soldat gaulois, nominé Bitaetus, qui lui donne la mort. — Cn. Pompée soumet les Juifs : il s'empare de leur temple à Jérusalem, jusqu'alors resté pur de toute profanation. — L. Catilina, deux fois refusé dans sa candidature au consulat, forme, avec le préteur, Lentulus Cétbégus. et plusieurs autres, une conjuration dont le but est de massacrer les consuls et le sénat, de mettre le feu à la ville et de renverser la république. Il lève mime une armée en Étrurie. Le zèle de M. T. Cicéron fait échouer ces coupables projets. Catilina est chassé de la ville. Tous les autres conjurés sont exécutés. Joséphe, Antiq., Jud. XIV, 4, 5, « Lorsque Jérusalem fut prise par Pompée, après trois mois de siège, le jour du jeûne,dans la 179e olympiade, sous le consulat de C. Anlonius et de M. Tullius Cicéron, les ennemis, ayant forcé l'entrée du temple, égorgeaient tous ceux qui s'y trouvaient; et cependant les ministres du culte n'en continuaient pas moins les cérémonies religieuses, sans que rien pût les déterminer à prendre la fuite; ni la crainte de la mort, ni la multitude des cadavres qui encombraient déjà le temple ; persuadés qu'ils étaient qu'ils devaient tout souffrir au pied des autels plutôt que de négliger une seule prescription de leurs antiques lois. Ceci n'est pas une fable, inventée uniquement pour exalter une fausse piété, c'est un récit dont la vérité est attestée par tous ceux qui ont 900 transmis à la postérité les actions de Pompée, et parmi lesquels nous pouvons citer Strabon et Nicolas, et en outre Tite-Live, qui a écrit l'Histoire romaine. » SOMMAIRE. Catilina, vaincu par le proconsul C. Antonius, est taillé en pièces avec son armée. — P. Clodius, accusé de s'être introduit sous des vêtements de femmes dans un sanctuaire dont l'entrée était interdite aux hommes, et d'avoir déshonoré la femme du grand pontife, est renvoyé absous. — Le préteur C. Pontinus triomphe, prés de Solone, des Allobroges, qui s'étaient révoltés. — P. Clodius passe dans l'ordre des plébéiens. — C. César soumet les Lusitaniens: il se met sur les rangs pour le consulat, et aspire à dominer dans l'état. — Il se forme une association entre les trois plus puissants citoyens . Pompée. Crassus et César. — Porté au consulat. César propose une loi agraire qu'il fait passer après une lutte fort vive et malgré l'opposition du sénat et de l'autre consul M. Bibulus. Le proconsul C. Antonius éprouve des revers en Thrace.— En vertu d'une loi proposée par Clodius, tribun du peuple, Cicéron est exilé pour avoir mis des citoyens à mort sans condamnation; César se rend dans la Gaule. qui lui est assignée pour province et subjugue les Helvétiens, nation errante qui, cherchant une demeure. voulait traverser la province de César pour se rendre dans la Narbonnaise. -- Description des Gaules. — Pompée triomphe des enfants de Mithridate, de Tigrane et de son fils; le peuple le salue unanimement du surnom de Grand. Q. Serenus Samon. de Medic., ch. XXXIX. v. 725 sqq.
Horrendus magis est, perimit qui corpora, carbo : « Bien plus horrible est cet ulcère qui consume les corps... Il brûle à l'intérieur, et, quand il s'ouvre, c'est pour laisser échapper la vie. Les anciens l'ont combattu avec divers remèdes. Car le livre CIII de Tite-Live nous apprend qu'on coupait court au mal à l'aide d'un fer brûlant, ou par une boisson faite avec le suc des raves. Il ajoute que sept jours sont le plus long terme de la vie de celui qui en est infecté; tant est grande la violence du mal. » SOMMAIRE. Ce livre commence par un exposé de la situation et des moeurs de la Germanie. Les Germains. sous la conduite d'Arioviste, avaient passé dans la Gaule. césar fait marcher son armée contre eux, à la prière des Edues et des Séquanes, dont le territoire était envahi. La crainte de ces nouveaux ennemis faisait trembler les soldats romains. L'ltoquence de César ranime leur courage. — Les Germains sont vaincus et chassés de la Gaule. Grâces aux discours de Pompée et de quelques autres citoyens, et aux démarches actives de T. Annius Milon, tribun du peuple, Cicéron est rappelé de l'exil à la grande joie du sénat et de l'Italie entière. — Pompée est chargé, pour cinq ans, des approvisionnements de blés. — César est vainqueur des Ambianes, des Suessions, des Véromandues, des Atrébates, peuples de la Belgique, formant une immense population. Après avoir reçu leur soumission, il soutient une rude guerre contre une seule peuplade, les Nerviens, et les extermine. Ils avaient continué les hostilités, jusqu'à ce que de soixante mille combattants il n'en restât que trois cents, et que leurs six cents sénateurs fussent réduits à trois. — Une loi ayant été portée sur la réduction de l'île de Chypre en province romaine, et sur la confiscation des trésors du roi, M. Caton est chargé de cette mission. — Ptolémée, roi d'Égypte, chassé de son royaume par ses sujets, qu'il accablait de traitements injustes, vient se réfugier à Rome. — César remporte une victoire navale sur les Vénètes, peuples des bords de l'Océan. — Ses lieutenants combattent également avec succès. SOMMAIRE.— L'opposition de C. Caton tribun du peuple, ayant empêché les élections des comices, le sénat prend le deuil. — M. Caton demande la préture : il est refusé et se voit préférer Vatinius. Comme il s'opposait ensuite à la loi qui assurait pour cinq ans aux consuls leurs gouvernements. à Pompée l'Espagne, à Crassus la Syrie et la guerre des Parthes, à César la Gaule et la Germanie, C. Trébonius, tribun du peuple, qui avait proposé cette loi, le fait mener en prison. — Le proconsul A Gabinius replace Ptolémée sur le trône d'Égypte, après en avoir renversé Archélaüs, que les Égyptiens avaient choisi pour roi.