Manou

MÂNAVA DHARMA ÇÂSTRA - LOIS DE MANOU

 

TRADUITES DU SANSKRIT PAR G. STREHLY

Oeuvre numérisée et traduite par Marc Szwajcer

LIVRE V

LIVRE IV - LIVRE VI

 

 

 

 

 

 

 

MÂNAVA DHARMA ÇÂSTRA

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LOIS DE MANOU

TRADUITES DU SANSKRIT

PAR

G. STREHLY

ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE

PROFESSEUR AU LYCÉE MONTAIGNE

ERNEST, LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, 28

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1893

 

LOIS DE MANOU

 

TRADUITES DU SANSKRIT

PAR

G. STREHLY

 

 

LIVRE CINQUIÈME

Aliments permis et défendus ; Causes d'impureté et Purifications ; Devoirs des femmes.

NOTES EXPLICATIVES

1. Ayant entendu cet exposé des devoirs du Brahmane sorti de noviciat, les Sages dirent au magnanime Bhrigou qui procède du feu :

2. « Seigneur ! Comment la mort a-t-elle prise sur les Brahmanes qui accomplissent leurs devoirs comme il a été dit, et qui connaissent les livres védiques ? »

3. Le vertueux Bhrigou, fils de Manou, répondit à ces grands Sages : « Écoutez pour quelles fautes la mort cherche à détruire l'existence des Brahmanes.

4. (C'est) pour leur négligence à réciter le Véda, leurs infidélités à la règle de conduite, leur paresse (à remplir leurs devoirs), leurs péchés (contre l'abstinence) des aliments (défendus, que) la mort cherche à détruire les Brahmanes.

5. L'ail, l'oignon, l'échalote, les champignons, ne doivent point être mangés par les Dvidjas, non plus que (tous les végétaux) poussant dans l'impureté.

6. La sève rouge des arbres, et (les sucs) provenant d'une entaille, le (fruit du) selou, le lait d'une vache qui vient de vêler, doivent être soigneusement évités.

7. Un plat de riz et de grains de sésame, du samyâva, du riz au lait, un gâteau de fleur de farine, qui n'ont pas été offerts à une divinité, ainsi que des viandes non consacrées, la nourriture (destinée) aux Dieux, et les offrandes,

8. Le lait d'une vache qui a vêlé dans les dix jours qui précèdent, d'une chamelle ou d'un solipède, d'une brebis, d'une vache en chaleur ou qui a perdu son veau,

9. (Celui) de toutes les bêtes sauvages, sauf le buffle, le lait de femme et tous les liquides aigris doivent être évités.

10. Parmi les (liquides) aigris, on peut consommer le lait sûr, et tout ce qui a été préparé avec lui, ainsi que les (substances) extraites des fleurs, racines et fruits purs.

11. On doit s'abstenir de tous les oiseaux de proie, des oiseaux qui vivent dans les villes, des solipèdes non permis (par le Véda), ainsi que de l'oiseau tittibha,

12. Du moineau, de la foulque, du flamant, de l'oie, du coq domestique, de la grive, du coq de bruyère, du pivert, du perroquet, de la corneille,

13. Des oiseaux qui frappent avec le bec, des palmipèdes, des vanneaux, des oiseaux qui déchirent avec leurs serres, des plongeons, des oiseaux ichtyophages ; (on doit s'abstenir aussi) de viande fraîche ou de viande séchée,

14. Du héron, du marabout, du corbeau, du hochequeue, des (animaux) mangeurs de poissons, du porc domestique et de toute sorte de poissons.

15. Celui qui mange la viande (d'un animal) quelconque est dit le mangeur de cet (animal), celui qui mange du poisson est un mangeur de toute (sorte de) viande ; on doit donc s'abstenir du poisson.

16. Mais on peut manger le silure et le cyprin, quand ils sont employés pour une offrande aux Dieux ou aux Mânes ; (on peut) aussi (manger) du poisson rayé, du sinhatounda et du sasalca en toute circonstance.

17. Qu'on ne mange pas de quadrupèdes ou d'oiseaux solitaires ou inconnus, ni d'animaux à cinq ongles, quand même ils ont été désignés parmi ceux qu'on peut manger.

18. Le porc-épic, le hérisson, l'iguane, le rhinocéros, la tortue, le lièvre, sont parmi les animaux à cinq ongles ceux qu'on déclare propres à être mangés, ainsi que les animaux n'ayant de dents qu'à une mâchoire, le chameau excepté.

19. Le Dvidja qui mange sciemment du champignon, du porc domestique, de l'ail, du coq domestique, des oignons, des échalotes est déchu de sa caste.

20. Celui qui à son insu mange une de ces six (choses) devra faire (une pénitence dite) sântapana, ou la pénitence lunaire des ascètes ; pour d'autres (aliments défendus) il devra jeûner un jour.

21. Une fois l'an un Brahmane accomplira une pénitence (simple) pour se purifier des aliments (prohibés) qu'il aurait mangés sans le savoir ; pour ceux (qu'il a mangés) sciemment (il devra faire une pénitence) particulière.

22. Les quadrupèdes et les oiseaux prescrits (comme propres à être mangés) peuvent être tués par les Brahmanes en vue du sacrifice, comme aussi pour la subsistance de ceux qui dépendent d'eux ; car Agastya (le) fit jadis.

23. En effet il y avait des gâteaux sacrés (faits avec la chair) des quadrupèdes et oiseaux qu'il est permis de manger, dans les sacrifices anciens ainsi que dans les offrandes (faites par) les Brahmanes et les Kchatriyas.

24. Tout aliment non prohibé, même datant de la veille, mêlé à de la graisse, peut être mangé, ainsi que les restes de l'offrande.

25. Tous les (mets) faits d'orge et de blé, ainsi que ceux préparés avec du lait, peuvent être mangés par les Dvidjas, même quand ils datent d'un certain temps, et sans être mélangés avec de la graisse.

26. Telle est la liste complète des aliments permis ou défendus aux Dvidjas ; je vais maintenant exposer la règle concernant l'usage ou l'abstention des viandes.

27. On peut manger de la viande après qu'elle a été consacrée, et (pour complaire) au désir des Brahmanes, et quand on a reçu l'autorisation régulière, ou quand la vie est en danger.

28. Le Seigneur des créatures a créé tout cet (univers) pour (être) le soutien de l'existence ; tout ce qui est inanimé et animé est le soutien de l'existence.

