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ATHÉNÉE DE NAUCRATIS

ALEXANDRE LE GRAND


(LIVRE 5)

Deipnosophistes : livre 6 

(LIVRE 7)

 


 

3. Καὶ ἡμεῖς οὖν, ὦ Τιμόκρατης, ἀποδίδομέν σοι τὰ τῶν δειπνοσοφιστῶν λείψαντα καὶ οὐ δίδομεν, ὡς ὁ Κοθωκίδης φησὶ ῥήτωρ Δημοσθένην χλευάζων, ὃς Φιλίππου ᾿Αθηναίοις ῾Αλόννησον διδόντος συνεβούλευε μὴ λαμβάνειν, εἰ δίδωσι ἀλλὰ μὴ ἀποδίδωσιν.

Livre VI. 223 d – e

C'est pourquoi nous, cher Timocrate, nous te rendons simplement les restes du banquet des sophistes, nous ne te les donnons pas, comme le dit l'orateur de Cothoce dans sa diatribe contre Demosthène qui, lorsque Philippe donna l'Halonnèse aux Athéniens, leur conseilla de ne pas l'accepter s'il la donnait, mais seulement s'il la rendait.

L'orateur de Cothoce : Eschine, le plus fameux de tous les rivaux de Démosthène, était né à Cothoce en Attique, l'an 393, d'un pauvre maître d'école et d'une joueuse de tympanon. Il fut d'abord athlète, puis comédien ambulant, puis greffier ou secrétaire d'un magistrat. Enfin, à quarante ans environ, il se hasarda dans la carrière politique, et il devint en peu de temps un des principaux personnages d'Athènes. C'était un homme d'une belle prestance, et doué d'une voix sonore et harmonieuse. Il avait l'esprit très cultivé, très fin et même très délié ; et sa pauvreté ne l'avait pas empêché, durant sa jeunesse, d'aller entendre les leçons de Platon et d'Isocrate. Eschine fut un philippiste modéré, et, quoi qu'en ait dit Démosthène, un des chefs les plus honnêtes du parti macédonien. Je ne veux pas dire qu'Eschine ait toujours été un modèle de vertu, et qu'il n'ait jamais accepté aucun présent de Philippe ; mais tout semble prouver que, s'il fut un homme passionné, violent, injuste même, il ne mérite pourtant pas les titres de mauvais citoyen, de traître, d'âme vénale, que lui a tant prodigués son ennemi.... 

Hallonesos : Philippe, qui ne croyait pas encore le temps venu d'engager contre Athènes la lutte suprême, affectait le désir de rester en bons termes avec elle. A cet effet, Python de Byzance, envolé en 343 à la tête, d'une ambassade, avait offert, au nom du roi, de modifier celles des clauses du traité de paix de 346 qui déplaisaient aux Athéniens. Cette offre n'était pas sincère ; Philippe ne voulait sans doute que prolonger des pourparlers qui le mettaient en relations avec les principaux personnages d'Athènes, et lui donnaient l'occasion de nouer des intelligences au coeur de la place. Les Athéniens, cependant, affectèrent de prendre au sérieux les ouvertures du roi ; ils demandèrent que la clause attribuant à chacune des deux parties les pays qu'elles occupaient, fût ainsi modifiée : " A chacune les pays qui lui appartiennent de droit. " - C'était réclamer pour Athènes toutes ses anciennes possessions, y compris Amphipolis. Philippe ne pouvait acquiescer à une telle clause, qui lui enlevait tout le bénéfice de ses succès militaires. Mais il consentit à examiner séparément les points en litige, et envoya, en 342, une nouvelle ambassade, chargée de faire part de ses propositions. Elles touchaient des questions très variées. L'une se rapportait à la petite île d'Halonnèse, située au nord de l'Eubée, et à proximité de la côte macédonienne. Elle appartenait à Athènes ; mais, comme elle n'avait nulle importance, la métropole s'en était peu souciée, et elle était devenue un repaire de brigands. Philippe les en délogea et l'occupa. Athènes en réclama la possession, le roi déclara qu'elle était sienne. Cependant il offrait d'en faire don à Athènes, ce qu'Athènes acceptait, mais à condition qu'elle lui fût non donnée, mais rendue.
C'est cette question qui est discutée dans les premiers paragraphes du Discours sur l'Halonnèse ; puis l'orateur y répond à plusieurs autres propositions de Philippe, qu'il rejette également. (introduction au discours de Démosthène - site
NIMISPAUCI)


19. Τοσαῦτα εἰπόντος τοῦ Αἰμιλιανοῦ ὁ Ποντιανὸς ἔφη·
 « Σπάνιος γὰρ ὄντως ἦν τὸ παλαιὸν παρὰ τοῖς ῞Ελλησιν ὁ μὲν χρυσὸς καὶ πάνυ, ὁ δὲ ἄργυρος ὀλίγος ἦν ὁ ἐν τοῖς μετάλλοις. Διὸ καὶ Φίλιππον τὸν τοῦ μεγάλου βασιλέως ᾿Αλεξάνδρου πατέρα φησὶν Δοῦρις ὁ Σάμιος φιάλιον χρυσοῦν κεκτημένον ἀεὶ τοῦτ' ἔχειν κείμενον ὑπὸ τὸ προσκεφάλαιον.  »

Livre VI. 231 b - c

Après qu'Aemilianus ait dit tout cela, Pontianus prit la parole: "En effet, l'or était extrêmement rare en Grèce dans l'ancien temps et l'argent qu'on trouvait dans les mines n'était pas considérable. C'est pourquoi Douris de Samos dit que Philippe, le père du roi Alexandre le Grand, gardait toujours sous son oreiller la petite coupe en or qu'il possédait.

῾Ο δ' οὖν Μάχων τοῦ Κορύδου μνημονεύει ἐν τούτοις·
Τὸν Κόρυδον ἠρώτησεν Εὐκράτη ποτὲ
τῶν συμπαρόντων πῶς κέχρητ' αὐτῷ ποτε
Πτολεμαῖος.
 « Οὐκ οἶδ', εἶπεν, οὐδέπω σαφῶς·
πεπότικε μὲν γὰρ ὥσπερ ἰατρός μ' , ἔφη,
ἃ δεῖ· φαγεῖν δὲ σιτί' οὐ δέδωκέ πω.
 »

Livre VI. 242 a - b

Cependant Machon mentionne Corudos (l'alouette)* dans ce qui suit: 
'Jadis un de ses compagnons demanda à Eucrates l'Alouette comment Ptolémée l'avait reçu. Je ne le sais pas encore exactement, répondit-il, il m'a donné à boire ce qu'il me fallait, comme n'importe quel médecin; mais de la nourriture pour manger il ne m'a encore rien donné.
 »

* Alouette est le surnom d'un parasite du quatrième siècle.

44. Καὶ ᾿Αρχεφῶντος δὲ τοῦ παρασίτου μνημονεύων Μάχων φησί·
Κληθεὶς ἐπὶ δεῖπνον ὁ παράσιτος ᾿Αρχεφῶν
ὑπὸ Πτολεμαίου τοῦ βασιλέως, ἡνίκα
κατέπλευσεν εἰς Αἴγυπτον ἐκ τῆς ᾿Αττικῆς,
ὄψου πετραίου παρατεθέντος ποικίλου
ἐπὶ τῆς τραπέζης κατάβων τ' ἀληθινῶν,
ἐπὶ πᾶσι λοπάδος τ' εἰσενεχθείσης ἁδρᾶς,
ἐν
τεμαχιστοὶ τρεῖς ἐνῆσαν κωβιοί,
οὓς κατεπλάγησαν πάντες οἱ κεκλημένοι,
τῶν μὲν σκάρων ἀπέλαυε τῶν τριγλῶν θ'
μα
καὶ φυκίδων ἐπὶ πλεῖον ᾿Αρχεφῶν πάνυ,
ἄνθρωπος ὑπὸ μαινίδων καὶ μεμβράδων
Φαληρικῆς ἀφύης τε διασεσαγμένος,
τῶν κωβιῶν δ' ἀπέσχετ' ἐγκρατέστατα.
Πάνυ δὴ παραδόξου γενομένου τοῦ πράγματος
καὶ τοῦ βασιλέως πυθομένου τἀλκήνορος
 « Μὴ παρεόρακεν ᾿Αρχεφῶν τοὺς κωβιούς;  »
῾Ο κυρτὸς εἶπε,
 « Πᾶν μὲν οὖν τοὐναντιον,
Πτολεμαῖ', ἑόρακε πρῶτος, ἀλλ' οὐχ
πτεται,
τοὔψον δὲ σέβεται τοῦτο καὶ δέ δέδοικέ πως·
οὐδ' ἐστὶν αὐτῷ πάτριον έντ' ἀσύμβολον
ἰχθὺν έχοντα ψῆφον ἀδικεῖν οὐδένα.
 »

