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 Sénèque

Hercule furieux.

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ACTUS SECUNDUS.

MEGARA, AMPHITRYON.

Megara

205  O magne Olympi rector, et mundi arbiter,
Iam statue tandem grauibus aerumnis modum,
Finemque cladi! Nulla lux unquam mihi
Secura fulsit : finis alterius mali
Gradus est futuri. Protenus reduci nouus
[210] Paratur hostis : antequam laetam domum
Contingat, aliud iussus ad bellum meat.
Nec ulla requies, tempus aut ullum uacat,
Nisi dum iubetur. Sequitur a primo statim
Infesta Iuno. Numquid immunis fuit
215 Infantis aetas? monstra superauit prius,
Quam nosse posset. Gemina cristati caput
Angues ferebant ora, quos contra obuius
Reptauit infans; igneos serpentium
Oculos remisso lumine ac placido intuens,
[220] Arctos serenis uultibus nodos tulit,
Et tumida tenera guttura elidens manu,
Prolusit hydrae. Maenali pernix fera,
Multo decorum praeferens auro caput,
Deprensa cursu est. Maximus Nemeae timor,
225 Gemuit lacertis pressus Herculeis leo.
Quid stabula memorem dira Bistonii gregis,
Suisque regem pabulum armentis datum?
Solitumque densis hispidum Erymanthi iugis
Arcadia quatere nemora Maenalium suem?
[230] Taurumque centum non leuem populis metum?
Inter remotos gentis Hesperiae greges
Pastor triformis litoris Tartessii
Peremptus : acta est praeda ab Occasu ultimo;
Notum Cithaeron pauit Oceano pecus.
235 Penetrare iussus Solis aestiui plagas,
Et adusta medius regna quae torret dies,
Utrinque montes soluit; abrupto obiice,
Latam ruenti fecit Oceano uiam. 

 

 

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ACTE DEUXIÈME. MÉGARE, AMPHITRYON.
Mégare

Dominateur de l'Olympe, arbitre du monde, mettez enfin un terme à mes douleurs. Pour moi jamais un jour paisible : un malheur toujours en appelle un autre. A peine mon époux est-il de retour, qu'on lui suscite un nouvel ennemi. [210] Avant que sa présence ait rendu la joie à sa famille, on le force à partir pour de nouveaux combats. L'intervalle d'un ordre à l'autre est son seul relâche, son seul repos. Toujours l'implacable Junon le poursuit. A-t-elle au moins épargné son enfance? non. Il a vaincu des monstres avant de les pouvoir connaître. Deux serpents, la crête dressée, s'avancent vers son berceau : l'enfant intrépide rampe à leur rencontre, fixe un oeil indifférent sur leurs yeux enflammés, [220] endure d'un air serein leurs étreintes; et ses jeunes mains, en tordant leurs cous gonflés de venin, préludaient à sa victoire sur l'hydre de Lerne. Il atteint à la course la biche légère du Ménale, fière de l'or qui brillait sur son front; étouffe entre ses bras nerveux ce lion, l'effroi de Némée. Rappellerai-je les chevaux cruels du roi de Thrace, et ce roi livré lui-même à leur voracité? Et l'horrible sanglier du sombre Érymanthe, la terreur des forêts d'Arcadie? [230] Et ce taureau si redouté des cent villes de la Crète? Hercule, aux confins de l'Hespérie, près du rivage de Tartesse, terrasse le triple Géryon, s'empare de son riche troupeau, et les herbages du Cithéron recueillent ces génisses nées sur les plages d'Occident. On l'envoie aux climats du Midi, contrées que le soleil brûle de ses feux les plus ardents: là, il sépare deux montagnes, et, rompant cette barrière de l'Océan, il ouvre un large passage à ses ondes. 

ACTE SECOND.
SCÈNE I.
MÉGARE.

Puissant maître de l'Olympe, et roi du inonde, mets enfin un terme à rues cruelles disgrâces, une borne à mes malheurs! Jamais un jour tranquille ne s'est levé sur moi. La fin d'un malheur n'est pour moi que le commencement d'un autre. A peine mon époux revient-il vainqueur d'un ennemi, qu'un ennemi nouveau se lève; avant qu'il ait pu toucher le seuil de sa maison, joyeuse de son retour, il reçoit l'ordre de marcher à d'autres combats. Point de relâche pour lui, point de repos que le temps nécessaire pour lui imposer de nouveaux périls. La colère de Junon le poursuit dès le berceau; son enfance même ne fut pas à l'abri de cette persécution; il a vaincu les monstres avant de les pouvoir connaître. Deux serpents dressaient contre lui leurs crêtes menaçantes; Hercule enfant s'est traîné à leur rencontre; il a soutenu d'un oeil calme et serein les regards enflammés de ces reptiles; leurs noeuds, étroitement serrés autour de son corps, n'ont fait monter aucun trouble à son visage; il a pressé de ses tendres mains leurs terribles anneaux, et préludé par cette victoire à ses combats contre l'hydre. La biche du mont Ménale, si légère et si orgueilleuse de ses cornes d'or, fut par lui vaincue à la course, et saisie comme une proie. Le lion terrible de la foret de Némée expira sous l'étreinte des bras d'Hercule, avec un profond rugissement. Parlerai-je des sanglantes étables des chevaux de la Thrace, et de ce roi cruel livré lui-même à ces monstres qu'il nourrissait du sang des hommes? Rappellerai-je l'affreux sanglier qui, descendu des sommets touffus d'Érymanthe, désolait les bocages de l'Arcadie ? et le taureau de Crète, qui seul faisait trembler cent peuples différents? Sur les bords lointains de l'Hespérie, le berger de Tartesse, aux trois corps, a péri sous le bras d'Hercule au milieu de ses troupeaux, que le vainqueur emmena des rivages de la mer Occidentale jusqu'aux prairies du Cithéron. Sommé de s'ouvrir un chemin à travers ces régions brûlées que le soleil du midi consume de ses feux, il sépare deux montagnes, et livre une large voie à l'Océan, en brisant cette barrière qui divisait ses eaux.

COMMENTAIRE

Jamais un jour tranquille ne s'est levé sur  moi. Déjanire, dans les Trachiniennes (acte I, sc. I) de Sophocle, parle comme fait ici Mégare : « Mon coeur inquiet est sans cesse à son sujet en proie à de nouvelles alarmes. Un même jour me voit tour-à-tour comblée de joie et dévorée de chagrins. Il a reçu plusieurs gages de ma tendresse; mais à leur égard il est tel qu'un laboureur qui, devenu possesseur d'un champ dans une terre éloignée, n'y paraît qu'au temps des semences et de la moisson. Voilà le genre de vie qu'a menée continuellement mon époux. A peine arrivé , il repartait pour aller consacrer à je ne sais qui ses services. »

Deux serpents dressaient contre lui leurs crêtes menaçantes. Cette description est parfaite: on la retrouve dans plusieurs poètes, abrégée ou développée. Voyez THÉOCRITE, idylle XXIV, 56 ; NÉMÉSIEN, Louanges d'Hercule, v. 53.
Virgile, Énéide, liv. VIII , v. 288
Ut prima novercae
Monstra manu, geminosque premens eliserit angues.

Apollodore

[II 4,8] πρὸ τοῦ δὲ Ἀμφιτρύωνα παραγενέσθαι εἰς Θήβας Ζεύς, διὰ νυκτὸς ἐλθὼν καὶ τὴν μίαν τριπλασιάσας νύκτα, ὅμοιος Ἀμφιτρύωνι γενόμενος Ἀλκμήνῃ συνευνάσθη καὶ τὰ γενόμενα περὶ Τηλεβοῶν διηγήσατο. Ἀμφιτρύων δὲ παραγενόμενος, ὡς οὐχ ἑώρα φιλοφρονουμένην πρὸς αὐτὸν τὴν γυναῖκα, ἐπυνθάνετο τὴν αἰτίαν· εἰπούσης δὲ ὅτι τῇ προτέρᾳ νυκτὶ παραγενόμενος αὐτῇ συγκεκοίμηται, μανθάνει παρὰ Τειρεσίου τὴν γενομένην τοῦ Διὸς συνουσίαν. Ἀλκμήνη δὲ δύο ἐγέννησε παῖδας, Διὶ μὲν Ἡρακλέα, μιᾷ νυκτὶ πρεσβύτερον, Ἀμφιτρύωνι δὲ Ἰφικλέα. τοῦ δὲ παιδὸς ὄντος ὀκταμηνιαίου δύο δράκοντας ὑπερμεγέθεις Ἥρα ἐπὶ τὴν εὐνὴν ἔπεμψε, διαφθαρῆναι τὸ βρέφος θέλουσα. ἐπιβοωμένης δὲ Ἀλκμήνης Ἀμφιτρύωνα, Ἡρακλῆς διαναστὰς ἄγχων ἑκατέραις ταῖς χερσὶν αὐτοὺς διέφθειρε. Φερεκύδης δέ φησιν Ἀμφιτρύωνα, βουλόμενον μαθεῖν ὁπότερος ἦν τῶν παίδων ἐκείνου, τοὺς δράκοντας εἰς τὴν εὐνὴν ἐμβαλεῖν, καὶ τοῦ μὲν Ἰφικλέους φυγόντος τοῦ δὲ Ἡρακλέους ὑποστάντος μαθεῖν ὡς Ἰφικλῆς ἐξ αὐτοῦ γεγέννηται.

II, 4, 8. Avant qu'Amphitryon ne revienne de Thèbes, Zeus arriva dans la nuit, et il fit en sorte que cette nuit-là soit longue comme trois ; puis il prit l'aspect d'Amphitryon, se coucha dans le lit avec Alcmène, et il l'entretint de ses victoires dans sa guerre contre les Téléboéens. Quand ensuite Amphitryon arriva, et qu'il vit que sa femme ne l'accueillait pas chaleureusement, il lui en demanda la raison. Et Alcmène lui répondit qu'elle l'avait déjà fait à son retour, le soir précédent, en dormant avec lui. Amphitryon se rendit alors chez le devin Tirésias, qui lui révéla que Zeus, lui-même, s'était uni à sa femme. Alcmène mit au monde deux enfants, de Zeus Héraclès, plus vieux d'une nuit, et d'Amphitryon Iphiclès. Quand le bébé avait huit mois, Héra envoya dans son berceau deux serpents terrifiants, parce qu'elle désirait sa mort. Alcmène cria, appela Amphitryon au secours, mais Héraclès s'était déjà redressé ; il avait déjà tué les serpents, en les étranglant, un dans chaque main. Phérécyde soutient pour sa part qu'Amphitryon, pour savoir lequel des deux enfants était le sien, jeta les serpents dans le lit : Iphiclès s'enfuit, Héraclès, lui, les affronta, et Amphitryon comprit que son fils était Iphiclès.

