MAXIME DE TYR
DISSERTATIONS
DISSERTATION
XVII.
Qu'est-ce
que DIEU, selon Platon ?
Τίς ὁ θεὸς κατὰ Πλάτωνα.
A-T-ON
des doutes sur l'existence des Dieux du second ordre (24)
? Eh bien ! qu'on mette aux prises la raison avec la raison : j'approuve ce
combat; et je ne pense pas qu'il y ait rien de répréhensible, de téméraire,
de déplacé, sous aucun rapport, de la part de celui qui est en balance sur
cette question, de rechercher seul, ou avec autrui ; si ces Dieux existent, et,
dans ce cas, qui et quels ils sont. Car le mot est bien manifeste, mais
l'essence est invisible, et la puissance susceptible de controverse. Mais que
vais-je faire ici, de parler de DIEU (25)? Où
trouver-des expressions assez lumineuses, des périodes assez brillantes, des
raisonnements assez clairs, et un style assez harmonieux, pour nie démontrer à
moi-même, et aux autres, l'objet actuel de mon examen? Car, lorsque Platon, le
plus éloquent des hommes, sans même excepter Homère, ne satisfait pas tout le
monde dans ce qu'il dit sur la nature de DIEU, et que l'on demande des
développements ultérieurs; un homme, d'un sens même médiocre, se décidera
difficilement à entreprendre de les donner. Ce serait (de la part de ce
dernier) imiter celui qui, ayant à désaltérer quelqu'un pressé par la soif,
au lieu de puiser une boisson nécessaire dans un fleuve qu'il aurait sous la
main, et dont l'eau, pure et limpide, serait aussi agréable à l'oeil, que
salutaire et bonne à boire, irait la chercher dans le trou bourbeux d'une
source dont l'eau n'aurait aucune de ces-qualités: ce serait (de la part de ses
auditeurs) ressembler au hibou qui ne peut, le jour, soutenir la splendeur du
soleil, et qui, la nuit, court après le feu et la lumière. Celui donc à qui
les discours de Platon ne suffisent pas, à qui tant de clarté ne paraît pas
encore exempte d'obscurité et de ténèbres, celui-là, sans doute, serait
incapable de voir le soleil à son lever, la lune dans son plein, Hespérus
lorsqu'il se couche, et Lucifer lorsqu'il sort de l'horizon.
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Περὶ μὲν δαιμόνων σκοπῶν ἀμφισβητεῖν
λόγον λόγῳ φέρω, καὶ ἀνέχομαι τὴν στάσιν, καὶ οὐδὲν δεινὸν οὐδὲ
πλημμελὲς οὐδὲ ἔξω τρόπου ἡγοῦμαι δρᾶν τὸν ἀμφισβητοῦντα πρὸς ἑαυτὸν
καὶ πρὸς ἄλλον, εἰ ἐστὶν τὸ δαιμόνιον, καὶ τί, καὶ ὁπόσον· καὶ γὰρ
ἦν ἐνταῦθα τὸ μὲν ὄνομα δῆλον, ἡ δὲ οὐσία ἀφανής, ἡ δὲ δύναμις
ἀμφισβητήσιμον. Νῦν δὲ δὴ τίς γένωμαι, περὶ θεοῦ λέγων; ποῖον κάλλος
ῥημάτων περιβαλλόμενος, ἢ ποῖον φῶς ἐξ ὀνομάτων σαφεστάτων
πορισάμενος, ἢ τίνα ἁρμονίαν ᾠδῆς ἐκλόγου ἁρμοσάμενος, δείξαιμι ἂν
ἐμαυτῷ καὶ ἄλλῳ τὸ νῦν ζητούμενον; Ὁπότε γὰρ οὐδὲ ὁ εὐφωνότατος τῶν
ὄντων Πλάτων, εἰ καὶ πρὸς Ὅμηρον παραβάλλειν ἐθέλοις, οὔπω καὶ νῦν
ἀξιόχρεως πιστεύεσθαι περὶ θεοῦ λέγων, ἀλλ´ ἑτέρωθέν τι πυθέσθαι
ποθεῖς τὴν Πλάτωνος δόξαν, σχολῇ γ´ ἄν τις ἐπιτολμήσαι τῷ λόγῳ, νοῦν
καὶ βραχὺν ἔχων· πλὴν εἰ μὴ καὶ ἀνδρὶ διψῶντι ποταμοῦ παρόντος
καθαροῦ καὶ πολλοῦ, ἰδεῖν ἡδίστου, καὶ πιεῖν προσηνεστάτου, καὶ
θρέψαι γονιμωτάτου, ἄλλοθέν ποθεν ἐκ πηγῆς ἀσθενοῦς καὶ ἧττον τὰ
αὐτὰ ἀγαθῆς ἀρυσάμενοι κομίζοιμεν τῷ διψῶντι ἀναγκαῖον ποτόν. Ὁποῖον
φασὶ τὴν γλαῦκα πάσχειν, πρὸς μὲν τὸν ἥλιον ἀμαυρουμένην, θηρεύουσαν
δὲ ἐν νυκτὶ ἔκπυρον φῶς· εἰ γάρ τις ἐς τὰς Πλάτωνος φωνὰς ἐμπεσὼν
ἑτέρων δεῖται λόγων, καὶ εἴ τῳ ἐκεῖθεν φῶς ἀμαυρὸν δοκεῖ καὶ ἥκιστα
μετέχον αὐγῆς σαφοῦς, οὗτος οὐδ´ ἂν τὸν ἥλιον ἴδοι ἀνίσχοντα, οὐδὲ
τὴν σελήνην λαμπρυνομένην, οὐδὲ τὸν Ἕσπερον καταδυόμενον, οὐδὲ τὸν
Ἑωσφόρον φθάνοντα. |
II.
Un moment; il me vient une idée très propre à rendre sensible ce que j'ai à
dire. Je prends pour analogie le travail des mines. Ceux qui fouillent la terre,
et qui arrachent l'or de ses entrailles, ne sont pas capables de connaître la
nature de ce métal. C'est l'affaire des artistes qui l'éprouvent en le
soumettant au feu. Je compare donc la première lecture des ouvrages de Platon
à de la mine d'or brut. À cette première opération il faut joindre celle
d'un autre art, celle de la raison, faisant ici la fonction du feu, laquelle
analyse, purifie le minerai soumis à l'épreuve; et, après l'avoir dépouillé
de tout ce qu'il renferme d'hétérogène, le rend propre à être mis en
oeuvre. Si donc la mine de la vérité se montre à nos yeux, si elle nous
promet une exploitation riche et abondante, et que nous ayons besoin d'ailleurs
d'un art subsidiaire, qui nous serve de creuset et de pierre de touche; allons;
appelons cet art à notre secours, et qu'il nous aide, dans l'objet présent de
nos recherches, à découvrir ce que c'est que DIEU, selon Platon.
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Ἔχε ἀτρέμας· νῦν γάρ τοι ἠρέμα ἐννοῶ,
οἷον ἂν εἴη τὸ πάθος τοῦ τοιοῦδε λόγου· αὐτὸ ἐκεῖνο, οἷον τὸ τῶν
μεταλλέων· οὗτοι γάρ που κόπτοντες τὴν γῆν, ὀρύσσοντες τὸν χρυσόν,
οὐχ ἱκανοὶ διαγιγνώσκειν τὴν τοῦ χρυσοῦ φύσιν, ἀλλὰ ἐστὶν ἔργον
βασανίζον τὸν χρυσὸν ἐν πυρί. Εἰκάζω δὴ τὴν μὲν πρώτην ὁμιλία τῶν
Πλάτωνος λόγων μετάλλῳ τινὶ ἀτεχνῶς χρυσοῦ· τὸ δὲ ἐπὶ τούτῳ ἑτέρας
δεῖται τέχνης, ἣ τὸ ληφθὲν δοκιμάζουσα, καὶ ἐκκαθαίρουσα λόγῳ, οὐ
πυρί, χρῆσθαι ἤδη δύναται ἀκηράτῳ καὶ βεβασανισμένῳ τῷ χρυσῷ. Εἰ
τοίνυν δήλη μὲν ἡ μεταλλεία τοῦ ἀληθοῦς καὶ μεγαλόδωρος καὶ ἄφθονος,
δεῖ δὲ ἡμῖν τέχνης ἑτέρας πρὸς βάσανον τοῦ ληφθέντος· φέρε
παρακαλῶμεν τὴν τέχνην ταύτην ξυνεπιλαβέσθαι ἡμῖν τοῦ παρόντος
λόγου, τί ποτέ ἐστι τὸ θεῖον κατὰ Πλάτωνα σκοπουμένοις. |
III.
Si donc cet art prenait la parole, et nous demandait : « Doutez-vous de
l'existence de DIEU; pour n'avoir jamais pensé, même une seule fois, qu'il y
en eût dans la Nature (26) ; ou bien, avez-vous
là-dessus le sentiment de Platon ; ou bien, d'après vos propres idées,
professez-vous, sur cette matière, une opinion qui soit contraire à celle de
ce philosophe »? Si ensuite, après avoir déclaré que nous reconnaissons que
DIEU existe, nous étions pressés de répondre à cette autre question, « En
quoi nous pensons que consiste l'essence de DIEU », que répondrions-nous, je
vous prie; en quoi dirions-nous que consiste l'essence de DIEU? Dirions-nous
avec Homère, « qu'il est voûté des épaules, qu'il a la peau noire, les
cheveux crépus (27) » Cette réponse serait
ridicule, quand même, afin de le peindre plus en beau, nous lui donnerions «
des sourcils d'azur une chevelure dorée, et le pouvoir d'ébranler les cieux
d'un clin-d'oeil (28) ». Mais toutes ces
descriptions ne sont que de fantastiques emblèmes, calqués sur ce qui paraît
de plus magnifique à nos yeux, à l'aide desquels l'imagination des philosophes
a cru pouvoir suppléer à une définition dont l'idée échappe, à la
faiblesse, à l'imperfection de nos sens, et au peu d'étendue de nos
connaissances.
