MAXIME DE TYR
DISSERTATIONS
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer
MAXIME DE TYR
DISSERTATION XL.
Il est des
Biens plus grands que d'autres Biens.
Εἰ ἔστιν ἀγαθὸν ἀγαθοῦ μεῖζον· ἐν ᾧ ὅτι ἐστίν.
[40,1] Ἀλλ´ ἐπεὶ τὸν Ὅμηρον αἰτιᾷ,
μεμφόμενον τῷ Γλαύκῳ τῆς ἀμοιβῆς, πότερα καὶ σοὶ ὑπὲρ τοῦ Ὁμήρου
ἀπολογητέον, ἢ Ὁμήρῳ ὑπὲρ τοῦ Γλαύκου; Τούτῳ, νὴ Δία· τιμητέος
γάρ μοι καὶ πρὸ τῶν ἄλλων Ὅμηρος εἴη, μή τι γε πρὸ δικαστοῦ σου. Ὧδε
τοίνυν ὁ Γλαῦκος λέγει· ‘Εἰ μέν τι, ὦ Ὅμηρε, ἢ ἔλαττον ἦν ἀγαθὸν
ἀγαθοῦ, ἢ ἔλαττον μείζονος, εἰκότως ἄρα σοι εἶχεν αἰτίαν ὁ Ζεύς, ὡς
τὰς φρένας μοι λυμαινόμενος· ἐν δὲ χρυσοῦ καὶ χαλκοῦ ἀλλαγῇ μήπω
πάνυ αἰτιάσῃ μήτε τὸν Δία, μήτε ἐμέ· οὐδὲν γὰρ οὔτε τῷ λαβόντι
χρυσὸς πλέον, οὔτε τῷ ἀλλαξαμένῳ ὁ χαλκὸς ἔλαττον· ἀλλὰ ἀμφοτέροις
καλῶς ἔχει ἑκάτερα, ἐν τῷ ἀνίσῳ τῆς ὕλης ἰσοστασίῳ τῇ γνώμῃ
δοθέντα.’ Καὶ ὁ μὲν Γλαῦκος ἡμῖν ἀπίτω ἐκποδών· ἡκέτω δὲ ὁ
Ὀδυσσεὺς ὁ τούτου σοφώτερος, ἀποδειξόμενος ἡμῖν τὴν αὑτοῦ γνώμην, ἣν
περὶ ἀγαθῶν κτήσεως ἔχει. Ἦ γὰρ οὐχ οὗτός ἐστιν ὁ μακαρίζων μὲν τὸν
Ἀλκίνου οἶκον τῆς εὐφροσύνης καὶ τῆς ᾠδῆς, συνευχόμενος δὲ τῇ
Ναυσικᾷ ὁμόφρονα αὐτῇ ξυστῆναι γάμον, εὐδαιμονίζων δ´ αὖ τῆς
ἀθανασίας τὴν Καλυψώ; Οἶμαι δὲ αὐτόν, εἰ καὶ παρ´ ἄλλόν τινα ἀφίκετο
τῶν οὐ κατ´ ᾠδὴν καὶ κατὰ δαῖτα εὐδαιμόνων, οὐδὲ τῶν μακαρίων κατὰ
ἁρμονίαν γάμου, ἀλλὰ τὰ ἔτι τούτων μείζονα ἀγαθὰ κεκτημένων, εἰπεῖν
ἂν καὶ περὶ ἐκείνων τὰ εἰκότα. Ἐπεὶ δὲ καὶ τὸ κάλλος μοι προφέρεις,
ὡς ἐν μέτρῳ ἑνὶ τὴν χώραν ἔχον, φέρε καὶ περὶ τούτου σοι βραχέα ἄττα
ἀποκρίνωμαι. Δοκεῖς γάρ μοι, γενόμενος ἐν χώρᾳ τοῦ Τρωϊκοῦ ποιμένος,
ἀφικομένου παρὰ σὲ Ἑρμοῦ πομπῇ Διός, ἄγοντος θεὰς τρεῖς πρὸς
δικαστήν γε, προστάττοντος βραβεῦσαι περὶ κάλλους αὐταῖς, ἡσθεὶς τῇ
Ἀφροδίτῃ, καθάπερ ἐκεῖνος, καταδικάσαι ἂν αἶσχος τῆς Ἥρας καὶ τῆς
Ἀθηνᾶς· εἰ γὰρ ἓν μὲν τὸ ἐν κάλλει καλόν, κρατῇ δὲ ἐν ἀγῶνι τριῶν
μία, ἀνάγκη τὰς ἡττωμένας αἰσχρῶς ἔχειν. |
PUISQUE vous blâmez
Homère
d'avoir reproché à
Glaucus son échange
avec Diomède,
faut-il plaider la cause d'Homère
devant vous, ou celle de Glaucus devant Homère?
Prenons ce dernier parti, car le tribunal d'Homère
me paraît
digne d'être
préféré
même
au vôtre.
Voici donc ce que Glaucus peut lui dire : « Si,
selon vous, Homère, un bien était moindre qu'un autre bien,
ou moindre qu'un plus grand bien, vous auriez, sans doute, une
juste raison, de reprocher à
Jupiter de m'avoir troublé
l'esprit (01). Néanmoins
dans l'échange
que j'ai fait d'une armure d'or contre une armure d'airain, empressez-vous un
peu moins d'accuser ou Jupiter, ou moi. Car Diomède, en recevant mon armure d'or, n'en devint pas plus riche; et moi, je
n'en devins pas plus pauvre, en recevant son armure d'airain. Nous ne nous fîmes
nul tort l'un à
l'autre, dans un échange
où
les valeurs matérielles
n'étaient
pas les mêmes,
mais où
le prix d'opinion et d'estime était identique ». Mais
mettons Glaucus de côté,
et laissons comparaître
Ulysse, plus sage que lui, qui nous dira quel est son sentiment sur la
possession des biens. N'est-ce pas lui qui regarde le palais
d'Alcinoüs comme le séjour
du bonheur (02), parce qu'on y
chante, et qu'on y est dans l'allégresse?
N'est-ce pas lui qui, faisant des vœux
pour Nausicaa (03), lui souhaite en mariage
un époux
avec lequel elle ne fasse qu'un cœur
et qu'une âme;
et qui, ailleurs, fait consister le bonheur de Calypso
(04) dans son immortalité.
