TÉMOIGNAGES DES AUTEURS ANCIENS ET
MODERNES SUR PHÈDRE.
MARTIALIS, III, Epigr. 20, de Canio.
An aemulatur improbi jocos Phaedri ?
AVIENUS, in praefat. fabularurn suarum.
Phaedrus etiam partem aliquam quinque in libellos resolvit.
SEPTIM. FLORENS. CHRISTIANUS, in Carm. ad Pithaeum, de Phaedro
loquens..
. . . . . De stylo atque tempore,
Par proximusve Laberio vel Publio.
RITTERSHUSIUS, in Epist. dedicatoria Phaedri
Fabellas continet opusculum, expositas sermone latino et puro atque genuino,
in quo multas antiquae elegantiae notas impressas cernere est, multas legere
sententias, ad quaslibet vitae partes utilissimas.
IDEM, in Epist. ad Camerarium, ubi et de Camerarii Bongarsiique
judicio, hoc modo.
De hoc libella idem ego tecum, et cum politissimo viro Jacobo Bongarsio,
sentio, elegantem esse cumprimis, et florente etiam, ac pura lingua latina
scriptum, ac supparem esse judico hunc Phaedrum Laberio ac Publio Syro
mimographo.
LIPSIUS, ad Senec. Consol. Polyb., c. XXVII.
Phaedrus, Tiberii libertas, jam condiderat (logos Aesopi) et pulcherrimis
versibus latinos fecerat, qui exstant.
RIGALTIUS, in Dedic. ad Thuanum.
Haec ratio fabulares liberti jocos, vernula urbanitate amabiles argutias ,
placere tibi posse persuasit.
IDEM, paulo post.
Habe igitur imperatorium libertum, quem inter rusticandum suaviter
fabulantern , imo graviter, et quidem paucis pliilosophantem admireris.
LAUR. PIGNORIUS, Epist. XIII.
Etiam ego venire possim in litterarum plausum, velut loquitur elegantissimus
fabulator Phaedrus.
BARTHIUS, XXXV,
Adver., c. XX.
De Phaedri fabulis ita judicant doctorum plerique, esse ingenuae latinitatis
, neque. mentiri aevum Tiberii. In quorum ego prorsus opinione sum , licet unam
et alteram subdititiam et insititiam esse jam olim notarim.
IDEM, de latinae linguae scriptoribus, p. 216.
In Phaedri fabulis nativa indoles est latini sermonis, egoque fere cum
Catullo aut Lucretio ponam hunc scriptorem , neque inscius, esse dodos viros,
quibus secus videatur ; sed talia argumenta forte a nobis producentur, ut illi
malint deinceps nobiscum sentire. - Vide et
BARTH., Advers., VII, 7 ; XVI, 14 ; XXI, 3 ; XXX, 22 ; XXXVI, 8 ; XLII,
10.
SCHOTTUS, Observ. Humanar. II, c. 19.
Adjicio, pereruditos exstitisse libertos Tiberii, Phaedrum, Aesopoarum
lepidum scriptorem .
SCHIOPPIUS, in Paradox. litter.
Similiter apud Phaedrum, cultissimum fabularum scriptorem, legimus.
IDEM, in Infamia Famiani, p. 86.
Eum tamen scriptorem (Phaedrum) velut domo barbarum, et sermone non parum
saepe plebeium, non nisi cura discrimine ac delectu imitandum intelligo.
IDEM, in Consultatione II.
Phaedrum tamen et Hyginum, velut elegantiae minus studiosos, plebeia
plusculum usurpasse apparet.
DEMSTERUS, ad Rosinum.
Phaedrus Thrax, Tiberii libertus, fabularum luculentus scriptor.
TANAQUILLUS FABER, in Praef. ad Notas Phaedr.
De dicendi genere si roges, quid sentiam, dicam equidem, et quasi me censor
rogaret, ex animi sententia : Neminem arbitror a felici illa Terentii
simplicitale propius abesse .... Nemo e veteribus ingenio fuisse videtur ad
illam Terentii semper lenitatem magis facto, quam Phaedrus, quod et necesse
fuerat ; ea enim est apologorum, atque adeo fabellarum omnium natura, ut sermone
non debeant, nisi facili placidoque, tractati.
RHODIUS, ad Scribon. Larg., p. 5.
Eloquentiam post Ciceronem se retro dedisse, conqueritur Seneca
Controversiarum libr. I; nec ullus paullo cultior, qui ejus generis plura in
Phaedro Augusti liberto non animadvertet.
BROUKHUSTUS, ad Tibull. I. Eleg. V, v. 13,
Lepidissimus fabulator, quo amabiliorem alium numquam extulit tellus thracia
; ne Linum ne Orphea quidem.
LA FONTAINE, Préface de ses fables.
Socrate n'est pas le seul qui ait considéré comme soeurs la poésie et nos
fables. Phèdre a témoigné qu'il était de ce sentiment, et, par l'excellence
de son ouvrage, nous pouvons juger de celui du prince des philosophes.
IDEM, ibid.
On ne retrouvera pas ici l'élégance ni l'extrême brièveté qui rendent
Phèdre recommandable... Si l'on y veut prendre garde , ou reconnaîtra dans cet
auteur le vrai caractère et le vrai génie de Térence.
