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Flavius Josèphe

Antiquités judaïques (XX)

Un royaume juif en Mésopotamie.

Tombeau d'Hélène

This tomb was constructed about 50 A.D. by a Queen who converted to Judaism and then moved to Jerusalem.  It is located near the American Colony Hotel, in Jerusalem, near the city center.  It cost 3 shekels (about 75 cents) to enter

 



La province d'Adiabene dans la haute région du Tigre fut un royaume vassal de l'Empire Parthe durant la majorité de la période hellénistique. Entre les années 36-60, Adiabene fut gouverné par le Roi Izates. Durant cette période, ce petit royaume atteignit à un tel niveau de puissance qu'Izates restaura au pouvoir Artaban III, le roi parthe déposé. Cet évènement assura à Izates la souveraineté sur le vaste territoire de Nisibis et ses environs, ayant comme capitale Arbil, et lui permit de jouer un rôle important dans les luttes dynastiques des Parthes après la mort d'Artaban.

Avant d'accéder au trône, Izates et sa mère Hélène se convertirent au Judaïsme. Après cette conversion, les souverains d'Adiabene s'empressèrent d'établir des liens solides avec les juifs de Palestine. Ils furent suivis par Monobazos II, le frère et le successeur d'Izates, ainsi que par une partie du peuple. Izates envoya ses fils à Jérusalem pour apprendre l'hébreu et étudier la Loi juive.

Les sources talmudiques racontent qu'Hélène posa un chandelier en or sur la porte du Sanctuaire. Lors de sa visite en Judée, elle éleva pendant la Fête des Tabernacles, une grande souccah qui fut largement fréquentée par les rabbins. Josephus rapporte que durant sa visite à Jérusalem en 46, la Reine Hélène subvint généreusement au besoin de ses habitants, qui souffraient de la famine. Elle envoya ses agents à Alexandrie et à Chypre pour chercher des céréales et des figues sèches, qui furent distribuées aux nécessiteux. "Elle laissa une si grande renommée qu'elle jouira la reconnaissance éternelle de  notre peuple pour sa charité."

Egalement, lorsque son fils Izates reçut la nouvelle de la famine, il envoya une grande somme d'argent aux dirigeants de Jérusalem. Quant à son frère Monobaz, le Talmud raconte qu'il dissipa tous ses trésors et ceux de ses ancêtres pour secourir Jérusalem. Il coula en or toutes les anses des vaisselles utilisées le jour du grand Pardon et offrit une tablette en or au Sanctuaire. 

L'attachement des adiabenes à Israël fut prouvé de nouveau durant la Guerre romaine, dans laquelle la famille royale prit un rôle actif contre les romains. Josephus cite à ce propos, les noms de Monobaz et Cenedaus, les guerriers les plus distingués de Monobaz, Roi d'Adiabene. Plus tard, Adiabene fut intégrée à l'Empire romain et devint une des six provinces de l'Assyrie.

 

 

http://www.sefarad.org/publication/lm/056/html/page36.html

 

 


 

