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NOTICE SUR LA VIE ET LES OUVRAGES D'HOMÈRE. HYMNES  -   FRAGMENTS BATRACHOMYOMACHIE

   OEUVRES D'HOMÈRE.



TRADUITES PAR M. ERNEST FALCONNET.

FRAGMENTS.

I

AUX HABITANTS DE NÉOTYCHOS

Colonie de Cyme

Ayez pitié d'un malheureux sans asile et qui n'a pu trouver l'hospitalité, ô vous qui habitez cette belle cité, fille aimable de Cyme, et buvez aux pieds du mont Sédène, à la haute chevelure, l'eau divine de l'Hermus aux gouffres immenses qu'enfanta l'immortel Jupiter.

II

EN REVENANT DANS LA VILLE DE CYME

Que mes pieds me reportent avec rapidité dans cette ville où demeurent des hommes vénérables : leur âme est remplie de sagesse et de bienveillance.

III

ÉPITAPHE DE MIDAS

Je suis une vierge d'airain placée sur le tombeau de Midas. Tant que les eaux suivront leur pente, que les arbres élevés porteront des fleurs, que le soleil en se levant brillera dans les cieux ainsi que la lune éclatante, tant que les fleuves couleront à pleins bords et que la mer baignera ces rivages, je resterai sur cette triste tombe pour annoncer aux passants que Midas repose en ces lieux.

IV

CONTRE LES HABITANTS DE CYME

A quelle terrible destinée le puissant Jupiter a-t-il permis que je fusse en proie ! moi dont l'enfance fut nourrie sur le sein d'une mère chérie. Par la volonté du dieu de l'égide, les peuples de Phriconis l'entourèrent de murs. Habiles guerriers, habiles à dompter les coursiers, brillant d'une ardeur martiale, ils habitent dans le sein de l'éolienne Smyrne, voisine de la mer, battue par les vagues, et que traversent les ondes limpides du divin Mélès. C'est de là que vinrent les filles de Jupiter, vierges aimables qui m'inspirèrent de célébrer la terre divine et la ville des Héros ; mais ces hommes ignorants dédaignèrent ma voix sacrée et mes chants illustres. Qu'ils soutirent le malheur à leur tour, ceux dont la méchanceté a médité ma perte. Moi cependant je me résignerai à cette destinée qu'un dieu me réserva lors de ma naissance, et je la supporterai avec une âme patiente ; mes pieds ne me porteront plus dans les vastes rues de Cyme ; tout mon désir est de me rendre chez un peuple étranger, quelque obscur qu'il soit.

V

CONTRE THESTORIDE

Thestoride, entre toutes les choses voilées aux mortels, nulle n'est plus impénétrable que l'esprit de l'homme.

VI

A NEPTUNE

Puissant Neptune, qui régnez sur le vaste et fertile Hélicon, écoutez-moi. Envoyez un vent favorable, accordez un heureux retour aux pilotes qui dirigent le navire ; accordez-moi d'aborder au pied de la montagne élevée de Mimas, d'y rencontrer des hommes justes ; vengez-moi de celui qui, trompant mon esprit, offensa Jupiter, protecteur des étrangers et de la table hospitalière.

VII

A LA VILLE D'ÉRYTHRÉE

Terre illustre et féconde, qui nous versez une douce félicité, vous êtes bienveillante aux hommes que vous aimez ; mais vous devenez âpre et stérile pour tous ceux qui vous irritent.

VIII

CONTRE DES NAUTONIERS

Qui refusèrent de le recevoir comme passager.

Nautoniers qui sillonnez les mers, semblables à la terrible Até, vous qui supportez une vie pleine de périls, même pour les plongeons, respectez le formidable Jupiter, protecteur des étrangers ; la terrible vengeance de Jupiter hospitalier atteint celui qui l'offense.

IX

A UN PIN

O pin, il est un autre arbre qui porte un fruit meilleur que le tien, sur le sommet de l'Ida, montagne aux nombreux vallons, montagne toujours battue des vents. C'est là que les hommes trouveront le fer de Mars lorsque les Cébréniens habiteront cette contrée. 

X

A GLAUCUS

Glaucus, berger de ce troupeau, je vais donner à ton esprit un sage conseil : Avant tout, offre le repas à tes chiens devant la porte de ta cabane ; c'est la plus sage précaution, car le chien est le premier à entendre l'homme vagabond et le loup qui se précipite dans la bergerie.

