Diogène Laërce

DIOGÈNE DE LAERTE


LIVRE VII

CHAPITRE VI SPHÉRUS - ΣΦΑΙΡΟΣ

LIVRE VII (5 Cléanthe) - LIVRE VII (7 Chrysippe)

Autre traduction - Traduction Genaille sur le site de Ugo Bratelli

 

 

 

 

 

DIOGENE DE LAERTE.

LIVRE VII.

CHAPITRE VI.

SPHÉRUS.

ΣΦΑΙΡΟΣ

 

[177] Τούτου, καθάπερ προειρήκαμεν, ἤκουσε μετὰ Ζήνωνα καὶ Σφαῖρος ὁ Βοσποριανός, ὃς προκοπὴν ἱκανὴν περιποιησάμενος λόγων εἰς Ἀλεξάνδρειαν ἀπῄει πρὸς Πτολεμαῖον τὸν Φιλοπάτορα. Λόγου δέ ποτε γενομένου περὶ τοῦ δοξάσειν τὸν σοφὸν καὶ τοῦ Σφαίρου εἰπόντος ὡς οὐ δοξάσει, βουλόμενος ὁ βασιλεὺς ἐλέγξαι αὐτόν, κηρίνας ῥόας ἐκέλευσε παρατεθῆναι· τοῦ δὲ Σφαίρου ἀπατηθέντος ἀνεβόησεν ὁ βασιλεὺς ψευδεῖ συγκατατεθεῖσθαι αὐτὸν φαντασίᾳ. Πρὸς ὃν ὁ Σφαῖρος εὐστόχως ἀπεκρίνατο, εἰπὼν οὕτως συγκατατεθεῖσθαι, οὐχ ὅτι ῥόαι εἰσίν, ἀλλ' ὅτι εὔλογόν ἐστι ῥόας αὐτὰς εἶναι· διαφέρειν δὲ τὴν καταληπτικὴν φαντασίαν τοῦ εὐλόγου. Πρὸς δὲ Μνησίστρατον κατηγοροῦντα αὐτοῦ ὅτι Πτολεμαῖον οὔ φησι βασιλέα εἶναι, « τοιοῦτον δ' ὄντα τὸν Πτολεμαῖον καὶ βασιλέα εἶναι. »

[178] Βιβλία δὲ γέγραφε τάδε· Περὶ κόσμου δύο, Περὶ στοιχείων, <Περὶ> σπέρματος, Περὶ τύχης, Περὶ ἐλαχίστων, Πρὸς τὰς ἀτόμους καὶ τὰ εἴδωλα, Περὶ αἰσθητηρίων, Περὶ Ἡρακλείτου πέντε διατριβῶν, Περὶ τῆς ἠθικῆς διατάξεως, Περὶ καθήκοντος, Περὶ ὁρμῆς, Περὶ παθῶν δύο, Περὶ βασιλείας, Περὶ Λακωνικῆς πολιτείας, Περὶ Λυκούργου καὶ Σωκράτους τρία, Περὶ νόμου, Περὶ μαντικῆς, Διαλόγους ἐρωτικούς, Περὶ τῶν Ἐρετριακῶν φιλοσόφων, Περὶ ὁμοίων, Περὶ ὅρων, Περὶ ἕξεως, Περὶ τῶν ἀντιλεγομένων τρία, Περὶ λόγου, Περὶ πλούτου, Περὶ δόξης, Περὶ θανάτου, Τέχνης διαλεκτικῆς δύο, Περὶ κατηγορημάτων, Περὶ ἀμφιβολιῶν, Ἐπιστολάς.

[177] Sphérus de Bosphore fut, comme nous l'avons dit, disciple de Cléanthe, après l'avoir été de Zénon. Déjà habile dans les lettres, il se rendit à Alexandrie, auprès de Ptolémée-Philopator. La conversation étant un jour tombée sur cette question : le sage se laisse- t-il abuser par les apparences? Sphérus soutint la négative. Alors le roi, pour le mettre en défaut, fit apporter des grenades en cire ; Sphérus y fut trompé, et Ptolémée s'écria qu'il avait donné son assentiment à une fausse représentation. Mais lui s'en tira avec beaucoup d'à-propos en disant que son assentiment n'était pas absolu ; qu'il avait admis non pas que ce fussent des grenades, mais qu'il était vraisemblable que c'étaient des grenades ; qu'en un mot, la représentation cataleptique différait de celle qui n'est que vraisemblable. Mnésistrate l'ayant accusé de contester à Ptolémée le titre de roi, il répondit que Ptolémée était véritablement roi, mais par lui-même et par ses propres vertus (1).

[178] Voici les titres de ses ouvrages : du Monde, II ; des Éléments ; de la Semence ; de la Fortune ; des Infini- 137 ment petits ; contre les Atomes et les Images; sur les Sens ; sur les cinq Dissertations d'Héraclite ; système de Morale ; du Devoir ; des Penchants ; des Passions, II ; de la Royauté ; du Gouvernement de Lacédémone ; sur Lycurgue et Socrate, III ; de la Loi ; de la Divination ; Dialogues érotiques ; des Philosophes d'Érétrie ; de la Similitude ; des Défmitions ; de l'Habitude ; des Choses sujettes à contradiction, III ; de la Raison ; de la Richesse ; de la Gloire ; de la Mort ; sur l'Art de la Dialectique, II ; sur les Attributs ; sur les Équivoques ; enfin des Lettres.

(1) Le sens complet serait : Ptolemée n'est pas roi parce qu'il porta la couronne, mais parce qu'il a les qualités et la sagesse d'un roi.