MAXIME DE TYR
DISSERTATIONS
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer
DISSERTATION XXVI.
Continuation du même sujet
(01).
Ἔτι περὶ τῆς Σωκράτους ἐρωτικῆς γʹ.
[1] Σμερδίης, Θρᾷξ ὑπὸ Ἑλλήνων, κάλλους μειράκιον βασιλικόν, ὀφθῆναι
γαῦρον, ἐκομίσθη δῶρον τυράννῳ Ἴωνι, Πολυκράτει τῷ Σαμίῳ. Ὁ δὲ ἥσθη
τῷ δώρῳ, καὶ ἐρᾷ Πολυκράτης Σμερδίου, καὶ αὐτῷ συνερᾷ ὁ Τήϊος
ποιητὴς Ἀνακρέων. Καὶ Σμερδίης παρὰ μὲν Πολυκράτους ἔλαβεν χρυσὸν
καὶ ἄργυρον καὶ ὅσα εἰκὸς ἦν μειράκιον καλὸν παρὰ τυράννου ἐρῶντος·
παρὰ δὲ Ἀνακρέοντος ᾠδὰς καὶ ἐπαίνους καὶ ὅσα εἰκὸς ἦν παρὰ ποιητοῦ
ἐραστοῦ. Εἰ δή τις παραβάλλοι ἔρωτα ἔρωτι, τυραννικὸν ποιητικῷ,
ποτέρῳ ἂν αὐτοῖν φανείη ἐνθεώτερος, καὶ οὐράνιος, καὶ ἄξιος
Ἀφροδίτης ἐπονομάζεσθαι, καὶ ἔργον εἶναι ὅσου; Ἐγὼ μὲν οἶμαι
κρατεῖν ἂν τὸν Μούσαις καὶ Χάρισιν ἀνακεκραμένον μᾶλλον,
ἢ τὸν ἀνάγκῃ καὶ δέει· ὁ μὲν γὰρ αἰχμαλώτῳ ἔοικεν, ἢ μισθοφόρῳ οὐ
πάνυ τι εὐτυχεῖ, ὁ δὲ ἐλευθέρῳ καὶ Ἕλληνι. Διόπερ μοι δοκεῖ οὐδὲ ἐν
τοῖς βαρβάροις πάνυ τι ἐπιχωριάσαι τὰ τοῦ ἔρωτος. Ὅπου γὰρ τὸ μὲν
πλῆθος δουλεύει, τὸ δὲ ἄρχον δεσπόζει, τὸ διὰ μέσου ἐνθένδε
ἐξῄρηται, τὸ ἰσήγορόν τε καὶ ἰσότιμον καὶ ξύννομον. |
Des
Grecs firent prisonnier un Thrace, nommé Smerdis. C'était un Ganymède pour un
Roi (02). Il s'enorgueillissait d'attirer
tous les regards (03). On en fit cadeau à
un tyran d'Ionie, à Polycrate de Samos (04),
qui l'accueillit avec satisfaction. Polycrate devint amoureux de Smerdis, qui
inspira, en même temps, au poète de Téos, à Anacréon, une affection décidée.
Smerdis reçut de Polycrate, de l'argent, de l'or, et tout ce qu'il était dans
l'ordre qu'un beau Ganymède reçût d'un tyran qui l'aimait. Il reçut d'Anacréon
des hymnes, des louanges en vers, et tous les hommages de cette nature, qu'un
poète décerne à l'objet qu'il aime. Or, si l'on compare l'amour à l'amour, celui
du tyran à celui du poète, quel est celui des deux qui paraîtra le plus auguste,
le plus céleste, le plus digne d'être consacré à Vénus, d'être regardé comme
l'œuvre d'un Dieu? Je pense, moi, que c'est celui dont les Muses et les Grâces
forment le cortège, plutôt que celui qui cède à la nécessité, et à la crainte.
Celui-ci est d'un esclave, d'un misérable mercenaire ; celui-là est d'un homme
libre, d'un Grec (05).
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[2] Ὁ δὲ ἔρως οὐδενὶ οὕτως πολεμεῖ ὡς
ἀνάγκῃ καὶ δέει· καὶ ἐστὶν χρῆμα γαῦρον, καὶ δεινῶς ἐλεύθερον, καὶ
τῆς Σπάρτης αὐτῆς ἐλευθερώτερον. Μόνον γάρ τοι τῶν ἐν ἀνθρώποις
ἔρως, ἐπειδάν τῳ καθαρῶς ξυγγένηται, οὐ πλοῦτον τέθηπεν, οὐ τύραννον
δέδιεν, οὐ βασίλεια ἐκπλήττεται, οὐ δικαστήριον φυλάττεται, οὐ
φεύγει θάνατον· οὐ θηρίον αὐτῷ δεινόν, οὐ πῦρ, οὐ κρημνός, οὐ
θάλαττα, οὐ ξίφος, οὐ βρόχος, ἀλλὰ καὶ τὰ ἄπορα αὐτῷ εὐπορώτατα, καὶ
τὰ δεινὰ εὐμαχώτατα, καὶ τὰ φοβερὰ εὐπετέστατα, καὶ τὰ χαλεπὰ
εὐκολώτατα. Ποταμοὶ πάντες περάσιμοι, χειμῶνες πλοϊμώτατοι, ὄρη
εὐδρομώτατα· πανταχοῦ θαρσεῖ, πάντων ὑπερορᾷ, πάντων κρατεῖ. Πολλοῦ
γε ἄξιον τὸ ἐρᾶν, τοιοῦτον ὄν. Ἐγὼ μὲν οἶμαι καὶ εὔξασθαί τινα νοῦν
ἔχοντα, μηδαμοῦ ἀπαλλαγῆναι αὐτοῦ, εἰ μέλλοι ὁμοῦ ἐρῶν
ἐλεύθερός τ´ εἶναι καὶ ἀδεὴς καὶ ἄπταιστος.
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II. De là vient, à mon avis, que l'amour est peu
familier aux Barbares. Partout où la multitude est dans l'esclavage, tandis que
le despotisme est armé du pouvoir, là, ce qui forme l'intermédiaire de ces deux
extrêmes, l'égalité de droits, l'égalité de recommandation, l'égalité de justice
sont anéanties (06). L'amour ne répugne à
rien autant qu'à la contrainte. Il a le sentiment de sa dignité personnelle. La
liberté est sa passion, plus encore qu'elle n'est la passion d'un Spartiate
même. L'amour est de toutes les affections humaines, lorsqu'il existe dans un
cœur pur et bien né, la seule qui ne se laisse point éblouir par l'opulence, qui
ne craint point les tyrans, à qui l'appareil de l'autorité n'en impose point,
qui ne redoute point la prison, qui ne fuit point la mort. Il n'a peur, ni d'une
bête féroce, ni d'un bûcher, ni d'un précipice, ni de la mer, ni d'un glaive, ni
d'un lacet. Il n'est point de lieu inaccessible où il n'aboutisse aisément,
point d'obstacle qu'il ne lui soit facile de vaincre, point de danger dont il ne
se tire sans peine, point d'inconvénient auquel il n'ait bientôt un remède. Tous
les fleuves, il les traverse ; toutes les tempêtes, il les brave sur les flots ;
toutes les montagnes, il les franchit; toujours audacieux, toujours intrépide,
toujours triomphant. Si tel est l'amour, c'est une passion très précieuse ; et,
selon moi, un homme de bon sens devrait faire des vœux pour en être toujours
animé; si, d'ailleurs, il pouvait se maintenir libre, ferme, et intact.