IDEM, liv. III, fab. 10.
Phèdre était si succinct, qu'aucuns l'en ont blâmé, Ésope, en moins de
mots, s'est encore exprimé.
LA MOTTE , Préface de ses fables.
Phèdre a voulu faire un livre. On sent dans sa composition un soin continu
d'élégance, et quoiqu'il soit simple et facile, il n'en est ni moins poli ni
moins mesuré. Ésope est un philosophe, et Phèdre un auteur.
IDEM, ibid.
Phèdre ne donne guère d'étendue à ses fables ; mais, à tout prendre, il
est encore prolixe auprès d'Ésope. Sa brièveté est toujours fleurie : il
peint avec des épithètes convenables, et ses descriptions, renfermées souvent
dans un seul mot, ne laissent pas de semer dans son ouvrage des grâces
inconnues à l'inventeur.
LA HARPE ,
Cours de littérature,
chap, 7, tome I.
Apres Ésope, le fabuliste qui a eu le plus de réputation, c'est Phèdre,
qui, à la moralité simple et nue du récit du Phrygien, joignit l'agrément de
la poésie. Son élégance, sa pureté, sa précision, sont. dignes du siècle
d'Auguste.
F. SCHOELL, Histoire abrégée de la littérature romaine.
Phèdre eut le mérite d'avoir fait le premier connaître aux Romains les
fables d'Ésope; non que toutes ses fables soient des traductions de celles du
philosophe phrygien; mais les deux tiers, qui ,paraissent originales, ou dont du
moins nous ne connaissons pas les originaux grecs , sont dans la manière
d'Ésope. Dans les fables même qui sont imitées du grec, Phèdre a le mérite
de l'invention par la façon dont il les a arrangées, et il est un poète aussi
original que La Fontaine, qui, comme lui, a pris ailleurs le sujet d'une grande
partie de ses fables. Phèdre se distingue par une précision, une grâce et une
naïveté qui n'ont pas été surpassées. Sa simplicité est le plus sûr
garant de l'authenticité de ses fables , que quelques critiques out contestée.
Sa diction n'en est pas moins élégante, quelquefois même un peu trop
recherchée.
WALCKENAER, Essai sur la fable et les fabulistes.
Phèdre, qui excite aujourd'hui notre admiration par son exquise élégance
et sa concision classique, fut peu connu de son temps.
DES NOUVELLES
FABLES ATTRIBUÉES A PHÈDRE.
EN parlant du manuscrit Perotti, nous avons dit
qu'il existait dans ce recueil trente-deux fables dont le nom de l'auteur était
inconnu. Plusieurs savants (01), alléguant
que le manuscrit Pithou était mutilé, et qu'il devait contenir un plus grand
nombre d'apologues, n'ont pas hésité à les attribuer au fabuliste romain.
M. Adry, dans son Examen sur les nouvelles Fables de Phèdre, a révoqué
en doute leur authenticité, et nous allons rapporter ce qu'il dit à ce sujet (02)
:
« Que penser de ces nouvelles fables ? Qu'on les examine attentivement : il n'y
en a que douze, à ce qu'il m'a paru, qui soient de véritables apologues.
Peut-être en trouverait-on encore deux ou trois autres, mais qui sont fort
obscures. Si on me demande ce que je pense, j'avouerai que je trouve une si
grande différence entre cinq ou six fables, récits ou moralités (comme on
voudra les appeler) de cette collection, et presque toutes les autres fables,
que je ne puis croire que l'auteur de ces dernières ait été capable de
composer les cinq ou six dont je veux parler. Il me semble, en un mot,
reconnaître deux mains, s'il n'y en a pas davantage. Perotti aurait-il tiré
les nouvelles fables de différents manuscrits et de différents auteurs, dont
il ignorait le nom ? Je le répète, il ne dit nulle part que les nouvelles
fables soient de Phèdre ; il n'en nomme point l'auteur, ou les auteurs. Mais
doit-on attribuer à Phèdre celles qui ont quelque mérite ? Je ne vois point
de preuves bien solides, ni pour ni contre. Si on pouvait fixer exactement le
temps où Pétrone a vécu, on serait peut-être fondé à en tirer une
induction pour admettre ou pour rejeter les nouvelles fables ; mais ce ne serait
point une preuve complète. M. Cassitto, dans l'embarras où il était, a
trouvé, plus simple de trancher le noeud. Selon lui, Pétrone n'a jamais
existé, et le véritable auteur du Satyricon est Canius Rufus, chevalier
romain, ami de Martial, et qui s'est amusé à faire une amplification en prose
de l'histoire en vers de la Matrone, laquelle est de Phèdre, selon
Cassitto, qui s'appuie sur le vers de Martial, où celui-ci dit, en parlant de
Canius Rufus :
An aemulatur improbi jocos Phaedri ?
« M. Cassitto ne s'arrête pas en si beau chemin ; et, d'après une
imagination encore plus singulière, Phèdre n'est plus Phèdre, ou du moins il
n'est que le masque qu'a pris le véritable auteur des fables, Julius Polybius,
affranchi de l'empereur Claude ; et comme il n'y a rien qu'on n'appuie sur des
raisons, bonnes ou mauvaises, il cite Sénèque, Qui, dans sa Consolation à ce
même Polybe, l'engage, pour faire diversion à sa douleur, - à composer Aesopos
logos, intentatum romanis ingeniis opus, passage qui a donné lieu à
différentes explications très peu satisfaisantes pour la plupart, etc.,
etc."
