ATHÉNÉE DE NAUCRATIS
ALEXANDRE LE GRAND
(LIVRE 5)
Deipnosophistes : livre 6
(LIVRE 7)
3. Καὶ ἡμεῖς οὖν, ὦ Τιμόκρατης, ἀποδίδομέν σοι τὰ τῶν δειπνοσοφιστῶν λείψαντα καὶ οὐ δίδομεν, ὡς ὁ Κοθωκίδης φησὶ ῥήτωρ Δημοσθένην χλευάζων, ὃς Φιλίππου ᾿Αθηναίοις ῾Αλόννησον διδόντος συνεβούλευε μὴ λαμβάνειν, εἰ δίδωσι ἀλλὰ μὴ ἀποδίδωσιν. Livre VI. 223 d – e C'est pourquoi nous, cher Timocrate, nous te rendons simplement les restes du banquet des sophistes, nous ne te les donnons pas, comme le dit l'orateur de Cothoce dans sa diatribe contre Demosthène qui, lorsque Philippe donna l'Halonnèse aux Athéniens, leur conseilla de ne pas l'accepter s'il la donnait, mais seulement s'il la rendait. L'orateur de Cothoce : Eschine, le plus fameux de tous les rivaux de Démosthène, était né à Cothoce en Attique, l'an 393, d'un pauvre maître d'école et d'une joueuse de tympanon. Il fut d'abord athlète, puis comédien ambulant, puis greffier ou secrétaire d'un magistrat. Enfin, à quarante ans environ, il se hasarda dans la carrière politique, et il devint en peu de temps un des principaux personnages d'Athènes. C'était un homme d'une belle prestance, et doué d'une voix sonore et harmonieuse. Il avait l'esprit très cultivé, très fin et même très délié ; et sa pauvreté ne l'avait pas empêché, durant sa jeunesse, d'aller entendre les leçons de Platon et d'Isocrate. Eschine fut un philippiste modéré, et, quoi qu'en ait dit Démosthène, un des chefs les plus honnêtes du parti macédonien. Je ne veux pas dire qu'Eschine ait toujours été un modèle de vertu, et qu'il n'ait jamais accepté aucun présent de Philippe ; mais tout semble prouver que, s'il fut un homme passionné, violent, injuste même, il ne mérite pourtant pas les titres de mauvais citoyen, de traître, d'âme vénale, que lui a tant prodigués son ennemi....
Hallonesos
: Philippe, qui ne croyait pas encore le temps venu d'engager contre Athènes la lutte suprême, affectait le désir de rester en bons termes avec elle. A cet effet, Python de Byzance, envolé en 343 à la tête, d'une ambassade, avait offert, au nom du roi, de modifier celles des clauses du traité de paix de 346 qui déplaisaient aux Athéniens. Cette offre n'était pas sincère ; Philippe ne voulait sans doute que prolonger des pourparlers qui le mettaient en relations avec les principaux personnages d'Athènes, et lui donnaient l'occasion de nouer des intelligences au coeur de la place. Les Athéniens, cependant, affectèrent de prendre au sérieux les ouvertures du roi ; ils demandèrent que la clause attribuant à chacune des deux parties les pays qu'elles occupaient, fût ainsi modifiée : " A chacune les pays qui lui appartiennent de droit. " - C'était réclamer pour Athènes toutes ses anciennes possessions, y compris Amphipolis. Philippe ne pouvait acquiescer à une telle clause, qui lui enlevait tout le bénéfice de ses succès militaires. Mais il consentit à examiner séparément les points en litige, et envoya, en 342, une nouvelle ambassade, chargée de faire part de ses propositions. Elles touchaient des questions très variées. L'une se rapportait à la petite île
d'Halonnèse, située au nord de l'Eubée, et à proximité de la côte macédonienne. Elle appartenait à Athènes ; mais, comme elle n'avait nulle importance, la métropole s'en était peu souciée, et elle était devenue un repaire de brigands. Philippe les en délogea et l'occupa. Athènes en réclama la possession, le roi déclara qu'elle était sienne. Cependant il offrait d'en faire don à Athènes, ce qu'Athènes acceptait, mais à condition qu'elle lui fût non donnée, mais rendue.