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[3] Δέδια δὲ μὴ οὐ τοιοῦτον ᾖ πᾶσιν
ἑξῆς, ἀλλά τις ὁμοιότης ἐπιτηδεύματος αἰσχροῦ ὑποδῦσα ἔργον καλόν,
τῇ πρὸς αὐτὸ εἰκασίᾳ καλλωπιζομένη τυγχάνει μὲν τῆς φαντασίας
ὁμοίας, τοῦ δὲ τέλους ἀστοχεῖ. Μιμεῖταί που καὶ φαρμακοπώλης ἰατρόν,
καὶ συκοφάντης ῥήτορα, καὶ σοφιστὴς φιλόσοφον. Καὶ πανταχοῦ εὕροις
ἂν ξυμφυὲς ἀγαθῷ κακόν, πολλῷ τῷ ὁμοίῳ ἀνακεκραμένον, ἢ προαιρέσει
χωριζόμενον, ὡς ὁ ῥήτωρ τοῦ συκοφάντου· ἢ τέλει, ὡς ὁ ἰατρὸς τοῦ
φαρμακέως· ἢ ἀρετῇ, ὡς ὁ φιλόσοφος τοῦ σοφιστοῦ· προαίρεσις δὲ καὶ
ἀρετὴ καὶ τέλος ὀλίγοις γνώριμα. Ὅταν οὖν ἐν ἐπιτηδεύμασιν διπλοῖς
καὶ ἀμφιβόλοις, τὰ μὲν ὅμοια ἂν ἀπῇ, ἀνάγκη κατὰ τὸ ἀγνοούμενον οὐ
δυναμένοις χωρίζειν τὰς τέχνας κατὰ τὸ εἰκαζόμενον αὐτὰς συνάπτειν·
μήποτ´ οὖν καὶ περὶ ἔρωτος ταύτῃ κριτέον, καὶ ἡγητέον αὐτὸν εἶναι
ὄνομα κοινὸν ἐν μεταιχμίῳ ἀρετῆς καὶ κακίας τεταγμένον, ὑπ´
ἀμφοῖν δημαγωγούμενον, σχηματιζόμενον δὲ πρὸς ἑκατέραν, ὁποτέρᾳ
ξυγγένοιτο, τῷ τῆς ἐπαγομένης πάθει προσονομάζεσθαι.
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III. Mais je crains bien, qu'il ne soit pas tel
chez tout le monde indistinctement, et qu'il ne soit souvent qu'une honteuse
affection, cachée sous un beau masque, se faisant valoir à la faveur de la
ressemblance, et qui, avec les mêmes dehors, ne tend pas au même but. C'est
ainsi que l'Empirique joue le Médecin, que le Sycophante joue le Rhéteur, que le
Sophiste joue le Philosophe. En effet, on trouve partout le bien et le
mal ayant une origine commune, et plusieurs traits de ressemblance. On les
distingue, ou par le but auquel ils tendent, comme le Rhéteur et le Sycophante,
ou par la fin qu'ils se proposent, comme le Médecin et le Charlatan, ou par
leurs mœurs, comme le Philosophe et le Sophiste. Mais le but, la fin, les mœurs,
sont des choses à quoi peu de gens sont capables de faire attention. Lors donc
que dans les objets de nos actions, on de nos affections, il existe une sorte de
duplicité et d'amphibologie, et que les caractères d'identité
concourent avec les caractères de disparité, il faut de nécessité que ceux qui
ne peuvent point établir de distinction entre ces objets, faute d'en apercevoir
les différences, les confondent, en ne considérant que les «traits de
conformité.
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[4] Καὶ μὴν τῆς ψυχῆς δίχα
νενεμημένης, ὡς ὁ Πλάτωνος φησὶν λόγος, ἧς τῷ μὲν τῶν μερῶν ὄνομα
λόγος, τῷ δὲ πάθος, ἀνάγκη τὸν ἔρωτα, εἰ μὲν κακία εἴη, πάθος τι
εἶναι ἔρημον λόγου· εἰ δέ τι τῶν καλῶν, δυοῖν θἄτερον, ἢ κατὰ τὸν
λόγον τετάχθαι πάθους ἀπηλλαγμένον, ἢ κατὰ τὸ πάθος λόγῳ
συμπεπλεγμένον. Καὶ εἰ μὲν ὁ ἔρως φιλίας ἐστὶν ὁρμή, καὶ ὄρεξις τοῦ
ὁμοίου πρὸς τὸ ὅμοιον ἄττοντος φύσει, καὶ ἀνακραθῆναι αὐτῷ
ὀρεγομένου (πάθος ἂν εἴη τοῦτο, οὐ λόγος), δεῖ προστεθῆναι τῷ πάθει
τούτῳ ἐπιστάτην λόγον, ἵνα ἀρετὴ γένηται, καὶ μὴ νόσος. Καθάπερ γὰρ
ἐπὶ τῆς τῶν σωμάτων κράσεως καὶ ἡ ὑγεία πάθος τί ἐστιν ὑγρῶν καὶ
ξηρῶν καὶ ψυχρῶν καὶ θερμῶν δυνάμεων, ἢ ὑπὸ τέχνης συγκραθεισῶν
καλῶς, ἢ ὑπὸ φύσεως ἁρμοσθεισῶν τεχνικῶς· ἂν δὲ ἀφέλῃς τῆς φύσεως ἢ
τῆς τέχνης, τὸ μὲν πάθος συνετάραξας, τὴν δὲ ὑγείαν ἐξήλασας· οὕτως
ἀμέλει καὶ ἐπὶ τοῦ ἔρωτος τὸ πάθος μὲν ὁμοίως ἐστίν, κἂν ἔχῃ λόγον·
ἐὰν δὲ ἀφέλῃς τὸν λόγον, ἐπετάραξας αὐτοῦ τὴν συμμετρίαν, καὶ νόσον
ἐποίησας τὸ πᾶν. |
IV. Ne devons-nous donc pas juger de l'amour
d'après ces principes, et le regarder comme le nom commun d'une
choie placée entre le vice et la vertu; exposée aux impressions de
l'un et de l'autre; modifiée par l'un ou par l'autre, selon qu'elle
s'identifie avec l'un des deux ; et recevant définitivement une
dénomination relative aux affections qui en sont le résultat. Car,
l'âme étant, ainsi que l'enseigne Platon, divisée en deux parties,
dont l'une s'appelle la raison, et l'autre la passion, il est
nécessaire que l'amour, joint au vice, soit une passion destituée de
raison. Si, au contraire, il est joint à la vertu, de deux choses
l'une, ou bien, affranchi de l'empire de la passion, il n'est
subordonné qu'à la raison ; ou bien, la passion et la raison le
constituent également. Si l'amour est l'impulsion de la Nature
(07), l'appétit du semblable qui
tend à s'unir à son semblable, et qui désire d'avoir commerce avec
lui, là est la passion, et non la raison ; et à cette passion, il
faut lui donner la raison pour régulatrice, afin que la vertu s'y
joigne, et qu'elle ne dégénère point en maladie. Car, de même que,
dans l'organisation animale, la santé consiste dans les affections
du sec et de l'humide, du froid et du chaud, maintenues en harmonie,
et dans un salutaire équilibre, ou par le secours de l'art, ou par
la Nature ; de manière qu'en ôtant la Nature et l'art, on dissout la
combinaison et l'on détruit la santé : de même l'amour, uni à la
raison, ne laisse pas d'être une passion. Mais, si vous ôtez la
raison, vous dérangez toute la symétrie; vous n'en faites plus
qu'une maladie.