29. Les (êtres) inanimés servent de nourriture aux (êtres) animés, les (animaux) dépourvus de crocs à ceux qui en sont pourvus, les (animaux) sans mains à ceux qui en ont, les (créatures) timides à celles qui ont du courage.

30. Celui qui même chaque jour mange les animaux dont la viande est permise ne commet point de fautes ; car le Créateur a fait aussi bien les créatures destinées à être mangées que ceux qui les mangent.

31. « Manger de la viande (seulement) au sacrifice », cette règle est déclarée celle des Dieux ; c'est pourquoi l'usage (de la viande) en toute autre circonstance est appelé la coutume des Démons.

32. Celui qui mange de la viande après avoir honoré les Dieux et les Mânes, ne commet aucun péché, soit qu'il l'ait achetée, ou qu'il ait tué lui-même (l'animal), ou qu'elle lui ait été donnée par un autre.

33. Un Dvidja connaissant la Loi, à moins de nécessité absolue, ne doit pas manger de viande contrairement à la règle ; car s'il en mange contre la règle, il sera après sa mort dévoré sans merci par les (animaux qu'il a mangés).

34. Le crime d'avoir tué des bêtes sauvages en vue d'un profit est (considéré comme) moins grave dans l'autre vie, que celui d'avoir mangé de la viande sans un motif religieux.

35. Au contraire l'homme prié conformément au rite, qui refuse de manger de la viande (dans une cérémonie religieuse) devient après sa mort un animal pendant vingt et une existences successives.

36. Un Brahmane ne doit jamais manger (la chair) d'animaux non consacrés par les prières ; mais qu'il mange en se conformant à la règle éternelle (la viande) consacrée par les prières.

37. S'il a envie (de viande), qu'il fabrique un animal avec de la graisse ou de la fleur de farine ; mais qu'il ne désire jamais tuer un animal sans un motif (religieux).

38. Autant il y a de poils sur la bête, autant de fois celui qui l'a tuée sans motif endurera une mort violente dans ses existences successives après la mort.

39. C'est l'Être existant par lui-même qui a créé les animaux en vue du sacrifice ; le sacrifice (est institué) pour la prospérité de tout cet (univers) ; c'est pourquoi le meurtre (commis) pour le sacrifice n'est pas un meurtre.

40. Les plantes, le bétail, les arbres, les animaux, les oiseaux égorgés en vue du sacrifice renaissent dans des existences supérieures.

41. Lorsque (l'on offre à un hôte) la mixture de miel, (qu'on fait) un sacrifice ou une offrande aux Mânes et aux Dieux, alors seulement on doit égorger des animaux, et non dans aucune autre occasion : ainsi l'a proclamé Manou.

42. Un Dvidja connaissant le véritable sens du Véda, qui égorge un animal pour cette fin, fait entrer l'animal et luimême dans la félicité suprême.

43. Qu'il habite dans sa (propre) maison ou chez son maître spirituel, ou dans la forêt, un Dvidja d'un caractère généreux ne doit pas, même en cas de détresse, commettre aucune violence (sur un être animé) qui ne soit autorisée par le Véda.

44. Sachez que le mal (fait) aux êtres animés et inanimés, (dans les cas) autorisés et prescrits par le Véda, n'est pas proprement du mal, car c'est du Véda que découle la Loi morale.

45. Celui qui fait du mal à des créatures inoffensives pour son plaisir, ne prospère ni pendant sa vie, ni après sa mort.

46. Celui qui ne cherche pas à faire souffrir aux créatures la captivité ou la mort, (et) désire le bien de tous les (êtres), obtient la félicité suprême.

47. Celui qui ne fait de mal à aucun (être), réussit sans difficulté dans toutes les choses qu'il projette, qu'il entreprend, et auxquelles il attache son plaisir.

48. On ne peut se procurer de viande autrement qu'en faisant violence aux êtres animés, et le meurtre des animaux, empêche d'obtenir le ciel; on doit donc s'abstenir de viande.

49. Considérant la provenance de la chair, (qu'on ne peut se procurer que par) l'enchaînement et le meurtre des animaux, on doit s'abstenir absolument de viande.

50. Celui qui ne mange pas de la viande comme un vampire, au mépris de la règle, est aimé dans ce monde et n'est pas affligé par les maladies.

51. Celui qui tolère (le meurtre d'un animal), celui qui le dépèce, celui qui le tue, celui qui achète ou vend (sa chair), celui qui l'apprête, celui qui la sert et celui qui la mange, (sont tous considérés comme) ses meurtriers.

52. Il n'y a point de plus grand pécheur que celui qui cherche à accroître sa propre chair par la chair d'autres (êtres, sans que ce soit pour) honorer les Mânes et les Dieux.

53. Celui qui pendant cent années consécutives offre annuellement le sacrifice du cheval, et celui qui s'abstient de viande, (obtiennent) une récompense égale pour leur vertu.

54. En vivant de fruits et de racines purs, et en mangeant la nourriture des ascètes, on ne gagne pas une aussi grande récompense qu'en s'abstenant de viande.

55. « Celui dont je mange ici-bas la CHAIR (mâinsa), IL ME (màm sa) dévorera dans l'autre monde » : telle est l'étymologie du mot chair suivant les Sages.

56. Il n'y a point de péché à manger de la viande, (à boire) des liqueurs spiritueuses, ou à user des plaisirs charnels (dans les cas permis), car c'est un penchant naturel chez les êtres ; mais l'abstention (de ces plaisirs) procure de grandes récompenses.

57. Je vais maintenant exposer dûment par ordre les purifications (prescrites) pour les quatre castes, concernant les morts et concernant les choses.

58. A la mort d'un enfant qui a fait ses dents, ou qui, sa dentition faite, a reçu la tonsure et l'initiation, tous les parents (sont) impurs ; à la naissance (d'un enfant) on déclare (que l'impureté) est la même.

59. (La durée) de l'impureté (occasionnée) par un cadavre est fixée à dix jours pour un parent Sapinda, (ou bien elle continue) jusqu'à ce qu'on ait recueilli les ossements, (ou) trois jours, (ou) un jour seulement.

60. La parenté d'un Sapinda cesse avec la septième personne (ascendante ou descendante), la parenté d'un Samânodaka (cesse) lorsque l'on ignore la naissance et le nom.

