Manou

MÂNAVA DHARMA ÇÂSTRA - LOIS DE MANOU

 

TRADUITES DU SANSKRIT PAR G. STREHLY

Oeuvre numérisée et traduite par Marc Szwajcer

LIVRE II

LIVRE I - LIVRE III

 

 

 

 

 

 

 

MÂNAVA DHARMA ÇÂSTRA

----------------------------------

LOIS DE MANOU

TRADUITES DU SANSKRIT

PAR

G. STREHLY

ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE

PROFESSEUR AU LYCÉE MONTAIGNE

ERNEST, LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, 28

------

 

1893

 

LOIS DE MANOU

 

TRADUITES DU SANSKRIT

PAR

G. STREHLY

 

 

 

LIVRE DEUXIEME

Fondement de la Loi. Sacrements : initiation, noviciat.

NOTES EXPLICATIVES

1. Apprenez cette Loi que suivent les hommes instruits (dans les Védas), que reconnaissent dans leur cœur les gens vertueux, toujours exempts de haine et de passion.

2. L'amour de soi n'est point louable, et pourtant le détachement de soi-même n'existe point ici-bas; car l'étude du Véda et l'accomplissement des actes prescrits par le Véda ont pour mobile l'amour de soi.

3. En effet le désir (des récompenses) a pour racine l'espoir (d'un avantage) ; les sacrifices ont leur origine dans l'espoir ; les vœux (religieux) et les observances ascétiques, tout cela est reconnu comme provenant de l'espoir (d'un avantage).

4. Nulle part ici-bas on ne voit une action quelconque (accomplie) par un homme sans désir : car tout ce qu'on fait a pour mobile le désir.

5. Celui qui accomplit exactement ces (actes prescrits par les livres saints) entre dans l'immortalité, et (même) ici-bas obtient (l'accomplissement) de tous ses désirs tels qu'il les a conçus.

6. La base de la Loi c'est le Véda tout entier, ainsi que la Tradition et la bonne conduite de ceux qui le connaissent, et les coutumes des gens vertueux et le contentement intérieur.

7. Tous les devoirs qui ont été assignés par Manou à chacun sont exposés dans le Véda : car (Manou) possède l'omniscience.

8. Après avoir entièrement examiné tout ce (système) avec l'œil de la science, l'homme instruit devra, conformément à l'autorité de la Révélation, s'attacher à son devoir.

9. Car l'homme qui se conforme à la Loi établie par la Révélation et la Tradition acquiert ici-bas une bonne renommée, et après la mort la félicité suprême.

10. Par Révélation il faut entendre le Véda et par Tradition le Livre des lois ; tous deux doivent être au-dessus de toute discussion sur n'importe quel point, car c'est d'eux que procède le devoir.

11. Tout Dvidja qui s'appuyant sur le rationalisme méprise ces deux sources, doit être chassé par les gens de bien comme athée et contempteur du Véda.

12. Le Véda, la Tradition, la coutume des gens vertueux et le contentement de soi-même, voilà ce qu'on déclare être manifestement le quadruple fondement de la Loi.

13. La connaissance de la Loi est prescrite pour ceux qui sont détachés des richesses et des plaisirs : pour ceux qui veulent connaître la Loi, la Révélation est l'autorité suprême.

14. Mais en cas de divergence entre deux textes sacrés, tous deux sont reconnus comme Loi : car tous deux ont été déclarés par les Sages avoir force de Loi.

15. (Par exemple) le texte védique dit qu'on peut accomplir le sacrifice en tout temps, après le lever (du soleil), avant son lever, ou lorsque ni soleil ni étoiles ne sont visibles.

16. Personne autre, sachez-le, n'est qualifié pour (l'étude de) ce livre, que celui pour lequel on accomplit les cérémonies, depuis celle de la conception jusqu'à celle des funérailles, avec récitation des formules sacrées.

17. La région créée par les Dieux, qui s'étend entre les deux rivières divines la Sarasvatî et la Drichadvatî s'appelle Brahmâvarta.

18. La coutume qui s'est perpétuée par transmission dans ce pays, parmi les (quatre) castes (principales) et les castes mixtes, est ce qu'on appelle la coutume des gens vertueux.

19. La région des Kourous, (celle) des Matsyas, (celle) des Pantchâlas et (celle) des Soûrasénakas, voilà (ce qui forme) en effet le pays des Brahmarchis, venant immédiatement après le Brahmâvarta.

20. (C'est de la bouche) d'un Brahmane originaire de ce pays (que) tous les hommes sur terre doivent apprendre leurs us et coutumes respectifs.

21. Le pays situé entre l'Himavat et le Vindhya, à l'est de Vinasana et à l'ouest de Prayàga s'appelle Madhyadesa.

22. De la mer Orientale à la mer Occidentale, entre ces deux montagnes (s'étend la région que) les Sages appellent Àryâvarta.

23. Le pays où erre naturellement l'antilope à taches noires doit être considéré comme propre à l'accomplissement du sacrifice : (le pays) au delà est la région des Mletchchas.

24. Que les Dvidjas résident de préférence dans ces pays ; quant au Soudra, pressé par les besoins de la vie, il peut habiter n'importe où.

25. On vous a exposé succinctement l'origine de la Loi et la naissance de tout cet (univers) : apprenez (maintenant) les devoirs des castes.

26. Pour les Dvidjas, (c'est) avec les saints rites prescrits par le Véda (que) doivent être accomplies (les cérémonies telles que celle de) la conception et autres sacrements, qui sanctifient le corps et le purifient dans ce monde et dans l'autre.

27. Par les offrandes au feu pendant la grossesse, par la cérémonie qui suit la naissance, par (celle de) la tonsure, par (celle de) l'investiture du cordon sacré d'herbe moundja, est effacé chez les Dvidjas le péché (originel contracté) dans la semence (du père) et le sein (de la mère).

28. Par l'étude (du Véda), par les vœux, par les offrandes au feu, par (le vœu d'étudier) les trois Védas, par les offrandes (aux Dieux, aux Sages et aux Mânes), par (la procréation) des enfants, par les (cinq) grands sacrifices et par les (autres) rites, le corps devient digne de l'absorption en Brahmâ.

29. Avant de couper le cordon ombilical, on doit accomplir le rite de la naissance pour un (enfant) mâle ; on doit lui faire goûter (dans une cuiller d') or du miel et du beurre clarifié, tout en récitant les formules sacrées.

30. Que le père (accomplisse, ou s'il est absent) fasse accomplir la cérémonie de l'imposition du nom, le dixième ou le douzième (jour après la naissance), ou en un jour lunaire propice, à un moment favorable, sous une heureuse constellation.

31. Que (la première partie du) nom exprime, pour un Brahmane une idée de faveur propice, pour un Kchatriya une idée de force ; pour un Vaisya une idée de richesse; pour un Soudra une idée d'abaissement.

32. Que (la deuxième partie du nom) exprime, pour un Brahmane une idée de félicité; pour un Kchatriya une idée de protection; pour un Vaisya une idée de prospérité ; pour un Soudra une idée de servitude.

33. Que (le nom) d'une femme soit facile à prononcer, (n'exprime) rien de dur, ait un sens clair, soit agréable, propice, terminé par une voyelle longue, renfermant une parole de bénédiction.

34. Au quatrième mois il faut accomplir pour l'enfant la (cérémonie de la première) sortie de la maison, au sixième (mois, celle de la première) alimentation avec du riz, ou tout autre rite propice exigé par (les traditions de) la famille.

35. La cérémonie de la tonsure pour tous les Dvidjas doit se faire, conformément à la loi, dans la première ou la troisième année, d'après les prescriptions de la Révélation.

36. La huitième année après la conception doit avoir lieu l'initiation d'un Brahmane, la onzième (celle) d'un Kchatriya, la douzième (celle) d'un Vaisya.

37. (L'initiation) d'un Brahmane qui aspire à exceller dans la science sacrée doit se faire dans la cinquième année, celle d'un Kchatriya qui souhaite la puissance dans la sixième, celle d'un Vaisya désireux (de richesses) en ce monde dans la huitième.

38. Jusqu'à la seizième année pour un Brahmane, la vingt-deuxième pour un Kchatriya, la vingt-quatrième pour un Vaisya, (l'époque de la communication de) la Sâvitrî n'est point passée.

39. (Mais) ce terme expiré, les (hommes des) trois (castes) qui n'ont pas été initiés en temps voulu deviennent des excommuniés, exclus de la Sâvitrî et méprisés des Âryas.

40. Avec ces gens, non purifiés selon les rites, le Brahmane ne devra en aucun cas, même en détresse, contracter aucun lien, soit par (l'enseignement) du Véda, soit par mariage.

41. Les novices suivant l'ordre (de leur caste) doivent porter (pour vêtement de dessus) des peaux d'antilope noire, de gazelle et de bouc, et (pour vêtement de dessous des étoffes de) chanvre, de lin et de laine.

42. La ceinture d'un Brahmane doit être faite d'un triple cordon d'herbe moundja unie et douce; (celle) d'un Kchatriya d'une corde en herbe moûrvâ; (celle) d'un Vaisya de fil de chanvre.

43. A défaut de l'herbe moundja (et des autres, les ceintures) devront être faites en kousa, en asmântaca, en balbadja, triples, avec un seul nœud, ou avec trois, ou avec cinq.

44. Le cordon sacré d'un Brahmane doit être en coton, enroulé sur (l'épaule) droite et triple, (celui) d'un Kchatriya en fil de chanvre, (celui) d'un Vaisya en fil de laine.

45. Suivant la loi, un Brahmane doit (porter) un bâton de vilva ou de palâsa, un Kchatriya (un bâton) de vata ou de khadira, un Vaisya (un bâton) de pilou ou d'oudoumbara.