Mais maintenant, de qui sont ces nouvelles fables ? nous demandera-t-on. On ne
peut faire à ce sujet que des conjectures ; aussi laisserons-nous parler, en
terminant, M. Vanderbourg, qui a publié sur les fables attribuées à Phèdre
des Observations pleines de science et de justesse (03).
"J'observerai, dit-il, en premier lieu, qu'il n'est nullement nécessaire
d'attribuer les trente-deux fables nouvelles à un seul et même auteur ; elles
sont très différentes en mérite. Toutes ne supposent pas dans le fabuliste
les mêmes principes ni les mêmes sentiments. On ne peut rien conclure contre
notre hypothèse, de ce que le prologue ne nomme qu'Ésope, Avien et Phèdre,
parmi les auteurs mis à contribution dans le recueil, puisqu'on y trouve des
vers de Prudence, dont le prologue ne parle pas. Il se pourrait donc que les
meilleures de ces fables nouvelles, telles que les quatre dont nous possédons
les originaux en grec, la Matrone d'Éphèse, l'anecdote de Pompée
et le Soldat, fussent l'ouvrage de quelque fabuliste contemporain d'Avien
et d'Ausone. Il se pourrait que les autres, et surtout les plus mauvaises, comme
la Térranéole et le Renard, le Papillon et la Guêpe, etc. ,
appartinssent à quelque auteur de l'époque intermédiaire entre le moyen âge
et la renaissance des lettres, c'est-à-dire au siècle de Perotti. M. Jannelli
s'est beaucoup trop avancé en assurant qu'à cette époque il n'existait aucun
poète latin capable de versifier les fables qui nous occupent. Il suffirait,
pour le réfuter, de citer Pontanus, né en 1426 ; Antoine de Palerme, né en
1393 ; Nicolas de Clémengis, mort en 1430. Les autres raisons qu'il apporte
pour faire remonter ces opuscules jusqu'à Phèdre ne sont pas meilleures. Ce
sont, il est vrai, les moeurs et la mythologie antiques qui y règnent ; mais
une foule d'auteurs modernes ont cru devoir s'y conformer, même dans les
poèmes originaux écrits en langue vulgaire. Il serait bien étonnant qu'un
imitateur, et souvent même un traducteur de fables grecques en langue latine,
eût songé à les adapter à notre religion et à nos moeurs. M. Cassitto cite
en particulier quelques circonstances prises dans la fable de Pompée et le
Soldat, dans celles de la Jeune Fille et les deux Amants et du
Papillon et la Guêpe, comme ignorées jusqu'à nos jours, ou connues
seulement de quelques savants. Mais la fable de Pompée peut être, comme
nous l'avons vu, d'une ancienneté assez grande, sans appartenir à Phèdre ;
celle du Papillon est trop absurde pour lui avoir jamais appartenu ; et
un auteur moderne de la fable des deux Amants pourrait avoir appris,
comme M. Cassitto, de Pétrone et de Plaute, que, chez les anciens, les écuries
étaient placées aux portes des villes, si toutefois il ne faut pas entendre
les mots portae in limine, de la porte de l'amant pauvre, comme d'autres
l'ont prétendu. Enfin M. Jannelli a été jusqu'à faire valoir en faveur de
son opinion cette circonstance, bien frivole sans doute, que les fables de
Phèdre sont entremêlées d'anecdotes, et que les fables nouvelles le sont
aussi. Un imitateur de Phèdre a pu chercher à se donner cette ressemblance
avec son modèle, dans quelque siècle qu'il ait écrit.
"Pour me servir aussi de tous mes avantages, j'observerai encore que
plusieurs des fables nouvelles me paraissent déceler une origine moderne. Nous
avons remarqué que celle du Mensonge et la Vérité semble être en
contradiction avec les idées reçues, en ce qu'elle peint le mensonge comme
ayant beaucoup de peine à circuler. Notre savant confrère M. Visconti m'a
fourni un proverbe italien où cette idée se retrouve : La bugia ha le gambe
corte. Il existe un proverbe français qui revient à la fable de Vénus
et la Poule, et qui dit à peu près que la poule qui a gratté grattera
toujours. Nous avons loué plus haut le mot qui termine la fable XXVIII : un
jeune homme a été trompé vingt fois par une courtisane ; elle lui fait
cependant de nouvelles protestations de fidélité. "Je t'entends avec
plaisir," répond le jeune homme, "non que tu me sois fidèle, mais
parce que tu me plais : "
Non quod fidelis, sed quod jucunda es mihi.
C'est à peu près le mot d'un prince de la maison de Médicis à l'un de
ses courtisans : « Tu me flattes, mais cela me plaît. » Tu m'aduli, ma mi
piace.