61. De même que (la durée) de l'impureté occasionnée par un cadavre est fixée (à dix jours) pour les Sapindas, ainsi (cette règle) doit être (observée) à la naissance (d'un enfant) par ceux qui désirent une pureté absolue.

62. L'impureté occasionnée par un cadavre est (commune) à tous (les Sapindas), celle qui résulte d'une naissance (est propre) à la mère et au père ; (ou plutôt l'impureté) due à une naissance (est propre) à la mère seulement ; le père se purifie par une (simple) ablution.

63. Un homme qui a émis sa semence se purifie par des ablutions ; après des rapports sexuels, il gardera son impureté pendant trois jours.

64. Après un jour et une nuit, plus trois périodes de trois nuits, ceux qui ont touché un cadavre sont purifiés ; les Samânodakas (le sont) en trois jours.

65. Un élève qui accomplit la cérémonie funèbre en l'honneur de son précepteur décédé est purifié en dix jours ; de même ceux qui emportent le cadavre.

66. En cas de fausse couche, une femme est purifiée au bout d'un nombre de jours égal à celui des mois (écoulés depuis la conception) ; une femme vertueuse qui a ses règles (est purifiée) par un bain après que l'évacuation a cessé.

67. En cas de décès d'un enfant mâle auquel on n'a pas encore pratiqué la tonsure, la purification est déclarée faite au bout (d'un jour et) d'une nuit; pour (le décès de) ceux qui ont déjà reçu la tonsure, une purification de trois nuits est requise.

68. Quand (un enfant meurt avant deux ans, les parents doivent l'inhumer hors (du village), orné (de guirlandes et de fleurs et le déposer) dans une terre pure, sans recueillir ses ossements (par la suite).

69. Pour lui ils ne doivent faire ni la cérémonie par le feu, ni les libations d'eau ; après l'avoir laissé comme du bois à la forêt, ils jeûneront trois jours.

70. Les parents ne doivent pas faire de libations d'eau pour (un enfant) de moins de trois ans ; (pourtant) ils peuvent le faire s'il avait déjà terminé sa dentition, ou si l'on avait accompli (pour lui) la cérémonie de l'imposition du nom.

71. Si un compagnon de noviciat meurt, (la durée de) l'impureté est fixée à un jour ; à la naissance d'un enfant, une purification de trois (jours et trois) nuits est imposée aux Samânodakas.

72. (Ala mort) d'une jeune fille (fiancée, mais) non mariée, (le futur et ses) parents sont purifiés au bout de trois jours ; mais les parents paternels sont purifiés de la manière énoncée (dans le vers précédent).

73. Ils doivent pendant trois jours manger des aliments non assaisonnés de sel (artificiel), se baigner, s'abstenir de viande, et dormir à terre séparément.

74. Telle est la règle de l'impureté (contractée par la présence) d'un cadavre, prescrite (pour les cas où les parents du défunt sont) à proximité ; apprenez maintenant, (au cas où ils sont) éloignés, la règle concernant les Sapindas et les Samânodakas.

75. Si l'on apprend la mort d'un (parent) en terre étrangère dans les dix jours (qui suivent le décès), on est impur pendant le reste des dix jours.

76. Mais si les dix jours (qui suivent le décès) étaient écoulés, on est impur pendant (trois jours et) trois nuits ; si une année (entière) s'est écoulée (depuis la mort), on est purifié rien qu'en se baignant.

77. Un homme qui apprend après le délai de dix jours la mort d'un parent (Sapinda) ou la naissance d'un fils, se purifie en se baignant dans l'eau avec ses vêtements.

78. Lorsqu'un enfant (qui n'a pas fait sa dentition) ou qu'un parent Samânodaka meurt en pays étranger, on se purifie instantanément, rien qu'en se baignant avec ses vêtements.

79. Si dans les dix jours il se produisait de nouveau une mort ou une naissance, un Brahmane reste impur (seulement) jusqu'à l'expiration des dix jours.

80. A la mort d'un précepteur l'impureté (de L'élève) est déclarée durer (trois jours et) trois nuits ; si c'est le fils ou la femme (du précepteur qui vient à mourir, l'impureté dure) un jour et une nuit : telle est la règle établie.

81. Si un (Brahmane) instruit qui habite dans votre maison (par amitié vient à mourir), on est impur durant trois jours; (si c'est).un oncle maternel, un disciple, un prêtre officiant, un parent (éloigné, l'impureté dure) une nuit avec le jour qui précède et le jour qui suit.

82. Si le roi du pays qu'on habite vient à mourir, (l'impureté dure) aussi longtemps que l'éclat (du soleil, si c'est le jour, et des astres, si c'est la nuit) ; pour un (Brahmane) non instruit (qui meurt dans votre maison, l'impureté dure) un jour entier, et de même pour un précepteur qui connaît le Véda et les Angas.

83. Un Brahmane est pur au bout de dix jours, un Kchatriya au bout de douze, un Vaisya au bout de quinze, un Soudra au bout d'un mois.

84. Il ne faut pas prolonger (sans motif) les jours d'impureté, ni interrompre les rites relatifs au feu (sacré) ; car celui qui accomplit ces rites, fût-il Sapinda, ne peut être impur.

85. Celui qui a touché un Tchândâla, une femme ayant ses règles, un homme dégradé, une femme en couches, un cadavre ou celui qui l'a touché, se purifie par un simple bain.

86. Celui qui s'est purifié en se rinçant la bouche, à la vue de quelque (personne) impure doit toujours murmurer les prières au soleil et les (versets) purificatoires.

87. S'il touche un os humain encore gras, un Brahmane se purifie en se baignant, s'il (touche) un os dégraissé, (il se purifie) en se rinçant la bouche et en touchant une vache ou en regardant le soleil.

88. Celui qui est lié par un vœu ne doit point offrir de libation d'eau (à des funérailles) jusqu'à l'achèvement du vœu ; (le vœu) terminé, s'il offre une libation d'eau, il ne devient pur qu'au bout de trois nuits.

89. Les libations d'eau ne doivent point se faire pour ceux qui sont nés irrégulièrement d'un mélange de castes, et qui appartiennent à (des sectes) de mendiants (hérétiques), ou qui ont attenté à leur existence,

90. Ni pour les femmes engagées dans une secte hérétique, ou qui vivent dans la luxure, ou qui se font avorter, ou qui tuent leur mari, ou qui boivent des liqueurs fortes.