Théocrite, XXIVe IDYLLE 

ΘΕΟΚΡΙΤΟΥ
ΕΙΔΥΛΛΙΑ
XXIV. ΗΡΑΚΛΙΣΚΟΣ


Ἡρακλέα δεκάμηνον ἐόντα ποχ᾽ ἁ Μιδεᾶτις
Ἀλκμήνα, καὶ νυκτὶ νεώτερον Ἰφικλῆα,
ἀμφοτέρους λούσασα καὶ ἐμπλήσασα γάλακτος,
χαλκείαν κατέθηκεν ἐς ἀσπίδα, τὰν Πτερελάου
5 Ἀμφιτρύων καλὸν ὅπλον ἀπεσκύλευσε πεσόντος.
Ἁπτομένα δὲ γυνὰ κεφαλᾶς μυθήσατο παίδων·
“Εὕδετ᾽, ἐμὰ βρέφεα, γλυκερὸν καὶ ἐγέρσιμον ὕπνον,
εὕδετ᾽, ἐμὰ ψυχά, δύ᾽ ἀδελφεώ, εὔσοα τέκνα·
ὄλβιοι εὐνάζοισθε καὶ ὄλβιοι ἀῶ ἵκοισθε.”
10 Ὥς φαμένα, δίνασε σάκος μέγα· τοὺς δ᾽ ἔλαβ᾽ ὕπνος.
Ἆμος δὲ στρέφεται μεσονύκτιον ἐς δύσιν Ἄρκτος
Ὡρίωνα κατ᾽ αὐτόν, ὁ δ᾽ ἀμφαίνει μέγαν ὦμον,
τᾶμος ἄρ᾽ αἰνὰ πέλωρα δύω πολυμήχανος Ἥρα
κυανέαις φρίσσοντας ὑπὸ σπείραισι δράκοντας
15 ὦρσεν ἐπὶ πλατὺν οὐδόν, ὅθι σταθμὰ κοῖλα θυράων
ἴκου, ἀπειλήσασα φαγεῖν βρέφος Ἡρακλῆα.
Τὼ δ᾽ ἐξειλυσθέντες ἐπὶ χθονὶ γαστέρας ἄμφω
αἱμοβόρους ἐκύλιον· ἀπ᾽ ὀφθαλμῶν δὲ κακὸν πῦρ
ἐρχομένοις λάμπεσκε, βαρὺν δ᾽ ἐξέπτυον ἰόν.
20 Ἀλλ᾽ ὅτε δὴ παίδων λιχμώμενοι ἐγγύθεν ἦνθον,
καὶ τότ᾽ ἄρ᾽ ἐξέγροντο, Διὸς νοέοντος ἅπαντα,
Ἀλκμήνας φίλα τέκνα, φάος δ᾽ ἀνὰ οἶκον ἐτύχθη.
Ἤτοι ὅγ᾽ εὐθὺς ἄϋσεν, ὅπως κακὰ θηρί᾽ ἀνέγνω
κοίλου ὑπὲρ σάκεος καὶ ἀναιδέας εἶδεν ὀδόντας,
25 Ἰφικλέης, οὔλαν τε ποσὶν διελάκτισε χλαῖναν,
φευγέμεν ὁρμαίνων. Ὁ δ᾽ ἐναντίος εἴχετο χερσὶν
Ἡρακλέης, ἄμφω δὲ βαρεῖ ἐνεδήσατο δεσμῷ,
δραξάμενος φάρυγος, ὅθι φάρμακα λυγρὰ τέτυκται
οὐλομένοις ὀφίεσσι, τὰ καὶ θεοὶ ἐχθαίροντι.
30 Τὼ δ᾽ αὖτε σπείρῃσιν ἑλισσέσθην περὶ παῖδα
ὀψίγονον, γαλαθηνόν, ὑπὸ τροφῷ αἰὲν ἄδακρυν·
ἂψ δὲ πάλιν διέλυον, ἐπεὶ μογέοιεν ἀκάνθας,
δεσμοῦ ἀναγκαίου πειρώμενοι ἔκλυσιν εὑρεῖν.
Ἀλκμήνα δ᾽ ἐσάκουσε βοᾶς, καὶ ἐπέγρετο πράτα·
35 “Ἄνσταθ᾽, Ἀμφιτρύων· ἐμὲ γὰρ δέος ἴσχει ὀκνηρόν.
Ἄνστα, μηδὲ πόδεσσιν ἑοῖς ὑπὸ σάνδαλα θείης.
Οὐκ ἀΐεις παίδων ὁ νεώτερος ὅσσον ἀϋτεῖ;
Ἦ οὐ νοέεις, ὅτι νυκτὸς ἀωρί που, οἱ δέ τε τοῖχοι
πάντες ἀριφραδέες, καθαρᾶς ἄτερ ἠριγενείας;
40 Ἔστι τί μοι κατὰ δῶμα νεώτερον, ἔστι, φίλ᾽ ἀνδρῶν.”
Ὣς φάθ᾽. Ὁ δ᾽ ἐξ εὐνᾶς ἀλόχῳ κατέβαινε πιθήσας·
δαιδάλεον δ᾽ ὥρμασε μετὰ ξίφος, ὅ οἱ ὕπερθεν
κλιντῆρος κεδρίνου περὶ πασσάλῳ αἰὲν ἄωρτο.
Ἤτοι ὅγ᾽ ὠριγνᾶτο νεοκλώστω τελαμῶνος,
45 κουφίζων ἑτέραι κολεὸν μέγα, λώτινον ἔργον.
Ἄμφιλαφὴς δ᾽ ἄρα παστὰς ἐνεπλήσθη πάλιν ὄρφνας.
Δμῶας δὴ τότ᾽ ἄϋσεν ὕπνον βαρὺν ἐκφυσῶντας·
“Οἴσετε πῦρ ὅτι θᾶσσον ἀπ᾽ ἐσχαρεῶνος ἑλόντες,
δμῶες ἐμοί, στιβαροὺς δὲ θυρᾶν ἀνακόψατ᾽ ὀχῆας.
50 Ἄνστατε, δμῶες ταλασίφρονες. Αὐτὸς ἀϋτεῖ.”
Οἱ δ᾽ αἶψα προγένοντο λύχνοις ἅμα δαιομένοισιν
δμῶες· ἐνεπλήσθη δὲ δόμος, σπεύδοντος ἑκάστου.
Ἤτοι ἄρ᾽ ὡς εἴδοντ᾽ ἐπιτίτθιον Ἡρακλῆα
θῆρε δύω χείρεσσιν ἀπρὶξ ἁπαλαῖσιν ἔχοντα,
55 συμπλήγδην ἰάχησαν· ὁ δ᾽ ἐς πατέρ᾽ Ἀμφιτρύωνα
ἑρπετὰ δεικανάασκεν, ἐπάλλετο δ᾽ ὑψόθι χαίρων
κωροσύνᾳ, γελάσας δὲ πάρος κατέθηκε ποδοῖϊν
πατρὸς ἑοῦ θανάτῳ κεκαρωμένα δεινὰ πέλωρα.
Ἀλκμήνα μὲν ἔπειτα ποτὶ σφέτερον λάβε κόλπον
60 ξηρὸν ὑπαὶ δείους ἀκράχολον Ἰφικλῆα·
Ἀμφιτρύων δὲ τὸν ἄλλον ὑπ᾽ ἀμνείαν θέτο χλαῖναν
παῖδα· πάλιν δ᾽ ἐς λέκτρον ἰὼν ἐμνάσατο κοίτου.
Ὄρνιθες τρίτον ἄρτι τὸν ἔσχατον ὄρθρον ἄειδον·
Τειρεσίαν τόκα μάντιν, ἀλαθέα πάντα λέγοντα,
65 Ἀλκμήνα καλέσασα, τέρας κατέλεξε νεοχμόν,
καὶ νιν ὑποκρίνεσθαι, ὅπως, τελέεσθαι ἔμελλεν,
ἠνώγει· “Μηδ᾽ εἴ τι θεοὶ νοέοντι πονηρόν,
αἰδόμενός μ᾽ ἐμίκρυπτε· καί, ὡς οὐκ ἐστιν ἀλύξαι
ἀνθρώποις ὅ τι Μοῖρα κατὰ κλωστῆρος ἐπείγει,
70 μάντι Εὐηρείδα, μάλα σε φρονέοντα διδάσκω.”
Τὼς ἔλεγεν βασίλεια· ὁ δ᾽ ἀνταμείβετο τοίως·
“Θάρσει, ἀριστοτόκεια γύναι, Περσήϊον αἷμα
Θάρσει· μελλόντων δὲ τὸ λώϊον ἐν φρεσὶ θέσθαι.
Ναὶ γὰρ ἐμὸν γλυκὺ φέγγος, ἀποιχόμενον πάλαι ὄσσων,
75 πολλαὶ Ἀχαιϊάδων μαλακὸν περὶ γούνατι νᾶμα
χειρὶ κατατρίψοντι, ἀκρέσπερον ἀείδοισαι
Ἀλκμήναν ὀνομαστί, σέβας δ᾽ ἔσῃ Ἀργείαισιν.
Τοῖος ἀνὴρ ὅδε μέλλει ἐς οὐρανὸν ἄστρα φέροντα
ἀμβαίνειν τεὸς υἱός, ἀπὸ στέρνων πλατὺς ἥρως,
80 οὗ καὶ θηρία πάντα καὶ ἀνέρες ἥσσονες ἄλλοι.
Δώδεκα οἱ τελέσαντι πεπρωμένον ἐν Διὸς οἰκεῖν
μόχθους, θνητὰ δὲ πάντα πυρὰ Τραχίνι?? ἑξεῖ
Γαμβρὸς δ᾽ ἀθανάτων κεκλήσεται, οἳ τα ?? πῶρσαν
κνώδαλα φωλεύοντα βρέφος διαδηλήσασθ ???
85 Ἔσται δὴ τοῦτ᾽ ἆμαρ, ὁπηνίκα νεβρὸν ἐν ε ???
καρχαρόδων σίνεσθαι ἰδὼν λύκος οὐκ ἐθελησεῖ.
Ἀλλά, γύναι, πῦρ μέν τοι ὑπὸ σποδῷ εὔτυκον ἔστω,
κάγκανα δ᾽ ἀσπαλάθω ξύλ᾽ ἑτοιμάσατ᾽, ἢ παλιούρω,
ἢ βάτω, ἢ ἀνέμῳ δεδονημένον αὖον ἄχερδον·
90 καῖε δὲ τώδ᾽ ἀγρίαισιν ἐπὶ σχίζαισι δράκοντε
νυκτὶ μέσαι, ὅκα παῖδα κανεῖν τεὸν ἤθελον αὐτοί.
Ἡρι δὲ, συλλέξασα κόνιν πυρός, ἀμφιπόλων τις
ῥιψάτω εὖ μάλα πᾶσαν ὑπὲρ ποταμοῖο φέροισα,
ῥωγάδας ἐς πέτρας, ὑπερούριον, ἂψ δὲ νεέσθω
95 ἄστρεπτος· καθαρῷ δὲ πυρώσατε δῶμα θεείῳ
πρᾶτον, ἔπειτα δ᾽ ἅλεσσι μεμιγμένον, ὡς νενόμισται,
θαλλῷ ἐπιρραίνειν ἐστεμμένον ἀβλαβὲς ὕδωρ·
Ζηνὶ δ᾽ ἐπιρρέξαι καθυπερτέρῳ ἄρσενα χοῖρον.
Δυσμενέων αἰεὶ καθυπέρτεροι ὣς τελέθοιτε.”
100 Φᾶ, καὶ ἐρωήσας ἐλεφάντινον ᾤχετο δίφρον
Τειρεσίας, πολλοῖσι βαρύς περ ἐὼν ἐνιαυτοῖς.