(3)[34] Καθ' ὃν δὲ χρόνον ὁ Ἰζάτης ἐν τῷ Σπασίνου χάρακι διέτριβεν Ἰουδαῖός τις ἔμπορος Ἀνανίας ὄνομα πρὸς τὰς γυναῖκας εἰσιὼν τοῦ βασιλέως ἐδίδασκεν αὐτὰς τὸν θεὸν σέβειν, ὡς Ἰουδαίοις πάτριον ἦν, [35] καὶ δὴ δι' αὐτῶν εἰς γνῶσιν ἀφικόμενος τῷ Ἰζάτῃ κἀκεῖνον ὁμοίως συνανέπεισεν μετακληθέντι τε ὑπὸ τοῦ πατρὸς εἰς τὴν Ἀδιαβηνὴν συνεξῆλθεν κατὰ πολλὴν ὑπακούσας δέησιν· συνεβεβήκει δὲ καὶ τὴν Ἑλένην ὁμοίως ὑφ' ἑτέρου τινὸς Ἰουδαίου διδαχθεῖσαν εἰς τοὺς ἐκείνων μετακεκομίσθαι νόμους. [36] Ὁ δ' Ἰζάτης ὡς παρέλαβεν τὴν βασιλείαν, ἀφικόμενος εἰς τὴν Ἀδιαβηνὴν καὶ θεασάμενος τούς τε ἀδελφοὺς καὶ τοὺς ἄλλους συγγενεῖς δεδεμένους ἐδυσχέρανεν τῷ γεγονότι. [37] Καὶ τὸ μὲν ἀνελεῖν ἢ φυλάττειν δεδεμένους ἀσεβὲς ἡγούμενος, τὸ δὲ μνησικακοῦντας ἔχειν σὺν αὐτῷ μὴ δεδεμένους σφαλερὸν εἶναι νομίζων, τοὺς μὲν ὁμηρεύσοντας μετὰ τέκνων εἰς τὴν Ῥώμην ἐξέπεμψε Κλαυδίῳ Καίσαρι, τοὺς δὲ πρὸς Ἀρταβάνην τὸν Πάρθον ἐφ' ὁμοίαις προφάσεσιν ἀπέστειλεν.

(4)[38] Πυθόμενος δὲ πάνυ τοῖς Ἰουδαίων ἔθεσιν χαίρειν τὴν μητέρα τὴν ἑαυτοῦ ἔσπευσε καὶ αὐτὸς εἰς ἐκεῖνα μεταθέσθαι, νομίζων τε μὴ ἂν εἶναι βεβαίως Ἰουδαῖος, εἰ μὴ περιτέμνοιτο, πράττειν ἦν ἕτοιμος. [39] Μαθοῦσα δ' ἡ μήτηρ κωλύειν ἐπειρᾶτο ἐπιφέρειν αὐτῷ κίνδυνον λέγουσα· βασιλέα γὰρ εἶναι, καὶ καταστήσειν εἰς πολλὴν δυσμένειαν τοὺς ὑπηκόους μαθόντας, ὅτι ξένων ἐπιθυμήσειεν καὶ ἀλλοτρίων αὐτοῖς ἐθῶν, οὐκ ἀνέξεσθαί τε βασιλεύοντος αὐτῶν Ἰουδαίου. [40] Καὶ ἡ μὲν ταῦτ' ἔλεγεν καὶ παντοίως ἐκώλυεν. Ὁ δ' εἰς τὸν Ἀνανίαν τοὺς λόγους ἀνέφερεν. Τοῦ δὲ τῇ μητρὶ συμφάσκοντος καὶ συναπειλήσαντος ὡς εἰ μὴ πείθοι καταλιπὼν ἄπεισιν· [41] δεδοικέναι γὰρ ἔλεγεν, μὴ τοῦ πράγματος ἐκδήλου πᾶσιν γενομένου κινδυνεύσειε τιμωρίαν ὑποσχεῖν ὡς αὐτὸς αἴτιος τούτων καὶ διδάσκαλος τῷ βασιλεῖ ἀπρεπῶν ἔργων γενόμενος, δυνάμενον δ' αὐτὸν ἔφη καὶ χωρὶς τῆς περιτομῆς τὸ θεῖον σέβειν, εἴγε πάντως κέκρικε ζηλοῦν τὰ πάτρια τῶν Ἰουδαίων· τοῦτ' εἶναι κυριώτερον τοῦ περιτέμνεσθαι· [42] συγγνώμην δ' ἕξειν αὐτῷ καὶ τὸν θεὸν φήσαντος μὴ πράξαντι τὸ ἔργον δι' ἀνάγκην καὶ τὸν ἐκ τῶν ὑπηκόων φόβον, ἐπείσθη μὲν τότε τοῖς λόγοις ὁ βασιλεύς. [43] Μετὰ ταῦτα δέ, τὴν γὰρ ἐπιθυμίαν οὐκ ἐξεβεβλήκει παντάπασιν, Ἰουδαῖός τις ἕτερος ἐκ τῆς Γαλιλαίας ἀφικόμενος Ἐλεάζαρος ὄνομα πάνυ περὶ τὰ πάτρια δοκῶν ἀκριβὴς εἶναι προετρέψατο πρᾶξαι τοὖργον. [44] Ἐπεὶ γὰρ εἰσῆλθεν ἀσπασόμενος αὐτὸν καὶ κατέλαβε τὸν Μωυσέος νόμον ἀναγινώσκοντα, “λανθάνεις, εἶπεν, ὦ βασιλεῦ, τὰ μέγιστα τοὺς νόμους καὶ δι' αὐτῶν τὸν θεὸν ἀδικῶν· οὐ γὰρ ἀναγινώσκειν σε δεῖ μόνον αὐτούς, ἀλλὰ καὶ πρότερον τὰ προστασσόμενα ποιεῖν ὑπ' αὐτῶν. [45] Μέχρι τίνος ἀπερίτμητος μενεῖς; ἀλλ' εἰ μήπω τὸν περὶ τούτου νόμον ἀνέγνως, ἵν' εἰδῇς τίς ἐστιν ἡ ἀσέβεια, νῦν [46] ἀνάγνωθι.” ταῦτα ἀκούσας ὁ βασιλεὺς οὐχ ὑπερεβάλετο τὴν πρᾶξιν, μεταστὰς δ' εἰς ἕτερον οἴκημα καὶ τὸν ἰατρὸν εἰσκαλεσάμενος τὸ προσταχθὲν ἐτέλει καὶ μεταπεμψάμενος τήν τε μητέρα καὶ τὸν διδάσκαλον Ἀνανίαν ἐσήμαινεν αὐτὸν πεπραχέναι τοὖργον. [47] Τοὺς δ' ἔκπληξις εὐθὺς ἔλαβεν καὶ φόβος οὔτι μέτριος, μὴ τῆς πράξεως εἰς ἔλεγχον ἐλθούσης κινδυνεύσειεν μὲν ὁ βασιλεὺς τὴν ἀρχὴν ἀποβαλεῖν οὐκ ἀνασχομένων τῶν ὑπηκόων ἄρχειν αὐτῶν ἄνδρα τῶν παρ' ἑτέροις ζηλωτὴν ἐθῶν, κινδυνεύσειαν δὲ καὶ αὐτοὶ τῆς αἰτίας ἐπ' αὐτοῖς ἐνεχθείσης. [48] Θεὸς δ' ἦν ὁ κωλύσων ἄρα τοὺς ἐκείνων φόβους ἐλθεῖν ἐπὶ τέλος· πολλοῖς γὰρ αὐτόν τε τὸν Ἰζάτην περιπεσόντα κινδύνοις καὶ παῖδας τοὺς ἐκείνου διέσωσεν ἐξ ἀμηχάνων πόρον εἰς σωτηρίαν παρασχών, ἐπιδεικνὺς ὅτι τοῖς εἰς αὐτὸν ἀποβλέπουσιν καὶ μόνῳ πεπιστευκόσιν ὁ καρπὸς οὐκ ἀπόλλυται ὁ τῆς εὐσεβείας. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ὕστερον ἀπαγγελοῦμεν.

[34] 3. Au temps où Izatès vivait au Camp de Spasinès, un commerçant juif, nommé Ananias, qui avait accès dans le gynécée royal, apprit aux femmes à adorer Dieu selon la coutume nationale des Juifs. [35] Grâce à elles il se fit connaître d'Izatès et le persuada aussi. Lorsque celui-ci fut rappelé par son père en Adiabène, Ananias l'accompagna, obéissant à ses pressantes sollicitations. Or, il était arrivé qu'Hélène, instruite de la même façon par un autre Juif, s'était convertie également à leurs lois. [36] Quand Izatès eut pris la royauté et qu'arrivant en Adiabène il vit ses frères et ses autres parents enchaînés, il fut mécontent de ce qui était arrivé. [37] Regardant comme impie de les tuer ou de les garder enchaînés, mais jugeant dangereux de les laisser libres auprès de lui alors qu'ils se souviendraient des offenses reçues, il envoya les uns comme otages à Rome près de l'empereur Claude avec leurs enfants et il expédia les autres sous un prétexte analogue chez Atabane le Parthe.

[38] 4. Ayant appris que sa mère était fort satisfaite des coutumes juives, il s'empressa de s'y rallier également, et croyant qu'il ne serait définitivement juif qu'une fois circoncis, il était prêt à se faire circoncire. [39] Mais sa mère, l'apprenant, tenta de l'empêcher en lui disant que cela le mettrait en danger : en effet, il était roi et il s'aliénerait beaucoup ses sujets s'ils apprenaient qu'il désirait adopter des moeurs étrangères et opposées aux leurs, car ils ne supporteraient pas d'avoir un roi juif. [40] Voilà ce qu'elle disait, s'opposant de toutes ses forces à son dessein, et Izatès rapporta ses paroles à Ananias. Mais ce dernier approuva la mère du roi; il le menaça de le quitter s'il ne lui obéissait pas et de l'abandonner. [41] En effet, il craignait, disait-il, si l'affaire était connue de tous, de risquer de se voir châtié comme responsable de tout cela et comme ayant incité le roi à des actes indignes de lui ; d'ailleurs, le roi pouvait adorer Dieu, même sans être circoncis, s'il avait décidé d'observer complètement les lois ancestrales des Juifs, ce qui importait plus que la circoncision. [42] Il lui dit aussi que Dieu lui-même lui pardonnerait d'avoir renoncé à ce vite, contraint à cela par la nécessité et la crainte qu'il avait de ses sujets. [43] Le roi se laissa alors persuader par ses paroles. Mais ensuite, comme il n'avait pas renoncé absolument à son dessein, un second Juif venu de Galilée et nommé Eléazar, qui passait pour très versé dans la loi de ses pères, l'exhorta à accomplir cet acte. [44] En effet, étant entré chez lui pour le saluer et l'avant surpris en train de lire la loi de Moïse : « Tu ignores, dit-il, que tu fais la plus grande offense aux lois et par suite à Dieu : il ne suffit pas de les lire, il faut avant tant faire ce qu'elles ordonnent. Jusques à quand resteras-tu incirconcis ? Si tu n'as pas encore lu la loi sur la circoncision, lis la sur le champ pour savoir quelle est ton impiété. »
[46] Après avoir entendu ces paroles, le roi ne différa plus l'opération : se retirant dans une autre chambre et ayant mandé un médecin, il exécuta ce qu'on lui avait prescrit ; puis il envoya chercher sa mère et son maître Ananias et leur indiqua qu'il avait accompli ce rite. [47] Ils furent aussitôt saisis de stupeur et d'une grande crainte, se disant que, si la chose était connue, le roi risquerait de se voir chasser du pouvoir, parce que ses sujets ne supporteraient pas d'être gouvernés par un zélateur des coutumes étrangères, et qu'eux-mêmes seraient en danger, parce que la responsabilité en serait rejetée sur eux. [48] Mais Dieu empêcha leurs craintes de se réaliser. Car, bien qu'Izatès tombât dans mille dangers, il le sauva ainsi que ses fils, en le faisant passer d'une situation désespérée à la sécurité, montrant ainsi que ceux qui lèvent les yeux vers lui et se fient à lui seul ne sont pas frustrés du fruit de leur piété. Mais nous raconterons cela plus loin.