91. Celui qui est lié par un vœu ne viole pas ce vœu en emportant (au cimetière) le cadavre de son précepteur, de son répétiteur, de son père, de sa mère ou de son maître spirituel.

92. On doit emporter le cadavre d'un Soudra par la porte Sud de la ville, celui d'un Dvidja par les portes Ouest, Nord, Est, suivant la caste.

93. Les rois, les gens qui sont liés par un vœu, ou ceux qui accomplissent un long sacrifice, ne (contractent) point d'impureté ; car (les rois) sont assis sur le trône d'Indra, (les autres) sont toujours aussi purs que Brahme.

94. Pour un roi sur son trône glorieux la purification est déclarée instantanée, car le trône est destiné à la protection du peuple ; telle en est la cause.

95. (Il en est de même pour les parents de) ceux qui ont été tués dans une bagarre ou un combat, ou par le tonnerre, ou par le roi, ou (qui sont morts en défendant) une vache ou un Brahmane, ou ceux dont le roi désire (la pureté).

96. Le prince a un corps (où s'incarnent) les huit protecteurs du monde, Soma, Agni, le Soleil, le Vent, Indra, les deux Seigneurs des richesses et de l'eau (Kouvera et Varouna), et Yama.

97. (C'est parce que) le roi est rempli de ces gardiens du monde, qu'aucune impureté n'est reconnue en lui; car la pureté ou l'impureté des mortels est produite ou détruite par ces gardiens du monde.

98. Pour celui qui a été tué en faisant son devoir de Kchatriya, par des armes qu'on brandissait contre lui en un combat, le sacrifice est instantanément accompli, et la purification (a lieu sur-le-champ) ; telle est la règle:

99. (A la fin d'une période d'impureté) le Brahmane qui a accompli une cérémonie (funéraire) se purifie en touchant de l'eau, un Kchatriya (en touchant) son char ou ses armes, un Vaisya (en touchant) son aiguillon ou la bride (de ses bœufs), un Soudra (en touchant) son bâton.

100. O les meilleurs des Dvidjas, on vous a expliqué les purifications (prescrites en cas de mort) d'un Sapinda; apprenez (maintenant) les purifications concernant les morts à un degré plus éloigné.

101. Un Brahmane qui a transporté le cadavre d'un Brahmane qui n'est pas son Sapinda, comme (si ce dernier était son proche) parent, ou celui d'un parent maternel, est purifié au bout de trois jours.

102. Mais s'il a mangé les aliments (offerts par les Sapindas) de ces (morts), il est purifié au bout de dix jours seulement; au bout d'un jour (et une nuit), s'il ne mange pas leurs aliments et ne séjourne pas dans leur maison.

103. Après avoir volontairement suivi (le convoi) d'un mort, soit d'un parent (paternel), soit d'un étranger, il se purifie en se baignant tout habillé, en touchant du feu, ou en mangeant du beurre clarifié.

104. On ne doit pas faire emporter par un Soudra le cadavre d'un Brahmane lorsqu'il y a des gens de la même caste présents ; car l'offrande souillée par le contact d'un Soudra ne conduit point (le défunt) au ciel.

 105. La connaissance (du Véda), les austérités, le feu (sacré), les aliments, la terre, l'esprit, l'eau, les onctions (avec de la bouse de vache), le vent, les cérémonies religieuses, le soleil, le temps, (telles sont) les sources de purification pour les êtres animés.

106. Parmi tous les modes de purification, la pureté (dans l'acquisition) des richesses est déclarée le meilleur ; car celui qui est pur (par la source) de ses richesses, est (vraiment) pur, et non celui qui n'est purifié qu'avec de l'eau et de la terre.

107. Les gens instruits se purifient par la patience (des injures); ceux qui ont fait des actes défendus, par les dons; ceux qui ont des péchés cachés, en murmurant (des prières) ; ceux qui connaissent parfaitement le Véda, par les austérités.

108. Par la terre et l'eau ce qui doit être purifié est purifié; une rivière est purifiée par son courant, une femme dont la pensée est souillée (est purifiée) par ses règles, un Brahmane par le renoncement (au monde).

109. Les membres sont purifiés par l'eau, l'esprit par la vérité, l'âme individuelle par la science (sacrée) et les austérités, l'intelligence par le savoir.

110. Ainsi vous a été exposée la règle (concernant) la purification du corps ; écoutez maintenant la règle (concernant) la purification des divers objets.

111. Les Sages ont déclaré que pour les objets en métal, les pierres précieuses, les objets en pierre, la pureté (s'obtient) par les cendres, l'eau et la terre.

112. Un vase d'or sans souillure devient pur rien que par l'eau ; de même ce qui est produit par l'eau, ce qui est en pierre et l'argent non travaillé.

113. L'or et l'argent proviennent de l'union de l'eau et du feu; c'est pourquoi la purification la plus efficace pour ces (métaux est celle qui dérive) de leur propre origine.

114. (Les objets en) cuivre, fer, laiton, étain, zinc, plomb, doivent être purifiés comme il convient (à chacun) au moyen d'alcali, d'acides et d'eau.

115. Pour tous les liquides la purification prescrite est (celle qui se fait) avec deux brins d'herbe kousa, pour les objets solides (tels qu'un siège, une couche ou autres, c'est) l'aspersion d'eau, pour les objets en bois le rabotage.

116. Dans la cérémonie du sacrifice, la purification des vases sacrés, tels que les coupes et les tasses, (se fait) en les frottant à la main et en les rinçant à l'eau.

117. Les pots, les cuillers, les poches à liquides, se purifient à l'eau chaude, ainsi que le couteau de bois, le van, le chariot, le pilon et le mortier.

118. Des grains et des vêtements en grande quantité se purifient par une aspersion d'eau ; pour une petite quantité (des mêmes objets), la purification (se fait) en les lavant.

119. Pour les peaux et la vannerie, la purification (se fait) comme pour les vêtements ; pour les légumes, les racines et les fruits, la purification prescrite est la même que pour les grains.

120. Les articles de soie et de laine (se purifient) avec de la terre saline, les couvertures (du Népal) avec les fruits de l'arbre à savon, les étoffes avec les fruits de l’Aegle marmelos, les tissus de lin avec des graines de moutarde blanche.

121. Un homme instruit (de la Loi) doit purifier les (objets faits avec des) coquilles, cornes, os, ivoire, comme les tissus de lin, ou avec de l'urine de vache, ou avec de l'eau.