 

ENFANCE D'HERCULE 

Hercule à peine âgé de dix ans étouffe deux serpents que Junon avait envoyés pour le faire périr dans son berceau. Alcmène consulte sur ce prodige le devin Tirésias, qui lui prédit la gloire future du jeune héros. Instituteurs d'Hercule.

Alcmène, fille de Midée, ayant lavé et allaité ses deux fils, Hercule âgé de dix mois (74) et Iphiclus plus jeune d'une nuit, les coucha sur un bouclier d'airain, armure brillante dont Amphitryon vainqueur avait dépouillé Ptérélaos, tombé sous ses coups. Elle les caressa tour à tour en leur adressant ces tendres paroles :
"Dormez, mes enfants, dormez d'un sommeil tranquille, suivi d'un doux réveil ; dormez, délices de mon âme ; couple aimable, dormez ; que rien ne trouble votre repos. Vous vous endormez heureux, heureux revoyez l'aurore."
Elle dit, berça doucement le vaste bouclier, et le sommeil s'empara des jeunes enfants.
La nuit avait déjà fourni la moitié de sa carrière, l'Ourse était à son déclin, et près d'elle Orion montrait ses larges épaules, quand l'impitoyable Junon envoie vers le palais deux horribles serpents, hérissés d'écailles azurées, pour dévorer le jeune Alcide.
Les deux monstres, avides de sang, rasent la terre, déroulent leurs longs replis, s'avancent de front ; de leurs yeux jaillissent des étincelles d'un feu sinistre, et leur gueule distille un noir venin.
Ils approchaient, dardant leurs langues empoisonnées ; alors les fils chéris d'Alcmène s'éveillent (car rien n'échappe aux yeux de Jupiter) et une lueur soudaine éclaire le palais.
Iphiclus aperçoit sur les bords du bouclier ces monstrueux serpents prêts à le dévorer. A la vue de leurs dents horribles, il jette un cri, renverse avec ses pieds la toison qui le couvre et cherche à fuir. Mais Hercule, qui ne connaît déjà d'autre défense que son courage, saisit de ses mains enfantines ces affreux reptiles, presse leur gorge enflée d'un noir poison haï des dieux même. C'est en vain qu'ils enlacent dans leurs mille replis cet enfant, dont Junon a retardé la naissance, et qui, quoique au berceau, ne connut jamais les pleurs. Bientôt, épuisés eux-mêmes par d'inutiles efforts, ils se déroulent et cherchent à se délivrer de la main qui les broie. 
Cependant, Alcmène a entendu les cris d'Iphiclus, et s'éveillant la première : "Lève-toi, Amphitryon, lève-toi ! L'effroi glace mes sens. Ne prends pas ta chaussure : n'entends-tu pas les cris du plus jeune de nos fils ? Ne vois-tu pas cette lueur étrange qui éclaire ces murs au milieu de la nuit, quand l'aurore ne paraît point encore ? Oh ! mon cher époux, quel affreux malheur nous menace ?"
Amphitryon, ému, s'élance de sa couche et se précipite sur son épée suspendue à une colonne de son lit de cèdre. D'une main il saisit son baudrier nouvellement tissu, de l'autre il tire son épée du fourreau de lotos divinement travaillé. Soudain le palais est de nouveau plongé dans les ténèbres. Amphitryon appelle ses esclaves ensevelis dans un profond sommeil :
"Esclaves fidèles, vite des flambeaux ; forcez les portes, brisez les verrous ; hâtez-vous, laborieux esclaves, hâtez-vous !"
A ces cris, les esclaves accourent, des torches à la main, s'empressent de toutes parts, et bientôt ils remplissent le palais.
A la vue du jeune Hercule tenant les deux serpents étroitement serrés dans ses jeunes mains, tous à la fois poussent un cri d'horreur, mais lui, dans les transports de sa joie enfantine, montre les reptiles à Amphitryon et les jette en riant à ses pieds, étouffés et sans vie. Cependant Alcmène presse sur son sein Iphiclus pâle et glacé de frayeur, et après avoir replacé l'autre enfant sous la toison d'un agneau, Amphitryon retourne à sa couche pour se livrer de nouveau au sommeil.
Pour la troisième fois, le chant sonore du coq avait annoncé l'arrivée du jour quand Alcmène, appelant le devin Tirésias, interprète fidèle de la vérité, lui conte le prodige et l'invite à lui dire ce qu'il présage : "Fils d'Évéridès, illustre devin, si les dieux me réservent quelque malheur, ne me le cache pas. En vain les hommes voudraient se dérober à la destinée que la Parque leur file, tu ne l'ignores pas, toi, à qui rien n'est caché.
- Noble rejeton du sang de Persée, lui répondit Tirésias, mère d'illustres enfants, rassurez-vous. J'en jure par cette douce lumière qui depuis longtemps n'éclaire plus mes yeux, les femmes d'Achaïe, occupées le soir à faire tourner leurs rapides fuseaux autour de leurs genoux, charmeront leurs travaux en mêlant à leurs chants le nom d'Alcmène, et les Argiennes vous combleront d'honneur. Votre fils devenu homme, héros invincible, s'élancera vers la voûte étoilée après avoir détruit les monstres des forêts et fait tomber sous ses coups les guerriers les plus redoutables. Les Destins lui ont imposé douze travaux, après lesquels, déposant sur le bûcher de Trachinie (75) sa dépouille mortelle, il sera conduit au palais de Jupiter. Là, on le nommera gendre de ces mêmes divinités dont le courroux a tiré ces monstres de leur antre sauvage pour dévorer ce jeune enfant. Un jour viendra, où le loup affamé, voyant le faon timide couché dans sa tanière, n'osera lui faire de mal.
Maintenant, reine auguste, il faut tout préparer. Ordonnez que le feu soit conservé sous la cendre ; prenez les branches desséchées d'asphalte (76), de paliure (77), d'achardus (78), jouet perpétuel des vents, et au milieu de la nuit prochaine, à l'heure même où ces serpents voulaient dévorer votre fils, que leurs dépouilles soient livrées aux flammes de ce bûcher. Qu'au lever de l'aurore une de vos esclaves en recueille les cendres, monte sur un roc escarpé, les jette dans le fleuve, qui les portera bientôt loin de votre patrie, et qu'elle revienne sans tourner la tête.
Mais, avant tout, purifiez ce palais par le soufre ; prenez ensuite un vase couronné de vert feuillage et faites, selon les rites accoutumés, une aspersion d'eau pure mêlée avec le sel ; enfin immolez un porc mâle au maître du tonnerre afin qu'il vous accorde de triompher sur vos ennemis."
Telles furent les paroles du sage Tirésias qui, malgré le faix des années, remonte légèrement sur son char d'ivoire.
Cependant le jeune Hercule, toujours regardé comme le fils d'Amphitryon, croissait sous les yeux de sa mère, tel qu'un jeune arbre dans un verger. Le vieux Linus, fils d'Apollon, mentor vigilant, héros infatigable, lui donna la science des lettres ; Eurytus, héritier des immenses domaines de ses pères, lui apprit à tendre un arc et à diriger vers le but une flèche assurée ; Eumolpus, fils de Philammonide, forma sa voix brillante et conduisit ses doigts sur les cordes de la lyre.
Cet art d'entrelacer ses jambes dans les jambes d'un vigoureux adversaire, qu'inventa la souplesse des lutteurs argiens pour terrasser un rival, les ruses du pugilat, les finesses du ceste, à l'aide desquelles l'intrépide athlète, penché vers la terre, cherche à accabler son antagoniste, lui furent enseignés par le fils de Mercure, Harpalycus de Phanope, dont nul combattant n'osa jamais, dans l'arène même, soutenir le regard, tant son épais sourcil imprimait l'épouvante sur son terrible front.
Amphitryon lui-même apprit à cet enfant chéri à conduire dans la carrière des coursiers unis à un char, à ménager l'essieu en tournant avec adresse autour de la borne ; car Amphitryon remporta souvent, dans Argos si féconde en chevaux, de glorieux prix en faisant voler dans l'arène des coursiers écumants, et jamais il ne vit se briser les chars qu'il montait : le temps seul en rongeait les courroies.
Tenir la lance en arrêt, s'abriter sous son bouclier, attaquer son rival, parer ses coups, ranger une armée en bataille, disposer une embuscade pour fondre sur l'ennemi, conduire un escadron, c'est ce que lui montra Castor, Castor, ce fier dompteur du coursier indocile qui avait fui d'Argos, quand Adraste vit ses riches vignobles et tous les domaines de ses pères passer entre les mains usurpatrices de Tydée. Jamais aucun héros n'égala Castor dans les combats, avant que la vieillesse n'eût affaibli son noble courage.
Telle était l'éducation que la meilleure des mères donnait à Hercule. Enfant, son lit était près du lit de son père. Il aimait à dormir sur la dépouille d'un lion. Le soir, il prenait dans la corbeille des viandes rôties, et un large pain dorique, qui seul eût suffi pour rassasier le mercenaire le plus avide, et le jour, des mets crus et légers. Ses vêtements étaient simples, sans broderie, et ne couvraient que la moitié de la cuisse .....
(La fin manque.)

(74) On sait que Junon avait retardé la naissance d'Hercule afin qu'Eurysthée vînt au monde avant lui. 
(75) Trachinie, petite contrée de la Phtiotide en Thessalie, où était la ville de Thracys fondée par Hercule. 
(76) Aspalathe, sorte de bois qui approche de l'aloès et qu'on emploie dans les parfums. 
(77) Poliure, arbuste épineux qui croît en Afrique. 
(78) Achardus, plante sèche, hérissée d'épines et dont la tige faible plie au gré des vents.