Livre VI. 231 b - c
Après qu'Aemilianus ait
dit tout cela, Pontianus prit la parole: "En effet, l'or était extrêmement
rare en Grèce dans l'ancien temps et l'argent qu'on trouvait dans les mines n'était pas considérable.
C'est pourquoi Douris de Samos dit que Philippe, le père du roi Alexandre le Grand,
gardait toujours sous son oreiller la petite coupe en or qu'il possédait. Livre VI. 242 a - b
Cependant
Machon mentionne Corudos (l'alouette)* dans ce qui suit: Livre VI. 244 b – d Mentionnant le parasite Archephon, Machon dit: 'Le parasite Archephon fut invité à dîner par le roi Ptolémée après son retour en Égypte venant de l'Attique. On plaça sur la table toutes sortes de poissons de roches, comme de véritables écrevisses, et pour couronner le tout, on apporta une grosse cocotte en terre contenant trois gougeons découpés en tranches, ce qui stupéfia tous les invités. Archephon appréciait beaucoup les poissons-perroquet ainsi que les mulets rouges et les colins fourchus : il était homme à se gaver d'esprots, de menu fretin et d'anchois de Phalère, mais il ne supportait absolument pas les goujons. Comme sa conduite était vraiment étrange le roi demanda à Alcenor, "Archéphon n'a-t-il pas vu les goujons?" Le bossu répondit, "Au contraire, Ptolémée, il était le premier à les voir, mais il ne les touche pas parce qu'il considère ce poisson comme tabou, et il le craint d'une manière ou d'une autre; et comme il est venu dîner sans payer sa part, c'est contre ses convictions de faire injure à un poisson qui porte son caillou (bulletin d'admission) en lui." * * "caillou," utilisé comme bulletin de vote et pour compter. Il équivaut à un billet d'admission, qu'Archephon ne possède pas car c'est un parasite. Apparemment, on pensait que le goujon portait un bijou dans son ventre. « ῾Ο ᾿Αθηναῖος Γρυλλίωνος παρασιτοῦντος Μενάνδρῳ τῇ σατράπῃ, [παρ'] εὐπαρύφου δὲ καὶ μετὰ θεραπείας περιπατοῦντος ἐρωτηθεὶς τίς ἐστιν οὗτος « Μενάνδρου », ἔφησεν, « ἀξία γνάθος. » Livre VI. 245 a Gryllion, parasite du satrape Méandre, se promenait avec un manteau avec un bord pourpre et avec une grande suite : l' Athénien Silanus demanda qui il était, il répondit : "L'honorable mâchoire de Ménandre." Ménandre, l'un des Hétaires, fut envoyé satrape en Lydie, et Cléarque lui succéda dans le commandement des troupes étrangères. (Arrien, livre III). Φυρομάχου δ' ἐμβαψαμένου εἰς φακῆν καὶ τὸ τρύβλιον ἀνατρέψαντος « Ζημιωσθῆναι αὐτόν » ἔφη, « δίκαιον, ὅτι οὐκ ἐπιστάμενος δειπνεῖν ἀπεγράψατο. » Παρὰ Πτολεμαίῳ δὲ ματτύης περιφερομένης καὶ κατ' ἐκεῖνον ἀεὶ λειπούσης, « Πτολεμαῖε », ἔφη, « πότερον ἐγὼ μεθύω ἢ δοκεῖ μοι ταῦτα περιφέρεσθαι; » Χαιρεφῶντος δὲ τοῦ παρασίτου φήσαντος οὐ δύνασθαι τὸν οἶνον φέρειν « Οὐδὲ γὰρ τὸ εἰς τὸν οἶνον », ἔφη. Τοῦ Χαιρεφῶντος γυμνοῦ ἔν τινι δείπνῳ διαναστάντος « Χαιρεφῶν », εἶπεν, « ὥσπερ τὰς ληκύθους ὁρῶ σε μέχρι πόσου μεστὸς εἶ. » Καθ' ὃν δὲ καιρὸν Δημοσθένης παρ' ῾Αρπάλου τὴν κύλικα εἰλήφει "Οὗτος », ἔφη, « τοὺς ἄλλους ἀκρατοκώθωνας καλῶν αὐτὸς τὴν μεγάλην ἔσπακεν. » Εἰωθότος δ' αὐτοῦ ῥυπαροὺς ἄρτους ἐπὶ τὰ δεῖπνα φέρεσθαι, ἐνεγκαμένου τινὸς ἔτι μελαντέρους, οὐκ ἄρτους ἔφη ἐνηνοχέναι, ἀλλὰ τῶν ἄρτων σκιάς. Livre VI. 245 e – 246 a Phyromachus renversa sa coupe alors qu'il plongeait du pain dans son potage aux lentilles. Le parasite Alouette dit, 'Il faut le punir parce qu'il s'est inscrit