TABLE DES MATIÈRES DE LA MÉTÉOROLOGIE table des matières de l'œuvre d'Aristote
ARISTOTE
MÉTÉOROLOGIE. (Météorologiques)
LIVRE I
DISSERTATION SUR LA COMPOSITION DE LA MÉTÉOROLOGIE ET DU PETIT TRAITÉ DU MONDE.- livre II
LIVRE I. |
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§ 1.
338a Dans des ouvrages
antérieurs, nous avons traité des premiers principes de la nature,
du mouvement physique dans toutes ses parties, des astres dont la
marche si bien ordonnée s'accomplit dans la sphère supérieure, des
éléments des corps dont nous avons indiqué le nombre, la qualité et
les permutations réciproques, et enfin de la génération et de la
destruction des choses considérées dans leur ensemble. |
Livre I, Ch. 1, § 1. Dans des ouvrages antérieurs, d'après les explications qui suivent et d'après les commentateurs grecs, Alexandre d'Aphrodisée ou d'Égée, Olympiodore et Philopon, les ouvrages antérieurs dont il est ici question sont au nombre de trois : La Physique, Le Traité du ciel et Le Traité de la génération et de la corruption. - Des premiers principes de la nature, ce sujet a été traité dans la Physique. - Du mouvement physique dans toutes les parties, id. ibid. - Des astres, dans le Traité du ciel. - Des éléments des corps, au second livre du Traité de la génération et de la corruption. - Et les permutations réciproques, ceci semblerait se rapporter plus particulièrement au IVe livre de la Météorologie elle-même. - De la génération et de la destruction des choses, dans le traité de ce nom, et spécialement dans le premier livre de et traité. § 2. De toute cette étude, c'est-à-dire l'étude générale de la nature. - Nos devanciers, les commentateurs grecs n'indiquent pas à qui s'applique précisément cette désignation. Elle prouve qu'avant le temps d'Aristote, on avait essayé de réunir en une science régulière l'étude de certains phénomènes qui se passent dans l'atmosphère; et Aristote lui-même cite dans son ouvrage une foule de théories antérieures aux siennes. - L'élément premier des corps, selon Alexandre, l'élément premier signifie ici le corps éthéré, qui enveloppe tous les astres, et qui se meut circulairement. Dans les théories d'Aristote et de l'antiquité, ce cinquième élément a une marche plus régulière qu'aucun des quatre autres. - Le plus rapproché de la résolution des astres, ceci n'est pas exact si on l'applique même aux planètes; ce l'est bien moins encore si on l'applique aux étoiles fixes. Mais aujourd'hui même on ne sait pas précisément à quelle distance de la terre se passent les phénomènes météorologiques. - La voie lactée, l'étude de la voie lactée ne fait plus partie de la météorologie depuis qu'on sait que c'est un amas innombrables d'étoiles fixes très rapprochées entre elles. Aristote lui-même s'occupe plus loin de la voie lactée, dans le ch. 8 du premier livre. - Les comètes, l'étude des comètes fait aujourd'hui partie de l'astronomie. Au XVIIe siècle, Roberval les compte encore parmi les météores, et Descartes le lui reproche, tome IX, p. 557, édit. de V. Cousin. - Les météores ignés, par exemple, les aurores boréales, les étoiles filantes, les bolides etc. - Des accidents communs de l'air et de l'eau, c'est ce qui ressortira des explications et des théories qui seront exposées plus loin. L'air et l'eau exercent une action constante l'un sur l'autre, soit pour la vaporisation des liquides, soit pour la rétraction de la lumière; et c'est à l'aide de l'air et de l'eau combinés avec la chaleur et le froid qu'Aristote essaiera d'expliquer tous les phénomènes de la météorologie. - De toutes les espèces de la terre, la géologie forme maintenant une science à part. - Les causes des vents, on verra plus loin que les vents sont très étroitement rattachés aux tremblements de terre. Aujourd'hui ces phénomènes sont parfaitement distingués les uns des autres; au temps d'Aristote, il étaient encore confondus. - Les uns sont inexplicables, de nos jours même et malgré les progrès de la science, la météorologie est bien loin de pouvoir expliquer tout ce qu'elle observe; et il faut ajouter qu'elle ne s'en flatte pas. - Dans une certaine mesure, cet aveu est plein de modestie et de justesse. - La foudre, les ouragans, les tempêtes, ce sont toujours là des sujets traités par la météorologie. § 3. Des animaux et des plantes, pour les animaux, il reste d'Aristote plusieurs traités admirables qui font une des meilleures parts du sa gloire; mais quant aux plantes, si Aristote a fait réellement quelque ouvrage, il ne nous en est rien parvenu, la traité Des Plantes compris dans ses œuvres étant apocryphe. Les commentateurs grecs ne citent aucun ouvrage spécial de lui sur cette matière. Diogène Laërce, dans son catalogue, mentionne deux livres sur les plantes (livre V, ch. 1, p. 116, ligne 49, édit. Firmin Didot) Mais si Aristote n'a pas écrit personnellement sur la botanique, il n'y a pas de doute que c'est lui qui a inspiré et guidé Théophraste, son disciple. Voir plus loin le IVe livre, ch. 12, § 13, où il est encore question des études sur les animaux et les plantes. - Dès le début, c'est-à-dire quand il a commencé l'étude générale de la nature. - Dont nous venons de parler, c'est-à-dire des phénomènes particuliers dont l'étude constitue la météorologie. On voit d'ailleurs que dans ce assumé ne figure que très obscurément l'indication des théories qui forment le lVe livre de la Météorologie. Voir la Dissertation préliminaire sur la composition de cet ouvrage d'Aristote. |
CHAPITRE II. |
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§ 1. Nous avons antérieurement établi
qu'il n'y a qu'un seul principe pour les corps dont se compose la nature des
corps soumis au mouvement circulaire. Nous avons établi aussi qu'il y a quatre
autres corps formés par les quatre principes, dont le mouvement, avons-nous dit,
est double, l'un partant du centre, l'autre se dirigeant vers le centre. Ces
quatre éléments sont le feu, l'air, l'eau et la terre. Parmi eux l'un, le feu,
est à la surface de tous les autres; et l'autre, la terre, leur sert de base.
Les deux autres ont beaucoup de rapport chacun en soi avec ceux-là; l'air se
rapproche davantage du feu, de même que l'eau se rapproche de la terre. Le monde
entier de la terre se compose de ces quatre corps, et c'est pour ce monde ainsi
composé que nous devons étudier tous les phénomènes qui y font sentir leur
influence. |
Ch. II, § 1. Antérieurement établi, dans le Traité du Ciel, et dans le Traité de la génération et de la corruption. - Pour les corps... la nature des corps, la répétition est dans le texte, et je n'ai pas cru devoir l'éviter. - Soumis au mouvement circulaire, c'est l'éther, qui est considéré à la fois comme étant un cinquième élément, et comme l'élément supérieur et premier. - Nous avons établi, dans les deux traités qui viennent d'être cités au début de ce paragraphe. - Est double, ce sont les deux forces appelées plus tard chez les modernes centrifuge et centripète. Le feu et l'air semblaient aux anciens obéir à la première; la terre et l'eau, obéir à la seconde. - Le feu à la surface de tous les autres, si l'on excepte l'éther, qui est encore au-dessus du feu. - La terre leur sert de base, c'est vrai dans le sens restreint où l'on peut entendre ceci; mais cette opinion est fausse si l'on fait de la terre le centre du monde, comme l'a toujours fait Aristote. - Le monde entier de la terre, on verra plus loin dans le IVe livre que l'auteur essaie d'expliquer la formation de toutes les substances que la terre renferme par la combinaison des quatre éléments primitifs. § 2. Ce monde se rattache, cette assertion est vraie, si on la prend dans toute sa généralité; mais ceci ne veut pas dire que notre monde soit soumis aux influences chimériques qu'avait imaginées l'astrologie. - Le principe... la cause première, il semble qu'il y a ici quelque redondance. La cause première est unique; dès lors l'ordonnance de l'univers entier relève de cette cause, et l'ensemble du système, quelque immense qu'il soit, atteste l'unité du plan. Voir le Vllle livre de la Physique, dernier chapitre. - Pour le mouvement qui accomplit dans l'espace, c'est le sens que donne Alexandre, et qui est en effet le plus acceptable. - Elle en est éternellement à finir, et à commencer, à cause du mouvement circulaire, où l'on ne saurait trouver ni commencement ni fin, contrairement au mouvement en ligne droite, qui part d'un point pour aboutir à un autre. - Tous ces corps, la terre, l'eau, l'air, le feu. - Dans le monde, ou plutôt dans notre atmosphère. - D'une espèce de matière, ceci est vrai en ce sens que dans les quatre éléments les phénomènes météorologiques ne pourraient avoir lieu. - Que nous appelons le sujet, la substance, quelle qu'elle soit, dont les modifications nous frappent par les phénomènes qu'elles causent. - Le principe du mouvement, en termes plus simples, la cause motrice. - Dont le mouvement est éternel, les corps célestes. |
CHAPITRE III. |
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§ 1. Ainsi donc, après avoir rappelé les
principes que nous avons posés au début et les définitions antérieurement
données, parlons ici de la voie lactée telle qu'elle nous apparaît, des comètes,
et de tous les autres phénomènes qui se rapprochent de ceux-là, Nous avons dit
que le feu, l'air, l'eau et la terre viennent les uns des autres, et que chacun
d'eux étaient 339b en puissance dans chacun des autres, comme il en est d'ailleurs
pour toutes les, choses qui ont un sujet un et identique dans lequel elles se
résolvent en dernière analyse. |
Ch.III, § 1. Posés au début, il serait plus exact de dire: « Les ouvrages cités plus haut au début du chapitre premier.» - Les définitions antérieurement données, dans d'autres ouvrages, plutôt que dans celui-ci, où l'auteur n'a pu encore donner de longues définitions. Celles dont il est question ici se rapportent surtout au cinquième élément, l'éther, dont la translation est éternelle et circulaire. - La voie lactée, Voir plus haut, ch. 1, § 8. Cette phrase, qui interrompt la série des pensées, n'est peut-être qu'une interpolation; car malgré: cette assertion, il ne sera question de la voie lactée que dans le chapitre 8, après la théorie des comètes. - Nous avons dit, Traité du ciel, livre 1, ch. 8, édit. de Berlin. - Étaient en puissance, ceci se comprend assez bien pour trois des éléments: l'eau se change en air par la vaporisation; l'air se change en feu; mais on comprend moins que la terre se change en eau, et il faudrait faire exception pour ce quatrième élément.
§ 2. Dans le monde qui
entoure la terre, il faut entendre par là notre atmosphère et
l'espace qui s'étend fort au-delà. - On sait d'une manière
certaine, ceci ne veut pas dire que dès le temps d'Aristote on
eût essayé de mesurer des degrés terrestres. - Nous avons déjà vu,
les observations astronomiques dont il est ici question sont
résumées dans le Traité du ciel, livre, II, ch. 13, p. 297, b, 32,
éd. de Berlin. Voir plus loin, ch. 8 § 6, une expression pareille. -
Certains astres, le soleil, par exemple, et peut-être aussi
quelques planètes et même les étoiles fixes. - Constituée
et limitée comme elle l'est, c'est-à-dire formant une partie
considérable du globe de la terre, dont elle ne peut être séparée. -
Celle qui pourrait se dérober, ce sont les nappes d'eau qui
gisent et circulent sous la terre; au temps d'Aristote, on eu
pouvait très bien soupçonner l'existence, quoique la géologie. fût
alors très peu avancée. Une foule de phénomènes naturels et aisément
observables attestaient la présence de l'eau dans le sein de la
terre. - Comme un corps unique, aujourd'hui la question est
encore posée d'une manière analogue; et en admettant que tout
l'espace entre la terre et les plantes les plus rapprochées soit
rempli d'air, les diverses couches de cet air ne sont pas homogènes,
puisqu'il y a plus de pression dans les unes que dans les autres. -
Jusqu'où s'étendent les lieux divers qu'ils occupent, c'est
une question à laquelle la science ne pourrait guère mieux répondre
de nos jours que du temps d'Aristote. § 4. Ce qu'on appelle l'éther, si cette expression n'avait été employée plus haut en parlant de l'air, on pourrait croire qu'elle s'applique très spécialement à l'éther, élément qu'on suppose bien plutôt qu'on ne l'observe comme les quatre autres éléments. - Anaxagore, Voir sur une opinion toute pareille prêtée à Anaxagore le Traité du ciel, livre 1, ch. 3, p. 270, b, 21, édition de Berlin. - Le corps qui jouit d'un mouvement éternel, l'étymologie du met Éther, telle qu'Aristote semble l'accepter ici, signifie : « Qui court éternellement. » Elle est déjà donnée par Platon dans le Cratyle, p. 77, trad. de M. V. Cousin; mais elle n'en est pas meilleure, et l'on voit qu'on peut la faire remonter jusqu'au temps d'Anaxagore tout au moins. - Ce n'est par une fois, la même pensée est reproduite presque dans les mêmes termes, Traité du ciel, livre I, ch. 3, p. 270, b, 19, édition de Berlin. § 5. L'enveloppe du monde, l'expression grecque est aussi vague. - Est un feu pur, c'est l'opinion d'Anaxagore et d'Héraclite. - Est de l'air, c'est un point qui est encore aujourd'hui fort douteux, et l'on ne sait pas précisément quel est le corps qui remplit les espaces célestes. - C'est qu'en effet, ces idées ne semblent pas très bien se suivre, quoique d'ailleurs elles soient fort juste. - Des dimensions aussi petites, ces opinions n'étaient pas seulement admises par le vulgaire, et des philosophes les avaient soutenues. § 6. Nous avons déjà dit, Traité du ciel, livre II, ch. 7, a, 10-35, édit. de Berlin. Mais dans le Traité du ciel, la pensée n'est pas aussi précise qu'elle l'est dans le résumé donné ici. § 7. Si deux éléments suffisaient, en y ajoutant l'éther, ce serait trois éléments au lieu de deux; mais il semble que la raison qu'Aristote allègue n'en est pas meilleure. II est certain du reste que l'espace entre te ciel, et la terre n'est pas rempli du même air que celui que nous respirons. - N'est rien pour ainsi dire, idée fort juste et très avancée pour le temps d'Aristote. - Or nous ne voyons pas, la pensée est un peu embarrassée dans le texte aussi bien que dans la traduction. La voici sous terme plus simple : « Lorsque nous voyons l'eau se changer en air et l'air se changer en feu, il y a bien une différence de volume, causée par ces transformations; mais cette différence de volume n'est pas aussi grande qu'elle devrait l'être si l'on suppose qu'il n'y a que de l'air entre l'air et le ciel. Donc il y a autre chose dans cet immense espace. » - Il faut donc nécessairement, cet argument est purement logique. - De tout l'air à toute l'eau, il faut entendre la masse d'air qui environne la terre, et la masse d'eau qui entre dans la composition de la masse terrestre. § 8. Produits les uns par les autres, c'était une opinion soutenue par Empédocle et par d'autres philosophes, qui essayaient de démontrer par là l'homogénéité de la matière. - Il est évident, cette conclusion n'est pas aussi évidente que l'auteur semble le croire. - L'espace intermédiaire, entre la terre et le ciel. § 9. Du premier corps, c'est-à-dire de l'éther, si l'on prend le terme employé par Anaxagore; ou l'enveloppe du monde, pour prendre le terme péripatéticien. - La chaleur des astres, et spécialement celle du soleil, qui est à peu près la seule que nous sentions. - Suivant le plan que nous nous sommes tracé, pour la présente étude aussi bien que pour les études antérieures. § 10. Si donc l'eau vient de l'air, c'est sans doute le phénomène de la pluie qui aura inspiré cette théorie; l'air en effet semble produire de l'eau, par la condensation des vapeurs qui s'y trouvent. - Et l'air de l'eau, l'air semble tenir de l'eau par le phénomène de la vaporisation. - Dans la région supérieure, c'est-à-dire la partie de l'espace où l'on suppose qu'est l'éther. Les nuages se forment en effet à une assez petite distance de la terre, comme on le voit très nettement quand ils circulent sur le flanc des montagnes. - Plus éloigné que la terre, par rapport aux nuages. - Assez voisin des astres qui sont chauds, c'est-à-dire assez voisin du soleil pour en éprouver la chaleur. - Des rayons réfléchis par la terre, c'est en effet la réflexion sur la terre, qui rend les rayons solaires plus chauds et capables d'échauffer fortement notre atmosphère. Plus on s'élève dans les airs, plus le froid est intense. - Empêchent les nuages de se former, cette explication est vraie. - Les rayons réfléchis, j'ai ajouté ce dernier mot que le contexte semble autoriser. - Dans l'immensité, il semble que les rayons parlant du soleil, devraient se perdre dans l'immensité plus encore que les rayons réfléchis par la terre. Seulement il est vrai que les rayons solaires ne sont chauds qu'en traversant notre atmosphère ; et renvoyés par la terre, ils perdent bien vite la chaleur qu'ils ont contractée en s'en approchant. § 11. De toute la masse de l'air, en supposant qu'il n'y a que de l'air dans l'espace entre la terre et les astres. - Mais comme une espèce de vapeur, cette observation est vraie, puisque cette vapeur se résout souvent en eau, ainsi que l'ajoute le texte. - N'était qu'une vapeur, on distingue aujourd'hui les gaz des vapeurs ; et cette distinction n'était que soupçonnée très vaguement en temps d'Aristote. - L'emporter de beaucoup, cette nécessité de l'équilibre entre les quatre éléments n'a rien de réel ; et c'est une simple hypothèse que ne démontrent pas les phénomènes. - D'un certain corps, qui serait l'éther selon Anaxagore, ou l'enveloppe du monde selon Aristote. - Pleins d'air et d'eau, ceci semble contredire ce qui précède. § 12. Au-dessus de la terre, il faut entendre sans doute non seulement la terre, mais aussi l'atmosphère dont elle est entourée. - Différent du feu et de l'air, la science actuelle pourrait approuver cette théorie. Seulement de la terre jusqu'à la lune, il y a de grandes différences de densité dans le corps, quel qu'il soit, qui remplit cet espace. - Une partie plus pure, c'est-à-dire moins dense. - Des différences, ce corps est plus épais là où il confine à l'air qui compose notre atmosphère. § 13. Le premier élément, éther ou enveloppe du monde. - Les corps qu'il renferme, le soleil, les étoiles fixes et sans doute aussi les planètes. - Et de l'élément.... contiguë, c'est la partie supérieure de notre atmosphère. - S'enflamme et produit la chaleur, explication fausse, mais qui était assez ingénieuse à l'époque où elle s'est produite. - Au-dessous de la révolution supérieure, celle qui se fait dans l'éther. - Devient et est tout cela, c'est-à-dire, chaud, froid, sec et humide. - Par le mouvement et l'immobilité, le mouvement produisant la chaleur, et le repos produisant le froid. - Nous avons ailleurs étudié, Voir la Physique, et spécialement le livre VIII, pp. 453 et suiv. de ma traduction. § 14. C'est donc au centre, on voit par quelle méthode Aristote est arrivé à placer la terre au centre du monde; c'est surtout en la considérant comme un élément dont la densité était plus grande que celle de tous les autres. Ceci est vrai dans une certaine mesure; et la terre est en effet plus lourde que l'eau, et la plus forte raison que l'air et le feu; mais il ne s'ensuit pas que la terre comparée aux corps célestes, par rapport auxquels elle est si peu de chose, comme le reconnaît Aristote, soit le centre entour duquel ils se meuvent. - Se trouve l'air, ceci est vrai encore si l'on prend l'air pour l'atmosphère. Nous appelons le feu, Aristote semble bien douter qu'au-delà de l'air il y ait une région ignée; mais il se conforme au langage ordinaire et aux opinions reçues. - Un excès de la chaleur et comme un bouillonnement, il vaudrait mieux dire : « un résultat de la combustion.»
§ 15. Il faut distinguer,
la distinction très juste qu'Aristote ne fait qu'entrevoir, est
celle des gaz et des vapeurs. Les vapeurs sont en effet plus humides
et plus froides que les gaz, à cause de l'eau quelles renferment. On
peut dire des gaz qu'ils sont plus secs et plus chauds. - La
partie qui environne la terre, c'est l'atmosphère proprement
dite. - Celle de l'exhalaison, ou pour parler plus exactement
: « du gaz. » - Une sorte d'eau... une sorte de feu, c'est
une distinction qu'il ne faut pas perdre de vue, parce qu'elle se
représentera souvent dans les théories qui vent suivre. § 17. Comme on le sait bien maintenant, il paraît donc que cette théorie avait été antérieurement contestée. - Dans les lieux marécageux, c'est à-dire dans les lieux bas. - Ils ne soufflent pas au-dessus des montagnes, le phénomène n'est pas exact. Depuis les expériences des ballons, on sait que les vents soufflent fort au-dessus des montagnes les plus élevées qu'on connaissait du temps d'Aristote. - Ils s'écoulent circulairement, explication inadmissible. - Continu à l'élément supérieur, ou l'éther. - C'est le mouvement qui l'empêche de se convertir en eau, il faut admettre alors que le mouvement circulaire n'atteint pas jusqu'à la région des nuages; car dans cette région, l'air se convertit en eau d'après les théories d'Aristote, s'il ne peut s'y convertir plus haut. § 18. Qui vient à s'alourdir, il aurait fallu essayer de dire par quelle cause. - Une autre vient à sa place, cette explication ne répond pas à des phénomènes observables. § 19. Dans la région supérieure, j'ai ajouté ces mots, que le contexte indique, et qui sont indispensables pour le compléter. - Aucune concrétion d'eau, c'est-à-dire du la pluie qui se forme par la condensation des vapeurs. - Ce que semble être, réserve très sage, qui ne serait pas moins nécessaire aujourd'hui que du temps d'Aristote; car on ne sait pas au juste la nature du corps qui remplit l'espace, et dans lequel les astres se meuvent. - Dans tes traités sur la sensation, il est peu probable que ce passage se rapporte au traité spécial de la Sensation et des choses sensibles. Voyez ce traité, ch. 2, § 11, p. 34 de ma traduction. - N'est qu'une affection de la sensibilité, on peut en dire autant du froid; mais indépendamment de l'impression faite sur nos organes et la seule que nous ressentions, les corps n'en ont pas moins des qualités propres. - Ne soient pas chauds, c'est encore une question qui n'a pu être résolue jusqu'à présent. Aristote expliquera la chaleur uniquement par le mouvement; le mouvement y contribue sans doute ; mais il n'en est pas la seule cause. § 20. Le mouvement peut diviser l'air, le fait est incontestable; mais il n'est pas aussi évident que le mouvement enflamme l'air. - Les corps emportés par un mouvement rapide, il eût été convenable de citer des faits précisément, et peut-être en avait-on déjà observé du temps d'Aristote. Voir le Traité du ciel, livre Il, ch. 7, p. 289, a, 22, édit. de Berlin. - La révolution du soleil, le soleil se meut sur lui-même; mais il ne se meut pas autour de la terre, et cette explication tombe par cela seul. - Ne soit point éloigné, de la terre. - Des astres, autres sans doute que les planètes. - A une très grande distance, l'expression est bien vague; mais le fait est exact, bien que l'antiquité n'eût aucun mayen de se rendre un compte un peu approximatif de la distance des étoiles fixes. - Surtout par le soleil même, ceci semblerait se rapporter plus encore à la nature substantielle de la matière solaire qu'à son mouvement. Mais la suite preuve cependant que c'est surtout un mouvement qu'il s'agit. - Ce que nous apprend l'observation, il faut remarquer cette judicieuse méthode : on observe exactement certains faits, et on en tire des inductions régulières. - L'air devient très chaud, il eût été utile de spécifier les observations; et l'on pourrait citer le mouvement rapide d'une roue qui s'échauffe, et qui échauffe tout ce qui l'environne. § 21. Dans le lieu que nous habitons, le texte dit simplement : «dans ce lieu. » - Le feu ambiant, qui enveloppe la sphère du monde, au-dessous de l'élément premier ou éther. - Projeté en bas, et jusque sur notre terre. - Les astres, il est assez probable qu'il s'agit uniquement des planètes. - Mais c'est en bas, c'est-à-dire dans une région inférieure. - Bien que les corps, on ne voit pas bien comment cette pensée se relie à celle qui précède. - Et n'a pas la couleur du feu, Alexandre fait observer que le soleil a cette couleur au moment de son lever et au moment de son coucher, où il paraît rougeâtre à cause des vapeurs qui sont interposées entre lui et la terre. Aristote a fait la même remarque, Traité de la Sensation, ch. 3, § 12, p. 43, de ma traduction. |
CHAPITRE IV. |
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§ 1. 342 Ceci posé, disons par quelle cause
apparaissent dans le ciel les flammes ardentes, les étoiles qui filent et les
phénomènes qu'on appelle aussi quelquefois des torches, et des chèvrons. Tous
ces phénomènes sont identiques et se produisent par la même cause. Ils ne
diffèrent que du plus ou moins. En voici du reste le principe, ainsi que de
beaucoup d'autres. |
Ch. IV, § 1. Les flammes
ardentes, les bolides. - Les étoiles qui filent, de nos
jours ce phénomène a été curieusement observé; mais on voit que les
anciens ne l'ont pas ignoré. - Des torches et des chèvrons,
j'ai conservé les dénominations mêmes d'Aristote; il est probable
que ces phénomènes se rapportent aux aurores boréales. Le mot de
chèvrons est employé souvent par Descartes, Principes de la
Philosophie, 3e partie. - Ces phénomènes sont identiques... la
même cause, de nos jours on les ramène tous au principe unique
de l'électricité, qu'Aristote ne connaissait pas. § 3. L'enveloppe, il faut entendre non pas seulement l'enveloppe qui touche immédiatement la terre; mais tout l'espace compris entre la terre et le premier corps ou éther. - Au-dessous de la révolution circulaire, ou éther placé autour et au-delà de toute notre atmosphère, et ayant un mouvement éternel de rotation circulaire. - Que nous appelons le feu, le feu comprenant à la fois le chaud et le sec. - Cette nature ignée, j'ai ajouté ce dernier mot. § 4. Jusqu'à l'extrémité de la sphère qui entoure la terre, dans le langage cartésien ce serait l'extrémité du tourbillon terrestre; c'est le point le plus éloigné où se fasse sentir l'attraction terrestre. - Le moindre mouvement, le mouvement ne suffit pas pour expliquer les phénomènes ignés qui se passent dans notre atmosphère. - L'incandescence d'un air sec, cette explication de la combustion était assez exacte avant les découvertes de la chimie moderne. § 5. Elle s'enflamme, répétition de l'explication qui précède. - Longueur et largeur, ceci peut se rapporter aux aurores boréales. - Torches, chèvrons, étoiles filantes, voir plus haut § 1. § 6. Et qu'elle jette comme des étincelles, ceci peut se rapporter à la fois et aux aurores boréales, et à certains bolides qui pétillent en brûlant. - Quand cette circonstance ne se produit pas, c'est-à-dire quand il n'y a pas d'étincelles qui jaillissent du bolide. - Divisée dans sa longueur, ceci ne semble pas se bien rapporter aux étoiles filantes, où le jet lumineux est continu et non pas intermittent. § 7. Parfois la chaleur, qui se précipite de haut en bas, et qui dans la région intérieure rencontre l'air, lequel est plus froid que le feu de la région supérieure. - A une chose qu'on jette, j'ai dû ici paraphraser le texte pour le rendre plus clair. § 8. Une question, la question n'est pas très- claire telle qu'elle est posée dans le texte. En voici l'explication : « Quand une lampe vient de s'éteindre, il suffit d'en approcher une autre lampe qui brûle pour qu'aussitôt la flamme de la seconde lampe descende à la première qui se rallume. De même, peut-on se demander, la flamme des météores ignés n'est-elle que le jet d'un autre corps en combustion qui lance ces flammes dans le sens où elles sont attirées? » Le phénomène des lampes est exact ; et cette comparaison est une manière comme une autre d'expliquer les météores. Mais quel est le corps qui brûle, et où est-il? - De l'une et l'autre, lampe. Le sens de ce passage n'est pas très net. § 9. Par ces deux causes, que l'on va dire dans ce qui suit. - Le fait de la lampe, rappelé dans le § précédent. - Comme des noyaux, celle comparaison a quelque chope d'assez étrange. - Et par un temps serein, la sérénité du temps ne fait rien au phénomène; mais dans le jour on ne peut le voir à cause de l'éclat de la lumière solaire. § 10. La condensation qui les pousse, ceci ne rend pas bien compte du phénomène, et l'on ne voit pas où et comment se forme cette condensation. II faudrait dire aussi de quelle nature elle est. - La même cause qui fait que la foudre tombe, on dirait que c'est à cause de son poids que la foudre tombe à terre. On sait aujourd'hui qu'il n'en est rien, et que c'est la simple accumulation de l'électricité qui détermine l'explosion. En ce sens ce serait bien aussi une sorte de condensation. - C'est une division par compression, ces explications ont pu paraître suffisantes tant qu'on n'a pas su que les nuages contenaient de l'électricité. - Tout ce qui est chaud tend naturellement à se porter en haut, et comme au contraire tous les météores se portent en bas, il fallait trouver une cause spéciale à ce phénomène extraordinaire. § 11. L'exhalaison s'enflamme, il faut sans doute entendre l'exhalaison sortie de la terre ou tout au moins de l'atmosphère terrestre. Elle s'enflamme dans la région supérieure où est le feu. - Plus bas, dans la région de l'air et au-dessous de celle du feu. - Elle pousse par sa condensation, si l'explication était juste, il y aurait toujours des éclairs et des tonnerre dès qu'il y a des nuages ; mais cela n'est pas. § 12. La direction est oblique, il serait peut-être difficile même aujourd'hui de rendre raison de l'obliquité habituelle des météores ; je ne dis pas que l'explication d'Aristote soit bien exacte, mais on peut du moins le louer de s'être posé la question, sans d'ailleurs la bien résoudre. - L'une violente en bas, le phénomène étant igné devrait remonter au lieu de descendre : la force qui le projette en bas lutte avec celle qui le porte naturellement en haut; et de là la diagonale que suit le phénomène et l'obliquité de ta marche. § 13. C'est l'exhalaison, le système entier d'Aristote, comme on peut le voir, est au moins très conséquent, si ce n'est très exact; et pour qu'il le fût, il suffirait presque uniquement de substituer l'électricité à l'exhalaison. - La révolution supérieure, Voir plus haut § 4. - La contraction de l'air condensé, Voir plus haut § 7. - Au-dessous de l'orbite de la lune, on ne sait pas aujourd'hui à quelle hauteur précise les météores se produisent dans l'atmosphère; mais c'est certainement beaucoup plus près de la terre que de la lune. - Nous semblent l'emporter de beaucoup, cette tournure de phrase semble indiquer que peur Aristote ce ne sont là que des apparences trompeuses mais il est vrai que la marche des corps qui se meuvent nous parait d'autant plus rapide qu'ils sont plus près de nous. |
CHAPITRE V. |
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§ 1. On voit assez souvent se former dans
le ciel pendant les nuits sereines, des apparitions de divers genres, qui
ressemblent à des gouffres, à des trous, à des couleurs de sang. La cause en est
tout à fait 343 la même; en effet puisqu'évidemment dans la région supérieure l'air
est fait de telle sorte qu'il peut s'enflammer, et que sa combustion ressemble
tantôt à une simple flamme tantôt à des torches qu'on agite, tantôt à des
étoiles filantes, il n'y a rien d'étonnant que ce même air puisse par sa
composition prendre toute espèce de couleurs. |
Ch. V, § 1. Des apparitions de divers genres, le mot d'apparitions est pris ici dans le sens propre; ce ne sont que des apparences et des jeux de lumière. - La cause en est tout à fait la même, ceci n'est pas tout à fait exact, même au point de vue où l'auteur se place ; et la cause de ces phénomènes n'est pas identique à celle des phénomènes précédents. - Par sa composition, il est certain que c'est par suite de la nature diverse des substances que l'air contient que la lumière s'y décompose de tant de façons. § 2. A travers un corps plus dense, comme l'air par exemple épaissi per le brouillard. - De la couleur de feu et... du blanc, cette combinaison de couleurs est inexacte. - Paraissent écarlates, le phénomène est vrai ; et c'est à cause des vapeurs de l'atmosphère, qui décomposent la lumière. - Quand il fait très chaud, et qu'il y a par conséquent beaucoup de vapeurs dans l'atmosphère. - Non pas la figure mais la couleur, il n'y a pas à proprement parler un effet de miroir; il n'y a qu'une réfraction de la lumière. § 3. Par la rupture du bleu et du noir, c'est-à-dire quand le bleu et le noir se réfractent plus particulièrement que les autres couleurs. - Des torches, c'est ce qu'on remarque entrent dans les aurores boréales. - Quand la masse, le texte n'est pas aussi précis. - Tout comme la flamme dans la fumée, cette observation n'est pas très frappante. - Le soleil empêche de les voir, Voir au chapitre précédent, § 9. - L'uniformité de leur couleur, ceci n'est pus très exact. § 4. A ce qu'on peul croire, réserve fort louable et fort modeste. - De si rapides apparitions, c'est là ce qui rend l'observation si difficile et si délicate. |
CHAPITRE VI. |
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§ 1. Parlons maintenant des comètes et de
ce qu'on appelle la voie lactée, après avoir d'abord discuté les opinions de nos
devanciers. |
Ch. VI, § 1. Des comètes, l'étude des comètes ne fait plus partie de la météorologie, et on la laisse à l'astronomie. Ce changement a eu lieu vers la fin du XVIe siècle, quand on a commencé à mieux connaître la nature des comètes. Mais Roberval les comprenait encore parmi les météores ignés, et Descartes lui en fait une critique, tome IX, p. 557 de l'éd. de M. V. Cousin. Voir plus haut, ch. 1, § 2, n. - Les opinions de nos devanciers, c'est un soin qu'Aristote a toujours pris, comme on peut le voir dans la Politique, dans le Traité de l'Ame, dans les Opuscules, dans la Physique, dans la Métaphysique, etc. A ce titre, il peut être classé parmi les historiens de la philosophie. - Anaxagore et Démocrite, avant Aristote il n'y avait pas dans la science de noms plus grands que ces deux là. - De conjonction de planètes, l'explication était bien insuffisante, soit qu'il s'agisse des cinq planètes connues des anciens, Saturne, Jupiter, Vénus, Mars et Mercure, soit qu'il s'agisse d'autres astres qu'on supposait errant dans l'espace. - Quand ils semblent se toucher, et que leur lumières se confondant produit le grand éclat des comètes. § 2. Italiques.... Pythagoriciens, Aristote a souvent réuni ces deux classes de philosophes; et les Pythagoriciens sont à peu près les seuls philosophes Italiotes dont on ait conservé le souvenir. - Est une des planètes, c'était augmenter le nombre des planètes; et comme les comètes sont différentes, ce nombre s'accroissait indéfiniment. - N'apparaît qu'il un très long intervalle, l'astronomie moderne admet aussi des comètes qui reviennent périodiquement à des intervalles plus ou moins longs. - Et dont l'ascension est fort petite, ceci n'est pas applicable à toutes les comètes, et il y en a quelques-unes dont l'ascension est considérable. - De très fréquentes éclipses, c'est-à-dire qu'elle disparaît fort souvent sous l'horizon. § 3. Hippocrate de Chios, ou de Céos; Aristote a parlé de lui plusieurs fois, se bornant à l'appeler Hippocrate, sans indiquer sa patrie: Réfutations des sophistes, ch. 11, § 3 de ma traduction. Ce géomètre était fameux pour avoir essayé de donner une démonstration de la quadrature du cercle. - Eschyle, cet Eschyle n'est pu autrement connu comme astronome. - La queue ne vient pas de la comète elle-même, je ne sais si la science contemporaine est bien fixée à cet égard. - Notre vue se réfracte vers le soleil, la queue de la comète ne serait alors qu'un effet d'optique, et ce serait une simple réfraction de la lumière solaire dans les vapeurs que contient l'atmosphère. § 4. Suivant eux, Hippocrate et Eschyle son disciple. - Sa révolution est très lente, ce qui n'empêche pas que les comètes ne marchent très vite; seulement l'orbite qu'elles décrivent peut être immense; et leur révolution ne se ferait qu'à de très longs intervalles de temps. - Les autres astres, c'est-à-dire les planètes. - Lorsqu'elle paraît, alors c'est supposer que c'est toujours la même comète qui revient. - Attirer d'eau, c'est-à-dire l'humidité qui est dans l'air. - Entre les tropiques, c'est-à-dire à 23 degrés de l'équateur terrestre. - Ou le solstice d'été, j'ai ajouté ces mots qui ne vont que la paraphrase de ceux qui précédent. § 5. Ajoutent ces philosophes, cette parenthèse est implicitement comprise dans le texte. - Dans ces lieux, c'est-à-dire entre les tropiques. - Elle y prend une chevelure, parce qu'alors la réfraction de la lumière peut avoir lieu par rapport à la terre où est l'observateur. - La circonférence qui est au-dessus, c'est supposer que la comète suit une ligne régulière comme les planètes. § 6. Est un des astres errants, la réfutation semble péremptoire et les comètes ne seraient pas des planètes. - On en a vu plus d'une à la fois, il semble que ceci soit une glose, qui ne tient pas très bien à ce qui précède; car ce n'est pas parce que les comètes sont deux à la fois qu'elles sent eu dehors du zodiaque. Cependant la science moderne paraît eu être revenue à considérer les mouvements des comètes comme soumis aux mêmes lois que celui des planètes. Pour les unes comme tour les autres, les orbites sont elliptiques. § 7. C'est la réfraction qui produit la chevelure, c'est toujours là ce que l'on croit. - Eschyle et Hippocrate, Ideler aimerait mieux dire Hippocrate et Eschyle, puisque le premier est le maître de l'autre. - Elle parcourt aussi d'autres lieux, il faut sous-entendre : « où elle ne trouve plus l'humidité nécessaire à la réfraction. » - Ou planètes, j'ai ajouté cette paraphrase. Plus haut, au § 1, j'ai nommé les cinq planètes connues des anciens. Depuis un demi-siècle, la science contemporaine a fait les plus riches découvertes, et le nombre des planètes, petites et grandes, se monte dès aujourd'hui à plus de soixante. II est probable qu'on n'en restera pas là. - Les comètes ne s'en montraient pas moins, ceci n'est point une preuve que les comètes ne fassent point partie des planètes. § 8. Comme on dit, c'est Hippocrate et son disciple Eschyle; voir plus haut, § 4. - Du tremblement de terre en Achaïe et de la grande inondation, nous avons perdu la trace et les dates de ces grands phénomènes, qui n'avaient pas pour nous le même intérêt que pour des Grecs. Selon Strabon, Livre VIlI, ch. 7, p.330, ligne 28, édit. de F. Didot, ce tremblement de terre eut lieu deux ans avant la bataille de Leuctres, en 373. - Du coucher des équinoxes; c'est-à-dire qu'elles avaient paru à l'ouest, à peu près à la place où le soleil se couche à l'époque de l'équinoxe. - Euclès, fils de Molon, ou peut-être Euclide, vers l'an 350 avant notre ère. - Au tropique d'hiver, vers le milieu du mois de décembre. - Ces mêmes astronomes, Hippocrate et son disciple Eschyle. § 9. Et contre ceux qui prétendent, Anaxagore et Démocrite; voir plus haut, § 1. - Il y a des étoiles fixes, Descartes cite ce passage dans les Principes de la philosophie, 3e partie, § 199; mais il croit que ce sont les planètes de Saturne et de Jupiter qui peuvent avoir parfois cette apparence, et non pas les étoiles fixes. Quant à la chevelure de l'étoile placée dans la cuisse du Chien, Descartes croit que l'observation d'Aristote n'est pas exacte. Selon lui, il y aura eu quelque réfraction extraordinaire qui se faisait dans l'air; ou plutôt les yeux de l'observateur auront été indisposés au moment où il s'en servait. - Sur la foi des Egyptiens voir le Traité du ciel, Livre II, ch. 12, p. 292, a, 8, édit. de Berlin sur les Égyptiens; voir aussi un article de M. Biot sur quelques points de l'astronomie égyptienne, Journal des Savants, cahier de mai 1855, p. 269 et suiv. - Dans la cuisse ou la hanche du Chien. - Peu brillante, il est vrai, ceci rend d'autant plus vraisemblable l'explication de Descartes. - Peu visible quand on finit, même observation. - Un peu de côté, c'est à M. Biot que je dois rapporter cette interprétation. Voir le Journal des Savants, cahier de mai 1855, p. 218 en note. M. Biot trouve que cette remarque de l'auteur, quel qu'il soit, de la Météorologie, atteste une pratique astronomique très délicate et très intelligente. Le milieu de la rétine, qui agit surtout quand on observe, est aussi plus fatigué que le reste de l'organe. En regardant de côté, on voit mieux, parce que la partie de la rétine où la vision se fait alors, est plus sensible. § 10. Toutes celles que nous avons vues, cette remarque ainsi que celles qui précèdent, attestent que l'auteur de la Météorologie avait beaucoup observé. - Ont disparu sans se coucher, cette observation est parfaitement exacte, et on a pu la vérifier sur toutes les comètes de notre temps. - S'éteignant petit à petit, même remarque. - Il ne restait le corps, ceci répond péremptoirement aux théories d'Anaxagore et de Démocrite rapportées plus haut, § 1. - Le grand astre, la grande comète vue à l'époque du tremblement de terre d'Achaïe. - Dont nous venons de parler, plus haut § 8. - A l'occident, au § 8, il est dit qu'elle parut à l'occident, vers le point où le soleil se couche à l'époque des Équinoxes. - Sous l'archontat d'Astéïus, il paraît bien que c'est là te nom exact de l'archonte Athénien. Alexandre et Philopon donnent Aristée au lieu d'Astéïus, ainsi que quelques manuscrits. Astéïus était archonte dans la 4e année de la 101e olympiade, l'an 372 avant J.-C. - Il se couchait avant le soleil, et par conséquent l'éclat de la lumière solaire l'empêchait d'être visible durant toute la journée. - Le lendemain, et dans la nuit, parce qu'il se coucha plus tard. - Sa révolution, c'est-à-dire son apparition au-dessus de l'horizon après Io coucher du soleil. - Jusqu'au tiers du ciel, c'est-à-dire 30 degrés environ au-dessus de l'horizon; parfois, la lumière des comètes tient encore plus de place. - La ceinture d'Orion, Orion est une des trente-cinq constellations du midi. Comme cette comète parut l'ouest, il faut entendre qu'elle disparut vers le sud-ouest. § 11. On a vu quelques planètes, Voir plus haut, § 1, l'opinion de Démocrite, qui croit, ainsi qu'Anaxagore, que les comètes ne sont qu'une conjonction et une occultation de planètes. - Cette apparition, des planètes après les comètes. - Se produisit toujours, argument décisif contre la théorie de Démocrite. - Les Égyptiens. Voir plus haut, § 9. - Nous avons vu deux fois déjà, M. Biot rapporte ce phénomène astronomique à l'an 350 avant J-C. - Et la cacher, précisément: l'occulter; les Gémeaux sont une des constellations du milieu, et la troisième à partir du Bélier. § 12. Rien que par le raisonnement, après les faits, qu'on peut observer directement, vient le raisonnement, qui a une autorité égale et même supérieure. - Les planètes, ou les étoiles; mais ici il s'agit des planètes puisque c'est un argument contre le système de Démocrite. - Elles paraissent plus grandes, les apparences peuvent différer; mais au fond, toutes les planètes, dans la théorie d'Aristote, sont indivisibles et sans parties. - Elles ne formeraient point de grandeur, c'est ainsi qu'Aristote a toujours soutenu que la ligne ne se composait pas de points. Voir la Physique, livre VI, ch. 1, § 1, p. 331, tome ll de ma traduction. - Ne font que le paraître, telles que nous les voyons au ciel. - En se réunissant, comme le veut Démocrite. Voir plus haut § 1. § 13. Les causes indiquées, pour expliquer la nature des comètes. - Par les astronomes, prédécesseurs d'Aristote. - On eût pu développer davantage ces objections, pour nous il est très regrettable que l'auteur ait cru devoir être si concis. |
§ 1. Comme pour les choses qui échappent
à nos sens, nous croyons les avoir démontrées d'une manière suffisante pour
notre raison, quand nous sommes arrivés à faire voir qu'elles sont possibles, on
doit croire qu'il peut en être surtout ainsi pour les phénomènes que nous
étudions maintenant. |
Ch. Vll, § 1. Après avoir exposé les opinions des autres, Aristote va exposer les siennes. - Qu'elles sont possibles, c'est ce que Descartes lui-même a voulu faire dans les Principes de la Philosophie; c'est une sorbe de construction toute rationnelle du système du monde. Aussi Descartes a-t-il invoqué l'autorité d'Aristote et spécialement ce passage de la Météorologie, qu'il traduit pour se justifier d'avoir procédé par hypothèse. Voir les Principes de la Philosophie, 4e, partie, § 204, p. 521, édit. de M. V. Cousin. Descartes rappelant cette citation dans une de ses lettres, tome VI, p. 50, dit que c'est la seule qu'il ait jamais empruntée au philosophe grec. C'est un oubli de Descartes, puisqu'il a cité aussi le ch. 6 de la Météorologie. Voir plus haut ch. 6, § 9. lI a cité en outre le Traité de l'âme, à propos de l'Eucharistie, tome II, p. 82, édit. de M. V. Cousin. Voir aussi le Traité de l'âme, livre III, ch. 13, 1, n., p. 349 de ma traduction. - Il peut en être surtout ainsi, les explications que donne la science contemporaine ne sont bien souvent aussi que des conjectures en métrologie, plus encore que pour tout le reste. - Que nous étudions maintenant. Voir plus haut livre 1, ch. 1, § 2. § 2. Nous avons supposé, d'après l'observation des phénomènes. - Le monde qui enveloppe la terre, cette expression assez singulière appartient au texte même. On l'a déjà vue plus haut, ch. 3, § 12. - Au-dessous de la révolution circulaire, voir plus haut, ch. 3, § 3. - Sont emportés autour de la terre, c'est ce qui forme l'atmosphère terrestre, et, comme dirait Descartes, le tourbillon de la terre. - Elle s'enflamme souvent, si c'était le mouvement qui fût cause de la combustion, cet effet devrait toujours se produire, et non pas seulement souvent. Il est vrai que l'auteur ajoute : « Là ou elle est convenablement mélangée; » mais cette restriction détruit en partie l'explication donnée. - Aux courses des astres errants, ceci se rapporte évidemment aux comètes d'abord et aussi aux météores ignés, aux étoiles filantes et aux aurores boréales. Dans le système d'Aristote, ce sont des combustions imprévues qui se produisent dans l'atmosphère terrestre, par le mouvement circulaire et par la combinaison fortuite de l'exhalaison sèche, « là où elle est convenablement mélangée.» § 3. Du mouvement des substances en haut, c'est en effet des parties du ciel supérieures à l'atmosphère terrestre que part le principe du phénomène, qui descend plus ou moins bas dans notre atmosphère, et qui arrive enfin jusqu'à nous. - Une telle condensation, ou combinaison. - Vient à s'élever d'en bas, il ne paraît pas possible que les exhalaisons, soit de la terre, soit de l'atmosphère terrestre, puissent avoir de l'influence sur les comètes. - Un astre chevelu, j'ai ajouté cette paraphrase du mot grec. - Une comète simple, j'ai ajouté ce dernier mot pour marquer la différence entre les comètes qui ont une longue queue et celles qui n'en ont presque pas, et que les Grecs appelaient d'un nom spécial. - Comète à queue, le texte dit précisément : « Un astre barbu. » C'est lorsque la queue est au-dessous du noyau. M. Ideier a proposé une variante ingénieuse pour distinguer ces deux espèces de comètes; mais cette variante ne s'appuie pas sur les manuscrits. - M. Ideler remarque avec raison que cette explication des comètes, telle que la donne ici Aristote, a joui d'une autorité incontestable jusqu'au temps de Newton. Aujourd'hui même la science est fort embarrassée pour se rendre compte de ce phénomène. Ce qu'il y a de plus certain, c'est que la matière des comètes est une sorte de vapeur très subtile et très transparente. En ce sens, la théorie d'Aristote n'est pas tout à fait aussi fausse qu'elle le paraît. La comète ne se forme pas, si l'on veut, dans notre atmosphère; mais parfois elle la traverse, puisque notre terre peut passer et être enveloppée dans sa queue, sans qu'elle en subisse aucune modification grave. § 4. Son état stationnaire, c'est le sens qu'adoptent Alexandre d'Aphrodisée et les autres commentateurs grecs; mais je crois qu'il s'agit ici de ce qu'on appelle le noyau de la comète; et le mot du texte se prête assez bien à ce sens, qui n'est pas cependant habituel. - Comme si l'on jetait une torche, la comparaison n'est pas exacte si on la rapporte à la réalité des phénomènes; mais elle est assez frappante si l'on admet la théorie péripatéticienne. - Une torche... une petite étincelle de feu, il y a évidemment une intention d'opposer ces deux modes de combustion, dont l'un serait beaucoup plus rapide que l'autre. - A ce phénomène de combustion, le texte n'est pas aussi précis. - Du combustible, c'est-à-dire de la vapeur qui s'enflamme, et qui, selon Aristote, compose la comète. - La fin de sa course, ceci n'est pas très clair, et il semble que par la course il faut entendre ici l'inflammation successive et rapide des vapeurs donc la comète est formée. - Le début même de sa révolution, Aristote semble admettre que la comète a un mouvement de rotation sur elle-même. - La comète est un astre, ceci est vrai plus que sans doute ne le pensait l'auteur lui-même; et comme il y a des comètes dont on a pu constater le retour, on en a conclu que ce sont en effet des astres et non pas des météores. Telle est en particulier celle de 1531, 1607, 1662, 1759, 1835, dont le période est de 76 ans. Il est admis que les comètes ont un mouvement elliptique comme les planètes; mais ce mouvement peut avoir lieu soit d'Orient en Occident, soit d'Occident en Orient, et à peu prés dans tous les sens relativement au plan de l'écliptique. - Sa fin et son origine, c'est le résumé de toute la théorie péripatéticienne; les faits aujourd'hui reconnus la contredisent. § 5. La comète apparaît par elle seule, c'est-à-dire que c'est la comète véritable telle qui Aristote la suppose: « une exhalaison de la région intérieure qui s'enflamme en haut, par le mouvement circulaire qui emporte le monde. » - C'est une de cet étoiles, ou planètes. - Qui devient comète, c'est-à-dire qui prend une chevelure. On sait que cette théorie est tout à fait fausse, et que ce n'est jamais ni une planète ni une étoile fixe qui se change en comète, quoique Descartes ait soutenu aussi cette doctrine, Principes de la philosophie, 3e partie, § 119. La vraie nature des comètes, c'est d'être des astres errante dans le sens le plus strict de du mot, puisqu'elles ont dans l'espace des courses qui semblent sortir de toutes les lois imposées aux autres corps célestes. Voir Descartes, ibid. § 128. - Ne tient pat aux astres eux-mêmes, au contraire la queue tient aux comètes et les accompagne. - Elle est pareille aux halos, la comète ne serait pu alors une vapeur qui s'enflamme; ce ne serait qu'une apparence et un phénomène optique de l'atmosphère. - Pour cet sortes d'étoiles qui deviennent des comètes, comme on l'a dit quelques lignes plus haut. § 6. La seule différence, cette différence est considérable, puisque d'un côté il y a une substance spéciale, tandis que de l'autre, il n'y a qu'une réfraction de lumière. - La couleur paraît être, et est en effet en elles. - Animée du même mouvement, au contraire, la comète a un mouvement qui lui est propre. - Etre distancée et rester en arrière, c'est le sens adopté par Alexandre d'Aphrodisée. Dans la théorie d'Aristote, le mouvement circulaire qui règne dans les régions supérieures est d'autant plus fort qu'on s'éloigne davantage de la terre. Les comètes qui sont dans notre atmosphère, comme les autres météores, ont un mouvement moins rapide que les planètes ou les étoiles qui sont placées fort au-dessus. § 7. Ce qui prouve surtout, ceci semble contredire un peu ce qui vient d'être dit plus haut. - Une réfraction de la lumière, le texte dit simplement : « une réfraction. » - A l'astre lui-même, qui semble prendre une chevelure. - Ce n'est pas relativement au soleil, il semble au contraire que la queue des comètes n'est pas due à une autre cause que la lumière solaire. - Souvent toute seule, c'est-à-dire sans être en conjonction avec un antre astre, planète ou étoile fixe. - Plus tard, Voir plus loin, livre Ill, ch. 2, § 2. § 8. La composition des comètes, le texte n'est pas tout à fait aussi précis. - Des vents et des sécheresses, l'observation n'est peut-être pas exacte pour les vents; mais elle l'est certainement pour les sècheresses et les grandes chaleurs. Toutes les comètes que noua avons pu voir de notre temps ont toujours paru dans des années très chaudes. Mais il reste toujours à savoir si c'est la chaleur qui cause les comètes ou si ce sont les comètes qui causent la chaleur. L'opinion vulgaire et celle d'Aristote inclinent à cette dernière explication. - De parler aussi des vents, Voir plus loin dans ce livre, ch. 13, et surtout livre II, ch. 4 et suiv. § 9. Sont nombreuses et fréquentes, il suffit même d'une seule comète. - Ces changements atmosphériques, le texte n'est pas aussi précis. - Il y a toujours une augmentation de vent, cette observation n'est peut-être pas très exacte. Mais il est vrai que pour juger jusqu'à quel point elle l'est, il faudrait observer les faits sous le même climat et dans les mêmes lieux que l'auteur de la Météorologie. - Qui tomba de l'air à Aegospotamos, les tables de Paros ou d'Arundel parlent de ce phénomène qui avait été fort remarqué de ce temps, et qui devait en effet causer une grande surprise. C'était sous l'archontat de Théagénide à Athènes, la 1ere année de la 78e olympiade, l'an 487 av. J.-C., vers l'époque de la mort de Xerxès. La science moderne est encore fort embarrassée pour expliquer l'origine des Aérolithes. - Avait été enlevée, il semble résulter de là que cette pierre n'était pas tombée réellement du ciel; mais qu'elle avait été enlevée de terre par un vent violent, et qu'elle était allée tomber à une grande distance. - Une comète apparaissait alors, c'était une simple coïncidence. § 10. Et à l'époque de la grande comète, Voir plus haut, ch. 6, § 8. Cette comète est celle qui coïncida avec un tremblement de terre en Achaïe. - Qui causa l'inondation, Voir plus haut, ch. 6, § 8. - Dans le golfe, Alexandre d'Aphrodisée semble comprendre par là le golfe de Corinthe ; et la fin du § prouverait qu'il a raison. - L'archontat de Nicomaque, dans la 4e année de la 109e olympiade, l'an 340 av. J.-C., vingt ans environ avant la mort d'Aristote lui-même. - Du cercle équinoxial, c'est peut-être une constellation qu'on distingue ainsi; ou bien c'est la partie du ciel comprise entre les deux points où se lève et se couche le soleil au temps des Équinoxes. § 11. Entre les tropiques, j'ai ajouté ces mots que n'a pas le texte précisément, mais qui me semblent résulter nécessairement de ce qui suit, et de toute la construction de la phrase. - Du soleil et des astres soit planètes, soit étoiles. - La plus grande partie, de la chaleur, sous-entendu. - On peut remarquer que les théories de Descartes sur les comètes ont encore, et à son insu, plus d'un point de ressemblance arec celles d'Aristote. |
CHAPITRE VIII. |
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§
1. C'est ici qu'il faut dire comment se forme la voie lactée, par quelle cause
elle se forme et ce qu'elle est. Mais auparavant, parcourons encore pour cette
question les explications données par les autres. |
Ch. VIll, § 1. Encore, c'est ce qu'Aristote a toujours fait dans tous ses autres ouvrages comme dans celui-ci. Ideler lui a fait un reproche, peu justifié selon moi, en croyant qu'il avait oublié dans ce chapitre les théories de Métrodore, le pythagoricien, et de quelques autres philosophes. § 2. Quelques-uns des philosophes appelés Pythagoriciens, Métrodore peut y être compris comme les autres. - Qui sont tombés, ou bien : « qui seront tombés. » - La direction... la Chute, il n'y a qu'un seul mot dans le texte ; mais il y a des variantes dont j'ai cru devoir conserver la trace par ce changement d'expressions. - Ceux-ci.... ceux-là, ces deux explications ont ceci de commun, qu'elles font de la voie lactée une simple apparence; un phénomène quelconque a changé la couleur du ciel dans cette partie de l'espace. Aujourd'hui, et grâce au télescope, on sait précisément que cette lumière blanche appelée voie lactée est formée par une multitude d'étoiles, dont l'éclat se confond, comme l'avaient conjecturé quelques philosophes de l'antiquité. Voir plus bas § 4. Aristote, d'ailleurs, réfute l'opinion insoutenable de ses devanciers, sans en donner une qui soit plus admissible. § 3. A bien plus forte raison encore, cet argument est péremptoire; et en effet, le cercle du Zodiaque devrait laisser des traces dans le ciel, si la voie lactée était en effet ce qu'on la suppose. - Dans la nuit nous en voyons toujours la moitié, ceci est difficile à comprendre. L'auteur veut peut-être dire que dans la nuit, la moitié du cercle du Zodiaque est toujours au-dessus de l'horizon. - Le cercle de la voie lactée, l'idée de cercle n'est peut-être pas très exacte, appliquée à la voie lactée. § 4. La lumière de quelques étoiles, cette théorie prise dans sa généralité est exacte; mais elle semblerait fausse si l'on s'en tient à l'explication détaillée qui en est donnée dans ce §. Du reste Aristote paraît avoir mal représente la pensée, si ce n'est d'Anaxagore au moins de Démocrite. Stobée, (Eclogae, I, 28, p. 574,) atteste que Démocrite regardait la voie lactée comme produite par la réunion d'une foule de petites étoiles, qui s'éclairaient mutuellement les unes les autres par leur multitude même. Macrobe dans le Songe de Scipion, Manilius dans son poème sur l'Astronomie, et Achille Tatius dans ses Prolégomènes aux phénomènes d'Aratus, confirment cette même assertion. On peut donc regarder comme certain que Démocrite, tout au moins, a entrevu la véritable nature de la voie lactée. Pour Anaxagore, c'est plus douteux. Voir la note de M. Ideler sur ce passage de la Météorologie, où il défend aussi Aristote d'avoir altéré sciemment les opinions de ses devanciers. - N'éclaire pas certaines étoiles, il semble bien que c'est là le système d'Anaxagore; mais ce n'est pas celui de Démocrite, comme le prouve le passage de Stobée. § 5. Cette explication, donnée par Anaxagore et attribuée faussement à Démocrite. - N'est pas plus possible que l'autre, celle des Pythagoriciens; voir plus haut, § 2. - Dans les mêmes étoiles, c'est-à-dire dans les mêmes constellations. - Comme un très grand cercle, la voie lactée fait le tour du ciel; mais on ne peut pas dire que ce soit un cercle. - Parce qu'ils ne restent pas dans le même lieu, ceci ne s'applique bien qu'aux planètes et non plus aux étoiles fixes. - Quand le soleil se déplace, ceci ne peut se comprendre que du jour; et dans le jour, la voie lactée n'est pas visible. Ou bien l'auteur admettant que le soleil, tout en passant sous la terre, éclaire encore diverses parties du ciel, pense-t-il aussi que la voie lactée devrait changer au fur et à mesure que le soleil avance dans sa course. § 6. Dans les théorèmes ou observations d'astronomie, Voir plus haut, ch. 3, § 2, une expression pareille. On pourrait croire qu'il s'agit ici encore du Traité du Ciel; mais il n'en est rien, comme le remarque M. Ideler, parce que dans le Traité du Ciel, (Livre Il, ch. 10, p. 291, a, 31, édit. de Berlin), Aristote renvoie aussi à son Traité d'Astronomie. C'est peut-être celui dont fait mention Diogène Laërce dans son catalogue. Il est certain, quoi qu'il eu soit, qu'Aristote s'était occupé d'astronomie d'une manière très sérieuse. - La grandeur du soleil, théorie exacte. - La distance des étoiles, théorie non moins exacte que la précédente. Ceci est fait pour donner une haute idée des connaissances d'Aristote en astronomie. - Celle du soleil à la terre, même remarque. - N'irait pas jusqu'aux astres, ou étoiles. C'est ce qui est en effet; et la lumière du soleil n'arrive pas jusqu'aux étoiles; car autrement elles n'auraient pas de lumière propre. C'est beaucoup aussi d'avoir compris que la nuit n'est que l'ombre de la terre. - Dans cette hypothèse, j'ai cru devoir ajouter ces mots qui me semblent nécessaires pour que la pensée ait toute la netteté désirable. § 7. Quelques astronomes, Aristote ne nomme pas ces astronomes; mais la fin du § peut faire supposer qu'il s'agit ici d'Hippocrate de Chios, qui avait donné une explication analogue pour la comète; voir plus haut, ch. 8, § 3. - A l'égard du soleil, c'est l'expression même du texte; mais elle n'est pas très juste; ce n'est pas notre vue qui est réfractée, mais bien la lumière du soleil que nous apercevons après cette réfraction. § 8. Que les autres, que l'on vient de passer successivement en revue, celle des Pythagoriciens, d'Anaxagore et de Démocrite. - Si l'on suppose en repos, cette supposition n'est pas applicable au phénomène, puisque les étoiles et le soleil sont censés se mouvoir. - Le miroir et l'objet visible, ici le miroir est le soleil, et l'objet visible est représenté par les étoiles. - Qui demeure en place, en effet, l'observateur ne change pas de position. - Avec la même vitesse, le soleil et les étoiles de la voie lactée ne saut pas animés d'un même mouvement, et la distance où ces corps sont les uns des autres varie selon le mouvement même qu'on support au soleil. § 9. Les astres ou les constellations. - Dans le cercle de la voie lactée, même observation que plus haut, § 3. - Le Dauphin, est une des trente constellations septentrionales. - N'était qu'une image et une apparence, il n'y a qu'un seul mot dans le texte. - Propre aux lieux mêmes, c'est-à-dire que la voie lactée doit avoir quelque chose de substantiel, et qu'elle ne doit pas être simplement un phénomène optique. - Il faut ajouter, ce nouvel argument pourrait bien n'être qu'une interpolation de quelque glossateur; mais Alexandre d'Aphrodisée commente ce passage comme le reste. - Comment est-i! possible alors, l'argument n'est peut-être pas très fort; car on pourrait supposer que la lumière de la voie lactée, quelle qu'en soit l'origine, se réfracte dans l'eau, comme le ferait celle du soleil; mais l'auteur admettant que c'est la vue qui se réfracte et non pas la lumière, ne peut pas concevoir qu'il y ait de l'eau jusqu'à la voie lactée, et delà jusqu'au, soleil, trois ou quatre réfractions successives. C'est là du moins le seul que donne Alexandre d'Aphrodisée. § 10. La route d'aucune planète, comme le croyaient les Pythagoriciens. - Ni la lumière d'astres, comme le croyaient Démocrite et peut-être Anaxagore. - Ni une réfraction, comme le croyait sans doute Hippocrate de Chios. Voir plus haut, §§ 3 et 4. - Qui jusqu'ici, c'est-à-dire jusqu'au temps d'Aristote de 350 à 322 av. J.-C. § 11. Exposons la nôtre, celle théorie ne vaudra pas celle de Démocrite. - Posé antérieurement, Voir plus haut, chap. 2 et 3. - De ce qu'on appelle l'air, Voir une expression toute pareille plus haut, ch. 3, § 2; voir aussi ch. 3, § 12. - Que nous nommons les comètes, Voir plus haut, ch. 7, § 3, la théorie spéciale d'Aristote sur le comètes. § 12. Que ce qui arrive pour les comètes, les comètes ne sont pas des météores; la voie lactée n'est pas plus un météore, et à bien plus forte raison, que les comètes. - Par elle seule, c'est-à-dire par une combustion spontanée qui se produit dans l'espace. - Soit fixes soit errants, les étoiles fixes et les planètes. - Ainsi que nous l'avons dit, Voir plus haut, ch. 7, § 5. § 13. Pour un seul astre, soit le soleil, soit la lune autour duquel se forme le halo. - Toute la révolution supérieure, Voir plus haut, ch. 2 et 3. - Peut amener ce phénomène, de la comète ou du halo. - Produire de la flamme, ceci ne s'applique pas bien à la voie lactée. - Dans ce lieu où se trouvent réunis, ceci non plus ne s'applique pas à la voie lactée très exactement. § 14. Le lieu du Zodiaque, c'est-à-dire cette partie du ciel où sont les constellations qui forment le Zodiaque. - Cette combinaison, d'où pourrait naître des apparences analogues à celles de la queue des comètes. - De chevelure, l'explication n'est pas très bonne, puisque le soleil et la lune ont des halos, et que par conséquent ils ne dissolvent pas les exhalaisons atmosphériques aussi complètement que l'auteur semble le croire. - La combinaison.... la concrétion, ce sont là des expressions bien vagues, même dans le système de l'auteur. § 15. Il dépasse de beaucoup les tropiques, l'observation est juste sans être très précise. § 16. De ceux qu'on appelle parsemés, ce sont sans doute les étoiles qui n'ont pas été comprises dans les diverses constellations. Ce sont peut-être aussi les planètes. - Ou errants, il n'y a qu'un seul mot dans le texte. - Visible à nos yeux, il semblerait résulter de cette phrase que l'auteur avait peut-être aussi quelques instruments d'astronomie à sa disposition ; et pour dire qu'un phénomène est visible aux veux, il faut qu'il y en ait d'autres ab le secours ordinaire des yeux no suffit pu, et pour l'observation desquels on doit emprunter un secours étranger. § 17. En voici la preuve, cette preuve est fort ingénieuse quoiqu'elle ne soit pas vraie; mais le système étant admis, il est évident qu'on pouvait tirer un excellent argument de cette circonstance de la réunion des plus grands astres dans la partie la plus brillante de la voie lactée. - La plus probable et la plus directe, il n'y a qu'un seul mot dans le texte. § 18. D'après le dessin ci-joint, nous ne pouvons nous risquer à reproduire ce dessin; mais ce n'est pas le seul passage d'Aristote où il soit parlé de dessins explicatifs qui étaient joints au texte, pour le faire mieux comprendre et l'illustrer comme nous le dirions aujourd'hui. Dans tous ses traités d'histoire naturelle, notamment dans l'Histoire des animaux, Aristote mentionne fréquemment les dessins qui complètent les explications qu'il vient de donner. Il se servait même de tableaux pour un usage analogue, et l'un peut eu voir des exemples dans la logique, toutes les fois que l'ordre des idées peut être représenté par des arrangements graphiques. Voir les Premiers analytiques, livre 1, ch. 2, § 6, n., p. 7 de ma traduction; et ibid. ch. 46, § 7, n., p. 189. - Parsemés ou errants, il n'y a qu'un seul mot dans le texte. Voir aussi plus haut § 16. - Dans la sphère, représentée dans ce dessin qui était annexé au texte. Voir plus loin, livre III, ch. 5, toute l'explication du phénomène de l'arc-en-ciel avec des ligures géométriques. § 19. Dans ce cercle tout seul, le cercle de la voie lactée. - D'astres de ce genre, d'astres aussi nombreux et aussi brillants. - Si nous admettons comme suffisante, Ideler remarque avec raison cette modestie d'Aristote; mais cette réserve prouve elle-même qu'Aristote n'était pas absolument satisfait de sa théorie des comètes. - A peu près de même, la différence cependant est considérable, puisque la voie lactée est constante et immobile, tandis que les comètes sont passagères et sont animées d'une course, rapide. § 20. Pour tout un cercle, celui de la voie lactée, qui fait le tour entier du ciel, quoiqu'elle le fasse irrégulièrement. - La chevelure d'un très grand cercle, l'explication de Démocrite valait beaucoup mieux, et Aristote aurait dû s'y tenir. - Nous l'avons dit antérieurement, Voir plus haut, ch. 7, § 11. - Ni fréquentes, ceci peut s'entendre d'une manière générale pour toute l'étendue du ciel ; mais au ch. 7, § 11, l'auteur a dit seulement que les comètes ne sont ni nombreuses ni fréquentes en dedans des tropiques. - Dans cette partie du ciel, c'est-à-dire que les matières aériformes qui composent les comètes sont attirées surtout dans cette partie du ciel où est la voie lactée. Philopon a réfuté par de très bons arguments toute cette théorie d'Aristote sur la voie lactée. Voir son commentaire. § 21. Dans le monde qui entoure la terre. Voir plus haut, ch. 2 et ch. 3. - Aux révolutions supérieures, c'est l'éther, placé à l'extrémité de toutes les révolutions qui se rapportent à notre globe, et les enveloppant toutes dans son orbe immense et son mouvement éternel. - De la marche des étoiles, ou des astres. - De la flamme qui y brille, par les causes qui ont été indiquées, ch. 3, §§ 15, 16, et ch. 4, §§ 2 et suiv. - Dans ce lieu, qui est fort au-delà de notre atmosphère, et qui appartient aux régions supérieures du ciel. |
§ 1. Parlons maintenant du lieu qui par sa position est le second après
celui-là, mais qui est le premier autour de la terre. |
Ch. IX, § 1. Du lieu qui est le second, c'est, à proprement parler, l'atmosphère terrestre où se passent en effet la plupart des phénomènes météoriques. - De l'air et de l'eau, j'ai adopté une leçon indiquée par un des manuscrits qu'a consultés Ideler, et qui consiste à mettre le pronom démonstratif au pluriel au lieu du singulier. - Les principes et les causes, les deux idées sont fort voisines l'une de l'autre; mais on peut distinguer avec Ideler le principe de la cause, en faisant du principe la cause première et la plus éloignée de l'effet, tandis que la cause proprement dite est celle qui est la plus rapprochée de l'effet produit.
§ 2. La révolution du soleil, il est
incontestable que l'action du soleil sur notre atmosphère est une des
principales causes de tous les phénomènes qui s'y passent, par les alternatives
de chaleur et de froid qu'il y produit, selon qu'il est plus proche ou plus
distant de la terre au-dessus ou au-dessous de notre horizon. - La terre étant
immobile, c'est l'erreur commune et continuelle d'Aristote; mais le phénomène
qu'il indique n'en est pas mois réel; il y a à la surface de la terre une
immense évaporation. - Le liquide qui l'entoure, ou qui se trouve à sa surface.
Aristote admettait la sphéricité de la terre tout en admettant son immobilité.
On pourrait aussi traduire L'humide, au lieu du Liquide. § 4. L'exhalaison qui vient de l'eau, cette définition de la vapeur est acceptable aussi bien que tant d'autres; mais on comprend moins ce que c'est que l'exhalaison de l'air; et il semble que le nuage vient de l'eau bien plutôt que de l'air. Les vapeurs en se réunissant et en se condensant forment les nuages. La science moderne distingue les corps normes en deux classes, les gaz et les vapeurs. Les premiers restent toujours au même état; les secondes peuvent passer à l'état liquide dans certaines circonstances déterminées. Cette distinction est aussi simple que réelle. - Le brouillard est le résidu, aujourd'hui on ne fait entre le nuage et le brouillard aucune différence si ce n'est que le brouillard est un nuage à la surface de la terre; et un nuage, un brouillard dans les hautes parties de l'atmosphère. C'est toujours de la vapeur d'eau qui s'est précipitée dans notre atmosphère, et qui s'y maintient plus ou moins haut sous forme de vésicules qui sont creuses selon toute apparence. - Une sorte de nuage qui n'est pas formé, c'est une erreur; le brouillard est tout aussi formé que le nuage; seulement il est à la surface de la terre au lieu d'être à une certaine distance. Le brouillard annonce le beau temps quand il tombe, parce qu'il n'y a plus d'humidité dans l'atmosphère ; il annonce la pluie quand il s'élève, parce qu'il doit retomber plus tard après qu'il s'est refroidi et converti en eau. Au lieu de « Qui n'est pas formé, » le texte dit précisément: « Stérile, ou infécond. » §. 5. Ce cercle de phénomènes, j'ai ajouté ces deux derniers mots pour compléter la pensée. - Imite le cercle du soleil, cette comparaison n'est pas très juste ; ou peut-être l'auteur veut-il dire seulement que la formation et la dissolution du brouillard accompagnent le cours du soleil; ce qui ne serait pas fort exact. - Va tour à tour en haut et en bas, C'est-à-dire que la vapeur s'élève dans l'atmosphère et retombe ensuite sur la terre sous forme de pluie. - Comme un fleuve, cette comparaison est plus juste que la précédente. § 6. Quand le soleil est proche, cette théorie ne répond pas aux phénomènes. Il y a des brouillards et de la pluie à toutes les époques de l'année, et à tous les moments du jour et de la nuit. II est vrai cependant que le soleil exerce une très grande influence sur ces météores; mais son action n'est pas aussi régulière que l'auteur le dit ici. - Une certaine régularité, la théorie ainsi restreinte est beaucoup plus vraie qu'à la prendre dans toute sa généralité. - Cet océan, qui entoure la terre et forme son atmosphère, océan de vapeur et non pas d'eau. - Dont les anciens, Héraclite sans doute et quelques autres. - Ce fleuve, de vapeurs qui circulent sous diverses formes. § 7. Le liquide, ou l'Humide, qui s'est vaporisé et qui peut alors élever dans l'atmosphère. - Des noms fort convenables, il ne semble pas cependant que l'étymologie grecque des deux mots suivants reproduise en rien une idée spéciale du phénomène. - Et à quelques-unes de leurs variétés, comme la rosée et la gelée blanche, dont il va être question dans le chapitre suivant. - Les parties sont très ténues, les gouttes de pluies sont en effet quelquefois très petites, et d'autres fois beaucoup plus grosses. - On les appelle ondée, nous n'avons pas d'autre mot dans notre langue; mais celui-ci ne répond pas tout à fait ni aussi bien que je l'aurais voulu à la définition donnée dans le texte. |
§ 1. Cette partie de la vapeur qui se forme dans le jour, mais qui n'étant pas
portée dans les hautes régions, parce qu'il y a une trop petite quantité de feu
pour l'enlever comparée à la masse de l'eau qu'il enlève, retombe sur la terre
de nouveau durant la nuit après s'être refroidie, est ce qu'on appelle la rosée
et la gelée blanche. |
Ch. X, § 1. Cette partie de la vapeur, la théorie d'Aristote sur la rosée est fort exacte, et elle tient encore sa place dans la science moderne, bien qu'on l'ait complétée depuis. Voir la météorologie de Kaemtz, traduction de M. Ch. Martins, p. 98. - Une trop petite quantité de feu, c'est le mot précis du texte; il vaudrait mieux dire: « de la chaleur » au lieu du feu. - La rosée et la gelée blanche, il n'y a en effet qu'une simple différence de température entre les deux produits. § 2. Avant d'être changée en eau, les météorologistes modernes semblent aussi admettre que la gelée se forme avant que l'eau ne soit produite, et que c'est la vapeur qui se congèle. - L'hiver et dans les lieux froids, bien quelle se forme assez souvent aussi au printemps. - Se sèche, et disparaisse au moins pour quelque temps. - Le lieu ou bien la température, la position des lieux a en effet une très grande influence sur la quantité plus ou moins forte de rosée qui se forme. § 3. Dans les temps sereins, cette observation est très exacte; et l'on sait aujourd'hui que le rayonnement du sol qui refroidit les couches voisines de l'atmosphère, est d'autant plus fort que le ciel est plus serein et l'air plus calme. - Comme je viens de le dire, § 2. - Est plus chaude que l'eau, le fait est exact. - Qui l'a élevée, dans l'atmosphère. - Et il faut plus de froid, la gelée blanche indique un abaissement de température plus grand que la rosée. § 4. Par un temps pur, c'est-à-dire quand il n'y a pas de nuages au ciel. - Et quand il n'y a pas de vent, observation fort exacte. - Jamais la gelée blanche sur les montagnes, je ne sais si le fait est parfaitement vrai; et il me semble avoir vu plus d'une fois de la gelée blanche sur les montagnes. Je ne trouve pas d'observation spéciale sur ce point dans les auteurs contemporains, bien qu'Ideler paraisse être tout à fait de l'avis d'Aristote. § 5. Une première cause, cette explication n'est pas tout à fait exacte, puisqu'elle ne tient aucun compte du rayonnement du sol, qui Aristote ne connaissait pas. La chaleur a bien enlevé la vapeur; mais la vapeur retombe, parce que les couches d'air qui avoisinent le sol se sont refroidies successivement. - La laisse bientôt retomber, le fait est vrai; mais il se produit par une autre cause que celle qui est indiquée. - L'air qui s'écoule, c'est-à-dire qui est en mouvement et qui circule autour de la terre. Voir plus haut, ch. 9, § 5. - S'écoule surtout dans les lieux élevés, et l'action de l'air dessèche la vapeur avant qu'elle ne se résolve en eau. § 6. Par les vents du sud, le fait peut être vrai, et il est assez facile à constater; mais depuis Aristote, je ne vois pas qu'on l'ait observé de très près et spécialement. Il faudrait d'ailleurs faire les observations dans les pays mêmes où Aristote faisait les siennes. - Dans le Pont, c'est-à-dire sur les bords du Pont-Euxin, ou Mer Noire. - Se passe à l'inverse, il serait curieux de vérifier sur les rives de la Mer Noire et dans les pays circonvoisins ce singulier phénomène et l'exactitude de l'assertion émise ici. - Le vent du sud amène le beau temps, il est probable alors que dans les pays du Pont, le vent du sud amène au contraire le mauvais temps. En général le vent du sud amène la chaleur; et le vent du nord amène le froid. § 7. Dans le Pont au contraire, les Grecs au temps d'Aristote connaissaient mieux le Pont et le pratiquaient plus que nous ne le faisons aujourd'hui. - Pour que la vapeur se forme, c'est-à-dire pour que l'évaporation soit considérable, et porte dans l'atmosphère une grande quantité d'eau. - Accumule la chaleur, c'est sur les lieux mêmes qu'il faudrait observer l'action diverse des vents du nord et du midi. §8 . En dehors du Pont, j'ai cru devoir ajouter ces deux derniers mots, qu'autorisent les commentateurs. - Exhalent plus de vapeur, quand les puits semblent fumer à cause des différences de température. - Les vents du nord éteignent la chaleur, ceci semble contredire le § précédent. - Les vents du sud, au contraire, même observation. - Tant qu'elle veut, cette locution qui peut paraître assez singulière, quand on l'applique à de la vapeur, répond à l'expression du texte, qui ne l'est pas moins en grec. |
CHAPITRE XI. |
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§ 1. L'eau elle-même ne se congèle pas
sur la terre, comme dans la région des nuages; car c'est de cette région que
nous viennent trois corps composés par le refroidissement : la pluie, la neige
et la grêle. Deux de ces corps sont tout à fait analogues à ceux d'ici-bas et se
forment par les mêmes causes; et ils n'en diffèrent que du plus au moins, et par
la grandeur ou la petitesse. |
Ch. XI, § 1. L'eau elle-même, il y a des éditions, celle de Berlin par exemple, qui laissent cette phrase au chapitre précédent; M. Ideler a cru avec raison qu'elle était mieux placée an début du ch. 11. Il voudrait aussi que ce même chapitre se confondit avec le ch. 10. Il a bien fait cependant de les séparer, comme on paraît l'avoir toujours fait, afin de ne pas changer les traditions. - Sur la terre, j'ai ajouté ces mots pour compléter la pensée, à laquelle ils sont indispensables. - Car, cette liaison des deux idée ne paraît pas suffisante. - Trois corps, c'est l'expression même du texte. - Deux de ces corps, la pluie et la neige, comme le prouve ce qui suit. - Tout à fait analogues, cette ressemblance n'est pas aussi forte que le dit Aristote. La rosée n'est pas précisément de la pluie; et ce qui aurait pu l'en avertir, c'est la remarque qu'il fait lui-même plus haut, (ch. 10, § 3) à savoir que la rosée se produit par des temps sereins et calmes. II faut au contraire des nuages pour former la pluie. - Par les mêmes causes, ceci n'est pas tout à fait exact ; la rosée se forme par le rayonnement du sol, qui refroidit assez les couches voisines de l'atmosphère pour que la vapeur se condense en gouttelettes; la pluie se forme, lorsque l'atmosphère est saturée d'humidité. - Du plus au moins, les circonstances diverses des phénomènes auraient dû faire voir à Aristote qu'il ne pouvait les identifier à ce point. § 2. La neige et la gelée blanche, ne sont pas la même chose en ce que la pluie se forme dans les parties élevées de l'atmosphère, tandis que la gelée blanche se faune à la surface du sol. - La pluie et la rosée, diffèrent également. - L'une est considérable, cette différence est vraie; mais elle tient de part et d'autre à des causes diverses. - D'une masse de vapeur refroidie, et d'en haut. - Et l'élément dont elle se forme, l'élément de la rosée est le même que celui de la pluie; c'est de part et d'autre de la vapeur flottant dans l'atmosphère et refroidie. - Est peu considérable, le fait est vrai; mais la cause qu'on assigne ne l'est pas. - Ne dure qu'un jour, même remarque. - Est très petit, ceci n'est pas très clair dans les théories d'Aristote ; ce le serait tout à fait dans les théories modernes, puisque la couche d'air sur laquelle agit le rayonnement du sol est très peu épaisse. Aristote veut dire seulement que la surface de pays sur laquelle la rosée se forme n'est pas très étendue; ce qui n'est peut-être pas fort exact. § 3. Mêmes rapports de la neige à la gelée blanche, les différences entre la neige et la gelée blanche sont attribuables aux mêmes causes que les différences entre la pluie et la rosée. - Quand c'est un nuage qui se gèle, ce n'est pas tout à fait le nuage, mais la pluie qui se gèle. - Quand c'est une vapeur, cette distinction du nuage et de la vapeur n'est pas exacte. - D'une région froide, le fait est vrai. - Si le froid ne l'eût emporté, le froid causé par le rayonnement du sol, d'après les théories modernes. - Le liquide, ou l'humide. § 4. C'est dans la région des nuages, le texte n'est pas aussi précis; et l'expression dont il se sert est très vague. Mais le sens ne peut pas être douteux. - Se forme la grêle, la formation de la grêle est fort compliquée; et pour la comprendre, il a fallu connaître le rôle important que l'électricité joue dans notre atmosphère. Les anciens n'en ont jamais eu la moindre idée. - Près de la terre, l'observation est très exacte. - Ainsi que nous l'avons dit, Voir plus haut, §§ 1 et 2. - Dans le nuage,... à terre, le texte n'en pas tout à fait aussi précis; mais le sens ne peut pas faire le moindre doute. - Dans les nuages..., sur terre, même remarque. - La cause en sera évidente, la théorie de la grêle telle qu'Aristote va la donner n'est pas exacte, et je viens de dire pourquoi elle ne devait pas l'être. Mais c'est déjà une preuve de sagacité bien extraordinaire d'avoir séparé la grêle de tous les autres phénomènes météoriques. |
CHAPITRE XII. |
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§ 1. En même temps qu'on étudie les
circonstances qui accompagnent la formation de la grêle, il faut tenir compte
aussi de faits parfaitement certains et qui paraissent répugner à la raison. La
grêle est de la glace, et l'eau ne gèle qu'en hiver. Or, la grêle est surtout
fréquente au printemps 348a et à l'automne, puis ensuite à la fin de l'été, elle est
rare en hiver ; et même alors, c'est toujours quand il fait moins froid. |
Ch. XII, § 1. De faits
parfaitement certains, et qui sont en effet très exactement
observés. - Paraissent répugner à la raison, c'est
parfaitement vrai; et les phénomènes que cite Aristote semblent tout
à fait contraires à ce qu'on devait supposer rationnellement. La
grêle est de la glace, et rependant elle tombe en été, et il y en a
rarement en hiver. - Ne gèle qu'en hiver, il faut se rappeler
qu'Aristote vit sous le climat de la Grèce et de l'Asie mineure. -
Puis ensuite à la fin de l'été, il y a parfois de la grêle au
cœur même de l'été. - C'est toujours quand il fait moins