46. Le bâton d'un Brahmane doit être assez long pour atteindre ses cheveux, (celui) d'un Kchatriya doit s'élever au niveau de son front, (celui) d'un Vaisya au niveau de sonnez.

47. Que tous les bâtons soient droits, sans défaut, d'un aspect agréable, sans rien qui inspire la terreur aux gens, garnis de leur écorce, non entamés par le feu.

48. Ayant pris le bâton désiré, après avoir adoré le soleil et tourné autour du feu (sacré), de gauche à droite, (le novice) ira, suivant la règle, demander l'aumône.

49. Un initié Brahmane en demandant l'aumône (à une femme) mettra le mot « madame » au commencement (de sa requête), un (initié) Kchatriya (le mettra) au milieu, un (initié) Vaisya à la fin.

50. Qu'il demande d'abord l'aumône à sa mère, ou à sa sœur, ou à la propre sœur de sa mère, ou à (toute autre femme) qui ne le rebutera point.

51. Après avoir ramassé assez d'aumônes pour ses besoins, et en avoir fait la déclaration sincère à son précepteur, qu'il mange la face tournée vers l'Est, s'étant purifié en se rinçant la bouche.

52. En mangeant la face tournée vers l'Est, (il s'assure) une longue vie; vers le Midi, la gloire; vers l'Ouest, la prospérité; vers le Nord (la récompense de) la vérité.

53. S'étant rincé la bouche, que le Dvidja prenne toujours sa nourriture dans le recueillement; son repas terminé, qu'il se rince la bouche convenablement, et asperge d'eau les trous (de son visage).

54. Qu'il honore toujours sa nourriture et la mange sans dédain; qu'il se réjouisse à sa vue; qu'il se rassérène, et souhaite d'en avoir toujours autant.

55. Car la nourriture qu'on honore donne toujours force et virilité : celle qu'on mange sans l'honorer détruit ces deux choses.

56. Qu'il ne donne ses restes à personne; qu'il ne mange pas dans l'intervalle (des repas réglementaires); qu'il ne fasse aucun excès de nourriture, et qu'il n'aille nulle part, sans avoir fait ses ablutions (après le repas).

57. L'excès de nourriture est contraire à la santé, à la longévité (et empêche de parvenir) au ciel ; c'est un vice, et il est blâmé parmi les hommes; on doit donc l'éviter.

58. Que le Brahmane fasse toujours le rincement de la bouche avec la partie de la main consacrée à Brahme, ou avec celle qui est consacrée à Ka ou aux trente (Dieux), mais jamais avec celle qui est consacrée aux Mânes.

59. On appelle consacrée à Brahme la partie située à la base du pouce; consacrée à Ka celle qui est située à la base du (petit) doigt; consacrée aux Dieux, celle qui est au bout (des doigts) ; consacrée aux Mânes, celle qui est en dessous de ces deux (entre le pouce et l'index).

60. Qu'il commence par ingurgiter trois fois de l'eau, puis qu'il essuie deux fois sa bouche, et (enfin) qu'il asperge d'eau les trous (de son visage), sa poitrine et sa tête.

61. Celui qui connaît la loi et qui tient à la pureté devra toujours (employer) de l'eau qui ne soit ni bouillante ni mousseuse, pour se rincer la bouche, (en se servant de) la partie de la main (prescrite), dans un lieu écarté, la face tournée vers l'Est ou le Nord.

62. Un Brahmane est purifié par l'eau qui descend jusqu'à sa poitrine, un Kchatriya par (celle) qui atteint sa gorge, un Vaisya par (celle) qu'il prend dans sa bouche, un Soudra par (celle) qu'il touche du bout (de sa langue et de ses lèvres).

63. Un Dvidja est appelé Oupavîtin quand sa main droite est levée, Prâtchînâvîtin quand c'est sa gauche, et Nivîtin quand le cordon pend à son cou.

64. La ceinture, la peau (qui lui sert de manteau), son bâton, son cordon sacré, son pot à eau, il doit les jeter à l'eau quand ils sont détériorés, et en prendre d'autres en récitant les formules sacrées.

65. La (cérémonie de la) tonsure est fixée à la seizième année pour un Brahmane, à la vingt-deuxième pour un Kchatriya, et pour un Vaisya (elle doit se faire) deux (ans) plus tard.

66. Toute cette série (de cérémonies) doit être accomplie pour les femmes en vue de purifier leur corps, dans le temps et dans l'ordre voulus, mais sans (accompagnement de) formules sacrées.

67. La cérémonie du mariage est reconnue (comme remplaçant) la consécration védique pour la femme, les devoirs qu'elle rend à l'époux (comme remplaçant) la résidence (du novice) auprès du maître spirituel, les soins domestiques (comme remplaçant) l'entretien du feu sacré.

68. Ainsi (vous) a été décrit le rite de l'initiation d'un Dvidja, qui symbolise (sa seconde) naissance et qui purifie : apprenez maintenant les devoirs imposés (à l'initié).

69. Après avoir initié le disciple, le précepteur spirituel lui enseignera d'abord (les règles de) la pureté, (celles de) la bonne conduite, l'entretien du feu (sacré) et les dévotions du matin et du soir.

70. Mais un (novice) au moment d'étudier (le Véda) devra se rincer la bouche suivant (les prescriptions du) livre, et recevra sa leçon, le visage tourné vers le Nord, après avoir fait un salut respectueux au Véda, portant des vêtements propres, et maître de ses sens.

71. Au commencement et à la fin (de la lecture) du Véda, il ne manquera pas de toucher les pieds de son précepteur, et il étudiera en joignant les mains : car c'est là ce qu'on appelle l'hommage au Véda.

72. Avec les mains croisées, qu'il prenne les pieds de son précepteur (de manière à) toucher de la (main) gauche le (pied) gauche, et de la (main) droite le (pied) droit.

73. Sur le point de commencer la récitation, le précepteur, toujours infatigable, lui dira : « Oh! récite. » (Quand le précepteur dira) : « Repose-toi », (le disciple) s'arrêtera.

74. Qu'il prononce toujours la syllabe OM au commencement et à la fin (de la récitation) du Véda ; car (la leçon) qui n'est pas précédée de la syllabe OM s'efface ; si elle n'en est pas suivie, elle ne laisse pas de traces.

75. Assis sur (des brins d'herbe kousa) dont les pointes sont tournées à l'Est, purifié par des brins d'herbe kousa (tenus dans ses deux mains) et purgé par trois suspensions d'haleine, il est digne de prononcer la syllabe OM.

76. Les sons A, U, M, le Seigneur des créatures les a exprimés des trois Védas, ainsi que les mots Bhoûh, Bhouvah et Svah.

77. Des trois Védas aussi le Seigneur des créatures qui habite au plus haut des cieux a trait, stance par s tance, cet hymne qui commence par « tad » (appelé) la Sâvitrî.

78. Un Brahmane instruit dans les Védas, qui aux deux crépuscules, murmure cette syllabe (OM) et cet (hymne de la Sâvitrî), précédé des (trois) mots (Bhoûh Bhouvahet Svah), acquiert (tous) les mérites spirituels que procure (la récitation des trois) Védas.

79. Un Dvidja qui récite mille fois (par jour) dans un lieu écarté cette triple (invocation) est absous au bout d'un mois même d'une grande faute, comme le serpent (est délivré) de sa dépouille.

80. Le Brahmane, le Kchatriya et le Vaisya qui négligent cette invocation et (l'accomplissement) en temps voulu des rites qui leur sont propres, encourent le blâme des gens vertueux.

81. Sachez que les trois grandes paroles impérissables, précédées de la syllabe OM et (suivies) de la Sâvitrî à trois stances, sont la bouche (même) du Véda.

82. Celui qui pendant trois ans récite sans relâche tous les jours cette (invocation) ira rejoindre la divinité suprême, léger comme l'air et revêtu d'un corps éthéré.

83. Le monosyllabe (OM) est la suprême divinité, les suspensions d'haleine la plus parfaite austérité; mais rien n'est supérieur à la Sâvitrî ; la vérité vaut mieux que le silence.

84. Tous les rites védiques, (tels que) l'offrande au feu, et (les autres) sacrifices passent; mais sachez que la syllabe (OM) est impérissable: (elle est) Brahme et le Seigneur clés créatures.

85. L'offrande consistant dans la prière murmurée est dix fois plus efficace que le sacrifice régulier; (la prière) récitée assez bas pour n'être pas entendue l'est cent fois plus ; (la prière) mentale l'est mille fois plus.

86. Les quatre sacrifices domestiques accompagnés des sacrifices réguliers, tous ensemble ne valent pas la seizième partie du sacrifice consistant dans la prière murmurée.

87. Il est hors de doute qu'un Brahmane peut arriver à la béatitude rien que par la prière murmurée ; qu'il accomplisse ou non les autres (rites), un Brahmane est appelé l'ami (de toutes les créatures).

88. Que le sage s'efforce de réfréner ses organes égarés dans les séductions des objets des sens, comme un cocher ses chevaux.

89. Les onze organes que les anciens sages ont nommés, je vais les énumérer exactement, comme il convient, et dans l'ordre:

90. Les oreilles, la peau, les yeux, la langue et le nez cinquième, l'anus, les parties sexuelles, les mains, les pieds et (l'organe de) la parole dixième.

91. Il y en a cinq, l'oreille et ceux qui suivent (qu'on appelle) organes des sens; cinq, l'anus et ceux qui suivent, qu'on appelle organes de l'action.

92. Sachez que le onzième est le sens interne (ou esprit) qui par sa qualité tient de la nature des deux (catégories énoncées); quand il est dompté, ces deux catégories de cinq sont (aussi) domptées.