alors qu'il ne sait pas manger.' Chez Ptolémée, un plat délicieux de vol-au-vent faisait le tour de la table mais ne s'arrêtait jamais devant lui : il dit, 'Ptolémée, je dois être saoul ou il me semble que tout tourne autour de moi?' Le parasite Chaerephon disait qu'il ne pouvait pas prendre de vin. Il dit, 'Tu veux dire que tu ne peux pas prendre ce qui est mélangé à du vin.' Et quand Chaerephon s'est présenté nu à un repas, il a dit : 'Chaerephon, tu es comme une cruche à huile : Je peux voir jusqu'à quelle hauteur tu es plein.' C'est à l'époque où Démosthène accepta la coupe d'Harpalus qu'il a dit, 'Celui qui appelle les autres des ivrognes prend pour lui la plus grande coupe.'
XXX. Peu de temps après, Harpalus, à qui l'amour du luxe avait fait commettre de grandes malversations , et qui craignait la colère d'Alexandre, devenu redoutable à ses amis mêmes, abandonna ce prince, et s'en alla d'Asie à Athènes. II venait implorer la protection de cette ville et se remettre à la discrétion du peuple avec ses richesses et ses vaisseaux. Les autres orateurs, éblouis par l'éclat de son or, se déclarèrent pour lui et conseillèrent aux Athéniens d'admettre sa demande et de le protéger. Démosthène ouvrit sur-lechamp l'avis de renvoyer Harpalus, de peur d'attirer sur leur ville une guerre dangereuse pour un sujet injuste et sans aucune nécessité.
Peu de jours après, comme on faisait l'inventaire des richesses d'Harpalus, il s'aperçut que Démosthène considérait avec plaisir une coupe du roi, dont il admirait la forme et le travail ; il pria cet orateur de la prendre dans ses mains pour juger de ce qu'il y avait d'or. Démosthène, étonné de son poids, lui demanda de combien elle était: « Elle est de vingt talents, » lui répondit Harpalus en souriant; et le soir même, à l'entrée de la nuit, il lui envoya la coupe avec vingt talents : tant Harpalus était habile à juger, par l'épanouissement du visage et par la vivacité des regards, du caractère d'un homme et de son amour pour l'argent! Démosthène ne résista point à cet appât: frappé de ce présent comme s'il eût reçu une garnison chez lui, il soutint les intérêts d'Harpalus, et se rendit le lendemain à l'assemblée, le cou tout enveloppé de laine et de bandelettes. Le peuple lui ayant ordonné de se lever et de dire son avis, il signe fit qu’il avait une extinction de voix. Quelques plaisants le raillèrent sur cette prétendue maladie, et dirent que leur orateur avait été pris la nuit, non d'une esquinancie , mais d'une argyrancie. Livre VI. 246 e Aristodème raconte l'histoire de Bithys, le parasite du roi Lysimaque, qui, quand Lysimaque lui fourra un scorpion en bois dans son manteau, sursauta de frayeur, et puis, réalisant ce qui était arrivé dit : "Je vais aussi te faire peur, votre majesté. Donne-moi un talent.' En effet Lysimaque était très pingre.
Charmidès, avec son insouciance maligne et caustique, me rappelle le parasite
Bithys à qui un jour le roi Lysimaque, son maître, jeta un scorpion de bois sur l'habit. Lysimaque était fort avare, on le sait; il était homme à faim comme Héliogabale, : tromper la faim de ses parasites en leur faisant servir des mets de bois ou de cire. Bithys, tout effrayé, saute de sa place. Puis s'étant aperçu que ce n'était qu'un faux scorpion, moi aussi, dit-il, prince, je vais vous effrayer. Donnez-moi un talent!