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[5] Ἔστω δὴ ὁ ἔρως ὄρεξίς τις ψυχῆς,
ἀλλὰ τῇ ὀρέξει ταύτῃ χαλινοῦ δεῖ, καθάπερ ἵππου θυμῷ· ἐὰν δὲ
ἐπιτρέψῃς τῇ ψυχῇ φέρεσθαι, αὐτὸ ἐκεῖνο, κατὰ τὴν Ὁμηρικὴν εἰκόνα,
ἵππον ἀνῆκας ἀδηφάγον διὰ πεδίου κροαίνειν καὶ ὑβρίζειν, οὐκ ἐπὶ
λουτρὰ νόμιμα, οὐδὲ ἐπὶ δρόμους τεχνικοὺς θέοντα, ἀχάλινον,
ἀδέσποτον. Ἀλλὰ αἰσχρὸν μὲν θέαμα ἵππος ἄφετος, αἰσχρὸν δὲ ἄκουσμα
ὑβριστὴς ἔρως. Οὗτός ἐστιν ὁ ἔρως ὁ τοὺς κρημνοὺς πηδῶν, οὗτος ὁ
ποταμοὺς περῶν, ὁ ξίφος λαμβάνων, ὁ ἅπτων βρόχον, ὁ μητρυιᾷ
ἐπιτιθέμενος, ὁ προγόνοις ἐπιβουλεύων, ὁ παράνομος, ὁ ἔμπληκτος, ὁ
χλωρός· οὗτος ὁ ἐν σκηναῖς τραγῳδούμενος, ὁ ἐν μύθοις μισούμενος,
μεστὸς ἐρινυῶν, μεστὸς δακρύων, οἴμοι βοῶν καὶ στένων, ὀλίγα μὲν
εὐτυχῶν, ἐπαιρόμενος δὲ παρὰ τὴν ἀξίαν, καὶ τρεπόμενος παντοδαπὰς
τροπὰς καὶ αἰφνιδίους· ἐπὶ σαρκῶν ἡδονὰς συντεταγμένος, καὶ
φλεγμαίνων σῶμα σώματι ἀναμιγνύει, καὶ προσφυόμενος οὔτέ τινα
εὐσχήμονα οὔτε νόμιμον οὔτε ἐρωτικὴν τῷ ὄντι ξυνυφήν. Ἐπισπᾶται δὲ
αὐτὸν κάλλους φήμη οἰστρούμενον, ὑπὸ δὲ τῆς ἀγνοίας πλανώμενον. |
V. L'amour est donc un appétit de l'âme. Mais,
semblable à un cheval fougueux, cet appétit a besoin d'un frein. Car, si vous
abandonnez l'âme à elle-même, vous réalisez la comparaison d'Homère
(08); vous lâchez la bride à votre jeune
cheval, vous le laissez, sans mors et sans maître, gambader à son aise, et tout
dégrader dans la campagne, aller boire les eaux qui ne sont pas pour lui, et
violer, en courant, les règles de l'équitation. Or, autant il est honteux de
voir un cheval ainsi abandonné, autant il est honteux d'entendre parler d'un
amour livré à l'impureté. Tel est l'amour qui franchit les précipices, qui passe
les fleuves, qui saisit le glaive, qui prépare le lacet, qui touche à sa marâtre
(09) qui tend des pièges à ses parents, qui
viole les lois qui est toujours en frénésie, et qui n'engendre que des malheurs
(10) : tel est l’amour des tragédies sur
la scène. Tel est celui qu'on peint sous des traits odieux dans la mythologie,
en proie aux furies, noyé dans les larmes, abandonné aux gémissements, aux
sanglots, rarement heureux, parce qu'il est sans cesse hors des convenances,
prompt à toutes sortes de vicissitudes, esclave du plaisir des sens, brûlant de
mêler son corps à un autre corps, et ne se bornant jamais à une jouissance
honnête, légitime, et vraiment digne de l'amour. La beauté l'excite ; le mot
l'entraîne ; mais il se trompe sur la chose, faute de lumières.
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[6] Ὁ δὲ τούτῳ ἐναντίος, μόνῳ τῷ
τίκτοντι εἰς γένεσιν τοῦ ὁμοίου ἀπὸ ὀρέξεως ἐμφύτου μετὰ δικαιοσύνης
ξυνών, καὶ διορίζων τὸ θῆλυ· οὗτος θεῶν Γαμηλίων τε καὶ Ὁμογνίων καὶ
Γενεθλίων θεσμός, ἐπὶ πάσῃ ζῴων φύσει τεταγμένος· τῶν μὲν αὐτομάτων
εἰς τὴν κοινωνίαν ὑπὸ οἰκείου ἔρωτος ἐν ὥρᾳ τοῦ γεννᾶν ἰόντων· τῶν
δὲ καὶ διὰ τέχνης ἐπιστάτου ποιμενικῆς τε καὶ αἰπολικῆς καὶ
βουφορβοῦ καὶ ἱπποκόμου, ζευγνύντων ἑκάστων κατὰ φύσιν τὰ
αὑτῶν θρέμματα, καὶ διακρινόντων αὖθις δέει ὕβρεως·
χωρὶς μὲν πρόγονοι, χωρὶς δὲ μετάσσαι,
χωρὶς δ´ αὖθ´ ἕρσαι·
ἡ δὲ τῶν ἀνθρώπων ἀγελαιοτρόφος
ἐπιστάτις, βασιλικὴ καὶ ποιμενικὴ τέχνη, οὐδεμίαν ἐξεύροι ἂν ἄλλην
ὕβρεως ἀγωγὸν μηχανήν, πρὶν ἄν τις ἑκὼν εἴξας τῷ λόγῳ καὶ τὴν ψυχὴν
παραδῷ ποιμαίνειν αἰδοῖ καὶ σωφροσύνῃ. Ὥσπερ γὰρ ἄλλο ἄλλῳ ζῴῳ
ἀλέξημα ἥκει παρὰ τῆς φύσεως εἰς τὸν αὑτοῦ βίον, ὑφ´ οὗ σώζεται,
λέουσιν ἀλκή, ἐλάφοις δρόμοι, θῆραι κυσίν, καὶ τῷ μὲν διερῷ γένει αἱ
νήξεις, τῷ δὲ μεταρσίῳ αἱ πτήσεις, τῷ δὲ εἰλυσπωμένῳ οἱ φωλεοί, ὡς
δὲ καὶ τοῖς ἀνθρώποις, τὰ ἄλλα ἐλαττουμένοις τῶν ἁπάντων (καὶ γὰρ
ἀλκὴν ἀσθενέστατοι, καὶ θεῖν βράδιστοι, καὶ ἀνίπτασθαι ἀδύνατοι, καὶ
νήχειν ἀσθενεῖς, καὶ φωλεύειν ἀμήχανοι), λόγον δὲ αὐτοῖς θεὸς ἔδωκεν
πρὸς τὰς ἁπάντων εὐπορίας ἀντίρροπον, ὑποβάλλων αὐτῷ τὴν ἐρωτικὴν
ὄρεξιν, ὡς χαλινῷ ἵππον, ὡς τοξότῃ τόξον, ὡς οἴακι ναῦν, καὶ τεχνίτῃ
ὄργανον. Ὅ τε οὖν λόγος αὐτὸς αὑτοῦ ἀμβλύτατος, ἀνέραστος ὤν· ὅ τε
ἔρως αὐτὸς αὑτοῦ ἐμπληκτότατος, ἀπειθέστατος ὢν τῷ λόγῳ. Ἔστιν δὲ ἡ
πειθὼ συζυγία ἔρωτος καὶ λόγου πρὸς τὸ καλὸν ὁρμωμένων, καὶ
λαμπρυνομένων ἐπ´ αὐτὸν πολλῷ δρόμῳ. Ὁ δὲ οἰόμενος ἐν τῇ σαρκῶν
φύσει κατορωρύχθαι τὸ καλόν, ἡδονὴν κάλλους ἀλλάττεται, καὶ
ἐξαπατᾶται ὑπ´ αὐτῆς· πιθανὸν γὰρ κακὸν ἡδονή, καὶ κολακείας
ἀνάπλεων·
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VI. L'amour qui est contraire à celui-là, cherche,