Or, je pense que si ce même
Ulysse s’était trouvé, autre part, chez quelqu’un qui n'eût
fait consister son bonheur, ni dans les voluptés
de la table et de la musique, ni dans
les douceurs de l'harmonie conjugale, mais qui eût
possédé
des biens d'un genre supérieur à
ceux-là,
il aurait convenablement parlé
de ce dernier genre de biens. Mais, puisqu'il a été
question, entre nous, du Beau,
(05) et que vous me le représentez
comme renfermé
dans un point d'unité, voyons ; je vais vous répondre,
à
ce sujet, en peu de mots. Il me paraît
que si vous eussiez été à
la place du berger Troyen, que Mercure vous eût
été
envoyé
de la part de Jupiter, chargé
de conduire devant vous trois Déesses,
dont vous eussiez dû être
le juge, et entre lesquelles il vous eût
fallu décerner
le prix de la beauté;
séduit,
comme lui, par les charmes de Vénus,
vous auriez jugé que Junon et Minerve étaient
laides. Car si le Beau qui est dans la beauté
est un, et qu'entre trois rivales, il
n'y en ait qu'une à
qui la palme soit décernée;
il faut, de toute nécessité,
que la laideur soit le partage de toutes celles qui sont vaincues.
|
[2] Μὴ σύ γε, ὦ δικαστῶν
εὐδαιμονέστατε, ἀλλὰ φειδὼ ἔχε ὀνομάτων αἰσχρῶν, καὶ ἠρέμα κάτιθι ἐκ
τῶν ἄκρων ἐπὶ τὰ ἔσχατα· ἵνα μὴ τὸν Ὅμηρον αὖθίς σοι προφέρω,
λευκώλενον τὴν Ἥραν λέγοντα, καὶ ῥοδόπηχυν τὴν Ἠώ, καὶ τὴν Ἀθηνᾶν
γλαυκῶπιν, καὶ ἀργυρόπεζαν τὴν Θέτιν, καὶ Ἥβην καλλίσφυρον· ὧν
οὐδεμιᾶς ἀφαιρήσει τὸ κάλλος, κἂν ἐν μέρει ᾖ, εὔφημός γε ἐθέλων
εἶναι τὰ θεῖα, καὶ ἥκιστα πλημμελής. Ἀκούεις δ´ αὐτοῦ διηγουμένου
χορὸν ἀγρευτικόν, παιζούσας ἐν ὄρει τὰς νύμφας, ἐξηγουμένης τῆς
Ἀρτέμιδος; Πασάων δ´ ὕπερ ἥδε κάρη ἔχει ἠδὲ μέτωπα, φησίν· καὶ ῥεῖα
δ´ ἀριγνώτη πέλεται, καλαὶ δέ τε πᾶσαι. Ἤ που καταγελᾷς τοῦ Ὁμήρου,
προτιμῶντος μὲν νυμφῶν κατὰ κάλλος Ἄρτεμιν; Ἀκούεις δὲ αὐτοῦ καὶ
περὶ Μενελάου κάλλους τοιαυτὶ λέγοντος· ὅτε ἔφη τρωθέντος ῥυῆναι τὸ
αἷμα κατὰ τοῦ μηροῦ, ἔπειτα εἰκάζει τὸ τοῦ μηροῦ κάλλος γυναικὸς
τέχνῃ ἐλέφαντα χραινούσης φοίνικι, ἵπποις εἶναι παρήϊον·
τοῖοί τοι, Μενέλαε, μιάνθην αἵματι
μηροί·
εὐφυεῖς ησὶν καὶ κνῆμαι καὶ σφυρά.
Τοῦ δὲ Ἀγαμέμνονος αὖθις αὖ ἐπαινῶν τὸ
κάλλος, οὐκ ἐδεήθη εἰκόνος Λυδίας, ἢ Καρικῆς, οὐδὲ ἐλέφαντος ὑπὸ
γυναικὸς βαρβάρου φοίνικι ἐξηνθισμένου· ἀλλὰ εἰκάζει αὐτοῦ τῷ Διὶ
τὴν κεφαλὴν καὶ τὰ ὄμματα, ᾧ καὶ δῆλον, ὡς καλλίων ὁ Ἀγαμέμνων ἦν·
τῷ μὲν γὰρ ἦν τὸ κάλλος περὶ τὴν κεφαλὴν καὶ τὰ ὄμματα, τῷ δὲ ἀμφὶ
τοὺς μηροὺς καὶ τὰ σφυρά· ὁ δὲ τὰ κρείττω καλός, καλλίων· ὁ δὲ τὰ
ἥττω καλός, οὔπω μὲν αἰσχρός, καλὸς δὲ ἧττον. Τί δὲ ἐν τῷ στρατοπέδῳ
τῷ Ἑλληνικῷ οὐ διέφερεν μὲν ὥρᾳ ὁ Ἀχιλλεύς, εἶχεν δὲ τὰ δεύτερα ὁ
Νιρεύς; δικαστῇ δέ σοι, ἀπολειπόμενος ὁ Νιρεὺς τοῦ Ἀχιλλέως, οὐδὲν
ἦν διαφέρων τοῦ Θερσίτου. Καὶ ἵνα μὴ περὶ κάλλους σοι μόνον
διαλέγωμαι, οὐκ ἀμφισβητεῖ τῷ Ἀχιλλεῖ περὶ ἀνδρείας ὁ Αἴας,
οὐδὲ τῷ Αἴαντι ὁ Διομήδης, οὐδὲ τῷ Διομήδει ὁ Σθένελος, οὐδὲ τῷ
Σθενέλῳ ὁ Μενεσθεύς· ἀλλ´ οὐδεὶς διὰ τοῦτο τὴν ἀρετὴν ἀφαιρεῖ τοῦ
Μενεσθέως διὰ τὸν Σθένελον· οὐδὲ τοῦ Σθενέλου διὰ τὸν Διομήδην, οὔτε
τοῦ Διομήδους διὰ τὸν Αἴαντα, οὔτε τοῦ Αἴαντος διὰ τὸν Ἀχιλλέα· ἀλλ´
ἔστιν κἀνταῦθα ἡ ὁδὸς τῆς ἀρετῆς οὐ διαπηδῶσα τὰς διὰ μέσου φύσεις,
ἀλλὰ κατιοῦσα ἠρέμα ἀπὸ τῶν ἀρίστων ἐπὶ τοὺς καταδεεστέρους.
|
II. O le plus recommandable des juges ! n'allez
pas si vite ; prodiguez un peu moins le mot de laideur, et
parcourez successivement les divers degrés,
en descendant du premier jusqu'au dernier, de peur qu'encore une fois je ne vous
oppose Homère
distinguant Junon par ses blanches fesses, l'Aurore par ses doigts de
rose, Minerve par ses yeux bleus, Thétis
par ses pieds d'argent, et Hébé
par ses beaux talons. Il n'ôte
(06) à aucune
de ces Déesses,
ce qu'elles ont de beau, quoique ce beau n'existe que dans
une des parties de leur corps, parce qu'il ne veut parler des
habitants de l'Olympe, qu'avec le ton d'éloge
et de respect qui leur convient ; et qu'il veut s'abstenir de les dégrader
le moins du monde. Écoutez-le, lorsqu'il vous dépeint
un chœur
de Nymphes, en habit de chasse (07),
prenant leurs ébats
sur les montagnes, ayant Diane pour chef. «
Celle-ci, dit-il, porte sa tête
et son front au-dessus des autres »
; et il ajoute, «
On la distingue aisément,
au milieu d'elles, quoique nulle d'entre elles ne soit sans beauté
(08) ».
Ou bien, vous moquerez-vous de lui, parce qu'il met la beauté
de Diane au-dessus de celle des
Nymphes? Entendez-vous comme il parle de la beauté
de Ménélas,
lorsqu'il dit que le sang coulait de sa cuisse blessée
? Il compare la beauté
de
sa cuisse
à celle de l'ivoire, matière
destinée
à
des mords de cheval, et que d'habiles ouvriers ornent d'une teinture de pourpre.
«
Tels, ô
Ménélas,
étaient
rougis par le sang, et tes cuisses robustes, et tes jambes, et tes beaux pieds
(09) ».
