Athénée : les deipnosophistes
De l'amour
Livre XIII
texte français seul mis en page par Philippe Renault
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Myrrhine, Irène, Danaé, Mysta
64. Μυρρίνην δὲ τὴν Σαμίαν ἑταίραν Δημήτριος εἶχεν ὁ βασιλεὺς ὁ τῆς διαδοχῆς τελευταῖος καὶ ἔξω τοῦ διαδήματος κοινωνὸν εἶχε τῆς βασιλείας, ὥς φησιν Νικόλαος ὁ Δαμασκηνός. Πτολεμαῖός τε ὁ τὴν ἐν ᾿Εφέσῳ διέπων φρουρὰν υἱὸς ὢν τοῦ Φιλαδέλφου βασιλέως Εἰρήνην εἶχε τὴν ἑταίραν, ἥτις ὑπὸ Θρᾳκῶν ἐν ᾿Εφέσῳ ἐπιβουλευομένου τοῦ Πτολεμαίου καὶ καταφυγόντος εἰς τὀ τῆς ᾿Αρτέμιδος ἱερὸν συγκατέφυγεν · καὶ ἀποκτεινάντων αὐτὸν ἐκείνων ἡ Εἰρήνη ἐχομένη τῶν ῥόπτρων τῶν θυρῶν τοῦ ἱέρου ἐπέρραινεν τοῦ αἵμματος τοῖς βωμοῖς, ἕως καὶ αὐτὴν κατέσφαξαν. Δανάην δὲ τὴν Λεοντίου τῆς ᾿Επικουρείου θυγατέρα ἑταιριζομένην καὶ αὐτὴν Σώφρων ὁ ἐπὶ τῆς ᾿Εφέσου· δι' ἣν αὐτὸς μὲν ἐσώθη ἐπιβουλευόμενος ὑπὸ Λαοδίκης, ἣ δὲ κατεκρημνίσθη, ὡς γράφει Φύλαρχος διὰ τῆς δωδεκάτης τάδε· « Ἡ πάρεδρος τῆς Λαοδίκης Δανάη, πιστευομένη ὑπ' αὐτῆς τὰ πάντα, Λεοντίου δ' οὖσα τῆς μετ' ᾿Επικούρου τοῦ φυσικοῦ σχολασάσης θυγάτηρ, Σώφρονος δὲ γεγονυῖα πρότερον ἐρωμένη, παρακολουθοῦσα διότι ἀποκτεῖναι βούλεται τὸν Σώφρονα ἡ Λαοδίκη διανεύει τῷ Σώφρονι, μηνύουσα τὴν ἐπιβουλήν. Ὃ δὲ συλλαβών καὶ προσποιηθεὶς περὶ ὧν λέγει δύ' ἡμέρας παρῃτήσατο εἰς σκέψιν · καὶ συγχωρησάσης νυκτὸς ἔφυγεν εἰς ῎Εφεσον. Μαθοῦσα δὲ ἡ Λαοδίκη τὸ ποιηθὲν ὑπὸ τῆς Δανάης κατεκρήμνισεν τὴν ἄνθρωπον, οὐδὲν τῶν προγεγενημένων φιλανθρώπων ἐπὶ νοῦν βαλομένη. Τὴν δὲ Δανάην φασίν, ὡς ᾔσθετο τὀν ἐπηρτημένον αὐτῇ κίνδυνον, ἀνακρινομένην ὑπο τῆς Λοαδίκης οὐδ' ἀποκρίσεως αὐτὴν ἀξιῶσαι · ἀπαγομένην τε ἐπὶ τὸ κρημνὸν εἰπεῖν ὡς δικαίως οἱ πολλοὶ καταφρονοῦσι τοῦ θείου, ὅτε 'ἐγὼ μὲν τὸν γενόμενόν μοι ἄνδρα σώσατα τοιαύτην χάριτα παρὰ τοῦ δαιμονίου λαμβάνω, Λαοδίκη δὲ τὸν ἴδιον ἀποκτείνασα τηλικαύτης τιμῆς ἀξιοῦται. » ῾Ο δ' αὐτὸς Φύλαρχος καὶ περὶ Μύστας ἱστορεῖ ἐν τῇ τεσσαρεσκαιδεκάτῃ οὕτως· « Μύστα Σελεύκου τοῦ βασιλέως ἐρωμένη ἦν · ἥτις ὑπὸ Γαλατῶν Σελεύκου νικηθέντος καὶ μόλις ἐκ τῆς φυγῆς διασωθέντος αὐτὴ μεταμφιεσαμένη τὴν βασιλικὴν ἐσθῆτα καὶ ῥάκια λαβοῦσα θεραπαινίδος τῆς τυχούσης συλληφθεῖσα ἀπήχθη μετὰ τῶν ἄλλων αἰχμαλώτων καὶ πραθεῖσα ὁμοίως ταῖς ἑαυτῆς θεραπαινίσιν ἦλθεν εἰς ῾Ρόδον· ἔνθα ἐκφήνασα ἑαυτήν ἥτις ἦν περισπουδάστως ὑπὸ τῶν ῾Ροδίων τῷ Σελεύκῳ διεπέμφθη. »
64.