LYSIMAQUE
53.
Τασαῦτα τοῦ Πλουτάρχου εἰπόντος περὶ παρασίτων διαδεξάμενος τὸν λόγον ὁ Δημόκριτος
«
᾿Αλλὰ μὴν καὶ αὐτός
» , ἔφη,
«
τὸ ποτίκολλον
ἅτε ξύλον παρὰ ξύλῳ, ὡς ὁ Θηβαῖς εἴρηκεν ποιητής, περὶ κολάκων ἐρῶ τι.
«
Πράττει γὰρ πάντων ὁ κόλαξ ἄριστα
»,
ὁ καλὸς εἶπεν Μένανδρος, οὐ μακρὰν δ' ἐστὶν ὁ κόλαξ τοῦ τῶν παρασίτων ὀνόματος. Κλείσοφον γοῦν τὸν ὑπὸ πάντων κόλακα Φιλίππου τοῦ τῶν Μακεδόνων βασιλέως ἀναγραφόμενον (᾿Αθηναῖος δ' ἦν γένος, ὥς φησι Σάτυρος ὁ περιπατητικὸς ἐν τῷ Φιλίππου βίῳ) Λυγκεὺς ὁ Σάμιος ἐν τοῖς ᾿Απομνημονεύμασι παράσιτον ὀνομάζει λέγων οὕτως·
«
Κλείσοφος ὁ Φιλίππου παράσιτος ἐπιτιμῶντος
αὐτῷ τοῦ Φιλίππου διότι ἀεὶ αἰτεῖ,
« ῞Ιν' , ἔφη, μὴ ἐπιλανθάνωμαι.
» Τοῦ δὲ Φιλίππου δόντος αὐτῷ ἵππον τραυματίαν ἀπέδοτο. Καὶ μετὰ χρόνον ἐπερωτηθεὶς ὑπὸ τοῦ βασιλέως ποῦ ἐστιν,
« ᾿Εκ τοῦ τραύματος, ἔφη, ἐκείνου πέπραται.
» Σκώποντος δ' αὐτον τοῦ Φιλίππου καὶ εὐημεροῦντος
«
Εἶτ' οὐκ ἐγὼ σέ, ἔφη, θρέψω;
» Καὶ ὁ Δελφὸς δὲ ῾Ηγήσανδρος ἐν τοῖς ὑπομνήμασι
περὶ τοῦ Κλεισόφου τάδε ἱστορεῖ·
«
Φιλίππου τοῦ βασιλέως εἰπόντος διότι γράμματα αὐτῷ ἐκομίσθη παρὰ Κότυος τοῦ Θρᾳκῶν βασιλέως Κλείσοφος παρὼν ἔφη
« Εὖ γε νὴ τοὺς θεούς.
» Τοῦ Φιλίππου εἰπόντος
«
Τί δε σὺ οἶδας ὑπὲρ ὧν γέγραπται;
»
«
Νὴ τὸν Δία τὸν μέγιστον
», εἶπεν,
«
ἄκρως γέ μοι ἐπετίμησας.
» Livre VI. 248 c – 249 a
Quand
Plutarque eut terminé cette longue énumération des parasites, Démocrite commença
à parler et dit,
"Quant à moi j'aurai beaucoup à dire des flatteurs, 'une planche solidement collée à une
autre planche,' comme l'a dit le poète thébain. ' Car le
flatteur fait les meilleures de toutes les choses,' c'est ce que dit notre
bon Ménandre, et il n'y a pas grande différence entre le flatteur et le parasite.
Prenons par exemple Cleisophos. Alors que tout le monde le décrit comme le
flatteur de Philippe, le roi de Macédoine (il était Athénien d'origine, comme
Satyros le Péripatéticien le dit dans sa Vie de Philippe), Lyncées de Samos dans ses
Souvenirs l'appelle un parasite dans cet extrait: "Philippe faisait
des remontrances à Cleisophos, son parasite parce qu'il réclamait toujours.