Ailleurs, lorsqu'il loue la beauté
d'Agamemnon, il n'a point
recours aux ouvriers de la Carie et de la Lydie, ni à de
l'ivoire teint de pourpre par des femmes Barbares. Mais il assimile sa tête
et ses yeux aux yeux et à
la tête
de Jupiter; ce qui prouve que la beauté
d'Agamemnon était supérieure à
la beauté
de Ménélas.
Car la beauté
du premier résidait
dans ses yeux et dans sa tète,
tandis que la beauté
de l'autre n’était que dans ses
cuisses et dans ses pieds. Or, celui dont la beauté
résidait
dans les parties du corps les plus nobles, était supérieur
en beauté;
et celui dont la beauté
résidait
dans les parties du corps moins distinguées,
n'allait pas pour cela jusqu'à
la laideur. Seulement il avait une beauté
moindre que l'autre. Quoi donc ! dans
l'armée
des Grecs, n'était-ce
pas Achille qui les surpassait tous en beauté
? Nirée
n’était-il pas le plus beau après
lui ? A votre avis, Nirée
vaincu en beauté
par Achille, n’était donc pas moins
laid que Thersite ? Et, pour ne pas me borner à traiter
ma question, en me renfermant dans le chapitre du Beau, Ajax ne le
disputait pas en valeur militaire à
Achille, ni Diomède
à
Ajax, ni Sthénélus
à
Diomède,
ni Ménesthée
à
Sthénélus.
Et néanmoins
ce ne sera pas une raison pour qu'on dise que Ménesthée
était sans valeur, eu égard à
Sthénélus;
Sthénélus,
eu égard
à
Diomède
; Diomède,
eu égard
à
Ajax ; et Ajax, eu égard à
Achille. Mais il est, ici, sur le chapitre de la valeur, une gradation
progressive. On ne franchit point les intermédiaires.
On descend successivement des premiers degrés
aux degrés
inférieurs.
|
[3] Καὶ ἵνα ποτὲ ἀπαλλαγῶμεν τῶν
σωμάτων, οἷς ἀναμέμικται ἡ ῥώμη καὶ τὸ κάλλος, εἰ τὴν Ἀνδρομάχην τῇ
Πηνελόπῃ ἀντεξετάζοις, οὐχὶ σώφρων μὲν ἑκατέρα καὶ φίλανδρος;
προτιμήσεις δὲ τὴν Πηνελόπην, οὐχ ὅσα γυναικὸς βαρβαρικῆς Ἑλληνίδα,
ἀλλὰ τῷ περιόντι κατὰ τὴν ἀρετὴν τὸ πλεῖον νέμων. Συμβουλεύει δὲ καὶ
ὁ Νέστωρ τῷ Ἀγαμέμνονι· ἆρ´ ἀνοήτῳ φρόνιμος; ἢ οὐκ ἂν ἐθελήσαις τὸν
τῶν Πανελλήνων βασιλέα, τὸν διογενῆ καὶ λαῶν ποιμένα, καθυβρίσαι
δυσφήμῳ αἰτίᾳ; ἀλλὰ καὶ ὣς ἐδέησεν αὐτῷ φρονίμῳ ὄντι φρονιμωτέρων
συμβούλων, τοῦ Νέστορος. Πείθω δέ γε οὐδέν τι μᾶλλον περὶ τῶν ἀρετῶν
διαλεγόμενος, τὰ ὅμοια τοῖς ὁμοίοις, τῷ ἀνίσῳ κατὰ τὴν μετουσίαν,
εἰς ὑπεροχῆς καὶ ἐλαττώσεως μοῖραν παραβαλεῖν ἐθέλων· ὅς γε καὶ τὴν
ὑγίειαν ἡγεῖ ἁπλοῦν τι εἶναι. Τί δέ ἐστιν ἁπλοῦν παντὸς ἧττον; αἱ
γὰρ τῶν σωμάτων φύσεις πολὺ τῶν τῆς ψυχῆς ἀμφιλαφέστεραι εἰς ὑγείας
μέτρον· καὶ αὐτὸ τοὐναντίον, ὁ μὲν διώκων ἀκρότητα ἐν ὑγιεινῷ διώκει
πρᾶγμα φεῦγον, καὶ οὔτε Ἀσκληπιῷ οὔτε Χείρωνι ἐξ ἐπιδρομῆς ἁλώσιμον·
ὁ δὲ ἐν τῷ ἀνίσῳ τοῦ ἐφικτοῦ τὸ ληφθὲν ἀγαπῶν, εὐγνωμονέστερος μὲν
πρὸς τὴν τέχνην, οὐκ ἀνέλπιστος δὲ πρὸς τὴν ἀκρότητα. Οὕτω τοι καὶ
τοῖς ἀγαθοῖς ἔχει. Τριῶν γὰρ ὄντων οἷς ἄν τις διαιτήσαι τὸ παρὸν
τουτὶ τὸ σκέμμα, ἑνὸς μὲν τείνοντος ἐπὶ τὸ ἀληθὲς αὐτό, δευτέρου δὲ
ἐπὶ τὸ δυνατόν, τρίτου δὲ ἐπὶ τὸ ὠφέλιμον, καθ´ ἕκαστον τούτων
σκεψώμεθα, ἀνατρέψαντες αὐτῶν τὴν ἀκολουθίαν, ἀπὸ τοῦ ὠφελίμου
ἀρξάμενοι· μήπω γὰρ δυνατὸν ἔσται μηδὲ ἀληθὲς τὸ λεγόμενον, ὡς ἔστιν
ἀγαθὸν ἀγαθοῦ μεῖζον, ἀλλὰ ἴδωμεν αὐτοῦ τὸ ὠφέλιμον· πολλὰ γάρ που
καὶ τῶν οὔτε ἀληθῶν οὔτε δυνατῶν ὠφέλησεν πιστευθέντα. |
III. C'est nous être assez
occupés
de qualités
corporelles, de la force et de la beauté.
Si vous mettiez en parallèle
Andromaque et Pénélope,
chacune d'elles ne vous paraîtrait-elle pas un modèle
de chasteté
et d'amour conjugal? Néanmoins
vous donneriez la palme à
Pénélope,
non parce qu'elle est Grecque et l'autre Barbare, niais parce que vous. Croiriez
devoir l'accorder au plus haut degré
de vertu. Nestor est consulté
par Agamemnon. Direz-vous que c'est un imbécile
qui vient prendre l'avis d'un homme sensé
? Certes, vous ne voudriez point traiter avec cette indignité,
insulter à
ce point le chef suprême
des Grecs, le fils de Jupiter, le pasteur des peuples. Et, néanmoins,
tout prudent qu'il était
lui-même,
il eut besoin d'un conseiller plus prudent que lui, de Nestor. Si nous mettons
actuellement en parallèle
ceux d'entre les biens (10) qui ont
des points de similitude, des rapports communs, je n'en réussirai
pas mieux à vous persuader qu'il existe entre eux du plus et
du moins, et qu'ils sont séparés
par une différence
d'intensité
(11). Car vous prétendez que la santé
est une chose simple. Or,
quelle est la chose du monde qui l'est moins ? Car les corps, dans leur
constitution organique, sont susceptibles, quant à la
mesure de la santé,
d'un bien plus grand nombre de
modifications, que les âmes
dans leur manière
d'être.