122. L'herbe, le bois, la paille se purifient par des aspersions d'eau; une maison, en la balayant et l'enduisant (de fumier de vache) ; un (ustensile) en terre, en le soumettant à une deuxième cuisson.

123. (Un ustensile) en terre qui a été en contact avec des liqueurs fortes, de l'urine, de l'ordure, delà salive, du pus, du sang, n'est pas purifié par une seconde cuisson.

124. Le sol est purifié par cinq (procédés qui sont) : balayer, enduire (de fumier de vache), arroser (avec de l'urine de vache), ratisser, ou y faire séjourner des vaches (un jour et une nuit).

125. Des aliments qui ont été becquetés par des oiseaux, flairés par des vaches, remués (avec le pied), sur lesquels on a éternué, qui ont été souillés par des cheveux ou des insectes, se purifient en y jetant de la terre.

126. Aussi longtemps qu'un (objet) soumis au contact d'une immondice en garde l'odeur et la tache, on doit employer la terre et l'eau à la purification de tous les objets.

127. Les Dieux ont assigné trois choses pures aux Brahmanes : celle (où l'on) ne voit pas (de souillure), celle qui a été" purifiée avec de l'eau, et celle qui a été recommandée par la parole (des Brahmanes).

128. Les eaux qui ont passé sur un sol (pur), suffisantes pour désaltérer une vache, non souillées par aucune immondice, agréables par l'odeur, la couleur et le goût, sont pures.

129. La main d'un artisan est toujours pure (pendant qu'il travaille), et de même toute marchandise exposée en vente ; l'aumône donnée à l'étudiant est toujours exempte d'impureté ; telle est la règle.

130. Toujours pure est la bouche d'une femme, (pur) aussi est l'oiseau qui fait tomber un fruit (en le becquetant) ; pur est le veau qui fait couler (le lait en tétant), pur est le chien au moment où il attrape un daim.

131. Manou a dit que la viande (d'un animal) tué par les chiens est pure, ainsi que celle (d'une bête) tuée par d'autres carnassiers ou par des gens de caste méprisée tels que Tchândâlas et autres.

132. Tous les trous (du corps humain) qui sont au-dessus du nombril sont purs ; tous ceux qui sont au-dessous sont impurs, ainsi que les excrétions sorties du corps.

133. Les mouches, les gouttes (d'eau), une ombre, une vache, un cheval, les rayons solaires, la poussière, la terre, le vent, le feu, doivent être considérés comme purs au toucher.

134. Pour purifier (les organes par où) sont expulsés l'urine et les excréments, la terre et l'eau doivent être employées, autant qu'il est nécessaire, ainsi que pour purifier les douze impuretés du corps.

135. La matière sébacée, le sperme, le sang, la crasse de la tête, l'urine, les excréments, le cérumen, les ongles, le mucus nasal, les larmes, la chassie, la sueur, voilà les douze impuretés de l'homme.

136. Celui qui désire la pureté, devra faire une (application de) terre à son pénis, trois à son anus, dix à une main seule, et sept aux deux mains.

137. Telle est la purification d'un maître de maison ; elle sera double pour un étudiant, triple pour un ermite, quadruple pour un ascète.

138. Après avoir évacué l'urine et les excréments, on doit se rincer la bouche, et se laver les trous du corps; de même quand on va réciter le Véda, et toujours au moment de manger.

139. Celui qui désire la pureté de son corps doit d'abord par trois fois se rincer la bouche, puis deux fois l'essuyer ; mais une femme et un Soudra (accomplissent ces actes) une seule fois.

140. Les Soudras qui vivent selon la Loi doivent se raser (la tête) une fois par mois ; leur mode de purification est le même que celui des Vaisyas, et pour nourriture (ils ont) les restes des Dvidjas.

141. Les gouttes (de salive) de la bouche qui ne tombent pas sur un membre ne rendent pas impur, ni (les poils) de la barbe qui entrent dans la bouche, ni ce qui reste dans les dents.

142. Les gouttes qui touchent (en tombant) les pieds de celui qui présente à d'autres (personne) de l'eau pour se rincer la bouche, doivent être considérées comme pareilles à (l'eau qui coule) sur le sol : elles ne rendent pas impur.

143. Celui qui porte en main un objet, et qui vient à être touché n'importe comment (par une personne ou une chose) impure, reprend sa pureté en se rinçant la bouche, sans déposer (pour cela) l'objet.

144. Celui qui a vomi ou qui a la diarrhée, doit se baigner et manger (ensuite) du beurre clarifié; (mais s'il vomit immédiatement) après avoir mangé, il doit seulement se rincer la bouche ; le bain est (la purification) prescrite pour celui qui vient d'avoir des rapports sexuels.

145. Bien que (déjà) pur, on doit se rincer la bouche après avoir dormi, éternué, mangé, craché, dit un mensonge ou bu de l'eau, et aussi quand on va réciter le Véda.

146. On vous a exposé complètement la règle de la purification pour toutes les castes, ainsi que (celle de) la purification des objets ; apprenez maintenant les devoirs des femmes.

147. Une petite fille, une jeune femme, une femme mûre, ne doivent jamais rien faire de leur propre autorité, même dans leur maison.

148. Dans l'enfance la femme doit être dépendante de son père, dans la jeunesse, de son époux, (et) si son mari est mort, de ses fils; elle ne doit jamais jouir de l'indépendance.

149. Elle ne doit jamais souhaiter d'être séparée de son père, de son époux et de ses enfants ; car en se séparant d'eux, elle déshonorerait deux familles.

150. Qu'elle soit toujours gaie, entendue dans les travaux du ménage, soigneuse de l'entretien du mobilier, modérée dans ses dépenses.

151. Celui auquel elle a été donnée par son père, ou par son frère avec l'autorisation du père, elle doit lui obéir de son vivant, et ne pas l'outrager après sa mort.

152. La formule de bénédiction et le sacrifice au Seigneur des créatures sont usités dans les mariages pour appeler sur les (mariées) la prospérité ; mais l'autorité (du mari) repose sur le don (de la femme par son père).

153. L'époux dont l'hymen a été célébré avec les prières d'usage procure toujours à sa femme, en temps opportun ou hors de saison, la félicité en ce monde et dans l'autre.

154. Même indigne, débauché, dépourvu de qualités, un époux doit toujours être révéré comme un dieu par une femme vertueuse.

