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PINDARE : ODES ET FRAGMENTS

 

 

 

 

PINDARE

 

CHRONOLOGIE - LES «VIES»

 

 

 

 

 

 

 CHRONOLOGIE 

 

 

518 - Naissance à Thèbes de Pindare, fils de Daïphantos et de Cléodiké. Sa famille, les Egides, est d'essence aristocratique.

 

508-502 - Apprentissage poétique auprès de Corinne de Tanagra, puis à Athènes auprès d'Agathoclès.

 

501-500 - Pindare monte avec succès une œuvre lyrique (dithyrambe ?).

 

498 - Xème Pythique, première œuvre officielle de Pindare. Elle célèbre la victoire du Thessalien Hippocléas à la course de diaule.

 

490 - VIème Pythique, écrite pour Xénocrate, frère de Théron, futur tyran de Syracuse. La même année, Pindare célèbre Midas, proche de Xénocrate, vainqueur au concours de flûte. VIème Péan aux Delphiens.

 

488 - XIVème Olympique, composée pour Asopichos, et chantée à Orchomène, près du temple des Charites, au cours d'une procession.

 

486 - Célébration dans la VIIème Pythique de l'Athénien Mégaclès qui appartenait à la famille des Alcméonides.

 

485 - IIème et surtout VIIème Néméennes, composées pour Sogénès d'Égine, l'île dorienne qu'affectionnait tant Pindare.

 

483 - Vème Néméenne, toujours en l'honneur d'un natif d'Égine, Pythéas.

 

480 - Invasion perse, source de problèmes pour Pindare. VIème Isthmique qui célèbre la victoire du frère de l'Éginète Pythéas, Phylacidas.

 

478 - Pindare célèbre de nouveau Phylacidas dans la Vème Isthmique. La même année, c'est à un autre Éginète, Cléandros, que la VIIIème Isthmique est dédiée.

 

476 - Après la victoire d'Agésidamos de Locres, Pindare lui dédie sa XIème Olympique. Toujours à Olympie, il célèbre dans sa Ière Olympique la victoire de Hiéron, qui vient de prendre le pouvoir à Syracuse. Cette même année, particulièrement féconde pour le poète, voit la composition de la IIème et de la IIIème Olympiques, à l'intention de Théron, tyran d'Agrigente. La gloire de Pindare s'affermit, et le poète commence à devenir l'habitué des cours siciliennes.

 

475 - IIème Pythique, envoyée de Grèce à Hiéron. Dithyrambe aux Athéniens, dans laquelle Pindare célèbre le régime démocratique dont s'est dotée la cité.

 

474 - Pour le Cyrénéen Télésiclès, Pindare compose la IXème Pythique, dans laquelle il revendique le fait d'avoir à la fois célébré Athènes la démocratique et chanté les vertus des tyrans de Sicile. La même année, il adresse à Hiéron, malade, la IIIème Pythique qui n'est pas à proprement parlé une ode triomphale, mais plutôt une épître. Xème Olympique pour Agésidamos. Mariage du poète avec Mégacléia.

 

473 - IIIème et IVème Isthmiques, écrites à l'intention du Thébain Mélissos. IVème Néméenne dédiée à Timasarchos, sorte d'art poétique, où le poète justifie ses nombreux emprunts à la mythologie.

 

470 - Pindare célèbre Hiéron et la fondation de la cité d'Etna dans sa Ière Pythique. Retour en Sicile où le poète assiste peut-être à l'éruption de l'Etna.

 

468 - VIème Olympique, composée à la gloire d'un proche de Hiéron, Agésias, et chantée en Arcadie.

 

466 - IXème Olympique, écrite à l'intention d'un lutteur d'Oponte, Épharmoste.

 

465 - Composition de la VIème Néméenne pour Alcimidas d'Égine.

 

464 - Célébration du Rhodien Diagoras dans la VIIème Olympique, ode qui sera gravée en lettres d'or à l'intérieur du temple d'Athéna à Lindos. À Corinthe, Pindare écrit la XIIème Olympique pour Xénophon. La même année, il dédie un éloge (ou scolie) à l'intention du même personnage qui venait de consacrer à Aphrodite cinquante hétaïres en remerciement de sa victoire olympique.

 

463 - IXème Péan célébrant l'éclipse du soleil, survenue le 30 avril.

 

462 - Célébration de la victoire d'Arcésilas, roi de Cyrène, dans la IVème Pythique, son ode la plus longue.

 

460 - VIIIème Olympique, glorifiant la victoire d'Alcimédon d'Egine.

 

458 - Ière Isthmique, composée pour le Thébain Hérodote.

 

454 - VIIème Isthmique dédiée à Strépsiade de Thèbes.