Livre VI. 244 b – d

Mentionnant le parasite Archephon, Machon dit: 'Le parasite Archephon fut invité à dîner par le roi Ptolémée après son retour en Égypte venant de l'Attique. On plaça sur la table toutes sortes de poissons de roches, comme de véritables écrevisses, et pour couronner le tout, on apporta une grosse cocotte en terre contenant trois gougeons découpés en tranches, ce qui stupéfia tous les invités. Archephon appréciait beaucoup  les poissons-perroquet ainsi que les mulets rouges et les colins fourchus : il était homme à se gaver d'esprots, de menu fretin et d'anchois de Phalère, mais il ne supportait absolument pas les goujons. Comme sa conduite était vraiment étrange le roi demanda à Alcenor, "Archéphon n'a-t-il pas vu les goujons?" Le bossu répondit, "Au contraire, Ptolémée, il était le premier à les voir, mais il ne les touche pas parce qu'il considère ce poisson comme tabou, et il le craint d'une manière ou d'une autre; et comme il est venu dîner sans payer sa part, c'est contre ses convictions de faire injure à un poisson qui porte son caillou  (bulletin d'admission) en lui." * 

* "caillou," utilisé comme bulletin de vote et pour compter. Il équivaut à un billet d'admission, qu'Archephon ne possède pas car c'est un parasite. Apparemment, on pensait que le goujon portait un bijou dans son ventre.  

« ῾Ο ᾿Αθηναῖος Γρυλλίωνος παρασιτοῦντος Μενάνδρῳ τῇ σατράπῃ, [παρ'] εὐπαρύφου δὲ καὶ μετὰ θεραπείας περιπατοῦντος ἐρωτηθεὶς τίς ἐστιν οὗτος « Μενάνδρου », ἔφησεν, « ἀξία γνάθος. »

Livre VI. 245 a

Gryllion, parasite du satrape Méandre, se promenait avec un manteau avec un bord pourpre et avec une grande suite : l' Athénien Silanus demanda qui il était, il répondit : "L'honorable mâchoire de Ménandre." 

Ménandre, l'un des Hétaires, fut envoyé satrape en Lydie, et Cléarque lui succéda dans le commandement des troupes étrangères. (Arrien, livre III).

Φυρομάχου δ' ἐμβαψαμένου εἰς φακῆν καὶ τὸ τρύβλιον ἀνατρέψαντος « Ζημιωσθῆναι αὐτόν » ἔφη, « δίκαιον, ὅτι οὐκ ἐπιστάμενος δειπνεῖν ἀπεγράψατο. » Παρὰ Πτολεμαίῳ δὲ ματτύης περιφερομένης καὶ κατ' ἐκεῖνον ἀεὶ λειπούσης, « Πτολεμαῖε », ἔφη, « πότερον ἐγὼ μεθύω ἢ δοκεῖ μοι ταῦτα περιφέρεσθαι; » Χαιρεφῶντος δὲ τοῦ παρασίτου φήσαντος οὐ δύνασθαι τὸν οἶνον φέρειν « Οὐδὲ γὰρ τὸ εἰς τὸν οἶνον », ἔφη. Τοῦ Χαιρεφῶντος γυμνοῦ ἔν τινι δείπνῳ διαναστάντος « Χαιρεφῶν », εἶπεν, « ὥσπερ τὰς ληκύθους ὁρῶ σε μέχρι πόσου μεστὸς εἶ. » Καθ' ὃν δὲ καιρὸν Δημοσθένης παρ' ῾Αρπάλου τὴν κύλικα εἰλήφει "Οὗτος », ἔφη, « τοὺς ἄλλους ἀκρατοκώθωνας καλῶν αὐτὸς τὴν μεγάλην ἔσπακεν. » Εἰωθότος δ' αὐτοῦ ῥυπαροὺς ἄρτους ἐπὶ τὰ δεῖπνα φέρεσθαι, ἐνεγκαμένου τινὸς ἔτι μελαντέρους, οὐκ ἄρτους ἔφη ἐνηνοχέναι, ἀλλὰ τῶν ἄρτων σκιάς.

Livre VI. 245 e – 246 a

Phyromachus renversa sa coupe alors qu'il plongeait du pain dans son potage aux lentilles.  Le parasite Alouette dit, 'Il faut le punir parce qu'il s'est inscrit alors qu'il ne sait pas manger.' Chez Ptolémée, un plat délicieux de vol-au-vent faisait le tour de la table mais ne s'arrêtait jamais devant lui : il dit, 'Ptolémée, je dois être saoul ou il me semble que tout tourne autour de moi?' Le parasite Chaerephon disait qu'il ne pouvait pas prendre de vin. Il dit, 'Tu veux dire que tu ne peux pas prendre ce qui est mélangé à du vin.' Et quand Chaerephon s'est présenté nu à un repas, il a dit : 'Chaerephon, tu es comme une cruche à huile : Je peux voir jusqu'à quelle  hauteur tu es plein.' C'est à l'époque où Démosthène  accepta la coupe d'Harpalus qu'il a dit, 'Celui qui appelle les autres des ivrognes prend pour lui la plus grande coupe.' 

XXX. Peu de temps après, Harpalus, à qui l'amour du luxe avait fait commettre de grandes malversations , et qui craignait la colère d'Alexandre, devenu redoutable à ses amis mêmes, abandonna ce prince, et s'en alla d'Asie à Athènes. II venait implorer la protection de cette ville et se remettre à la discrétion du peuple avec ses richesses et ses vaisseaux. Les autres orateurs, éblouis par l'éclat de son or, se déclarèrent pour lui et conseillèrent aux Athéniens d'admettre sa demande et de le protéger. Démosthène ouvrit sur-lechamp l'avis de renvoyer Harpalus, de peur d'attirer sur leur ville une guerre dangereuse pour un sujet injuste et sans aucune nécessité. Peu de jours après, comme on faisait l'inventaire des richesses d'Harpalus, il s'aperçut que Démosthène considérait avec plaisir une coupe du roi, dont il admirait la forme et le travail ; il pria cet orateur de la prendre dans ses mains pour juger de ce qu'il y avait d'or. Démosthène, étonné de son poids, lui demanda de combien elle était: « Elle est de vingt talents, » lui répondit Harpalus en souriant; et le soir même, à l'entrée de la nuit, il lui envoya la coupe avec vingt talents : tant Harpalus était habile à juger, par l'épanouissement du visage et par la vivacité des regards, du caractère d'un homme et de son amour pour l'argent! Démosthène ne résista point à cet appât: frappé de ce présent comme s'il eût reçu une garnison chez lui, il soutint les intérêts d'Harpalus, et se rendit le lendemain à l'assemblée, le cou tout enveloppé de laine et de bandelettes. Le peuple lui ayant ordonné de se lever et de dire son avis, il signe fit qu’il avait une extinction de voix. Quelques plaisants le raillèrent sur cette prétendue maladie, et dirent que leur orateur avait été pris la nuit, non d'une esquinancie , mais d'une argyrancie.
XXXI. Le lendemain , tout le monde sut le présent que lui avait fait Harpalus; et Démosthène ayant voulu parler pour sa défense, le peuple refusa de l'écouter; il commençait même à faire beaucoup de mouvement et à témoigner son indignation, lorsqu'un plaisant s'étant levé dans l'assemblée: « Athéniens, dit-il, refuserez-vous d'écouter celui qui tient la coupe ? » Le peuple obligea Harpalus de sortir de la ville; et craignant qu'Alexandre ne demandât compte des richesses que les orateurs avaient pillées, on en fit une recherche sévère dans leurs maisons, excepté dans celle de Calliclès, fils d'Arrhénidas , qu'on respecta , dit Théopompe, parce qu'il venait de se marier, et que la nouvelle épouse était dans sa maison. Démosthène, croyant en imposer, proposa lui-même un décret qui chargeait l'aréopage d'informer de cette affaire et de punir tous ceux qui seraient convaincus de s'être laissé corrompre. Il se présenta donc à ce tribunal; mais il fut le premier que le sénat trouva coupable, et qu'il condamna à une amende de cinquante talents; la sentence le constituait prisonnier jusqu'à ce qu'il eût payé cette somme.