« La fable intitulée De la signification des peines du Tartare, tire
une morale toute chrétienne du tableau de l'enfer païen. Elle finit par dire
que l'antiquité a enveloppé tout exprès la vérité de fictions, afin que le
sage pût la comprendre, mais que l'ignorant se trompât :
Consulto involvit veritatem antiquitas,
Ut sapiens intelligeret, erraret rudis . . . .
et tel est souvent le but avoué des paraboles de l'Évangile. Enfin le nom de
la terranéole est inconnu à tous les auteurs latins ; mais nous
apprenons de M. Jannelli que cet oiseau est du genre des alouettes, et que les
paysans de la contrée qu'il habite le nomment encore ainsi de nos jours : Hanc
avem ex genere alaudarum isto nomine etiam modo nuncupant nostri rustici. Ne
pourrait-on pas inférer de ces observations, que les fables nouvelles qui les
ont fournies, au lieu d'être d'un auteur ancien et païen, appartiennent à un
chrétien et à un Italien moderne ? L'esprit d'un ouvrage est d'un tout autre
poids dans la question que ses formes extérieures.
"Mais, si les fables nouvelles appartiennent à un chrétien et à un
Italien moderne, ce ne peut guère être qu'à un homme du siècle de Perotti.
Plus tôt, l'Italie n'avait pas encore de latiniste assez habile pour les
écrire ; plus tard, la poésie latine y était trop cultivée, pour que
personne, à moins que ce ne fût l'auteur lui-même, eût daigné les
recueillir. Tout me porte à croire que ces fables sont du siècle de Perotti ;
et, ce point une fois admis, de fortes raisons se présentent pour les attribuer
à Perotti lui-même. En effet, dans cette supposition, et en prenant le
prologue de ce savant dans le sens le plus naturel, il devient encore plus
facile de lever toutes les difficultés qui ont embarrassé l'éditeur.
L'avertissement contenu dans ce vers,
Saepe versiculos interponens meos,
s'explique plus naturellement encore que je ne l'ai fait précédemment :
il ne se rapporte plus uniquement au prologue de la fable des Mulets et les
Voleurs et aux morceaux que tout le monde adjuge à Perotti ; mais il
embrasse aussi les fables nouvelles. Nous observerons même qu'un petit nombre
seulement de ces pièces de Perotti pouvait embarrasser le jugement de son neveu
et tendre un piège à ses oreilles, puisque la plupart, soit par le sujet
qu'elles traitent, soit par les noms des personnages à qui elles sont
adressées, ne pouvaient être attribuées par Pyrrhus ni à Avien ni à
Phèdre. En récapitulant ce que j'ai dit dans le cours de ce mémoire, et en le
faisant valoir dans cette hypothèse, je pense donc que l'on arriverait
facilement à prouver que les fables nouvelles, à l'exception peut-être de
l'anecdote de Pompée et le Soldat, sont de notre archevêque. Cependant une
objection de ses éditeurs m'avait d'abord embarrassé et me semblait
insurmontable. MM. Cassitto et Jannelli ont affirmé que Perotti avait fort peu
de talent pour la versification, et surtout pour la facture du vers ïambique.
Leurs preuves se trouvent dans les vers de cette espèce que renferme le
manuscrit qu'ils ont publié, et elles sont frappantes. Mais d'abord ces vers
sont en petit nombre ; ils se bornent au prologue du recueil et à celui de la
fable des Mulets et les Voleurs, et sont suivis, dans ces deux morceaux, de vers
aujourd'hui bien connus pour appartenir à Phèdre. Quoi donc de plus naturel
que d'attribuer l'irrégularité des débuts de ces deux prologues, non à
l'ignorance, mais au dessein formellement annoncé par Perotti de tendre des
embûches aux oreilles de son neveu, d'éprouver si Pyrrhus distinguerait des
vers conformes aux lois de la prosodie, de vers où elles sont violées à
chaque instant ? Cela paraît d'autant plus probable, qu'on ne peut guère
supposer que Perotti ignorait les règles de la quantité, lui qui a composé un
traité des Mètres d'Horace, que les Aldes ont reproduit dans deux
éditions (1519 et 1527).
On objecterait en vaut que cette explication ne saurait s'adapter au prologue de
la fable des Mulets, attendu qu'il est adressé à Contrarius, savant
Vénitien (04), et que Perotti dut mettre en
usage tout son talent et tout son savoir en écrivant à un littérateur
distingué, juge compétent en cette matière. Nous répondrions que Perotti,
suivant toujours son idée d'éprouver l'oreille de Pyrrhus, ne copia point pour
lui son prologue tel qu'il l'avait écrit pour Contrarius, et qu'il le traita
comme les professeurs traitent les vers de Virgile, qu'ils dictent comme
matière à leurs écoliers. Si cependant on nous montrait des vers de Perotti
pris ailleurs que dans ce recueil ; et où les lois de la versification fussent
enfreintes, nous renoncerions à cette hypothèse, et nous nous bornerions à
celle que nous avons exposée plus haut ; savoir, que toutes ces fables
pourraient fort bien n'appartenir ni au même écrivain ni à la même époque.