dans la jouissance d'un plaisir avoué par la Nature et les lois, à
produire son semblable, et il admet la différence des sexes. Telle est la loi
des Dieux qui président aux mariages, aux naissances, à la perpétuité des races
(11), et qui s'étend à toutes les espèces
d'animaux. Les uns, par l'aiguillon de leur propre instinct, se recherchent,
d'eux-mêmes, pour s'accoupler, dans la saison de la génération. Les autres
n'approchent chacun de la femelle que leur a donnée la Nature, qu'en obéissant
aux règles qui leur sont prescrites par l'art des pasteurs, des bergers, ou
autres surveillants qui les gouvernent ; et ils en sont ensuite séparés, de peur
de libertinage. « Les agneaux d'un an étaient à part des nouveau-nés, et de
leurs mères (12) ». Quant à cet autre art,
qui préside à la conservation des troupeaux d'hommes, et dans lequel les chefs
des Nations font les fonctions de pasteurs (13),
il ne trouverait point d'autre digue contre le débordement des mœurs, que de
faire céder chacun spontanément à la raison, et de confier la conduite pastorale
de l'âme à la pudeur et à la tempérance. Car, de même que les animaux reçoivent
respectivement de la Nature, chacun un moyen de défense pour sa propre vie, à
l'aide duquel ils se conservent, savoir : les lions la force, les cerfs la
vitesse, les chiens l'odorat, les animaux aquatiques la nage, les volatiles les
ailes, les reptiles leurs trous; de même l'homme inférieur à tous les animaux
sous ces rapports (car il est un de ceux qui ont le moins de force, qui courent
le moins vite, qui ne peuvent pas voler, qui nagent très imparfaitement, et qui
ne savent point se creuser de trou), a reçu des Dieux la raison en compensation
de tous les autres avantages, pour lui soumettre l'appétit de l'amour, comme le
cheval est soumis au frein, l'arc à l'archer, le gouvernail au pilote, et
l'outil à l'ouvrier. Si, d'un côté, la Raison sans l'amour ne jouit pas de toute
son intensité (14), de l'autre, l'amour
sans la Raison n'est qu'une frénésie. Or, la subordination de l'amour envers la
Raison est le lien qui les unit dans le désir du Beau, et qui les
fait ressortir l'un et l'autre, dans leurs efforts communs pour l'atteindre.
Quant à ceux qui pensent que le Beau est enseveli dans le matériel des
corps, ils prennent la volupté
pour le Beau, et ils sont
dupes de la première. Car la volupté
est un mal qui persuade facilement, et
qui est rempli d'astuce et de flatterie.
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[7] Τοῦτο καὶ μειράκιον Τρωϊκὸν
βουκολοῦν τέως καὶ περὶ τὴν Ἴδην πλανώμενον, οὐκ ἀνασχόμενον τὰς
οἴκοι ἡδονάς, ἐπὶ θάλατταν ἐκ τῶν ὀρῶν καταβιβασάμενον, εἰς ναῦν
ἐνθέμενον, ἐπὶ Πελοποννήσου ἐπεραίωσεν, λῃστὴν ἐραστήν. Οὐ γὰρ ἦν
περὶ τὴν Ἀσίαν σῶμα ἄλλο καλόν, οὐ Τρωϊκόν, οὐ Δαρδανικόν, οὐχ
Ἑλλησπόντιον, οὐ Λύδιον, ὁμόφωνον τῷ ἐραστῇ, ἐν τοῖς αὐτοῖς ἤθεσίν
τε καὶ νομίμοις τεθραμμένον· ἀλλ´ ἐπὶ τὴν Σπάρτην καὶ τὸν Εὐρώταν
ἔρχεται κωμαστὴς διαπόντιος, ἐξ ὀνείρων ἐραστής, καὶ ἀδικεῖ τὸν
ὑποδεξάμενον, καὶ ἀνθίστησιν, καὶ διαλύει γάμον Ἑλληνικόν. Ὢ λίχνου
ἔρωτος, καὶ ἀδίκων ἐνυπνίων, καὶ ὀφθαλμῶν πονηρῶν, καὶ ἡδονῆς
ἡγεμόνος πολλῶν κακῶν. Οὕτω καὶ Ξέρξην τὸν μέγαν ἐκεῖνον, τὸν ἐν
Σαλαμῖνι καὶ Πλαταιαῖς τοῖς Ἕλλησι παραταξάμενον, τοσούτων σωμάτων
θεατὴν καὶ δεσπότην γενόμενον, οὐκ ἐπηγάγετο εἰς ἔρωτα οὐκ Ἰνδικὴ
κόρη ὑψηλή, οὐδὲ Μηδικὴ τιαραφόρος, οὐδὲ Μαρδονικὴ μιτρηφόρος, οὐδὲ
Καρικὴ ὡπλισμένη, οὐδὲ Λυδία ᾄδουσα, οὐκ Ἰωνική, οὐχ Ἑλλησποντία·
ἀλλ´ ἐπὶ Ἄμηστριν ἧξεν τὴν τοῦ παιδὸς γαμετήν. Ὢ κακίστου ἔρωτος, ὃς
παραλιπὼν τὰ ἐδώδιμα, ἐπὶ τὰ πικρὰ ἦλθεν καὶ ἄβρωτα, ὑπ´ ἀκολάστου
ἐξουσίας εἰς τὴν τοῦ φιλεῖν δύναμιν ὑβριζούσης. Ὅταν γὰρ ψυχῆς
ἀφέλῃς μὲν τὸ εἰδέναι, παράσχῃς δὲ τὸ δύνασθαι, δίδως τοῖς
ἁμαρτήμασιν ἐπιρροὴν καὶ ἐξουσίαν καὶ δρόμον. Ἄφελε Ἀλεξάνδρου μὲν
τὴν Πριάμου δύναμιν, καὶ τὸ ἐκεῖ θάρσος, καὶ μένει βουκολῶν καὶ τὴν
Ἑλένην οὐκ ὀνειρώττει· ἄφελε Ξέρξου τὴν ἐξουσίαν, καὶ Ἄμηστρις, οὐκ
αἰσχρὰ ἔστι καὶ ἐν ἰδιώταις; |
VII. Tel, ce jeune Troyen, qui avait mené
jusqu'alors une vie pastorale sur le mont Ida, ne se contentant pas des
voluptés
domestiques, du sommet des montagnes se lança sur
les flots, se jeta dans un vaisseau ; et, pirate d'amour, fit voile pour le