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Εἰ οὖν ἔροιτο ἡμᾶς ἡ τέχνη φωνῇ φωνὴν
λαβοῦσα, πότερα τοίνυν οὐχ ἡγούμενοι αὐτοί τι εἶναι θεῖον ἐν τῇ
φύσει, οὐδὲ ἔχοντες καθάπαξ ἔννοιαν θεοῦ, ἀμφισβητοῦμεν, ἢ περὶ
Πλάτωνος, ᾗ αὐτοί τινας ἔχοντες οἰκείας δόξας, ἕτερ´ ἄττα ἡγούμεθα
παρὰ ταύτας δοξάζειν ἐκεῖνον, κᾆτα ὑμῶν φασκόντων ἔχειν, ἀξιώσει
ἀποκρίνασθαι ὁποῖόν τινα ἡγούμεθα εἶναι τὸν θεόν, τί τοίνυν, ὅταν
ἀποκρινοίμεθα, ὅτι ἐστὶν ὁ θεὸς γυρὸς ἐν ὤμοιιν, μελάγχροος,
οὐλοκάρηνος; Καταγέλαστος ἡ ἀπόκρισις, κἂν εἰ μειζόνως χαρακτηρίζοις
τὸν Δία, ’κυανὰς μὲν ὀφρύας, χρυσὰς δὲ χαίτας, ἐλελιζόμενον δὲ ὑπ´
αὐτῶν τὸν οὐρανόν.‘ Πάντα γάρ που τὰ τοιαῦτα ἀπορίᾳ ὄψεως, καὶ
ἀσθενείᾳ δηλώσεως, καὶ γνώμης ἀμβλύτητι, ἐφ´ ὅσον δύνανται ἕκαστοι
ἐξαιρόμενοι τῇ φαντασίᾳ, πρὸς τὸ κάλλιστον δοκοῦν καὶ γραφεῖς
ἀπεργάζονται, καὶ ἀγαλματοποιοὶ διαπλάττουσιν, καὶ ποιηταὶ
αἰνίττονται, καὶ φιλόσοφοι καταμαντεύονται. |
IV.
Réunissons actuellement tous les arts : formons-en une assemblée, et
ordonnons-leur de donner chacun leur suffrage sur l'essence de DIEU. Eh bien? ne
pensez-vous pas que celui du peintre. ne sera pas celui du sculpteur, que celui
du poète différera de celui du philosophe, qu'il n'y aura pas plus
d'unanimité entre le Scythe, le Persan, le Grec, l'Hyperboréen (29)
? L'un dira blanc, l'autre dira noir. Pas deux suffrages identiques : chacun
fera bande à part. La même variété ne s'étend-elle pas au bien, au mal, au
beau, au honteux? N'en est-il pas ainsi des lois et de la justice? N'est-ce pas
la même discordance, le même chaos ? Bien loin qu'un peuple soit unanime sur
ce point, avec un autre peuple, une Cité pense, au contraire, autrement qu'une
autre Cité, une famille autrement qu'une autre famille, un homme autrement
qu'un autre homme. Bien plus, le même individu n'est pas toujours d'accord avec
lui-même; car « les pensées des habitants de la terre sont, chaque jour, ce
que le père des Dieux et des hommes veut qu'elles soient ». |
Εἰ δὲ συναγαγὼν ἐκκλησίαν τῶν τεχνῶν
τούτων κελεύοις ἅπαντας ἀθρόους διὰ ψηφίσματος ἑνὸς ἀποκρίνασθαι
περὶ τοῦ θεοῦ, οἴει ἄλλο μὲν ἂν τὸν γραφέα εἰπεῖν, ἄλλο δὲ καὶ τὸν
ἀγαλματοποιόν, καὶ τὸν ποιητὴν ἄλλο, καὶ τὸν φιλόσοφον ἄλλο; ἀλλ´
οὐδέ, μὰ Δία, τὸν Σκύθην, οὐδὲ τὸν Ἕλληνα, οὐδὲ τὸν Πέρσην ἢ τὸν
Ὑπερβόρειον· ἀλλὰ ἴδοις ἂν ἐν μὲν τοῖς, ἄλλοις, ἐν δὲ τοῖς, ἄλλοις
ταὐτὸ ψηφιζομένους τοὺς ἀνθρώπους, πάντας δὲ πᾶσιν διαφερομένους· οὐ
τὸ ἀγαθὸν τὸ αὐτὸ πᾶσιν, οὐ τὸ κακὸν ὅμοιον, οὐ τὸ αἰσχρόν, οὐ τὸ
καλόν· νόμος μὲν γὰρ δὴ καὶ δίκη ἄνω καὶ κάτω φύρεται διασπώμενα καὶ
σπαρασσόμενα· μὴ γὰρ ὅτι γένος γένει ὁμολογεῖ ἐν τούτοις, ἀλλ´ οὐδὲ
πόλις πόλει, ἀλλ´ οὐδὲ οἶκος οἴκῳ, οὐδὲ ἀνὴρ ἀνδρί, οὐδὲ αὐτὸς αὑτῷ·
τοῖος γὰρ νόος ἐστὶν ἐπιχθονίων
ἀνθρώπων,
οἷον ἐπ´ ἦμαρ ἄγῃσι πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε. |
V.
Mais, au milieu de ces systèmes qui se combattent, au milieu de ces
dissentiments, de cette cacophonie, c'est une opinion et un sentiment commun
chez toutes les nations de la terre, qu'il existe un DIEU suprême, père et roi
de l'univers entier; et qu'il est un grand nombre d'autres Dieux, ses ministres
et ses enfants (30). Il n'est qu'une voix
là-dessus, entre le Grec et le Barbare, entre les peuples maritimes et les
nations méditerranéen, entre l'homme vulgaire et le philosophe ; et si nous
allons sur les bords de l'Océan, nous trouverons là-même des Dieux, dont,
tour-à-tour, les uns s'élèvent au-dessus, les autres descendent au-dessous de
l'horizon (31). Peut-on donc penser que Platon ait
d'autres sentiments, qu'il enseigne une doctrine différente ? Peut-on penser
qu'il ne soit pas d'accord et à l'unisson avec la plus belle des consonances,
et la plus vraie des sensations dela Nature? Que vois-je? L'oeil me dit que
c'est le soleil ? Qu'entends-je? L'oreille m'annonce que c'est le tonnerre. Que
sont ce brillant spectacle, ces beaux phénomènes, ces périodes célestes, ces
révolutions, ces vicissitudes de température, ces procréations d'animaux, ces
productions de fruits de tout genre? L'âme me dit que toutes ces choses sont
les oeuvres de DIEU (32). Ces choses, en effet,
attestent l'existence d'un art et d'un artisan, puisqu'elles en sont l'ouvrage.
A-t-il paru, dans le cours des siècles, deux ou trois individus, sans idée de
DIEU, sans élévation, sans sentiment, perpétuellement dupes des illusions de
leurs yeux et des erreurs de leurs oreilles, eunuques quant à l'âme (33),
dénués de raison, vrais monstres (34) dans leur
espèce, comme un lion sans courage, un boeuf sans cornes, un oiseau sans ailes
? Eh bien ! de pareils êtres ne laissent pas de rendre hommage à l'existence
de la Divinité. Bon gré, mal gré, on la reconnaît, et l'aveu en échappe,
quand même on la dépouillerait de sa bonté avec Leucippe, quand on
l'exposerait à toutes les impressions des corps avec Démocrite (35),
quand on dénaturerait son essence avec Straton (36),
quand on la croirait susceptible de volupté avec Épicure, quand on nierait son
existence avec Diagoras, et quand on serait hors d'état de spécifier son
essence avec Protagoras (37). |
Ἐν τοσούτῳ δὴ πολέμῳ καὶ στάσει καὶ
διαφωνίᾳ ἕνα ἴδοις ἂν ἐν πάσῃ γῇ ὁμόφωνον νόμον καὶ λόγον, ὅτι θεὸς
εἷς πάντων βασιλεύς, καὶ πατήρ, καὶ θεοὶ πολλοί, θεοῦ παῖδες,
συνάρχοντες θεοῦ. Ταῦτα καὶ ὁ Ἕλλην λέγει, καὶ ὁ βάρβαρος λέγει, καὶ
ὁ ἠπειρώτης, καὶ ὁ θαλάττιος, καὶ ὁ σοφὸς καὶ ὁ ἄσοφος· κἂν ἐπὶ τοῦ
ὠκεανοῦ ἔλθῃς τὰς ἠϊόνας, κἀκεῖ θεοί, τοῖς μὲν ἀνίσχοντες ἀγχοῦ
μάλα, τοῖς δὲ καταδυόμενοι. Εἰ δή, τούτοις Πλάτωνα ἀντιχειροτονεῖν
καὶ ἀντινομοθετεῖν ἄλλα, οὐχ ὁμόφωνον εἶναι καὶ ὁμοπαθῆ καλλίστης
φωνῆς καὶ ἀληθεστάτου πάθους; Τί τοῦτο; ἥλιος, ὀφθαλμὸς λέγει· τί
τοῦτο; βρονταί, ἀκοὴ λέγει· τί ταῦτα ὡραῖα καὶ καλά, καὶ
περίοδοι, καὶ μεταβολαί, καὶ κράσεις ἀέρων, καὶ ζώων γενέσεις, καὶ
καρπῶν φύσεις; θεοῦ πάντα ἔργα, ἡ ψυχὴ λέγει, καὶ τὸν τεχνίτην
ποθεῖ, καὶ καταμαντεύεται τῆς τέχνης. Εἰ δὲ ἐξεγένοντο ἐν τῷ
ξύμπαντι αἰῶνι δύο που καὶ τρεῖς, ἄθεον καὶ ταπεινὸν καὶ ἀναισθὲς
γένος, καὶ πεπλανημένον μὲν τοῖς ὀφθαλμοῖς, ἐξηπατημένον δὲ ταῖς
ἀκοαῖς, ἐκτετμημένον δὲ τὴν ψυχήν, ἄλογον καὶ ἄγονον καὶ ἄκαρπον, ὡς
ἄθυμος λέων, ὡς βοῦς ἄκερως, ὡς ὄρνις ἄπτερος, καὶ παρὰ τούτου ὅμως
τοῦ γένους οὐκ εἰκῇ πεύσει τὸ θεῖον· ἴσασιν γὰρ οὐχ ἑκόντες, καὶ
λέγουσιν ἄκοντες· κἂν ἀφέλῃς αὐτοῦ τὸ ἀγαθόν, ὡς Λεύκιππος· κἂν
προσθῇς τὸ ὁμοπαθές, ὡς Δημόκριτος· κἂν ὑπαλλάξῃς τὴν φύσιν,
ὡς Στράτων· κἂν δῷς τὴν ἡδονήν, ὡς Ἐπίκουρος· κἂν μὴ εἶναι φῇς, ὡς
Διαγόρας· κἂν ἀγνοεῖν τι φῇς, ὡς Πρωταγόρας. |
VI.