93. Par l'attachement des organes (aux plaisirs sensuels) il est hors de doute qu'on se met en état de péché, tandis qu'en les maîtrisant on parvient à la béatitude.

94. Le désir ne s'éteint nullement par la jouissance des objets désirés; il ne fait que croître davantage, comme le feu (sur lequel on répand) du beurre clarifié.

95. (Comparez) un homme qui obtiendrait toutes ces (jouissances sensuelles) et un homme qui renoncerait à toutes : le renoncement à tous les plaisirs des sens est préférable à leur satisfaction.

96. Ces (organes) attachés à la sensualité ne sauraient être aussi bien réfrénés par le renoncement (aux plaisirs sensuels) que par la (recherche) constante de la connaissance.

97. (L'étude des) Védas, la libéralité, les sacrifices, les observances pieuses, les austérités, ne conduiront jamais à la félicité suprême celui dont le cœur est corrompu.

98. L'homme qui entend, touche, voit, goûte ou sent, sans éprouver ni plaisir ni peine, peut être considéré comme ayant dompté ses sens.

99. Mais quand parmi tous les organes un seul s'échappe, alors la sagesse de l'homme s'échappe, ainsi que l'eau par le trou d'une outre.

100. Celui qui tient en bride l'ensemble de ses organes, et qui dompte son sens interne, peut atteindre tous ses désirs, sans mortifier sa chair par l'ascétisme.

101. Au crépuscule du matin qu'il murmure la Sâvitrî debout jusqu'à l'apparition du soleil; à celui du soir (qu'il la murmure) assis jusqu'à ce que toutes les étoiles soient visibles.

102. En murmurant (la Sâvitrî) debout au crépuscule du matin, il efface les péchés de la nuit : (en la murmurant) assis au crépuscule du soir, il efface la souillure contractée pendant le jour.

103. Celui qui ne (fait pas sa prière) debout le matin et assis le soir, doit être exclus comme un Soudra de toutes les cérémonies des Dvidjas.

104. Observant la règle journalière (de la prière) qu'il répète même la Sâvitrî dans le voisinage d'un cours d'eau, retiré dans une forêt, domptant ses sens et recueilli.

105. Pour (l'étude des) traités complémentaires du Véda, ou pour la récitation journalière, on ne doit tenir aucun compte des règles d'interruption, non plus que pour les formules (accompagnant) l'offrande au feu.

106. Il n'y a point d'interruption pour la (récitation) journalière, car elle est appelée l'oblation du Véda ; le sacrifice où le Véda sert d'offrande est méritoire (même) quand une interruption de lecture remplace l'exclamation « vachat ».

107. Pour celui qui pur et maître de ses sens, pratique pendant un an la récitation (journalière du Véda) selon la règle, coulent toujours le lait doux, le lait aigre, le beurre clarifié et le miel.

108. Le Dvidja qui a été initié doit entretenir le feu sacré, vivre d'aumônes, dormir sur le sol, et complaire à son précepteur jusqu'à (l'accomplissement de la cérémonie du) retour à la maison.

109. Selon la loi sacrée dix (sortes de personnes) peuvent être admises à étudier (le Véda) : le fils du précepteur, un (jeune homme) docile, celui qui communique une science, celui qui observe la loi, celui qui est pur, celui qui est dévoué, celui qui est capable, celui qui fait des présents, celui qui est honnête, (enfin) un parent.

110. On ne doit point parler sans être interrogé, ni (répondre) à une question déplacée ; le sage, même quand il sait, doit se conduire dans le monde comme (s'il était) un simple d'esprit.

111. De deux personnes dont l'une répond d'une manière illégale, et l'autre interroge d'une manière illégale, l'une mourra ou encourra l'inimitié (de l'autre).

112. Là où l'on ne trouve ni vertu, ni richesse, ni l'obéissance requise, on ne doit point semer la science (sacrée) non plus que le bon grain dans une terre stérile.

113. Qu'un interprète du Véda meure avec sa science, plutôt que de la semer sur un sol stérile, (fût-il) même dans une extrême détresse.

114. La Science sacrée alla trouver un Brahmane et lui dit: « Je suis ton trésor, garde-moi, ne me donne pas à un détracteur; de la sorte je serai toute-puissante.

115. » Si tu connais un disciple pur et maître de ses sens, enseigne-moi à ce Brahmane, comme à un gardien vigilant de (ce) trésor. »

116. Mais celui qui acquiert sans permission le Véda de quelqu'un qui le récite, est coupable de vol du Véda, et sera précipité en enfer.

117. On doit d'abord saluer celui dont on reçoit la science des choses du mon de, du Véda ou de l'Être suprême.

118. Un Brahmane maître de ses passions, ne sût-il que la Sâvitrî, est supérieur à celui qui possédant les trois Védas n'est pas maître de ses passions, qui mange de tout et trafique de tout.

119. On ne doit point s'asseoir sur une couche ou sur un siège occupé par un supérieur, et quand on est installé sur une couche ou sur un siège, on doit se lever (à l'approche d'un supérieur) et le saluer.

120. Car les esprits vitaux d'un jeune homme montent en l'air (comme pour s'exhaler de son corps) à l'approche d'un vieillard ; en se levant (respectueusement) et en le saluant, il les retient.

121. Celui qui a coutume de saluer et d'honorer toujours les personnes âgées, croît en quatre (choses) : longévité, science, gloire, force.

122. Après (la formule du) salut, un Brahmane qui aborde quelqu'un de plus âgé doit décliner son nom en disant : « Je suis un tel, »

123. Aux personnes qui ne comprennent pas (le sens) du salut (accompagné) de la déclaration du nom, le sage doit dire : « C'est moi », et (il doit faire) de même à toutes les femmes.

124. Dans la salutation, il doit prononcer après son nom le mot « Ho ! » ; car les sages déclarent que la nature de « Ho ! » est la même que celle des noms propres.

125. « Puisses-tu avoir une longue vie, mon cher ! » C'est en ces termes qu'il faut répondre à la salutation d'un Brahmane, et la voyelle de la fin de son nom, avec la lettre qui précède, doit être prononcée longue.

126. Le Brahmane qui ne connaît pas la manière de répondre à un salut, ne mérite pas d'être salué par l'homme instruit ; il est comme un Soudra.

127. En abordant un Brahmane on s'informera de sa prospérité, un Kchatriya, de.sa santé, un Vaisya, de l'état de ses affaires ; (enfin on demandera) à un Soudra s'il n'est pas malade..

128. On ne doit point interpeller par son nom celui qui a été initié (pour l'accomplissement d'un sacrifice), fût-il plus jeune : celui qui connaît la loi lui adressera la parole en commençant par « Ho ! » ou « Seigneur ».

129. En parlant à une femme qui est l'épouse d'un autre, ou qui n'est pas sa parente par le sang, il doit dire « Madame » ou « chère sœur ».

130. A ses oncles maternels et paternels, à son beau-père, à des prêtres officiants, à ses maîtres spirituels, il doit dire : « Je suis un tel », en se levant (à leur approche, alors même qu'ils seraient) plus jeunes que lui.

131. Une tante maternelle, la femme d'un oncle maternel, une belle-mère, et une tante paternelle doivent être honorées comme la femme d'un maître spirituel ; elles lui sont égales.

132. Chaque jour on doit se prosterner aux pieds de la femme d'un frère, si elle est de la même caste; quant aux femmes des (autres) parents par le sang ou par alliance, c'est (seulement) au retour d'un voyage qu'on doit embrasser (leurs pieds).

133. Envers la sœur de son père ou de sa mère, envers sa sœur aînée, on doit se comporter comme envers une mère : (cependant) une mère est plus vénérable qu'elles.

134. L'égalité entre concitoyens, est (limitée par mie différence d'âge) de dix ans ; entre artistes, de cinq ans ; entre Brahmanes instruits, de trois ; entre-parents par le sang (elle est limitée) par une très petite (différence d'âge).

135. Sachez qu'un Brahmane de dix ans et un Kchatriya de cent ans sont (l'un par rapport à l'autre comme) un père et un fils ; seulement de ces deux, c'est le Brahmane qui est le père.

136. La richesse, la parenté, l'âge, les actes (religieux) et la science sacrée, voilà les cinq choses qui commandent le respect; chacune d'elles, (en commençant par) la dernière, est plus vénérable (que celle qui précède).

137. L'homme des trois (premières) castes qui est le mieux pourvu de ces cinq choses en quantité et en degré, mérite d'y être honoré; et même un Soudra entré dans la dixième (décade de son âge).

138. Il faut céder le pas à une personne en voiture, à un nonagénaire, à un malade, à un homme chargé d'un fardeau, à une femme, à un Brahmane qui a terminé ses études, à un prince, à un marié.

139. Parmi (toutes) ces (personnes), quand elles sont réunies en même temps, (c'est) le Brahmane ayant terminé ses études, et le prince (qui) doivent être honorés (de préférence) ; de ces deux derniers, (c'est) le Brahmane (qui) a droit à être honoré par le roi.

140. Le Brahmane qui, après avoir initié un disciple, lui enseigne le Véda ainsi que la règle du sacrifice et la doctrine ésotérique, est appelé son précepteur.

141. Mais celui qui pour gagner sa vie enseigne seulement une portion du Véda, ou les parties accessoires du Véda, est appelé le sous-précepteur.

142. Le Brahmane qui accomplit suivant la règle la cérémonie de la conception et les autres, et qui donne (à l'enfant) la (première) nourriture, est appelé le maître spirituel.

143. Celui qui ayant été choisi accomplit (pour un autre) l'entretien du feu (sacré), les oblations domestiques et l'Agnichtoma et autres sacrifices, est appelé son prêtre officiant.

144. Celui qui remplit véritablement les deux oreilles (d'un élève) avec le Véda, doit être considéré (par lui) comme un père et comme une mère; (l'élève) ne doit jamais l'offenser.