froid, le fait est parfaitement exact. § 3. Les gouttelettes des ondées, il n'y a qu'un seul mot en grec. - Et reposent sur l'air, c'est-à-dire quelles sont assez légères pour rester en suspension dans l'atmosphère, comme le prouve ce qui suit. - En fortes ondées, le texte a le même mot que quelques lignes plus haut. § 4. Les corps gelée ne se combinent pas, la remarque est fort ingénieuse; et Aristote sent bien qu'il y a ici quelque cause particulière qui forme les grêlons. Seulement cette cause lui échappe. Mais c'est déjà beaucoup d'en avoir soupçonné l'existence. - Toute cette eau soit restée en haut, l'eau est bien en haut comme le dit Aristote; seulement elle n'y est pas sous forme liquide; elle y est sous forme de vapeur; et, par l'action d'une force particulière, elle se congèle et prend les dimensions que présente la grêle. - Car une si grande quantité, il y a ici une idée sous-entendue : « car, si cette masse d'eau n'était pas en haut comme on le suppose, » une si grande quantité, etc. § 5. Quelques-uns, il paraît que cette désignation vague s'adresse à Anaxagore, selon la conjecture des commentateurs grecs; voir plus bas, § 13. - Dans la région supérieure qui est plus froide, le fait est exact; et tous les observateurs modernes l'ont constaté. - L'eau qui y parvient, sous forme de vapeur qui se condense d'abord en gouttelettes. - Plus fréquente en été, le fait est exact; il tombe aussi de la grêle en hiver, mais le fait est assez rare. § 6. Dans les lieux très élevés, c'est un fait qui n'est pas très exact et qui n'est pas généralement admis par les observateurs. De Saussure et d'autres savant, out vu tomber de la grêle sur des montagnes à 3,428 mètres et même 4,550 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer; voir la Météorologie de Kaemtz, traduction française, p. 351. - D'après cette théorie, qui n'est pas aussi fausse qu'Aristote semble le croire. § 7. Produire un tel bruit, le fait est incontestable, et l'on suppose que ce bruit est causé par le choc des grêlons entre eux ou par la rencontre de deux vents opposés. - Et les voyaient, et effet, les nuages chargés de grêle ont un aspect tout différent que les autres nuages. Ils sont d'une couleur grise toute particulière. § 8. Fassent du bruit, ce n'est pas toujours eu effet que ce bruit est produit, et il a lieu sans doute quand les nuages contiennent plus d'électricité ou que les vents opposés sont plus violents. - Incroyablement grosse, les grêlons atteignent parfois des dimensions et des poids énormes qui vont jusqu'à 500 grammes ou même 1 ou 2 kilos. On a constaté aussi la chute de véritables blocs de glace qui ne sont que des grêlons accumulés. - Sans avoir les former arrondies, les grêlons ont d'ordinaire la forme d'une poire terminée par une surface arrondie. - Près de la terre, Voir plus haut, § 6. - Les philosophes dont nous parlons, le texte n'est pas tout à fait aussi explicite. § 9. Ce qui est cause d'une plus forte gelée, le phénomène n'est pas absolument le même quoiqu'il ait beaucoup de rapport, et le grêlon n'est pas précisément ni de la glace ni de la neige. - Ce qui ne peut faire de doute, en examinant les grêlons de plus près, on voit que c'est tout au moins une sorte de glace toute particulière. - Qui n'ont pas du tout la forme ronde, ce détail du phénomène n'a pas été spécialement étudié par les observateurs modernes. - Non loin de ta terre, le fait n'est pas certain, et les grêlons pourraient être ballotés longtemps entre les nuages qui les produisent, sans que ces nuages fussent dans les hautes parties de l'atmosphère. - Fracassées de mille manières, ceci se rapproche davantage des explications que donne la science moderne. - Et des dimensions moindres, ceci n'est pas aussi exact. Ce qui est vrai c'est que les grêlons se fondent à mesure qu'ils approchent de la terre. § 10. II est parfaitement certain, la démonstration ne résulte pas des arguments qui précèdent, comme l'auteur semble le croire. - Dans la région supérieure et froide, il paraît au contraire que les nuages se forment dans une région qui est assez élevée et qui est relativement assez froide. § 11. Une répercussion réciproque, sans que les détails soient aussi précis que pourrait les demander la science moderne, on soit qu'Aristote a compris en partie le phénomène, en reconnaissant qu'il devait être le résultat d'une influence réciproque de deux forces l'une sur l'autre. - Les excavations souterraines, les caves sont un exemple frappant; elles gardent une température à peu près toujours égale. Il en résulte qu'elles soit chaudes en hiver et froides en été. - Le froid répercuté, il y a aussi dans le phénomène de la grêle une autre cause que le froid. - Par la chaleur circulaire, c'est-à-dire celle qui est causée par le mouvement rapide et incessant de l'éther dans la région la plus haute du ciel. Ideler n'accepte pas ce sens; et il croit qu'il s'agit uniquement de la chaleur qui environne les nuages. Voir plus haut, ch. 2 et 3. - Tantôt de la pluie, tantôt de la grêle, il n'est pas probable que ces deux phénomènes ne tiennent qu'à une seule et même cause. § 12. Dans les jours chauds qu'en hiver, il est possible que le fait soit exact pour les climats où observait Aristote; et. il s'agit ici de ce qu'on appelle les averses. - Les pluies beaucoup plus violentes, l'observation est exacte. - C'est la rapidité de la condensation, c'est moins la rapidité que la grande quantité d'eau suspendue dans l'atmosphère. § 13. A l'explication d'Anaxagore, Voir plus haut, § 5. - Le nuage monte... il descend, les deux explications ne sont pas contraires autant qu'Aristote le suppose. II faut nécessairement une succession de froid et de chaleur pour que ce phénomène se produise. - Par la chaleur du dehors, Voir plus haut, § 2; la chaleur du dehors se confond sans doute avec la chaleur circulaire. - Il gèle l'eau qu'il vient de produire, le froid condense d'abord la vapeur sous forme d'eau; et ensuite il la gèle sous forme de grêlons. - Que la congélation est plus rapide, il faut en effet dans le système d'Aristote que l'action du froid soit plus rapide que celle de la pesanteur; mais il doit y avoir une autre cause encore que la température. § 14. Car quelque court... Ce paragraphe n'est guère qu'une répétition de celui qui précède et qui suffisait. § 15. La congélation, ou la condensation selon qu'il s'agit de la grêle et de la neige, ou de la pluie et des averses. - L'espace... est très petit, souvent en effet la zone où tombe la grêle est très longue et très étroite. - Et c'est aussi la même cause, ce passage n'est pas très clair, et il aurait fallu ici un peu plus de développements. L'auteur veut dire sans doute que c'est le froid qui a condensé plusieurs gouttes en une seule; et par là elles ne peuvent être serrées comme si elles étaient plus fines. § 16. Moins en été, l'observation est très juste pour l'été, mais elle ne l'est pas autant pour l'automne. Il y a en été plus de grêle qu'en automne, si l'on eu croit les observateurs modernes; mais il ne faut jamais perdre de vue qu'on devrait répéter les observations d'Aristote dans les climats même où il les faisait. - Plus cependant qu'en hiver, l'hiver est la saison où il se produit le moins souvent de la grêle. § 17. Comme on l'a dit, sans doute quelque prédécesseur d'Aristote qu'il désigne ainsi sans le nommer. On pourrait croire aussi qu'il rappelle une de ses propres théories. § 18. La mettent d'abord au soleil, le fait est vrai, et on peut toujours le vérifier dans les climats chauds, en Espagne, en Italie, en Égypte; mais il fallait ajouter que l'on met l'eau au soleil dans certaines conditions. Le vase qui la renferme est clos, et de plus il est poreux. C'est par ses pores que se fait l'évaporation qui abaisse la température et rafraîchit le liquide. - A la chasse aux poissons, c'est l'expression même du texte. - Comme de plomb, on verse en effet du plomb dans certaines constructions pour souder des pierres ou des métaux. La comparaison est exacte et ingénieuse.
§ 19. L'eau qui se forme,
l'expression du texte n'est pas plus précise; il s'agit évidemment
de l'eau qui se forme dans l'atmosphère et tombe en pluie. - Les
pluies tombent l'été, le fait est très exact pour les régions
intertropicales. - Plusieurs fois le jour, ceci n'en
peut-être pas aussi exact tout à fait. En général les pluies dans
ces climats ne tombent qu'une fois le jour, et principalement
l'après-midi. - Par la répercussion, le froid dont il s'agit
ici est celui qui est nécessaire à la condensation de l'eau destinée
à former la pluie. La répercussion est celle de la chaleur par le
froid des régions plus élevées de l'atmosphère. |
CHAPITRE XIII. |
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§ 1. Parlons maintenant des vents et de
tous les souffles, puis des fleuves et de la mer. Ici aussi nous proposerons
d'abord nos propres doutes ; car, pour ces matières, pas plus que pour les
autres, nous n'avons rien trouvé dans tout ce qui a été dit avant nous, que ne
pourrait dire tout aussi bien le vulgaire et le premier venu. |
Ch. Xlll, § 1. Des vents et de tout les souffles, d'après Alexandre d'Aphrodisée, les souffles désignent les vents qui n'ont pas reçu de noms particuliers. - Puis des fleuves, y compris les rivières et tous les cours d'eau. - Nous proposeront d'abord nos propres doutes, en général Aristote commence au contraire par exposer les opinions de ses devanciers. Il est vrai qu'il peut faire connaître ses doutes personnels tout en critiquant les théories antérieures. - Le vulgaire et le premier venu, il n'y a qu'un seul mot en grec. § 2. Quelques philosophes, d'après Alexandre d'Aphrodisée et Olympiodore, Aristote veut indiquer ici Hippocrate. En effet, on trouve cette théorie du vent rappelée dans le petit traité des Vents. Voir l'édition et la traduction de M. E. Littré, tome VI, p. 95, et aussi dans le traité du Régime, Livre II, tome VI, p. 531. Il est certain cependant que ces deux traités ne sont pas authentiques; mais ils étaient peut-être déjà compris dans la collection Hippocratique du temps d'Aristote. - Et qu'il s'écoule, Hippocrate se sert d'un mot analogue dans le traité précité. - Se condense, sous forme do gouttelettes. - Et l'eau, c'est le mot exact du texte; mais on voit qu'il s'agit plus spécialement de la pluie. - L'eau et le vent sont de même nature, c'est une théorie qu'Aristote n'accepte pas et qu'il combattra un peu plus loin. § 3. Ceux qui veulent parler doctement, il y a peut-être quelque ironie dans cette tournure de phrase. Des manuscrits portent Clairement au lieu de Doctement, par le changement d'une seule lettre. - Un seul et même vent, c'est une confusion purement théorique; car, en fait, les vents différent beaucoup entre eux par les circonstances mêmes qui sont énoncées un peu plus bas. - Un seul et même air, c'est vrai ; mais il n'y a pas dans l'air les distinctions qu'on peut constater dans les vents. - Celte opinion vaut bien, tournure ironique comme un peu plus haut. Les §§ suivants présentent aussi la même nuance. § 4. L'opinion du vulgaire, Voir plus haut, § 1. - D'après des études pareilles, autre nuance de critique et de moquerie. § 5. Si tous les fleuves, il est évident que les fleuves sortent chacun d'une source différente; donc les vents qu'on assimile aux fleuves doivent avoir des sources différentes comme eux. - S'il en est pour les vents, Ideler voudrait introduire dans cette phrase une négation qui n'est pas nécessaire. - Cette belle explicitation, le mot grec a quelque analogie avec le mot suivant qui signifie Erreur; il y a donc dans le texte une sorte de jeu de mots que je n'ai pu rendre dans notre langue. - S'écoule comme d'un vase, il est probable que cette théorie avait été proposée par quelque philosophe antérieur. - D'une outre, c'est la tradition mythologique et qu'on retrouve dans Homère, Odyssée, chant 10, vers 20. - Comme nous les représentent les peintres, voir la même indication dans le Traité du mouvement des animaux, ch. 2, § 5, p. 243 de ma traduction. § 6. Quelques-uns, il paraît que cette théorie appartenait à Anaxagore. - Soulevée par le soleil, sous forme de vapeur. - Se réunit sous la terre, le fait est exact, comme le prouve la géologie. - Comme d'un grand trou, ceci n'est pas exact en ce sens qu'il y a dans ce lieu de la terre des amas d'eau en très grand nombre, et non une masse unique dans une seule excavation. - Dans le sein de la terre, j'ai ajouté ces mots qui m'ont paru indispensables pour compléter la pensée. - Par suite du mauvais temps, le texte dit précisément : « De l'hiver. » § 7. Ajoutent-ils, ces mots ne sont pas dans le texte; mais cette idée accessoire résulte de la tournure même de la phrase. - Plus abondantes l'hiver, c'est le fait le plus habituel; mais ce n'est pas un fait constant. Parfois les eaux tout très basses en hiver. § 8. Comme un réservoir, il est difficile, d'après une indication aussi sommaire, de se rendre compte de la méthode employée par les anciens pour constater la quantité d'eau tombée. Ideler semble blâmer ici Aristote; quant à moi, je le louerais bien plutôt d'avoir eu cette pensée qu'il était possible de mesurer la quantité de la pluie annuelle. Je doute certainement que ses méthodes valussent les nôtres. Mais pour être équitable, il faut se reporter à ces tempe reculés et se rappeler combien les premiers pas de la science sont toujours difficiles. Même aujourd'hui, nos instruments pour mesurer la pluie ne sont pas irréprochables. - Surpasserait la mesure entière de la terre, il serait presqu'impossible de se prononcer sur ce point. - Ne serait pas loin de l'égaler, même remarque; tout cela est purement conjectural. § 9. Que ce n'est pas le même cause, il est clair que l'eau est partout formée de la même manière; et l'eau qui est sous terre est composée des mêmes éléments que celle qui est sur terre; mais les glaciers jouent un très grand rôle dans la formation des eaux souterraines, et il ne paraît pas qu'on en tienne ici aucun compte. - Venant de l'air, par la condensation des vapeurs. - Le froid renfermé dans la terre, il faut ajouter aussi qu'il doit y avoir des vapeurs dans le sein de la terre pour que le froid puisse les condenser en eau. - Que ce phénomène, c'est-à-dire la condensation des vapeurs souterraines. - Sans interruption, et la terre forme de l'eau à peu près comme l'atmosphère en forme continuellement. § 10. Chaque jour, on ne comprend pas ceci très clairement. - Qu'elle y est toute faite, j'ai ajouté ces deux derniers mots pour rendre toute la force de l'expression grecque. - Qui y ont filtré, et qui seraient uniquement le produit des eaux tombées à la surface de la terre. - Dans l'espace au-dessus de la terre, c'est, à-dire dans l'atmosphère du même à le surface du sol. - De même aussi sous terre, la différence entre la première théorie, et la théorie d'Aristote, c'est qu'il pense que l'eau peut se former de toutes pièces dans le sein de la terre, sans qu'il soit besoin qu'elle vienne de l'atmosphère par la pluie. - De petites parcelles, l'expression grecque est tout à fait indéterminée. - S'égouttant, c'est le sens le plus probable qu'on puisse donner au mot du texte. § 11. Comme si la terre suait, c'est l'expression même du texte. - Des montagnes les plus grandes, ce n'est pas parce que la montagne est haute que l'eau s'y accumule et s'y réunit davantage; mais les hautes montagnes sont couvertes de neiges éternelles et forment des glaciers qui alimentent les fleuve. - La plupart des sources, ceci est vrai d'une manière générale sans l'être absolument. § 12. Dans les plaines qui n'ont pas de fleuves, il s'agit de sources jaillissantes; car à l'intérieur de la terre on trouve souvent des eaux dans les lieux dont la surface est tout à fait aride; témoins les puits artésiens creusés