Laissons tous ces hommes, incapables de saisir la vérité dans son intégrité,
dans sa perfection, parce qu'ils ne prennent, pour aller à elle, que le chemin
du mensonge et de l'erreur. Mais que ferons-nous, que dirons-nous, nous-mêmes,
qui n'en voyons les vestiges qu'obliquement, et qui apercevons à peine son
ombre ? Ulysse, ayant pris terre à un rivage inconnu, monta sur une hauteur, et
promena ses regards sur la contrée, pour découvrir si « les peuples qui
l'habitaient étaient féroces, sauvages, sans lois; ou bien s'ils avaient
l'amour de l'hospitalité et la connaissance des Dieux (38)
». Et nous, nous n'oserions élever notre raison, dans quelque belvédère
au-dessus de l'âme, pour nous livrer à la recherche de la Divinité, de la
région qu'elle habite, de ce qui fait son essence Nous nous contenterions de
l'aimer sans la connaître ! Que n'y a-t-il un oracle de Jupiter, ou d'Apollon,
dont les réponses ne fussent ni obliques ni ambiguës Je lui parlerais
clairement de DIEU, et non du vase de Crésus (39),
le plus insensé des Princes (40), le plus
malheureux des cuisiniers; non des dimensions de la mer, et du nombre des grains
de sable. Je dédaignerais même de lui faire de sérieuses questions telles que
celles-ci : « Les Mèdes me menacent d'une invasion; quel parti prendre pour ma
défense? Si les Dieux ne viennent à mon secours, j'ai la ressource de mes
vaisseaux. J'ai le projet de me rendre maître de la Sicile, comment réussir ?
Si les Dieux ne sont contre moi, la Sicile est accessible par bien des côtés (41
». Qu'Apollon me dise donc, à Delphes, la vérité ouvertement sur le compte
de Jupiter; ou bien, que Jupiter me la dise lui-même, ou, à son défaut, que
je l'apprenne de quelque Athénien de l'Académie (42),
divinement inspiré. Voici sa réponse. |
Τούτους μὲν οὖν ἐῶμεν χαίρειν, εἰ
δυναμένους ἐπαύρασθαι τοῦ ἀληθοῦς ὅλου καὶ ἀρτίου, ἰόντας δὲ
ἐπ´ αὐτὸ ἀσαφεῖς ὁδοὺς καὶ πεπλανημένας· αὐτοῖς δὲ δὴ τί δράσωμεν, ἢ
ἔπιμεν, ἐκ τοῦ Λοξίου δὲ ἴχνη αὐτοῦ σκεψάμενοι, οὐδὲ ὅσον εἰδώλοις
ἐντυχόντες; ἀλλ´ ὁ μὲν Ὀδυσσεὺς προσχὼν τῇ ξένῃ, εἰς περιωπὴν
ἀνελθών, ἐσκέπτετο τέχνῃ τῶν ἐχόντων,
ἦ ῥ´ οἵγ´ ὑβρισταί τε καὶ ἄγριοι, οὐδὲ
δίκαιοι,
ἠὲ φιλόξενοι, καί σφιν νόος ἐστὶ θεουδής·
ἡμεῖς δὲ ἆρα οὐ τολμήσομεν
ἀναβιβασάμενοι τὸν λογισμὸν εἴς τινα περιωπὴν ἄνω τῆς ψυχῆς
περισκέψασθαι τὰ τοῦ θεοῦ ἴχνη, τίνα χώραν ἔχει, τίνα φύσιν·
ἀγαπήσομεν δὲ ἀμυδρῶς ἰδόντες; εἴθέ μοι μαντεῖον ἦν ἓν Διός, ἢ
Ἀπόλλωνος, οὐ λοξὰ χρησμῳδοῦν οὐδὲ ἀμφίβολα· ἠρόμην ἂν τὸν
θεόν, οὐ τὸν Κροίσου λέβητα, τοῦ βασιλέων ἀνοητοτάτου καὶ μαγείρων
δυστυχεστάτου, ἀλλ´ οὐδὲ θαλάττης μέτρα, οὐδὲ ἀριθμὸν ψάμμου·
ἠμέλησα δ´ ἂν καὶ τῶν σεμνῶν τούτων ἐρωτημάτων· ’ἐπίασιν
Μῆδοι, πῶς φυλάξομαι;‘ κἂν ὁ θεὸς μὴ συμβουλεύῃ, τὰς τριήρεις ἔχω·
’ἐπιθυμῶ Σικελίας, πῶς λάβω;‘ κἂν γὰρ ὁ θεὸς μὴ κωλύῃ, ἡ Σικελία
πολλή· ἐμοὶ δὲ σαφῶς ὁ Ἀπόλλων ἐκ Δελφῶν περὶ τοῦ Διὸς ἀποκρινάσθω,
ἢ ὁ Ζεὺς αὐτός· ὑπὲρ αὐτοῦ τίς; ἐξ Ἀκαδημίας ὑποφήτης τοῦ θεοῦ, ἀνὴρ
Ἀττικός, μαντικός· ἀποκρίνεται δὲ ὧδε. |
VII.
L'âme de l'homme est intelligente. Elle exerce cette faculté par le moyen de
deux organes, l'un simple appelé l'entendement, l'autre complexe, composé de
diverses parties destinées à. diverses fonctions, qu'on appelle les sens.
Différents par leur essence, ces deux organes sont de moitié dans toutes leurs
opérations ; et le rapport qui existe entr'eux existe aussi entre les choses
dont ils sont les instruments. Car ce qui est intelligible (43)
diffère de ce qui est sensible, autant que l'entendement diffère des sens.
L'un, le sensible, est plus aisé à connaître par le contact immédiat où
l'on est sans cesse avec lui. L'autre, l'intelligible, avec lequel un semblable
rapport n'existe pas, n'en est que plus facile à saisir par sa nature même.
Car les animaux, les plantes, les pierres, les sons, les saveurs, les odeurs,
les formes, les couleurs, objets dont nous sommes habituellement environnés, et
dont les sensations se confondent dans tous les moments de notre existence, font
impression sur l'âme, et lui persuadent de penser qu'il n'y a rien au-delà.
Les choses intelligibles, au contraire, étrangères à un tel contact, à de
pareilles impressions, sont destinées à se contempler elles-mêmes par le
moyen de l'entendement. Mais ce dernier, implanté dans l'âme, est tourmenté,
agité, troublé par les sens, quine lui laissent pas un instant de relâche; de
manière qu'il ne voit point les objets qui lui sont appropriés; et dans ce
désordre, il se persuade qu'il doit être de l'avis des sens, et dire comme
eux, que, hors ce qu'on voit, ce qu'on entend, ce qu'on flaire, ce qu'on goûte,
et, ce qu'on touche, il n'y a plus rien. De même qu'il est difficile, dans un
festin splendide, au milieu de la bonne chère, de la délicatesse des vins, des
sons harmonieux de la flûte, du haut-bois, de la lyre, accompagnés de chants
agréables, de parfums exquis, de voir un des convives ayant assez d'empire sur
lui-même, pour mettre un frein à ses appétits, et les renfermer. dans les
bornes, d'une sobriété décente; de même au milieu de ce tumulte, de cette
polyphonie (44) des sens, il est difficile. de
trouver un entendement calme et posé (45), et
capable de se livrer aux contemplations de son ressort. D'un autre côté, les
sens étant de différente nature, composés d'éléments divers, et dans une
versatilité continuelle, ils entraînent l'âme, et la bouleversent avec eux
dans ce tourbillon, de manière que lorsqu'elle veut porter ses regards sur les
objets de l'entendement, stables et immobiles de leur nature, elle n'en peut
rien faire, à cause de l'agitation et du trouble où elle se trouve plongée.