Péloponnèse. Car il n'y avait dans toute l'Asie nulle autre Beauté, ni dans la
Troade, ni dans la Dardanie (15), ni sur
l'Hellespont, ni en Lydie, qui pût convenir à cet amoureux, et qui eût été
élevée dans ses mœurs et dans ses principes. Ce séducteur traverse les mers,
vient à Sparte, sur les bords de l'Eurotas : enflammé par un songe, il viole les
lois de l'hospitalité; il brouille deux époux; il dissout un mariage grec. O
amour lascif! ô songe funeste! ô regards criminels! ô volupté, source de tant de
maux! Tel encore, ce Roi de Perse qui se mesura contre les Grecs à Platée et à
Salamine, et qui régnait sur tant de Beautés qui s'offraient de toutes parts à
ses yeux, se prit de belle passion, non pour une des Beautés de l'Inde, malgré
leur belle taille, non pour une des Beautés du pays de Mèdes, malgré l'élégance
de leurs tiares, non pour une des Beautés du pays des Mardes, malgré
l'éclat de leurs mitres (16), non pour
une des beautés de la Carie, malgré la grâce de leur armure, non pour une des
Beautés de la Lydie, malgré leur talent pour la musique, non pour une des
Beautés de l'Ionie, ni de l'Hellespont, mais pour Amestris, sa belle-fille
(17). O l'abominable passion, qui dédaignant
des plaisirs agréables, en rechercha d'amers et de dégoûtants, par la facilité
de se livrer impunément à des désirs de débauche! car si vous ôtez à l'âme ses
lumières, et que vous la laissiez à même de s'abandonner à ses penchants. Vous
lâchez la bride, vous ouvrez la porte, vous donnez pleine liberté au désordre et
au dérèglement. Otez au fils de Priam la puissance de son père, et la confiance
qu'elle lui inspire, il continuera de garder ses troupeaux, et ne pensera pas
même à Hélène. Otez à Xerxès son empire, Amestris ne sera plus à ses yeux qu'une
femme sans agréments, une femme vulgaire (18).
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[8] Τυραννὶς ἀκόλαστος, ὅταν ἀπῇ μὲν ὁ
λόγος, οἱ δὲ ὀφθαλμοὶ λιχνεύουσιν· ὧν ἐὰν ἀφέλῃς τὴν ἐξουσίαν, οὔτε
Κριτόβουλος Εὐθυδήμῳ προσκνήσασθαι ἐρᾷ, οὔτε Αὐτολύκῳ Καλλίας, οὔτε
Ἀγάθωνι Παυσανίας, οὔτε ἄλλος ἄλλῳ. Διὰ τοῦτο ἐγὼ ἐπαινῶ τὸν Κρητῶν
νόμον, καὶ τὸν Ἠλείων μέμφομαι· τὸν μὲν Κρητικὸν ἐπαινῶ τῆς ἀνάγκης,
τὸν δὲ Ἠλείων μέμφομαι τῆς ἐξουσίας. Κρητικῷ μειρακίῳ αἰσχρὸν
ἐραστὸν εἶναι, Κρητικῷ νεανίσκῳ αἰσχρὸν προσάψασθαι παιδικῶν. Ὢ
νόμου κεκραμένου καλῶς σωφροσύνῃ καὶ ἔρωτι. Τὰ δὲ Ἠλείων οὐ λέγω, τὰ
δὲ Λακεδαιμονίων λέγω· ἐρᾷ Σπαρτιάτης ἀνὴρ μειρακίου Λακωνικοῦ, ἀλλ´
ἐρᾷ μόνον ὡς ἀγάλματος καλοῦ· καὶ ἑνὸς πολλοί, καὶ εἷς πολλῶν. Ἡ μὲν
γὰρ ἐξ ὕβρεως ἡδονὴ ἀκοινώνητος πρὸς ἀλλήλους· ὁ δὲ ἐξ ὀφθαλμῶν ἔρως
κοινωνικὸς μόνον, καὶ ἐπὶ πάσας ἐξικνούμενος φύσεις ἐρωτικάς. Τὶ γὰρ
ἂν εἴη ὡραιότερον τοῦ ἡλίου, καὶ ἐρασταῖς πολυδερκέστερον; ἀλλ´ ὅμως
ἐρῶσιν ἡλίου οἱ πάντων ὀφθαλμοί. |
VIII. Les tyrans se livrent à toute sorte d'excès,
lorsque la raison n'a point d'empire sur eux, et que leurs yeux aiment à
contempler les charmes des belles femmes (19).
Dépouillez-les de l'autorité, ni Critobule (20)
n'aimera à se sentir le cœur chatouillé pour Euthydème, ni Callias pour
Antolycus, ni Agathon pour Pausanias (21),
et ainsi des autres. C'est la raison pourquoi je loue les lois des Crétois, et
que je blâme celles des Eléens. Je loue les lois de Crète, sous le rapport de la
nécessité qu'elles imposent ; et je blâme les lois d'Elée sous le rapport de la
liberté qu'elles laissent. Il est honteux à un adolescent, en Crète, de n'être
point aimé. Mais il est également honteux à un Crétois de toucher à ses mignons
(22). O l'admirable loi! dans laquelle on
a si heureusement allié l'amour et la tempérance! Je ne parlerai point des
Eléens (23), mais des Lacédémoniens. Un
Spartiate aimait un jeune homme de la Laconie ; mais il ne l'aimait que comme on
aime une belle statue. C’était un de ces sentiments que plusieurs individus
peuvent avoir pour le même objet, et que le même individu peut avoir pour des
objets différents. Les plaisirs de l'impudicité n'admettent point de partages au
lieu que l'amour qui ne va pas au-delà des yeux y peut être commun entre
plusieurs, et s'attacher à tous les tempéraments susceptibles d'aimer. Qu'y
a-t-il de plus beau que le soleil? Est-il rien, dans la Nature, qui puisse
suffire à un plus grand nombre d'amants? Et, certes, les yeux de tous les hommes
aiment le soleil.