dans les déserts de l'Algérie. - Comme une énorme éponge, la comparaison est aussi juste que frappante. Mais la véritable éponge, ce sont les glaciers plus encore que les montagnes elles-mêmes. - Sur une foule de points à la fois c'est-à-dire sur toute leur surface. § 13. Qui descend, les montagnes absorbent aussi une grande quantité d'eau qui ne descend pas, et c'est eu proportion de leur surface, à peu près comme le sol. - La circonférence de la terre, j'ai ajouté ces derniers mots d'après le commentaire d'Alexandre d'Aphrodisée. D'ailleurs ce mot du Surface aurait été plus convenable que celui de circonférence; mais c'est ce dernier qu'emploie le texte. - Refroidissent la vapeur, le fait est exact; mais de plus, les montagnes attirent aussi les vapeur flottant dans l'atmosphère. § 14. Nous venons de le dire, Voir plus haut, § 11. - Les descriptions, et les contours, pour rendre toute la force de l'expression grecque. Il est clair qu'il s'agit ici du cartes de géographie qu'on dressait d'après la récits des voyageurs, quand les voyageurs eux-mêmes n'étaient pas capables de les dessiner. § 15. Le Parnase, c'est la leçon que donnent la plupart des manuscrits; quelques-uns disent le Parnasse; mais il est de toute évidence qu'il ne s'agit point ici de la montagne de ce nom qui est eu Grèce, puisqu'Aristote place le Parnase en Asie. C'est peut-être la montagne appelée par les anciens Paropamisus, et qui répond eu partie à l'Hindoukoush et aux premières chaînes de l'Himalaya. L'indication aurait alors plus d'exactitude. - A l'orient d'hiver, c'est-à-dire au nord-est, ce qui est assez exact par rapport à la situation de la Grèce, où écrivait l'auteur. - Enfin la mer extérieure, celle qui, dans les croyances des anciens, taisait le tour de la terre en ferme de circonférence régulière. Cette opinion sans fondement a subsisté bien longtemps, et elle n'a guère été détruite que sen la fin du XVe siècle. - De ce pays, cette expression peut désigner à la fois la Grèce et le pays où se trouve le Parnase selon Aristote. Le premier une est le plus probable. § 16. Le Bactre, d'où la Bactriane a tiré son nom. - Le Choaspe et l'Araxe, ces fleuves coulent en effet dans des contrées qui correspondent assez bien à l'Hindoukoush des modernes, le Paropamisus des anciens. L'Araxe est le Iaxarte actuel. - Dont le Tanaïs n'est qu'une branche, c'est une erreur; le Tanaïs, le Don actuel, n'a aucun rapport avec les fleuves sortis de l'Hindoukoush; il appartient à un tout autre bassin et il se jette dans la mer d'Azof après un cours de 350 lieues. - Que sort l'Indus, en effet, l'Indus sort de l'Himmalaya. - Le plus considérable de tous les fleuves, il est évident que l'auteur ne connaît pas le Gange. Les connaissances géographiques des anciens ne s'étendaient pas alors jusque-là. § 17. Du Caucase, situé entre la mer Caspienne et le Pont-Euxin. - D'une grandeur et d'une abondance énormes, ceci n'est pas très exact, même en son tenant aux notions qu'avaient alors les anciens sur les différents fleuves de la terre. - Le Phase, le Fazi actuel, qui se jette dans le Pont-Euxin et qui n'a pas un cours considérable. - A l'orient d'été, c'est-à-dire à peu près nord-est. - La plus importante par son étendue, ceci ne contredit pas ce qui a été dit un peu plus haut sur le Parnase, placé à l'orient d'hiver, c'est-à-dire un peu plus au sud et à l'est que le Caucase. § 18. Appelé les Creux, il serait difficile du dire où sont au juste situés les points qu'on désignait ainsi du temps d'Aristote; il est évident d'ailleurs que les Creux devaient être placés sur la ligne qu'on peut tirer de l'Hellespont ou d'un point de la côte de l'Asie-Mineure au Palus Méotide ou mer d'Azof. Voir plus loin, § 29. - Au tiers de la nuit, la durée de la nuit varie nécessairement avec les saisons; mais la proportion établie dans le texte n'en est pas affectée. - Le matin et le soir, tant avant le lever du soleil qu'après son coucher. - Jusqu'au dernier sommet, ceci n'est pas très clair; et la pensée exigeait plus de précision. §19. De la Pyrène, j'ai conservé le mot grec autant que je l'ai pu, et il est parfaitement reconnaissable. Mais on voit quelle énorme erreur commet Aristote en faisant sortir des Monts Pyrénées le Danube et le Tartesse, qu'on peut identifier soit avec le Tage, soit avec le Guadalquivir, puisqu'il se jette en dehors des colonnes d'Hercule. Dans Hérodote, (livre II, ch. 33, p.83, ligne 2, édit. de Firmin Didot), Pyrène est une ville dans la Celtique et lister ou Danube y prend aussi sa source. - L'Ister, le Danube des modernes. - En dehors des colonnes d'Hercule, à l'occident et au nord du détroit de Gibraltar. Mais il n'y a pas de fleuve qui ait ce cours; et l'on ne peut pas dire du Tage qu'il sorte des Pyrénées. - Après avoir traversé toute l'Europe, ce n'est exact qu'en partie; mais d'après les connaissances géographiques qu'avaient les anciens, ils s'imaginaient que l'Ister prenait sa source dans la Celtique, qui pour eux s'étendait jusqu'à l'Océan occidental. - Dans le Pont-Euxin, ou la Mer Noire; ce qui est exact. § 20. Des monts Arcyniens, quelques manuscrits portent des « monts Hercyniens », et de là on s'est cru autorisé à conjecturer que les monts Arcyniens d'Aristote répondent à la contrée où fut placée plus tard la forêt Hercynie. Ce sont sans doute les montagnes du Hartz et de l'Erzgebirge. - Sont les monts Rhipées, ce sont peut-être les Karpathes. Il paraît qu'Aristote est le premier qui, dans l'antiquité, ait parlé de ces montagnes encore fort peu connues de son temps. - Des récits trop évidement fabuleux, ceux qui viennent d'être rappelés un peu plus haut, sur le cours du Danube et du Tartesse, ne le sont pas moins. - les pus grands de tous les fleuves, il est à regretter que ces fleuves ne soient pas nommés. Il est bien possible d'ailleurs que cette phrase ne soit qu'une glose et une interpolation. § 21. L'Aegon et le Nysès, on ne peut savoir à quels fleuves correspondent ces deux noms. Comme au nord de l'Afrique, il n'y a pas d'autre fleuve que le Nil, il ne resterait plus qu'à placer l'Aegon et le Nysès sur les côtes occidentales de l'Afrique. Mais au temps d'Aristote aucun navigateur n'était allé jusqu'au Sénégal ou au Niger. On peut croire aussi que l'Aegon et le Nysès correspondent à des fleuves, d'ailleurs peu considérables, qui sortis des montagnes d'Éthiopie, se jetteraient soit dans la Mer Rouge, soit dans le canal de Mozambique, à l'est et au sud-est de l'Afrique. - Le Chrémétès, il faut renoncer également à savoir que est ce fleuve. - Le Nil sortant de la montagne appelée Argyre, ou d'argent. C'est ce qu'on a nommé plus tard les Monts de la Lune. De nos, jours, c'est-à-dire deux mille deux cents ans après Aristote, on ne sait rien encore de positif sur les sources du Nil. Il est probable que ce problème sera heureusement résolu par quelques-unes des courageuses expéditions qui ont été récemment entreprises. § 22. L''Achéloüs descend du Pinde, il y avait en Grèce plusieurs fleuves de ce nom; celui dont il s'agit ici séparait l'Acarnanie de l'Étolie. - L'Inachus, il ne faut pas confondre cet Inachus avec celui qui coulait dans l'Argolide; car il n'est pas probable que l'auteur pat commettre une si grossière erreur sur la géographie de son propre pays. - Le Strymon, fleuve de Thrace qui se jetait dans la mer Égée. - Le Nestus ou, selon quelques manuscrite : « Le Nessus. » II serait difficile d'identifier ce fleuve. - L'Hèbre, qu'il ne faut pas confondre avec l'Ébre qui coule en Espagne. Il n'y a que le son de pareil. Quelques manuscrits donnent « Eurus » au lieu de « l'Hèbre. » - Du Scombros, on ne sait peint précisément quelle est cette montagne. - Du Rhodope, montagne qui faisait partie de l'Hémus en Thrace, au nord de la Macédoine et de la Thessalie. § 23. Tous les autres fleuves, il y a des cours d'eau qui ne sortent pas des montagnes; et celle assertion est trop générale. - Qui sortent de lacs, il y a bon nombre de rivières qui ont eu effet des lacs pour origine; et ces lacs eux-mêmes sont formés par des eaux descendues des montagnes voisines. § 24. En sortant de certains creux, idée fort juste; car il faut pour expliquer la formation des fleuves admettre que l'humidité répandue dans l'atmosphère y contribue pour une très grande part. - Pas plus que l'espace même des nuages, c'est-à-dire qu'il faut que l'action de l'évaporation dans l'atmosphère se combine avec la présence des eaux dans le sein de la terre. A l'influence den nuages, il faut joindre celle des sources naturelles. II y a un échange perpétuel entre la terni et l'atmosphère qui l'environne. L'eau se vaporise et ensuite se condense de nouveau, et de ce cercle sort l'équilibre hydrostatique du monde. Le texte d'ailleurs ne s'exprime pas très clairement, quoique la pensée n'ait rien de douteux. § 25. C'est ainsi que se forment les sources, il est probable que si l'auteur ne tient pas compte des glaciers dans la formation des rivières, c'est qu'il n'en avait pu vu lui-même, et qu'il n'en avait pas non plus entendu parler. § 26. Certains lieux, dans les entrailles de la terre. - Soient assez considérables, c'est-à-dire que selon l'auteur les eaux souterraines ne suffiraient pu à alimenter les fleuves; ce qui est vrai. - Les sources totales, j'ai ajouté ce dernier mot pour compléter la pensée. - Car la masse la plus forte des fleuves, le texte n'est pas ici très clair; mais je n'ai pu lui trouver un autre sens. Les commentateurs grecs ne m'ont offert aucun secours. - Sort de pierres, le mot du texte n'est pas ici le même pour signifier sources que relui qui a été employé plus haut. Ce serait plutôt fontaines que sources. § 27. L'absorption de certains fleuves, c'est un phénomène assez fréquent; et le Rhône en offre un exemple non loin de sa sortie du lac de Genève, entre Seyssel et l'Ecluse. - Dans l'Arcadie du Péloponnèse, le fait serait facile à vérifier. § 28. La cause de ce phénomène, il doit y avoir aussi une autre cause dans la constitution géologique du sol; car autrement il se formerait des lacs qui seraient stagnants. § 29. Le lac au pied du Caucase... la Mer, c'est évidemment la mer Caspienne. - Des fleuves nombreux et considérables, le Volga, et l'Oural entre autres. - Il s'épanche sous la terre, ceci n'est pas prouvé, bien qu'il paraisse certain que la mer Caspienne décroît constamment. - Les Gouffres du Pont, voir plus haut § 18. § 30. - A trois cents stades de la terre, l'indication est bien vague, et il aurait fallu désigner en même temps le point précis de la côte d'où l''on faisait partir cette mesure. - Donne de l'eau potable, je ne sais pas si les observations modernes pour la mer Caspienne ont confirmé ce fait, qui est sans doute fort extraordinaire, mais qui n'a rien cependant d'impossible. On en voit un exemple dans le golfe de la Spezzia, et sur la côte méridionale de Cuba dans la la baie de Xagus. - En trois endroits, ce détail est fait pour donner plus d'authenticité à ce singulier phénomène. Ce qui parait certain, c'est que les eaux de la mer Caspienne sont douces près de l'embouchure des fleuves, mais qu'elles sont salées dans toutes les autres parties, bien que cette salure ne soit pas très forte. § 31. Dans la Ligystique, ou Ligurie. L'indication n'est pas très précise; et l'Italie était bien peu connue des anciens dans sa partie septentrionale au temps d'Aristote. - Un certain fleuve, on a cru qu'il s'agissait du Pô, qui dans la partie la plus reculée de son cours disparaît, dit-on, quelque temps au milieu des montagnes où il coule. - Pas moindre que le Rhône, comme le Rhône disparaît en effet sous terre, il est probable qu'Aristote aura fait ici quelque confusion d'après les récits très incertains des voyageurs, et que c'est du Rhône lui-même qu'il veut parler. - Et il reparaît, c'est le phénomène qu'offre le Rhône; mais il n'est pas impossible que quelqu'autre rivière offrit la même particularité. - Est navigable, l'auteur aurait dû ajouter sur quelle étendue de son cours le Rhône était navigable; car il ne l'est pas à l'endroit où il est absorbé en terre; et à l'embouchure, presque tous les fleuves le sont. |
CHAPITRE XIV. |
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§ 1. Les mêmes lieux de
la terre ne sont pas toujours humides ou secs ; mais leur constitution varie
selon la formation ou la disparition des cours d'eau. C'est là ce qui fait que
le continent et la mer changent aussi de rapport, et que les mêmes lieux ne sont
pas toujours de la terre ou toujours de la mer. La mer vient là où était jadis
la terre ferme ; et la terre reviendra là où nous voyons la mer aujourd'hui. |
Ch. XIV. Ce chapitre est certainement un des plus remarquables de toute la Météorologie, et la justesse des considérations qu'il présente est à peu près irréprochable. - § 1. Humides ou liquides. - Leur constitution varie, les exemples sont fort nombreux en Europe et sur toute la surface du globe. - Toujours de la terre ou toujours de la mer, les grands déserts de sables ont été, selon toute apparence, le fond de quelque mer dans des temps très reculés. - La mer vient, Aristote pouvait en avoir va lui-même plus d'un exemple sur les côtes de la Grèce et de l'Asie mineure. § 2. Selon un certain ordre, jusqu'à présent il a été impossible de fixer une loi générale à ce phénomène ; il paraîtrait plutôt que ces grands bouleversements sont instantanés, produits par des causes qui échappent à nos observations. - La cause de ces mouvements, la cause indiquée ici par Aristote est toute conjecturale; et les volcans auraient pu lui fournir une explication plus vraisemblable. - Comme les corps des plantes et des animaux, rien n'atteste la justesse de cette comparaison. § 3. La seule différence, l'auteur sent bien que sa comparaison n'est pas suffisants ; mais il y a bien d'autres différences encore que celle qu'il indique. Dans l'antiquité, la terre était regardée comme une sorte de grand animal qui a sa vie propre; et cette opinion se retrouve dans le Timée de Platon, p. 120, trad. de M. V. Cousin. - Par le froid et par la chaleur, ces causes sont sans doute très puissantes; mais il y en a d'autres aussi. § 4. Par le soleil, la chaleur du soleil est certainement un fait considérable ; mais celle du feu central ne l'est pas moins, et les volcans en sont un indice manifeste. - Et par le mouvement de révolution, Voir plus haut chap. 2 et 3. Il n'est pas probable d'ailleurs que le mouvement de révolution ait la moindre Influence sur le degré plus ou moins grand de la chaleur. - Une propriété différente, le texte dit Puissance. - Se desséchant et vieillissant, il semble que l'auteur compare la terre au corps humain, que la vieillesse en effet dessèche peu à peu. - Humides, ou liquides. j'ai préféré le premier mot comme répondant mieux au système général d'Aristote : le froid et le chaud, le sec et l'humide. § 5. Que les sources en disparaissent, elles peuvent être entretenues par d'autres causes que les eaux de la surface. - Les fleuves de grands qu'ils étaient, l'observation