— César ayant vaincu et taillé en pièces les Germains dans la Gaule passe le Rhin et soumet les contrées les plus voisines du fleuve. Ensuite il traverse l'Océan et passe en Bretagne. D'abord il essuie des revers; ses vaisseaux sont maltraités par le mauvais temps; mais une seconde expédition a plus de succès il toc nue grande multitude d'ennemis et soumet une certaine partie de l'île. Tacite, Agricola. ch. X. « Formam totius Brtanniae Livius veterum, Fabius Rusticus recentium, eloquentissimi auctores, oblongae scutulae vel bipenni assimulavere. » « Nos deux historiens les plus éloquents, Tite-Live parmi les anciens, Fabius Rusticus parmi les modernes, ont comparé la Bretagne, à un trapèze nu à une hache à deux tranchants. » Jornandes, de Rebus Geticis, ch. II « Brtianniae licet magnitudinem olim nemo, ut refert Livius, circumvectus est, multis tamen data est varia opinio de ea loquendi. » « Bien qu'autrefois personne, au rapport de Tite-Live, n'ait fait le tour de toute la Bretagne, les opinions se sont produites en grand nombre et fort diverses sur ce point. » SOMMAIRE.— Mort de Julia, fille de César, et femme de Pompée. — Le peuple lui accorde l'honneur d'être inhumée dans le Champ-de-Mars. — Quelques peuplades des Gaules, ayant à leur tête Ambiorix, chefs des Éburons, se soulèvent et massacrent, dans une embuscade, Cotta et Titurius, lieutenants de César, avec le corps d'armée qu'ils commandaient. — D'autres légions sont aussi attaquées dans leur camp et se défendent avec peine, par exemple celles de Q. Cicéron, chez les Nerviens. César lui-même attaque l'ennemi et le met en déroute. — M. Crassus passe l'Euphrate pour faire la guerre aux Parthes. Après une défaite dans laquelle son propre fils perd la vie, il se retire avec le reste de l'armée sur une colline. Invité par les ennemis, que commandait Suréna, à se rendre à une entrevue comme pour y traiter de la paix, il est saisi et tué, pendant qu'il se défendait pour ne pas être pris vivant. SOMMAIRE. — César, après avoir vaincu les Trévires dans la Gaule, passe une seconde fois en Germanie. N'y trouvant pas d'ennemis à combattre il revient dans la Gaule, défait les Éburons et les autres peuplades qui s'étaient liguées contre lui, et poursuit Ambiorix qui lui échappe par la fuite. — Clodius est tué, sur le voie Appienne, près de Bovilae, par Milon, candidat au consulat, et la multitude brûle son cadavre dans le palais du sénat. — Les candidats pour le consulat, Hypseus, Scipion et Milon, suscitant sans cesse des troubles et se livrant entre eux des combats sanglants. le sénat charge Pompée de réprimer ces désordres, et, malgré son absence 901 le nomme pour la troisième fois seul consul, et consul unique, distinction jusqu'alors sans exemple. — Milon, mis en jugement pour le meurtre de Clodius, est condamné à l'exil. — Une loi est portée qui décide qu'on aura égard à César absent dans l'élection au consulat: Caton y fait inutilement une vive opposition. — Opérations de César contré les Gaulois qui se soulèvent presque tous à la voix de Vercingétorix, chef des Arvernes. Plusieurs villes qu'il assiége lui résistent vigoureusement, entre autres Avaricum, chez les Bituriges, et Gergovie, chez les Arvernes. SOMMAIRE. — César défait les Gaulois sous les murs d'Alésia, et toutes les cités de la Gaule qui avaient pris les armes font leur soumission. — C. Cassius, questeur de Crassus, taille en pièces les Parthes qui avaient fait une invasion en Syrie. — Caton demande le consulat: Il est refusé; Servilius et M. Marcellus sont nommés. — César subjugue les Bellovaques et d'autres peuples de la Gaule. — Contestations entre les consuls siffla question d'envoyer en successeur à César. Le consul Marcellus soutient, dans le sénat, que César doit être tenu de venir à Rome pour demander le consulat, puisque d'après la loi il ne doit conserver le gouvernement des provinces que pour le temps de son consulat. — Opérations de M. Bibulus en Syrie. SOMMAIRE. — Exposé des causes et des commencements de la guerre civile. -- Contestations sur le rappel de César, qui refuse de licencier ses troupes si Pompée ne licencie également les siennes. — C. Curion, tribun dit peuple, parle d'abord contre César et ensuite en sa faveur. -- Un décret du sénat ayant décidé qui ou enverrait un successeur à César, les tribuns du peuple, M. Antonius et Q. Cassius qui s'opposaient à cette mesure, sont chassés de Rome. — Le sénat ordonne aux consuls et à Pompée de veiller à la sûreté de la république. —César, résolu à réduire ses ennemis par les armes, vient en Italie à ta tête de son armée; il prend Corfinium. L. Domitius et P. Lentulus y tombent en son pouvoir, mais il leur rend la liberté. — Pompée et tous ses partisans sont chassés de l'Italie. Paul Orose, VII. 2. Cf. Obsequens, de Prodig. ch. CXXV. « Septingentesimo conditionis suae anno quatuordecim vicos ejus incertum unde consurgens flamma consumpsit: nec unquam, ut ait Livius, majore incendio vastata est; adeo ut post aliquot annos Caesar Augustus ad reparationem eorum, quae tunc exusta erant, magnam vim pecunias ex ærario publlco largitus sit. » « La 700e année de la fondation de Rome, quatorze e rues furent dévorées par les flammes, venues on ne sait d'où. Jamais, dit Tite-Live, la ville ne fut dévastée e par un pareil incendie; et, plusieurs