᾿Αριστόδημος δ' ἱστορεῖ Βῖθυς τὸν Λυσιμάχου τοῦ βασιλέως παράσιτον, ἐπεὶ αὐτοῦ εἰς τὸ ἱμάτιον ὁ Λυσίμαχος ἐνέβαλε ξύλινον σκορπίον, ἐκταραχθέντα ἀναπηδῆσαι, εἶτα γνόντα τὸ γεγενημένον
 « Κἀγὼ σέ  »  φησίν,  « ἐκφοβήσω, βασιλεῦ· δός μοι τάλαντον. »  ν δ' ὁ Λυσίμαχος μικρολογώτατος.

Livre VI. 246 e

Aristodème raconte l'histoire de Bithys, le parasite du roi Lysimaque, qui, quand Lysimaque lui fourra un scorpion en bois dans son manteau, sursauta de frayeur, et puis, réalisant ce qui était arrivé dit  : "Je vais aussi te faire peur, votre majesté. Donne-moi un talent.' En effet Lysimaque était très pingre. 

Charmidès, avec son insouciance maligne et caustique, me rappelle le parasite Bithys à qui un jour le roi Lysimaque, son maître, jeta un scorpion de bois sur l'habit. Lysimaque était fort avare, on le sait; il était homme à faim comme Héliogabale, : tromper la faim de ses parasites en leur faisant servir des mets de bois ou de cire. Bithys, tout effrayé, saute de sa place. Puis s'étant aperçu que ce n'était qu'un faux scorpion, moi aussi, dit-il, prince, je vais vous effrayer. Donnez-moi un talent! 
Meyer Maurice, Études sur le théâtre latin. 

LYSIMAQUE
Général valeureux d'Alexandre le Grand (et l'un de ses gardes du corps), il eut en partage, à la mort de celui-ci, la Thrace et les pays situés le long du Pont-Euxin (partage de Babylone, -323). Il eut à lutter contre le roi indigène Seuthès et s'assurer de la défense des frontières qui demeura pour lui un souci constant.
Il battit la ville de Lysimachie (Chersonèse de Thrace) pour en faire sa capitale. C'est en -306 qu'il s'octroie le titre de roi. Il sera l'allié de Séleucos et de Cassandre dès -315 contre Antigone et Démétrios. 
En -302 il passa en Asie pour retarder l’ultime offensive d’Antigone et permettre à Séleucos de faire sa jonction avec lui. En -301, les deux rois remportèrent à Ipsos une victoire décisive où Antigone fut tué. Il obtint la majeure partie de l'Asie Mineure occidentale. En -288, il s’entendit avec Pyrrhos d’Épire pour chasser Démétrios de la Macédoine qu’il enleva ensuite à son allié provisoire dès -285; il se montra cruel et s'attira ainsi le mécontentement de la population. 
A l'instigation de Ptolémée Kéraunos, dont il avait épousé la fille, Arsinoé, il mit à mort son fils Agathocle qu'il accusait de trahison au profit de Séleucos Ier de Syrie. Cela se passait en 284. Ce crime enleva au roi, peu aimé en raison de sa dureté, ses derniers appuis.
Séleucos lui déclara la guerre (se rendant aux instances de la veuve d’Agathocle) et Lysimaque fut vaincu et tué à la bataille de Couropédion. Ptolémée s'empara alors de la Macédoine.
http://www.yrub.com/histoire/lysimaque.htm

53. Τασαῦτα τοῦ Πλουτάρχου εἰπόντος περὶ παρασίτων διαδεξάμενος τὸν λόγον ὁ Δημόκριτος  « ᾿Αλλὰ μὴν καὶ αὐτός  » , ἔφη,  « τὸ ποτίκολλον τε ξύλον παρὰ ξύλῳ, ὡς ὁ Θηβαῖς εἴρηκεν ποιητής, περὶ κολάκων ἐρῶ τι.  « Πράττει γὰρ πάντων ὁ κόλαξ ἄριστα  », ὁ καλὸς εἶπεν Μένανδρος, οὐ μακρὰν δ' ἐστὶν ὁ κόλαξ τοῦ τῶν παρασίτων ὀνόματος. Κλείσοφον γοῦν τὸν ὑπὸ πάντων κόλακα Φιλίππου τοῦ τῶν Μακεδόνων βασιλέως ἀναγραφόμενον (᾿Αθηναῖος δ' ἦν γένος, ὥς φησι Σάτυρος ὁ περιπατητικὸς ἐν τῷ Φιλίππου βίῳ) Λυγκεὺς ὁ Σάμιος ἐν τοῖς ᾿Απομνημονεύμασι παράσιτον ὀνομάζει λέγων οὕτως· « Κλείσοφος ὁ Φιλίππου παράσιτος ἐπιτιμῶντος αὐτῷ τοῦ Φιλίππου διότι ἀεὶ αἰτεῖ, « ῞Ιν' , ἔφη, μὴ ἐπιλανθάνωμαι. » Τοῦ δὲ Φιλίππου δόντος αὐτῷ ἵππον τραυματίαν ἀπέδοτο. Καὶ μετὰ χρόνον ἐπερωτηθεὶς ὑπὸ τοῦ βασιλέως ποῦ ἐστιν, « ᾿Εκ τοῦ τραύματος, ἔφη, ἐκείνου πέπραται. » Σκώποντος δ' αὐτον τοῦ Φιλίππου καὶ εὐημεροῦντος « Εἶτ' οὐκ ἐγὼ σέ, ἔφη, θρέψω; » Καὶ ὁ Δελφὸς δὲ ῾Ηγήσανδρος ἐν τοῖς ὑπομνήμασι περὶ τοῦ Κλεισόφου τάδε ἱστορεῖ· «  Φιλίππου τοῦ βασιλέως εἰπόντος διότι γράμματα αὐτῷ ἐκομίσθη παρὰ Κότυος τοῦ Θρᾳκῶν βασιλέως Κλείσοφος παρὼν ἔφη « Εὖ γε νὴ τοὺς θεούς. » Τοῦ Φιλίππου εἰπόντος « Τί δε σὺ οἶδας ὑπὲρ ὧν γέγραπται; » « Νὴ τὸν Δία τὸν μέγιστον », εἶπεν, «  ἄκρως γέ μοι ἐπετίμησας. »
54. Σάτυρος δ' ἐν τῷ Φιλίππου βίῳ « ῞Οτε, φησί, Φίλιππος τὸν ὀφθαλμὸν ἐξεκόπη συμπροῆλθεν αὐτῷ καὶ ὁ Κλείσοφος τελαμωνισθεὶς τὸν αὐτὸν ὀφθαλμόν. Καὶ πάλιν ὅτε τὸ σκέλος ἐπηρώθη, σκάζων συνεξώδευε τῷ βασιλεῖ. Καὶ εἴ ποτε δριμὺ προσφέροιτο τῶν ἐδεσμάτων ὁ Φίλιππος, αὐτὸς συνέστρεφε τὴν ὄψιν ὡς συνδαινύμενος. »

Livre VI. 248 c – 249 a

Quand Plutarque eut terminé cette longue énumération des parasites, Démocrite commença à parler et dit, "Quant à moi j'aurai beaucoup à dire des flatteurs, 'une planche solidement collée à une autre planche,' comme l'a dit le poète thébain. ' Car le flatteur  fait les meilleures de toutes les choses,' c'est ce que dit notre bon Ménandre, et il n'y a pas grande différence entre le flatteur et le parasite. Prenons par exemple Cleisophos. Alors que tout le monde le décrit comme le flatteur de Philippe, le roi de Macédoine (il était Athénien d'origine, comme Satyros le Péripatéticien le dit dans sa Vie de Philippe), Lyncées de Samos dans ses Souvenirs l'appelle un parasite dans cet extrait: "Philippe faisait des remontrances à Cleisophos, son parasite parce qu'il réclamait toujours. Cleisophos répondit ;" C'est parce que je ne veux pas être oublié." Une jour Philippe lui donna un cheval blessé, qu'il vendit. Et quand, après un moment, le roi lui demanda où était le cheval il répondit : "Il est vendu à cause de ses blessures." Philippe le félicita et lui retourna  la plaisanterie : "Après cela, je n'aurai plus à te nourrir?" 
Hégésandre de Delphes raconte ce qui suit à propos de Cleisophos dans ses Commentaires: 'Philippe annonçait qu'on lui avait apporté des lettres de Cotys, roi de Thrace. Cleisophos, qui était présent, cria: "De bonnes nouvelles par les dieux!" Philippe lui demanda: "Comment sais-tu ce qu'il y a dans la lettre ?" Cleisophos répondit, "Par Zeus tout puissant, tu me fais un véritable affront." Satyros, dans sa Vie de Philippe, raconte que quand Philippe se fut blessé à l'œil Cleisophos l'accompagna avec son oeil bandé de la même manière. Encore, quand Philippe fut privé de l'usage d'une jambe, Cleisophos marcha en boitant avec le roi. Et chaque fois que Philippe goûtait une nourriture amère, Cleisophos faisait la grimace comme si en avait mangé aussi. 

Cotys, roi de Thrace, avait reçu en présent plusieurs vases d'un grand prix. Il récompensa généreusement celui qui les lui avait envoyés. Ensuite, il les cassa tous, de crainte que par l'effet de la colère, à laquelle il s'abandonnait souvent, il ne punit trop sévèrement ses serviteurs s'ils venaient à les briser. 

Cotys
From Wikipedia, the free encyclopedia.

Cotys était le nom de plusieurs rois de Thrace. 
Cet article parle de Cotys I. 
Cotys I naquit pendant le règne de Seuthes I. Il devint roi après avoir tué le roi précédent Hebriselmis de Thrace. Pour obtenir le trône d'Odrysian les Athéniens en firent leur allié. pour affermir sa position Cotys épousa la fille d''Iphicrate le général athénien qui devint  bientôt le second personnage de l'État. En 375 AVANT JÉSUS CHRIST les Triballi, une tribu puissante de la Thrace de Mésie, se rebella contre son royaume. Une des raisons de cette révolte était que les Triballi ne pouvaient pas obtenir les marchandises luxueuses et d'autres articles provenant du sud. Cotys réprima la rébellion en reconstruisant la ville grecque de Pistiros. Lors de la révolte d'Ariobarzane de Perse, Cotys s'opposa à lui et à son allié, les Athéniens. Peu après, il alla faire la guerre avec les Athéniens pour la possession de la Thrace Chersonèse. Il fut victorieux, et jusque à 359 AVANT JÉSUS CHRIST, Cotys commanda l'entièreté de la péninsule de Chersonèse. La même année il fit alliance avec le nouveau roi de Macédoine, Philippe II. En 358 il fut assassiné par les fils d'un homme à qui il avait fait du tort.

359 Philippe monte sur le trône de Macédoine : il met fin aux querelles de palais dans son pays et assure ses arrières au nord en matant les Illyriens et les Thraces.
357 Révolte des alliés d'Athènes, désastreuse pour elle. Philippe veut s'ouvrir une façade maritime et s'empare d'Amphipolis (357) puis de Potidée (356).
356 Troisième guerre sacrée : Delphiens et Phocidiens se disputent l'administration du temple de Delphes, les Phocidiens montrant un goût immodéré pour l'agriculture sur les terres sacrées. Thessaliens et Thébains viennent à bout de leur résistance, agissant pour le compte de Philippe qui en profitera pour descendre jusqu'aux Thermopyles.
355 La guerre des alliés se solde pour Athènes par la perte de son empire (Chios, Cos, Rhodes, Byzance).
348 Philippe qui a envahi la Chalcidique, détruit Olynthe.
347 D'Athènes, sur proposition d'Eubule on envoie des députés (Eschine) partout pour former une ligue contre la Macédoine : échec.
346 Philippe met fin à la guerre sacrée et, désirant gagner du temps, (Athènes était encore puissante sur mer), laisse entendre qu'il est disposé à traiter. Sur proposition de Philocrate, on lui envoie une ambassade (avec Philocrate, Démosthène et Eschine) : Philippe répond qu'il va en envoyer une à Athènes pour négocier une alliance. L'ambassade arrivée, on établit la paix de Philocrate : chaque parti conserve ce qu'il possède sur le moment (c'est reconnaître toutes les récentes conquêtes de Philippe) mais s'engage à faire respecter les possessions de l'autre (c'est promettre, pour Athènes, de combattre qui voudrait lui rendre ce qu'elle a perdu !), les alliés de chacun pouvaient apporter leur aide mais la Phocide (rempart naturel d'Athènes) n'était pas tenue d'intervenir en faveur de son alliée !
Malgré tout, les Athéniens prêtent serment, et il fallait qu'une ambassade aille faire jurer Philippe... Il convenait de faire vite pour arrêter les conquêtes de ce dernier, mais (maladresse ou trahison ?) cette deuxième ambassade (Eschine, Démosthène) part lentement, puis attend le prince à Pella au lieu de le rejoindre en Thrace. A son arrivée, Philippe gagne encore du temps et, couvert par l'ambassade, se rapproche des Thermopyles.
De retour à Athènes, Démosthène proteste, mais les Athéniens (Eschine, Philocrate) croient que Philippe veut sauver la Phocide, écraser Thèbes et leur donner l'Eubée : on vote les remerciements à Philippe !
Phalécos, le chef phocidien, se voyant abandonné, se soumet à Philippe qui partage la Phocide avec Thèbes. Philippe demande aux Athéniens de lui reconnaître les deux voix de la Phocide à l'Amphictionie : la rupture paraît proche, mais il était trop puissant : Démosthène fait accepter aux Athéniens ce qu'ils n'ont pu empêcher (Discours sur la Paix).
345/340 Lutte d'influence. Philippe menace les détroits, d'une importance capitale pour Athènes (approvisionnements). Malgré les dissensions dues à la guerre des alliés, Démosthène obtient l'alliance de Byzance. C'est un échec pour Philippe qui met aussitôt le siège devant Périnthe (341). Il envoie une lettre aux Athéniens qui achève la rupture : c'est la guerre (340).
340 En Thrace, Athènes a l'avantage : Philippe lève le siège de Périnthe et renonce à Byzance.
339 Malheureusement, Eschine (faute ou trahison ?) ramène la guerre en Grèce : dans une harangue discutable, il dénonce les Locriens d'Amphissa qui se sont mis à leur tour à l'agriculture sur les terres sacrées de Delphes... Les Amphictions, impuissants à mater les Locriens (Quatrième guerre sacrée), font appel à Philippe qui ne se le fait pas dire deux fois, franchit les Thermopyles et fortifie Elatée.
Quoique Philippe ménageât Thèbes et lui demandât même son concours contre Athènes, Démosthène parvient à obtenir l'alliance des Thébains contre Philippe (on lui décerne alors une couronne d'or).
Philippe feint de reprendre son rôle dans la guerre sacrée, soumet les Locriens et demande la paix, pour diviser ses adversaires. Démosthène réussit à maintenir l'union.
338 Désastre de Chéronée : Philippe bat les armées grecques et se rend maître de la situation en Grèce. Thèbes se soumet platement, Athènes conserve son indépendance (paix de Démade). Au congrès de Corinthe, Philippe fonde la ligue des Hellènes : les cités grecques restent relativement indépendantes, alliées de la Macédoine qui a l'hégémonie (Philippe s'assurant par la flatterie leur docilité). C'est la création d'une sorte d'état grec fédéral.
Bouleversement du monde grec: c'est la fin des cités, et personne ne s'en est rendu compte sur le moment.
336 Philippe est assassiné dans des conditions mystérieuses. Avènement de son fils, Alexandre: il a vingt ans

55. Φίλιππον δέ φησι Θεόπομπος ἐν τῇ τετάρτῃ καὶ τεσσαρακοστῇ τῶν ἱστοριῶν Θρασυδαῖον τὸν Θεσσαλὸν καταστῆναι τῶν ὁμοεθνῶν τύραννον, μικρὸν μὲν ὄντα τὴν γνώμην, κόλακα δὲ μέγιστον. ᾿Αλλ' οὐκ ᾿Αρκαδίων ὁ ᾿Αχαιὸς κόλαξ ἦν· περὶ οὗ ὁ αὐτὸς ἱστορεῖ Θεόπομπος καὶ Δοῦρις ἐν πέμπτῃ Μακεδονικῶν· οὗτος δὲ ὁ ᾿Αρκαδίων μισῶν τὸν Φίλιππον ἑκούσιον ἐκ τῆς πατρίδος φύγὴν ἔφυγεν. ν δ' εὐφυέστατος καὶ πλείους ἀποφάσεις αὐτοῦ μνημονεύονται. ῎Ετυχεν δ' οὖν ποτε ἐν Δελφοῖς ἐπιδημοῦντος Φιλίππου παρεῖναι καὶ τὸν ᾿Αρκαδίωνα· ὃν θεασάμενος ὁ Μακεδὼν καὶ προσκαλεσάμενος  « Μέχρι τίνος φεύξῃ, φησίν, ᾿Αρκαδίων;  » καὶ ὅς·
῎Ες τ' ἂν τοὺς ἀφίκωμαι ο
οὐκ ἴσασι Φίλιππον.
Φύλαρχος δ' ἐν τῇ πρώτη καὶ εἰκοστῇ τῶν ἱστοριῶν γελάσαντα τὸν Φίλιππον ἐπὶ τούτῷ καλέσαι τε ἐπὶ δεῖπνον τὸν ᾿Αρκαδίωνα καὶ οὕτω τὴν ἔχθραν διαλύσασθαι. Περὶ δὲ Νικησίου τοῦ ᾿Αλεξάνδρου κόλακος ῾Ηγήσανδρος τάδε ἱστορεῖ·
« ᾿Αλεξάνδρου δάκνεσθαι φήσαντος ὑπὸ μυιῶν καὶ προθύμως αὐτὰς ἀποσοβοῦντος τῶν κολάκων τις Νικησίας παρὼν « που τῶν ἄλλων μυιῶν », εἶπεν, « αὗται πολὺ κρατήρουσι τοῦ σοῦ γευσάμενοι αἵματος. »

Livre VI. 249 c – e

Théopompe dans son quarante-quatrième livre de ses Histoires dit que Philippe installa Thrasydaeos de Thessalie comme tyran de ses concitoyens; c'était un homme de petite intelligence, mais un très grand flatteur. Mais l'Achéen Arcadion n'était pas un flatteur. En parlent ce même Théopompe et Douris dans le cinquième livre de son Histoire macédonienne . Cet Arcadion haïssait Philippe et partit volontairement en exil de sa patrie. Il était très doué, et on a gardé plusieurs de ses réparties. Le hasard fit qu'alors que Philippe se trouvait à Delphes Arcadion y fût également; le voyant le Macédonien lui demanda : Combien de temps encore, Arcadion, vas-tu rester en exil?' Arcadion lui répondit, 'Jusqu'à ce que j'arrive chez des gens qui ne connaissent pas Philippe.' Phylarque, dans le vingt et unième livre de ses Histoires, dit que Philippe rit de cette réplique et invita Arcadion à dîner et ainsi mit fin à leur innimtié. 
En ce qui concerne Nicésias, le parasite d'Alexandre *, Hégésandre raconte ce qui suit: Alexandre se plaignait d'être mordu par des mouches, et les chassait énergétiquement. Nicésias, un de ses parasites qui était présent lui dit, 'Ce sont certainement les meilleures des mouches pour avoir goûté ton sang.'

ARCADION

Philippe veut conquérir les grecs avant la Grèce ; il veut nous attirer, gagner notre confiance, nous accoutumer aux fers, nous forcer peut-être à lui en demander, et par des voies lentes et douces, devenir insensiblement notre arbitre, notre défenseur et notre maître. Je finis par deux traits qu’on m’a racontés de lui. Pendant qu’il était à Delphes, il apprit qu’un achéen, nommé Arcadion, homme d’esprit, et prompt à la répartie, le haïssait, et affectait d’éviter sa présence ; il le rencontra par hasard. « Jusqu’à quand me fuirez-vous, lui dit-il avec bonté. Jusqu’à ce que, répondit Arcadion, je parvienne en des lieux où votre nom n’est pas connu. » Le roi se prit à rire, et l’engagea, par ses caresses, à venir souper avec lui.

Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, de l'abbé Barthélemy (1788). (chapitre 59)

Σάτυρος δ' ἐν τοῖς βίοις ᾿Ανάξαρχόν φησι τὸν εὐδαιμονικὸν φιλόσοφον ἕνα τῶν ᾿Αλεξάνδρου γενέσθαι κολάκων καὶ συνοδεύοντα τῷ βασιλεῖ, ἐπεὶ ἐγένετό ποτε βροντὴ ἰσχυρὰ καὶ ἐξαίσιος ὡς πάντας πτῆξαι, εἰπεἶν  « Μή τι σὺ τοιοῦτον ἐποίησας, ᾿Αλέξανδρε, ὁ τοῦ Διός;  »  Τὸν δὲ γελάσαντα εἰπεἶν  « Οὐ γὰρ φοβερὸς βούλομαι εἶναι καθάπερ σύ με διδάσκεις ὁ τὰς τῶν σατραπῶν καὶ βασιλέων κελεύων με δειπνοῦντα προφέρεσθαι κεφαλάς. » ᾿Αριστόβουλος δέ φησι ὁ Κασσανδρεὺς Διώξιππον τὸν ᾿Αθηναῖον παγκρατιαστὴν τρωθέντος ποτὲ τοῦ ᾿Αλεξάνδρου καὶ αἵματος ῥέοντος εἶπειν·
᾿Ιχὼρ οἷόσπερ τε ῥέει μακάρεσσι θεοῖσιν.
58. ᾿Επικράτης δ' ὁ ᾿Αθηναῖος πρὸς βασιλέα πρεσβεύσας, ὥς φησιν ῾Ηγήσανδρος, καὶ πολλὰ δῶρα παρ' ἐκείνου λαβών οὐχ
σχύνετο κολακεύως οὕτως φανερῶς καὶ τολμνρῶς τὸν βασιλέα ὡς καὶ εἰπεῖν, δεῖν κατ' ἐνιαυτὸν οὐκ ἐννέα ἄρχοντας, ἀλλ' ἐννέα πρέσβεις αἱρεῖσθαι πρὸς βασιλέα. Θαυμάζω δὲ ἔγωγε τῶν ᾿Αθηναίων πῶς τοῦτον μὲν ἄκριτον εἴασαν, Δημάδην δὲ δέκα ταλάντοις ἐζημίωσαν, ὅτι θὲον εἰσηγήσατο ᾿Αλέξανδρον, καὶ Τιμαγόραν δ' ἀπέκτειναν, ὅτι πρεσβεύων ὡς βασιλέα προσεκύνησεν αὐτόν. Τίμων ὁ Φλιάσος ἐν τῷ τρίτῳ τῶν σίλλων ᾿Αρίστωνά φησι τὸν Χῖον, Ζήνωνος δὲ τοῦ Κιτιέως γνώριμον, κόλακα γενέσθαι Περσαίου τοῦ φολοσόφου, ὅτι ἦν ἑταῖρος ᾿Αντιγόνου τοῦ βασιλέως. Φύλαρχος δἐ ἐν ζ' ἱστοριῶν Νικησίαν φησὶ τὸν ᾿Αλεξάνδρου κόλακα θεασάμενον τὸν βασιλέα σπαρασσόμενον ὑφ' οὗ εἰλήφει φαρμάκου εἰπεῖν  « βασιλεῦ, τί δεῖ ποιεῖν ἡμας, ὅτε καὶ ὑμεῖς οἱ θεοὶ τοιαῦτα πάσχετε; » καὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον μόλις ἀναβλέψαντα, « Ποῖοι θεοί; » φῆσαι, « Φοβοῦμαι μή τι θεοῖσιν ἐχθροί. » ᾿Εν δἐ τῇ ὀγδόῃ καὶ εἰκοστῇ ὁ αὐτὸς Φύλαρχος ᾿Αντιγόνου τοῦ κληθέντος ᾿Επιτρόπου τοὺς Λακεδαιμονίους ἑλόντος κόλακα γενέσθαι ᾿Απολλοφάνη τὸν εἰπόντα τὴν ᾿Αντιγόνου τύχην ἀλεξανδρίζειν.

Book VI. 250 f – 251 d.

Satyros dans ses Vies dit qu'Anaxarque, le philosophe du bonheur, était un des parasites d'Alexandre. Voyageant avec le roi, il y eut un violent coup de tonnerre si extraordinaire que tout le monde se mit à trembler de peur : alors il dit, 'Est-ce-que par hasard, cela ne vient-il pas de toi, Alexandre, fils de Zeus ?' Alexandre se mit à rire et répondit : "Non, car je ne veux pas être terrifiant comme tu me l'enseignes, toi qui me demandes d'apporter des têtes de satrapes et de rois  quand je mange.' Et Aristobulus de Cassandreia raconte que le pancratiste athénien Dioxippe, un jour qu'Alexandre s'était blessé et perdait son sang, dit ce vers, 
C'est le même sang que celui qui coule chez les dieux bienheureux. 
Epicrate d'Athènes, selon Hégésandre, alla comme ambassadeur chez le roi de Perse et accepta beaucoup de cadeaux de celui-ci et ne rougit pas de flatter le roi ouvertement et hardiment au point de déclarer que les Athéniens ne devraient plus élire chaque année neuf archontes, mais envoyer neuf ambassadeurs au roi. Je me demande, pour ma part, comment les Athéniens peuvent l'avoir laissé sans jugement, alors qu'ils avaient condamné Démade à dix talents pour avoir proposé par décret d'appeler Alexandre dieu, et qu'ils avaient mis à mort Timagoras parce que comme ambassadeur il s'était prosterné devant le roi de Perse. Timon de Phlius, dans le troisième livre de ses Satires, dit qu'Ariston de Chios, une connaissance de Zénon de Citium, était un parasite du philosophe Persée, parce qu'il était le mignon du roi Antigonos.  Phylarque, dans le sixième livre de ses Histoires dit que Nicesias, le parasite d'Alexandre, voyant le roi se torde de souffrance à cause des effets d'un médicament qu'il avait pris, dit : O roi , que devons-nous faire, quand vous les dieux, vous souffrez ainsi?' Et Alexandre, le regardant à peine lui répondit 'Quels dieux ? Je crains que nous soyons les ennemis des dieux (ma traduction est incertaine).' Dans le vingt-huitième livre le même Phylarque raconte qu'Antigonus, surnommé le Régent, qui conquit les Lacédémoniens, avait un parasite appelé Apollophanes, qui lui dit que la fortune d'Antigonos était du côté d'Alexandre.

Anaxarque, surnommé Eudoemonicos (qui rend heureux), né à Abdère; était de l'école de Démocrite et eut pour maître Métrodore. Il accompagna Alexandre dans ses expéditions en Asie et se fit un devoir de ne jamais lui déguiser la vérité; mais à la mort du conquérant, Nicocréon, tyran de Chypre, auquel sa franchise déplut, le fit broyer dans un mortier pour se venger. Ce philosophe supporta cet affreux supplice avec courage. Il avait des principes de morale très élevés et prétendait, qu'on ne peut trouver le souverain bien que dans la vertu.(imago mundi) 

Démade Orateur et homme politique athénien. Fait prisonnier par Philippe II de Macédoine à la bataille de Chéronée en 338, il se lia avec le roi macédonien, s'entremit dans les négociations de paix entre celui-ci et les athéniens. Il en devint le chef du parti macédonien à Athènes. Il fut le plus acharné des adversaires de Démosthène. Il réclama la mort contre celui-ci et ses amis après la bataille de Crannon (322). Il va trahir Antipater pour Perdiccas et sera ensuite exécuté par le fils d'Antipater, Cassandre. 
Sa disparition ne fut pas bien glorieuse mais il resta comme ayant été l'interlocuteur privilégié des Macédoniens et rendit par ce biais de forts services à sa ville d'Athènes.
Son oeuvre oratoire est presque entièrement perdue. 
http://www.yrub.com/histoire/demade.htm

12. Démade condamné à une amende. 

CETTE action des Athéniens me plaît infiniment. Démade (20), étant allé un jour à l'assemblée du peuple, y proposa de reconnaître Alexandre pour le treizième des grands dieux (21), le peuple, indigné de cet excès d'impiété, condamna Démade à une amende de cent talents, pour avoir voulu placer un mortel au rang des habitants de l'Olympe. Elien, H. N. 5.
(20) Orateur athénien.
(21) Les Anciens comptaient douze grands dieux, ou douze dieux principaux, qui habitaient l'Olympe, et qui étaient supérieurs aux demi-dieux et aux héros. On connaît ces deux vers d'Ennius :
Juno, Vesta, Minerva, Ceres, Diana, Venus, Mars, Mercurius, Jovis, Neptunus, Vulcanus, Apollo. 

TIMAGORAS : Pélopidas, qui avait déjà remporté la victoire de Leuctres, et Isménias, tous deux de Thèbes, allèrent aussi à la cour d’Artaxerxès. Pélopidas n’y fit rien dont il pût avoir à rougir ; mais Isménias, à qui l’on ordonna d’adorer le roi, laissa tomber son anneau aux pieds de ce prince, et en se baissant pour le relever il parut l’avoir adoré. L’Athénien Timagoras, qui était aussi à cette cour, ayant écrit au roi par un secrétaire, nominé Belouris, pour lui faire passer quelque avis secret, Artaxerxès, pour lui en témoigner sa satisfaction, lui envoya dix mille dariques ; et comme Timagoras était indisposé, il lui donna quatre-vingts vaches qui le suivaient partout et dont il prenait le lait. Il lui fit présent aussi d’un lit, de couvertures, et de valets de chambre pour faire son lit, parce que les Grecs n’y étaient pas adroits, et enfin d’esclaves pour le porter en litière jusqu’à la mer à cause de son indisposition. Tant que cet Athénien fut à la cour, le roi lui entretint une table très bien servie ; et Ostanès, frère d’Artaxerxès, lui dit un jour : « Timagoras, souviens-toi de cette table ; ce n’est pas pour rien qu’elle est si magnifiquement servie. » Il voulait moins par là exciter sa reconnaissance que lui reprocher sa trahison. Les Athéniens le condamnèrent à mort pour avoir reçu de l’argent du roi. (Plutarque, Artaxerxés 22)

66. Κόλακας δ' εἶναί φησι Φύλαρχος καὶ τοὺς ἐν Λήμνῳ κατοικοῦντας ᾿Αθηναίων ἐν τῇ τρικαιδεκάτῃ τῶν ἱστοριῶν. Χάριν γὰρ ἀποδιδόντας τοῖς Σελεύκου καὶ ᾿Αντιόχου ἀπογόνοις, ἐπεὶ αὐτοὺς ὁ Σέλευκος πικρῶς ἐπιστατουμένους ὑπὸ Λυσιμάχου οὐ μόνον ἐξείλετο, ἀλλὰ καὶ τὰς πόλεις αὐτοῖς ἀπέδωκεν ἀμφοτέρας, οἱ Λημνόθεν ᾿Αθηναῖοι οὐ μόνον ναοὺς κατεσκεύασαν τοῦ Σελεύκου, ἀλλὰ καὶ τοῦ υἱοῦ ᾿Αντιόχου· καὶ τὸν ἐπιχεόμενον κύαθον ἐν ταῖς συνουσίαις Σελεύκου σωτῆρος καλοῦσι.

Livre VI. 254 f - 255 a

Les Athéniens qui installés dans Lemnos étaient aussi des flatteurs, comme le dit Phylarque dans le treizième livre de ses Histoires. Pour montrer leur gratitude envers les descendants de Seleucos et d'Antiochos, après que Seleucos les ait sauvés de la lourde tyrannie de Lysimaque et leur ait rendu deux de leurs villes, les Athéniens de Lemnos érigèrent des temples non seulement à Seleucus, mais également à son fils Antiochus; et dans leurs banquets ils appellent la mesure de vin versée  la mesure de Seleucus le sauveur.

67. Κλέαρχος δ' ὁ Σολεὺς ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Γεργιθίῳ καὶ πόθεν ἡ ἀρχὴ τοῦ ὀνόματος τῶν κολάκων παρῆλθε διηγεῖται καὶ αὐτὸν τὸν Γεργίθιον ὑποτιθέμενος, ἀφ' οὗ τὸ βιβλίον ἔχει τὴν ἐπιγραφήν, ἕνα γεγονότα τῶν ᾿Αλεξάνδρου κολάκων. Διηγεῖται δὲ οὕτως, τὴν κολακείαν ταπεινὰ ποιεῖν τὰ ἤθη τῶν κολάκων καταφρονητικῶν ὄντων τῶν περὶ αὐτούς.

Livre VI. 255 c - d

Cléarque de Soli, dans son livre intitulé Gergithius, explique d'où provient le nom du flatteur. Il commence en représentant Gergithius lui-même, (il porte le titre du livre), comme un des parasites d'Alexandre. Et il continue par expliquer que la flatterie rend misèrable le caractère des flattereurs, parce qu'ils sont méprisés par tout le monde.

69. Γεγόνασι δὲ παρ' ἡμῖν καὶ ἐπὶ Γλοῦ τοῦ Καρὸς καὶ γυναῖκες ὑπὸ τὰς ἀνάσσας αἱ προσαγορευθεῖσαι κολακίδες. ᾿Αφ' ὧν ὑπολιπεῖς τινες εἰς τὸ πέραν ἀφικόμεναι μετάπεμπτοι πρός τε τὰς ᾿Αρταβάζου καὶ τὰς Μέντορος γυναῖκας κλιμακίδες μετωνομάσθησαν ἀπὸ τοιαύτης πράξεως· ταῖς μεταπεμψαμέναις ἀρεσκευόμεναι κλίμακα κατεσκεύαζον ἐξ ἑαυτῶν οὕτως ὥστ' ἐπὶ τοῖς νώτοις αὐτῶν τὴν ἀνάβασιν γίγνεσθαι καὶ τὴν κατάβασιν ταῖς ἐπὶ τῶν ἁμαξῶν ὀχουμέναις. Εἰς τοῦτο τρυφῆς, ἵνα μὴ ἀθλιότητος εἴπω, προηγάγοντο τεχνώμεναι τὰς ἀφρονεστάτας. Τοιγαροῦν αὗται μὲν ἐκ τῶν λίαν μαλακῶν ὑπὸ τῆς τύχης μεταβιβασθεῖσαι σκληρῶς ἐβίωσαν ἐπὶ γήρως, α δὲ, τῶν παρ' ἡμῖν ταῦτα διαδεξαμένων, ἐκπεσοῦσαι τῆς ἐξουσίας κατῆραν εἰς Μακεδονίαν καὶ τὰς τῶν ἐκεῖ κυρίας τε καὶ βασιλίδας ὃν τρόπον ταῖς ὁμιλίαις διέθεσαν οὐδὲ λέγειν καλόν, πλὴν ὅτι μαγευόμεναι καὶ μαγεύουσαι ταυροπόλοι καὶ τριοδίτιδες αὗται πρὸς ἀλήθειαν ἐγένοντο, πλήρεις πάντων ἀποκαθαρμάτων. Τοσούτων ἔοικε καὶ τοιούτων ἡ κολακεία κακῶν αἰτία γενέσθαι τοῖς διὰ τὸ κολαεύσθαι προσδεξαμένοις αὐτήν. »

Livre VI. 256 c – f

Il y a eu chez nous du temps de Glus le Carien, des femmes appelées Kolakides (flatteuses), soumises à des despotes femelles. Quelques survivantes d'entre elles partirent vers le continent, convoquées pour aller chez les femmes d'Artabaze et de Mentor, et elles changèrent de nom en "Klimakides" (femmes servant de marche-pied pour monter dans une voiture) de la façon que voila: dans leur désir de faire plaisir aux femmes qui les avaient appelées, elles se sont transformées en marche-pied de sorte que les femmes entrant dans leurs chariots montaient ou descendaient sur leurs dos. Et grâce à ce travail d'idiotes, elles sont arrivées au comble de l'orgueil, pour ne pas parler d'abjection. C'est pourquoi, les unes chassées par le destin de leur trop grand luxe, ont vécu leur vieillesse dans la dure nécessité ; tandis que ces autres femmes, qui avaient repris ces manières qui étaient en vogue dans notre pays, furent conduites en Macédoine après être tombées de leur piédestal, et il n'est pas décent  de dire comment par leurs rapports sexuels elles ont affecté les princesses et autres femmes de rang en Macédoine; on peut simplement dire que par la pratique réciproque de leurs enchantements magiques elles sont devenues de véritables tauropoles et des prostituées, remplies de toutes les abominations. Ainsi la flatterie est la cause de beaucoup de maux terribles pour ceux qui acceptent avec suffisance celle-ci pour le plaisir d'être flatté.

** Referring sens, obs. to the ancient customs of the Taurobolium in honour of Artemis Tauropolos, apparently involving also licentious rites such as were practiced in honour of Cotyto.

76. ᾿Εκ τούτων οὖν ἁπάντων ἔστι συνιδεῖν, ἄνδρες φίλοι, ὅσων κακῶν αἰτία γίνεται κολακεία τῷ βίῳ· καὶ Θεόπομπος γὰρ ἐν τῇ θ' τῶν Φιλιππικῶν φησιν·
 « ᾿Αγαθοκλέα δοῦλον γενόμενον καὶ τῶν ἐκ Θετταλίας πενεστῶν Φίλιππος μέγα παρ' αὐτῷ δυνάμενον διὰ τὴν κολακείαν καὶ ὅτι ἐν τοῖς συμποσίοις συνὼν αὐτῷ ὠρχεῖτο καὶ γέλωτα παρεσκεύαζεν ἀπέστειλε διαφθεροῦντα Περραιβοὺς καὶ τῶν ἐκεῖ πραγμάτων ἐπιμελησόμενον. Τοιοούτους δ' εἶχεν ἀεὶ περὶ αὐτὸν ἀνθρώπους ὁ Μακεδών, οἷς διὰ φιλοποσίαν καὶ βωμολοχίαν πλείω χρόνον ὡς τὰ πολλὰ συνδιέτριβε καὶ συνήδρευε περὶ τῶν μεγίστων βουλευόμενος. » ῾Ιστορεῖ δὲ περὶ αὐτοῦ καὶ τὰδε ῾Ηγήσανδρος ὁ Δελφός, ὡς τοῖς ᾿Αθήνησιν εἰς τὸ Διομέων ῾Ηράκλειον ἀθροιζομένοις τοῖς τὰ γέλοια λέγουσιν ἀπέστελλεν ἱκανὸν κερμάτιον καὶ προσέτασσέ τισιν ἀναγράφοντας τὰ λεγόμενα ὑπ' αὐτῶν ἀποστέλλειν πρὸς αὐτόν. Θεόπομπος δ' ἐν ἕκτῃ καὶ εἰκοστῇ ἱστοριῶν « Τοὺς Θεσσαλούς, φησίν, εἰδὼς ὁ Φίλιππος ἀκολάστους ὄντας καὶ περὶ τὸν βίον ἀσελγεῖς συνουσίας αὐτῶν κατεσκεύαζε καὶ πάντα τρόπον ἀρέσκειν αὐτοῖς ἐπειρᾶτο καὶ [γὰρ] ὀρχούμενος καὶ κωμάζων καὶ πᾶσαν ἀκολασίαν ὑπομένων (ἦν δὲ καὶ φύσει βωμολόχος καὶ καθ' ἑκάστην ἡμέραν μεθυσκόμενος καὶ χαίρων τῶν ἐπιτηδευμάτων τοῖς πρὸς ταῦτα συντείνουσι καὶ τῶν ἀνθρώπων τοῖς εὐφυέσι καλουμένοις καὶ τὰ γέλοια λέγουσι καὶ ποιοῦσι), πλείους τε τῶν Θετταλῶν τῶν αὐτῷ πλησιασάντων ρει μᾶλλον ἐν ταῖς συνουσίαις ἢ ταῖς δωρεαῖς. » Τὰ παραπλήσια ἐποίει καὶ ὁ Σικελιώτης Διονύσιος, ὡς Εὔβουλος ὁ κωμῳδιοποιὸς παρίστησιν ἐν τῷ τοῦ τυράννου ὁμωνύμῳ δράματι·
᾿Αλλ' ἔστι τοῖς σεμνοῖς μὲν αὐθαδέστερος
καὶ τοῖς κόλαξι πᾶσι, τοῖς σκώπτουσι δὲ
ἑαυτὸν εὐόργητος· ἡγεῖται <δὲ> δὴ
τούτους μόνους ἐλευθέρους, κἂν δοῦλος ᾖ.
77. ᾿Αλλὰ μὴν καὶ τοὺς ἀποβάλλοντας τὰς οὐσίας εἰς μέθας καὶ κύβους καὶ τὴν τοιαύτην ἀκολασίαν οὐ μόνον ὁ Διονύσιος ἀνελάμβανεν, ἀλλὰ καὶ ὁ Φίλιππος. ῾Ιστορεῖ δὲ περὶ ἑκατέρου Θεόπομπος ἐν τῇ ἐνάτῃ καὶ τεσσαρακοστῇ γράφων οὕτως·
« Φίλιππος τοὺς μὲν κοσμίους τὰ ἤθη καὶ τοὺς τῶν ἰδίων ἐπιμελουμένους ἀπεδοκίμαζε, τοὺς δὲ πολυτελεῖς καὶ ζῶντας ἐν κύβοις καὶ πότοις ἐπαινῶν ἐτίμα. Τοιγαροῦν οὐ μόνον αὐτοὺς τοιαῦτ' ἔχειν παρεσκεύαζεν, ἀλλὰ καὶ τῆς ἄλλης ἀδικίας καὶ βδελυρίας ἀθλητὰς ἐποίησεν. Τί γὰρ τῶν αἰσχρῶν ἢ δεινῶν αὐτοῖς οὐ προσῆν ἢ τί τῶν καλῶν καὶ σπουδαίων οὐκ ἀπῆν; Οὐχ ο μὲν ξυρούμενοι καὶ λεαινόμενοι διετέλουν ἄνδρες ὄντες, ο δ' ἀλλήλοις ἐτόλμων ἐπανίστασθαι πώγωνας ἔχουσι; Καὶ περιήγοντο μὲν δύο καὶ τρεῖς ἑταιρουμένους, αὐτοὶ δὲ τὰς ἐκείνοις χρήσεις ἑτέροις. ῞Οθεν δικαίως ἄν τις αὐτοὺς οὐχ ἑταίρους ἀλλ' ἑταίρας ὑπέλαβεν οὐδὲ στρατιώτας ἀλλὰ χαμαιτύπας προσηγόρευσεν· ἀνδροφόνοι γὰρ τὴν φύσιν ὄντες ἀνδρόπορνοι τὸν τρόπον ἦσαν. Πρὸς δὲ τούτοις ἀντι μὲν τοῦ νήφειν τὸ μεθύειν ἠγάπων, ἀντὶ δὲ τοῦ κοσμίως ζῆν ἁρπάζειν καὶ φονεύειν ἐζήτουν. Καὶ τὸ μὲν ἀληθεύειν καὶ ταῖς ὁμολογίαις ἐμμένειν οὐκ οἰκεῖον αὑτῶν ἐνόμιζον, τὸ δ' ἐπιοκρεῖν καὶ φενακίζειν ἐν τοῖς σεμνοτάτοις ὑπελάμβανον. Καὶ τῶν μὲν ὑπαρχόντων ἠμέλουν, τῶν δὲ ἀπόντων ἐπεθύμουν, καὶ ταῦτα μέρος τι τῆς Εὐρώπης ἔχοντες. Οἴομαι γὰρ τοὺς ἑταίρους οὐ πλείονας ὄντας κατ' ἐκεῖνον τὸν χρόνον ὀκτακοσίων οὐκ ἐλάττω καρπίζεσθαι γῆν ἢ μυρίους τῶν ῾Ελλήνων τοὺς τὴν ἀρίστην καὶ πλείστην χώραν κεκτημένους. » Καὶ περὶ Διονυσίου δὲ τὰ παραπλήσια ἱστορεῖ ἐν τῇ πρώτῃ πρὸς ταῖς εἴκοσι· « Διονύσιος ὁ Σικελίας τύραννος τοὺς ἀποβάλλοντας τὰς οὐσίας εἰς μέθας καὶ κύβους καὶ τὴν τοιαύτην ἀκολασίαν· ἠβουλετο γὰρ παντας εἶναι διεφθαρμένους καὶ φαύλους· οὓς καὶ εὖ περιεῖπε. »
78. Καὶ Δημήτριος δ' ὁ Πολιορκητὴς φιλόγελως ἦν, ὡς ἱστορεῖ Φύλαρχος ἐν τῇ δεκάτῃ τῶν ἱστοριῶν. Εν δὲ τᾖ τεσσαρεσκαιδεκάτῃ φράφει οὕτως·
« Περιεώρα Δημήτριος τοὺς κολακεύοντας αὐτὸν ἐν τοῖς συμποσίοις καὶ ἐπιχεομένους Δημητρίου μὲν μόνου βασιλέως, Πτολεμαίου δὲ [μόνου] ναυάρχου, Λυσιμάχου δὲ γαζοφύλακος, Σελεύκου δ' ἐλεφαντάρχου. Καὶ ταῦτα αὐτῷ οὐ τὸ τυχὸν συνῆγε μῖσος." »

Livre VI. 259 f – 261 c

C'est pourquoi, à la lumière de tous ces faits,  il est facile pour nous, mes amis, de voir dans la vie, la grandeur des maux provoqués par la flatterie. Théopompe dit aussi dans le neuvième livre de son Histoire de Philippe : 'Agathoclès était un esclave, c'était un des pénestes de Thessalie. Il avait un grand pouvoir auprès de Philippe à cause de sa flatterie et parce que, quand il participait aux banquets, il dansait et faisait rire. Philippe l'envoya détruire les Perrhaebi et prendre la charge des affaires dans cette région. Le Macédonien a toujours eu ce genre d'hommes autour de lui, en compagnie desquels il passait habituellement la plupart de son temps en raison de leur amour de la boisson et de leur vulgarité, et c'est avec eux qu'il avait l'habitude de discuter des sujets les plus importants.' A son sujet Hégésandre de Delphes raconte aussi qu'il avait l'habitude de jeter une grande quantité de petites pièces de monnaie aux Athéniens qui plaisantaient assemblés au temple d'Héraclès situé près de la porte Dioméenne, et commandait à des gens de noter ce qu'ils disaient et de le lui rapporter. Théopompe, de même, dans le vingt-sixième livre de ses Histoires, dit que 'Philippe, sachant que les Thessaliens avaient une façon de vivre licencieuse et dévergondée, aimait leur compagnie et essayait les amuser de toutes les façons possible, dansant, s'amusant et acceptant toutes sortes de dévergondages; il était lui-même naturellement vulgaire, buvant tous les jours et se plaisant dans les usages qui tendaient dans cette direction et chez les hommes, c'est chez les prétendus nobles et ceux qui disaient et faisaient des choses risibles. Et ainsi il gagna à sa cause la plupart des Thessaliens qui le fréquentaient par des rencontres plutôt que par des cadeaux.' Le Sicilien Denys se comporta de la même façon, comme montre le poète comique Eubule dans la pièce homonyme : 'Cependant il est plutôt sévère contre les gens dignes et contre tous les flatteurs, mais pour ceux qui plaisantent à ses frais il est de caractère égal; il pense que ceux-là seulement sont des hommes libres, même si ils sont esclaves.

Néanmoins Denys n'était pas le seul qui ait fréquenté ceux qui dilapidaient leurs biens dans l'ivresse, les jeux et autres débauches : Philippe faisait de même. Théopompe parle des deux en écrivant ce qui suit dans son quarante-neuvième livre: 'Philippe rejetait ceux qui avaient un caractère décent et qui étaient économes de leurs biens, mais il louait à l'excès ceux qui passaient leur vie à jouer et à boire. Par conséquent non seulement il faisait tout pour leur donner ces amusements, mais encore il les faisait rivaliser en injustice et en obscénité. Quel acte scandaleux ou épouvantable ne commettaient-ils pas ? quel acte honorable et juste ne rejetaient-ils pas? N'ont-ils pas les uns continué à être rasés et épilés, alors qu'ils étaient adultes, les autres n'ont-ils pas osé fréquenter d'autres qui étaient barbus? En chacun était accompagné de deux ou trois gitons et ils accordaient eux-mêmes à d'autres les mêmes faveurs. C'est pourquoi on peut justement supposer qu'ils n'étaient pas des compagnons, mais des compagnes, et qu'il ne fallait pas les appeler des soldats, mais des prostitués; par nature, c'étaient des guerriers, par habitude des enculés. En plus, ils aimaient plus l'ivresse que la sobriété, ils aimaient piller et assassiner au lieu de vivre décemment. Ils considéraient que ce n'était pas leur affaire de dire la vérité et de garder des promesses, alors qu'ils assumaient pleinement la haine du parjure et de tricher dans les sanctuaires les plus sacrés. Ils négligeaient ce qu'ils avaient, désiraient ce qu'ils n'avaient pas, alors qu'ils possédaient une grande partie de l'Europe. Je crois que ces compagnons, à cette époque, n'étaient pas plus de huit cents, mais ils avaient la jouissance d'autant de terre que dix mille Grecs possédant le territoire le plus riche et le plus étendu.' Et concernant Denys, Théopompe raconte la même chose dans le vingt et unième livre: "Denys, le tyran de la Sicile, fréquentait ceux qui dilapidaient leurs biens dans les beuveries, les jeux et de semblables débauches : il voulait que tous fussent corrompus et dégénérés, et ceux-là, il les traitaient bien.'

Démétrius Poliorcète aimait beaucoup les réjouissances, comme Phylarque le raconte dans le dixième livre de ses Histoires. Et dans le quatorzième il écrit comme ceci: 'Démétrius acceptait les flatteurs dans les banquets et qu'ils boivent à sa santé en tant que roi unique, alors que pour Ptolémée ils buvaient à sa santé comme commandant de la flotte, à celle de Lysimaque comme gardien du trésor, et à celle de Séleucus comme maître des éléphants. Et cel ne lui a pas amené de haine.'

The other more important gates were the Peiraic and Melitan on the west; the Itonian on the south leading to Phalerum, the Diomean and Diocharean on the east, and the Acharnian on the north.