145. Le précepteur est dix fois plus vénérable que le sous précepteur, le père cent fois plus que le précepteur, la mère mille fois plus que le père.

146. De celui qui vous a donné le jour et de celui qui vous a donné (la connaissance du) Véda, le dernier est le père le plus vénérable : car la naissance (spirituelle) que le Véda communique à un Dvidja est éternelle en ce monde et dans l'autre.

147. Il faut considérer comme une existence (purement matérielle celle qu'a reçue l'enfant) quand son père et sa mère l'ont engendré par leur mutuelle affection, et qu'il est né de la matrice (de sa mère).

148. Mais la (seconde) naissance qu'un précepteur sachant tout le Véda lui communique, suivant la loi, par la Sâvitrî, est la vraie ; (elle est) exempte de vieillesse et de mort.

149. Qu'il sache que l'homme qui lui a communiqué le bienfait du Véda, (que cet avantage soit) petit ou grand, est appelé en ce (traité) son père spirituel, à cause du bienfait (de la communication) du Véda.

150. Le Brahmane qui a donné la naissance (spirituelle) par le Véda, et celui qui enseigne (à quelqu'un) ses devoirs, fût-il un enfant, est, suivant la loi, le père (de celui-ci), pour âgé qu'il soit.

151. Kavi fils d'Anguiras tout jeune enseigna ses parents plus âgés; en les prenant (comme élèves), il leur disait : « Enfants! » en vertu de (la supériorité de) sa science.

152. Pleins de colère ils consultèrent les Dieux à ce sujet, et les Dieux s'étant assemblés, dirent : « L'enfant a parlé comme il faut. »

153. L'ignorant est en effet un enfant, celui qui enseigne le Véda est un père ; car (les Sages) ont appelé l'ignorant un enfant, et celui qui enseigne le Véda un père.

154. Ce n'est ni par les années, ni par les cheveux blancs, ni par les richesses, ni par la parenté (qu'on est supérieur) ; les Sages ont fait cette loi : « Celui qui a appris (le Véda en entier) est grand parmi nous. »

155. Chez les Brahmanes (c'est) la science (qui) constitue la supériorité ; chez les Kchatriyas (c'est) le courage ; chez les Vaisyas (c'est) la richesse en grains (et autres biens) ; chez les Soudras (c'est) seulement l'âge.

156. On n'est pas âgé parce que l'on a des cheveux gris ; celui qui jeune encore est instruit dans le Véda, les Dieux le considèrent comme âgé.

157. Un Brahmane ignorant est comme un éléphant en bois ou un daim en cuir ; tous trois ne portent que le nom.

158. Comme un eunuque est improductif avec les femmes, comme une vache est stérile avec une vache, comme un don fait à un ignorant ne porte point de fruits, ainsi un Brahmane sans (la connaissance) des hymnes (védiques) est inutile.

159. Il faut procéder sans brutalité pour donner aux créatures l'instruction en vue de leur bien; le (maître) qui désire (respecter) la loi doit employer des paroles douces et aimables.

160. Celui dont le langage et la pensée sont toujours purs, et constamment gardés avec soin, recueille tous les fruits que procure le Védânta.

161. On ne doit jamais montrer de mauvaise humeur, même quand on a du chagrin ; on ne doit point offenser autrui en actions ni en pensées ; on ne doit point proférer une parole blessante et qui vous empêcherait d'entrer au ciel.

162. Qu'un Brahmane fuie toujours les honneurs comme du poison ; qu'il recherche toujours le mépris à l'égal de l'ambroisie.

163. Car (quoique) méprisé, il s'endort le cœur léger et s'éveille le cœur léger, il marche le cœur léger en ce monde; tandis que le contempteur périt.

164. Un Dvidja sanctifié par cette succession de cérémonies, doit, pendant qu'il demeure chez son précepteur, se livrer progressivement aux austérités qui préparent à (l'étude du) Véda.

165. Un Dvidja doit étudier le Véda tout entier avec la doctrine ésotérique, (en accompagnant cette étude) de diverses pratiques d'austérité et d'observances prescrites par les règles.

166. Un Brahmane qui veut pratiquer l'ascétisme doit constamment étudier le Véda, car l'étude du Véda est considérée comme la plus excellente des austérités pour un Brahmane en ce monde.

167. Certes, il pratique la plus parfaite des austérités jusqu'au bout des ongles, le Dvidja qui, bien que portant une guirlande de fleurs, s'adonne journellement à l'étude du Véda dans la mesure de ses moyens.

168. Un Dvidja qui, négligeant l'étude du Véda met son application ailleurs, tombe bientôt, de son vivant même, dans la condition d'un Soudra, ainsi que sa postérité.

169. La première naissance d'un Dvidja lui vient de sa mère, la deuxième de l'investiture de la ceinture d'herbe moundja, la troisième de l'initiation pour le sacrifice, d'après la déclaration du texte révélé.

170. Parmi ces (trois), la naissance par le Véda est symbolisée par l'investiture de la ceinture d'herbe moundja; dans celle-ci, la Sâvitrî (est dite) la mère, et le précepteur est dit le père.

171. Le précepteur est appelé le père (du novice), parce qu'il (lui) communique le Véda; car avant la prise de la ceinture d'herbe moundja aucun acte pieux ne lui est permis.

172. (Jusqu'à la cérémonie de l'investiture), il ne doit réciter (aucun) texte védique, excepté dans les rites funèbres ; car il n'est pas supérieur à un Soudra, tant qu'il n'a pas pris une seconde naissance par le Véda.

173. Une fois initié, on exige qu'il s'astreigne aux observances et qu'il apprenne progressivement le Véda, en se conformant aux règles.

174. La peau de bête, le cordon (sacré), la ceinture, le bâton ainsi que les vêtements prescrits (pour le novice au moment de l'initiation, tous) ces (objets doivent être renouvelés) dans (l'accomplissement) des vœux.

175. Voici les observances que doit pratiquer un novice qui habite chez son maître spirituel, en réfrénant tous ses organes pour augmenter son austérité.

176. Chaque jour, après s'être baigné et purifié, il offrira des libations aux Dieux, aux Sages et aux Mânes, il honorera les divinités, et mettra le combustible (dans le feu sacré).

177. Qu'il s'abstienne de miel, de viande, de parfums, de guirlandes, d'essences, de femmes, de toutes (substances) aigries, ainsi que de tous sévices à l'égard des créatures,

178. D'onguents, de collyre pour les yeux, de porter des souliers et une ombrelle, de désirs sensuels, de colère, cle cupidité, de danser, de chanter ou de jouer d'un instrument,

179. Du jeu, des querelles, de la calomnie et du mensonge, de regarder ou de toucher une femme, ou de frapper le prochain.

180. Qu'il couche toujours seul, qu'il ne répande jamais (volontairement) sa semence; car celui qui volontairement répand sa semence, rompt son vœu.

181. Le Dvidja novice qui a répandu involontairement sa semence en songe, doit se baigner, adorer le soleil, et répéter trois fois la formule : « Revienne à moi, etc. »

182. Qu'il apporte un pot d'eau, des fleurs, du fumier de vache, de l'argile, de l'herbe kousa autant qu'il en faut (à son précepteur), et qu'il aille chaque jour demander l'aumône.

183. Le novice, étant pur, ira chaque jour demander l'aumône dans les maisons des gens qui ne négligent pas les sacrifices védiques et qui sont renommés pour (la manière dont ils remplissent) leurs devoirs.

184. Qu'il ne mendie pas chez les parents de son précepteur, ni chez ceux de son père ou de sa mère ; mais s'il ne peut rien obtenir dans les maisons étrangères (qu'il s'adresse à eux), en évitant de commencer par les premiers.

185. A défaut de ceux qui ont été mentionnés précédemment, qu'il parcoure tout le village, étant pur et retenant ses paroles ; mais qu'il évite les gens accusés (dépêchés mortels).

186. Ayant rapporté d'un lieu éloigné le combustible, qu'il le mette à l'air, et que soir et matin il alimente le feu sacré, sans jamais se lasser.

187. Si, sans être malade, il néglige pendant sept jours d'aller chercher l'aumône et d'alimenter le feu sacré, il devra faire la pénitence (prescrite) pour un novice qui a violé le vœu de chasteté.

188. Le novice doit constamment subsister d'aumônes et ne pas recevoir sa nourriture d'une seule (personne); pour un novice, subsister d'aumônes est déclaré l'équivalent de jeûner.

189. S'il est invité à une cérémonie en l'honneur des Dieux ou des Mânes, il peut manger à son gré (la nourriture donnée par une seule personne), autant que le permettent ses vœux, et (à condition de) se conduire comme un ascète ; (en cela) il n'enfreint pas ses vœux.

190. Les Sages ont prescrit cette règle de conduite seulement pour le Brahmane; elle n'est pas imposée au Kchatriya et au Vaisya.

191. Qu'il en ait reçu l'ordre ou non de son précepteur, (l'élève) doit s'appliquer toujours à l'étude, et faire ce qui peut être agréable à son maître.

192. Disciplinant son corps, sa parole, ses organes des sens et son esprit, il doit se tenir les mains jointes regardant la face de son précepteur.

193. Qu'il ait toujours le bras (droit) libre, qu'il ait une bonne tenue, et qu'il soit bien couvert ; quand on lui dit : « Asseyez-vous », qu'il s'asseye, le visage tourné vers son précepteur.

194. En présence de son précepteur, il doit toujours avoir une nourriture, des habits, des ornements inférieurs (à ceux du maître), il doit se lever avant lui et se coucher après lui.

195. Il ne doit pas répondre (à son précepteur) ni converser (avec lui) étant couché, assis, mangeant ou debout avec la face tournée d'un autre côté.