années après, César Auguste dut tirer de larges sommes du trésor a public, pour réparer les ravages du feu. » Id. VI, 18. Cf. Guill. de Malmesbury. Rer. Angl., liv. II, p. 183; Freush. Supplem., ch. IX. « Caesar, Rubicone flumine transmeato, mox ut Ariminum venit, quinque cohortes, quas tunc solas habebat, cum quibus, ut ait Livius, orbem terrarum adortus est, quid facto opus esset, edocuit. » « Le Rubicon traversé, César fut bientôt arrivé à Ariminum, et là il exposa ses desseins aux cinq cohortes qui composaient alors tonte son armée, et avec lesquelles, comme dit Tite-Live, il marcha à la conquête du monde. » SOMMAIRE. — César assiége Marseille qui lui avait fermé ses portes : et, laissant devant cette ville ses lieutenants C. Trébonius et D. Brutus, il part pour l'Espagne, où il force, près d'Ilerda, L. Afranius et M. Pétreius, lieutenants de Cn. Pompée,à se rendre avec sept légions. Il leur pardonne à tous, et soumet aussi varron, lieutenant de Pompée, avec son armée. — Il accorde le droit de cité aux habitants de Cadix. — Les Marseillais, après deux défaites sur nier et un long siége, se rend à discrétion. — C. Antonius, lieutenant de César, est vaincu et fait prisonnier en Illyrie, par les Pompéiens. — Dans cette guerre des soldats d'Opitergium. ville de la Transpadane, auxiliaires de César, voyant leur radeau entouré par les vaisseaux ennemis, tournent leurs épées les uns contre les antres plutôt que de se rendre. — C. Curion, lieutenant de César, en Afrique, après avoir obtenu des succès contre Varus, général du parti de Pompée, est taillé en pièces avec son armée, par Juba, roi de Mauritanie. — César passe en Grèce. SOMMAIRE. — Le préteur M. Coelius Rufus, cherchant à exciter du trouble dans Rome, soulève la multitude en lui faisant espérer une loi sur les dettes. Il est interdit de ses fonctions, et bientôt forcé de sortir de Rome, il va rejoindra l'exilé Milon, qui avait rassemblé une année de fugitifs. Tous deux sont tués au milieu de leurs tentatives de guerre. — Cléopâtre, reine d'Égypte, est chassée du trône par sou frère Ptolémée. — Fatigués de l'avarice et de la cruauté du préteur Q. Cassius, les habitants de Cordoue, en Espagne, quittent le parti de César avec les deux légions de Varron. — Cn. Pompée, assiégé à Dyrrachium par César, force les lignes de l'ennemi, après un combat très sanglant des deux côtés, et transporte la guerre en Thessalie. Il est vaincu à Pharsale. Cicéron, peu fait pour le métier des armes, reste au camp de Dyrrachium. — César pardonne à tous ceux de ses ennemis qui se soumettent au vainqueur. Scholiast. vet. Cucani ad Pharsal., VII, 471. « Primus hostem percussit nuper pilo sumpto primo C. Crastinus. » « Ce fut C. Crastinus, nouveau primipilaire, qui frappa le premier l'ennemi. » Plutarque. Vie de César, ch. XVII, Cf. Aulu-Gelle, XV, 18; Lucain, VII, 192; Dion Cassius et J. Obsequens ; Freinsh. Suppl., ch. LXXXII. « A Padoue, C. Cornélius, homme versé dans la science des augures, concitoyen et parent de l'historien Tite-Live, s'occupait par hasard, au même instant, à prendre les auspices. Et tout d'abord, suivant le récit de Tite-Live, il reconnut le moment de la bataille Ide Pharsale, et annonça aux assistants que l'affaire s'engageait et que les chefs en venaient aux mains. Et lorsqu'il eut pris de nouveau les auspices, et que les signes lui apparurent, dans un transport d'enthousiasme il s'élança en criant: « Tu triomphes, César! » Et comme tous ceux qui étaient présents restaient stupéfaits, il arracha sa couronne de sa tête, et jura de ne jamais la remettre, si l'événement ne répondait aux prévisions de son art. Tite-Live affirme la vérité du fait. » SOMMAIRE.— Les débris du parti vaincu s'enfuient et se répandent dans presque tout l'univers. — Pompée se rend en Égypte où le roi Ptolémée son pupille, cédant aux conseils de Pothinus et de son précepteur Theodotus, qui avait sur lui un grand empire, donne l'ordre de le tuer. Achlllas, qui s'était chargé de ce crime, l'assassine dans une barque avant qu'il ait mis pied à terre. — Cornélie, sa femme, et Sex. Pompée, son fils, se réfugient dans file de Chypre. — César s'étant mis à la poursuite de Pompée, trois jours après sa victoire, s'indigne et verse des larmes quand Théodotus lui présente la tête et l'anneau de son ennemi. Il entre. non sans danger, dans Alexandrie, dont la population était mutinée. Créé dictateur, Il fait remonter Cléopâtre sur le trône d'Égypte; et Ptolémée lui ayant déclaré la guerre par les avis des mêmes hommes qui lui avaient conseillé le meurtre de Pompée, il le défait aptes avoir couru de grands dangers — Ptolémée s'enfuit dans une barque qui coule à fond dans le 902 Nil.. — Marche pénible de M. Caton et de ses légions à travers les déserts de l'Afrique. — Guerre malheureuse de Cn. Domitius contre Pharnace. Priscien, lib. VI p. 686 sq. ed. Putsch.
« Castra quoque diversis partibus Cassius et Bogud adorti, haud multum abfuere quin opera perrumperent.
»
« Quo tempore firmandi regni Bogudis causae
exercitum in Africam velociter trajicere conatus sit.
»
« Cassius gessisset cum Trebonio bellum, si
Bogudem trahere in societatem furoris posset.
» Sénèque, de Tranq. anim., ch. IX. Cf. Orose. VI, 15; Dion Cassius, XLVI, 58; Freinsh. Suppl., ch., XLIII, Heyne Opuscul. Acad. t. I, p. 119 seq.
« Quadringnata millia librorum Alexandrate arserunt,
pulcherrimnm regiae opulentiae monumentum. Alius laudaverit, sicut Livius, qui
elegantiae regum curaeque egregium id opus ait fuisse.
» SOMMAIRE, — Le parti de Pompée se fortifie en Afrique et reconnaît pour chef P. Scipion auquel Caton cède le commandement dont on lui offrait la moitié. — On délibère si l'on détruira Utique, dont les habitants étaient portés pour César, Caton s'oppose a cette destruction qui est conseillée par Juba. Il est chargé de défendre et de garder celle ville. — Cnéius, fils du grand Pompée, rassemble en Espagne des troupes dont Afranius et Petreius refusent de prendre le commandement, et recommence la guerre coutre César. — Pharnace, roi de Pont, fils de Mithridate, est vaincu avec une grande promptitude. — P. Dolabella, tribun du peuple, excite des troubles à Rome en proposant une loi sur les dettes. La populace se porte aux plus grands excès. — M. Antonius, maître de la cavalerie. introduit alors des troupes dans Rome, et huit cents plébéiens sont tués. — Une sédition éclate parmi les vétérans qui demandent leur congé : César le leur accorde. Il passe en Afrique, et court de grands dangers en combattant les troupes de Juba. SOMMAIRE.— Cécilius Bassus. chevalier romain du parti de Pompée, fait la guerre en Syrie, après avoir attiré sous ses drapeaux une légion qui abandonne et tue Sex. César. — Le dictateur défait à Thapsus le préteur Scipion, Afranius et Juba, et reste maître de leur camp. — En apprenant cette nouvelle à Utique, Caton se perce de son épée. Son fils accourt et lui donne ses soins; mais, pendant qu'on s'empresse autour de lui, il rouvre sa blessure et expire, âgé de quarante-huit an..— Pétreius tue Juba et se donne ensuite la mort. — P. Scipion, enveloppé sur son vaisseau, finit ses jours par une mort honorable et avec des paroles digues de sa mort. Les ennemis criant: Où est le général? il répond : Le général est en sûreté. — Faustus et Afranius sont mis à mort. — Clémence de César envers les fils de Caton. — Victoire remportée dans la Gaule par Brutus, lieutenant de César, sur les Bellovaques révoltés. Appien, Guerre civile, III, 77, où il faut probablement lire Λιβίῳ au lieu de Λίβωνι, comme l'ont pensé arec raison Schweighaeuser. et avant lui Perizonius, Animadv. Hist . ch. IV Cf. Freinsh. Suppl., ch. 1. « Voilà ce que plusieurs racontent de Bassus; mais Tite-Live dit qu'il fit la guerre sous les auspices de Pompée; qu'après la défaite de celui-ci il rentra dans la vie privée à Tyr et qu'il corrompit quelques légionnaires, qui le prirent pour leur chef, après avoir tué Sextus. » Saint Jérôme, Prol., lib. 11, in Hoseam. « Optarem mihi contingere, quod T. Livius scribit e de Catone; cujus gloriae neque profuit quisquam laudando, nec vituperando quisquam nocuit, quum utrumque summis praediti fecerint ingeniis. Significat autem M. Ciceronem et C. Caesarem, quorum alter laudes, alter vituperationes supradicti scripsit viri. » « Je voudrais qu'il pût m'arriver ce que Tite-Live écrit de Caton, que la louange ne fit rien pour sa gloire, que le blâme ne put rien contre elle, quoique des esprits supérieurs s'employassent à l'un et à l'autre. Il faisait allusion à M. Cicéron et à C. César, dont l'un a fait l'éloge, l'autre la critique de Caton. » SOMMAIRE. — César triomphe quatre fois pour ses victoires sur la Gaule, sur l'Égypte, sur le Pont et sur l'Afrique. Il donne des festins publics et des spectacles de toute espèce. A la prière du sénat il consent au retour de Marcellus, homme consulaire; mais Marcellus ne peut jouir de ce bienfait, il est assassiné à Athènes par un de ses clients. Cn. Magius Citon. — Le dictateur fait un dénombrement où sont inscrits cent cinquante mille citoyens. Il part pour l'Espagne, afin d'y faire la guerre à Cn. Pompée. et, après beaucoup de combats et quelques villes prises, il remporte, prés de Munda, une victoire décisive où il court de grande dangers. — Sextus Pompée parvient à s'échapper. SOMMAIRE. — César triomphe pour la cinquième fois après son expédition d'Espagne. — Le sénat lui prodigue les plus grands honneurs: ainsi il lui accorde le titre de père de la patrie, et le proclame inviolable et dictateur perpétuel. Mais divers motifs lui attirent la haine des Romains. D'abord un jour que les sénateurs lui décernaient ces honneurs, et qu'il était assis devant le temple de Vénus-Genitrice, il les reçoit sans se lever. Puis. à la Cite des lupercales, le consul Marcus Antonius, son collègue, lui ayant mis le diadème sur la tête, il le dépose sur son siége. Enfin les tribuns du peuple, Epidius Manlius et Césétius Flavus l'ayant signalé à la haine publique, comme aspirant à la royauté, il les prive de leur charge. Ces motifs font naître contre lui une conjuration dont les chefs sont M. Brutus et C. Cassius. — Il est assassiné dans la curie de Pompée et meurt percé de vingt-trois coups. Ses meurtriers s'emparent du Capitole. Le sénat ayant ensuite décrété une amnistie pour les auteurs de cet assassinat, et les enfants d'Antoine et de Lépide leur ayant été livrés comme otages, les conjurés descendent du Capitole. En vertu du testament de César, Octave, petit-fils de sa soeur, se trouve institué son héritier pour moitié, et appelé par l'adoption porter son nom. — Comme on portait le corps de César au Champ-de-Mars, le peuple le brûle au pied de la tribune aux harangues. — La dictature est abolie pour toujours. — Exécution de C. Amatius, homme de la plus basse origine, qui se prétendait fils de Marius, et excitait des troubles au milieu d'une multitude crédule, Plutarque, Vie de César, ch. LXVIII Cf. Suétone, César, 31; Freinsh. Suppl., ch. XLVII. « Un sénatus-consulte, au rapport de Tite-Live, avait ordonné que la maison de César fût ornée d'un fronton, en signe d'honneur. Pendant son sommeil, Calpurnia crut voir ce fronton s'écrouler, et il lui sembla qu'elle pleurait et se lamentait. Aussi, au point du jour, elle 903 pria César de ne point sortir en public, si cela était possible, et de remettre l'assemblée du sénat à un autre temps. » Servius ad Virgil. Georg. 1, 471. « Malum omen est, quoties Aetna, mons Siciliae, non fumum, sed flammarum egerit globos : et, ut dicit Livius, tanta flamma ante mortem Caesaris ex Aetna monte defluxit, ut non tantum vicinae urbes, sed etiam Rhegina civtas, quae multo spatio ab ea distat, afflaretut. » « C'est un mauvais présage quand l'Etna, montagne de la Sicile, vomit, au lieu de fumée, des globes de feu. Tite-Live rapporte qu'avant la mort de César il s'échappa de la montagne une si grande quantité de flammes, que non seulement les villes voisines, mais Rhégium même, située à une grande distance, eu fut incommodée. » Sénèque. Quaest. Nat., V, 18, cf. Freinsb. Suppl., ch. CXVI. « Quod de Caesare olirn majore vulgo dictatum est et a T. Livio positum, in incetlo esse, utrum ilium magis nasci reipublicae profuerit, an non nasci, dici etiam de ventis potest. » « On peut dire aussi des vents ce qu'autrefois on a dit si souvent de César, et ce que Tite-Live s'est demandé, s'il eût été plus utile pour la république qu'il naquit ou qu'il ne naquit pas? » SOMMAIRE.— Octave, qui se trouvait en Spire où César l'avait envoyé par avance, lorsqu'il se préparait à faire la guerre en Macédoine, revient à Rome, et, accueilli sous de favorables auspices, prend le nom de César. — Au milieu de la confusion et du trouble général, Lépidus s'empare de la dignité de grand pontife. — Le consul M. Antonius exerce une domination despotique:il fait passer par violence une loi qui change les gouvernements des provinces, et lorsque César Octave lui demande son assistance contre les assassins de son oncle, il l'accable d'affronts. César se préparant à s'armer contre lui, pour sa cause et pour celle de la république, rappelle les vétérans envoyés pour former des colonies. D'un autre côté la légion Martia et la quatrième passent des drapeaux d'Antonius sous ceux de son rival. Enfin la cruauté d'Antonius, qui égorge dans son camp tous ceux qui lui sont suspects, cause un grand nombre de défections. -- D. Brutus, pour résister à Antonius qui lui réclame le commandement de la Gaule Cisalpine, se renferme dans Modène avec son armée. Mouvements des deux partis pour s'emparer des provinces. — Préparatifs de guerre. SOMMAIRE. — En Grèce, M. Brutus, sous prétexte dé dé fendre la république, et de faire la guerre à Antoine, fait passer sous ses ordres l'armée commandée par Vatinius, et la province. — Le jeune César, qui le premier avait pris les armes pour la cause de la république, est revêtu par le sénat de l'autorité de propréteur et des insignes du consulat, avec le titre de sénateur. — M. Antonius tient D. Brutus assiégé dans Modène. Des députés, que le sénat lui avait envoyés peur traiter de la paix, échouent dans leur mission. — Le peuple romain revêt le sagum. —M. Brutus. en Épire, range à son obéissance le préteur C. Antonius et son armée. SOMMAIRE.— Dolabella fait perfidement massacrer en Asie C. Trébonius. Il est, pour ce crime, déclaré ennemi public par le sénat. — Le consul Pansa, ayant été battu par Antonius, son collègue A. Hircius accourt arec ses troupes, met en fuite l'armée de M. Antonius, et rend égales les chances des deux partis. Vaincu ensuite par Metius et César. Antonius s'enfuit dans la Gaule, et décide M. Lépidus et les légions qu'il commandait à faire sa jonction avec lui, Il est déclaré ennemi public par le sénat, avec tous ceux qui l'ont secondé. A. Hirtius, qui, après une victoire, avait été tué dans le camp même de l'ennemi, et C. Pansa, qui avait succombé à une blessure reçue dans sa défaite, sont ensevelis au champ-de-Mars. — Le sénat se montre peu reconnaissant envers César, le seul survivant des trois généraux. Après avoir décerné les honneurs du triomphe, à D. Brutus que César avait délivré alors qu'il était assiégé dans Modène. Il n'accorde à César et à ses soldats qu'une mention peu satisfaisante. Aussi César s'étant réconcilié avec M. Antonius, par l'entremise de M. Lépidus, vient à Rome, et, au milieu de la consternation que son arrivée cause à ses ennemis, il su fait nommer consul à dix-neuf ans. SOMMAIRE. — César, devenu consul, fait passer une loi sur la mise en jugement des meurtriers de son père : M. Brutus, C. Cassius, Décimus Brutus sont cités en vertu de cette loi et condamnés quoique absents. — Les forces de M. Antonius s'augmentent encore par la jonctlon que font avec lui Asinius Pollion, Munatius Plancus à la tête de leurs armées. Décimus Brutus, que le sénat avait chargé de poursuivre Antonius, est abandonné par ses légions et s'enfuit. Il tombe entre les mains d'Antonius qui le fait tuer par le Séquanais Capénus. — César fait la paix avec Antonius et Lépidus. Tous trois se décernent pour cinq ans le titre de triumvirs chargés de constituer la république, et conviennent que chacun, de son côté, proscrira ses ennemis. Dans ces proscriptions sont enveloppés une foule de chevaliers romains et cent trente sénateurs, parmi lesquels on distingue :L. Paullus, frère de M. Lépidus, L. César, oncle d'Antoninus, et Cicéron. Ce dernier est assassiné par Popillius, soldat légionnaire, à l'âge de soixante-trois ans, et sa tête ainsi que sa main droite sont exposées sur les Rostres. — Ce livre contient en outre les opérations de M. Brutus dans la Grèce. M, Seneca Suasor., VII. Cf. Freinshem. Suppl. C. 60 sgq, — « M. Cicero sub adventum triumvirorum cesserat urbe, pro certo habens id quod erat, non magis Antonio eripi se quam Caesari Cassium et Brutum posse. Primo in Tusculanum fugit, inde transversis itineribus in Formianum, ut ab Caieta navim conscensurus, proficiscitur. Unde aliquotiens in altum provectum cum modo venti adversi retulissent, modo ipse iactationem navis caeco volvente fluctu pati non posset, taedium tandem eum et fugae et vitae cepit; regressusque ad superiorem villam quae paulo plus mille passibus a mari abest, Moriar, inquit, in patria saepe servata. Satis constat servos fortiter fideliterque paratos fuisse ad dimicandum; ipsum deponi lecticam et quietos pati quod sors iniqua cogeret iussisse. Prominenti ex lectica praebentique immotam cervicem, caput praecisum est.Nec satis stolidae crudelitati militum fuit. Manus quoque, scripisse in Antonium aliquid exprobrantes, praeciderunt. Ita relatum caput ad Antonium iussuque eius inter duas manus in Rostris positum; ubi ille consul, ubi saepe consularis, ubi eo ipso anno adversus Antonium, quanta numquam humana vox cum admiratione eloquentiae auditus fuerat. Vix attolentes prae lacrimis oculos homines intueri trucidata membra eius poterant. Vixit tres et sexaginta annos, ut si vis abfuisset ne immatura quidem mors videri possit. Ingenium et operibus et praemiis operum felix; ipse fortunae diu prosperae et in longo tenore felicitatis magnis interim ictus vulneribus, exitu tam tristi atque acerbo. Omnium adversorum nihil ut viro dignum erat tulit praeter mortem; quae vere aestimanti minus indigna videri potuit quod a victore inimico nil cru- 904 delius passus erat, quam quod ejusdem fortunae compos ipse fecisset. Si quis tamen virtutibus villa pensarit, vir magnus, acer, memorabilis fuit, et in cujus laudes persequendas Cicerone laudatore opus fuerit. » « A l'approche des triumvirs, Cicéron était sorti de Rome, persuadé, et avec raison, qu'il n'avait pas plus de grâce à attendre d'Antoine que Brutus et Cassius d'Octave. Il se réfugia d'abord à sa campagne de Tusculum ; de là, par des chemins de traverse, il gagna celle de Formies, dans l'intention de d'embarquer à Caïète; il fit voile pendant quelque temps vers la haute mer, mais ramené en arrière par les vents contraires, et ne pouvant plus supporter le roulis du vaisseau et l'agitation des vagues, le dégoût s'empara de lui. Également las de fuir et de vivre, il revint vers sa première maison de campagne, éloignée de la mer d'un peu plus de mille pas. » Je mourrai, dit-il, dans cette patrie que j'ai sauvée tant de fois.. Il est certain que ses esclaves étaient déterminés à combattre avec courage et constance. Mais il fit arrêter sa litière, et leur ordonna de se soumettre tranquillement aux volontés du sort, quelque iniques qu'elles fussent. Alors il se pencha hors de la litière, et présenta sa tête immobile aux meurtriers, qui la coupèrent. Et cela ne suffit point à la stupide férocité des soldats; ils lui coupèrent encore les mains, coupables, disaient-ils, d'avoir écrit contre Antoine. Sa tête, portée au triumvir, fut par son ordre exposée entre ses deux mains, à celle tribune aux harangues où, comme consul, où, souvent comme personnage consulaire, où, cette année mène, dans ses harangues contre Antoine, il avait commandé l'admiration par une puissance de parole que jamais vois humaine n'a égalée. Les eux baignés de larmes, osaient à peine se lever sur ces restes sanglants. » Cicéron vécut soixante-trois ans, et sa mort, si elle n'eût pas été violente, aurait pu ne pas paraître prématurée. Génie heureux et par ses travaux et par leur récompense, la fortune lui fut longtemps favorable; et dans le cours de sa longue prospérité, il fut quelquefois frappé cruellement; mais de tous ces coups, l'exil, la ruine de son parti, la mort de sa fille, cette triste et cruelle fin, le dernier, la mort, fut le seul qu'il supporta avec une mille dignité. Et cette mort même, à la bien examiner, peut paraître moins révoltante si l'on songe qu'il ne pouvait souffrir de son ennemi vainqueur de traitement plus cruel que celui que lui-même lui réservait dans la même fortune. Que si cependant l'on met an balance ses vertus et ses vices, on trouvera en lui un génie supérieur, une due ardente, un homme dont le souvenir doit durer, et qui n'aurait pu être loué dignement que par la bouche de Cicéron lui-même. » SOMMAIRE. — C. Cassius. que le sénat avait chargé de combattre Dolabella, déclaré ennemi public, se sert de l'autorité dont la république l'a revêtu pour prendre possession de la Syrie et des trois armées qui se trouvaient dans cette province. Il tient Dolabella enfermé dans la ville de Laodicée, et le force à se donner la mort. C. Antonius, frère de M. Antonius, est fait prisonnier et tué par ordre de M. Brutus. SOMMAIRE.— M. Brutus se bat avec succès contre les Thraces. C. Cassius et lui soumettent à leur autorité toutes las provinces et toutes les armées d'outre-mer et se réunissent à Smyrne pour régler le plan de la guerre qu'ils préparent. En considération de son frère Messala, ils pardonnent d'un commun accord à Poplicola convaincu de les avoir trahie. SOMMAIRE. — Sextus, fils du grand Pompée, recrute en Épire des proscrits et des esclaves fugitifs, et après avoir, à la tète de cette armée, exercé longtemps ses brigandages sur mer. sans se fixer nulle part, il s'empare d'abord de Messine, puis de toute la Sicile. Il tue A. Pompéius, propréteur de Bithynie, et remporte une victoire navale sur Q. Salvidienus, lieutenant de César. — Antonius et César passent en Grèce avec leurs troupes, pour combattre Brutus et Cassius. — Q. Cornifrcius défait en Afrique T. Sextius, général du parti de Cassius. SOMMAIRE, — César et Antonius se battent à Philippes contre Brutus et Cassius, avec des chances partagées: des deux côtés les ailes droites sont victorieuses ; des deux côtes il y un camp pris par les vainqueurs ; mais la mort de Cassius fait pencher la balance. En effet, placé à l'aile qui a été mise en déroute et croyant que la défaite de l'armée est générale, il met fin à ses jours — Il se livre ensuite une seconde bataille. dans laquelle Brutus est vaincu et se lue aussi, après avoir prié Straton, qui l'accompagnait dans sa fuite, de le percer de son épée. Quarante des citoyens les plus distingués de Rome, et entre autres Q. Hortensius, font de même. SOMMAIRE. — César, laissant Antonius dans les contrées d'outre-mer. dont le gouvernement lui a été assigné d'après le nouveau partage des provinces, revient en Italie et distribue des terres aux vétérans. Des mutineries auto excitées parmi ses troupes par les soldats qui a gagnés Fulvie, épouse d'Antoine. Il les apaise en s'exposant aux plus grands périls.