Myrrhiné,
la courtisane samienne, fut entretenue par Démétrios, dernier roi de sa
dynastie ; et bien qu'elle n'ait jamais eu le titre de reine,
il partagea avec elle les honneurs du pouvoir, aux dires de Nicolas de Damas.
Ptolémée,
fils de Philadelphe, qui commandait une garnison à Éphèse, eut une liaison
avec la courtisane Irène. Quand les Thraces d’Éphèse conspirèrent contre
lui, il se réfugia dans le temple d'Artémis et Irène partagea sa fuite ;
quand il fut massacré par les Thraces, Irène s'agrippa aux anneaux des portes,
puis fut égorgée à son tour, éclaboussant les autels de son sang.
Quant à Danaé, fille de l’épicurien Léontion, c'était une courtisane entretenue par Sophron, gouverneur d’Éphèse. C'est elle qui le sauva du complot ourdi par Laodicé, en se jetant dans un précipice. Voici ce qu'écrit à son propos Phylarchos son douzième livre :
« Laodicé
était une amie de Danaé. Cette dernière lui témoignait une confiance sans
bornes. Danaé était la fille de Léontion, la même qui étudia auprès
d'Epicure, le philosophe de la nature. Elle devint la maîtresse de Sophron.
Quand elle apprit que Laodicé voulait assassiner Sophron, elle lui révéla la
teneur du complot d'un signe de la tête. Lui, ayant feint de se prêter au désir
de Laodicé, lui demanda deux jours de réflexion ; ce délai accepté, il
s'enfuit à Éphèse dans la nuit.
Quand Laodicé apprit la trahison de Danaé, elle fit jeter la malheureuse au
fond d'un précipice, oubliant leur amitié passée. On raconte que Danaé, mise
en accusation par Laodicé, et se sachant en danger, ne daigna pas même lui
faire l'aumône d'une parole. Alors qu'on la menait au précipice, elle avoua ne
pas être étonnée du peu de cas que les hommes faisaient de la puissance
divine. Voici ce qu'elle aurait déclaré : « J'ai sauvé mon bien-aimé,
et voilà la récompense offerte par les dieux ; pendant ce temps, Laodicé, qui
a voulu tuer son propre époux, est toujours comblée d'honneurs. »
Au sujet de Mysta, le même Phylarchos raconte ce qui suit dans son quatorzième livre :
« Mysta était la maîtresse du roi Séleucos. Quand celui-ci fut vaincu par les Galates, il réussit à s'enfuir vivant de cette déroute ; Mysta, elle, ôta ses vêtements royaux et revêtit la guenille d’une esclave ; elle fut alors capturée et emmenée avec les autres prisonnières. Conduite à Rhodes, elle y fut vendue en même temps que ses propres servantes. Après avoir dévoilé sa véritable identité, elle fut renvoyée à Séleucos par les Rhodiens avec toute la dignité due à son rang. »