 

446 - VIIème Néméenne, en fait chant d'inauguration du prytanée de Ténédos. VIIIème Pythique  célébrant la victoire de l'Éginète Aristoménès dont la patrie s'est libérée d'Athènes.

 

444 - Composition de la Xème Néméenne, glorifiant une victoire de Théaïos d'Argos. Le vieux Pindare se lie au beau Théoxène, à qui il dédie une élégie.

 

438 - Mort de Pindare à Argos, au cours d'une représentation théâtrale, dans les bras de Théoxène (?).

 

 

 

 

 LES  « VIES DE PINDARE » 

 

 

 Ce qui suit est la traduction que j'ai faite des trois principales « Vies de Pindare » que nous ont léguées les érudits byzantins, à savoir la Biographie ambroisienne d'auteur anonyme, la Vie métrique d'Eusthate de Thessalonique (XIIe siècle), et la notice du grammairien Thomas Magister (XIIe siècle).

 

 

 

 

La Biographie ambroisienne

 

Pindare, le poète thébain était natif de Cynoscéphales, bourg thébain. Il était le fils de Daïphantos, pour les uns, de Pagondas ou de Skopélion pour les autres. Son oncle paternel lui apprit l'art de la flûte. Sa mère se nommait Cléodiké.

 

Encore enfant, selon Chamaléon et Istros, il fut pris par une étrange fatigue, alors qu'il chassait sur l'Hélicon ; puis il visité par une abeille qui déposa des rayons de cire sur ses lèvres. On dit aussi, qu'après avoir vu dans un rêve sa bouche regorgeant de miel, il devint poète.

 

À Athènes, ses maîtres furent Agathoclès ou Apollodore. Ce dernier, ayant quitté la cité pour diriger des chœurs cycliques, en confia plus tard la préparation au jeune Pindare.

 

Pour avoir osé proclamer qu'Athènes « était l'appui de la Grèce », il fut obligé de s'acquitter auprès des Thébains d'une amende de mille drachmes, que les Athéniens payèrent à sa place.

 

Non seulement grand poète, il fut aussi béni des dieux. Ne vit-on pas le dieu Pan chanter entre le Cithéron et l'Hélicon un péan de Pindare ? En reconnaissance, il composa pour Pan un chant pour le remercier de la grâce insigne qu'il lui avait fait, chant dont le début est : « Pan, ô seigneur de l'Arcadie et gardien des saintes retraites ». De plus, Déméter lui apparut en songe pour lui reprocher de ne l'avoir pas encore célébrée. De fait, il s'empressa de lui dédier un poème qui commence de la façon suivante : « Déesse Thesmophore, aux rênes d'or ». Il fit dresser devant sa propre demeure un autel consacré à ces deux divinités.

 

Lorsque Pausanias, roi des Lacédémoniens, mit le feu à Thèbes, il ordonna d'inscrire ces mots au-dessus de sa maison : « Ne brûlez pas le toit de Pindare, le poète lyrique ». C'est ainsi qu'elle échappa à la destruction et qu'elle est aujourd'hui devenue le prytanée de Thèbes. Et quand, à Delphes, le prophète ferme le temple, il proclame chaque jour : « Que le lyrique Pindare participe au festin du dieu ! ». Il est vrai qu'il naquit lors de la fête de Pythique comme il le dit lui-même : « La fête quinquennale où je fus couché, dans mes langes choyé ».

 

Il vécut une génération après Simonide. On a en mémoire des œuvres de l'un et de l'autre. Simonide exalta la bataille navale de Salamine, tandis que Pindare célébra la royauté de Cadmos. Tous deux se rencontrèrent chez le tyran Hiéron de Syracuse.

 

Pindare épousa Mégacléia, fille de Lysithéos et de Calliné, et eut un fils, Daïphantos, pour qui il composa un chant daphnéphorique, et deux filles, Protomachê et Eumétis.

 

Il écrivit dix-sept livres : Hymnes, Péans, deux livres de Dithyrambes, deux livres de Prosodies, deux livres de Parthénées, trois livres de Parthénées mis à part, deux livres d'Hyporchèmes, des Chants de galas, des Thrènes, quatre livres d'Odes triomphales.

 

Sur sa mort, on cite l'épigramme suivante :

 

De leurs plaintes aiguës, tes filles, ô poète,

Eumétis, Protomaque, avec foi te pleurèrent,

Quand, de retour d'Argos, ton urne funéraire

Fut ici ramenée avec la cendre prise

Sur un bûcher dressé dans la terre étrangère.

 

 

 

 

Vie métrique

 

Pindare, cette lèvre sublime, fut enfanté

Dans la cité de Thèbes la Cadméenne

Par Cléïdiké et Daïphantos, guerrier téméraire ;

De Cynoscéphales, il était originaire.