Cleisophos répondit ;" C'est parce que je ne veux pas être oublié." Une
jour Philippe lui donna un cheval blessé, qu'il vendit. Et quand, après un moment,
le roi lui demanda où était le cheval il répondit : "Il est vendu à cause
de ses blessures." Philippe le félicita et lui retourna la
plaisanterie : "Après cela, je n'aurai plus à te nourrir?" Cotys, roi de Thrace, avait reçu en présent plusieurs vases d'un grand prix. Il récompensa généreusement celui qui les lui avait envoyés. Ensuite, il les cassa tous, de crainte que par l'effet de la colère, à laquelle il s'abandonnait souvent, il ne punit trop sévèrement ses serviteurs s'ils venaient à les briser.
Cotys
359
Philippe monte sur le trône de Macédoine : il met fin aux querelles de palais dans son pays et assure ses arrières au nord en matant les Illyriens et les Thraces.
55. Φίλιππον δέ φησι Θεόπομπος ἐν τῇ τετάρτῃ καὶ τεσσαρακοστῇ τῶν ἱστοριῶν Θρασυδαῖον τὸν Θεσσαλὸν καταστῆναι τῶν ὁμοεθνῶν τύραννον, μικρὸν μὲν ὄντα τὴν γνώμην, κόλακα δὲ μέγιστον. ᾿Αλλ' οὐκ ᾿Αρκαδίων ὁ ᾿Αχαιὸς κόλαξ ἦν·
περὶ οὗ ὁ αὐτὸς ἱστορεῖ Θεόπομπος καὶ Δοῦρις ἐν πέμπτῃ Μακεδονικῶν· οὗτος δὲ ὁ ᾿Αρκαδίων μισῶν τὸν Φίλιππον ἑκούσιον ἐκ τῆς πατρίδος φύγὴν ἔφυγεν.
Ἦν δ' εὐφυέστατος καὶ πλείους ἀποφάσεις αὐτοῦ μνημονεύονται. ῎Ετυχεν δ' οὖν ποτε ἐν Δελφοῖς ἐπιδημοῦντος Φιλίππου παρεῖναι καὶ τὸν ᾿Αρκαδίωνα· ὃν θεασάμενος ὁ Μακεδὼν καὶ προσκαλεσάμενος
« Μέχρι τίνος φεύξῃ, φησίν, ᾿Αρκαδίων;
» καὶ ὅς· Livre VI. 249 c – e
Théopompe
dans son quarante-quatrième livre de ses Histoires dit que Philippe
installa Thrasydaeos de Thessalie comme tyran de ses concitoyens; c'était un homme de petite intelligence, mais un
très grand flatteur. Mais l'Achéen Arcadion n'était pas un flatteur. En
parlent ce même Théopompe et Douris dans le cinquième livre de son Histoire macédonienne
. Cet Arcadion haïssait Philippe et partit volontairement en exil de sa patrie. Il était très doué, et
on a gardé plusieurs de ses réparties. Le hasard fit qu'alors que Philippe se
trouvait à Delphes Arcadion y fût également; le voyant le Macédonien lui
demanda : Combien de temps encore, Arcadion, vas-tu rester en exil?' Arcadion
lui répondit, 'Jusqu'à ce que j'arrive chez des gens qui ne connaissent pas
Philippe.' Phylarque, dans le vingt et unième livre de ses Histoires,
dit que Philippe rit de cette réplique et invita Arcadion à dîner et ainsi mit
fin à leur innimtié. ARCADION Philippe veut conquérir les grecs avant la Grèce ; il veut nous attirer, gagner notre confiance, nous accoutumer aux fers, nous forcer peut-être à lui en demander, et par des voies lentes et douces, devenir insensiblement notre arbitre, notre défenseur et notre maître. Je finis par deux traits qu’on m’a racontés de lui. Pendant qu’il était à Delphes, il apprit qu’un achéen, nommé Arcadion, homme d’esprit, et prompt à la répartie, le haïssait, et affectait d’éviter sa présence ; il le rencontra par hasard. « Jusqu’à quand me fuirez-vous, lui dit-il avec bonté. Jusqu’à ce que, répondit Arcadion, je parvienne en des lieux où votre nom n’est pas connu. » Le roi se prit à rire, et l’engagea, par ses caresses, à venir souper avec lui. Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, de l'abbé Barthélemy (1788). (chapitre 59)
Σάτυρος δ' ἐν τοῖς βίοις ᾿Ανάξαρχόν φησι τὸν εὐδαιμονικὸν φιλόσοφον ἕνα τῶν ᾿Αλεξάνδρου γενέσθαι κολάκων καὶ συνοδεύοντα τῷ βασιλεῖ, ἐπεὶ ἐγένετό ποτε βροντὴ ἰσχυρὰ καὶ ἐξαίσιος ὡς πάντας πτῆξαι, εἰπεἶν
«
Μή τι σὺ τοιοῦτον ἐποίησας, ᾿Αλέξανδρε, ὁ τοῦ Διός;
» Τὸν δὲ γελάσαντα εἰπεἶν
« Οὐ γὰρ φοβερὸς βούλομαι εἶναι
καθάπερ σύ με διδάσκεις ὁ τὰς τῶν σατραπῶν καὶ βασιλέων κελεύων με δειπνοῦντα προφέρεσθαι κεφαλάς.