C'est tout le contraire de votre opinion. Celui qui s'efforce d'atteindre le
point suprême
de l'hygiène,
poursuit une chimère,
une chose fugitive, que ne saisiraient pas sans peine Esculape même
ou Chiron. Mais celui qui, au milieu des divers degrés
accessibles à
ses efforts, se contente de celui où
il arrive, est assez entendu dans son art, sans désespérer
d'ailleurs de parvenir jusqu'au degré
le plus élevé.
Il en est de même
des biens. Or, comme il est trois points de vue qui mènent
à
la solution de la question qui nous occupe, le premier, celui de la vérité,
dans un sens intrinsèque,
le second celui de la possibilité,
le troisième
celui de l'utilité,
nous la considérerons
sous chacun de ces rapports, après
avoir renversé
l'ordre dans lequel nous venons de les présenter,
pour commencer par le rapport de l'utilité.
Nous n'admettrons donc encore, ni comme possible, ni comme vrai, ce que nous
disons, qu'il est des biens plus grands que d'autres biens.
Examinons donc notre question, eu égard
à
l'utilité.
Car il est bien des choses,
qui, quoiqu'elles ne fussent ni vraies, ni possibles, n'ont pas laissé
d'amener des résultats
utiles par la confiance qu'on leur accordait.
|
[4] Οὐχ ὁ μὲν ἰσοκρατὲς τὰ πρῶτα ἄγων
τὸ ἀγαθὸν καὶ περιγράφων αὐτοῦ τὴν οὐσίαν ἐν τῷ ἀρίστῳ μόνῳ,
διέσκαψεν καὶ διετείχισεν τὴν ἐλπίδα τῶν πολλῶν τῆς ἐπ´ αὐτὸ ὁδοῦ; ὁ
δὲ ὑποβάθρας διδούς, καὶ ἀναπαύλας διὰ μέσου καὶ ἀναγωγὰς πολλάς,
προὔπεμψεν πόρρω πάνυ ὡς τευξόμενον τοῦ μετρίου, παρεμυθήσατο δὲ τῇ
ἐπιτυχίᾳ τὸν προσελθόντα ἤδη, ὡς προεληλυθότα τῷ ἀρίστῳ· ἀνεκήρυξεν
δὲ τὸν ἀφικόμενον εἰς τὸ ἄκρον, ὡς ἐν ἀγαθοῖς ἄριστον· ὁ δὲ ἕτερος
τῶν λόγων οὐχὶ τὸν μὲν ἀριστέα ἐν δειλοῖς στεφανοῖ, τὸν δὲ ἰσχυρὸν
ἐν ἀσθενεστάτοις; καὶ τὸ ὅλον ἀνταγωνιστὰς τοῖς ἀρίστοις οὐ
δίδωσιν, οὐδὲ ἐλέγχει τὰς ἀρετὰς ἐν τοῖς ὁμοίοις. Καὶ τοῦ μὲν
ὠφελίμου παύομαι, τὸ δὲ δυνατὸν ἤδη σκοπῶ. Χρυσὸν μὲν τὸν διαφέροντα
ἐλέγχει χρυσὸς ἥττων, οὐ μόλιβδος, καὶ ἄργυρον ἄργυρος, καὶ χαλκὸν
χαλκός. Καὶ πάντως ἁπλῶς γίγνονται αἱ ἐξετάσεις ἐν τῇ παραβολῇ τοῦ
ὁμοίου μὲν κατὰ τὴν οὐσίαν, ἀνομοίου δὲ κατὰ τὴν ὑπεροχήν. Τὸ δὲ
ἀγαθὸν εἰς τὰ κακὰ αὐτὰ ἐμβαλὼν οὕτως ἐξετάζεις· καὶ πῶς οὐ φανεῖταί
σοι τὸ σμικρότατον τῶν ἀγαθῶν ἐν χώρᾳ τοῦ ἀρίστου; Ὡς γὰρ ἐν νυκτὶ
φῶς ἐκ πυρὸς τοῦ δι´ ἡμέρας φανέντος ἀκμαιότερον ὑπὸ πολλοῦ τοῦ
περικεχυμένου σκότους ἐλεγχόμενον, ἐν δὲ ἡλίῳ τὸ αὐτὸ ἀμυδρὸν καὶ
ἀσθενὲς καὶ ἀνταγωνιστὴν ἰσχυρότερον οὐ φέρον· οὕτως ἀμέλει καὶ τὸ
ἀγαθὸν τοῖς μὲν κακοῖς συνεξεταζόμενον, καὶ τὸ τυχόν, ἄριστον καὶ
μέγιστον καὶ ἐξοχώτατον, ὡς ἐν πολλῷ ζόφῳ μικρὸν ζώπυρον, ἐν πολλῇ
νυκτὶ ὀλίγον φῶς· ἐὰν δὲ παράσχῃς αὐτῷ πρὸς τὰ ὅμοια δρόμον καὶ
ἅμιλλαν, τότε ὄψει τὸ ἄριστον ὄντως· νῦν δὲ συγχεῖς τὴν κρίσιν καὶ
ταράττεις. Οὐχ ὁρᾷς καὶ τὴν σελήνην, ἄστρον ἀμφίβιον πρὸς νύκτα καὶ
ἡμέραν, ἐν μὲν νυκτὶ λαμπράν, μετὰ δὲ ἡλίου ἀμαυράν; Οὐκοῦν ἐν ἡμέρᾳ
ἥλιος κρατεῖ, τὸ ἄριστον καὶ ἀκμαιότατον τῶν ἐν οὐρανῷ σωμάτων· ἐν
δὲ νυκτὶ σελήνη κρατεῖ, τὸ ἀσθενέστατον. Καὶ τοίνυν καὶ τὸ ἀγαθόν,
ἐὰν μὲν εἰς νύκτα καὶ ζόφον καὶ ἀφέγγειαν κακῶν ἐμβάλῃς, κρατεῖ τὸ
ἀμαυρότατον· ἐὰν δὲ παραθῇς ἀγαθὰ ἀγαθοῖς, ἀνάγκη κρατεῖν τὰ
περιλαμπέστερα. |
IV. Socrate, en quintessenciant
(12) la nature du bien, et en
circonscrivant son essence dans les étroites
et uniques limites du souverain Bien, n'a-t-il point détruit,
renversé,
pour la plupart des hommes, l’espérance
d'y arriver? Celui qui admet, au contraire certaines gradations, des stations
intermédiaires,
et conserve plusieurs étages,
pousse en avant celui qui a déjà
fait quelque chemin, comme s'il en avait réellement
fait la moitié
; et, lorsqu'il est arrivé à
ce terme; il le console de ses efforts, par son succès,
de même
que s'il était parvenu au plus haut degré
du bien : et celui qui s'élève
enfin jusqu'à
ce degré
suprême,
est préconisé,
comme le plus homme de bien entre les probes. L'autre opinion, au contraire,
n'offre-t-elle pas l'inconvénient
de décerner
la palme du courage à la lâcheté,
le prix de la force à
la faiblesse;
ne détruit-elle
point toute émulation entre ceux qui ont le premier rang dans la carrière;
et ne confond-elle point tous les genres de mérite,
entre ceux qui n'ont de commun que d'exceller également
dans un genre particulier (13) ? Je n'en
dirai pas d'avantage, sur ce qui concerne l'utilité.