Apollodore : livre II, 5

[2] Δεύτερον δὲ ἆθλον ἐπέταξεν αὐτῷ τὴν Λερναίαν ὕδραν κτεῖναι· αὕτη δὲ ἐν τῷ τῆς Λέρνης ἕλει ἐκτραφεῖσα ἐξέβαινεν εἰς τὸ πεδίον καὶ τά τε βοσκήματα καὶ τὴν χώραν διέφθειρεν. Εἶχε δὲ ἡ ὕδρα ὑπερμέγεθες σῶμα, κεφαλὰς ἔχον ἐννέα, τὰς μὲν ὀκτὼ θνητάς, τὴν δὲ μέσην ἀθάνατον. Ἐπιβὰς οὖν ἅρματος, ἡνιοχοῦντος ᾿Ιολάου, παρεγένετο εἰς τὴν Λέρνην, καὶ τοὺς μὲν ἵππους ἔστησε, τὴν δὲ ὕδραν εὑρὼν ἔν τινι λόφῳ παρὰ τὰς πηγὰς τῆς ᾿Αμυμώνης, ὅπου ὁ φωλεὸς αὐτῆς ὑπῆρχε, βάλλων βέλεσι πεπυρωμένοις ἠνάγκασεν ἐξελθεῖν, ἐκβαίνουσαν δὲ αὐτὴν κρατήσας κατεῖχεν. ἡ δὲ θατέρῳ τῶν ποδῶν ἐνείχετο περιπλακεῖσα. Τῷ ῥοπάλῳ δὲ τὰς κεφαλὰς κόπτων οὐδὲν ἀνύειν ἠδύνατο· μιᾶς γὰρ κοπτομένης κεφαλῆς δύο ἀνεφύοντο. Ἐπεβοήθει δὲ καρκίνος τῇ ὕδρᾳ ὑπερμεγέθης, δάκνων τὸν πόδα. διὸ τοῦτον ἀποκτείνας ἐπεκαλέσατο καὶ αὐτὸς βοηθὸν τὸν ᾿Ιόλαον, ὃς μέρος τι καταπρήσας τῆς ἐγγὺς ὕλης τοῖς δαλοῖς ἐπικαίων τὰς ἀνατολὰς τῶν κεφαλῶν ἐκώλυεν ἀνιέναι. Καὶ τοῦτον τὸν τρόπον τῶν ἀναφυομένων κεφαλῶν περιγενόμενος, τὴν ἀθάνατον ἀποκόψας κατώρυξε καὶ βαρεῖαν ἐπέθηκε πέτραν, παρὰ τὴν ὁδὸν τὴν φέρουσαν διὰ Λέρνης εἰς ᾿Ελαιοῦντα τὸ δὲ σῶμα τῆς ὕδρας ἀνασχίσας τῇ χολῇ τοὺς ὀιστοὺς ἔβαψεν. Εὐρυσθεὺς δὲ ἔφη μὴ δεῖν καταριθμῆσαι τοῦτον ἐν τοῖς δέκα τὸν ἆθλον· οὐ γὰρ μόνος ἀλλὰ καὶ μετὰ ᾿Ιολάου τῆς ὕδρας περιεγένετο.

II, 5, 2. Son deuxième travail fut de tuer l'Hydre de Lerne. Ce monstre vivait dans les marais de Lerne, mais souvent il s'aventurait dans la plaine et ravageait le bétail et la campagne. Il avait un corps énorme hérissé de neuf têtes : huit d'entre elles étaient mortelles, mais celle du milieu était immortelle. Héraclès monta sur le char guidé par Iolaos ; il arriva à Lerne, il arrêta les chevaux, et trouva l'Hydre sur une colline non loin de la source Amymoné, où elle avait sa tanière. Alors Héraclès décocha des flèches enflammées à l'intérieur, contraignant l'hydre à sortir : à peine fut-elle dehors qu'il lui sauta dessus et l'immobilisa. Mais aussitôt elle s'entortilla autour d'une de ses jambes et l'enserra. Héraclès commença alors à fracasser ses têtes avec sa massue ; sans résultat, parce que pour chaque tête tranchée deux nouvelles surgissaient. Et, venant à l'aide de l'hydre, arriva un crabe d'une grandeur épouvantable, qui mordit le pied d'Héraclès. Après l'avoir tué, le héros lui aussi demanda l'aide d'Iolaos ; ce dernier mit le feu à un buisson et, à l'aide de tisons ardents, il empêchait les neuf têtes de repousser, en brûlant la chair à la base des têtes coupées. De cette façon Héraclès réussit vaincre les neuf têtes, et à trancher également celle qui était immortelle. : puis il l'enterra et plaça dessus une lourde pierre, non loin de la route qui de Lerne mène à Éléonte. Quant au corps de l'hydre, il en fit des morceaux et il trempa ses flèches dans le sang de la bête. Mais Eurysthée dit ensuite qu'on ne pouvait pas prendre en compte cet exploit, parce qu'il avait tué l'hydre avec l'aide d'Iolaos, et non tout seul. (site NIMISPAUCI)

 

La biche du mont Ménale. Cette biche avait non seulement des cornes d'or, mais aussi des pieds d'airain. Hercule eut beaucoup de peine à s'en rendre maître, ne voulant pas la percer de ses traits, parce qu'elle était consacrée à Diane. Il fallait la prendre à la course.

Apollodore : livre II, 5

[3] Τρίτον ἆθλον ἐπέταξεν αὐτῷ τὴν Κερυνῖτιν ἔλαφον εἰς Μυκήνας ἔμπνουν ἐνεγκεῖν. Ἦν δὲ ἡ ἔλαφος ἐν Οἰνόῃ, χρυσόκερως, ᾿Αρτέμιδος ἱερά· διὸ καὶ βουλόμενος αὐτὴν ῾Ηρακλῆς μήτε ἀνελεῖν μήτε τρῶσαι, συνεδίωξεν ὅλον ἐνιαυτόν. Ἐπεὶ δὲ κάμνον τὸ θηρίον τῇ διώξει συνέφυγεν εἰς ὄρος τὸ λεγόμενον ᾿Αρτεμίσιον, κἀκεῖθεν ἐπὶ ποταμὸν Λάδωνα, τοῦτον διαβαίνειν μέλλουσαν τοξεύσας συνέλαβε, καὶ θέμενος ἐπὶ τῶν ὤμων διὰ τῆς ᾿Αρκαδίας ἠπείγετο. Mετ᾿ ᾿Απόλλωνος δὲ ῎Αρτεμις συντυχοῦσα ἀφῃρεῖτο, καὶ τὸ ἱερὸν ζῷον αὐτῆς κτείνοντα κατεμέμφετο. Ὁ δὲ ὑποτιμησάμενος τὴν ἀνάγκην, καὶ τὸν αἴτιον εἰπὼν Εὐρυσθέα γεγονέναι, πραύνας τὴν ὀργὴν τῆς θεοῦ τὸ θηρίον ἐκόμισεν ἔμπνουν εἰς Μυκήνας.

II, 5, 3. Le troisième travail consista à rapporter vivante à Mycènes la biche de Cérynie, qui vivait alors à Onoé [en Argolide]. C'était une biche aux cornes d'or consacrée à Artémis. Comme il ne voulait ni la blesser et encore moins la tuer, Héraclès la pourchassa une année entière. Finalement, la biche, épuisée par la poursuite, se réfugia sur le mont Artémision ; c'est là, alors qu'elle s'apprêtait à franchir le lac Ladon, qu'Héraclès l'attrapa ; il la chargea sur ses épaules et gagna rapidement l'Arcadie. Mais Artémis et Apollon le rencontrèrent sur leur chemin. Artémis lui enleva la biche des épaules et l'accusa d'avoir voulu tuer un animal sacré. Héraclès se confondit en excuses, précisant que c'était nécessaire, en ajoutant qu'Eurysthée était le coupable. De cette façon, la colère de la déesse s'apaisa et le héros put porter la biche encore vivante à Mycènes.

 

Le lion terrible de la forêt de Némée. Voyez plus haut, acte 1, la note sur le v. 83.
... Vastum. Nemea sub rupe leonem.
( VIRGIL., Aeneid. , lib. VIII, v.  295.)
Immanem interea Nemeae per lustra leonem
Ipsa Chimaerea cretum de gente noverca
In tua depastis armabat vota juvencis.
...
Admonita feritate Juba, visuque cruentus
Excussis movet arma toris, dubiumque residens
lnfremit. Invadis trepidum, solisque lacertis
Grandia corripiens eliso guttura morsu
lmbellem fractis prosternis viribus hostem
 Tunc et flavicomis radiantia tergora villis
Ceu spoliam fuso victor rapis.
(NEMES., Herculis laudes.)

Apollodore : livre II, 5

5. [1] Τοῦτο ἀκούσας ὁ ῾Ηρακλῆς εἰς Τίρυνθα ἦλθε, καὶ τὸ προσταττόμενον ὑπὸ Εὐρυσθέως ἐτέλει. Πρῶτον μὲν οὖν ἐπέταξεν αὐτῷ τοῦ Νεμέου λέοντος τὴν δορὰν κομίζειν· τοῦτο δὲ ζῷον ἦν ἄτρωτον, ἐκ Τυφῶνος γεγεννημένον. Πορευόμενος οὖν ἐπὶ τὸν λέοντα ἦλθεν εἰς Κλεωνάς, καὶ ξενίζεται παρὰ ἀνδρὶ χερνήτῃ Μολόρχῳ. Καὶ θύειν ἱερεῖον θέλοντι εἰς ἡμέραν ἔφη τηρεῖν τριακοστήν, καὶ ἂν μὲν ἀπὸ τῆς θήρας σῶος ἐπανέλθῃ, Διὶ σωτῆρι θύειν, ἐὰν δὲ ἀποθάνῃ, τότε ὡς ἥρωι ἐναγίζειν. Εἰς δὲ τὴν Νεμέαν ἀφικόμενος καὶ τὸν λέοντα μαστεύσας ἐτόξευσε τὸ πρῶτον· ὡς δὲ ἔμαθεν ἄτρωτον ὄντα, ἀνατεινάμενος τὸ ῥόπαλον ἐδίωκε. Συμφυγόντος δὲ εἰς ἀμφίστομον σπήλαιον αὐτοῦ τὴν ἑτέραν ἐνῳκοδόμησεν εἴσοδον, διὰ δὲ τῆς ἑτέρας ἐπεισῆλθε τῷ θηρίῳ, καὶ περιθεὶς τὴν χεῖρα τῷ τραχήλῳ κατέσχεν ἄγχων ἕως ἔπνιξε, καὶ θέμενος ἐπὶ τῶν ὤμων ἐκόμιζεν εἰς Κλεωνάς. Καταλαβὼν δὲ τὸν Μόλορχον ἐν τῇ τελευταίᾳ τῶν ἡμερῶν ὡς νεκρῷ μέλλοντα τὸ ἱερεῖον ἐναγίζειν, σωτῆρι θύσας Διὶ ἦγεν εἰς Μυκήνας τὸν λέοντα. Εὐρυσθεὺς δὲ καταπλαγεὶς αὐτοῦ τὴν ἀνδρείαν ἀπεῖπε τὸ λοιπὸν αὐτῷ εἰς τὴν πόλιν εἰσιέναι, δεικνύειν δὲ πρὸ τῶν πυλῶν ἐκέλευε τοὺς ἄθλους. Φασὶ δὲ ὅτι δείσας καὶ πίθον ἑαυτῷ χαλκοῦν εἰσκρυβῆναι ὑπὸ γῆν κατεσκεύασε, καὶ πέμπων κήρυκα Κοπρέα Πέλοπος τοῦ ᾿Ηλείου ἐπέταττε τοὺς ἄθλους. Οὗτος δὲ ῎Ιφιτον κτείνας, φυγὼν εἰς Μυκήνας καὶ τυχὼν παρ᾿ Εὐρυσθέως καθαρσίων ἐκεῖ κατῴκει. 