|
[9] Ἐν Λοκροῖς τοῖς Ἰταλιώταις ἔφηβος
ἦν καλός, καὶ νόμος καλός, καὶ ἐρασταὶ πονηροί· ἐρᾶν μὲν ἠναγκάζοντο
ὑπὸ τοῦ κάλλους, εἴργοντο δὲ ὑπὸ τοῦ νόμου κακῶς ἐρᾶν· οἰστρούμενοι
δὲ ὑπὸ τοῦ πάθους πρὸς τὴν ὕβριν, τὸν μὲν ἔφηβον οὐκ ἔπεισαν
(νόμιμος γὰρ ἦν), ἧξαν δὲ οἱ δυστυχεῖς ἐπὶ βρόχον πάντες ἑξῆς. Ἄξιοι
μὲν θανάτου· τί γὰρ δεῖ ζῆν ἄνδρα μηδὲ ὀφθαλμῶν ἀνεχόμενον; Ἄγαλμα
μέν τις ἰδὼν καὶ ἐπαινέσας τὸ κάλλος, οὐκ ἐδεήθη βρόχου· ἀλλὰ κἂν
ἵππον ἴδῃ ἱππικὸς ἀνὴρ καὶ τοῦ κάλλους ἐπαινέσῃ, καὶ κτήσασθαι μὴ
δυνηθῇ, οὐ δεῖται βρόχου· ἐξαρκεῖ δὲ καὶ τῷ γεωργῷ καὶ ἐν γειτόνων,
εἰ δὴ φυτὸν καλόν, ἡ ὄψις αὐτή· ἐξαρκεῖ καὶ τῷ θηρευτῇ, κἂν παρ´
ἄλλῳ ἴδῃ σκύλακα ὡραῖον, ἡ ὄψις αὐτή· καὶ οὐδεὶς τούτων θανατᾷ δι´
ἀπορίαν τῶν κτημάτων. Ἐρῶσιν καὶ οἱ φιλοχρήματοι χρυσοῦ μᾶλλον, ἢ οἱ
ἐρασταὶ σωμάτων, καὶ συγκατορύττεσθαι ἐθέλουσιν τῷ χρυσῷ μᾶλλον, ἢ
τοῖς σώμασιν οἱ ἐρασταί· ἀλλ´ οὐδεὶς θανατᾷ τούτων, ἐὰν μὴ τύχῃ
χρυσοῦ. Οὐδὲ γὰρ ὁ Πέρσης βασιλεὺς ἧψεν βρόχον ἀτυχήσας χρυσίου, ὁ
πάντων χρηματιστῶν ἀκορεστότατος καὶ ἐπιμανέστατος, ὃς ἄρχων αὐτῆς
γῆς, καὶ ἐν τοσαύταις ἡδοναῖς φυρόμενος, ὅσαι πληροῦσιν βασιλέως
ἀκολάστου ὀρέξεις, ἐπεβούλευσεν νεκροῦ τάφῳ. Φήμη δὲ αὐτὸν
ἐπεσπάσατο χρυσοῦ κατορωρυγμένου σὺν τῷ νεκρῷ, καὶ ἐτυμβωρύχει ὁ
μέγας βασιλεὺς τὴν τιάραν ἔχων, καὶ τὸν μὲν χρυσὸν οὐχ εὗρεν,
ἐπίγραμμα δὲ ἔνδοθεν ἐπὶ τῷ τάφῳ, ὃ νεκρὸς λέγει· ’ὦ πάντων ἀνθρώπων
ἀπληστότατε· ὃς ἔτλης ἐν νεκροῦ 〈νεκροῦ〉 θίγειν δι´ ἔρωτα χρυσοῦ.‘
Τοῦτο εἴποι ἂν καὶ Ἕλλην λόγος πρὸς
Ἕλληνα ἄνδρα ἐπὶ ὕβριν σαρκῶν ὑπὸ ἀκορέστου ἐπιθυμίας ὁρμηθέντα,
ὅταν αὐτὸν ἐπισπάσηται φήμη κάλλους κατορωρυγμένου ἐν σώματι. Ὦ
πάντων ἀνθρώπων ἀνοητότατε, νεκρὸν ἀνορύττεις· οὐ γὰρ ἂν ἔτλης
θίγειν σαρκὸς ἄρρενος, κἀθικτοῦ χρήματος σαρκὶ ἄρρενι· ἄδικος ἡ
μῖξις· ἄγονος ἡ συνουσία· ἐπὶ πετρῶν σπείρεις, ψάμμους ἀροῖς.
Μετένεγκε τὰς εὐφροσύνας ἐπὶ τὴν φύσιν, τρέψον ἐπὶ τὴν γεωργίαν τοὺς
ὀφθαλμούς, ἐγκάρποις ἥσθητι ἡδοναῖς, ὥς κε μὴ ἄσπερμος γενεὴ
μετόπισθεν ὄληται.
|
IX. Chez les Locriens d'Italie, étaient, un beau
garçon, une bonne loi, et des libertins. La beauté forçait les libertins
d'aimer; mais la loi leur défendait de mêler à leur amour aucun désir obscène.
Néanmoins la violence de la passion des jeunes Locriens l'emporta ; mais le
jeune homme qui en était l'objet repoussa leurs honteuses provocations (car il
avait de l'honnêteté). Les libertins, dans leur désespoir, se pendirent tous
l'un après l'autre. Ils méritaient de mourir. Car comment mériterait de vivre
celui qui ne résiste point à ses yeux? On voit une statue, on en admire la
beauté, et l'on ne va pas se pendre. Un écuyer voit un beau cheval ; il en
admire la beauté. Il ne peut point en devenir le propriétaire ; et il ne va pas
se pendre. Un jardinier voit, chez son voisin, un bel arbre, un fruit
magnifique. Il se contente de l'avoir vu. Un chasseur voit, chez un, autre
chasseur, un excellent chien de chasse, il l'a vu; c'est assez pour lui. Nul de
ces individus, ne s'avise de s'ôter la vie, parce qu'il ne peut point posséder
l'objet de son admiration. Les avares aiment encore plus l'argent, que les amans
n'aiment les objets de leurs jouissances corporelles. Ils sont bien plus avides
de se faire enterrer avec leur cassette, que les amants avec les froides
reliques de l'objet aimé. Néanmoins on ne voit point les avares mourir, si
quelque gros gain leur échappe. Le Roi de Perse ne se pendit pas, pour n'avoir
point trouvé le trésor qu'une cupidité plus insatiable et plus insensée que
celle de tous les publicains lui fit chercher dans un sépulcre; lui, qui
étendait sa domination sur d'immenses contrées, et qui avait à sa discrétion des
voluptés capables d'assouvir, par leur variété et par leur nombre, les désirs
d'un des plus grands Princes. Il avait ouï dire qu'une Reine s'était fait
ensevelir avec ses richesses ; et ce grand Roi, ceint de la tiare, fouilla les
tombeaux. De trésor, il n'en trouva point. Mais dans l'intérieur du sépulcre
s'offrit à lui cette inscription : « O le plus insatiable des hommes, à qui
l'amour de l'or n'a pas fait craindre de toucher à un cadavre
(24) » ! Tel est le langage qu'un Grec
tiendrait à un autre Grec, qui, pensant que la beauté est ensevelie dans le
corps, se livrerait avec emportement aux insatiables désirs d'une fougueuse
lubricité. O le plus insensé de tous les hommes! C'est un sépulcre que tu
fouilles! Toucherais-tu d'ailleurs au corps d'un mâle, auquel un mâle ne
doit point toucher? Ce contact est un crime. Ce commerce ne produit rien. C'est
labourer le sable : c'est semer sur des cailloux (25).