155. Pour les femmes il n'existe ni sacrifice, ni vœux, ni jeûne à part ; une femme qui obéit à son mari sera par ce seul fait exaltée au ciel.

156. Une femme vertueuse qui désire (être réunie) dans un autre monde à son mari, ne doit rien faire qui lui déplaise de son vivant ou après sa mort.

157. Qu'elle émacie, si elle veut, son corps (en se nourrissant) de fleurs, de racines et de fruits purs ; mais son mari mort, elle ne doit même pas prononcer le nom d'un autre homme.

158. Jusqu'à la mort elle doit être patiente, adonnée à des observances pieuses, chaste, attentive à suivre les excellentes règles de conduite des femmes qui n'ont qu'un époux.

159. Plusieurs milliers de Brahmanes, chastes depuis leur jeunesse, sont allés au ciel sans avoir perpétué leur postérité.

160. Une femme vertueuse qui après la mort de son époux persévère dans la chasteté, va au ciel, même sans avoir d'enfants, tout aussi bien que ces (hommes) chastes.

161. Mais la femme, qui par désir d'avoir des enfants, manque à ses devoirs envers son époux (mort), se déshonore ici-bas et perd (tout espoir d'être un jour) réunie à son mari.

162. Les enfants nés ici-bas d'un autre (que du mari) ne sont pas (légitimes), ni ceux (qu'un homme) a de la femme d'un autre (n'appartiennent au procréateur) ; en aucun cas il n'est permis aux femmes vertueuses de se remarier.

163. Celle qui délaisse un époux de caste inférieure pour cohabiter avec un (homme) d'une caste supérieure, devient méprisable dans ce monde, et on la désigne sous le nom de « celle qui a eu d'abord un autre époux ».

164. Par son infidélité à son époux, une femme encourt le blâme dans ce monde; (après la mort) elle renaît dans le ventre d'un chacal, ou bien elle est tourmentée par des maladies (en punition) de son crime.

165. Celle qui, chaste dans ses pensées, ses paroles et son corps, ne trahit jamais son époux, obtient (d'être réunie) à lui dans l'autre monde, et les gens de bien l'appellent une femme vertueuse.

166. Par une telle conduite une femme, chaste dans ses pensées, ses paroles et son corps acquiert ici-bas une excellente renommée, et dans l'autre monde (est réunie) à son époux.

167. Un Dvidja instruit de la Loi, lorsque sa femme de même caste, s'étant conduite de la sorte, meurt avant lui, doit la brûler avec le feu consacré et les vases du sacrifice selon la règle.

168. Après avoir ainsi employé les feux consacrés pour les funérailles de sa femme morte avant lui, il peut contracter un nouvel hymen, et de nouveau allumer (les feux).

169. Fidèle à ces règles, qu'il ne néglige jamais les cinq sacrifices, et marié, qu'il habite dans sa maison pendant la seconde période de son existence.

1. Du Brahmane sorti de noviciat, c'est-à-dire du maître de maison.

2. Vedaçàstra peut s'entendre aussi comme composé copulatif « les Védas et les Castras (traités) ». — Comment, etc. « S'il n'y a pas eu négligence des devoirs, ce qui est la cause de la brièveté de la vie. » (Kull.)

6. Çelu, Cordia myxa.

7. Samyâva gâteau préparé avec « du beurre clarifié, du lait, du sucre, et de la farine de froment ». (Kull.) — Qui n'ont pas été offerts à une divinité, littéralement « préparés en vain ». — Viandes non consacrées « qui n'ont pas été aspergées d'eau en récitant des prières ». (Kull.) — La nourriture destinée aux Dieux appelée naivedya.

11. Cet oiseau est le Parra jacana.

12. Foulque : littéralement nageur » (lequel?). — Flamant, hamsa, Phoenicopterus roseus ou cygne. — L'oie : Anas casarca ou le coucou (?). — Le coq domestique : littéralement « coq de village ». — Grue : littéralement « oiseau de marais » (lequel?). Bien entendu nous ne garantissons pas l'identification de tous ces noms d'oiseaux.

13. On peut réunir « plongeons » au terme suivant : « les oiseaux qui plongent pour manger le poisson ».

14. Animaux mangeurs de poissons : sans doute les outres et autres du même genre.

16. Poisson rayé : (lequel?); les deux autres espèces sont tout à fait inconnues. — Ce vers peut s'entendre de deux manières : ou bien les deux premières espèces sont permises seulement dans un repas en l'honneur des Dieux ou des Mânes, et les trois autres en toute occasion ; c'est le sens que j'ai adopté ; ou bien on peut, comme le fait B. H., comprendre « le pâthïna et le rohita employés dans les offrandes aux Dieux et aux Mânes, le ràjïva, le simhatunda et le saçalka aussi peuvent être mangés en en toute occasion ».

17. A quoi bon les avoir permis pour les défendre ensuite ? Cette restriction s'applique peut-être seulement aux « solitaires » ; quant aux inconnus, comment décider s'ils sont permis ou défendus? La traduction de L. serait très satisfaisante, si elle ne modifiait pas un peu le texte, « bien qu'ils ne soient pas au nombre de ceux qu'on ne doit pas manger »; c'est-à-dire que, en dehors des catégories prohibées précédemment, il est encore défendu de manger les animaux solitaires, inconnus, ou pourvus de cinq ongles (sauf, pour ces derniers, l'exception signalée au vers suivant).

18. Iguane, ou suivant L. « le crocodile du Gange ». — Le rhinocéros n'a que trois ongles ; le chameau est dépourvu effectivement des incisives de la mâchoire supérieure, ce qui expliquerait l'expression « à une rangée de dents » ; mais quels sont les autres désignés ici, en dehors du chameau ? Ce trait caractéristique n'existe que chez les lamas, vigognes et alpagas, apparentés au chameau ; or, ce sont des animaux du Nouveau Continent.

20. Pour ces pénitences cf. XI, 212, 213, 219. — Un jour et une nuit.

21. La pénitence simple est appelée Krcchra.

22. Agastya, fameux Richi, auteur prétendu de plusieurs hymnes du Rig Véda et héros des épopées du Mahâbhàrata et du Râmâyana.

24. L'offrande de beurre clarifié appelée havis.

27. Consacrée, c'est-à-dire aspergée d'eau bénite avec récitation des prières ou mantras. — Autorisation : « Dans des cérémonies religieuses où l'usage de la viande est prescrit, telles que le çrâddha, le madhuparka. » (Kull.) — Sur le madhuparka cf. note du vers 41.