II, 5, 1. Sachant cela, Héraclès se rendit à Tirynthe, et accomplit tout ce qu'Eurysthée lui ordonna. Le premier travail qui lui fut imposé fut de rapporter la peau du lion de Némée, une bête féroce et invulnérable, née de Typhon. Ainsi Héraclès s'en alla affronter le lion et gagna Cléones, où il fut l'hôte d'un ouvrier agricole, Molorchos. Ce jour-là, ce dernier s'apprêtait à offrir une victime en sacrifice, mais Héraclès lui dit d'attendre trente jours : s'il revenait sain et sauf de la chasse, Molorchos devrait sacrifier à Zeus Sauveur ; et si au contraire il périssait, Molorchos devrait offrir le sacrifice à Héraclès, en tant que héros. Arrivé à Némée, Héraclès suivit les traces du lion et commença à le frapper avec ses flèches ; mais il comprit immédiatement qu'il était invulnérable : aussi mit-il sa massue sur son épaule, et le suivit-il. Le lion se réfugia dans une grotte à deux entrées. Héraclès en condamna une et entra par l'autre ; il s'approcha du fauve, le saisit au cou et l'immobilisa ; et il lui serra si fort la gorge qu'il mourut étouffé. Puis il souleva le lion sur ses épaules et retourna à Cléones. Là, il rencontra Molorchos qui, parce que c'était le dernier jour, s'apprêtait à accomplir le sacrifice en l'honneur d'Héraclès mort ; tous deux sacrifièrent à Zeus Sauveur. Ensuite Héraclès porta le lion à Mycènes. Eurysthée, terrifié par la force du héros, lui interdit dès lors l'entrée de sa ville : les résultats de ses exploits devraient dorénavant être exposés devant les portes. On dit aussi qu'Eurysthée, trop effrayé, s'était caché dans une jarre de bronze, qu'il avait fait apprêter sous la terre. Et ses ordres, pour les autres exploits d'Héraclès, il les donna de cet endroit, par la voix du héraut Coprée, le fils de Pélops l'Éléen. Coprée avait tué Iphitos : exilé, il avait gagné Mycènes ; purifié par Eurysthée, il s'était établi dans la cité.

 

Parlerai-je des sanglantes étables des chevaux de la Thrace? Diomède, roi de Thrace, fils de Mars et de Cyrène, avait des chevaux furieux qui vomissaient le feu par la bouche. Il les nourrissait de chair humaine, dit la fable, et leur donnait à dévorer tous les étrangers qui avaient le malheur de tomber entre ses mains. Hercule, par ordre d'Eurysthée, prit Diomède, le fit dévorer par ses propres chevaux, qu'il amena ensuite à Eurysthée et qui, lâchés sur le mont Olympe, y furent dévorés par les bêtes sauvages.

Apollodore : livre II, 5

[8] Ὄγδοον ἆθλον ἐπέταξεν αὐτῷ τὰς Διομήδους τοῦ Θρακὸς ἵππους εἰς Μυκήνας κομίζειν· ἦν δὲ οὗτος ῎Αρεος καὶ Κυρήνης, βασιλεὺς Βιστόνων ἔθνους Θρᾳκίου καὶ μαχιμωτάτου, εἶχε δὲ ἀνθρωποφάγους ἵππους. Πλεύσας οὖν μετὰ τῶν ἑκουσίως συνεπομένων καὶ βιασάμενος τοὺς ἐπὶ ταῖς φάτναις τῶν ἵππων ὑπάρχοντας ἤγαγεν ἐπὶ τὴν θάλασσαν. Τῶν δὲ Βιστόνων σὺν ὅπλοις ἐπιβοηθούντων τὰς μὲν ἵππους παρέδωκεν ᾿Αβδήρῳ φυλάσσειν· οὗτος δὲ ἦν ῾Ερμοῦ παῖς, Λοκρὸς ἐξ ᾿Οποῦντος, ῾Ηρακλέους ἐρώμενος, ὃν αἱ ἵπποι διέφθειραν ἐπισπασάμεναι· πρὸς δὲ τοὺς Βίστονας διαγωνισάμενος καὶ Διομήδην ἀποκτείνας τοὺς λοιποὺς ἠνάγκασε φεύγειν, καὶ κτίσας πόλιν ῎Αβδηρα παρὰ τὸν τάφον τοῦ διαφθαρέντος ᾿Αβδήρου, τὰς ἵππους κομίσας Εὐρυσθεῖ ἔδωκε. Μεθέντος δὲ αὐτὰς Εὐρυσθέως, εἰς τὸ λεγόμενον ὄρος ῎Ολυμπον ἐλθοῦσαι πρὸς τῶν θηρίων ἀπώλοντο.

II, 5, 8. Le huitième travail consista à porter à Mycènes les juments du roi de Thrace Diomède. Ce dernier était le fils d'Arès et de Cyrène, et régnait sur les Bistones, un peuple de Thrace très belliqueux, et il possédait des juments anthropophages. Héraclès mit à la voile avec une équipe de volontaires, attaqua les gardiens des écuries, et mena les juments sur la plage. Mais les Bistones prirent les armes et les poursuivirent. Alors Héraclès confia les juments à Abdéros. Celui-ci était le fils d'Hermès ; originaire d'Oponte en Locride, il était aimé d'Héraclès. Mais les juments le mirent en pièces et le dévorèrent. Entre-temps, Héraclès avait défait les Bistones, tué Diomède et contraint à la fuite les survivants. Après avoir fondé la cité d'Abdéra près de la tombe d'Abdéros, le héros amena les juments à Eurysthée. Mais celui-ci ensuite les libéra, et les juments gagnèrent le mont Olympe, où elles furent dévorées par les bêtes sauvages.

 

Rappellerai je l'affreux sanglier qui, etc. Hercule, vainqueur de ce monstre, le porta sur ses épaules à Eurysthée, qui, à sa vue, se cacha de peur dans une cuve.

Maenalium petis inde nemus, fletamque colonis
Arcadiam, et steriles raro jam robore silvas ;
Namque hic immensa membrorum mole cruentus
Indomitus regnabat aper, soloque tremendus
Corpore lunatis findebat dentibus ornos.
Horrebant trifidis nigrantia corpora setis,
Duratosque armos scopulis, totosque per artus
Difficilis potuisse mori. Non spicula in illum,
Nodosumve rapis robur, nec vulnera virtus
Extemplo tibi facta timet. Jamque arripis ultro
Spumantem, cogisque diem sufferre tuendo,
Atque supinato mirantem lumine vinci
Argolici victor portas suis tecta tyranni.

(NEMES, Herculis laudes.

Apollodore : livre II, 5

[4] Τέταρτον ἆθλον ἐπέταξεν αὐτῷ τὸν ᾿Ερυμάνθιον κάπρον ζῶντα κομίζειν· τοῦτο δὲ τὸ θηρίον ἠδίκει τὴν Χωφῖδα, ὁρμώμενον ἐξ ὄρους ὃ καλοῦσιν ᾿Ερύμανθον. Διερχόμενος οὖν Φολόην ἐπιξενοῦται Κενταύρῳ Φόλῳ, Σειληνοῦ καὶ νύμφης μελίας παιδί. Οὗτος ῾Ηρακλεῖ μὲν ὀπτὰ παρεῖχε τὰ κρέα, αὐτὸς δὲ ὠμοῖς ἐχρῆτο. αἰτοῦντος δὲ οἶνον ῾Ηρακλέους, ἔφη δεδοικέναι τὸν κοινὸν τῶν Κενταύρων ἀνοῖξαι πίθον· θαρρεῖν δὲ παρακελευσάμενος ῾Ηρακλῆς αὐτὸν ἤνοιξε, καὶ μετ᾿ οὐ πολὺ τῆς ὀσμῆς αἰσθόμενοι παρῆσαν οἱ Κένταυροι, πέτραις ὡπλισμένοι καὶ ἐλάταις, ἐπὶ τὸ τοῦ Φόλου σπήλαιον. Τοὺς μὲν οὖν πρώτους τολμήσαντας εἴσω παρελθεῖν ῎Αγχιον καὶ ῎Αγριον ῾Ηρακλῆς ἐτρέψατο βάλλων δαλοῖς, τοὺς δὲ λοιποὺς ἐτόξευσε διώκων ἄχρι τῆς Μαλέας. ἐκεῖθεν δὲ πρὸς Χείρωνα συνέφυγον, ὃς ἐξελαθεὶς ὑπὸ Λαπιθῶν ὄρους Πηλίου παρὰ Μαλέαν κατῴκησε. τούτῳ περιπεπτωκότας τοὺς Κενταύρους τοξεύων ἵησι βέλος ὁ ῾Ηρακλῆς, τὸ δὲ ἐνεχθὲν ᾿Ελάτου διὰ τοῦ βραχίονος τῷ γόνατι τοῦ Χείρωνος ἐμπήγνυται. Ἀνιαθεὶς δὲ ῾Ηρακλῆς προσδραμὼν τό τε βέλος ἐξείλκυσε, καὶ δόντος Χείρωνος φάρμακον ἐπέθηκεν. Ἀνίατον δὲ ἔχων τὸ ἕλκος εἰς τὸ σπήλαιον ἀπαλλάσσεται. κἀκεῖ τελευτῆσαι βουλόμενος, καὶ μὴ δυνάμενος ἐπείπερ ἀθάνατος ἦν, Κἀντιδόντος Διὶ Προμηθέως αὑτὸν ἀντ᾿ αὐτοῦ γενησόμενον ἀθάνατον, οὕτως ἀπέθανεν. Οἱ λοιποὶ δὲ τῶν Κενταύρων φεύγουσιν ἄλλος ἀλλαχῇ, καὶ τινὲς μὲν παρεγένοντο εἰς ὄρος Μαλέαν, Εὐρυτίων δὲ εἰς Φολόην, Νέσσος δὲ ἐπὶ ποταμὸν Εὔηνον. Τοὺς δὲ λοιποὺς ὑποδεξάμενος Ποσειδῶν εἰς ᾿Ελευσῖνα ὄρει κατεκάλυψεν. Φόλος δὲ ἑλκύσας ἐκ νεκροῦ τὸ βέλος ἐθαύμαζεν, εἰ τοὺς τηλικούτους τὸ μικρὸν διέφθειρε· τὸ δὲ τῆς χειρὸς ὀλισθῆσαν ἦλθεν ἐπὶ τὸν πόδα καὶ παραχρῆμα ἀπέκτεινεν αὐτόν. ἐπανελθὼν δὲ εἰς Φολόην ῾Ηρακλῆς καὶ Φόλον τελευτήσαντα θεασάμενος, θάψας αὐτὸν ἐπὶ τὴν τοῦ κάπρου θήραν παραγίνεται, καὶ διώξας αὐτὸν ἔκ τινος λόχμης μετὰ κραυγῆς, εἰς χιόνα πολλὴν παρειμένον εἰσωθήσας ἐμβροχίσας τε ἐκόμισεν εἰς Μυκήνας.