Ramène tes jouissances dans les sentiers de la Nature. Tourne les regards du
côté de la culture qui ne reste point stérile. Complais toi dans les plaisirs
qui donnent du fruit, et crains que ta postérité ne périsse
(26).
|
NOTES.
(01)
Qu'est-ce que les amours de Socrate?
(02)
Le grec porte,
μειράκιον
βασιλικόν, à peu près dans le même sens que
nous disons en français, morceau de Prince, morceau de Roi.
(03)
Ὁ φθῆναι γαύρον n'a été
rendu ni par Heinsius, ni par Formey.
(04)
Voyez Élien, Histoires diverses, liv. IX, chap. 4; et Athénée,
liv. XII.
(05)
Nous avons vu dans la Dissertation XXI f, sect. II, qu'en parlant
de l'amour qu'avaient l'un pour l'autre, Harmodius et Aristogiton, Maxime de Tyr
l'a traité de légitime, δίκαιος ἦν et qu'en ce qui concerne la passion qu'avait le tyran
d'Athènes, Hipparque, fils de Pisistrate, pour un de ces jeunes gens, il l'a
regardée comme illégitime ὁ δὲ ἄδικος. Ici, en comparant l'affection de Polycrate pour Smerdis, au sentiment qui attachait Anacréon au même jeune homme, notre
philosophe, d'accord avec lui-même, ne voit que honte, qu'infamie, du côté du
tyran, que dignité, que convenance libérale, du coté du poète. Quoi donc! la
même turpitude aurait-elle eu un point de vue différent à ses yeux, suivant la
qualité des personnes ; et, à son avis, les tyrans étaient-ils les seuls
qui ne pussent impunément se livrer à cette aberration de la Nature? Ce ne peut
pas être ainsi qu'il l'entendait; car, dans sa Dissertation XXIV,
sect. I, il dit formellement de Périandre d'Ambracie, que son affection pour un
jeune Ambracien était illégitime, parce qu'elle était du libertinage, et
non pas de l'amour, à moins que, dans le système de cette galanterie
masculine, le crime ne commençât qu'où commençait la brutalité d'un appétit
purement physique; et qu'elle ne fût aussi innocente que sa sœur, partout où la
sympathie des âmes et les convenances morales en formaient le lien.
(06)
Voici un passage de l’Aréopagitique
d'Isocrate, bien propre à fixer le sens
politique de ce mot d'égalité,
si dangereux dans son isolement. « Ce qui servit le mieux à faire prospérer
leur administration, ce fut, entre les deux espèces d'égalité, dont le nom
existe dans l'ordre des idées, l'une, qui donne à tous un droit égal à toutes
choses, l'autre, qui fait entrer les considérations du mérite personnel dans ses
calculs, de n'avoir pas méconnu la plus utile : d'avoir réprouvé comme injuste,
celle qui mettait sur la même ligne les gens de bien et les méchants, et d'avoir
donné la préférence à celle qui traite chacun selon ses qualités et ses talents.
En conséquence, dans le choix qu'ils voient à faire pour la dispensation
des Magistratures, ce n'était pas au sort qu'ils s'en rapportaient : ils
jugeaient les candidats par leur conduite, et c'était le plus homme de bien et
le plus capable qui l'emportait. Car ils savaient que les Citoyens se mettent
toujours à l'unisson des dépositaires de l'autorité ». Qu'on me montre un corps
social quelconque où l'exécution de ces principes soit dans les choses, et non
dans les mots, et je dirai : voilà le peuple le plus libre et le plus heureux de
la terre.
(07)
Le texte porte littéralement, l'impulsion de l'amitié.
(08)
Iliade, chant 6, vers 506 ;
chant 15, vers 263.
(09)
Il ne faut pas penser que Maxime de Tyr se
mette ici en contradiction avec ce qu'il a dit dans la sect. II ci-dessus. Là,
il s'agit de l'amour pur et honnête ; ici, il est question de l'amour impur et
libertin; et, quoiqu'ils aient de commun l'audace et l'intrépidité qui font
passer les fleuves, franchir les précipices, et exécuter d'autres prouesses de
ce genre, il ne s'ensuit pas que l'éloge du premier appartienne aussi au second.
(10)
Heinsius suppose ici gratuitement une altération de l'original. D'ailleurs, sa
correction n'est pas heureuse. Davies justifie le texte, en faisant remarquer
que le mot
ἄδoρος, suspect à Heinsius, signifie
quelquefois
κακόδωρος,
sens qui concorde parfaitement avec le reste de la phrase; et l'annotateur
Anglais cite un passage de l'Ajax de Sophocle
Sophocle, où l'adjectif
ἄδωρος
est employé dans lé sens en question.
Au surplus, le grand Scapula en fait foi. C'est ainsi que, faute de connaître
les diverses acceptions des mots grecs, nous voyons des fautes de copistes, où
n'est que notre ignorance de toutes les valeurs des termes.
(11)
Le mot grec
ὁμόγνεος,
qu'Heinsius a rendu par
gentilitius, ne me paraît pas avoir
autant de latitude que le mot latin lui en donne. Il ne semble qu'il doit être
restreint, ainsi que le prescrit son étymologie, aux enfants et aux descendants
d'un père et d'une mère communs, littéralement traduit en latin, il doit être
rendu par iisdem parentibus
oriundus. Aussi le traducteur
qui a rendu le
θεοὶς
ὁμογνέοις
de Platon par Pénates,
s'est-il, à mon avis, plus rapproché du sens étymologique.
(12)
Odyssée,
chant 10, vers 221.
(13)
Ces belles expressions de Maxime de Tyr, desquelles je sens que je n'ai pas
mieux réussi à exprimer l'énergie, qu'à peindre l'image, méritent d'être notées.
Elles renferment une excellente définition de la politique, considérée comme art
social.
(14)
Le texte porte littéralement, de toute sa lumière.
(15)
La Dardanie et la Troade étaient une seule et même région, qui, appelée du
premier nom par Dardanus, reçut le second, lorsque Tros, bisaïeul
de Priam, vint s'y établir. Voyez Calepin, au mot Dardanus.
(16)
Il ne faut pas entendre ces mots, tiare et mitre, dans
l'acception pontificale que leur donne l'usage. Ils désignent tout bonnement des
genres de coiffures qui peuvent bien avoir servi de modèle à celle qui fut
adoptée anciennement par les Papes et par les Evêques.
(17)
Heinsius a judicieusement remarqué que Maxime de Tyr avait été trompé par sa
mémoire, sur le nom de la maîtresse de Xerxès, qui s'appelait Artaynta,
fille de Masista, et qu'il avait écrit pour ce dernier nom, celui de la propre
femme de ce Prince. Voy. Hérodote,
liv. IX ; et Platon, dans le premier Alcibiade.
(18)
Voilà, par exemple, un de ces aperçus de morale qui échappent à la plupart des
hommes, et quelquefois aux moralistes de profession. Autant il est difficile
qu'un malheureux, réduit, soit par sa faute, soit par les caprices du sort, à
une détresse telle qu'il n'ait pas de quoi pourvoir à ses besoins physiques, ne
se sente pas impérieusement poussé vers le crime, autant il est malaisé que le
Sybarite, l'Épicurien qui nage dans l'opulence, ne soit pas entraîné, comme
malgré lui, dans le torrent des vices. O vous, pères de famille, qui calculez le
bonheur de vos enfants sur la mesure de vos possessions, et sur la richesse de
vos portefeuilles, bien moins que sur les progrès de leurs lumières, et la
culture de leur saison, songez quelquefois qu'en grossissant chaque jour votre
patrimoine, vous ne faites qu'agglomérer les poisons qui doivent un jour causer
la perte de ce que Tous aves de plus cher !