C'est, à peu près, ce qui arrive à ceux qui sortent d'un vaisseau, et qui
mettent pied à terre. Pendant que leur corps se ressent de l'impression du
roulis et de la tourmente, ils ont de la peine à se tenir debout et en
équilibre. |
Τῇ τοῦ ἀνθρώπου ψυχῇ δύο ὀργάνων ὄντων
πρὸς σύνεσιν, τοῦ μὲν ἁπλοῦ, ὃν καλοῦμεν νοῦν, τοῦ δὲ ποικίλου καὶ
πολυμεροῦς καὶ πολυτρόπου, ἃς αἰσθήσεις καλοῦμεν, συνῆπται μὲν αὐτῶν
ἡ ἐργασία, κεχώρισται δὲ ἡ οὐσία· ὡς δὲ ταῦτα πρὸς ἄλληλα ἔχει, οὕτω
κἀκεῖνα ὧν ἐστι ταῦτα ὄργανα· καὶ διαφέρει νοητὸν καὶ αἰσθητόν, ὅσον
νοῦς αἰσθήσεως. Ἔστιν δὲ τούτων κατὰ μὲν τὴν ὁμιλίαν θἄτερον
γνωριμώτερον, τὸ αἰσθητόν· τὰ δὲ νοητὰ ἄγνωστα μὲν ταῖς ὁμιλίαις,
γνωριμώτερα δὲ τῇ φύσει· ζῷα γάρ που, καὶ φυτά, καὶ λίθοι, καὶ
φωναί, καὶ θυμοί, καὶ ὁρμαί, καὶ σχήματα, καὶ χροιαί, ὑπὸ τοῦ ἔθους
ξυναγειρόμενα, καὶ τῇ καθ´ ἡμέραν διαίτῃ ἀνακιρναμένῃ παρεσκεύακεν
τὴν ψυχὴν καὶ ἀναπέπεικεν, μηδὲν ἄλλο ἡγεῖσθαι εἶναι, ὅτι μὴ ταῦτα·
τὸ δὲ νοητόν, ἀπηλλαγμένον τῆς τούτων ἐπαφῆς καὶ ἐπερείσεως αὐτὸ
καθ´ ἑαυτὸ ὁρᾶσθαι πέφυκεν ὑπὸ τούτου· ὁ δὲ τῇ πάσῃ ψυχῇ
ἐμπεφυτευμένος διασπᾶται ὑπὸ τῶν αἰσθήσεων, καὶ ταράττεται, καὶ
ἀσχολίαν ἄγει, ὥστε μὴ διορᾶν τὰ αὑτοῦ θεάματα, ἤδη δὲ καὶ
δημαγωγηθεὶς ἀναπείθεται, ὥστε συμφθέγγεσθαι ταῖς τῶν αἰσθήσεων
φωναῖς, καὶ μηδὲν ἡγεῖσθαι ἄλλο εἶναι παρὰ τὰ ὁρατὰ καὶ ἀκουστὰ καὶ
ὀσφραντὰ καὶ γευστὰ καὶ ἁπτά. Ὥσπερ οὖν ἐν συμποσίῳ μεστῷ κνίσσης
πολλῆς, καὶ οἴνου χεομένου, καὶ αὐλῶν ἤχου, καὶ συρίγγων, καὶ
ψαλμάτων, καὶ θυμιαμάτων, ἀνδρὸς ἂν εἴη καρτεροῦ συναγείραντος καὶ
συστείλαντος καὶ τὰς αἰσθήσεις ἀποστρέφοντος, νηφάλιον καὶ κόσμιον·
οὕτως ἀμέλει καὶ ἐν τῇ τῶν αἰσθήσεων πολυφωνίᾳ χαλεπὸν εὑρεῖν
νήφοντα νοῦν, καὶ δυνάμενον προσβλέπειν τοῖς αὑτοῦ θεάμασιν. Καὶ μὲν
δὴ καὶ ἡ τῶν αἰσθητῶν φύσις, πολυειδής τε οὖσα, καὶ συμπεφορημένη,
καὶ ῥέουσα, ἐν μεταβολῇ παντοίᾳ συνδιατίθησιν αὐτῇ τὴν ψυχήν, ὥστε
καὶ μεταβιβάζουσαν αὐτὴν ἐπὶ τὴν τοῦ νοητοῦ φύσιν, στάσιμόν τε οὖσαν
καὶ ἑδραίαν, μὴ δύνασθαι διορᾶν ἀσφαλῶς ὑπὸ τοῦ σάλου καὶ τοῦ
ταράχου κραδαινομένην· οἷόν που ξυμβαίνειν φιλεῖ καὶ τοῖς ἐκ νεὼς
εἰς ἤπειρον ἀποβᾶσιν· μόγις γάρ που καὶ τούτοις ἵσταται τὸ σῶμα ὑπὸ
τοῦ ἐν τῷ κλύδωνι ἔθους κινούμενόν τε, καὶ περιφερόμενον, καὶ
σειόμενον. |
VIII.
Dans laquelle donc de ces deux classes (des choses sensibles, ou des choses
intelligibles), chercherons-nous l'essence de DIEU? Ne sera-ce pas dans celle
qui présente de la stabilité, de l'immobilité, qui n'est susceptible ni de
versatilité, ni de changement ? Y aurait-il dans la nature quelque chose de
stable, si la stabilité n'était point un attribut de DIEU? Si cependant, afin
d'aller plus avant, jusqu'à ce que nous soyons parvenus à notre but, nous
avons, en quelque façon, besoin qu'on nous donne la main, prenons la raison
pour guide. Elle nous dira qu'il faut diviser en deux branches les êtres les
plus aisés à connaître, et procéder ainsi de division. en division, jusqu'à
ce que nous arrivions à l'objet final de nos recherches. Et d'abord, parmi les
êtres, les uns sont animés, et les autres inanimés. Les êtres inanimés sont
les pierres, les rochers, les bois et autres choses de cette nature. Les êtres
animés sont les plantes, et les animaux proprement dits (46).
Or, ce qui est animé vaut mieux que ce qui ne l'est pas. Parmi les êtres
animés, les uns végètent, les autres ont du sentiment. Or, ce qui a du
sentiment: est supérieur à ce qui ne fait que végéter. Parmi les êtres
sensibles, les uns ont de la raison, les autres n'en ont pas. Or, l'être
raisonnable l'emporte sur celui qui n'a point cette qualité. Dans l'âme
raisonnable elle-même, qui peut être considérée comme une amalgame de
nutrition, de sentiment, de mouvement, de passion et d'intelligence (47),
le même rapport qui existe entre un être animé et un être inanimé, doit
exister chez elle entre la partie proprement intelligente, et sa substance
totale. Or, il est constant que cette partie intelligente de l'âme est
supérieure à l'âme entière, considérée dans son amalgame avec toutes les
choses dont nous venons de parler. Dans lequel de ces derniers emblèmes
placerons-nous l'essence de DIEU? Sera-ce dans celui de l'amalgame ? A Dieu ne
plaise. Il ne nous reste qu'à prendre notre essor sur les ailes de la raison (48),
et à faire consister l'essence de DIEU dans l'intelligence suprême. Mais nous
voyons encore ici deux espèces d'intelligence. L'une destinée à exercer son
activité, et néanmoins ne l'exerçant pas ; l'autre également destinée à
exercer son activité, et l'exerçant réellement. Cette dernière même ne
serait pas encore complètement parfaite, si on n'ajoutait à sa faculté
d'être en activité réelle, celle d'y être sans aucune interruption, celle
d'étendre son activité sur tout l'univers, celle d'avoir dans son activité
une marche constante et invariable. De manière que l'intelligence la plus
parfaite est celle qui est dans une activité sans relâche, et qui embrasse
toutes choses en même temps (49).
|
Ἐν ποτέρᾳ δὴ τῶν φύσεων τούτων τὸν
θεὸν τακτέον; ἆρα οὐκ ἐν τῇ στασιμωτέρᾳ καὶ ἑδραιοτέρᾳ, καὶ
ἀπηλλαγμένῃ τοῦ ῥεύματος τούτου καὶ τῆς μεταβολῆς; τί γὰρ ἂν καὶ τῶν
ὄντων σταίη, ὅτι μὴ τοῦ θεοῦ ἐπαφησαμένου τῆς ἐκείνου φύσεως; Εἰ δέ
σοι πρὸς τὸ πᾶν ὥσπέρ τινος χειραγωγίας δεῖ, ἔφες τῷ λόγῳ ὁ δὲ
ἐρήσεται, διαιρούμενος τὰς γνωριμωτάτας φύσεις δίχα, καὶ τὴν ἑτέραν
τὴν τιμιωτέραν τέμνων ἀεί, ἔστ´ ἂν ἐφίκηται τοῦ νῦν ζητουμένου. Τῶν
ὄντων τοίνυν τὰ μὲν ἄψυχα, τὰ δὲ ἔμψυχα· καὶ τὰ μὲν ἄψυχα, λίθοι καὶ
ξύλα καὶ ὅσα τοιαῦτα· τὰ δὲ ἔμψυχα, φυτὰ καὶ ζῷα· κρεῖττον δ´
ἔμψυχον, ἀψύχου· Τοῦ δ´ ἐμψύχου τὸ μὲν φυτικόν, τὸ δὲ αἰσθητικόν· τὸ
αἰσθητικὸν τοῦ φυτικοῦ κρεῖττον· Τοῦ δὲ αἰσθητικοῦ τὸ μὲν λογικόν,
τὸ δὲ ἄλογον· κρεῖττον δὲ τὸ λογικὸν τοῦ ἀλόγου. Ἀλλὰ καὶ ἐν λογικῇ
ψυχῇ, ἐπειδήπερ ἐστὶν ἡ πᾶσα ὥσπερ ἄθροισμά τι, θρεπτικόν,
αἰσθητικόν, κινητικόν, παθητικόν, νοητικόν. Ὃν οὖν ἔχει λόγον
τὸ ἄψυχον πρὸς τὸ ἔμψυχον, τοῦτον ἔχει καὶ ἡ ἔννους ψυχὴ αὐτὸ τοῦτο
πρὸς τὴν ὅλην ψυχήν· καὶ δηλαδὴ ὡς κρεῖττον ἡ ἔννους ψυχὴ τῆς ἐξ
ἁπάντων τούτων ἠθροισμένης· Ποῦ τοίνυν τούτων τὸν θεὸν τάττωμεν;
πότερα ἐν τῷ ἀθροίσματι; ἀλλὰ εὐφημεῖν ἄξιον. Λείπεται δὴ ὥσπερ εἰς
ἀκρόπολιν ἀναβιβασαμένους τῷ λόγῳ τὸν θεὸν ἱδρῦσαι κατὰ τὸν νοῦν αὖ
τὸν ἀρχηγικώτατον· ἀλλὰ καὶ ἐνταῦθα διφυῆ ὁρῶ· τοῦ γὰρ νοῦ ὁ μὲν
νοεῖν πέφυκεν, καὶ μὴ νοῶν· ὁ δέ, καὶ πέφυκεν, ἀλλὰ καὶ οὗτος οὔπω
τέλειος, ἂν μὴ προσθῇς αὐτῷ τὸ καὶ νοεῖν ἀεί, καὶ πάντα νοεῖν, καὶ
μὴ ἄλλοτε ἄλλα· ὥστε εἴη ἂν ἐντελέστατος, ὁ νοῶν ἀεί, καὶ πάντα, καὶ
ἅμα. |
IX.