» ᾿Αριστόβουλος δέ φησι ὁ Κασσανδρεὺς Διώξιππον τὸν ᾿Αθηναῖον παγκρατιαστὴν τρωθέντος ποτὲ τοῦ ᾿Αλεξάνδρου καὶ αἵματος ῥέοντος εἶπειν· Book VI. 250 f – 251 d.
Satyros dans
ses Vies dit qu'Anaxarque, le philosophe du bonheur, était un des parasites
d'Alexandre. Voyageant avec le roi, il y eut un violent coup de tonnerre si extraordinaire que tout le monde
se mit à trembler de peur : alors il dit, 'Est-ce-que par hasard, cela ne
vient-il pas de toi, Alexandre, fils de Zeus ?' Alexandre se mit à rire et
répondit : "Non, car je ne veux pas être terrifiant comme tu me
l'enseignes, toi qui me demandes d'apporter des têtes de satrapes et de rois
quand je mange.' Et Aristobulus de Cassandreia raconte que le pancratiste athénien
Dioxippe, un jour qu'Alexandre s'était blessé et perdait son sang, dit ce vers, Anaxarque, surnommé Eudoemonicos (qui rend heureux), né à Abdère; était de l'école de Démocrite et eut pour maître Métrodore. Il accompagna Alexandre dans ses expéditions en Asie et se fit un devoir de ne jamais lui déguiser la vérité; mais à la mort du conquérant, Nicocréon, tyran de Chypre, auquel sa franchise déplut, le fit broyer dans un mortier pour se venger. Ce philosophe supporta cet affreux supplice avec courage. Il avait des principes de morale très élevés et prétendait, qu'on ne peut trouver le souverain bien que dans la vertu.(imago mundi)
Démade
Orateur et homme politique athénien. Fait prisonnier par Philippe II de Macédoine à la bataille de Chéronée en 338, il se lia avec le roi macédonien, s'entremit dans les négociations de paix entre celui-ci et les athéniens. Il en devint le chef du parti macédonien à Athènes. Il fut le plus acharné des adversaires de Démosthène. Il réclama la mort contre celui-ci et ses amis après la bataille de Crannon (322). Il va trahir Antipater pour Perdiccas et sera ensuite exécuté par le fils d'Antipater, Cassandre.
12.
Démade condamné à une amende.