196. Il doit le faire debout quand (le précepteur) est assis, en l'abordant quand il est debout, en allant à sa rencontre quand il s'approche, en courant après lui quand il court,

197. En se plaçant en face de lui quand il a le visage tourné d'un autre côté, en allant auprès de lui quand il est éloigné, en se penchant vers lui quand il est couché ou qu'il est arrêté près de lui.

198. Son lit ou son siège doivent toujours être bas, quand il est en présence de son précepteur ; à la portée des yeux de son précepteur il ne doit point s'asseoir à son aise.

199. Il ne doit point prononcer le nom de son (précepteur) tout court, même derrière son dos, ni contrefaire sa démarche, son langage, ses gestes.

200. Si son maître est quelque part l'objet d'une médisance ou d'une calomnie, qu'il se bouche les oreilles, ou qu'il (quitte) la place pour aller ailleurs.

201. Celui qui médit de son précepteur devient âne (dans une autre vie) ; celui qui le calomnie devient chien ; celui qui vit sur le bien (de son précepteur) devient ver, celui qui en est envieux (devient) insecte.

202. Il ne doit point, étant à distance, saluer le (précepteur par l'intermédiaire d'une autre personne) ni étant en colère, ni en présence d'une femme : s'il est en voiture ou sur un siège, qu'il descende pour lui adresser la parole.

203. Il ne doit point s'asseoir avec son précepteur contre le vent ou sous le vent, ni dire quoi que ce soit hors de la portée des oreilles du précepteur.

204. Il peut s'asseoir avec son précepteur dans une voiture traînée par des bœufs, des chevaux, des chameaux, sur une terrasse, sur du gazon, sur une natte, sur une pierre, sur une planche, dans un bateau.

205. Si le précepteur de son précepteur est présent, qu'il se comporte (avec lui) comme si c'était son (propre) précepteur; mais sans la permission de son précepteur, il ne peut saluer ses propres (parents) qui ont droit à son respect.

206. Telle doit être également sa conduite constante envers ceux qui lui enseignent la science (sacrée), envers ses parents paternels, envers les gens qui le détournent du péché ou qui lui donnent de bons conseils.

207. Envers ses supérieurs il doit toujours se comporter comme envers son précepteur, et de même envers les fils de son précepteur, s'ils sont nés de femmes de la même caste, et envers les parents de son précepteur.

208. Le fils du précepteur soit plus jeune, soit du même âge (que lui), soit étudiant dans (la science de) l'accomplissement du sacrifice, quand il donne l'enseignement (à la place de son père), a droit aux mêmes hommages que le précepteur.

209. (L'élève) ne doit point frictionner les membres du fils de son précepteur, ni l'aider à se baigner, ni manger ses restes, ni lui laver les pieds.

210. Les épouses du précepteur ont droit aux mêmes hommages que lui-même, si elles sont de la même caste; mais si elles appartiennent à des castes différentes, il doit les honorer (seulement) en se levant et en saluant.

211. (Le soin de) parfumer, de servir dans le bain, de frictionner, de coiffer la femme du précepteur ne le regarde point.

212. (L'élève) qui a vingt ans révolus, et qui distingue le bien du mal, ne doit point saluer la jeune femme de son précepteur (en touchant) ses pieds.

213. Il est dans la nature des femmes de faire pécher les hommes ici-bas; aussi les Sages ne s'abandonnent-ils point aux femmes.

214. Car les femmes peuvent égarer en ce monde non seulement l'ignorant, mais même l'homme instruit, (en le rendant) esclave de l'amour et de la colère.

215. On ne doit point être assis à l'écart avec une mère, une sœur, une fille; car la troupe des sens est puissante, et entraîne même l'homme instruit.

216. Mais un jeune (élève) peut à son gré se prosterner à terre devant les épouses (encore) jeunes de son précepteur, conformément à la règle, en disant : « Je suis un tel. »

217. Au retour d'un voyage, il doit toucher les pieds des femmes de son précepteur, et les saluer chaque jour, en observant les pratiques des gens vertueux.

218. Comme un homme creusant avec une bêche arrive jusqu'à l'eau, ainsi un (élève) docile parvient à la science renfermée dans son précepteur.

219. Qu'il ait les cheveux rasés ou tombants ou en toupet ; que jamais le soleil ne se couche ni ne se lève sur lui (dormant) dans le village.

220. Si le soleil se lève ou se couche pendant qu'il est endormi, (que sa faute) soit volontaire ou involontaire, il devra jeûner un jour en récitant à voix basse (la Sâvitrî).

221. Car celui que le soleil à son lever ou à son coucher trouve endormi, et qui ne fait pas pénitence, encourt un grand péché.

222. S'étant rincé la bouche, étant pur et recueilli, en un lieu sans souillure, qu'il récite chaque jour les prières prescrites, aux deux crépuscules, conformément à la règle.

223. Si une femme ou si un Soudra fait un (acte) quelconque (tendant au) bien (suprême), qu'il s'y applique (aussi) avec ardeur, ainsi qu'à (tout autre acte) où son esprit trouvera plaisir.

224. (Les uns) disent que le souverain bien (consiste) icibas dans la vertu et la richesse (réunies) ; (suivant d'autres, il consiste dans) le plaisir et la richesse, ou dans la vertu seule, ou dans la richesse seule ; mais l'opinion juste (est qu'il consiste dans) l'union de ces trois (choses).

225. Un précepteur, un père, une mère, un frère aîné ne doivent point être traités avec irrévérence, surtout par un Brahmane, eût-il été offensé par eux.

226. (Car) un précepteur est l'image de Brahme, un père l'image du Seigneur des créatures, une mère l'image de la terre, un propre frère l'image de vous-même.

227. Le mal que se donnent un père et une mère pour mettre au monde un enfant ne saurait être compensé même par des centaines d'années.

228. On doit toujours faire ce qui est agréable à ceux-ci, ainsi qu'au précepteur ; en contentant ces trois (personnes), on gagne tout (le prix des) austérités.

229. L'obéissance à ces trois (personnes) est déclarée la plus parfaite des austérités, et sans leur permission, on ne doit accomplir aucun autre acte pieux.

230. Car ils sont les trois mondes, ils sont les trois ordres, ils sont les trois Védas, ils sont appelés les trois feux sacrés.

231. Le père en effet est déclaré être le feu Gârhapatya, la mère le feu Dakchina, le précepteur le feu Âhavanîya ; cette triade de feux est très vénérable.

232. (Celui qui devenu) maître de maison ne néglige pas ces trois, conquiert les trois mondes, et dans un corps rayonnant, pareil à un Dieu, il goûtera la félicité dans le ciel.

233. Par la piété envers sa mère il obtient ce (bas) monde ; par la piété envers son père (il obtient) le monde intermédiaire ; mais par l'obéissance à son précepteur, il parvient au monde de Brahmâ.

234. En respectant ces trois (personnes) on remplit tous ses devoirs ; mais pour celui qui ne les honore pas, toutes les œuvres pies sont stériles.

235. Aussi longtemps que ces trois (personnes) sont en vie, qu'il n'accomplisse aucun autre (devoir religieux de sa propre impulsion) ; qu'il leur témoigne une soumission constante, heureux de faire ce qui leur est agréable et utile.

236. Qu'il les tienne au courant de tout ce qu'il fait avec leur consentement en vue de l'autre monde, en pensée, en parole et en action.

237. (En honorant) ces trois (personnes), toutes les obligations d'un homme sont remplies ; c'est là évidemment le devoir par excellence ; tout autre devoir est déclaré secondaire.

238. Un croyant peut recevoir un enseignement pur même d'un homme de caste inférieure, la loi la plus haute même de (l'être) le plus vil, la perle des femmes même d'une famille basse.

239. On peut tirer l'ambroisie même du poison, un bon conseil même d'un enfant, une (règle de) bonne conduite même d'un ennemi, de l'or même d'une (gangue) impure.

240. On peut recevoir les femmes, les perles, la science, la (connaissance du) devoir, la pureté, un bon conseil, et les divers arts de n'importe qui.

241. En cas de nécessité, il est enjoint d'apprendre le Véda (même) d'un autre qu'un Brahmane; aussi longtemps que dure l'instruction, on doit servir (un tel) précepteur et lui obéir.

242. Un novice qui aspire à la félicité suprême ne doit point demeurer jusqu'à la fin de sa vie chez un précepteur non Brahmane, ou même chez un Brahmane non instruit (dans la totalité des Védas).

243. Toutefois s'il désire demeurer jusqu'à la fin de ses jours dans la maison de son précepteur, qu'il le serve avec zèle jusqu'à ce qu'il soit délivré de son corps.

244. Le Brahmane qui sert son précepteur jusqu'à la dissolution de son corps entre directement dans la demeure éternelle de Brahme.

245. Celui qui connaît son devoir ne doit faire aucun cadeau à son précepteur avant (son retour à la maison); mais quand, congédié par son précepteur, il est sur le point de prendre le bain (final), qu'il lui offre un présent suivant ses moyens,

246. Un champ, de l'or, une vache, un cheval, un parasol, des sandales, un siège, du grain, des légumes, des vêtements, afin d'être agréable à son précepteur.

247. Si son précepteur meurt, il servira le fils de celui-ci (pourvu qu'il soit) vertueux, ou sa veuve, ou son parent (le plus proche) jusqu'à la sixième génération, comme si c'était le précepteur lui-même.

248. Si aucun de ceux-ci n'est en vie, qu'il prenne la demeure, le siège et les occupations (de son précepteur), qu'il s'applique au service du feu (sacré) et se rende digne de l'union avec Brahmâ.