Pour nous faire mieux entendre, employons une analogie. Comparons l'intelligence
divine à la vue, et l'entendement humain à la parole. L'action de l'oeil est
infiniment subtile et rapide. Il reçoit tout d'un coup le faisceau
d'impressions des objets qui s'offrent à lui. Au lieu que la parole ne va que
très lentement, et comme pas à pas. Encore une comparaison plus juste. Il en
est de l'intelligence divine comme de la lumière du soleil, qui se répand à
la fois sur tous les lieux de la terre (50). Au
lieu que l'entendement humain, dans sa marche lente et progressive, ne parcourt
et ne découvre les objets que l'un après l'autre. Cet Athénien de l'Académie
(51), à qui nous devons ces révélations, nous
apprend encore que cet Être est le père et le créateur de l'univers. À la
vérité, il ne dit pas son nom; c'est qu'il ne l'a pas su. Il ne dépeint point
sa couleur, c'est qu'il ne l'a jamais vu. Il ne parle pas de sa taille, parce
qu'il n'en a jamais pris la mesure. Les yeux et les autres organes nous donnent
la perception de toutes les substances; au lieu que la substance divine est
invisible à l'oeil, ineffable à la voix, impalpable aux membres du corps,
insensible à l'oreille. Il n'y a que cette partie de notre âme, la plus belle,
la plus pure, la plus intelligente (52), la plus
subtile et la plus ancienne, qui puisse voir et comprendre l'essence divine, à
cause de son homogénéité, de sa syngénésie (53),
et saisir dans son ensemble l'idée de cet immense tout. De même donc que,
lorsqu'on veut voir le soleil, on ne consulte pas ses oreilles ; que, lorsqu'on
veut apprécier de la musique, on ne s'adresse point à ses yeux; mais qu'on
laisse la vue juger des couleurs, et l'oreille de l'harmonie; de même,
l'entendement contemple les choses intelligibles, et entend les choses
intelligibles. Voilà, sans doute, le mot de l'énigme de ce poète de Syracuse
(54), l'Esprit voit et l'Esprit entend.
X.
Mais
comment l'Esprit voit-il? comment l'Esprit entend-il ? Par la force, par la
rectitude de l'âme, qui contemple cette lumière pure, sans éblouissement,
sans ténèbres, sans tourbillonner vers la terre, c'est-à-dire, qu'il bouche
les oreilles, et qu'il dirige ensuite la vue et les autres sens du corps vers
lui-même; et, s'élevant au-dessus de toutes les passions, de toutes les
affections de chagrin, de douleur, de plaisir, de gloire, d'honneur, d'infamie,
il se laisse aller et s'abandonne à la saine raison et à un ardent amour pour
la vérité ; à la saine raison, qui lui montre où il faut aller ; à l'amour
de la vérité, qui lui aide à supporter les fatigues de ses recherches, et qui
les allège par des agréments. Or, à mesure que l'an s'avance dans cette
carrière, et que l'on s'éloigne des choses d'ici-bas, celles qui se
présentent deviennent successivement plus claires, plus resplendissantes, et
offrent les notions préliminaires de l'essence de DIEU : pendant qu'on arrive,
on apprend définitivement ce qu'elle est; et lorsqu'on est arrivé, on la
contemple. Car le but d'un pareil voyage n'est pas de voir les cieux, et les
corps qui y sont renfermés, quoique ce magnifique spectacle soit le propre
ouvrage de DIEU, et que, dans son harmonique structure, il présente le tableau
du beau suprême. Il faut aller encore au-delà : il faut s'élever au-dessus
des cieux, et pousser jusqu'à cette sublime région, séjour du calme et de la
vérité, « inaccessible », selon l'expression d'un poète, « aux orages et
aux tempêtes, et où brillent sans cesse, au contraire, un jour sans nuage et
une lumière éclatante (55) ». Là, dans sa
contemplation, l'âme n'est agitée par aucune de ces perturbations corporelles,
qui se jouent ici bas de sa faiblesse, et qui l'empêchent, au milieu du
tumulte, du tourbillon, où elles la tiennent continuellement plongée, de.
déployer sa faculté intelligible. En effet, est-il possible de connaître la
nature de DIEU, tandis qu'on roule dans le chaos des passions, et des illusions
absurdes qu'elles produisent; non, pas plus que de distinguer, au milieu des
vociférations et de la polyphonie d'une assemblée populaire, la voix de
l'Archonte et de l'organe de la loi. « Comment entendre celui qui parle au
milieu d'un énorme tumulte (56) »? L'âme, en
effet, enveloppée dans ce tourbillon, est comme ballottée par une tourmente
impossible à maîtriser. Ce sont des flots agités, d'où elle ne peut se
sauver à la nage, jusqu'à ce que la philosophie lui jette ses cordons (57),
comme la Nymphe Leucothoë jeta son ruban de tète à Ulysse (58). |
Εἰ δὲ βούλει, τῇδε εἴκαζέ μοι τὸ
λεγόμενον· τὸν μὲν θεῖον νοῦν τῷ ὁρᾶν, τὸν δὲ ἀνθρώπινον τῷ λέγειν·
ὀφθαλμοῦ μὲν γὰρ βολὴ ὀξύτατον, ἀθρόως σπῶσα τὴν αἴσθησιν τοῦ
ὁρωμένου· λόγου δὲ ἐνέργεια ἔοικεν σχολαίῳ βαδίσματι. Μᾶλλον δὲ
ταύτῃ εἰκαζέσθω· ὁ μὲν θεῖος νοῦς κατὰ τὴν περιβολὴν τοῦ ἡλίου πάντα
ἐφορᾷ τὸν ἐν γῇ τόπον ἀθρόως, ὁ δὲ ἀνθρώπινος κατὰ τὴν πορείαν
αὐτοῦ, ἄλλοτε ἄλλα μέρη τοῦ ὅλου ἐπιπορευομένου. Τοῦτον μὲν δὴ
ὁ ἐξ Ἀκαδημίας ἡμῖν ἄγγελος δίδωσιν πατέρα καὶ γεννητὴν τοῦ
ξύμπαντος· τούτου ὄνομα μὲν οὐ λέγει, οὐ γὰρ οἶδεν· οὐδὲ χρόαν
λέγει, οὐ γὰρ εἶδεν· οὐδὲ μέγεθος λέγει, οὐ γὰρ ἥψατο· φύσεις αὗται,
σαρκῶν καὶ ὀφθαλμῶν συνέσεις. Τὸ δὲ θεῖον αὐτὸ ἀόρατον ὀφθαλμοῖς,
ἄρρητον φωνῇ, ἀναφὲς σαρκί, ἀπευθὲς ἀκοῇ, μόνῳ δὲ τῷ τῆς ψυχῆς
καλλίστῳ καὶ καθαρωτάτῳ καὶ νοερωτάτῳ καὶ κουφοτάτῳ καὶ πρεσβυτάτῳ
ὁρατὸν δι´ ὁμοιότητα, καὶ ἀκουστὸν διὰ συγγένειαν, ὅλον ἀθρόον ἀθρόᾳ
συνέσει παραγινόμενον. Ὥσπερ οὖν εἴ τις ἐπιθυμεῖ ἰδεῖν τὸν ἥλιον,
οὐχὶ ταῖς ἀκοαῖς θηρᾶται αὐτοῦ τὴν σύνεσιν· οὐδὲ εἴ τις τῆς ἐν
φωναῖς ἁρμονίας ἐρᾷ, τοῖς ὀφθαλμοῖς αὐτὴν μεταδιώκει· ἀλλ´
ὄψις μὲν ἐρᾷ χρωμάτων, ἀκοὴ δὲ ἀκουστῶν· οὕτω καὶ νοῦς νοητὰ
ὁρᾷ, καὶ νοητῶν ἀκούει. Τοῦτ´ ἔστιν ἀμέλει τὸ τοῦ Συρακοσίου αἴνιγμα
νοῦς ὁρῇ καὶ νοῦς ἀκούει.
Πῶς οὖν ὁρᾷ νοῦς; καὶ πῶς ἀκούει; Ὀρθῇ
τῇ ψυχῇ καὶ ἐρρωμένῃ, πρὸς τὸ ἀκήρατον ἐκεῖνο φῶς ἀντιβλέπων, καὶ μὴ
σκοτοδινιῶν, μηδὲ εἰς γῆν καταφερόμενος· ἀλλὰ ἀποφράττων μὲν καὶ τὰ
ὦτα, ἀποστρέφων δὲ τὰς ὄψεις καὶ τὰς ἄλλας αἰσθήσεις ἔμπαλιν πρὸς
ἑαυτόν· καὶ ἐκλαθόμενος μὲν τῶν κάτω οἰμωγῶν καὶ στόνων καὶ ἡδονῶν
καὶ δοξῶν καὶ τιμῆς καὶ ἀτιμίας, ἐπιτρέψας δὲ τὴν ἡγεμονίαν αὐτοῦ
λόγῳ ἀληθεῖ καὶ ἔρωτι ἐρρωμένῳ· τῷ μὲν λόγῳ φράζοντι ᾗ χρὴ ἰέναι· τῷ
δὲ ἔρωτι ἐπισταμένῳ, καὶ τοὺς πόνους τῆς πορείας πειθοῖ καὶ χάρισιν
ἐπελαφρύνοντι· ἰόντι δὲ ἐκεῖσε, καὶ ἀφισταμένῳ τῶν κάτω, ἀεὶ τὰ
πρόσθεν σαφῆ καὶ εὐλαμπέστατα καὶ τὴν τοῦ θεοῦ φύσιν προοιμιαζόμενα·
καὶ πορευόμενος μὲν ἀκούει τὴν φύσιν τοῦ θεοῦ, ἀνελθὼν δὲ ὁρᾷ. Τέλος
δὲ τῆς ὁδοῦ οὐχ ὁ οὐρανός, οὐδὲ τὰ ἐν τῷ οὐρανῷ σώματα· καλὰ μὲν γὰρ
ταῦτα καὶ θεσπέσια, ἅτε ἐκείνου ἔγγονα ἀκριβῆ καὶ γνήσια, καὶ πρὸς
τὸ κάλλιστον ἡρμοσμένα· ἀλλὰ καὶ τούτων ἐπέκεινα ἐλθεῖν δεῖ, καὶ
ὑπερκύψαι τοῦ οὐρανοῦ ἐπὶ τὸν ἀληθῆ τόπον καὶ τὴν ἐκεῖ γαλήνην,
ἔνθ´ οὐκ ἔστ´ - - - οὔτ´ ἂρ χειμὼν
πολύς,
οὐδέ ποτ´ ὄμβρῳ,
δεύεται, - - - ἀλλὰ μάλ´ αἴθρη
πέπταται ἀννέφελος, λευκὴ δ´ ἐπιδέδρομεν αἴγλη·
μηδενὸς ἐνοχλοῦντος τὴν θέαν πάθους
σαρκίνου, οἷα δεῦρο ἐνοχλεῖ τὴν δειλαίαν ψυχήν, ὅσον αὐτῇ τοῦ
φρονεῖν ἔνεστιν, ὑπὸ τοῦ κυκηθμοῦ καὶ τοῦ θορύβου καταβάλλοντα. Πῶς
γὰρ ἄν τις συνίῃ θεὸν ὑπὸ πλήθους ἐπιθυμιῶν καὶ λογισμῶν ἀλλοκότων
ταραττομένων; οὐ μᾶλλον ἐν δημοκρατίᾳ πολυφώνῳ καὶ συντεταραγμένῃ
συνίῃ ἄν τις νόμου καὶ ἄρχοντος·
ἀνδρῶν δὲ ἐν πολλῷ ὁμάδῳ πῶς κέν τις
ἀκούσῃ;
Καταπεσοῦσα γὰρ ἡ ψυχὴ εἰς τουτονὶ τὸν
θόρυβον, καὶ δοῦσα ἑαυτὴν ἐπ´ ἀμηχάνου φορεῖσθαι κύματος, νήχεται
δυσέκνευστον πέλαγος· ἐστ´ ἂν αὐτὴ φιλοσοφία ὑποδέξηται
ὑπολαβοῦσα τοὺς ἑαυτῆς λογισμούς, ὥσπερ τὸ κρήδεμνον τῷ Ὀδυσσεῖ ἡ
Λευκοθέα. |
XI.
Comment donc échapper à cette tourmente? Comment voir et connaître DIEU ? Tu
le verras, tu le connaîtras, lorsque tu seras appelé à lui. Tu ne tarderas
pas à l'être. Mais attends que tu le sois. La vieillesse et la mort viendront
bientôt t'ouvrir un chemin que le méchant redoute, à l'aspect duquel il
frémit, et dans lequel l'homme de bien, l'ami de DIEU, s'élance avec autant de
plaisir que de confiance. Mais,si, dès ce moment, tu désires de connaître son
essence intime, qui satisfera ta curiosité? Sans doute DIEU est le BEAU, et le
BEAU par excellence (59). Mais il n'est point le
Beau des corps (60), il est le Beau d'où celui des
corps émane. Il n'est point le Beau des prairies, c'est de lui que les prairies
tirent leur beauté. Il n'est point le Beau des fleuves, le Beau des mers, le
Beau des cieux, le Beau des puissances qui sont dans les cieux. Mais tous ces
Beaux viennent de lui, comme d'une source éternelle et pure. Autant chacun des
Êtres s'approche de son essence, autant il est Beau, incorruptible et
permanent. Autant, au contraire, il s'en éloigne, autant il est hideux,
corruptible, et périssable (61). Si tout ce qui
précède suffit, à-la-bonne-heure. Tu connais DIEU. Dans le cas contraire,
l'énigme te restera à deviner. Car il ne me vient pas dans l'esprit de le
peindre avec de la taille, de la couleur, de la figure, ni aucune autre qualité
de la matière (62). Mais, de même que si le corps
plein de charmes d'une jeune beauté était dérobé à la vue par beaucoup de
linge et de vêtements, un amant écarterait tout ce qui le couvre pour le
contempler à nu; de même, que ta raison écarte tout ce qui enveloppe
l'essence de DIEU; qu'elle fasse cesser l'inertie des yeux de l'âme, et alors
tu contempleras DIEU, à découvert, comme tu le désires. |
Πῶς ἂν οὖν τις ἐκνήσαιτ´ ἂν καὶ ἴδοι
τὸν θεόν; τὸ μὲν ὅλον, ὄψει τότε, ἐπειδὰν πρὸς αὐτὸν καλῇ· καλέσει
δὲ οὐκ εἰς μακράν· ἀνάμεινον τὴν κλῆσιν· ἥξει σοι γῆρας, ὁδηγοῦν
ἐκεῖ· καὶ θάνατος, ὃν ὁ μὲν δειλὸς ὀδύρεται καὶ προσιόντα δέδιεν, ὁ
δὲ ἐραστὴς τοῦ θεοῦ ἐκδέχεται ἄσμενος, καὶ προσιόντος θαρσεῖ. Εἰ δὲ
καὶ νῦν ἤδη μαθεῖν ἐρᾷς τὴν ἐκείνου φύσιν, πῶς τὶς αὐτὴν διηγήσεται;
Καλὸν μὲν γὰρ εἶναι τὸν θεόν, καὶ τῶν καλῶν τὸ φανότατον· ἀλλ´ οὐ
σῶμα καλόν· ἄλλοθεν καὶ τῷ σώματι ἐπιρρεῖ τὸ κάλλος· οὐδὲ λειμὼν
καλόν· ἄλλοθέν ποθεν καὶ ὁ λειμὼν καλός· καὶ ποταμοῦ κάλλος, καὶ
θαλάττης, καὶ οὐρανοῦ, καὶ τῶν ἐν οὐρανῷ θεῶν, πᾶν τὸ κάλλος τοῦτο
ἐκεῖθεν ῥεῖ ὂν ἐκ πηγῆς ἀενάου καὶ ἀκηράτου· καθόσον δὲ αὐτοῦ
μετέσχεν ἕκαστα, καλὰ καὶ ἑδραῖα καὶ σωζόμενα· καὶ καθόσον αὐτοῦ
ἀπολείπεται, αἰσχρὰ καὶ διαλυόμενα καὶ φθειρόμενα. Εἰ μὲν ταῦτα
ἱκανά, ἑώρακας τὸν θεόν, εἰ δὲ μή, πῶς τις αὐτὸν αἰνίξηται; Ἐννόει
γάρ μοι μήτε μέγεθος, μήτε χρῶμα, μήτε σχῆμα, μήτε ἄλλό τι ὕλης
πάθος, ἀλλ´ ὥσπερ ἂν εἰ καὶ σῶμα καλὸν ἀπεκρύπτετο πρὸς τὴν θέαν ὑπὸ
ἐσθήτων πολλῶν καὶ ποικίλων, ἀπέδυσεν αὐτὸ ἐραστής, ἵνα εἰδῇ σαφῶς·
οὕτω καὶ νῦν ἀπόδυσον καὶ ἄφελε τῷ λόγῳ τὴν περιβολὴν ταύτην, καὶ
τὴν ἀσχολίαν τῶν ὀφθαλμῶν, καὶ τὸ καταλειπόμενον ὄψει, αὐτὸ ἐκεῖνο
οἷον ποθεῖς. |
XII.
Mais, si, malgré tes efforts, tu ne peux t'élever à la contemplation du
créateur et de l'architecte de l'univers (63),
contente-toi maintenant de contempler ses ouvrages, et d'adorer les diverses
Divinités supérieures, dont le poète de Béotie (64)
n'a pas su le nombre. Car il y a plus de trente mille de ces Dieux, ou enfants
de DIEU. Ils sont innombrables. Tels sont les astres des cieux. Telles sont
encore les Divinités de l'Éther (65). Mais je
veux finir par donner de tout ce que je viens de dire le tableau le plus
sensible et le plus frappant (66). Concevons un
empire très vaste et très peuplé (67),
souverainement gouverné par le génie d'un Prince, aussi excellent que
vénérable, à qui tous ses sujets obéissent volontairement; que les limites
de cet empire ne soient ni le fleuve Halys (68), ni
l'Hellespont, ni les Palus-Méotides, ni les rivages de l'Océan, mais le ciel
et la terre (69) : le ciel, comme un rempart
circulaire et indestructible, renfermant tout dans son enceinte ; et la terre,
comme une forteresse ou une prison remplie de coupables ; que ce grand Prince,
par son pouvoir suprême, répande, avec la plus exacte équité, sur ses
sujets, le bonheur dont il est lui-même la source; qu'il ait pour ministres de
sa puissance plusieurs Dieux, les uns visibles et les autres invisibles; les uns
qui soient attachés à son palais, chargés de distribuer ses ordres, qui lui
soient unis par une sorte de consanguinité, qui vivent et mangent avec lui; les
autres, subordonnés à ceux-ci, et ayant eux-mêmes des subalternes. voilà
l'ordre et les rangs de cet empire de DIEU, qui s'étend depuis les cieux
jusqu'à la terre (70). |
Εἰ δὲ ἐξασθενεῖς πρὸς τὴν τοῦ πατρὸς
καὶ δημιουργοῦ θέαν, ἀρκεῖ σοι τὰ ἔργα ἐν τῷ παρόντι ὁρᾶν, καὶ
προσκυνεῖν τὰ ἔγγονα πολλὰ καὶ παντοδαπὰ ὄντα, οὐχ ὅσα Βοιώτιος
ποιητὴς λέγει· οὐ γὰρ τρισμύριοι μόνον θεοὶ θεοῦ παῖδες καὶ φίλοι,
ἀλλ´ ἄληπτοι ἀριθμῷ· τοῦτο μὲν κατ´ οὐρανὸν αἱ ἀστέρων φύσεις· τοῦτο
δ´ αὖ κατ´ αἰθέρα αἱ δαιμόνων οὐσίαι. Βούλομαι δέ σοι δεῖξαι τὸ
λεγόμενον σαφεστέρᾳ εἰκόνι. Ἐννόει μεγάλην ἀρχήν, καὶ βασιλείαν
ἐρρωμένην, πρὸς μίαν ψυχὴν βασιλέως τοῦ ἀρίστου καὶ πρεσβυτάτου
συμπάντων νενευκότων ἑκόντων· ὅρον δὲ τῆς ἀρχῆς οὐχ Ἅλυν ποταμόν,
οὐδὲ Ἑλλήσποντον, οὐδὲ τὴν Μαιῶτιν, οὐδὲ τὰς ἐπὶ τῷ ὠκεανῷ ἠϊόνας·
ἀλλὰ οὐρανόν, καὶ γῆν, τὸν μὲν ὑψοῦ, τὴν δ´ ἔνερθεν· οὐρανὸν μὲν
οἷον τεῖχος τὶ ἐληλαμένον ἐν κύκλῳ, ἄρρηκτον, πάντα χρήματα ἐν
ἑαυτῷ στέγον· τὴν δὲ οἷον φρουρὰν καὶ δεσμοὺς ἀλιτρῶν σωμάτων.
Βασιλέα δὲ αὐτὸν δὴ τὸν μέγαν ἀτρεμοῦντα, ὥσπερ νόμον, παρέχοντα
τοῖς πειθομένοις σωτηρίαν ὑπάρχουσαν ἐν αὐτῷ· καὶ κοινωνοὺς τῆς
ἀρχῆς πολλοὺς μὲν ὁρατοὺς θεούς, πολλοὺς δὲ ἀφανεῖς, τοὺς μὲν περὶ
τὰ πρόθυρα αὐτὰ εἱλουμένους, οἷον εἰσαγγελέας τινὰς καὶ βασιλεῖς
συγγενεστάτους, ὁμοτραπέζους αὐτοὺς καὶ συνεστίους, τοὺς δὲ τούτων
ὑπηρέτας, τοὺς δὲ ἔτι τούτων καταδεεστέρους. Διαδοχὴν ὁρᾷς καὶ τάξιν
ἀρχῆς καταβαίνουσαν ἐκ τοῦ θεοῦ μέχρι γῆς. |
NOTES
(24) J'aime mieux cette expression que celle de Démons, qu'ont employée
quelques traducteurs de Platon ; j'évite par-là, l'équivoque qui peut
résulter de l'acception vulgaire de ce dernier mot.
(25) Maxime de Tyr met, comme on voit, une
grande différence entre la question relative à l'existence et à l'essence des
Dieux du second ordre, et le question relative à l'existence et à l'essence de
Dieu suprême, père et créateur de tous tes autres Dieux.
(26) Heinsius a correctement traduit an
quod desinem omnino in rebus naturam esse ipsi non putemus. Formey n'a pas
fait assez d'attention à la particule négative et il a substitué le
spinosisme à l'athéisme. « Si c'est parce que nous plaçons la nature divine
dans tous les êtres. »
(27) Sur la foi d'Heinsius, j'imprimai, il a y a
deux ans, que ces paroles étaient empruntées du 19e chant de l'Iliade.
Elles sont du 19e chant de l'Odyssée, vers 226.
(28) Empédocle, dans des Poèmes a parlé de DIEU
bien différemment d'Homère : témoin le sens de quelques-uns de ses vers, «
Il n'a point un corps orné d'une tête d'homme, deux bras ne sortent pas de ses
épaules ; point de jambes, point de cuisses, point de parties naturelles. Il
consiste en une intelligence auguste, infinie, et qui remplit l'univers entier
de ses rapides pensées. »
(29) Voyez ci-dessus la 8e Dissert.
(30) Tel est le sens de deux vers de l'Odyssée,
chant 18. C'était, sans doute, sur le fondement de cette versatilité naturelle
de l'esprit humain, vivant la plupart du temps, comme le corps, au jour la
journée, que portait le met d'un Ancien, « Que jamais le même homme n'avait
passé le même ruisseau ». Voyez Duport, Gnomol. Homer. p. 452.
(31) Voilà bien l'opinion de Platon et des
Platonicien. Mais Maxime de Tyr a tort de dire positivement, comme il le fait
ici, que ce soit l'opinion de toute la terre. Quant à l'opinion sur l'unité de
Dieu, Eusèbe, dans son Panégyrique de Constantin. dit que toutes les
nations, que tous les peuples de la terre, quelle que soit, d'ailleurs, la
diversité de leurs moeurs, de leurs langages, de leurs lois, s'accordent, en
général, comme en particulier, à admettre ce point fondamental de théologie
naturelle. Mais Eusèbe n'est pas plus exact en cela que Maxime de Tyr. Car la
pluralité qu'on pourrait peut-être passer à Eusèbe, n'est pas
l'universalité.
(32) Il s'agit ici du soleil, de la lune et
des étoiles, que quelques sectes du paganisme mettaient au nombre des Dieux. Div.
institut. II, 13, Eusèbe, Démonst. évangél. IV. 8. Davies, sur
les Académiques de Cicéron, II. 36, rapporte deux passages, l'un de
Justin, Martyr, pris de son Dialogue avec Trypho; l'autre des Stromates
de Clément d'Alexandrie, d'où il résulte que DIEU était si éloigné de
reprocher aux Gentils, d'adorer le soleil, la lune et les étoiles, comme des
Dieux, que, selon les anciennes traditions, DIEU n' avait fait le soleil, la
lune et les étoiles, que pour donner aux païens quelque chose à adorer, et
les empêcher de demeurer plongés dans ma athéisme complet.
(33) Ce long passage en italique n'existe
point dans les éditions vulgaires. Davies l'a rétabli sur la foi des
deux manuscrits, celui de la Bibliothèque nationale, et le manuscrit anglais,
qu'il appelle Harleinum.
(34) Je n'ai pu, ni su rendre autrement l'énergie
de ἱκτισμύμενον
τὴν ψυχήν de l'original.
(35) C'est-à-dire, incapables de rien produire
sous le rapport intellectuel. Formey a traduit, « Race stupide, stérile et
infructueuse. »
(36) Voyez Sextus Empiricus, Adversus
Mathematicos, lib. IX, 19. Un des principes de Démocrite était, qu'il n'y
avait rien d'éternel, parce qu'il n'y avait rien qui restait perpétuellement
dans le même états. Or, il s'ensuivait de ce principe, ou que DIEU n'existait
pas, ou qu'il était soumis à toutes les impressions et à toutes les
vicissitudes des corps. Voy. Cicéron, de la nature des Dieux, I, 12.
(37) « Ce physicien », dit Cicéron, en parlant
de Straton, dans son premier livre de la Nature des Dieux, « Ce
physicien fait consister a toute l'activité de DIEU dans celle de la Nature,
dénuée de toute sensibilité ». Or, rien ne dénature plus l'essence divine,
que cette opinion. Voyez Lactance, De ira Dei, cap. X, § 1 et 34.
(38) Voyez Cicéron, de la Nature des Dieux,
liv. I. 12. 19. 33. 40. Platon, dans son Théætète, p. 122. G. Sextus
Empiricus, contre les Mathématiciens, lib. IX, § 51. 53. 56. Minucius
Félix, cap. 8.
(39)
Le grec ajoute, du plus malheureux des Cuisiniers, καὶ
μαγείρων δυστυχεστάτου
par allusion à
ce que fit Crésus, le jour même que les Oracles les plus célèbres furent
consultés sur ce qu'il faisait, en ce moment-là. Voyez la note précédente.
(40) Hérodote
rapporte, liv. I, 47, que Crésus, voulant mettre à l'épreuve les Oracles les
plus célèbres de son temps, résolut de les faire consulter tous, le même
jour, sur une même question. Il chargea ceux qui devaient remplir ces
commissions, de demander ce que faisait Crésus en Lydie, dans ce moment-là.
Chacun des Oracles répondit à tort et à travers. Mais celui de Delphes devina
que Crésus, dans ce moment, faisait bouillir, dans une marmite d'airain, de la
chair de tortue avec de la chair d'agneau. Hérodote nous a conservé la
réponse de l'Oracle, telle qu'elle fut rendue. Voyez Origène, contre Celse,
liv. II, p. 63. Tertullien, dans son Apologétique, cap. 22. Eusèbe, Préparation
évangélique, V. 21.
(41) Tel
était, à-peu-près, le protocole pour consulter les Oracles.
(42) Platon,
qui est ici désigné, tenait, comme l'on sait, son école dans une belle maison
d'Athènes, qui prit le nom d'Académie, du nom du propriétaire, nommé
Académus.
(43) Par ces
deux mots, l'intelligible et le sensible, il faut entendre les choses qui sont
l'objet de l'entendement et des sens, les choses sur lesquelles ils s'exercent.
(44) Le mot
grec polyphonie, que j'ai dû conserver à cause de l'énergie qu'il a ici,
exprime le concours simultanée de plusieurs voix.
(45) Le texte
porte littéralement, « sobre.»
(46) Tandis
que les Platoniciens regardaient non seulement les êtres vivants, mais encore
les plantes, comme des êtres animés, c'est-à-dire, ayant une âme, les
Cartésiens prétendaient que tous les animaux, excepté l'homme, n'étaient que
de purs automates.
(47) Les
interprètes et les critiques, sans en excepter Markland, ont, à mon avis, mal
entendu et mal corrigé ce passage; et cela, parce qu'ils n'ont pas fait entrer
dans l'essence de l'âme, le cinquième des éléments dont parle ici Maxime de
Tyr. Comment n'ont-ils pas aperçu que, dès qu'il s'agissait d'une âme
raisonnable, l'intelligence devait en faire partie; et que, puisqu'ils voulaient
placer entre deux parenthèses ce qui appartient à cette amalgame, dont parle
notre Auteur, il allait y joindre l'adjectif νεκτικὸν
?
Car, certes, Maxime de Tyr n'a pas voulu dire qu'une âme raisonnable fût une
amalgame de nutrition, de sentiment, de mouvement et de passion, seulement. Son
intention est, d'ailleurs, ici, évidente. Pour arriver à l'intelligence pure,
et sans mélange de matière, il devait, dans l'âme humaine, séparer la partie
du tout. Pacci est le seul qui ne s'y soit pas trompé, ce qui prouve, en
passant, le mérite de son manuscrit: Verum in anima rationali, quandoquidern
collectum esse apparet ; ac quodammodo contineri quod nutrit, quod quod
concupiscit, quodque intelligit, etc.
(48) Pour
traduire à la lettre, j'aurais dû ajouter, comme pour nous élancer vers une
citadelle. Heinsius a supposé gratuitement ici, une altération du texte, que
Davies n'a pas admise, et cette supposition lui a fait manquer le sens.
(49) Alcinoüs
dit, dans le chap. 10 de son Introduction à la philosophie de Platon, «
que l'intelligence (virtuelle ou) en puissance, est inférieure à celle qui,
toujours en activité, saisit et embrasse tout à la fois ».
(50) Plusieurs
philosophes de l'antiquité, entr'autres Anaxagoras, pensaient que la terre
était plate comme une table.
(51) Platon.
(52) Il ne
faut pas conclure de ce superlatif que Maxime de Tyr ait entendu que
l'intelligence fût distribuée, en différente mesure, entre les parties de
l'âme ; il se serait écarté de la doctrine des Platoniciens. Il a seulement
voulu désigner celle de ces parties, qui est seule et essentiellement
intelligente.
(53) Ce mot syngénésie ne sera pas entendu
de ceux qui n'ont aucune teinture de la langue grecque. Il faut donc leur dire
que cette expression signifie identité d'origine, consanguinité. On sentira,
sans peine, pourquoi j'ai conservé le terme propre de l'original.
(54) Épicharme, disciple de Pythagore, qui joignit
la culture de la poésie à l'austérité philosophique. Voy. Montaigne, liv. I,
ch. 25.
(55) Ces paroles sont empruntées du 4e chant
de l'Odyssée, v. 566, et du 6e chant, vers 43. Les anciens naturalistes
pensaient qu'il y avait plusieurs cieux. Le ciel le plus élevé, qui est ici
désigné par Homère, Aristote l'appelait ἄνω τόπον, le lieu supérieur, et dans ses
météores, il recherche la cause du phénomène exprimé dans les vers
d'Homère, c'est-à-dire, pourquoi il ne se forme point de nuages dans le lieu
supérieur.
(56) C'est
le sens du 81e vers du 19e chant de l'Iliade.
(57)
C'est-à-dire, ses principes, ses raisonnements.
(58) Voyez le
5e chant de l'Odyssée, vers 346 et 373.
(59) Markland
dit en cet endroit, non video unde pendent infinitivus
εἴναι;
et en conséquence, il propose une nouvelle leçon. Avec un peu plus de
réflexion, ce savant Helléniste aurait vu qu'il y avait ici une ellipse
pareille à celle qui existe dans le ὅτι
μείζων ἐστὶν ὁ Θεός, de la prem.
Epit. de St. Jean, chap. III, 20, et qu'il fallait sous-entendre, ou δῆλον,
ou tout autre mot analogue. Voyez les Ellipses grecques de Lambert Bos,
sous le mot Δῆλον.
(61) C'est-là
ce que disent les Platoniciens, que DIEU n'est ni le BEAU, ni le BON, par
communication, par participation,
κατὰ μετουσίαν
mais intrinsèquement et par essence. C'est dans ce sens que Speusippe disait
que DIEU est la cause de la nature du bien.
(62) Nous ne
laisserons pas échapper l'occasion, au sujet de cette impossibilité de donner
une idée précise de l'essence intime de l'Être suprême, de citer ici le
célèbre quatrain de Crouzas, quoiqu'il soit dans la mémoire de tout le monde.
Loin de rien affirmer sur cet être suprême,
Gardons en l'adorant un silence profond;
Sa nature est immense, et l'esprit s'y confond :
Pour savoir ce qu'il est, il faut être lui-même.
(63) Voy.
Alcinoüs, chap. X, pag. 72 et 73.
(64) Heinsius
remarque que ces idées sont empruntées du Traité intitulé, du Monde, qu'on
attribue à Aristote et qui, selon lui, appartient à Platon. Ce judicieux
critique fonde son opinion sur des observations qui paraissent décisives.
(65) Serait-ce
du langage des Platoniciens, et de celui de Maxime de Tyr en cet endroit, que
les Franc-Maçons auraient emprunté leur mot de grand Architecte de l'univers?
(66)
Maxime de Tyr fait allusion à ce passage du poème d'Hésiode, intitulé, les
OEuvres et les Jours, 252e vers, où le poste dit, « Il est sur la terre
trente mille immortels, fils de Jupiter ». Pacci a cité Pindare; il s'est
trompé.
(67) Les
païens peuplaient le monde invisible de Divinités secondaires. Les Anges, les
Archanges, les Chérubins; les Séraphins, les Trônes, les Vertus, les
Dominations, les Puissances de l'Apocalypse des Chrétiens, ne seraient-ils
qu'une copie de cette partie de la théologie païenne ? Voyez ci-dessus,
Dissert. XIV, note 36.
(68)
Grand fleuve de l'Asie mineure, ayant sa source dans le Mont-Taurus, et son
embouchure dans le Pont-Euxin, sur les confins du Pont et de la Paphlagonie.
(69) Le texte
ajoute, l'un par en-haut, et l'autre par en-bas.
(70) Sans
s'en douter, Maxime de Tyr est tombé ici dans la faute qu'il reproche plus
haut, aux poètes et aux philosophes, d'emprunter les tableaux des objets
terrestres, pour nous donner l'idée de DIEU. Avait-il oublié, en écrivant ces
dernières lignes de sa Dissertation, qu'il avait dit, quelques lignes
auparavant, « qu'il ne lui venait pas dans l'esprit de peindre DIEU sous aucune
image empruntée de l'ordre des choses sensibles ». À cette occasion, j'ai
dit, il y a deux ans, dans la dernière note de cette Dissertation, imprimée à
la suite de ma traduction d'Alcinoüs, que Maxime de Tyr avait été
l'Instituteur de Marc-Antonin. C'est une erreur historique, dans laquelle je
donnai, sur la foi de Daniel Heinsius, erreur que je crois avoir démontrée
dans la préface de mon Maxime de Tyr.
Paris, le 14 prairial an IX. (3 juin 1801.)
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