Je passe à ce qui
regarde la possibilité.
C'est l'or d'un titre inférieur,
et non pas le plomb, qui sert à
discerner l'or d'un titre plus élevé;
C'est en comparant argent à
argent, airain à
airain, que l'on règle
le prix respectif de ces métaux.
En général,
on ne détermine
avec exactitude les valeurs, qu’en comparant entre elles les choses identiques
quant à
l’essence, et diverses quant à
l'intensité.
Mais si
; pour déterminer la valeur des biens, vous les mettez
en parallèle avec des maux, le moyen que le plus petit des
biens ne vous paraisse pas le
plus grand (14). Car, de même
que la lumière
produite par le feu a beaucoup plus d'éclat
au
milieu de la nuit qu'en plein jour, à
cause de l'obscurité qui l'environne, et qu'en plein jour, au contraire, elle est faible et
sensible à
peine, en comparaison de la lumière
du soleil; de même,
sans contredit, un bien, quel qu’il soit, mis en parallèle
avec des maux, paraîtra
le meilleur, le plus grand, le plus excellent des
biens : ainsi qu'une petite étincelle,
au milieu d'épaisses ténèbres,
ainsi qu'une faible clarté,
au milieu d'une profonde nuit. Mais, si vous le faites entrer en lice avec des
choses de même
nature, c'est alors que vous verrez quel est celui d'entre les biens qui
est réellement
le meilleur. Au lieu qu'autrement vous brouillez vos idées
et vous ne pouvez point porter de jugement sain. Voyez-vous la lune, cet astre
amphibie, qui se montre également
la nuit et le jour, comme elle brillé,
pendant la nuit, d'un éclat que le soleil fait disparaître
? le jour, c'est donc le soleil, le plus actif et le plus brillant de tous les
Corps Célestes,
qui a le dessus ; la nuit c'est la lune; le plus faible de tous. Il en est de même
des biens. Si, en les mettant au milieu des maux,
vous les
placez
comme au milieu de la nuit, de l'obscurité-, des ténèbres,
le moins précieux
d'entre
eux
l’emporte. Si au contraire, vous les comparez les
uns aux autres, la victoire reste nécessairement
à celui
qui a le
plus de valeur réelle.
|
[5] Παύομαι τοῦ δυνατοῦ, καὶ ἐπὶ τὸ
ἀληθὲς μέτειμι. Τὸν γὰρ τοῦ ἀνθρώπου βίον ἆρα ἄλλο τι ἡγητέον ἢ
διαγωγὴν ζωῆς συγκεκραμένην ἐκ ψυχῆς καὶ σώματος καὶ τύχης; Ἐκ δὲ
τῆς τούτων ἁρμονίας κραθέντων καλῶς, ἑκάστου εἰς τὸ ἀκρότατον τῆς
ἑαυτοῦ ῥώμης ἀφιγμένου, τὸ ἄθροισμα τοῦτο εὐδαιμονίαν κλητέον·
ἀρχούσης μὲν τῆς ψυχῆς, στρατηγοῦ δίκην, ὑπηρετοῦντος δὲ τοῦ
σώματος, στρατιώτου δίκην, συνεργούσης δὲ τῆς τύχης, ὅπλων δίκην· ἐξ
ὧν ἁπάντων τὸ νικᾶν ἔρχεται. Ἐὰν δὲ ἀφέλῃς τὴν τύχην, τὸν στρατιώτην
ἐξοπλίζεις· κἂν τὸν στρατιώτην ἀφέλῃς, ἀποχειροτον εῖς τὸν
στρατηγόν· τιμιώτερον δὲ καὶ στρατιώτης ὅπλων, καὶ στρατιώτου
στρατηγός. Ἐὰν δὲ δυοῖν θάτερον, ἢ τὸν στρατηγὸν τιμῶν τὰ λοιπὰ
ἀτιμάσῃς, τί χρήσεται ὁ στρατηγὸς τῇ τέχνῃ; ἢ καὶ ταῦτα εἰσάγων
ἰσοτιμίαν νέμῃς, τί χρήσεται τέχνη τῷ στρατηγῷ; Ἀρχέτω ψυχή,
στρατευέτω τὸ σῶμα, συναγωνιζέσθω ἡ τύχη· πάντα ἐπαινῶ, πάντα
δέχομαι· ἀλλὰ τὴν ἰσοτιμίαν αὐτῶν ἀφαιρῶ. Οὐχ ὁρᾷς καὶ τὸν ἐν
θαλάττῃ πλοῦν, ἔνθα ὁ μὲν κυβερνήτης ἄρχει, ὡς ψυχὴ σώματος· ἡ δὲ
ναῦς ἄρχεται, ὡς ὑπὸ ψυχῆς σῶμα· τὰ δὲ πνεύματα ἐπιρρεῖ, ὡς ταῖς
ἀρεταῖς ἡ τύχη; Ἐὰν δὲ χειμὼν ἐπιγένηται, καὶ μένῃ μὲν ἡ ναῦς, μένῃ
δὲ ὁ κυβερνήτης, ἐλπὶς σωτηρίας, κἂν οἴχηται ἡ ναῦς ὀρθά, ἢ
κατακλύζεται, διὰ τῆς τέχνης· ἐὰν δὲ ἀπὸ τοῦ κυβερνήτου ἄρξῃ, καὶ
ἐκεῖνον ἀφέλῃς, ἀχρεῖος μὲν ἡ ναῦς κειμένη· ἀχρεῖος δὲ ἡ ἐπιρροὴ τῶν
πνευμάτων, κἂν φέρῃ. Καὶ διὰ τοῦτο ἐν μὲν θαλάττῃ καὶ νηῒ καὶ πλῷ
τιμιώτατον ὁ κυβερνήτης, καὶ μετὰ τοῦτον ἡ ναῦς, καὶ μετὰ ταύτην ἡ
ἔξωθεν ἐπικουρία· ἐν δὲ τῷ τοῦ βίου τούτῳ δρόμῳ τιμιώτατον μὲν ἡ
ψυχή, μετὰ δὲ ταύτην τὸ σῶμα, καὶ τρίτον ἡ τύχη· τὰ δὲ τοῦ
τιμιωτέρου ἀγαθὰ τῶν ἧττον τιμίων τιμιώτερα.
|
V.
Du rapport de la possibilité
je passe à celui de
la vérité
intrinsèque.
Penserons-nous que la vie de l’homme soit autre chose qu'un cours d’existence
partagé,
entre les fonctions de l'âme,
les fonctions du corps et les accidents de la fortune ? :Lorsque
l’harmonie règne
entre ces trois éléments,
et leurs attributions respectives, lorsque chacun d'eux arrive
au plus haut point de son intensité,
l'ensemble qui résulte
de cette
combinaison, s'appelle bonheur. Lorsque l'âme
commande, à
l'instar d'un Général
; lorsque le corps obéit,
à
l'instar d'un soldat; lorsque la fortune agit et coopère,
à
l'instar
des armes, la victoire résulte
de ce triple concours. Si vous ôtez
la fortune, vous désarmez le soldat. Si vous retranchez le soldat, autant vaudrait
destituer le Général.
Or, le soldat vaut mieux que les armes, et le Général
vaut mieux que le soldat. De deux choses l'une : si, faisant cas du Général,
vous méprisez
le reste, quel parti le Général
tirera-t-il de la fortune ? Et si vous faites un cas égal de
chacune de ces trois choses, quel parti la fortune tirera-t-elle du Général
? Que l'âme
fasse-les fonctions de Général,
que le corps fasse
les fonctions de soldat, que la fortune soit l'auxiliaire de l’un et
de l'autre; c'est fort bien; c'est à
merveille ;
mais point d'identité d'estime et de considération
entre ces trois choses. Voyez-vous, dans la navigation, comme le pilote commande
au vaisseau, ainsi que l'âme
commande au corps ; voyez-vous comme le vaisseau obéit
au pilote, ainsi que le corps à l'âme;
comme les vents poussent le vaisseau, ainsi que la fortune pousse les talents.
Qu'il survienne une tempête;
si le vaisseau n'éprouve aucun mal, et que le pilote reste à son poste, il faut espérer
qu'il n'y aura point de naufrage. Le vaisseau aura beau aller à la dérive,
l'art du pilote l'empêchera
d'être
submergé
(15). Mais si vous commencez
par le pilote, et que vous le retranchiez, le vaisseau devient inutile, quand
bien même
il demeurerait intact. Les vents sont également
inutiles, quand bien même
ils seraient favorables.
D'où il suit que, sur mer, quand on navigue,
le premier rôle
appartient au pilote, le second au vaisseau, et le troisième
à
l'auxiliaire extérieur
qui donne l'impulsion. C'est ainsi que, dans la carrière
de la vie, le premier rang appartient à
l'âme,
le second au corps, et le troisième
à
la fortune. Or, les biens
propres à celle de
ces choses qui est la plus considérable,
sont au-dessus des biens propres à
celles de ces choses qui le sont le moins.
|
[6] Ἐγὼ καὶ τῶν αἰσθήσεων τὴν
ἰσοτιμίαν ἀφαιρῶ. Τυφλὸς ἦν Ὅμηρος, ἀλλ´ ἤκουεν τῆς Καλλιόπης· κωφὸς
ἦν Ἄτυς, ἀλλ´ ἑώρα τὸν ἥλιον. Μετάθες τὰς συμφοράς· ἀκουέτω Ἄτυς μὴ
ὁρῶν, βλεπέτω Ὅμηρος μὴ ἀκούων· Ἄτυϊ μὲν οὐκ ᾄσεται ἡ Καλλιόπη,
Ὁμήρου δὲ οὐκ ἀφαιρήσεις τὴν διδάσκαλον. Ἐγὼ καὶ τῶν θεῶν τὴν
ἰσοτιμίαν ἀφαιρῶ· πείθομαι γὰρ Ὁμήρῳ λέγοντι· τριχθὰ δὲ πάντα
δέδασται, ἕκαστος δ´ ἔμμορε τιμῆς· τιμῆς οὐκ ἴσης, οὐδὲ γὰρ ἀρχῆς
ἴσης· οὐ γὰρ ἴση ἡ νομὴ οὐρανοῦ πρὸς θάλατταν, καὶ θαλάττης πρὸς
Ἅιδην· θεὸς δὲ ὅμοιος καὶ Κρόνου παῖς, καὶ Ἅιδης, καὶ Ποσειδῶν, καὶ
Ζεύς· καὶ γὰρ Λύσανδρος Σπαρτιάτης, ἀλλὰ Ἀγησίλαος Ἡρακλείδης·
λέγω δὲ κατὰ τὰς ἀρετάς, καὶ τὰ γένη προστιμῶ (οὐ γὰρ ὁ μὲν
πωλοδάμνης
εὐγενείας ἱππικῆς ἐρᾷ,
ἧς Τρωΐ περ εὐρύοπα Ζεὺς δῶχ´ υἷος
ποινὴν Γανυμήδεος, οὕνεκ´ ἄρισται ἵπποι ἔσαν, ὁ δὲ θηρευτὴς
εὐγενείας σκυλάκων ἐρᾷ· φιλάνθρωπος δὲ καὶ φιλοθρέμμων τοῦ ζῴου
τούτου, οὐκ ἐξετάσει τὰ γένη)· λέγων οὐκ Ἀρτοξέρξην τὸν Ξέρξου
(δειλόν μοι γένος λέγεις), οὐδὲ Ἱππίαν τὸν Πεισιστράτου (πονηρόν μοι
γένος λέγεις), οὐδὲ Κροῖσον τὸν Ἀλυάττου (ἀσθενὲς λέγεις)· ἐὰν δὲ
Λεωνίδαν λέγῃς καὶ Ἀγησίλαον, γνωρίζω τὴν ἀρετήν, καὶ μέμνημαι
τοῦ Ἡρακλέους, καὶ ἐπαινῶ τὴν εὐγένειαν. Εἴθε μοι καὶ τὸ Ἀριστείδου
γένος ἦν Ἀθήνησιν, εἴθε τὸ Σωκράτους· ἐτίμησα ἂν τούτους ὡς
Ἡρακλείδας, ὡς Περσείδας, ὡς εὐπατρίδας. Ἢ ποταμῶν μὲν ῥεύματα
ἐπαινεῖς, ἐὰν καθαρὰ ἐκ πηγῶν ἔλθῃ, καὶ φυτὰ ἐπαινεῖς, κἂν γηράσκῃ
μὲν αὐτῶν τὰ σώματα, μένῃ δὲ τὰ σπέρματα· εὐγένειαν δὲ ἀνθρωπίνην
οὐκ ἐπαινέσεις, ἐὰν ἀρξαμένη ἀπὸ τῆς ἀρετῆς, ὡς ἐκ πηγῆς καθαρᾶς,
γνήσιος μένῃ, ἀνεπίμικτος μένῃ; Καὶ μέχρι μὲν ταύτης ἀνδρίζῃ, καὶ
ἀξιόπιστος εἶ λέγων· ἐὰν δέ σου καὶ περὶ πλούτου πυνθάνομαι, τί φῆς;
ποῖ τὸ πρᾶγμα τάττεις; ἐν ποίῳ χορῷ; Λέγε γυμνῇ τῇ κεφαλῇ, τὰς τῆς
ψυχῆς φωνὰς λέγε· τί φῆς τὸν πλοῦτον; Κακόν; τί οὖν ἐρᾷς; Ἀγαθόν;
τί οὖν φεύγεις; Ἡ γλῶττα ἐπώμοσεν, ἡ δὲ φρὴν ἀνώμοτος. Ἀλλ´
οὐδέτερον ἡγεῖ, οὐκ ἀγαθόν, οὐ κακόν· ἀλλ´ ἐν μεθορίᾳ καὶ χώρᾳ μέσῃ.
Τήρησον αὐτὸ ἀδιάφορον, μὴ προσέλθῃς περαιτέρω, μὴ ὑπερβῇς τοὺς
ὅρους. Ἂν δὲ ὑπαλλάξας τὸ ὄνομα ἀγαθὸν μὲν μὴ καλῇς, προηγμένον δὲ
καλῇς, τὴν μὲν φωνὴν μετέβαλες, τὴν δὲ τιμὴν δίδως. |
VI. A mon avis, il n'y a point parité de mérite
même
entre nos sens. Homère
était aveugle, mais il entendait les leçons
de Callippe. Atys (16) était sourd, mais
il contemplait l'astre de la lumière.
Transposez les infirmités
: qu'Atys entende sans voir, et qu'Homère
voie sans entendre. Atys n'entendra point les leçons
de Calliope. Mais Homère
ne laissera point d'être son disciple. Je n'admets pas, non plus, parité
de rang, même
entre les Dieux. Je m'en rapporte à
Homère,
lorsqu'il dit : « L'univers fut partagé
en trois Empires. Chacun des fils de Saturne eut un rang
(17) »,
non pas égal,
car les Empires n'étaient point égaux.
Il n'y a, en effet, nulle parité entre l'Empire du Ciel, et l'Empire de la Mer,
entre l'Empire de la Mer et l'Empire du Tartare.
Et néanmoins
les trois Dieux, Pluton, Neptune et Jupiter étaient
également
fils de Saturne. Si Lysandre était Spartiate, Agésilas
était de la famille d'Hercule. Or, en fait de vertu, je donne la prépondérance
à
celle qui tient à
une illustre origine. Ceux qui se plaisent à dompter
les chevaux, n'aiment-ils pas qu'ils soient de bonne race, tels que, ceux que
Jupiter donna à Tros, pour prix de son fils Ganymède
(18) ? Le chasseur n'ajoute-t-il pas
aussi que:
ses chiens courants soient de bonne race? Et le philanthrope, celui qui se livre
avec plaisir à
la culture des hommes, ne mettra-t-il point de différence
entre les extractions ? Ne
dira-t-il point, qu'on ne me parle pas d'Artaxerxès
fils de Xerxès
(19), c'est une race de lâches;
ni de Crésus,
fils d'Alyatte, c'est une race d’efféminés
ni d'Hippias, fils de Pisistrate, c'est une race de tyrans
(20)?
Mais, si l'on me parle de Léonidas
ou d'Agésilas,
je vois l'origine de leur vertu. Ma mémoire
me rappelle
Hercule. Je loue le beau sang dont ils sont issus. Plût
aux Dieux qu'Athènes
eût
encore des descendants d'Aristide, des descendants de Socrate ! Je les
honorerais, comme s'ils descendaient d'Hercule, de Persée,
comme les rejetons d'une illustre tige (21).
Vous louez les fleuves, lorsqu'ils coulent avec limpidité, dès
leur source ; vous faites l'éloge
des plantes qui laissent des surgeons propres à les
remplacer dans leur décrépitude;
et vous ne louerez point, parmi les hommes, une honorable série de générations,
si
ayant pris son origine dans la vertu, comme dans, une source limpide, elle se
maintient dans cette pureté,
sans nulle dégénération,
sans nul mélange
(22)? Jusque-là,
c'est parler en homme : de tels principes méritent
d'être
avoués.
Mais, si je vous interroge touchant les richesses, que me répondrez-vous?
Dans, quel rang les placerez-vous ? Parlez nu-tête,
et faites-nous entendre le langage de votre âme. Que
pensez-vous des richesses? Qu'elles sont un mal ? Pourquoi donc en
avez-vous la passion ? Qu'elles sont un bien ? Pourquoi donc les
fuyez-vous? «
Votre langue a proféré
le serment, mais votre âme est restée
muette (23) ». Ne
pensez ni l'un ni l'autre, ni qu'elles soient un bien, ni qu'elles
soient un mal (24). Placez-les plutôt
dans le milieu, dans l'intermédiaire
du mal, et du bien. Tenez-vous dans cette sorte
d'indifférence. N'avancez, ni ne reculez. Ne sortez point des limites de cette
opinion. Si, en changeant l'expression, et vous abstenant d'appeler les richesses un bien, vous
leur attachez quelque idée
de prédilection,
le mot est dénaturé;
vous établissez
la prépondérance.
|
NOTES.
(01) «
Jupiter, dit Homère,
trouble alors l'âme
de Glaucus, qui, pour des armes d'airain du prix de neuf taureaux, donne à Diomède
des armes d'or de la valeur de cent taureaux ».
Eustathe remarque, sur ce vers, que Porphyre l'entendait dans un sens plus
honorable à Glaucus. Selon lui, ce Prince ne voulut point avoir l'air de lésiner,
de marchander avec Diomède.
Il voulut, eu contraire, montrer la générosité
que lui commandaient les circonstances ; et, selon Porphyre, c'est ce
sentiment-là,
qui, dans le sens d'Homère,
fut inspiré à
Glaucus par Jupiter. A la vérité,
Eustathe n'admet point cette opinion de Porphyre. Mais, n'en déplaise à
l'Archevêque
de Thessalonique, je suis de l'avis du philosophe.
(02)
Odyssée,
chant neuvième,
vers 5, et suivants.
(03)
Odyssée, chant sixième,
vers 180 et suivants.
(04)
Odyssée, chant cinquième,
vers 215 et suivants.
(05)
Ceci correspond à
ce qui a été
dit dans la Dissertation précédente,
sect. IV.
(06)
Markland
a tort, ici, de faire passer le discours de Maxime de Tyr à la
seconde personne, et de mettre dans la bouche du fictif interlocuteur ce qui est
beaucoup mieux dans celle d'Homère.
Il s'est laissé
induire dans cette erreur par Heinsius. Je viens de consulter les annotations de
Reiske ; et cet annotateur pense également
qu'il faut laisser, ici, le texte tel qu'il est.
(07)
Heinsius a commis, ici, une légère
inadvertance.
χορὸν
ἀγρευτικὸν
dit Markland,
non est chorum agrestem,
sed venatorium vel venandi perintum
; et Markland a raison.
(08)
Voyez l’Odyssée,
chant sixième,
vers 106 et suivants.
(09)
Voyez l'Iliade, chant quatrième,
vers 146 et suivants. Markland remarque, ici, que Maxime de Tyr a mutilé
le texte d'Homère.
Cela lui arrive, en effet, la plupart du temps ; ce qui prouve, ainsi que nous
l'avons déjà
observé
plus d'une fois, que notre philosophe citait de mémoire.
(10)
Le texte porte
τῶν
ἀρετῶν. En conséquence,
Heinsius a traduit virtutes
; et Pacci, avant lui, avait apparemment lu le même
mot dans son manuscrit, puisqu'il a traduit :
Cœterium de virtutibus disserens.
Markland a néanmoins
pensé
qu'il fallait lire
τῶν
ἀγαθῶν, au lieu de
τῶν
ἀρετῶν. Maxime de Tyr paraît, en effet, se
référer
ici à
ce qu'il a dit dans la Dissertation précédente,
sect. I. « D'ailleurs si, prenant à
part chacune des choses nécessaires
aux besoins de la vie, on met en balance avec elle les biens réels
et véritables,
etc. » Au surplus, dans tout le cours de la
Dissertation, il s'agit de biens et nullement de vertus.
(11)
Markland a eu, sur ce passage, une conjecture dans laquelle il est seul de son
avis. Reiske a pensé que le texte n’avait point besoin de correction : quelque difficile
qu'il soit, en effet, d'entendre cette phrase, à la première
lecture, on y parvient après
quelques efforts. En général
il ne faut pas trop se presser de supposer des altérations
dans les passages dont le sens ne s'aperçoit
pas, au premier coup d'œil.