XI

CONTRE UNE PRÊTRESSE DE SAMOS

Divinité de la jeunesse, exaucez mes vœux faites que cette femme repousse l'amour et les caresses des jeunes gens ; qu'elle ne se plaise qu'avec les vieillards dont l'âge a brisé les forces et que le désir ranime encore, mais en vain.

XII

A LA MAISON DES AMIS

Les enfants sont la couronne de l'homme, les tours, la couronne d'une cité. Les coursiers sont l'ornement de la plaine, les vaisseaux sont l'ornement de la mer ; les richesses accroissent une maison ; les rois vénérables assis en assemblée sont pour le peuple un spectacle auguste : mais ce qui me plaît encore davantage, c'est une maison ou brille le foyer pendant les rigueurs de l'hiver quand Jupiter répand la neige.

XIII

LE FOURNEAU OU LA TERRE A POTIER

Accordez-moi une récompense, ô potier, et je ferai entendre mes chants : venez en ces lieux, Minerve ; protégez ces fourneaux de votre main puissante ; faites que les vases et les corbeilles se colorent d'une teinte brunâtre, qu'ils cuisent à point, qu'ils se vendent bien, qu'ils aient un grand débit soit au marché soit dans les rues, qu'ils rapportent beaucoup ; et qu'ils me rapportent aussi à moi, puisque je chante. Mais, ô potier, si vous me refusez un salaire en me trompant, j'invoquerai contre vous tous les dieux funestes aux fourneaux : Santribe, Smarages, Asbrétos, Sabactée, Omodamon, qui causent de grands dommages aux potiers ; je les prierai d'abattre ce portique et cette maison ; qu'en même temps tout le fourneau soit détruit au milieu de vos cris d'alarme. Comme frémit un cheval furieux, qu'ainsi le fourneau frémisse et que dans l'intérieur, les vases fracassés soient éparpillés en éclat. Venez, fille du Soleil, enchanteresse Circé, répandez vos funestes poisons, perdez-les, eux et leurs ouvrages. Venez aussi, Chiron, venez avec tous vos Centaures, ceux échappés aux bras vengeurs d'Hercule et ceux même qui ont péri ; que ces travaux soient indignement brisés, que le fourneau s'écroule et qu'eux-mêmes, au milieu de gémissements inutiles, contemplent ces tristes exploits ; moi, je me réjouirai de ce malheureux désastre. Enfin si quelque imprudent s'approche trop pour regarder ces ravages, que son visage soit la proie des flammes, afin que tous apprennent à respecter la justice !

XIV

LE RAMEAU

Nous sommes arrivés devant la maison d'un riche ; il peut de grandes choses : il jouit d'une grande félicité. Portes, ouvrez-vous ! de nombreux trésors sont dans cette demeure ; avec les richesses y brillent aussi la joie et la douce paix. Que les amphores soient toujours pleines, que dans les vases le feu cuise sans cesse le gâteau délicat de sésame qui flatte l'œil. L'épouse de votre fils montera sur sa couche pour y reposer ; des mules aux pieds robustes la conduiront à la maison. Elle tissera la toile en appuyant ses pieds sur une escabelle ornée d'ambre. Oui, je reviendrai, je reviendrai chaque année, comme l'hirondelle aux pieds délicats revient sous ces portiques. Aidez-nous promptement, si vous voulez être généreux avec nous : autrement nous ne séjournerons pas ici, car nous ne sommes pas venus pour y habiter.

XV

A DES PÊCHEURS

HOMÈRE

Pêcheurs d'Arcadie, qu'avons-nous fait ?

LES PÊCHEURS

Nous laissons tout ce que nous avons pris ; nous emportons ce que nous n'avons pu prendre.

HOMÈRE

Je le vois : vous êtes bien les enfants de vos pères, qui ne possédaient ni de grandes richesses ni de nombreux troupeaux.

FRAGMENTS DE DIVERS POÈMES ATTRIBUÉS A HOMÈRE

FRAGMENTS DU MARGITES

II savait beaucoup de choses, mais il les savait toutes mal...
Les dieux ne le firent point ouvrier ni laboureur ; ils ne lui donnèrent même pas l'habileté d'un homme ordinaire : dans tous les arts il manquait d'adresse...
Ministres des Muses et d'Apollon, le dieu qui lance au loin ses flèches.