249. Le Brahmane qui accomplit ainsi son noviciat, sans enfreindre ses vœux, arrive à la condition suprême et ne renaît plus sur cette terre.

1. Que reconnaissent dans leur cœur : hrdayenâbhyanujfiâta. Le sens de cette expression est obscur. L : « (devoirs) qui sont gravés dans les cœurs ». B. H. « (loi) qui est reconnue par l'esprit ».

2. L'amour de soi : kàmàtmatà est commenté par phalâbhilàshaçîlatvam : « la tendance à désirer une récompense » c'est-à-dire à agir par intérêt. B. H. dans une note fait remarquer justement que dans l'ancienne religion védique l'espoir d'une récompense matérielle, d'un avantage immédiat est le but avoué du sacrifice dont la devise est : « donnant, donnant ».

3. Sankalpamûla est une expression difficile : sankalpa signifie « résolution » et l'on pourrait entendre ainsi : « le désir est la racine de la résolution (d'agir) ». Mais le commentaire explique sankalpa par « anena karmanâ idam ishtam phalam sàdhyata iti », etc. : « c'est l'idée qu'on se fait que tel avantage désiré peut être obtenu par telle action ». Sankalpa est donc l'espoir d'un avantage. — Les vœux, par exemple ceux d'un étudiant brahmane. — Yamadharma, mot à mot « règle de répression (des désirs sensuels) ». L. « de l'espérance (d'un avantage) naît l'empressement ». B. H. « l'égoïsme a sa racine dans l'espoir d'une récompense ».

5. Amaraloka, « l'immortalité » c'est-à-dire « l'absorption en Brahmâ ou la délivrance finale ». (Kull.)

6. La bonne conduite : çïla suivant Govindarâja, c'est « la suppression de l'affection et de la haine », suivant Kull. treize qualités composent la bonne conduite, telles que « l'amitié pour les Brahmanes, la piété envers les Dieux et les Mânes, la douceur, etc. ». —Àcâra « les coutumes », telles que « porter une couverture ou un vêtement d'écorce ». (Kull.) — Le contentement intérieur, c'est-à-dire la conscience qui guide les actions.

11. Dvidja « régénéré », signifie un homme des trois premières castes, régénéré par l'investiture du cordon sacré : le Brahmane est souvent désigné par la périphrase « le meilleur des dvidjas ». — Le dogme n'admet aucune discussion, il exige une foi aveugle.

12. Manifestement peut être rapporté à « on déclare ». — Fondement : lakshana signifie proprement « signe distinctif, caractéristique ».

13. Pour ceux qui sont détachés, etc., et non pour les autres, parce que, dit Kull., n pour ceux qui par désir des richesses et des plaisirs, et dans le but de gagner des avantages terrestres, obéissent à la loi, les œuvres sont sans fruits ».

15. Le sacrifice : l'Agnihotra ou sacrifice du feu, désigné par ce vers, consiste dans deux séries d'offrandes, dont l'une a lieu le matin, l'autre le soir. — Le moment où « ni le soleil ni les étoiles ne sont visibles » c'est le crépuscule; samayâdhyushite signifie proprement « quand (le soleil) est à moitié levé ». Nous avons suivi la paraphrase de Kull.

16. Les cérémonies auxquelles il est fait ici allusion ne sont pratiquées que pour les hommes des trois premières castes : aussi la lecture de ce livre est interdite aux Soudras.

17. Créée par les dieux : devanirmita est traduit par L. « digne des dieux » et par B. H. « fixée par les dieux ». — La Sarasvatî (aujourd’hui Sarsouti) descend de l'Himalaya et se perd dans les sables du désert. Comme divinité c'est la Minerve de l'Inde, la déesse de l'éloquence et du savoir, l'inventrice du Sanskrit et de l'écriture dite Devanàgarï. La Drichadvatî est probablement le Kâgar avant sa jonction avec la Sarsouti.

19. Les Brahmarchis sont des Sages de caste brahmanique.

21. Himavat = Himalaya. Le Vindhya est une chaîne qui sépare l'Inde centrale du Dekhan. Vinasana signifie « disparition, perte (de la Sarasvatî) ». Cette région est située au N. O. de Delhi. — Prayâga, aujourd'hui Allahâbad, au confluent de la Djemna et du Gange. Madhyadesa, signifie « pays du milieu ».

22. Àryâvarta signifie « contrée des Aryens. »

23. La région des Mletchchas : « qui n'est pas propre au sacrifice », ajoute Kull. Ce mot désigne les étrangers, les barbares, mot à mot : « ceux qui baragouinent ». Cf. pour le sens le grec βάρβαρος= lat. balbus et le russe niemetz « allemand, étranger », tiré de l'adjectif niemoï, muet.

28. Les vœux : « les pratiques ascétiques telles que l'abstention de miel, de viande, etc. ». (Kull.)

29. Le rite de la naissance ou jâtakarman. — Le texte dit qu'on doit faire goûter à l'enfant « de l'or, du miel et du beurre ». Il est évident qu'il faut entendre par là que le miel et le beurre ont été mis en contact avec un objet en or, par exemple une cuiller, une pièce de monnaie, un anneau, etc.

30. Le texte dit simplement « qu'il fasse accomplir » kârayet : nous avons suppléé comme en maint autre endroit le commentaire entre parenthèses. — L'imposition du nom, en sanskrit nâmadheya.

31. « Nomen omen » dit un proverbe latin. — La première partie : les noms hindous sont presque toujours des composés.

32. L. traduit pushti, prospérité, par « libéralité » (?) — Cette règle pour le choix des éléments composants du nom, comme le remarque B. H., a fini par tomber en désuétude.

34. La première de ces deux cérémonies s'appelle nishkramana, la seconde annapràçana : anna signifie en général « aliment » et en particulier « riz ».

35. La cérémonie de la tonsure, cûdàkarman, consiste à raser le crâne en laissant une touffe de cheveux.

36. L'initiation, upanâyana ; cette cérémonie est marquée par l'investiture

38. La seizième année « après la conception ».

39. Excommuniés, vrâtyas. — Des âryas : c'est-à-dire « des honnêtes gens ».

40. Comme le remarque B. H., la cérémonie appelée vrâtyastoma permet à ces parias de rentrer dans le giron delà communauté aryenne.

41. Novice, brahmacârin : c'est la première période de la vie d'un Dvidja qui vient de recevoir l'initiation ; ensuite il passe à l'état de grhastha ou maître de maison. — Suivant l'ordre de leur caste : cela veut dire que le Brahmane porte une peau d'antilope, le Kchatriya une peau de gazelle, le Vaisya une peau de bouc, etc.

42. Moundja, Saccharum munja ; moûrcà, Sanseveria Roxburghiana.

43. Kousa, Poa cynosuroïdes; asmântaka, Spondias mangifera; balbadja, du cordon sacré et de la ceinture, cf. v. 169, et par la communication de la prière dite Sâvitrî, cf. v. 77. Saccharum cylindricum. — La première de ces trois herbes est pour le brahmane, la deuxième pour le kchatriya, la troisième pour le vaisya. — Avec un seul nœud, ou avec trois ou avec cinq : « Suivant les usages de la famille ». (Kull.) — Triples, c'est-à-dire en trois cordes.

44. ùrdhvavytam signifie littéralement « porté sur le haut (du corps) ». Mais Kull. l'explique par dakshinâvartitam. — La traduction de B. « tordu vers la droite » est un peu vague : j'ai suppléé « épaule ».

45. Vilva, Aegle marmelos ; palâsa, Butea frondosa ; vata, Ficus indica ; khadira, Mimosa catechu ; pilou, Careya arborea ou Salvadora persica ; oudoumbara, Ficus glomerata.

46. Atteindre ses cheveux : par cette expression un peu vague, il faut entendre la touffe qui est au sommet du crâne, puisque évidemment le bâton du Brahmane doit être le plus long des trois.

48. Le bâton désiré : uktalakshanam, « avec les marques particulières susmentionnées », ajoute le comm. de Kull. Il ne me parait pas exact de traduire par « un bâton à son choix », le choix du bâton n'étant pas libre ainsi qu'on vient de le voir. — Après avoir adoré le soleil, ou simplement « s'étant placé en face du soleil ».

49. A une femme : le vers suivant montre en effet que l'initié doit demander l'aumône à une femme. Voici suivant Kull. les trois formules : « Madame, donnez-moi l'aumône. — Donnez-moi, Madame, l'aumône. — Donnez-moi l'aumône, Madame ».

52. La vérité : « s'il désire le fruit de la vérité, qu'il mange la face tournée vers le nord ». (Kull.)

53. Les trous : c'est-à-dire les yeux, les oreilles, les narines.

54. Qu'il souhaite d'en avoir toujours autant : explication du commentaire ; le texte porte simplement « pratinandet, qu'il s'en réjouisse. »

56. Tathântarâ « dans l'intervalle », c'est-à-dire suivant Kull. « entre les deux repas, celui du matin et celui du soir. »

57. Empêche de parvenir au ciel, « parce qu'il empêche d'accomplir les sacrifices et autres devoirs pieux en vue de mériter le ciel ». (Kull.) — Apunyam signifie suivant L. « cause l'impureté », suivant B. » empêche, (l'acquisition du) mérite spirituel. »

58. Sur la différence de Brahme et Brahmâ cf. la note du v. 98, I. — Ka ou Pradjâpatidésigne le Seigneur des créatures, le créateur.

59. Tayoradhah « en dessous de ces deux », expression vague : Kull. la la précise en ces termes « angushthapradeçinyor madhye. »

60. Sa poitrine : âtman signifie ici « le siège de l'âme », c'est-à-dire la poitrine ou le cœur.

62. Qui descend jusqu'à sa poitrine : le texte dit hrdgâbhih, mais je pense qu'il faut traduire ici par « poitrine » plutôt que par « cœur » : on voit en effet que suivant la caste la purification s'opère par une absorption plus ou moins avancée de l'eau.