— Le consul Lucius Antonius, frère de M. Antonius, cédant aux conseils de celte même Fulvie, déclare la guerre à César. Il engage dans son parti les peuples dont les terres avaient été assignées aux vétérans, bat M. Lépidus qui était avec son armée chargé de la garde de Rome, et entre dans la ville les armes à la main. SOMMAIRE. — César, âgé de vingt-trois ans, assiège dans Pérouse L. Antonius qui essaie plusieurs sorties. est repoussé, et se voit réduit par la famine à capituler. Le vainqueur lui pardonne ainsi qu'à toutes ses troupes. Il ruine Pérouse, et après avoir fait rentrer sous sort autorité toutes les armée du parti ennemi, il termine la guerre sans effusion de sang. SOMMAIRE. — Les Parthes guidés par Labiénus, ancien partisan de Pompée, envahissent la Syrie, et, après avoir vaincu Décidius Saxa. lieutenant de M. Antonius, ils se rendent maîtres de toute cette province. — M. Antonius ayant perdu Fulvie son épouse, qui l'excitait à faire la guerre à César, se décide, pour ne plus titre un obstacle à la borne intelligence des chefs, à conclure la paix avec César et à épouser sa soeur Octavie. Il dénonce les menées criminelles de Salvidiénus contre César. et ce général. déclaré coupable, se donne volontairement la mort. — P. Ventidius, lieutenant d'Antonius, défait les Parthes et les chasse de la Syrie, après avoir tué Labiénus leur général .— Sextus Pompée, dont le voisinage inquiète l'Italie, étant maître de la Sicile et interceptant les convois de blés, César et Antonius lui demandent la paix, et concluent avec lui un traité qui lui assure la possession de la Sicile. — Ce livre renferme encore les événements de la guerre civile en Afrique. Acron ad Horat. Sat., 1. 3, 29. Cf. Supplem., ch. XX sqq. « Quoniam inter Augustum et Antonium reliquiae adhuc erant dissensiosis, Cocceius Nerva, proavus Nervae, qui postea imperavit Romae, mandavit Augusto, ut 905 mitteret, qui de summa rerum tractarent. Ergo missus est Maecenas cum Agrippa, qui utrumque exercitum in una castra coegerunt, ut ait Livius lib. CXXVII. lntelligendum autem, quod Fonteio misso ab Antonio, Augustus Maecenatem et caeteros ad eumdem Iocum emi serit. » « Comme il y avait encore entre Auguste et Antoine des restes de dissension, Coccéius Nersa,bisaieul de celui. qui fut plus tard empereur de Rome, écrivit à Auguste d'envoyer des personnes chargées de pleins pouvoirs... Mécène fut donc envoyé avec Agrippa, et ils réunirent les deux armées dans un même camp, comme le dit Tite-Live, au livre CXXVII. Il faut savoir que Fonteius ayant été envoyé par Antoine, Auguste envoya Mecène. et les autres au même endroit. » Porphyrion ad Horat. Sat., I, 5, 29. « Dissensione orta inter Caesarem Angustum Antoniumque, Cocceius Nerva, avus ejus qui postea Romae imperavit, peliit à Coesare, ut aliquem, qui de summa rerum tractaret, mitteret Tarracinam. Et primum Maecenas, mox et Agrippa congressi sunt, hique pepigerunt fidem confirmatissimam, et in una castra conferri signa utriuque exercitus jusserunt. Hoc et T.Livius, lib. CXXVII, referl, excepta Capitonis mentione. » « La discorde s'étant élevée entre Auguste César et Antonins, Coccéius Nerva, aïeul de celui qui régna ensuite sur Rome, pria César d'envoyer un plénipotentiaire à Terracine. Mécène et ensuite Agrippa entrèrent en conférence, et s'étant donné mutuellement toutes les garanties de bonne foi, ils réunirent dans un même camp les drapeaux des deus armées. C'est ce que Tite-Live rapporte au livre CXXVII, sans toutefois faire mention de Capiton. » Le Commentateur de Cruqnius ad Horat., Satir., I. 5, 29. Cf. Freinsh. Suppl., ch. XX sqq. « Ab Antonio missus fuerat Fonteius Capito legatus, ab Augusto Maecenas, intercedente Cocceio Nerva, proavo Nervae imperatoris, qui et Augusto et Antonio gratus erat, cum Agrippa. Ea autem conditione convenerant legati, ut de summa rerum tractarent, exortamque dissensionem inter duos has imperatores componerent; quod et fecerunt, et utrumque exercitum juxta Brundisium in una castra cum magna laetitia coegerunt, ut infert Livius, lib. CXXVII. » « Fontéius Capiton avait été envoyé comme député par Antoine, et Mécène par Auguste, sous l'entremise de Coccéius Nerva, bisaïeul de l'empereur Nerva, et qui, ainsi qui Agrippa, était à la fois l'ami d'Auguste et celui d'Antoine. En se réunissant, il fut bien convenu que la question serait traitée à fond, et que les députés mettraient fin à la dissension qui s'était élevée entre les deux généraux; c'est ce qu'ils firent, et les deux armées furent réunies dans un même camp, auprès de Brindes, à la grande joie de tous, comme le raconte Tite-Live, au CXXVIle livre. » SOMMAIRE.— Sextus Pompée recommençant à infester la mer de ses brigandages et n'observant pas la paix qu'il a souscrite, César, forcé de lui déclarer la guerre, lui livre deux batailles navales où les succès sont balancés. — P. Ventidius, lieutenant de M. Antonius, triomphe des Parthes en Syrie, et tue leur roi. — Les lieutenants d'Antonins soumettent aussi les Juifs. — Préparatifs de la guerre de Sicile. SOMMAIRE.— Deux batailles navales sont livrées à Sextus Pompée avec des succès balancés. — Des deus flottes de César, l'une, commandée par Agrippa, est victorieuse, l'autre, conduite par Octave lui-même, est anéantie et Ire troupes qu'il a débarquées courent le plus grand danger, — Quelque temps après, Sextus est vaincu et s'enfuit en Sicile. — Lépidus. qui était accouru d'Afrique comme pour prendre part à la guerre que César devait faire à Sextus. tourne aussi ses armes contre son collègue. Mais son armée l'abandonne; il est dépouillé du triumvirat; cependant ou lui laisse la vie. Agrippa reçoit de César une couronne navale, marque l'honneur qui, avant lui, n'avait été accordée à personne. SOMMAIRE.