FRAGMENTS DE LA THÉBAIDE

Poème cyclique

Muse, chante la stérile Argos d'où les rois... Vêtus d'habits en lambeaux, accompagnés d'Arion a la noire chevelure...
Cependant le blond Polynice, héros qui descend de Jupiter, plaça d'abord devant Œdipe la belle table d'argent du prudent Cadmus ; ensuite il remplit une superbe coupe d'or d'un vin délicieux. Mais à peine Œdipe eut-il jeté les yeux sur les honorables présents de son père, placés devant lui, que de funestes pensées se précipitèrent aussitôt dans son âme. Soudain il prononça contre ses fils des imprécations terribles : la divine Érinnis les recueillit. Il demanda que les deux frères ne fissent pas avec amitié le partage des dons paternels, qu'entre eux guerres et combats régnassent toujours.
Dés qu'Œdipe aperçoit la cuisse de la victime, il la jette à terre et s'écrie :
"Malheur à moi ! mes fils m'envoient cette portion de la victime comme un outrage."
Puis il invoque Jupiter et les dieux, afin que ses fils se frappant de coups mutuels descendent ensemble dans le royaume de Pluton.

FRAGMENT DES ÉPIGONES

Maintenant, ô Muses, commençons par chanter les exploits des guerriers les plus jeunes.

FRAGMENTS DES VERS CYPRIENS

(Quelques auteurs attribuent ce poème à Stasinus.)

Jadis, les mortels errant sur la terre en nombreuses tribus couvraient de leur multitude sa surface. A cette vue, la compassion entra dans le cœur de Jupiter. Il résolut, dans son esprit rempli de prudence, de délivrer la terre des hommes qu'elle portait, en allumant la funeste guerre d'Ilion, afin que ce fardeau fût diminué par la mort. Ainsi périssaient les héros dans les plaines de Troie : la volonté de Jupiter s'accomplissait...
Tu n'as pas voulu parler de Jupiter qui a fait cela, et qui donna naissance à toutes choses ; car où est la crainte, là est aussi la pudeur...
Mais Lyncée, qui se fie dans la rapidité de sa course, monte sur le mont Taygète ; il atteint bientôt le sommet et découvre toute l'île de Pélops, fils de Tantale. Soudain, le héros illustre, de ses yeux perçants aperçoit deux guerriers dans le creux d'un chêne, Castor, écuyer habile, et Pollux, vainqueur dans les jeux. Aussitôt, s'approchant, il frappe Castor.....

FRAGMENTS DE LA PETITE ILIADE

Poème attribué par quelques auteurs à Lachès

Je chante Ilion et la Dardanie féconde en coursiers, la Dardanie où les Grecs, disciples du dieu Mars, ont souffert beaucoup de maux.
Ajax enlève du sein des combats le valeureux fils de Pélée, mais le divin Ulysse ne voulait pas...
Comment as-tu proféré celte parole ! Comment as-tu pu la dire sans honte ? C'est un mensonge...
La tempête emporte à Scieras Achille, fils de Pélée ; cette nuit même il parvint d'aborder dans un port difficile...
Autour de la lame étincelle un anneau d'or, surmonté par une double pointe...
C'était le milieu de la nuit, la lune étincelait dans les cieux...
Cependant, le vaillant fils d'Achille conduit dans ses vaisseaux l'épouse d'Hector ; il arrache le jeune enfant du sein de sa nourrice ; il le prend par le pied et le précipite du sommet de la tour : dans sa chute, la mort et l'impitoyable destinée s'emparent de lui. Puis, le héros enlève Andromaque, l'auguste épouse d'Hector, prix glorieux que dans le partage des dépouilles les chefs grecs accordèrent au fils d'Achille. Enfin ce héros fit monter dans son navire l'illustre rejeton d'Anchise, Enée, qui de tous les enfants de Danaüs était pour le vainqueur la plus grande récompense.

FRAGMENT D'UN POEME INTITULÉ LES RETOURS

Aussitôt elle change Eson en un jeune homme aimable à la fleur de l'âge ; et par ses secrets merveilleux elle le dépouille de sa vieillesse en faisant bouillir un grand nombre de plantes dans des bassins d'or.

FRAGMENT DES CECROPES

Les Cercopes étaient fourbes et menteurs. 

FRAGMENTS DE POEMES INCONNUS

Lorsqu'arriva le printemps chéri des bœufs aux cornes recourbées... 
Le bruit s'en répandit dans l'armée... 
Car la mort est à moi... 
Ils allumèrent le tison. Le grand Vulcain se leva... 
Un trépied aux anses d'or me sera donné... 
En lui arrachant la vie aune le fer... 
Il coupe avec l'airain cruel... 
En aboyant avec un bruit terrible...
La lance en sifflant...
La course des chevaux aux pieds rapides comme le vent...