(19)
Il m'a été impossible de faire passer, ici, dans notre langue, la métaphore de
l'original. Maxime de Tyr a assimilé les yeux des tyrans avides de belles
femmes, à ces gourmands qui, après avoir mangé un mets délicat et très
succulent, en lèchent leurs doigts et leurs assiettes.
(20)
Maxime de Tyr avait en vue ce passage de Xénophon, dans les Mémoires
: « Comme Critias ne se laissait ni
toucher, ni persuader par ses réflexions, on dit que Socrate, en présence de
plusieurs autres personnes, et notamment d'Euthydème, se prit à dire, que
Critias, désireux de se frotter contre Euthydème, lui paraissait ressembler aux
pourceaux qui aiment à se gratter contre les pierres. » Or, il est évident,
d'après ce passage, d'où Maxime de Tyr a emprunté sa pensée, qu'il s'est trompé,
ainsi que l'a remarqué Heinsius, lorsqu'il a mis Critobule à la place de
Critias.
(21)
Voyez Élien, Histoires diverses,
liv. II, chap. 31. Agathon était un poète de ce nom, différent de celui dont
on trouve des fragments dans Aristote et dans Athénée.
Il avait écrit dans le genre dramatique. Le Pausanias qui l'aimait était un
simple citoyen d'Athènes, qu'Élien distingue suffisamment du Lacédémonien de ce
nom, en disant de l'autre qu'il habitait le Céramique. Agathon et Pausanias
allèrent passer quelque temps à la Cour d'Archélaüs, Roi de Macédoine. Ce Prince
remarqua qu'ils étaient souvent en querelle, et il en demanda la raison au jeune
poète. « L'étude que j'ai faite, lui répondit-il, et la connaissance que
j'ai acquise du cœur humain, n m'ont appris qu'on ne s'embrasse jamais
plus tendrement qu'après quelque brouillerie ». C'est, en effet, une de ces
Vérités, qui ont leur base dans la nature de l'homme; et, si je voulais compiler
les citations, vingt pages n'y suffiraient pas. Je me contente de renvoyer les
Curieux à là quatrième note du 21e chap. du liv. II d'Élien,
Variae historiae,
édition de Kuhnius. Mais je ne peux résister à la tentation d'en extraire ces
six vers latins, où est assez bien rendu tout ce que l'amour peut
présenter de contrastes :
Consonat antithesis in amore,
scientia nescit,
Ira jocatur,
honor cordet, abundat
egens,
Proba probant,
reprobat laus, desperatio sperat,
Spes metuit,
prosunt noxia, lucra nocent,
Anxietas in amore sapit,
dulcescit amarum,
Vernat hyemta,
sudant frigora. morbus alit.
(22)
Le νεανίσκος
des Grecs a un sens propre et déterminé. Il
s'entend des beaux garçons qui sont pour les mâles qui les aiment, ce que
Ganymède était pour Jupiter, et Apollon pour Admète. Le mot français qui m'a
paru le plus propre à recevoir l'acception du mot grec, est le mot mignon,
et je l'emploierai dorénavant dans ce sens.
L'usage ou le goût des mignons remonte, comme on
voit, à une haute, antiquité, puisque le père des Dieux, Jupiter, a eu le sien,
et qu'Apollon en a servi. Comment concevoir que les Auteurs de la mythologie
aient eu l'idée de faire jouer à des Dieux, de semblables rôles! Quoi qu'il en
soit, il demeure constant que cette aberration de la Nature est très ancienne ;
et il n'est pas peu singulier que les Crétois aient songé et réussi à en faire
un instrument de bien politique. S'il faut en croire ce qu'en dit Héraclide,
dans son Traité des Gouvernement,
de Politiis,
les Crétois ont été les premiers à ériger le mignonisme en système. Ce que
Strabon raconte des usages des Crétois, à cet égard, dans le dixième
livre de son histoire, vaut bien la peine d'être lu. Du reste, il résulte, à mon
avis, de deux circonstances de la narration de cet Auteur, que cet amour, dont
les jeunes Crétois étaient l'objet, n'admettait aucun genre d'obscénité. La
première, c'est que les Crétois qui voulaient avoir un mignon de ce genre,
choisissaient, non le plus beau, mais le plus courageux, le plus propre aux
travaux militaires ; la seconde, qu'ils ne gardaient leurs mignons que deux
mois. Ce sont les propres termes de Strabon, qui disent d'ailleurs, que tout se
passait en festins et en parties de chasse.
Au surplus, Perizonius remarque, avec raison, que
cette institution des Crétois a beaucoup de rapport avec celle de notre ancienne
Chevalerie. On a senti, dans tous les temps, que la valeur guerrière,
pour être excitée, avait besoin de la chaleur, de l'enthousiasme des
passions. Or, comme l'amour est de toutes celles du cœur humain la plus facile à
exalter, et celle dont l'exaltation fait opérer le plus de prodiges, il est dans
l'ordre que d'habiles instituteurs politiques aient pris les moyens d'en tirer
parti.
(23)
Voyez Libanius, tom. II, Orais. 19; et Platon, dans son
Symposiaque.
(24)
Maxime de Tyr a emprunté ce trait historique d'Hérodote, qui raconte, en effet,
dans le livre I de son Histoire, que Nicocris, Reine d'Assyrie,
fit construire sur la porte la plus magnifique de Babylone, son tombeau, avec
cette inscription extérieure : « Si quelqu'un de mes successeurs est pressé du
besoin d'argent, qu'il ouvre ce sépulcre, et qu'il prenne ce qui lui sera
nécessaire. Mais qu'il ne l'ouvre point sans une nécessité urgente. Car ce n'est
pas là ce qu'il pourrait faire de mieux ». Et dans l'intérieur, elle avait fait
graver cette autre inscription : « Si tu n'étais d'une cupidité honteuse, et
d'une insatiable avarice, tu ne viendrais point fouiller les morts ». On voit,
ici, entre autres preuves, que Maxime de Tyr citait de mémoire, car cette
dernière inscription, dans le livre premier d'Hérodote,
est dans des termes différents de ceux de la Dissertation de notre auteur.
Au reste, le Roi de Perse, dont il est ici question, est le premier des Darius,
qui monta sur le trône, après le succès de la conspiration contre le faux
Smerdis.
(25)
Cette métaphore est très familière dans la langue grecque. Ou la retrouve dans
une des paraboles des Évangélistes. Théognis dit, dans ses Sentences morales,
que celui qui fait du bien au méchant, ne doit pas plus s'attendre à de la
reconnaissance de sa part, qu'a moissonner sur les flots, s'il y jetait de la
semence ». Théog.
sent. Eleg. v. 104.
(26)
Iliade, chant 20, vers 303. »
Paris, le 24 messidor, an IX. (13 juillet 1801.)
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