— M. Antonius, s'oubliant dans les plaisirs auprès de Cléopâtre, entre après de longs retards dans la Médie et déclare la guerre aux Parthes, à la tète de dix-huit légions et de seize mille chevaux. Il perd deux légions. n'éprouve que des revers et lot eu retraite, poursuivi de près par les Parthes. Enfin, après avoir été en butte avec toute son armée à de terribles alarmes et à de grands dangers, il rentre en Arménie. et dans celte fuite de vingt et un jours, parcourt un espace de trois cents milles. Les rigueurs de la saison lui font perdre environ huit mille hommes. Ces désastres funestes ajoutés à l'expédition si malheureuse contre les Parthes doivent lui être entièrement imputés, parce qu'il ne voulait pas prendre ses quartiers d'hiver. en Arménie, entraîné qu'il était par sou empressement à rejoindre Cléopâtre. SOMMAIRE.—Sextus Pompée, tout en ayant l'envie de se mettre sous la protection d'Antonins, en Asie, se prépare à lui faire la guerre ; mais il est défait par les lieutenants du triumvir et mis à mort. — César réprime une sédition funeste qui avait éclaté parmi les vétérans. Il soumet les Japydes, les Dalmates et les Pannoniens. — Antonius ayant attiré auprès de lui en lui engageant sa roi, Artavasde, roi d'Arménie, le fait jeter dans les fers, et place sur le trône de ce pays un fila qu'il avait eu de Cléopâtre. — Depuis longtemps passionné peur cette princesse, ii venait de la reconnaître comme son épouse. SOMMAIRE.— César en Illyrie dompte les Dalmates. — M. Antonius, dominé par son amour pour Cléopâtre, dont il as ait deux fils, Philadelphe et Alexandre, refuse de venir à Rome et d'abdiquer le triumvirat, quoique le temps en soit expiré. Il se prépare à déclarer la guerre à Rome et à l'Italie, rassemble dans ce but des forces considérables. tant de nier que de terre, et envoie la déclaration de son divorce à Octavie, sœur de César. Celui-ci passe en Épire avec une année. — Engagements sur mer et combats de cavalerie où l'avantage reste à César. SOMMAIRE. — M, Antonius, vaincu sur mer près d'Actium, s'enfuit à Alexandrie. Il est assiégé par César. Voyant sa position entièrement désespérée, et décidé surtout parle faux bruit de la mort de Cléopâtre. Il se perce de son épée. — César se rend maître d'Alexandrie, et Cléopâtre. pour ne pas tomber au pouvoir du vainqueur, finit sa vie par une mort volontaire .— A son retour à Rome, Octave célèbre trois triomphes, l'un pour l'Illyrie, l'autre pour la violente d'Actium et le troisième pour Cléopâtre. — Les guerres civiles sont ainsi terminées. après avoir duré vingt et un ans. — M. Lépidus, fils de l'ancien triumvir, forme une conjuration et prend le armes contre César. Il est défait et tué. Le Commentateur de Cruquius ad Horat, Od., I, 37, 30 Cf. Florus, IV, 11. « Ljvius referi, Cleopatram, quum ab Augusto capta 906 indulgenlius de indnstria tractaretur, dicere solitam : Non triumphabor. » « Tite-Live raconte que Cléopâtre, prisonnière d'Auguste, voyant l'indulgence intéressée avec laquelle on la traitait, disait souvent: Je ne serai pas menée en triomphe. » SOMMAIRE. — César, après avoir assuré la paix de l'empire et réglé l'organisation des provinces, reçoit encore le surnom d'Auguste : pour l'honorer, on donne ce nom au mois Sextilis. — Il préside une conférence à Narbonne et fait opérer le dénombrement des trois divisions des Gaules conquises par son père. — Guerre de M. Crassus contre les Rastarnes, les Moesiens et d'autres nations. SOMMAIRE. — Guerre de M. Crassus contre les Thraces et de César coutre les Espagnols. — Soumission des Salasses, peuplade des Alpes. SOMMAIRE. — Conquête de la Rhétie par Tl. Néron et Drusus, beaux-fils de César. — Mort d'Agrippa, son gendre. — Dénombrement fait par Drusus. Censorinus, de Die Natal., ch. XVII. Cf. Freinsh. Suppl., ch. XLVI. « Eodem anno ludos saeculares Caesar ingenti apparatu fecit, quos centesimo quoque anno (is enim terminus saeculi) fieri mos.» « La même année, César célébra avec un grand appareil les jeux séculaires, qu'on a coutume de célébrer à chaque centième année, parce que c'est celle qui termine le siècle. » SOMMAIRE. — Les peuplades de la Germanie, situées sur les deux rives du Rhin. sont attaquées par Drusus. — Le soulèvement général causé dans la Gaule par le dénombrement est apaisé. — Un autel est consacré â César, au confluent de la Saône et du Rhône. — C. Julius Vercundar, Éduen des bords du Doubs, en est créé pontife. SOMMAIRE.— Les Thraces sont domptés par C. Pison, les Chérusques, les Teuctères, les Cattes et d'autres peuplades germaines d'au delà de Rhin, sont soumis par Drusus. — Mort d'Octavie. soeur d'Auguste. Elle avait perdu auparavant son fils Marcellus, dont un théâtre et un portique rappellent la mémoire et portent le nom, comme s'il en avait fait la dédicace. SOMMAIRE. — Guerre de Drusus contre les peuplades trans-rhénanes. Dans cette guerre se distinguent au premier rang Senectius et Anectius, tribuns militaires de la nation des Nerviens. Néron, frère de Dusus, réduit les Dalmates et les Pannoniens. La paix est conclue avec les Parthes, et leur roi rend les étendards qui avaient été enlevés à Crassus et ensuite à Antonius. SOMMAIRE.— Guerre de Drusus contre les peuplades trans-rhénanes de la Germanie. — Le général meurt au bout de trente jours, d'une fracture de la cuisse. suite d'une chute de cheval. Néron, son frère, qui s'est hâté d'accourir à la nouvelle de son malheureux accident, transporte son corps à Rome, où il est déposé dans le tombeau de Jules César. Son éloge est prononcé par César Auguste, son beau-père, et de nombreux honneurs lui sont rendue à ses funérailles.
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