ne confirme pas ces théories. - Change aussi la mer elle-même, il semble qu'il faut des causes bien autrement puissantes que celles qui sont énumérées ici. § 6. Gonflée par les fleuves.... remplie par les cours d'eau, l'opposition des idées n'est pas ce qu'elle devrait être; et il serait très facile de refaire le texte dans le sens où le logique l'exige. Mais les manuscrits ne donnent pas de variante; et je n'ai pu me permettre aucune modification ; la pensée d'ailleurs est fort claire. § 7. Ce qui fait que ces phénomènes nous échappent, cette raison est en partie vraie; mais aujourd'hui que nous avons deux mille ans d'observation de plus, nous n'en savons guère davantage sur ces immenses phénomènes, dont l'action n'est pas tout à fait et uniquement successive comme Aristote le pense. - Des nations tout entières, c'est exact ; mais des centaines de générations accumulées les unes sur les autres n'en ont pas plus appris, et en savent peut-être moins sur ces changements prodigieux que les hommes des premiers jours. § 8. Dans les guerres, ceci était vrai dès le temps d'Aristote, et ce l'est encore de nos jours. Les guerres de notre révolution ont fait périr trois ou quatre millions d'hommes en sus de ce qu'aurait enlevé la loi de la nature, en moins de vingt-cinq ans. - A des épidémies, cette cause avait été longuement étudiée par Hippocrate, un siècle à peu près avant Aristote. - A des famines, beaucoup plus fréquentes dans les temps passés qu'elles ne le font de nos jours. - Des transmigrations, et aussi des transportations. - Abandonnent la contrée, les émigrations dans l'antiquité étaient relativement bien plus importantes qu'elles ne le sont du nos jours. - Le sol ne puisse plus nourrir, par suite des causes naturelles qui le dessèchent et le rendent tout à fait impropre à l'habitation des hommes. § 9. Entre la première observation et la derrière, voir plus haut, §7. - Que personne n'en a conservé le souvenir, d'autant plus quo de nombreuses générations se sont succédé, et les traditions mêmes ont péri. - Qui avaient pu être sauvés des accidents naturels où les autres avaient péri. - L'époque du premier établissement, tous ces souvenirs ont à peu prés disparu des annales de l'humanité; et c'en encore la Bible qui en a conservé les plus lointains souvenirs. § 10. Cet accroissement du sol habitable, par les atterrissements des fleuves et par la retraite des eaux de la mer. Ces réflexions d'ailleurs sont admirables de justesse et de simplicité. § 11. Dans 'Égypte, c'est là en effet que le phénomène semble avoir été à la fois plus récent et plus visible. - Toujours sèche, en effet, toute l'Egypte n'est qu'un désert là où le Nil ne la féconde pas. - Une alluvion du Nil, c'est parfaitement vrai pour le Delta et la Basse-Égypte. - Le desséchement successif des marais, c'est vrai; mais la réciproque ne l'est pas moins; et les marais ont regagné les espaces que les travaux des hommes leur avaient ravi. Toute la côte de Péluse, jadis si florissante sous les Ptolémées et les Romains, est aujourd'hui redevenue inhabitable par suite de la négligence des siècles et des révolutions politiques du pays. §12. Canobe ou Canope, la branche de Damiette aujourd'hui. - Faites de main d'homme, les boghas actuels qui laissent passer dans la mer les eaux du lac Menzaleh, ont été ouverts ainsi. - Et non par le fleuve lui-même, le fleuve aura bien pu se frayer à lui-même plus d'une embouchure, quand son cours aura été trop embarrassé. - Ce qu'on appelle Thèbes aujourd'hui, Thèbes est à peu près à 200 lieues de l'embouchure du Nil. - Le témoignage d'Homère, Iliade, chant IX, vers 381. Homère ne parle que de Thèbes en effet; mais cela ne prouve pas, que même de son temps, il n'y eût en Égypte d'autre ville que Thèbes. - Memphis n'y existait point, c'est une simple conjecture d'Aristote; et du texte même d'Homère, on ne peut tirer cette conclusion rigoureusement. Homère, d'ailleurs antérieur de 8 ou 700 ans à Aristote, n'était pas non plus un témoin assez rapproché des grandes révolutions. - Doivent s'être vraisemblablement passées ainsi, la vraisemblance est en effet très acceptable, et il paraît même, d'après toutes les découvertes qu'a faites de nos jours l'Égyptologie, que c'est la partie haute de Égypte qui a été d'abord habitée. La civilisation, venue peut-être du centre de l'Afrique, a descendu peu à peu avec le cours même du fleuve. § 13. Rester marécageux plus longtemps, le fait peut être regardé comme évident. - Cette disposition, le texte n'est pas tout à fait aussi précis. - Le sol se rétablit, on bien encore : « Les choses s'améliorent. » § 14. Se desséchant outre mesure, Voir plus haut, § 5. § 15. Des Argiens et des Mycéniens, tous les deux à l'est du Péloponnèse. - A l'époque de la guerre de Troie, Homère, Iliade, ch. IV, vers 171, semble dire le contraire en qualifiant Argos d'une épithète qui signifie: « très altérée. » Mais il est possible aussi que les eaux potables y fussent très rares, précisément parce que les marais y étaient fort étendus. - Plus de gloire, il ne semble pas, d'après toute l'Iliade, que la Mycénie eût plus de gloire qu'Argos à l'époque d'Agamemnon et de la guerre de Troie. § 16. Selon toute apparence, mais ces changements ne s'étendent pas aussi loin que l'auteur semble le croire. § 17. Qu'imparfaitement, ou encore : « Sur de petite espaces. » - Dans le changement de l'univers, c'est aller trop loin; mais si ce n'eut pas un changement du monde entier, c'est au moins toute une révolution du globe terrestre. - Que la mer diminue, il ne paraît pas que cette observation fût exacte ; car aujourd'hui, après plus de deux mille ans, le desséchement général de la mer devrait avoir fait les progrès les plus sensibles. § 18. Qui jadis étaient couverts par les eaux, la géologie moderne confirme cette observation; les continents actuels ont été jadis submergés; mais il serait difficile de dire si la proportion générale des terres et des eaux a changé. - Que la mer a envahis, on pourrait citer beaucoup de lieux qui se trouvent dans ce cas, suit sur les côtes d'Italie, soit sur les côtes de Grèce et d'Asie-Mineure. § 19. Ce n'est pas un principe même du monde, je ne vois pas pourquoi on ne remonterait pas jusque là, et les bouleversements qu'a éprouvés notre globe peuvent bien tenir à quelques changements immenses qu'auraient subis les grands corps qui l'environnant. - Sa grandeur est nulle, cette observation est profondément juste, et du temps d'Aristote elle était très neuve. § 20. L'hiver se produit, cette comparaison n'est pas absolument à rejeter par la géologie moderne; il y a eu certainement plusieurs déluges; mais on ne sait pas s'ils sont périodiques et s'ils tiennent à quelque cause régulière. - Un grand hiver, nous dirions plutôt un déluge, comme Aristote lui-même le dit au § suivant. - Une abondance excessive de pluies, il est probable qu'il y a quelqu'autre cause aussi qua la pluie qui détermine ces prodigieux changements. § 21. Dans les mêmes contrées, l'observation est très juste, et il est probable que toutes les parties de notre globe auront été visitées par des déluges successifs. - Le déluge de Deucalion, qui n'est pas purement mythologique et qui répond certainement à quelques faits naturels. - Sur les contrées helléniques, ceci implique que d'après les traditions, le déluge de Deucalion s'était fait sentir aussi eu dehors de la Grèce. - Sur la vieille Hellade, j'ai conservé à dessein le mot de Hellade, qui représente pour nous quelque chose de plus ancien que le nom de Grecs; bien que le nom de Grecs soit en réalité plus vieux que celui d'Hellènes, comme l'atteste le § qui suit. D'ailleurs le même § indique ce qu'il faut entendre par la vieille Hellade. § 22. Près de Dodone et de l'Achéloüs, sur les côtes de Épire. - Les Selles, Homère connaît aussi ces peuples, Iliade, chant XVI, vers 234. II semble que pour lui les Selles, qui mènent une vie sauvage et rude près de Dodone, sont un peuple très pieux consacré particulièrement au culte de Jupiter Pélasgique. § 23. Ces pluies énormes, causées par le grand hiver et amenant des déluges. - Elles suffisent pour très longtemps, c'est-à-dire qu'elles ne recommencent qu'à de très longs intervalles. - A ce qu'un observe pour les fleuves, la comparaison n'est pas très juste. - Selon quelques philosophes, Voir plus haut, ch,. 13, §§ 6 et 10. - La grandeur des lieux élevés, c'est-à-dire des montagnes, d'où sortent la plupart des fleuves. - Leur densité, cette idée n'est pas assez claire; il est possible qu'il s'agisse ici des forêts épaisses dont bien des montagnes sont couvertes. Les manuscrits n'offrent pu de variantes. - De petits systèmes de montagnes, c'est l'expression même du texte. - Cet énorme amas d'eau quand le déluge a lieu. - Une sorte d'humidité perpétuelle, ceci n'est pas tout à fait d'accord avec ce qui précède, sur les variations perpétuelles de la sécheresse et de l''humidité des lieux à la surface de la terre. § 24. De cette grande période, qu'on suppose, mais qu'on ne prouve pas. L'idée de ces révolutions empruntée déjà à Platon, est passée aux Stoïciens, qui ont insisté surtout sur celle de la combustion périodique du monde. De nos jours, les deux systèmes Neptunien et Volcanique sont encore en présence, et il est bien probable en effet que l'eau et le feu ont exercé tour à tour une immense influence sur notre pauvre globe. Voir le Timée de Platon, p. 120, trad. de M. V. Cousin. § 25. Quelque changements de l'univers, le mouds est en effet dans un changement perpétuel. - Ni naissance ni destruction, Aristote a cru toujours à l'éternité du monde. Voir la Physique, livre VIII, tome Il, p. 453 de ma traduction. - Ainsi que nos le soutenons, contre les systèmes différents qui canent à une stabilité constante des lieux, tels qu'on les observe actuellement. - Les faits sont là pour le prouver, on peut voir en effet qu'Aristote a observé les choses avec la plus grande attention. § 26. Les plus anciens des peuples, Voir le Timée de Platon, et la conversation de Solon avec les prêtres de Saïs, traduction de M. V. Cousin, p. 119. - L'œuvre du fleuve, Voir plus haut § II. Les alluvions du Nil ont peu à peu formé le Delta de la basse Égypte; et dans tout le reste du pays, c'est le fleuve qui seul donne la fécondité partout où ses eaux bienfaisantes peuvent arriver. - En observant leur contrée, le limon du Nil se reconnaît en effet de la manière la plus facile; et ses couches successives forment des stratifications régulières fort distinctes quand les eaux commencent à baisser. - Et les bords de le Mer Rouge, qui sont en général d'une sécheresse qui les rend presque inhabitables. § 27. Un de leurs rois, Sésostris, auquel ce canal est attribué quelques lignes plus bas, régnait quinze cents ans au moins avant l'ère chrétienne, si l'on en croit les inscriptions de Thèbes. - Etait devenue navigable, la contrée tout entière n'est navigable que par le Nil; mais il est certain qu'une communication avec la Mer Rouge eût été d'un avantage immense pour tout le pays. - Que la mer était plus haute, cette erreur a été admise jusqu'à nos jours. La commission d'Égypte de 1709 la partages également, et elle crut que la Mer Rouge était de 10 mètres au-dessus de la Méditerranée et du Nil. Aujourd'hui, c'est-à-dire depuis 15 ans à peine, la science s'est assurée que les deux mers sont de niveau, et que l'Égypte n'avait pu à craindre d'être submergée par les eaux de la Mer Rouge. Les nivellements pour les chemins de fer et pour le canal de Suez ont démontré définitivement cette vérité. - Darius, roi de Perse, vers la fin du Ve siècle avant J.- C. - En venant à se mêler au fleuve, une surélévation de la Mer Rouge aurait amené en effet une effroyable inondation, si on l'avait mise en communication avec le cours du Nil, qui y aurait disparu. § 28. N'étaient jadis qu'une mer continue, avec cette idée, qui est vraie, il est difficile de comprendre comment on pouvait croire à une surélévation de la Mer Rouge; elle s'était retirée, et par conséquent elle ne pouvait pas être plus haute. - La Libye et la contrée d'Ammon, à l'ouest de Égypte. - A la contrée inférieure, c'est-à-dire telle qui avoisine l'embouchure du fleuve dans la Méditerranée. - Stagnation des eaux et terre ferme , c'est la traduction exacte du texte; mais l'expression est trop concise; et il aurait fallu dire qu'il y avait eu d'abord stagnation des eaux, et que les eaux se dessèchent, la terre ferme avait reparu. Ces idées sont bleu ajoutées quelques ligues plus bas ; mais c'était ici qu'elles devaient être d'abord placées. § 29. Dans le Marais Méotide, c'est-à-dire la Mer Noire et particulièrement la mer dAzof. - Sont beaucoup plus petits, observation fort simple, mais décisive. - A la fin il deviendra sec tout entier, il ne paraît pas que depuis deux mille ans la prédiction se soit réalisée mais il est certain qu'il y a des parties de la mer d'Azof qui sont de plus en plus encombrées; et l'on peut maintenir toujours la prophétie en la rejetant à une époque plus éloignée. § 30. A cause des alluvions, ceci n'est pas très clair; il faut comprendre que les alluvions resserrant de plus en plus l'espace où les eaux ont leur mouvement naturel, il s'est formé un courant d'autant plus rapide que l'ouverture était pins étroite. - Avait fait..., ce qui restait.... devenait, dans le texte tous let verbes sont au passé comme dans la traduction ; peut-être eût-il mieux vain mettre le présent. - Qui lui-même finira par se dessécher, le texte n'est peut-être pas tout à fait aussi précis. § 31. Que le Tanaïs et le Nil n'ont pas toujours coulé, c'est bien probable; mais on peut croire aussi que l'état actuel des choses une fois établi peut se maintenir éternellement. - A jadis été sec, c'est une simple conjecture; et il ne semble pas qu'elle s'appuie même sur la tradition. - Et le temps n'en a pas, Voir la Physique, livre IV, cp. 14, tome Il, p. 224 de ma traduction. - On peut appliquer cette même observation, il n'y a pas de changements considérables dans le système général des eaux à la surface de la terre, depuis que les hommes peuvent observer. § 32. Naissent et périssent, c'est là une hypothèse que rien ne confirme, bien qu'elle ne soit pas sans vraisemblance. - Ne sont pas toujours couverts par les eaux, les découvertes de la géologie moderne se joignent aux observations des anciens pour confirmer la vérité de ce fait. - La mer subisse les mêmes changements, ces grandes modifications dans l'emplacement des mers sont un des faits les moins contestables de la géologie. - Toutes changent d'état, c'est encore ce que la géologie atteste, au moins pour le passé. § 33. Ainsi donc, résumé assez exact de tout ce chapitre. - Qui sont navigables, c'est l'expression même du texte que j'ai dû conserver; il eût été préférable d'en prendre une qui aurait été moins spéciale, et plus directement opposée à l'idée de sécheresse et de terre ferme. Un marais n'est pas navigable. |
FIN DU LIVRE I DU TRAITÉ DE LA Météorologie. |