II, 5, 4. Pour son quatrième travail, Héraclès devait ramener vivant le sanglier d'Érymanthe, une bête qui dévastait Psophis, lorsqu'il déboulait de la montagne appelée Érymanthe. Comme il traversait Pholoé, Héraclès rencontra le Centaure Pholos, le fils de Silène et d'une Nymphe mélienne. Pholos offrit à Héraclès de la viande rôtie alors que lui la mangeait crue. Quand ensuite Héraclès demanda du vin, il répondit qu'il n'avait pas le coeur d'ouvrir la jarre, vu qu'elle appartenait à la communauté des Centaures. Mais Héraclès lui donna du courage et Pholos ouvrit la jarre. Peu après, ayant senti l'odeur du vin, les autres Centaures arrivèrent à la caverne de Pholos, armés de pierres et de bâtons. Les premiers qui osèrent se précipiter à l'intérieur furent Anchios et Agrios, mais Héraclès les repoussa, en leur jetant des tisons ardents ; quant aux autres, il les prit pour cibles avec ses flèches, et il les pourchassa jusqu'à Malée. Là, ils se réfugièrent auprès de Chiron, que les Lapithes avaient chassé du Pélion, et qui à présent habitaient non loin de Malée. Les Centaures se pelotonnèrent derrière lui et Héraclès les visa, mais une flèche traversa le bras d'Élatos et se planta dans le genou de Chiron. Affligé, Héraclès se porta auprès de Chiron, ôta la flèche et appliqua sur la plaie les médecines que Chiron lui-même lui avait données. Mais la blessure était incurable, et Chiron se retira dans sa grotte. Il désirait mourir, ce qui était impossible, puisque par nature il était immortel. Alors Prométhée demanda à Zeus qu'il pût devenir immortel à la place de Chiron, et ainsi celui-ci put-il mourir. Les Centaures rescapés s'enfuirent dans toutes les directions : certains gagnèrent le mont Malée, Eurytion alla à Pholoé, et Nessos au fleuve Événos. D'autres furent accueillis à Éleusis par Poséidon, qui les cacha dans les montagnes. Pholos, entre-temps, avait extrait d'un cadavre une des flèches d'Héraclès, et s'étonna qu'une si petite chose ait pu tuer des créatures si grandes. Mais la flèche lui échappa des mains, le blessa à un pied et le tua immédiatement. Revenu à Pholoé, Héraclès vit Pholos mort : il l'enterra, puis il reprit la chasse au sanglier. Par ses cris, Héraclès réussit à le débusquer ; il le poussa, épuisé, dans la neige haute, l'attacha et le porta à Mycènes. (NIMISPAUCI)

 

Et le taureau de Crète. 
Voici encore la description de ce monstre, tirée du poème de Némésien
Fama celer toto victorem sparserat orbe, 
Auxiliumque dei poscebat Creta cruento
Victa malo. Taurus medio nam sidere lunae 
Progenitus Dictaea Jovis possederat arva. 
Fulmen ab ore venit, flammisque furentibus ardet 
Spiritus, et terram non caeli flamma perurit  
Sed flatus monstri ... 
Tandem fama celer Dictæa ad litora magnum 
Duxerat Alciden, quum Taurum dira minantem 
Excipit, et saevum cornu flammasque vomentem 
Corripit, atque artus constringens fortibus ulnis 
Ignifluos flatus animamque in pectore clausit. 

 

Apollodore : livre II, 5

[7] Ἕβδομον ἐπέταξεν ἆθλον τὸν Κρῆτα ἀγαγεῖν ταῦρον. Τοῦτον ᾿Ακουσίλαος μὲν εἶναί φησι τὸν διαπορθμεύσαντα Εὐρώπην Διί, τινὲς δὲ τὸν ὑπὸ Ποσειδῶνος ἀναδοθέντα ἐκ θαλάσσης, ὅτε καταθύσειν Ποσειδῶνι Μίνως εἶπε τὸ φανὲν ἐκ τῆς θαλάσσης. καί φασι θεασάμενον αὐτὸν τοῦ ταύρου τὸ κάλλος τοῦτον μὲν εἰς τὰ βουκόλια ἀποπέμψαι, θῦσαι δὲ ἄλλον Ποσειδῶνι· ἐφ᾿ οἷς ὀργισθέντα τὸν θεὸν ἀγριῶσαι τὸν ταῦρον. Ἐπὶ τοῦτον παραγενόμενος εἰς Κρήτην ῾Ηρακλῆς, ἐπειδὴ συλλαβεῖν ἀξιοῦντι Μίνως εἶπεν αὐτῷ λαμβάνειν διαγωνισαμένῳ, λαβὼν καὶ πρὸς Εὐρυσθέα διακομίσας ἔδειξε, καὶ τὸ λοιπὸν εἴασεν ἄνετον· ὁ δὲ πλανηθεὶς εἰς Σπάρτην τε καὶ ᾿Αρκαδίαν ἅπασαν, καὶ διαβὰς τὸν ᾿Ισθμόν, εἰς Μαραθῶνα τῆς ᾿Αττικῆς ἀφικόμενος τοὺς ἐγχωρίους διελυμαίνετο.

II, 5, 7. Le septième travail consista à capturer le taureau de Crète. Acousilaos soutenait qu'il s'agissait du taureau envoyé par Zeus pour transporter Europe ; d'autres au contraire prétendent qu'il s'agissait de celui que Poséidon avait envoyé de la mer quand Minos promit de sacrifier au dieu ce qui viendrait de l'océan. Selon la légende, quand Minos vit la beauté de ce taureau, il l'enferma dans ses étables et en sacrifia un autre à Poséidon ; et le dieu, en colère, le fit devenir sauvage. Héraclès, donc, gagna la Crète pour ce taureau ; il demanda l'aide de Minos mais le roi lui répondit qu'il devait l'affronter tout seul. Héraclès le captura et le porta à Eurysthée, mais celui-ci, par la suite, le libéra. Le taureau s'en alla errant vers Sparte, puis à travers toute l'Arcadie ; il traversa l'isthme et gagna Marathon, en Attique, où il causa de grands dommages aux habitants de la région. (Site NIMISPAUCI)

 

Le berger de Tartesse, aux trois corps. Tartesse, ville d'Espagne, située vers les Colonnes d'Hercule; elle prit ensuite le nom de Carteia , puis celui de Gades, aujourd'hui Cadix. …Enioi Tart¡sson t¯n nèn KarthÛan prosagoreæousi. STRAB., III, 15. « Carteia, ut quidam putant, aliquando Tartessus. » MELA , II, 6. « Oppidum Gadium.... nostri Tartesson appellant, Poeni Gadir. » PLIN. , lib. IV, c. 22.
Le berger de Tartesse était Géryon, roi de la Bétique ; Hercule le vainquit, et emmena ses boeufs. 

Apollodore : livre II, 5

[10] Δέκατον ἐπετάγη ἆθλον τὰς Γηρυόνου βόας ἐξ ᾿Ερυθείας κομίζειν. ᾿Ερύθεια δὲ ἦν ᾿Ωκεανοῦ πλησίον κειμένη νῆσος, ἣ νῦν Γάδειρα καλεῖται. Ταύτην κατῴκει Γηρυόνης Χρυσάορος καὶ Καλλιρρόης τῆς ᾿Ωκεανοῦ, τριῶν ἔχων ἀνδρῶν συμφυὲς σῶμα, συνηγμένον εἰς ἓν κατὰ τὴν γαστέρα, ἐσχισμένον δὲ εἰς τρεῖς ἀπὸ λαγόνων τε καὶ μηρῶν. Εἶχε δὲ φοινικᾶς βόας, ὧν ἦν βουκόλος Εὐρυτίων, φύλαξ δὲ ῎Ορθος ὁ κύων δικέφαλος ἐξ ᾿Εχίδνης καὶ Τυφῶνος γεγεννημένος. Πορευόμενος οὖν ἐπὶ τὰς Γηρυόνου βόας διὰ τῆς Εὐρώπης, ἄγρια πολλὰ <ζῷα> ἀνελὼν Λιβύης ἐπέβαινε, καὶ παρελθὼν Ταρτησσὸν ἔστησε σημεῖα τῆς πορείας ἐπὶ τῶν ὅρων Εὐρώπης καὶ Λιβύης ἀντιστοίχους δύο στήλας. Θερόμενος δὲ ὑπὸ ῾Ηλίου κατὰ τὴν πορείαν, τὸ τόξον ἐπὶ τὸν θεὸν ἐνέτεινεν· ὁ δὲ τὴν ἀνδρείαν αὐτοῦ θαυμάσας χρύσεον ἔδωκε δέπας, ἐν ᾧ τὸν ᾿Ωκεανὸν διεπέρασε. καὶ παραγενόμενος εἰς ᾿Ερύθειαν ἐν ὄρει ῎Αβαντι αὐλίζεται. Αἰσθόμενος δὲ ὁ κύων ἐπ᾿ αὐτὸν ὥρμα· ὁ δὲ καὶ τοῦτον τῷ ῥοπάλῳ παίει, καὶ τὸν βουκόλον Εὐρυτίωνα τῷ κυνὶ βοηθοῦντα ἀπέκτεινε. Μενοίτης δὲ ἐκεῖ τὰς ῞Αιδου βόας βόσκων Γηρυόνῃ τὸ γεγονὸς ἀπήγγειλεν. Ὁ δὲ καταλαβὼν ῾Ηρακλέα παρὰ ποταμὸν ᾿Ανθεμοῦντα τὰς βόας ἀπάγοντα, συστησάμενος μάχην τοξευθεὶς ἀπέθανεν. ῾Ηρακλῆς δὲ ἐνθέμενος τὰς βόας εἰς τὸ δέπας καὶ διαπλεύσας εἰς Ταρτησσὸν ῾Ηλίῳ πάλιν ἀπέδωκε τὸ δέπας.
Διελθὼν δὲ ᾿Αβδηρίαν εἰς Λιγυστίνην ἦλθεν, ἐν ᾗ τὰς βόας ἀφῃροῦντο ᾿Ιαλεβίων τε καὶ Δέρκυνος οἱ Ποσειδῶνος υἱοί, οὓς κτείνας διὰ Τυρρηνίας ᾔει. Ἀπὸ ῾Ρηγίου δὲ εἷς ἀπορρήγνυσι ταῦρος, καὶ ταχέως εἰς τὴν θάλασσαν ἐμπεσὼν καὶ διανηξάμενος <εἰς> Σικελίαν, καὶ τὴν πλησίον χώραν διελθὼν [τὴν ἀπ᾿ ἐκείνου κληθεῖσαν ᾿Ιταλίαν (Τυρρηνοὶ γὰρ ἰταλὸν τὸν ταῦρον ἐκάλεσαν),] ἦλθεν εἰς πεδίον ῎Ερυκος, ὃς ἐβασίλευεν ᾿Ελύμων. ῎Ερυξ δὲ ἦν Ποσειδῶνος παῖς, ὃς τὸν ταῦρον ταῖς ἰδίαις συγκατέμιξεν ἀγέλαις. Παραθέμενος οὖν τὰς βόας ῾Ηρακλῆς ῾Ηφαίστῳ ἐπὶ τὴν αὐτοῦ ζήτησιν ἠπείγετο· εὑρὼν δὲ ἐν ταῖς τοῦ ῎Ερυκος ἀγέλαις, λέγοντος οὐ δώσειν ἂν μὴ παλαίσας αὐτοῦ περιγένηται, τρὶς περιγενόμενος κατὰ τὴν πάλην ἀπέκτεινε, καὶ τὸν ταῦρον λαβὼν μετὰ τῶν ἄλλων ἐπὶ τὸν ᾿Ιόνιον ἤλαυνε πόντον. Ὡς δὲ ἦλθεν ἐπὶ τοὺς μυχοὺς τοῦ πόντου, ταῖς βουσὶν οἶστρον ἐνέβαλεν ἡ ῞Ηρα, καὶ σχίζονται κατὰ τὰς τῆς Θράκης ὑπωρείας· ὁ δὲ διώξας τὰς μὲν συλλαβὼν ἐπὶ τὸν ῾Ελλήσποντον ἤγαγεν, αἱ δὲ ἀπολειφθεῖσαι τὸ λοιπὸν ἦσαν ἄγριαι. μόλις δὲ τῶν βοῶν συνελθουσῶν Στρυμόνα μεμψάμενος τὸν ποταμόν, πάλαι τὸ ῥεῖθρον πλωτὸν ὂν ἐμπλήσας πέτραις ἄπλωτον ἐποίησε, καὶ τὰς βόας Εὐρυσθεῖ κομίσας δέδωκεν. Ὁ δὲ αὐτὰς κατέθυσεν ῞Ηρᾳ.

II, 5, 10. Le dixième travail imposé à Héraclès fut de capturer les boufs de Géryon dans l'île d'Érythie. Cette dernière se trouve en bordure d'Océan et son nom actuel est Gadir. L'île était habitée par Géryon, le fils de Chrysaor et de Callirhoé, elle-même fille d'Océan. Son corps était celui de trois hommes qui auraient grandi ensemble, réunis jusqu'à la taille, puis séparés en trois flancs, au niveau des cuisses et jusqu'en haut. Il avait des boufs roux, dont s'occupait Eurytion et que gardait Orthros, le chien à deux têtes, né d'Échidna et de Typhon. Dans sa traversée de l'Europe pour capturer les boufs de Géryon, Héraclès tua de nombreuses bêtes féroces. Il passa par la Libye et arriva à Tartessos ; là, pour marquer son passage, il érigea deux colonnes, l'une en face de l'autre, comme frontières entre l'Europe et la Libye. Puis, comme au cours de son trajet le soleil le brûlait, il menaça le dieu avec son arc : et le Soleil, plein d'admiration pour le courage de cet homme, lui donna sa coupe d'or pour traverser l'Océan. Arrivé à Érythie, Héraclès grimpa sur le mont Abas. Mais le chien, s'étant aperçu de sa présence, se précipita sur lui. Héraclès alors l'assomma avec sa massue, puis il tua le bouvier Eurytion qui était venu au secours du chien. Ménoetès, qui faisait paître non loin les troupeaux d'Hadès, rapporta à Géryon ce qui venait d'arriver. Et Géryon s'en alla affronter Héraclès près du fleuve Anthémos, alors que le héros emmenait déjà le bétail. Ils en vinrent aux mains et Géryon fut mortellement frappé. Héraclès fit avancer les bêtes dans la coupe du Soleil, et arriva à Tartessos où il la restitua au dieu.
Après être passé par le territoire d'Abdéra, Héraclès arriva en Ligurie où Ialébion et Dercynos, deux fils de Poséidon, cherchèrent à lui voler son bétail. Mais le héros les tua, puis il descendit le long de la côte tyrrhénienne. À Rhégium, un taureau s'échappa, courut se jeter dans la mer et nagea jusqu'en Sicile. Il traversa toute la région et parvint jusqu'au royaume d'Éryx, le roi des Élymes, fils de Poséidon, qui unit le taureau à ses vaches. Héraclès confia son troupeau à Héphaïstos, se lança à la recherche du taureau et le trouva au milieu des bêtes d'Éryx. Le roi lui déclara qu'il le lui rendrait uniquement si Héraclès parvenait à le battre dans un combat aux poings. Le héros sortit vainqueur à trois reprises, tua Éryx, récupéra le taureau et se remit en route avec ses bêtes vers la mer ionienne. Mais quand il arriva aux criques, Héra envoya un taon tourmenter les bêtes, qui se dispersèrent vers les montagnes thraces. Héraclès les suivit, réussit à en rassembler la plus grande partie, et les mena vers l'Hellespont. Celles qu'il ne put pas trouver retournèrent à l'état sauvage. Avec son troupeau ainsi péniblement rassemblé, Héraclès se retrouva devant le fleuve Strymon, ce qui le contraria. Alors il remplit de rochers son lit et ses eaux ne furent plus navigables. Enfin, il mena les boufs à Eurysthée qui les sacrifia à Héra. (sire NIMISPAUCI)

Livre une large voie à l'Océan. Les deux montagnes qui s'élèvent en regard l'une de l'autre sur la côte d'Espagne et la côte d'Afrique, sont appelées les Colonnes d'Hercule, parce que ce fut lui, selon la fable, qui ouvrit cette voie aux eaux de la mer, et sépara ainsi les deux parties du monde. 

 

VOCABULAIRE

a, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
abrumpo, is, ere, rupi, ruptum : briser, rompre, déchirer, mutiler
ac, conj. : et, et aussi
ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de
aduro, is, ere, ussi, ustum : brûler légèrement
aerumna, ae, f. : l'épreuve, les peines, les tribulations
aestiuus, a,um : d'été, relatif à l'été
aetas, atis, f. : 1. le temps de la vie, la vie 2. l'âge 3. la jeunesse 4. te temps, l'époque (in aetatem : pendant longtemps)
ago, is, ere, egi, actum : 1 - chasser devant soi, faire marcher, conduire, pousser, amener (en parlant des êtres animés ou personnifiés) 2. faire, traiter, agir
aliud, nom. et acc. neutre singulier de alius, a, ud : autre
alter, era, erum : autre de deux
anguis, is, m. : le serpent, la couleuvre, le Dragon (constellation).
antequam, conj. : avant que, avant de
arbiter, tri, : - a - le spectateur, le témoin (oculaire ou auriculaire), le confident. - b - l'arbitre, le juge (juge choisi par les parties et qui décide d’après l’équité, non d’après un texte de loi, donc sans appel, souverainement), le témoin légal, l'expert, le médiateur. - 3 - le maître, qui dispose à son gré de, l'arbitre suprême.
Arcadia, ae, f. : Arcadie
Arctus, i, m. : l'Ourse (au pl. la grande te la petite Ourse)
armentum, i, n. : le troupeau de gros bétail
aurum, i, n. : l'or
aut, conj. : ou, ou bien
bellum, i, n. : la guerre
Bistonius, i, m. : le Bistonien, le Thrace
caput, itis, n. :1. la tête 2. l'extrémité 3. la personne 4. la vie, l'existence 5. la capitale
centum, inv. : cent
Cithaeron, onis, m. : le Cithéron (mont de Béotie)
clades, is, f. : la blessure, la perte, le dommage, le désastre militaire, la grave défaite
contingo, is, ere, tigi, tactum : 1 - toucher, saisir. - 2 - souiller (par le contact). - 3 - goûter, manger. - 4 - être voisin, toucher à, être contigu; au fig. tenir à, concerner, intéresser. - 5 - atteindre, rencontrer. - 6 - échoir, tomber en partage, revenir à, arriver. - 7 - venir (en parl. des plantes); résulter de.
contra, adv : au contraire, en face ; prép+acc : contre
cristatus, a, um : qui a une crête; qui a une aigrette, qui a un panache.
cursus, us, m. : la course, le parcours, le trajet
decorus, a, um : qui convient, qui sied, orné, paré
densus, a, um : épais, dense
deprendo, is, ere, di, sum : prendre par surprise, saisir, intercepter
dies, ei, m. et f. : le jour
dirus, a, um : sinistre, de mauvaise augure, effrayant (dira, orum : les présages funestes)
do, das, dare, dedi, datum : donner
domus, us, f. : la maison
dum, conj. : 1. + ind. = pendant que, jusqu'à ce que 2. + subj. : pourvu que, le temps suffisant pour que
ego, mei : je
elido, is, ere, elisi, elisum : écraser, briser, broyer
Erymanthus, i, m : - 1 - Erymanthe (montagne où Hercule tua un sanglier). - 2 - l'Erymanthe (fleuve).
et, conj. : et. adv. aussi
facio, is, ere, feci, factum : faire
fera, ae, f. : la bête sauvage
fero, fers, ferre, tuli, latum : porter, supporter, rapporter
finis, is, f. : la limite, la fin ; pl., les frontière, le territoire
fulgeo, es, ere, fulsi : briller, resplendir
futurus, a, um, part. fut. de sum : devant être
geminus, a, um : jumeau
gemo, is, ere, ui, itum : gémir
gens, gentis, f. : la tribu, la famille, le peuple
gradus, us, m. : le pas, le degré
grauis, e : 1. lourd, pesant 2. grave, puissant, forts, grave, dur, rigoureux, pénible, accablant 3. alourdi, embarrassé, accablé
grex, gregis, m. : 1 - le troupeau (de menu bétail). - 2 - le troupeau, la troupe (d'animaux). - 3 - la troupe (d'hommes), la bande, la réunion. - 4 - la troupe (d'acteurs). - 5 - le choeur (des Muses). - 6 - le troupeau (des fidèles), les ouailles. - 7 - la foule, le vulgaire.
guttur, uris, n. : la gorge, le gosier
Herculeus, a, um : d'Hercule
Hesperius, a, um : de l'Hespérie, occidental
hispidus, a, um : hérissé, velu
hostis, is, m. : l'ennemi
hydra, ae, f. : hydre
iam, adv. : déjà, à l'instant
igneus, a, um : de feu, enflammé
immunis, e : - 1 - exempt de tout impôt, libre de toutes charges, dispensé de. - 2 - qui ne produit pas, qui ne donne rien, improductif. - 3 - qui n'aime pas donner, avare, égoïste. - 4 - exempt de, libre de.
infans, antis : qui ne parle pas, sans éloquence, tout enfant, d'enfant (infans, antis, m. : le jeune enfant)
infestus, a, um : ennemi, hostile (+dat.)
inter, prép. : + Acc. : parmi, entre
intueor, eris, eri, itus sum : - regarder attentivement, regarder vers, jeter les yeux sur, observer, considérer. - 2 - au fig. considérer, envisager, faire attention à, songer à, étudier. - 3 - regarder, être tourné vers (en parl. d'un lieu).
iubeo, es, ere, iussi, iussum : 1. inviter à, engager à 2. ordonner
iugum, i, n. : 1. le joug, 2. l'attelage 3. les liens, 4. la cime, la hauteur
Iuno, onis, f. : Junon
iussus, us, m. : l'ordre, le commandement. - iussu (abl. de iussus, us, m.) + gén. : sur l’ordre de.
lacertus, i, m. : le muscle, le bras
laetus, a, um : 1. joyeux 2. agréable 3. favorable 4. plaisant 5. riche, abondant
latus, a, um : large
leo, onis, m. : le lion
leuis, e : 1 - léger, peu pesant. - 2 - léger, alerte, rapide. - 3 - léger, faible, de peu d’importance, peu important. - 4 - doux, facile à supporter. - 5 - léger, frivole, futile, inconstant, sans poids, sans valeur, sans autorité.
litus, oris, n. :- 1 - le bord (de la mer), le littoral, la côte, le rivage, la rive. - 2 - la baie, l'anse, l'entrée, le port, le lieu de débarquement. - 3 - la rive, le bord (d'un lac, d'une rivière).
lumen, inis, n. : 1. la lumière 2. le flambeau, la lampe 3. le jour 4. l'éclat, le rayon 5. les yeux
lux, lucis, f. : la lumière, le jour
Maenalius, a, um : de Ménale
Maenalus, i, m : le Ménale (montagne d'Arcadie, consacrée à Pan et près de laquelle se trouvait une ville du même nom).
magnus, a, um : grand
malus, a, um : mauvais, malheureux, méchant (malum, i, n. : le mal, le malheur, les mauvais traitements)
manus, us, f. : la main, la petite troupe
maximus, a, um : superlatif de magnus, a, um : grand
medius, a, um : qui est au milieu, en son milieu (medium, i, n. : le milieu)
memoro, as, are : rappeler au souvenir, raconter, rapporter
meo, as, are : passer, arriver
metus, us, m. : la peur, la crainte
modus, i, m. : 1 - la mesure, la dimension, la proportion; l'étendue, l'extension; la quantité; la hauteur, la longueur; le contour, le tour, la circonférence. - 2 - la mesure (objet qui sert à évaluer les quantités). - 3 - la mesure, le rythme, la cadence (musicale, oratoire), la mélodie, le chant, le mode musical, la musique. - 4 - la mesure, la règle, la loi, la prescription; la juste mesure, la modération. - 5 - les bornes, les limites, la fin, le terme. - 6 - la manière, la façon, le procédé, la méthode, le genre, la sorte, le mode. - 7 - le mode, la forme (t. de gram.).
mons, montis, m. : le mont, la montagne
monstrum, i, n. : tout ce qui sort de la nature, le monstre, la monstruosité
multus, a, um : en grand nombre (surtout au pl. : nombreux)
mundus, i, m. : le monde, le firmament; les objets de toilettes, les ornements, les instruments (mundus, a, um : propre)
nec, adv. : et...ne...pas
Nemea, ae, f. : Némée
nemus, oris, n. : - 1 - le bois entrecoupé de pâturage; le parc. - 2 - le bois sacré. - 3 - le bois, la forêt. - 4 - le bois abattu, les arbres coupés.
nitor, eris, i, nixus sum (nisus sum) : s'appuyer sur, faire effort
nodus, i, m. : le noeud, la jointure, l'articulation, la difficulté
non, neg. : ne...pas
nosco, is, ere, noui, notum : apprendre ; pf. savoir
nosse, infinitif parfait de nosco, is, ere : connaître
nouus, a, um : nouveau
nullus, a, um : aucun
numquid, inv. : est-ce que
o, inv. : ô, oh (exclamation)
obiicio, is, ere, ieci, iectum : jeter devant, placer devant, exposer, reprocher
obuius, a, um : qui se trouve sur le passage de qqn., banal
occasus, us, m. : le coucher (du soleil)
Oceanus, i, m. : l'Océan
oculus, i, m. : l'oeil
Olympus, i, m. : Olympe 1. montagne de Thessalie 2. ville maritime de Pamphylie
os, oris, n. : le visage, la bouche, l'entrée, l'ouverture
pabulum, i, n. : le fourrage, l'aliment
paro, as, are : préparer, procurer (paratus, a, um : prêt, préparé à, bien préparé, bien fourni)
pastor, oris, m. : le berger
paueo, es, ere, paui : être troublé, craindre, redouter
pecus, oris, n. : le bétail
penetro, as, are : faire entrer, pénétrer
perimo, is, ere, emi, emptum : - tr. - 1 - détruire, anéantir, supprimer. - 2 - périmer, éteindre (t. de droit). - 3 - tuer, faire mourir.
pernix, icis : preste, vif, agile
placidus, a, um : doux, calme, paisible
plaga, ae, f. : le coup, la blessure; l'étendue, la région
populus, i, m. : 1. le peuple - 2. f. : le peuplier
possum, potes, posse, potui : pouvoir
praeda, ae, f. : le butin, les dépouilles, la proie
praefero, fers, ferre, tuli, latum : porter devant, afficher, préférer
premo, is, ere, pressi, pressum : presser, accabler, écraser
primus, a, um : premier
prius, inv. : avant, auparavant ; ... quam : avant que
proludo, is, ere, lusi, lusum : préluder, s'exercer d'avance, s'essayer, se préparer.
protenus, adv. : tout droit devant soi, en continuant d'avancer, sans interruption
quae, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quatio, is, ere, -, quassum : agiter
quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quid, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid
quos, 1. accusatif masculin pluriel du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliquos. 4. faux relatif = et eos
rector, oris, m. : celui qui conduit, celui qui gouverne
reduco, is, ere, duxi, ductum : 1. ramener, rétablir, restaurer, reconduire
regnum, i, n. : le pouvoir royal, le trône, le royaume
remissus, a, um : relâché, détendu; adouci, doux, indulgent; mou, apathique, sans énergie
remitto, is, ere, misi, missum : renvoyer, abandonner
remotus, a, um : éloigné de (ab et abl.); étranger à (ab et abl.)
repto, as, are : - intr. - 1 - ramper, se traîner. - 2 - être rampant, être peu élevé (en parl. des plantes). - 3 - marcher avec peine, avancer lentement.
requies, etis, f. : le repos
rex, regis, m. : le roi (Rex, Regis : Rex)
ruo, is, ere, rui, rutum : se précipiter, se ruer; tomber, s'écrouler
securus, a, um : - 1 - exempt de soucis, exempt de crainte, tranquille. - 2 - insouciant, négligent. - 3 - sûr, où l'on est tranquille.
sequor, eris, i, secutus sum : 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage
serenus, a, um : serein
serpens, entis, m. et f. : le serpent
sol, solis, m. : le soleil
soleo, es, ere, solitus sum : avoir l'habitude de (solitus, a, um : habituel, ordinaire)
soluo, is, ere, ui, utum : 1. détacher, dénouer, détacher (- nauem = lever l'ancre) 2. payer, acquitter 3. désagréger, rompre 5. relâcher, amollir
stabula, ae, f. : l'étable
stabulum, i, n. : la demeure, l'auberge
statim, adv. : aussitôt
statuo, is, ere, statui, statutum : 1.. établir, poser, placer 2. être d'avis, juger 3. décider
sum, es, esse, fui : être
supero, as, are : 1. s'élever au-dessus 2. être supérieur, l'emporter 3. aller au-delà, dépasser, surpasser, vaincre
sus, suis, f. : le cochon - f. : la truie
tandem, adv. : enfin
Tartessius, i, m : l'habitant de Tartesse
taurus, i, m. : le taureau
tempus, oris, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation - la tempe
tener, era, erum : tendre
timor, oris, m. : la peur, la crainte, l'appréhension, l'effroi.
torreo, es, ere, torrui, tostum : 1. sécher, dessécher 2. brûler, griller
triformis, e : aux trois formes
tumidus, , a, um : gonflé, enflé
ullus, a, um : un seul ; remplace nullus dans une tournure négative
ultimus, a, um : dernier
unquam, inv. : une seule fois ; avec une négation : jamais
utrinque, adv. : de part et d'autre, des deux côtés.
vaco, as, are : 1. être vide, libre, inoccupé, sans, exempt 2. être inoccupé, oisif 3. le temps ne manque pas
via, ae, f. : la route, le chemin, le voyage
vultus, us, m. :- 1 - l' expression du visage, la physionomie, le visage, l'air, la mine,le regards. - 2 - le visage irrité, le front sévère. - 3 - le visage, la face, la figure. - 4 - les traits, l'image, le portrait. - 5 - la face (des choses), l'aspect, l'apparence, extérieur. - 6 - le caractère (du style)