29. De crocs : les crocs sont le signe caractéristique des carnassiers.

30. Dont la viande est permise : littéralement : « mangeables, âdya ». — Peut-être le sens est-il « destinés à être sa nourriture. »

32. Honorer les Dieux, c'est leur offrir une part des aliments. — Qu'il ait tué lui-même : le terme utpâdya est vague. D'autres entendent par là « qu'il a obtenue lui-même » ou « qu'il a élevée lui-même ».

33. Sans merci : littéralement : « malgré lui ».

34. En vue d'un profit, fait allusion au chasseur de profession. 37. Sans un motif, c'est-à-dire « sans destination aux divinités et autres ». (Kull.)

40. Parmi les animaux Kull. mentionne « les tortues et autres ».

41. Le madhuparka est un plat que l'on offre à un hôte, et qui est fait d'un mélange de lait suri avec du miel et du beurre.

44. Niyatà peut être rapporté à carâcare, « le mal commis sur les êtres animés et inanimés », et alors il faut supprimer un des deux termes « autorisé et prescrit ». — Car c'est du Véda que découle la loi morale, c'est-à-dire une chose n'est juste ou injuste qu'autant que le Véda la proclame telle ; donc le mal prescrit par le Véda n'est pas du mal.

46. On peut comprendre le composé bandhanavadhakleça de deux manières : « la peine des liens et de la mort » ou bien « les liens, la mort et les peines ».

47. Au lieu de rati, plaisir, certaines éditions ont dhrti : « il attache sa pensée ».

50. Un vampire, un Piçâca.

53. Offre : il vaudrait peut-être mieux mettre le conditionnel « offrirait », à cause du chiffre de cent années.

54. La nourriture des ascètes consiste en « riz sauvage et autres ». (Kull.)

55. Calembour étymologique sur mârusa, viande, que Manou dérive de sa = il et de màm = me.

58. B., suivant l'interprétation de Medh. et de Gov., traduit « qui, avant de faire ses dents, a reçu la tonsure » ; Kull. dit : « Jâtadantânantare, immédiatement après la naissance des dents ». Il est vrai que anantara, d'après le Dictionnaire de Saint-Pétersbourg, signifie quelquefois « qui vient immédiatement avant ».

59. Les parents jusqu'au sixième degré, en remontant ou en redescendant, sont dits les Sapindas (cf. le vers suivant. — Recueilli les ossements: « Les os doivent être recueillis le quatrième jour suivant la prescription de Vishnu. » (Kull.) — « Pour le Brahmane qui entretient le feu prescrit par la Çruti et quia étudié une Çàkhâ (recension du Véda) entière, avec les Mantras et les Brâhmanas, l'impureté est d'un jour ; pour celui qui n'a qu'un de ces deux mérites, (à savoir) l'entretien du feu prescrit par la Çruti ou l'étude du Véda, l'impureté est de trois jours ; celui qui n'a aucun de ces deux mérites, et qui se contente d'entretenir le feu prescrit par la Smrti est impur quatre jours, enfin celui qui est dépourvu de tous ces mérites est impur dix jours. » (Kull.)

60. Sapinda signifie « lié par le gâteau funèbre appelé pinda »; Samânodaka signifie « lié par la libation d'eau ». Cette parenté s'étend aussi loin qu'il existe des traces d'une communauté d'origine et de nom.

63. Rapports sexuels, terme vague précisé par Kull. : « s'il a eu un enfant d'une femme antérieurement mariée à un autre ».

64. Périphrase pour dire « dix jours et dix nuits ». — Touché un cadavre. Suivant Gov., il s'agit des « Brahmanes non parents qui emportent le cadavre (au cimetière) moyennant rétribution ».

65. La cérémonie dite pitrmedha, sacrifice aux Mânes.

67. Qui ont déjà reçu la tonsure, « mais qui n'avaient pas encore reçu l'initiation ». (Kull). La cérémonie de la tonsure s'appelle Cûdàkarman.

69. C'est-à-dire on ne doit pas brûler son corps, ni faire de çrâddha en son honneur.

70. Cette cérémonie s'appelle le Nàmakarman.

72. De la manière énoncée « dans le vers précédent, c'est-à-dire en trois jours ». (Kull.)

76. Rien qu'en se baignant : littéralement « rien qu'en touchant l'eau. »

81. Upasampanne est commenté par « maitrâdinâ tatsamïpavartini tadgrhavâsini, qui réside dans le voisinage, qui habite dans la maison de celui-ci par amitié ou par une autre cause pareille ». Mais il serait plus simple de le traduire par « étant mort », d'autant plus qu'on est obligé ensuite de suppléer ce terme. — Littéralement « une nuit ailée. »

82. Un jour entier : « Un jour seulement, mais non la nuit qui suit, et s'il meurt la nuit, une nuit seulement. » (Kull.) — Qui connaît le Véda ; Kull. ajoute une restriction « plus ou moins, peu ou beaucoup ».

83. Un Brahmane est pur « à la mort d'un sapinda initié, ou à la naissance d'un enfant venu à terme ». (Kull.)

86. Qui s'est purifié « avant de commencer les cérémonies en l'honneur des Mânes et des Dieux ». Les prières au Soleil « se trouvent Rig-Véda, I, 50,1, sqq. Les Pâvamânisou versets purificatoires, sont dans le Mandata IX ». (Note de B.)

88. Lié par un vœu désigne suivant Kull. « un étudiant, un brahmacârin ». — « Cette règle ne s'applique pas au cas où la personne défunte est la mère, le père ou le précepteur. » (Kull.)

89. Vrthâsamkarajâtânâm littéralement « nés d'un mélange (de castes) en vain ». Suivant Kull. il faut séparer vrthâ de samkara, et « nés en vain » signifierait « qui habituellement négligent leurs devoirs » : j'ai remplacé l'expression vague « en vain » par « irrégulièrement ». — Pravrajyàsu tishthatâm peut s'entendre « qui demeurent parmi les mendiants religieux ».

91. Celui qui est lié par un vœu, comme plus haut, désigne l'étudiant ; le précepteur âcârya, le répétiteur upâdhyâya, le maître spirituel guru. Suivant le commentaire, le premier est « celui qui lui a fait étudier une Çâkhâ (branche du Véda) entière », le second « celui qui a fait étudier seulement une portion du Véda ou un Anga », le troisième « celui qui lui a expliqué le sens du Véda, ou seulement d'une portion des Védas ».