Les inversions, et les ellipses, qui sont la source de tant de beautés
dans la langue grecque, y produisent aussi quelquefois une obscurité
qui exige de l'attention et du travail.
(12)
L'original porte
περιάγων
τὸ
ἀγαθὸν, et les deux annotateurs Anglais
ont cherché
querelle à
ce participe. Que le traducteur Florentin ait eu tort de rendre le texte par
bonum circumducere,
et que, par cette version, il l'ait obscurci ; à la bonne
heure. Mais de chicaner l'interprétation
d'Heinsius, je n'en ai pas été
d'avis. Il m'a paru, au contraire, qu'en traduisant,
cum virtutem tam arcte restringit,
cet habile Helléniste
avait à
la fois exprimé
la pensée
de Maxime de Tyr, et rendu sensible l'énergie
du participe
περιάγων, qui peut bien, s'entendre dans
un sens voisin de celui de concentrer, c'est-à-dire,
de celui d'une opération morale analogue à
celle que les chimistes désignent
par le terme technique de concentration. Seulement, aurait-il dû
rendre
ἀγαθὸν
par
bonum
au lieu de virtutem, par
la raison alléguée
ci-dessus, note 10.
(13)
Si, en effet, le bien est un, comme Maxime de Tyr l'a soutenu dans la
Dissertation précédente,
Ajax est un lâche en comparaison d'Achille, Agamemnon est un sot en comparaison de
Nestor, et cet Ionien qui vint, à
Babylone, montrer au grand Roi son adresse à jeter de
loin des balles de pâte
sur la pointe d'une aiguille, est un aussi grand personnage que le sublime
auteur de l’Iliade et de l’Odyssée.
(14)
Il y a, en effet, une grande différence
entre le mérite
d'une chose, considéré
sous un point de vue intrinsèque,
et le mérite
de cette chose, envisagé
sous un point de vue de relation. C'est au défaut
de la juste application de ce principe, que tient la diversité
et même
la contrariété
de nos jugements, sur des questions identiques. L'inimitable auteur des
Essais, Montaigne, raisonnait sur le fondement de cette règle,
lorsqu'il disait dans son aimable naïveté,
liv. II, chap. XVII : «
Les qualités
mêmes
qui sont en moi non reprochables,
je les trouvais inutiles en ce siècle.
La facilité
de mes mœurs
on l'eust nommée
lascheté
et faiblesse ; la foi et la constance s'y fussent trouvées
scrupuleuses et superstitieuses; la franchise et la liberté,
importune, inconsidérée
et téméraire.
A quelque chose sert le malheur. Il fait bon naistre en un siècle
fort dépravé. Car, par comparaison d'autrui, vous estes estimé
vertueux, à
bon marché.
Qui n'est que parricide, en nos jours, et sacrilège,
il est homme de bien et d'honneur :
Nunc si depositum non inficiatur
amicus,
Si reddat veterem cum tota œrugine
follem,
Prodigiosa fides,
et Thuscis digna libellis,
Quœque coronata lustrari debeat
agna.
(15)
Ce passage est, à la fois,
un de ceux qui avaient été
le plus défigurés
dans le texte, et l'un de ceux qui ont été
le plus heureusement restaurés
par les critiques Anglais.
(16)
Heinsius relève,
ici, une faute de mémoire
de Maxime de Tyr. Atys, fils de Crésus,
qui fut tué
sans intention, par le Phrygien Adraste, n’était point sourd. Ce sourd là,
auquel notre auteur fait allusion, était un autre individu que les historiens ne
nomment pat. Voyez Hérodote,
liv. I, nos
34, 43 et 85.
(17)
Iliade,
chant quinzième,
vers 189.
(18)
Iliade, chant cinquième,
vers 265.
(19)
Il est, ici, question d'Artaxerxès,
surnommé
Longue-main. Voyez Hérodote
y liv. VII, nos
106 et 151 ; et Plutarque, dans la vie de ce Prince.
(20)
Le texte porte littéralement : C'est une race de méchants, de pervers.
(21)
Heinsius a traduit
εὐπατρίδας
par
patricios,
et Formey a rendu
patricios
par cette périphrase
du mot patricien, « comme devant être mis
au rang des premières
familles de l'État ».
Pacci a traduit, Cum omnibus
prœterea qui benefici in patriam fuerunt.
J'ai cru devoir me tenir plus près
de la lettre du texte. Au reste, selon les Platoniciens, la noblesse
avait quatre sources, mais la plus considérable,
à
leurs yeux, était celle qui avait son fondement dans la grandeur, dans l'élévation
de l'âme.
ἐάν τις ᾧ γεννάδας τὴν ψυχήν, καὶ μεγαλόψυχος.
Voyez Diogène
Laërce, liv. III, sect. 88
et 89
(22)
Sur la foi des deux manuscrits qui lui ont servi de guide, Davies a ajouté à
cette phrase deux mots grecs, qu'Heinsius ni Pacci n'ont point trouvés
dans les manuscrits sur lesquels ils ont travaillé.
(23)
C'est un passage de l’Hyppolite
d'Euripide, vers 612.
(24)
Tout dépend,
en effet, des voies par lesquelles on les acquiert, et de l'usage qu'on en fait,
après
qu'on les a acquises. « Si je peux amasser du bien », dit le
philosophe, dans le Manuel d'Epictète,
chap. 31 : « Si je peux amasser du bien, sans manquer à mon
honneur, à
ma bonne foi, à
ma grandeur d'âme,
montrez-moi le moyen, et j'en amasserai ».
Que n'a-t-on pas dit, d'ailleurs, contre l'amour désordonné
des richesses, cette éternelle,
cette incurable maladie du cœur
humain, depuis le poète Grec, de qui Virgile a emprunté
son énergique
sentence :
....................................... Quid non mortalia pectora cogis
Auri sacra fames
!
jusqu'au poète Français
qui a paraphrasé
la même
pensée
?
Et l'intérêt
ce vil Roi de la terre,
Pour qui l'on fait et la paix et la guerre.
Triste et pensif auprès
d'un coffre-fort.
Vend le plus faible au crime du plus fort.
Cette aveugle passion a fourni, dans tous les
temps, un beau lieu commun de déclamation.
Les deux meilleurs mots de l'Antiquité
que l'on connaisse, sur ce sujet, sont, l'un de Diogène,
et l'autre de Démosthène.
Voici le premier : « Si Diogène,
disait le voluptueux Aristippe, savait faire la cour aux tyrans, il ne se
contenterait pas de légumes
».
Diogène,
instruit de ce propos, répondit
: «
Si Aristippe savait se contenter de légumes,
il ne ferait pas sa cour aux tyrans ».
Voici le second : dans sa célèbre
Oraison
περὶ
στεφάνου,
(le désespoir
des Orateurs de tous les âges) Démosthène,
en repoussant les reproches, de vénalité
et de corruption qu'Eschine avait dirigés)
contre lui, « s'honore d'être
né
avec un patrimoine suffisant pour le dispenser de ramper auprès
de la Puissance arec lâcheté,
et de mendier ses faveurs avec bassesse ».
Paris, le 18 nivôse
an IX. (8 janvier 1801).
|