Il eut un frère, Éritimos, un chasseur émérite,

Qui fut aussi doué dans la lutte et le pugilat.

Déposé par sa mère, il s'endormit sur la terre,

Nourrisson encore ; une abeille vint par là,

Et rejeta son miel sur ses lèvres d'enfant.

Puis il fut confié à la noble Corinne,

Source de mots si beaux et base de ses chants.

Celle-ci lui donna le fondement des mythes.

Il suivit ensuite les leçons d'Agathoclès,

Qui lui apprit méthode et mesure en ses chants.

Quand Alexandre le Philippide voulut piller

La ville de Cadmos, il ne put incendier

La maison de Pindare, mais celles de ses voisins.

Quand il s'en retourna vers sa patrie thébaine,

Le poète emporta provisions et bon vin

De Pytho, par la voix de Phébos le divin.

Il est un de ses chants que Pan, le dieu cornu,

Aimait psalmodier sans retenue.

Quand, à Marathon et à Salamine, le Perse fut vaincu

Alors qu'Eschyle vivait à Athènes, le poète épousa,

Pieuse entre toutes les femmes, Timoxénè,

Et enfanta Eumétis, Daïphantos et Protomachê.

Il chanta la gloire des quatre grands jeux,

Les péans acceptés par tous les bienheureux.

Il fit des chants dansés, des hymnes pour les dieux,

Enfin, des parthénées, suaves comme miel.

Voilà ce qu'il fut. Et quand cela fut accompli,

Dans sa quatre-vingtième année il s'éteignit.

 

 

 

 

Thomas Magister

 

Pindare était d'origine thébaine et fils de Daiphantos, selon nos sources les plus fiables. D'autres nous disent de Skopalinos. Il serait né encore de Pagondas et de Myrto  dans le village de Cynoscéphales. Myrto épousa Skopalinos qui était joueur de flûte. C'est lui qui apprit à Pindare l'art de la flûte. Une fois qu'il en eut la maîtrise, il confia son fils à Lasos d'Hermionê, le poète auprès de qui il se perfectionna dans la poésie lyrique.

 

Pindare vécut à l'époque d'Eschyle, et entretint une relation avec celui-ci. Il mourut à la fin des guerres médiques. Ses deux filles furent Eumétis et Protomachê.

 

Il vécut à Thèbes à proximité du sanctuaire de la Mère de dieux. Très pieux, il rendit les plus grands honneurs à cette déesse, mais aussi vénéra Pan et Apollon, leur composant de nombreux poèmes.

 

Il était plus jeune que Simonide et plus âgé que Bacchylide. Son acmé se situe lors de l'invasion de Xerxès. Pindare fut aimé de tous les Grecs en raison de l'intimité qu'il entretint avec Apollon, à tel point que le poète prenait sa part aux offrandes faites à ce dieu, et que le prêtre proclamait alors : « Pindare au banquet des dieux ! ».

 

On raconte qu'il rencontra un jour Pan chantant ce qu'il dit sur Pélops. On dit aussi que lorsque les Lacédémoniens incendièrent les demeures béotiennes, ils n'épargnèrent que sa maison, après y avoir vu inscrits ces quelques mots : « Ne brûlez pas le toit de Pindare, le poète lyrique ». Alexandre fit, dit-on, la même chose quand il brûla Thèbes.

 

Comme les Athéniens étaient farouchement hostiles aux Thébains, quand Pindare eut écrit dans un poème : « Ô éclatante et puissante Athènes », ces derniers lui infligèrent une amende que les Athéniens acquittèrent à sa place.

 

Il composa dix-sept livres, dont les quatre qui suivent : Olympioniques, Pythioniques, Isthmiques, Néméoniques (les Jeux Olympiques sont dédiés à Zeus, les Isthmiques à Poséidon. Les prix en sont l'olivier, le laurier, l'ache).

 

Pindare mourut à l'âge de 66 ans sous l'archontat d'Abion, pendant la soixante-seizième Olympiade. Il connut Simonide.

 

L'épinicie dont le début est : « Première est l'eau » fut placée en tête du recueil par Aristophane (de Byzance), l'éditeur des œuvres de Pindare, parce qu'elle fait l'éloge de la compétition et l'aventure de Pélops, premier homme à avoir concouru en Élide.

 

Pindare écrivit pour Hiéron, roi des Syracusains (Syracuse est une cité de Sicile). C'est ce prince qui fonda Etna sur la montagne qui porte le même nom. Il envoya des chevaux à Olympie, et fut vainqueur à l'épreuve du quadrige.

 

La mesure de l'ode est la triade ; la triade est le poème composé d'une strophe, d'une antistrophe, et d'une épode.