TIMAGORAS
: Pélopidas, qui avait déjà remporté la victoire de Leuctres, et Isménias, tous deux de Thèbes, allèrent aussi à la cour d’Artaxerxès. Pélopidas n’y fit rien dont il pût avoir à rougir ; mais Isménias, à qui l’on ordonna d’adorer le roi, laissa tomber son anneau aux pieds de ce prince, et en se baissant pour le relever il parut l’avoir adoré. L’Athénien Timagoras, qui était aussi à cette cour, ayant écrit au roi par un secrétaire, nominé Belouris, pour lui faire passer quelque avis secret, Artaxerxès, pour lui en témoigner sa satisfaction, lui envoya dix mille dariques ; et comme Timagoras était indisposé, il lui donna quatre-vingts vaches qui le suivaient partout et dont il prenait le lait. Il lui fit présent aussi d’un lit, de couvertures, et de valets de chambre pour faire son lit, parce que les Grecs n’y étaient pas adroits, et enfin d’esclaves pour le porter en litière jusqu’à la mer à cause de son indisposition. Tant que cet Athénien fut à la cour, le roi lui entretint une table très bien servie ; et Ostanès, frère d’Artaxerxès, lui dit un jour : « Timagoras, souviens-toi de cette table ; ce n’est pas pour rien qu’elle est si magnifiquement servie. » Il voulait moins par là exciter sa reconnaissance que lui reprocher sa trahison. Les Athéniens le condamnèrent à mort pour avoir reçu de l’argent du roi.
(Plutarque, Artaxerxés 22) Livre VI. 254 f - 255 a
Les Athéniens qui
installés dans Lemnos étaient aussi des flatteurs, comme le dit Phylarque dans le treizième livre de ses
Histoires. Pour montrer leur gratitude envers les descendants de Seleucos et
d'Antiochos, après que Seleucos les ait sauvés de la lourde tyrannie de Lysimaque et
leur ait rendu deux de leurs villes, les Athéniens de Lemnos érigèrent
des temples non seulement à Seleucus, mais également à son fils Antiochus; et
dans leurs banquets ils appellent la mesure de vin versée la mesure de
Seleucus le sauveur. Livre VI. 255 c - d Cléarque de Soli, dans son livre intitulé Gergithius, explique d'où provient le nom du flatteur. Il commence en représentant Gergithius lui-même, (il porte le titre du livre), comme un des parasites d'Alexandre. Et il continue par expliquer que la flatterie rend misèrable le caractère des flattereurs, parce qu'ils sont méprisés par tout le monde. 69. Γεγόνασι δὲ παρ' ἡμῖν καὶ ἐπὶ Γλοῦ τοῦ Καρὸς καὶ γυναῖκες ὑπὸ τὰς ἀνάσσας αἱ προσαγορευθεῖσαι κολακίδες. ᾿Αφ' ὧν ὑπολιπεῖς τινες εἰς τὸ πέραν ἀφικόμεναι μετάπεμπτοι πρός τε τὰς ᾿Αρταβάζου καὶ τὰς Μέντορος γυναῖκας κλιμακίδες μετωνομάσθησαν ἀπὸ τοιαύτης πράξεως· ταῖς μεταπεμψαμέναις ἀρεσκευόμεναι κλίμακα κατεσκεύαζον ἐξ ἑαυτῶν οὕτως ὥστ' ἐπὶ τοῖς νώτοις αὐτῶν τὴν ἀνάβασιν γίγνεσθαι καὶ τὴν κατάβασιν ταῖς ἐπὶ τῶν ἁμαξῶν ὀχουμέναις. Εἰς τοῦτο τρυφῆς, ἵνα μὴ ἀθλιότητος εἴπω, προηγάγοντο τεχνώμεναι τὰς ἀφρονεστάτας. Τοιγαροῦν αὗται μὲν ἐκ τῶν λίαν μαλακῶν ὑπὸ τῆς τύχης μεταβιβασθεῖσαι σκληρῶς ἐβίωσαν ἐπὶ γήρως, αἳ δὲ, τῶν παρ' ἡμῖν ταῦτα διαδεξαμένων, ἐκπεσοῦσαι τῆς ἐξουσίας κατῆραν εἰς Μακεδονίαν καὶ τὰς τῶν ἐκεῖ κυρίας τε καὶ βασιλίδας ὃν τρόπον ταῖς ὁμιλίαις διέθεσαν οὐδὲ λέγειν καλόν, πλὴν ὅτι μαγευόμεναι καὶ μαγεύουσαι ταυροπόλοι καὶ τριοδίτιδες αὗται πρὸς ἀλήθειαν ἐγένοντο, πλήρεις πάντων ἀποκαθαρμάτων. Τοσούτων ἔοικε καὶ τοιούτων ἡ κολακεία κακῶν αἰτία γενέσθαι τοῖς διὰ τὸ κολαεύσθαι προσδεξαμένοις αὐτήν. » Livre VI. 256 c – f Il y a eu chez nous du temps de Glus le Carien, des femmes appelées Kolakides (flatteuses), soumises à des despotes femelles. Quelques survivantes d'entre elles partirent vers le continent, convoquées pour aller chez les femmes d'Artabaze et de Mentor, et elles changèrent de nom en "Klimakides" (femmes servant de marche-pied pour monter dans une