63. Quand sa main droite est levée : « et que le cordon sacré ou son vêtement, passant sous l'aisselle droite, repose sur l'épaule gauche » (Kull.); inversement dans le cas suivant; dans le troisième cas le cordon ne passe sous aucun des deux bras.

65. La tonsure : Keçânta désigne la touffe de cheveux qu'on laisse au sommet de la tête en rasant le reste. — La seizième année après la conception.

66. Formules sacrées ou prières, mantras.

69. Ces dévotions sont appelées sandhyâs, et ont lieu, comme l'indique le nom, au crépuscule.

70. Le livre, çâstra, désigne les lois de Manou. — Ce salut appelé anjali consiste à incliner légèrement la tête en rapprochant l'une de l'autre les paumes des mains, et en les élevant à la hauteur du front.

71. L'hommage au Véda Brahmânjali; Brahman est synonyme de Véda.

74. La syllabe OM ou mieux AUM (O = A+ U) est un monosyllabe sacré qui précède toutes les invocations : les trois lettres qui la composent symbolisent les trois Védas. Plus tard elle a figuré la Trimoûrti ou Trinité hindoue : A = Vichnou, U = Çiva, M = Brahmâ.

75. Pavitraih kuçaih karadvayastbaih pavitrikrtah « s'étant purifié par des moyens de purification (qui sont) des brins d'herbe kousa tenus dans les deux mains ». Kull. — La suspension d'haleine, prânâyâma est une pratique d'ascétisme usitée dans l'Inde.

76. Ces trois mots signifient terre, atmosphère, ciel : on les appelle viâbrtis.

77. A trait : métaphore consacrée. — Qui habite au plus haut des cieux : parameshthin. — Hymne, va, d'où le nom de Rig Véda. — Tad : pronom démonstratif neutre qui commence l'invocation (Rig Véda, III. 62, 10). La Sâvitrî est aussi appelée Gâyatrî : C'est une invocation au soleil considéré comme Savitar, vivificateur. — Stance par stance. B. traduit « un pied (pâda) de chaque (Véda) », il y a en effet trois pâdas.

79. Dans un lieu écarté : mot à mot « en dehors du village ».

81. Bouche du Véda : brahmano mukham, c'est-à-dire le moyen le plus sûr d'arriver à la félicité suprême. L. : « la partie principale du Véda ». B. « le portail du Véda et la grille conduisant à l'union avec Brahman ».

82. La divinité suprême : Brahman.

84. Passent, svarûpatah phalataçca « en ce qui concerne leur forme et leurs résultats ». (Kull.) — Jeu de mots sur aksharam signifiant à la fois « la syllabe om » et « impérissable ». Il est évident que la leçon de Kull. akshayam, quoique donnant le même sens, doit être rejetée, puisqu'elle supprime le jeu de mots.

86. Les quatre sacrifices domestiques, les pâkayajnas « sont parmi les cinq grands sacrifices, les quatre autres que le brahmayajna, à savoir le vaiçvadevahoma, le balikarman, le nytiaçrâddha et l'atithibhojana ». (Kull.) — Les sacrifices réguliers sont ceux tels que « celui de la nouvelle et de la pleine lune, etc. ». (Kull.)

87. Maitro bràhmana ucyate : On peut aussi construire, comme le fait B. : « Lui qui est l'ami (de toutes les créatures) il est déclaré (être un vrai) Brahmane. » L. : « Il est dit (justement) uni à Brahme. » En n'offrant pas de sacrifice il 'immole pas de victimes, et par suite ne fait aucun mal aux créatures.

92. Comme le remarque B. H. « ces onze organes des sens et de l'action, en y joignant les deux principes de l'intelligence et de la conscience, constituent les treize instruments de connaissance de la doctrine Sànkhya ».

99. Prajnâ « sagesse » ou suivant Kull. « tattvajnànam, connaissance de la vérité ». — Pâdât « d'une outre » (?); pàda signifie « pied » : faut-il lire pâtrât « d'un vase » ? Le commentaire du reste est précis : « rien que par un seul trou le liquide s'échappe d'un récipient à eau fait d'une peau. » Pâda désigne peut-être un des pieds de la peau de chèvre formant l'outre.

100. L. : « Doit vaquer à ses affaires sans macérer, etc. », me parait inexact ; artha signifie « l'objet qu'on a en vue ». 102. Il s'agit des fautes commises sans le savoir, ajûânakrtam. (Kull.)

104. Même : Ce mot « api » est éclairci par le commentaire : « Quand il n'est pas en état de réciter d'autres textes védiques. »

105. Les traités complémentaires sont appelés Vedângas (membres du Véda) ; ils sont au nombre de six et traitent les matières suivantes : phonétique, métrique, grammaire, étymologie, astronomie et cérémonial religieux. — Les règles d'interruption ou de suspension de la lecture védique sont expliquées au livre IV, 101 sqq : les éclairs, le tonnerre, les météores sont des causes de suspension.

106. L'oblation du Véda : Brahmasattra. B. « le perpétuel sacrifice offert à Brahman ». — La fin de ce vers est obscure. Vashat est l'exclamation qui annonce la fin du sacrifice ; cela revient à dire : « Quand la lecture est suspendue, ce qui équivaut à la fin du sacrifice. » Voici du reste les diverses interprétations des traducteurs : L. « même lorsqu'il est présenté dans un moment où la lecture des livres sacrés doit être interrompue ». B. « (même) quand (des phénomènes naturels exigeant) une cessation de l'étude du Véda prennent la place de l'exclamation Vashat ». B. H. : « le sacrifice du Véda, est méritoire avec (le mot) Vashat qui ne devrait pas être prononcé. » Le sens général me paraît être celui-ci : « Le Brahmasattra garde ses mérites indépendamment des causes accidentelles qui nécessitent l'interruption de la lecture du Véda. »

107. Coulent toujours la lait doux, etc.: c'est-à-dire « ses offrandes sont agréées par les Dieux et les Mânes, et ceux-ci lui accordent l'accomplissement de tous ?es désirs ».

108. Cette cérémonie s'appelle Samâvartana.

109. Dévoué; âpta signifie suivant B. « une personne unie par le mariage ou l'amitié ».

111. L'une : c'est-à-dire celle qui a manqué à la loi, et dans le cas où les deux ont manqué à la loi, toutes deux seront punies. — L'inimitié de l'autre : ou peut-être plus généralement « l'inimitié parmi les hommes ».

115. On peut prendre brahmacàrin « disciple » comme un adjectif = chaste.

116. L'enfer : le naraka un des trente-six enfers énumérés par Manou.

117. Àdhyâtmikam est suivant Kull. « brahmajfiânam, la connaissance de Brahme, de l'Etre suprême. — On : c'est-à-dire le novice, l'étudiant.

118. Qui mange de tout : c'est-à-dire qui ne s'abstient pas des aliments prohibés.

119. Un supérieur désigne ici surtout un guru ou maître spirituel : la première partie du vers peut être entendue différemment : « On ne doit point s'asseoir sur une couche ou un siège à l'approche d'un supérieur ».

120. Le commentaire dit que les esprits vitaux du jeune homme « désirent sortir de son corps » à l'approche d'un vieillard, sans indiquer la raison de ce phénomène.

123. Qui ne comprennent pas, « par ignorance du sanskrit ». (Kull.)

124. Ho ! en sanskrit bhoh ; c'est-à-dire que bhoh représente le nom des personnes interpellées.

125. Mon cher : saumya signifie littéralement « doux comme le soma ». — La voyelle « a ou les autres ». (Kull.) — D'après le commentaire de Nand. et de Nâr. B. traduit ainsi : « la voyelle a doit être ajoutée à la fin du nom (de la personne interpellée), la syllabe précédente étant allongée de manière à durer trois temps » ; ainsi Devadatta se prononcerait Devadattâ 3 a. — J'ai suivi la leçon qui sépare plutah de pûrvâksharah au lieu de réunir en un seul mot pûrvâksharaplutah. (Edit. Jolly.)

127. Les quatre formules sont kuçala, anâmaya, kshema, ârogya.

128. Les mots bhoh et bhavat.

129. Madame : bhavati.

130. Prêtre officiant, rtvij. — Le mot guru désigne non seulement le maître spirituel, le précepteur, mais encore toute personne vénérable à un titre quelconque, par exemple par sa science, ses austérités, etc.

132. Jfiâti et sambandba, parenté par le sang et parenté par alliance; ou bien, suivant Kull., « parents du côté du père et parents du côté de la mère ».

134. Cela veut dire que deux concitoyens sont considérés comme égaux pourvu qu'il n'y ait pas plus de dix ans de différence d'âge entre eux. — Brahmane instruit, çrotriya ; on verra plus loin la valeur exacte de ce terme.

137. Y : (atra) c'est-à-dire « parmi ces castes. »

138. Nonagénaire : mot à mot celui qui est dans la dixième décade. — Un Brahmane qui a terminé ses études : un Snâtaka, celui qui a pris le bain final. — Un prince : râjan est peut-être un simple synonyme de kchatriya.

139. Honorés : c'est-à-dire qu'on doit leur céder le pas. L. entend la fin du vers autrement : « le Brahmane doit être traité avec plus de respect que le kchatriya. »

140. La règle du sacrifice, kalpa — la doctrine ésotérique, c'est-à-dire les Upanishads. L'objet de ces traités est d'établir le sens mystique du texte védique ; ils discutent aussi certaines questions de métaphysique, telles que l'origine de l'univers, la nature de la divinité et de l'âme.

141. Les parties accessoires sont les Vedâùgas — le sous-précepteur upàdhyâya, et au vers précédent, le précepteur àcârya.