92. Suivant la caste : littéralement « suivant les convenances ». — D'un Dvidja : « le Vaisya par la porte Ouest, le Kehatriya par la porte Nord, le Brahmane parla porte Est ». (Kull.)

93. Un vœu : « le noviciat ou un vœu de pénitence ». (Kull.) — Ne contractent point d'impureté « pour la mort d'un Sapinda ou autre ». (Kull.) — Un long sacrifice sattra « tel que le Gavâmayana et autres. »

95. Tués par le roi, c'est-à-dire « exécutés par son ordre pour un délit ». (Kull.) — Dont le roi désire la pureté « tels que son prêtre domestique et autres, afin que ses affaires ne souffrent point de retard ».

96. Soma:=Candra, le Dieu Lunus; Agni, le feu; Kuvera ou Kubera, Dieu des richesses; Varuna, Dieu des eaux; Yama, Dieu des enfers.

98. Par des armes brandies contre lui, ou peut-être « pendant qu'il brandissait ses armes, c'est-à-dire les armes à la main ». — Le sacrifice est instantanément accompli veut dire qu'il « obtient la même sainteté qu'en faisant un jyotishtoma ou autre sacrifice ». (Kull.)

99. Son char ou sa monture, éléphant ou cheval.

100. Les meilleurs des Dvidjas sont les Brahmanes. — A un degré plus éloigné, littéralement « non sapindas. »

102. « S'il habite dans leur maison, et mange leurs aliments, celui qui a emporté le cadavre n'est pur qu'après le laps de trois nuits, précédemment indiqué. » (Kull.)

104. Gens de même caste, littéralement : « les siens » ce qui pourrait signifier « ses propres parents ». Mais le commentaire explique sveshu par samànajâtîyeshu, ce qui s'oppose mieux à l'idée de Soudra.

105. Les aliments « du sacrifice ». — L'esprit manas : B. traduit « (la répression) de l'organe interne ». — Les êtres animés, littéralement « pourvus d'un corps ».

107. Le composé akâryakârinab, « ceux qui font ce qui ne doit pas être fait », peut s'entendre aussi « ceux qui ne font pas ce qui doit être fait, en d'autres termes, ceux qui négligent leurs devoirs ».

109. Bhûtâtman, littéralement « l'âme des êtres » opposée à l'âme universelle. — La science, vidyâ, c'est-à-dire la connaissance du Véda.

112. Sans souillure « qui ne renferme pas les souillures des restes d'aliments, etc. ». (Kull.) — Ce qui est produit par l'eau. v. les coquillages, etc. » (Kull.)

113. Kull. mentionne un récit védique relatif aux amours d'Agni et de Varunânî qui ont donné naissance à l'or et à l'argent. — Par « purification » il faut entendre ici le nettoyage.

116. Les coupes à soma (oamasas) sont en bois, les tasses (grahas), suivant L., servent à mettre le beurre clarifié.

117. Sruc et sruva désignent deux sortes de cuillers. — Le spnya est un couteau de bois de la longueur du bras, servant à divers usages dans le sacrifice. Je ne sais où L. a pris le sens de « vase de fer ».

120. L'arbre à savon arishta, Sapindus detergens. — Les étoffes amçupatta, terme dont le sens reste obscur.

121. B. traduit : « avec une mixture d'urine de vache et d'eau » ; je crois qu'il vaut mieux séparer les deux termes.

125. Comme plus haut, au lieu de « cheveux et insectes », on peut mettre « insectes de cheveux, c'est-à-dire poux ».

127. Adrshtam, littéralement « non vue », c'est-à-dire où l'on ne voit pas de souillure, ou peut-être, comme l'entend L. « souillée à leur insu ». — Purifiée avec de l'eau « en cas de doute ». (Kull.)

131. Gens de caste méprisée : dasyu signifie littéralement barbare.

133. Par « gouttes » il faut entendre, suivant Kull., « les petites gouttes de salive qui s'échappent de la bouche ».

136. Une main seule : « la gauche, car celui qui connaît la pureté ne doit pas employer la main droite à purifier (les parties) inférieures ». (Kull.)

141. Certains suppriment une des deux négations et lisent patanti au lieu de na yanti : le sens est alors « les gouttes qui tombent sur un membre ne rendent pas impur ».

143. On peut aussi faire retomber l'adverbe « n'importe comment » sur « celui qui porte ». Il faut admettre qu'on tient l'objet dans une seule main, car sans cela comment pourrait-on se rincer la bouche, sans déposer l'objet?

145. Bien que déjà pur, c'est-à-dire bien que s'étant déjà rincé la bouche, on doit recommencer l'opération. Kull. fait dépendre la dernière proposition de ce qui précède. « Après avoir dormi, etc.. si on désire réciter le Véda, il faut se rincer la bouche » ; mais il semble qu'il faudrait alors supprimer le ca qui suit adhyeshyamânah

148. De ses fils : « à leur défaut, ce sont les parents paternels qui ont autorité sur la femme ». (Kull.)

151. Après sa mort « par une mauvaise conduite ou en négligeant les çrâddhas et autres oblations destinées à contenter ses Mânes ». (Kull.)

152. La formule de bénédiction s'appelle svastyayana.

153. En temps opportun ou hors de saison est une périphrase pour dire en toute circonstance.

155. A part: « sans leur époux ». (Kull.)

156. Son mari, littéralement « celui qui a pris sa main ».

157. On voit qu'il n'est pas question dans les lois de Manou de l'obligation pour la veuve de monter sur le bûcher de son mari défunt.

158. Niyatâ, « adonnée à des observances pieuses », peut s'entendre aussi « exerçant du contrôle sur elle-même ».

162. On peut avec Medh. entendre ainsi la première partie du vers : « les enfants nés d'un autre que du mari n'appartiennent pas à la mère ».

164. Il semble qu'il vaut mieux mettre « ou bien », quoique le texte porte « et » ; car si elle renaît comme chacal, on ne voit pas quelles sont les maladies dont elle peut être affligée sous cette forme. — Pâparoga peut signifier aussi « des maladies graves, telles que la lèpre ». (Kull.)

167. Le feu consacré : « les feux prescrits par la Çruti et la Smrti ». (Kull.) Le (exte dit « avec l'Agnihotra ».

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