voiture) de la façon que voila: dans leur désir de faire plaisir aux femmes qui les avaient appelées, elles se sont transformées en marche-pied de sorte que les femmes entrant dans leurs chariots montaient ou descendaient sur leurs dos. Et grâce à ce travail d'idiotes, elles sont arrivées au comble de l'orgueil, pour ne pas parler d'abjection. C'est pourquoi, les unes chassées par le destin de leur trop grand luxe, ont vécu leur vieillesse dans la dure nécessité ; tandis que ces autres femmes, qui avaient repris ces manières qui étaient en vogue dans notre pays, furent conduites en Macédoine après être tombées de leur piédestal, et il n'est pas décent de dire comment par leurs rapports sexuels elles ont affecté les princesses et autres femmes de rang en Macédoine; on peut simplement dire que par la pratique réciproque de leurs enchantements magiques elles sont devenues de véritables tauropoles et des prostituées, remplies de toutes les abominations. Ainsi la flatterie est la cause de beaucoup de maux terribles pour ceux qui acceptent avec suffisance celle-ci pour le plaisir d'être flatté.
** Referring sens, obs. to the ancient customs of the Taurobolium in honour of Artemis Tauropolos, apparently involving also licentious rites such as were practiced in honour of Cotyto. Livre VI. 259 f – 261 c
C'est
pourquoi, à la lumière de tous ces faits, il est facile pour nous, mes amis,
de voir dans la vie, la grandeur des maux provoqués par la flatterie. Théopompe
dit aussi dans le neuvième livre de son Histoire de Philippe : 'Agathoclès
était un esclave, c'était un des pénestes de Thessalie. Il avait un grand
pouvoir auprès de Philippe à cause de sa flatterie et parce que, quand il
participait aux banquets, il dansait et faisait rire. Philippe l'envoya détruire les
Perrhaebi et prendre la charge des affaires dans cette région. Le Macédonien a toujours eu ce genre d'hommes autour de lui,
en compagnie desquels il passait habituellement la plupart de son temps en raison de leur amour
de la boisson et de leur vulgarité, et c'est avec eux qu'il avait l'habitude de
discuter des sujets les plus importants.' A son sujet Hégésandre de Delphes
raconte aussi qu'il avait l'habitude de jeter une grande quantité de petites pièces de monnaie aux
Athéniens qui plaisantaient assemblés au temple d'Héraclès situé près de la porte Dioméenne, et
commandait à des gens de noter ce qu'ils disaient et de le lui rapporter. Théopompe,
de même, dans le vingt-sixième livre de ses Histoires, dit que 'Philippe, sachant que les
Thessaliens avaient une façon de vivre licencieuse et dévergondée, aimait
leur compagnie et essayait les amuser de toutes les façons possible, dansant, s'amusant et
acceptant toutes sortes de dévergondages; il était lui-même naturellement vulgaire,
buvant tous les jours et se plaisant dans les usages qui tendaient dans cette direction et chez
les hommes, c'est chez les prétendus nobles et ceux qui disaient et faisaient
des choses risibles. Et ainsi il gagna à sa cause la plupart des Thessaliens qui
le fréquentaient par des rencontres plutôt que par des cadeaux.' Le Sicilien
Denys se comporta de la même façon, comme montre le poète comique Eubule dans
la pièce homonyme : 'Cependant il est plutôt sévère contre les gens dignes et
contre tous les flatteurs, mais pour ceux qui plaisantent à ses frais il est de caractère égal;
il pense que ceux-là seulement sont des hommes libres, même si ils sont esclaves. The other more important gates were the Peiraic and Melitan on the west; the Itonian on the south leading to Phalerum, the Diomean and Diocharean on the east, and the Acharnian on the north.
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