Au reste, nous regretterons toujours que Perotti n'ait pas terminé son
manuscrit, où il est resté plusieurs feuillets vides. Sans doute il y aurait
donné le mot de son énigme ; il aurait surtout soigneusement distingué les
vers de sa composition d'avec ceux dont il n'était que le copiste, afin de se
soustraire à l'accusation de plagiat. Mais il paraît qu'aujourd'hui nous
devons nous résigner à ne former que des conjectures. Il nous suffira d'avoir
rempli l'objet de ce mémoire, en montrant que les fables que l'on voulait
attribuer à Phèdre, ne peuvent, sous aucun rapport, lui appartenir. »
NOTICE SUR LES PRINCIPAUX FABULISTES
QUI ONT PRÉCÉDÉ OU SUIVI PHÉDRE.
ÉSOPE.
( 580 avant Jésus-Christ.)
D'après l'opinion de Quintilien (05),
nous devons regarder Hésiode comme l'inventeur de l'apologue. On trouve dans
son poème Des Travaux et des Jours (06),
la fable la plus anciennement connue dans l'Occident. Cependant c'est à Ésope
que l'on attribue généralement l'invention de la fable. Il était Phrygien, et
florissait du temps de Solon, vers la cinquantième olympiade (07).
La Fontaine rapporte la vie d'Ésope (08),
telle, dit-il, qu'elle a été composée par Planude (09)
; mais les nombreux travaux littéraires de ce moine, son érudition, sa
gravité, prouvent assez qu'il n'a pu être l'auteur de ce roman, rempli
d'absurdités et d'anachronismes (10).
Il serait bien difficile aujourd'hui de dire si Ésope a composé ses fables
dans l'intention de faire un recueil d'apologues, une espèce de code qui pût
renfermer dans des fictions allégoriques toute la morale qu'il voulait
enseigner, ou bien si ses fables faisaient partie de discours prononcés, dans
des occasions difficiles, pour entraîner le peuple; quoi qu'il en soit, il
paraît qu'elles avaient été réunies en corps d'ouvrage, et qu'elles étaient
si familières aux Grecs, que, pour taxer un homme d'ignorance, il avait passé
en proverbe de dire : Il ne sait pas sort Ésope (11).
Le docteur Coraï, recherchant avec soin toutes les fables qui passent pour
être de l'invention d'Ésope, en a publié la collection la plus complète:
c'est elle qui nous a servi pour nos indications. (Voyez Ésope du
docteur Coraï. Mæyvn AÞsvpeÛvn sunagog®.
Paris, 1810, in-8°.)
GABRIAS, BABRIAS
ou BABRIUS.
(30 avant. Jésus-Christ.)
L'incertitude complète où nous sommes sur le nom de ce fabuliste vient de
ce que les copistes ont souvent confondu un B avec un G. Thomas Tyrwhit, savant
anglais, qui a donné sur ses fables une très-bonne dissertation, pense qu'il
vivait du temps d'Auguste. Ce poète (12)
avait mis en vers coriambiques les fables d'Ésope, et les avaient divisées en
dix livres. Son ouvrage était tellement estimé, que Sénèque (13)
conseillait à un de ses amis de le traduire en latin : aujourd'hui il est
presque entièrement perdu. On croit que les fables en prose que nous possédons
sont celles de Gabrias , que plus tard des écrivains barbares ont dénaturées
et défigurées en voulant les rendre plus claires. C'est le sort qu'ont
éprouvé les fables de Phèdre; elles furent oubliées pour les plagiats du XIIe
siècle.
Dans le IXe siècle, un moine, nominé Ignace, s'imagina d'abréger
les fables de Gabrias; il en fit des quatrains qui nous sont restés, et qui ont
usurpé le nom du fabuliste grec (14).
Nous nous sommes servi , dans nos citations, de l'édition intitulée :
Gabriae mythologia Aesopica, etc. Francof., 1810 , in-8°.
HORACE.
(25 avant Jésus-Christ.)
Phèdre ayant imité plusieurs apologues que l'on trouve dans les divers
poèmes d'Horace, nous avons crut devoir l'ajouter aux auteurs dont le fabuliste
latin s'est servi comme modèles. La vie d'Horace est tellement connue, qu'il
est inutile de la rapporter ici. Nous rappellerons seulement qu'il est mort 8
ans avant Jésus-Christ.
APULÉE.
(147 après Jésus-Christ.)
L. S. Apulée, philosophe platonicien, natif de Madaure, ville d'Afrique,
vivait dans le ne siècle, sous l'empire d'Antonin et de Marc-Aurèle.
On trouve quelques fables dans son ouvrage intitulé Florida. (Voyez
APULEIUS, Opera omnia ; in-4°. Parisiis, 1688.)
APHTHONE.
(190 après Jésus-Christ.)
Aphthone, sophiste ou rhéteur d'Antioche, vivait vers la fin du IIe
siècle. Sa rhétorique a été longtemps enseignée dans les écoles. Il a
composé quelques fables.
La meilleure édition de son ouvrage est celle d'Amsterdam, in-12, 1624,
Elzévirs, intitulée : Aphthonii progymnasmata, partim a Rodolpho Agricola,
partim a G. M. Catanaeo latinitati donata, cum scholiis R. Lorichiï.
THÉON.
( 330 après Jésus-Christ.)
Théon, rhéteur grec, vivait dans le ive siècle de l'ère chrétienne. Il
nous reste de lui un ouvrage remarquable sur la rhétorique. Nous n'avons que
trois fables de cet auteur; ce sont des amplifications dont celles d'Ésope ou
de Phèdre ont fourni les thèmes.
Son livre fut imprimé à Bâle, avec la version latine de J. Camerarius, en
1541. Daniel Heinsius en a donné, en 1626, à Leyde, une meilleure édition.
(Voy. THEONIS sophistae Exercitationes ; in-8°. Basilicae, 1545.)
AVIENUS ou AVIANUS.
(369 après Jésus-Christ.)
Avienus vivait sur la fin du IVe siècle, sous l'empire de Gratien
et de Théodose l'Ancien. On dit qu'il avait mis en vers ïambiques toute
l'histoire romaine de Tite-Live ; mais cet ouvrage est perdu, et il ne nous
reste de ce poète que quarante-deux fables en vers élégiaques. Son style
annonce la décadence de la langue latine. Dans sa dédicace à Théodose, qui
n'est autre que Macrobe, il nous donne quelques détails sur Gabrias et sur
Phèdre. (Voyez AVIANUS (F. Rufus), Fabulae ; in-8°. Biponti, 1784.)
ROMULUS.
Nous ne savons rien de certain sur ce Romulus : Marie de France, dans son
Introduction (15) lui donne le titre
d'empereur, tandis que d'autres écrivains prétendent que ce nom est de pure
invention (16). M. de Roquefort, dans sa
notice sur ce fabuliste (17), donne quelques
éclaircissements que nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici en
partie (18).
« On n'est pas plus instruit de l'âge de ce fabuliste que de son nom et de sa
patrie; ce qu'il y a seulement de certain, c'est qu'il vivait avant le XIIIe
siècle, puisqu'il en est fait mention dans le Miroir historial de
Vincent de Beauvais, écrivain célèbre qui florissait sous Louis IX ; ce qui
se trouve confirmé encore par le recueil manuscrit de Dijon, qui remonte à
cinq cents ans et plus, au rapport de Gudius, auteur irrécusable dans cette
partie. D'après ce qui vient d'être exposé, il est lors de doute que Romulus,
écrivain du siècle de fer, n'ait existé avant le XIe oit le XIIe
siècle. Dans une si grande obscurité, qui pourrait se permettre de fixer le
temps où cet auteur a vécu"
« Quoi qu'il en soit, ce Romulus, sur l'existence duquel on est si peu
instruit, a composé, ou plutôt écrit en prose quatre livres de fables
d'Ésope, qui en comprennent quatre-vingts ; et ces fables, au sentiment de
plusieurs savants, ont été prises de Phèdre, malgré le témoignage de
l'auteur, qui, dans la préface du livre Ier, dit : Moi Romulus, je
les ai traduites du grec en latin.
« Mais on aura beau dénaturer, disséquer les meilleurs poèmes, les phraser
en prose, il sera toujours aisé de s'apercevoir que dans le principe on a
écrit en vers. Cela est si vrai, qu'on ne peut douter un instant que Romulus
n'ait eu entre les mains un manuscrit des fables de Phèdre, puisqu'il a
conservé la plupart des expressions que l'on voit dans les compositions de
l'affranchi d'Auguste qui nous sont parvenues. C'est pourquoi Romulus est
appelé par Gudius le traducteur des fables de Phèdre, ou plutôt le Phèdre
barbare. Ce qu'il y a de certain, c'est que les fables de Romulus ont été, on
ne sait d'après qui, imprimées à Ulm, chez Jean Steiner, avec une traduction
allemande de Henri Steiner Welius, sans indication d'année, mais qu'on présume
être de 1476 à 1484. M. Schwabe a donné une édition du recueil manuscrit de
Dijon des fables de Romulus, d'après le premier exemplaire de Gudius, avec
quelques variantes sur l'édition d'Ulm. Enfin il y en a eu, en 1709, une
édition à Leyde, d'après celle de J.-F. Nilantius, mais tronquée et pleine
de fautes. Elle ne contient que soixante fables, tandis que les recueils d'Ulm
et de Dijon en renferment quatre-vingts. Au reste, la copie dont Nilantius a
fait usage ne contenait que quarante-cinq fables, auxquelles il en a ajouté
quinze, tirées de l'exemplaire d'Ulm, pour en compléter les soixante. Ce qui
est prouvé par ce passage extrait de Nilantius : « Les fables suivantes se
trouvent dans l'édition de Romulus, et pour ne rien laisser à désirer, et
parce qu'on y reconnaît aisément des phrases de Phèdre.» Dans son excellente
édition des productions du fabuliste romain, M. Schwabe les a toutes placées
à la fin de son travail. »
Nous nous sommes servi, pour les indications, de l'édition donnée par M.
Lemaire à la suite du Phèdre, dans les Classiques latins.
MARIE DE FRANCE.
(XIIIe siècle.)
Les poètes anglo-normands, parmi lesquels Marie de France tient un rang si
distingué, ne nous donnent aucun renseignement sur cette femme remarquable et
réellement supérieure à son siècle par ses lumières et son talent.
Elle-même, dans ses ouvrages, ne nous apprend rien sur sa vie. Aussi les
critiques ne sont-ils pas d'accord sur l'époque à laquelle elle a vécu.
L'opinion la plus répandue est que Marie naquit en France, sans doute en
Normandie, feudataire alors de l'Angleterre, et que ce fut après la prise de
cette province par Philippe-Auguste, qu'elle alla s'établir dans la
Grande-Bretagne, où elle se fit connaître par la publication de ces longues
romances que l'on nommait lais ou laiz.
Sollicitée par le comte Guillaume, Marie traduisit en vers français les fables
de Romulus, et intitula son recueil, le Dit d'Ysopet.
Ses fables, dit un écrivain moderne (19),
composées avec cet esprit qui pénètre dans les secrets du coeur humain, se
font remarquer surtout par une raison supérieure, un esprit simple et naïf
dans le récit, par une justesse fine et délicate dans la morale et les
réflexions. Car la simplicité du ton n'exclut point la finesse de la pensée ;
elle n'exclut que l'afféterie. On y retrouve cette simplicité de style
particulière à nos romans anciens , et qui fait douter si La Fontaine n'a pas
plutôt imité notre auteur que les fabulistes d'Athènes et de Rome.
L'inimitable Bonhomme n'aurait point trouvé dans Ésope et dans Phèdre les
avantages qui lui ont été offerts par Marie. A la moralité simple et nue des
récits du fabuliste phrygien, l'affranchi d'Auguste joignit l'agrément de la
poésie. On connaît la pureté de son style, sa concision, son élégance.
Marie écrivait en français, dans un temps où la langue, encore dans son
enfance, ne pouvait offrir que des expressions simples et sans art; elle y
joignit des tournures agréables, et une manière naturelle de tourner la phrase
sans laisser apercevoir le travail; Ésope et Phèdre, ayant au contraire écrit
en grec et en latin , n'ont pu fournir à La Fontaine que des sujets et des
idées , tandis que Marie, lui présentant les uns et les autres, a pu lui
suggérer aussi des expressions, des tournures et même des rimes. Il est
inutile de faire remarquer que, dans les ouvrages de La Fontaine, il se trouve
une foule de mots anciens qui , sans un commentaire , seraient inintelligibles.
La dernière production de Marie est l'histoire, ou plutôt le conte du
Purgatoire de Saint-Patrice (20), traduit du
latin et mis en vers français. On connaît trois textes latins du récit de
cette fable, composés par les moines Henri, de Saltrey et Josselin de Citeaux.
Marie a dédié son poème à un prud'homme qui, l'honorant de son estime et de
son amitié, répand sur elle ses bienfaits. Le peu de détails que donne cette
femme relativement à cet hommage, ne permet pas de faire connaître le
personnage auquel elle s'est adressée (21).
Il est possible que Marie soit encore auteur de quelques autres poésies; nos
recherches ont été vaines à cet égard.
Nous avons suivi, pour nos citations, l'édition des poésies de Marie de
France, publiée par M. de Roquefort, en 1832 , Paris.
ABSTÉMIUS.
(1490 après Jésus-Christ.)
Vers la fin du XVe siècle, Abstémius écrivit quelques fables en prose
latine. Son style est simple, mais parfois barbare. La Fontaine a puisé dans
Abstémius plusieurs sujets. (Voyez ABSTÉMIUS (Laur.), Hecatomythium,
etc.; in-4°. Venetiis, 1495.)
CAMÉRARIUS (JOACHIM).
(1530 après Jésus-Christ.)
Camérarius (en allemand Cammer-meister) naquit à Bamberg, ville
d'Allemagne, en 1500. Il a fait honneur, dit Turnèbe, non-seulement à sa
patrie, mais encore à toute l'Europe, dont il a été un des plus beaux
ornements. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels on remarque
un recueil très considérable de fables, que Desbillonse garde comme la mine la
plus riche que les amis de l'apologue puissent exploiter. (Voyez AESOPUS-CAMERARII,
Fabulae Aesop. plures quingentis, etc., stud. et dilig. J. Camerarii ;
in-8°. Lipsiae, 1564.)
FAERNE (GAB.).
(1550 après Jésus - Christ.)
Faërne, mort à Rome en 1561, a écrit en vers latins une centaine de
fables. Elles ne furent publiés que trois ans après sa mort. Comme il a puisé
plusieurs sujets dans Ésope, quelquefois il s'est rencontré avec Phèdre (22)
: mais il ne peut pas être comparé à ce poète. (Voy. FAERNE (Gab.), Fabula;
in-12. Parisiis, 1697.)
LA FONTAINE.
(Né en 1621, mort en 1695. )
Les ouvrages et la vie du bon La Fontaine sont tellement connus, qu'il est
inutile d'en parler ici. Dans les notes qui sont à la fin de ce volume, nous
avons cité tous les passages de La Fontaine qui offrent une imitation des vers
de Phèdre, et qui souvent même en sont une traduction parfaite. Nous n'avons
point fait ce rapprochement dans le but d'une comparaison, car elle est
impossible. Phèdre se piquait d'être concis ; il a même poussé ce mérite
trop loin ; tandis que La Fontaine, ajoutant de la gaîté et de la grâce à
tous les sujets qu'il a imités, brille par une foule de détails que l'on ne
retrouve pas dans le poète latin.
Pour nos citations , nous renverrons le lecteur à l'excellente édition de La
Fontaine donnée par M. Walckenaer en 1822.
(01)
M. Cassitto, Jannelli, etc. Voyez Phaedri fabularum liber novus : c MSS.
cod. Perottino regiae bibli. nunc primum edidit .J. A. Cassitto. Nap. 1808.
(02)
Examen de nouvelles fiables de
Phèdre, par J. F. Adry, Classiques latins de Lemaire, Phèdre,
page 209.
(03)
Voyez Mémoires de l'Institut
royal de France, académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. VIII, p.
356, 1827.
(04)
Andrea Contrario, Vénitien, fut employé par le pape Nicolas V à corriger la
traduction latine de la Préparation évangélique d'Eusèbe de
Césarée, faite par George de Trébizonde. Il se lia, à Rome, avec Laurentius
Valla, dont il contracta le penchant à la médisance et à la satire. Il fut
banni de Rome par le pape Pie II, et se retira à Naples, où il jouit de
l'amitié du célèbre Pontanus, qui lui donne de grands éloges en divers
endroits de ses ouvrages. (Voyez Giov. degli Agnostini, Notizie
istorico-critiche intorno la vite e le opere degli scrittori veniziani, tom,
II, pag. 420 et suiv.
(05)
Voyez QUINTILIEN, Inst. Oratoire,
liv. V, c. 9 , tome III, pag. 12 ( Bibliothèque Latine-Française, 1831). -
"Illae quoque fabellae, quae, etiamsi originem non ab Aesopo acceperunt,
nam videtur earum primus auctor Hesiodus, nomine tamen, Esopi maxime celebrantur
ducere animos solent, praecipue rusticorum, et imperitorum : qui et simplicius,
quae ficta sunt, audiunt, et capti voluptate facile iis, quibus delectantur,
consentiunt."
(06)
Vers 202.
(07) L'an
de Rome 174 , fin du règne de Tarquin l'Ancien.
(08) Tout
ce que l'on sait sur la vie dÉsope a été recueilli par M. de Méziriac, qui
en a publié un petit volume en 1632.
(09)
Maxime Plantule, moine de
Constantinople, envoyé comme ambassadeur à Venise en 1327, par l'empereur
Andronic Palaeologue l'Ancien, apporta en Italie plusieurs ouvrages. Il fit un
recueil d'épigrammes en sept livres.
(10)
Voyez l'ouvrage de M. de Méziriac.
(11)
Plutarque, dans plusieurs de ses
ouvrages, parle du fabuliste grec. - Voyez in Conv. Sapientium, page 150
; de Audiendis poetis, page 16 ; in Vita Solonis, page 94 ; de
sera Numinis vindicta, page 396. -- Voyez aussi SUIDAS, ÉTIENNE LE CLERC, Questions
académiques ; Discours de Lamothe sur la Fable, page 37 ; Dict. De
littérat. de Sabatier, art. ÉSOPE ; Essai sur les fabulistes, par
M. C. A. Walckenaer, page 15, dans les Oeuvres de La Fontaine.
(12) On croit que cet auteur vivait avant
le Xe siècle : il a composé un lexicon, qui nous a été conservé
par les soins de G. Wolfins, d'Emilius Portus. Kuster nous en a donné une
édition. Cambridge, 1704.
(13) SÉNÈQUE, Consolat. à Polybe,
c. XXVII ; voyez aussi QUINTILIEN, Instit. Oratoire, liv. I, c. 9.
(14)
La Fontaine désigne Gabrias, lorsqu'il dit :
Mais surtout certain Grec renchérit et se pique
D'une élégance laconique ;
Il renferme toujours son conte en quatre vers,
Bien ou mal : je le laisse à juger aux experts.
(Lib. VI, fab. I.)
Desbillon disait de Gabrias : "Il affecte un style précis et serré qui
souvent nuit au sens, le comprime et l'étrangle."(Préface de ses
Fables, page 17).
On voit bien que La Fontaine et Desbillons ont voulu, parler des quatrains du
moine Ignace.
(15)
Édit. de M. de Roquefort, tome II, page 60
(16)
Nilantius ou Le Nilant-Gudius-Eschembourg.
(17)
Dans les poésies de Marie de France,
poète anglo-normand du XIIIe siècle. Roquefort Paris, 1832.
(18)
Notice de M. de Roquefort, pages 52 et
suiv.
(19)
M. de Roquefort, Poésies de Marie
de France, tome I, page 21.
(20)
Bibliothèque du Roi, manuscrit N , n° 5, f° 102 - 122. , V° fonds de
l'Église de Paris ; cette pièce contient 2302 vers ; Museum Britannicum, Bibl.
Cottonière, A. VII. Dans cette copie, la version contient près de 1800
vers , et Marie n'y est pas nommée.
(21) Voyez
la notice placée en tête du Purgatoire de Saint-Patrice.
(22)
Quelques savants ont pensé que Faërne avait eu connaissance des fables de
Phèdre. Voici ce que dit M. de Thon à ce sujet : "Il aurait été plus
estimé, s'il n'eût point caché le nom de Phèdre sur lequel il s'est formé,
ou s'il n'eût pas supprimé les écrits qu'il avait entre ses mains."
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