Athénée : les deipnosophistes
De l'amour
Livre XIII
texte français seul mis en page par Philippe Renault
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Athénée : deipnosophistes
Tu as de beaux yeux !
17. Λικύμνιος δ' ὁ Χῖος τὸν ῞Υπνον φήσας ἐρᾶν τοῦ ᾿Ενδυμίωνος οὐδὲ καθεύδοντος αὐτοῦ κατακαλύπτει τοὺς ὀφθαλμούς, ἀλλὰ ἀναπεπταμένων τῶν βλεφάρων κοιμίζει τὸν
ἐρώμενον, ὅπως διὰ παντὸς ἀπολαύῃ τῆς τοῦ θεωρεῖν
ἡδονῆς. Λέγει δ' οὕτως·
῞Υπνος δὲ χαίρων
ὀμμάτων αὐγαῖς ἀναπεπταμένοις ὄσσοις ἐκοίμιζεν κοῦρον.
Καὶ ἡ Σαπφὼ δὲ πρὸς τὸν ὑπερβαλλόντως θαυμαζόμενον τὴν μορφὴν καὶ καλὸν εἶναι νομιζόμενόν φησιν·
Στᾶθι κἄντα, φίλος,
καὶ τὰν ἐπ' ὄσσοις ἀμπέτασον χάριν.
῾Ο δ' ᾿Aνακρέων τί φησίν;
ὦ παῖ παρθένιον βλέπων,
δίζημαί σε, σὺ δ' οὐ κλύεις,
οὐκ εἰδὼς ὅτι τῆς ἐμῆς
ψυχῆς ἡνιοχεύεις.
῾Ο δὲ μαγαλοφωνότατος Πίνδαρος·
Τὰς δὲ Θεοξένου, φησίν, ἀκτῖνας <πρὸς> ὄσσων μαμρμαριζοίσας δρακεὶς
ὅς μὴ πόθῳ κυμαίνεται, ἐξ ἀδάμαντος
ἢ σιδάρου κεχάλκευται μέλαιναν <καρδίαν>
ψυχρᾷ <φλογί>.
῾Ο δὲ τοῦ Κυθηρίου Φιλοξένου Κύκλωψ ἐρῶν τῆς Γαλατείας καὶ ἐπαινῶν αὐτῆς τὸ κάλλος, προμαντευόμενος τὴν τύφλωσιν πάντα μᾶλλον αὐτῆς ἐπαινεῖ ἢ τῶν ὀφθαλμῶν μνημονεύει, λέγων ὧδε·
ὦ καλλιπρόσωπε,
χρυσεοβόστρυχε [Γαλάτεια], χαριτόφωνε, θάλος ᾿Ερώτων.
Τυφλὸς ὁ ἔπαινος καὶ κατ' οὐδεν ὅμοιος τῷ ᾿Ιβυκείῳ ἐκείνῳ·
Εὐρύαλε, γλυκέων Χαρίτων θάλος, ...
καλλικόμων μελέδημα, σὲ μὲν Κύπρις
ἃ τ' ἀγανοβλέφαρος Πειθὼ ῥοδέοισιν ἐν ἄνθεσιν θρέψαν.
Φρύνιχός τε ἐπὶ τοῦ Τρωίλου ἔφη "λάμπειν ἐπὶ πορφυραῖς παρῇσι φῶς ἔρωτος.'
17.
Licymnios de Chios nous affirme qu’Hypnos, amoureux du
jeune Endymion, ne lui fermait pas les yeux pendant son sommeil ; non, il
lui relevait les paupières, l’endormait, puis jouissait de la vision de ses
prunelles. Mais que je vous rapporte les propres vers du poète :
« Hypnos, ébloui par le feu de son regard, lui laissait, en l’endormant, les yeux grands ouverts. »
De
même, voici ce que dit Sappho à propos d’un homme admiré entre tous pour
son physique considéré comme une splendeur :
«
Tiens-toi devant moi, mon ami, et ouvre largement tex yeux charmants. »
Et
que dit Anacréon ?
« Enfant
aux yeux de vierge, je te cherche, mais tu ne m'entends pas, toi qui ne sais pas
que tu tiens les rênes de mon âme. »
Et
Pindare, le plus éloquent de tous :
« Qui
peut contempler l’éclat resplendissant des yeux de Theoxène, sans être agité
par le désir, celui-là s’est forgé avec une flamme noire un cœur de glace
ou d’airain. »
Quant
au Cyclope de Philoxène de Cythère, il est épris de Galatée et il loue sa
beauté ; mais, ayant la prémonition de sa future cécité, il vante bien
des choses en elle, hormis les yeux. Il dit seulement :
« O
Galatée au beau visage, aux boucles d'or et à la voix gracieuse, rejeton des
amours »
En
effet, cet éloge est digne d’un aveugle. En revanche, chez Ibycos, rien de
semblable :
« E
Et
Phrynichos a dit de Troilos:
« La
lumière de l'amour brille sur tes joues empourprées. »