142. Cette cérémonie s'appelle Garbhàdhâna ou Nisheka. — Nourriture : spécialement le riz.

143. L'Agnyâdheya est l'acte d'allumer le feu sacré — les pâkayajnas, mot à mot « les sacrifices de cuisson ». — Agnishtoma signifie louange d'Agni.

146. Brahmajanman : B. traduit : « car la naissance en vue du Véda (assure) une éternelle (récompense) dans cette (vie) et après la mort. » On a déjà expliqué le sens de dvidja « régénéré par l'initiation, né une seconde fois ». — Le vers 146 est en contradiction avec le v. 145. Faut-il accepter l'explication de Kull. d'après laquelle l'âcàrya désigne ici celui qui « après l'initiation enseigne la Sâvitrî et rien déplus », ou plutôt n'est-il pas probable, comme le remarque B., « que ces deux opinions en contradiction sont placées ici côte à côte, parce que toutes deux sont basées sur d'anciennes traditions » ?

149. En ce traité: le texte dit seulement « iha, ici » commenté par castre. En général, dans Manou, iha signifie ici-bas par opposition à l'autre vie.

151. Pitrn, mot à mot « ses pères » c'est-à-dire ses parents qui avaient l'âge d'être ses pères, ou bien, suivant Kull., « ses oncles maternels, les fils de ceux-ci, etc. ». — Parigrhya « les prenant (comme élèves) » signifie d'après Nand. « parce qu'il les surpassait en science (juânena) ». Anguiras est l'un des sept grands Richis et un des dix ancêtres primordiaux de l'humanité.

153. Ce vers peut-être mis dans la bouche des Dieux.

154. Le Véda en entier : c'est-à-dire les Védas et les Angas.

156. Agé, et par suite vénérable.

158. Inutile : « parce qu'il est privé des fruits que procurent les sacrifices prescrits par la Çruti et la Smrti ». (Kull.)

160. Par Védânta (fin du Véda, texte formant la conclusion d'un Véda) il faut entendre ici les Upanishads et la doctrine théologico-philosophique qu'ils renferment.

161. Alokya signifie extraordinaire, inconvenant, déplacé. Kull. l'explique par « svargàdipràptivirodhin, empêchant d'obtenir le ciel et le reste ».

162. L'ambroisie, amrta, est le breuvage des Dieux donnant l'immortalité. Suivant une légende célèbre les Dieux et les Démons (Asouras) se réunirent pour baratter la mer : le mont Mandara leur servit de moulinet et le serpent Vàsouki de corde pour le mettre en mouvement. De cette opération sortit l'amrta que les Dieux et les Asouras se disputèrent ; il finit par rester la propriété des premiers.

165. Doctrine ésotérique: cf. v. 140, note.

169. En général il n'est question pour un Dvidja que de deux naissances.

174. Cf. ce qui a été dit dans les vers 41-47. La fin du vers est très obscure : l'idée de « renouvelés » est suppléée par le commentaire : navâni karttavyâni. B. traduit: « Le même cérémonial (doit être usité de nouveau) à (l'accomplissement) des vœux. »

181. « Punar mâm etu indriyam : revienne à moi ma force. » (TaittirïyaAranyaka, I, 30.)

184. Les parents de son père ou de sa mère : ou bien peut-être « les parents et alliés ». Voici comment Kull. commente la fin du vers : « d'abord il demandera aux parents maternels (bandhu); s'il n'obtient rien chez eux, aux parents paternels (jnâti) ; s'il n'obtient rien chez eux, (il demandera) même aux parents du guru. »

186. Vihâyasi, « à l'air » signifie suivant Kull. « sur le toit ». B. : « n'importe où, excepté sur le sol ».

187. La pénitence pour celui qui a violé son vœu de chasteté (avakïrnin) est spécifiée au livre XI, v. 119.

189. Comme un ascète : rshivat mot à mot « comme un Sage » : cet adverbe a l'air de faire pléonasme avec vratavat.

193. Libre, mot à mot « découvert ». — Droit est fourni par le commentaire. — Il y a une autre leçon susamyatah « recueilli » au lieu de susamvrtah « bien couvert »; bien couvert: c'est-à-dire « vêtu décemment ».

195. Je réunis tishthan a parânmukbah. B. distingue les deux idées : « ni debout, ni la face détournée ». Mais alors on ne voit pas bien quelle position doit prendre l'élève s'il n'est « ni couché, ni assis, ni debout ».

197. Nideçe ca eva tishthatah peut s'entendre différemment en rapportant nideçe à l'élève : « l'élève doit se tenir à proximité quand le maître est debout. » B. traduit : « lorsque le maître est couché ou qu'il est à une place plus basse, » ce qui justifie le fait de se pencher vers lui. Malheureusement nideçe n'a guère ce sens. Kull. l'explique par nikate « à proximité ».

199. Tout court: « sans y ajouter une épithète honorifique. » (Kull.)

201. La différence entre krmi ver, et kîta insecte, est un peu vague. Suivant le commentaire le second mot désignerait un insecte plus gros.

202. Étant à distance : Kull. ajoute : « mais s'il est dans l'impossibilité de venir lui-même, il est exempt de blâme. »

203. Kull. explique ainsi prativâta et anuvâta : « contre le vent, c'est quand le vent vient de l'endroit où est le précepteur à l'endroit où est le disciple, et sous le vent, quand le vent vient de l'endroit où est le disciple à l'endroit où est le précepteur. »

204. Gazon : prastara est traduit par B. : « un lit de gazon ou de feuilles », par L. et B. H. « un endroit pavé ». Certaines éditions ont srastara, litière.

205. Qui ont droit à son respect : tels que « la mère, le père, l'oncle paternel, etc. ». (Kull.)

206. Ceux qui lui enseignent la science « autres que le précepteur, tels que le sous-précepteur, etc. ». (Kull.) — Svayonishu : « parents, tels que l'oncle paternel, etc. »

207. Supérieurs : « les gens éminents en science et en austérité ». (Kull.) — âryeshu : ârya signifie noble, ou qui appartient aux trois premières castes. Kull. explique par « samânajâtishu, de même caste ». L. traduit « s'ils sont respectables par leur âge ». — Parents par le sang « tels que l'oncle paternel, etc. ». (Kull.)

208. Je fais dépendre yaj fiakarmani de çishyo, ce qui me paraît la construction la plus naturelle. Mais Kull. explique différemment : « il a droit

aux hommages comme un guru, quand il assiste à un sacrifice, soit comme prêtre officiant, soit sans avoir cette dernière qualité (c'est-à-dire comme simple assistant). » — A la place de son père : le commentateur Nand. entend ainsi : « quand le père est occupé à un sacrifice ».

214. On peut entendre ainsi la fin du vers : « lorsque celui-ci est sujet à la luxure et 220. B. H. et L. traduisent ainsi : « si à son insu le soleil se lève ou se couche pendant qu'il est endormi volontairement ».

221. L. traduit : « celui qui se couche et se lève sans se régler sur le soleil », ce qui fait supposer qu'au lieu de sùryena il a lu en deux mots sùrye na.

223. Tout autre acte : « permis par la loi ». (Kull.)

224. La vertu : ou le devoir dharma, ou « (l'acquisition du) mérite spirituel ». (B.)

225. Kull. place le vers 226 avant le vers 225. à la colère ».

230. Les trois mondes : la terre, l'atmosphère, le ciel. — Les trois ordres : il y a quatre ordres ou degrés dans l'existence du Brahmane, étudiant, maître de maison, ermite et ascète mendiant. Par les « trois ordres » le commentaire entend ou bien les trois premiers, en commençant par celui d'étudiant et en exceptant celui d'ascète, ou bien les trois derniers, en commençant par celui de maître de maison et en exceptant celui d'étudiant. — Les trois feux (cf. le v. suivant) sont le feu gârhapatya ou feu entretenu par le maître de maison, le feu dakshina ou feu de l'autel, placé vers le Sud, et le feu âhavanîya, ou feu du sacrifice qui doit recevoir les oblations et qui est placé vers l'Est.

233. Le monde intermédiaire : l'atmosphère située entre le ciel et la terre. — Le monde de Brahmâ désigne le ciel.

238. Un homme de caste inférieure : un Soudra. — L'être le plus vil : par exemple « un cândàla ». (Kull.)

240. Au lieu de « les femmes et les perles » Kull. entend striyo ratnâni par « les femmes perles », ce qui est en effet plus conforme au vers 238.

241. En cas de nécessité : c'est-à-dire « quand on n'a pas un instituteur Brahmane ». (Kull.)

242. La félicité : moksha ou la délivrance finale. — La totalité des Védas : c'est-à-dire le Véda et les Aneas.

245. Le bain final : Snâna d'où son nom de snâtaka.

247. Vertueux : « vidyâdigunayukte, ayant la science et les autres qualités ». (Kull.) — Le parent jusqu'à la sixième génération (inclusivement) : le sapinda. — Ceci est dit de l'élève qui veut passer sa vie dans le noviciat, rester dans la maison de son précepteur.

248. Vers un peu obscur. Sthànâsanavihâravant peut être considéré comme renfermant trois substantifs déterminés par le suffixe vant, ou bien on peut prendre, ainsi que le fait B. : vihâravant comme un adjectif « occupé à » déterminant les deux substantifs précédents sthàna la position debout âsana la position assise. D'où la traduction de B. : « Il devra servir le feu sacré debout (le jour), assis (la nuit) et ainsi finir sa vie. »—Deham sâdhayet, mot à mot « qu'il perfectionne son corps », c'est-à-dire, « qu'il rende l'âme unie à son corps propre à l'union avec Brahmâ ». (Kull.)

 

margin-right:0cm;margin-bottom: