Aristote : Génération des animaux

ARISTOTE

 

GÉNÉRATION DES ANIMAUX

DISSERTATION SUR L'AUTHENTICITÉ ET LA COMPOSITION DU TRAITÉ DE LA GÉNÉRATION.

Préface - Sommaires
 

 

 

GÉNÉRATION DES ANIMAUX

DISSERTATION SUR L'AUTHENTICITÉ ET LA COMPOSITION DU TRAITÉ DE LA GÉNÉRATION.

 

 

 

TRAITÉ

DE LA

GÉNÉRATION DES ANIMAUX



DISSERTATION SUR L'AUTHENTICITÉ ET LA COMPOSITION DU TRAITÉ DE LA GÉNÉRATION
Le traité de la Génération des Animaux n'est pas moins authentique que les deux autres grands ouvrages zoolo¬giques d'Aristote, l'Histoire des Animaux et le Traité des Parties des Animaux. Réunis» ces trois ouvrages forment la totalité de l'histoire naturelle des êtres animés, telle que l'a comprise et fondée le philosophe. Pour compléter l'élude de la Nature, il avait étudié aussi les plantes et les minéraux ; mais ces œuvres spéciales ne sont pas parve¬nues jusqu'à nous. Le Traité de la Génération est, par son sujet même, lié à l'Histoire des Animaux et au Traité des Parties, de la manière la plus étroite; et si Aristote ne l'avait pas écrit, sa zoologie présenterait une lacune peu concevable. Apres avoir considéré les êtres animés dans leur existence, avec toutes les formes qu'elle revêt, négliger de rechercher comment ils se reproduisent, en perpétuant leur race, c'eût été un oubli grave. Le philosophe n'a pas commis cet oubli ; et il suffit qu'une théorie de la génération soit indispensable dans l'ensemble de ses vues sur la Nature pour présumer, sans crainte d'erreur, qu'il a dû s'occuper

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de cette question essentielle. Lui-même ne manque pas de nous l'apprendre à plusieurs reprises, soit en terminant le Traité des Parties (Livre IV, ch. xiv, § 4, p. 269 de ma traduction), soit en commençant le Traité delà Génération (Livre I, ch. i, § 4, p. 3), et l'Histoire des Animaux), (Livre I, ch. iv, § 8, p. 27 de ma traduction), quand il réserve, pour le traité particulier de la Génération, certaines théories qu'il se propose d'approfondir, et qu'il ne veut pas toucher prématurément.
Les citations abondent dans l'original. Ici comme ail¬leurs, elles sont nécessairement de deux sortes : ou le Traité de la Génération des animaux est cité dans d'autres ouvrages Aristotéliques, ou il cite ces ouvrages. Nous énu-mérerons d'abord le premier genre de citations ; nous viendrons ensuite au second, qui, à lui seul, ne serait pas démonstratif, mais qui ajoute une force nouvelle aux autres témoignages.
Dans l'Histoire des Animaux, on ne trouve que la cita¬tion que nous venons de faire, et peut-être en outre quel¬ques allusions plus ou moins directes.
Au contraire, le Traité des Parties a des citations très nombreuses. On peut en compter jusqu'à huit dans le second, le troisième et le quatrième livres. Pour le premier livre, on se rappelle qu'il est consacré exclusivement à l'exposé de la méthode en histoire naturelle ; et dans une discussion de cet ordre, une citation quelconque pouvait difficilement trouver place.
Voici les huit citations.
Traité des Parties des Animaux :
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1° Livre II, ch. m, § 13, p. 106 de ma traduction. Aristote se demande comment le sang nourrit tous les organes du corps, et, d'une façon plus générale, ce que c'est que la nutrition. Il ne répond pas immédiatement à ces questions; et « il pense qu'elles seront étudiées plus « convenablement dans le traité de la Génération des Ani-« maux, et ailleurs. » Le mot Ailleurs indique sans doute le Traité de la Nutrition, auquel Aristote s'est référé sou¬vent, mais qui ne nous a pas été conservé. Ce mot in¬dique peut-être aussi le Traité de l'Ame.
2° Livre II, ch. vii, § 16, p. 133 de ma traduction. Aris¬tote renvoie au Traité de la Génération l'étude spéciale de la liqueur séminale et du lait, attendu que le premier de ces liquides forme l'animal, et que le second le nourrit après sa naissance. Ces deux études se trouvent dans le Traité de la Génération, livre I, ch. xu et XIII, p. 69 et suiv., et livre IV, ch. vm, p. 325.
3° Livre III, ch. v, p. 52 de ma traduction. Le texte renvoie les observations sur la manière dont les animaux se nourrissent et sur les fonctions du sang, aux recherches ultérieures concernant la génération. Cette citation est analogue à la précédente.
4° Livre III, ch. xiir, § 3, p. 101 de ma traductior. Après avoir expliqué quelles sont les fonctions de l'esto¬mac, et du canal intestinal, depuis l'ingestion des aliments jusqu'à l'expulsion des résidus inutiles, Aristote remet l'étude de ces matières au Traité de la Génération et au Traité de la Nutrition.
5° Livre IV, ch. îv, § 3, p. 133 de ma traduction. Réfé-

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rence à peu près identique pour les deux traités, où se trouvera plus tard l'exposé des questions laissées de côté.
G0 Livre IV, ch. x, § 32, p. 212 de ma traduction. Aristote renvoie l'explication de la nature de la liqueur séminale et des phénomènes de la grossesse, au Traité de la Génération, en même temps qu'à l'Histoire des Ani¬maux et aux Descriptions d'anatomie. Voir le Traité de la Génération, livre II, ch. v, p. 44.
7° Livre IV, ch. xii, § 23, p. 250 de ma traduction. L'auteur se réserve d'expliquer pourquoi les oiseaux ont des testicules à l'intérieur, quand il parlera de la Généra¬tion des Animaux. Voir le Traité de la Génération, livre I, ch. m, p. 13, et ch. v, p. 44.
8° Livre IV, ch. xiv, § 4, p. 2G9 de ma traduction. Aristote annonce, en terminant le Traité des Parties, qu'après avoir étudié tous les organes des animaux, il ne lui reste plus qu'à étudier leur génération, ainsi que nous venons de le dire un peu plus haut.
Telles sont les citations du Traité de la Génération qu'oflrc le traité des Parties des Animaux. On conçoit sans peine qu'elles y soient plus multipliées que partout ailleurs, à cause de la connexité même des deux sujets et des deux ouvrages.
Opuscules Psychologiques, Traité de la Sensation, et des choses sensibles, ch. iv, § 11. Aristote, recherchant quelles sont les conditions que l'aliment doit présenter pour être vraiment nutritif, ajoute : « Nous discuterons « ce sujet d'une manière complète dans le Traité de la « Génération ; pour le moment, nous ne ferons que l'effleu-
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« rer en tant qu'il nous sera nécessaire » (p. 54 de ma traduction). Il n'y a rien dans le Traité de la Génération des Animaux qui se rapporte directement à ceci ; l'auteur aura sans doute oublié de tenir la promesse qu'il se faisait à lui-même.
Opuscules psychologiques, Traité du Mouvement dans les animaux, ch. u, § 9, p. 278 de ma traduction. Aristote, en résumant diverses questions qu'il a discutées, sur les organes des animaux, sur l'âme, sur la sensibilité, sur la mémoire, et sur le sommeil, ajoute qu'il ne lui reste plus qu'à étudier la génération.
Le Traité de l'Ame, si profond à tant d'égards, ne fait pas une citation expresse du Traité de la Génération; mais il est bien probable qu'il y fait allusion quand il parle des ouvrages consacrés à l'étude de la nutrition. (Livre II, ch. iv, § 16, p. 197 de ma traduction.) Très souvent, Aristote accouple ses deux ouvrages sur la nutri¬tion et la génération ; et l'on peut croire qu'il le fait aussi dans ce passage.
En résumé, le Traité de la Génération des Animaux est cité expressément dix fois au moins dans les divers ou¬vrages d'Aristote, sans compter quelques allusions plus ou moins claires.
Les citations du second genre, c'est-à-dire celles que le traité lui-même fait des autres ouvrages d'Aristote, sont beaucoup plus nombreuses. Les voici, pour chacun de ces ouvrages, dans l'ordre où elles se présentent.
L'Histoire dès Animaux est citée onze fois par le Traité de la Génération :
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1° Livre I, ch. m, § 2, p. 15 de ma traduction, sur la position des testicules et de la verge chez les quadrupèdes et les animaux supérieurs. (Conf. Histoire des Animaux, livre III, ch. i, § 12, p. 203 de ma traduction.)
2° Livre I, ch. îv, § 3, p. 19 de ma traduction. Théorie sur la fonction propre des testicules indépendamment des canaux spermatiques. (Conf. Histoire des Animaux, livre III, ch. i, § 12, p. 203 de ma traduction.)
3° Livre I, ch. vii, § 8, p. 33 de ma traduction, sur la disposition de la matrice chez les sélaciens, et, d'une ma¬nière plus générale, chez les ovipares. (Conf. Histoire des Animaux, livre III, ch. i, §21, p. 210 de ma traduction.)
4° Livre I, ch. xiv, § 10, p. 102 de ma traduction, sur la fonction des menstrues dans les vivipares. (Conf. His¬toire des Animaux, livre III, ch. xiv, § 10, p. 297 de ma traduction.)
5° Livre II, ch. vi, § 6, p. 63 de ma traduction, sur les fonctions du cœur, principe du sang destiné à nourrir l'animal. (Conf. Histoire des Animaux, livre III, ch. xiv, §§ 1 et suiv., p. 292 de ma traduction.)
6° Livre II, ch. ix, § 4, p. 107 de ma traduction, sur l'organisation du cordon ombilical chez plusieurs espèces d'animaux, plus ou moins gros. (Conf. Histoire des Ani¬maux, livre VII, ch. vii, § 2, p. 439 de ma traduction.)
7° Livre III, ch. i, § 17, p. 138 de ma traduction, sur certains poissons de rivière, qu'on suppose pouvoir pro¬duire des œufs féconds sans l'intermédiaire du mâle. (Conf. Histoire des Animaux Livre V, ch. i, § 6, p. 121 de ma traduction.)
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8° Livre III, ch. ii, § 17, p. 157 de ma traduction, sur les rapports du blanc et du jaune dans l'œuf, sur ses membranes, et le cordon ombilical. (Conf. Histoire des Animaux, livre VI, ch. u, § 11, p. 264 de ma traduction.)
9° Livre III, ch. vii, § 4, p. 190 de ma traduction, sur l'organisation des petites seiches, au moment où elles nais¬sent. (Conf. Histoire des Animaux, livre III, ch. xvi, § 4, p. 200 de ma traduction.)
10° Livre III, ch. ix, § 20, p. 211 de ma traduction, sur les différentes espèces de guêpes et de frelons, com¬parées entre elles, ou comparées aux abeilles, (Conf. His¬toire des Animaux, livre V, ch. 20, § 1, p. 229 de ma tra¬duction.)
11° Livre III, ch. x, § 25, p. 230 de ma traduction, sur les œufs prétendus et sur l'habitat des testacés. (Conf. Histoire des Animaux, livre VIII, ch. xvi, § 2, p. 71 de ma traduction.)
Traité des Parties des Animaux :
1° Cité une première fois, livre I, ch. ix, § 4, p. 44, sur l'accouplement des mollusques. (Conf. le traité des Parties des Animaux, livre IV, ch. ix, § 5, p. 185 de ma traduc¬tion, et Histoire des Animaux, livre V, ch. v, § 1, p. 136 de ma traduction.)
2° Livre V, ch. m, § 5, p. 372 de ma traduction, le traité des Parties cité une seconde fois sur le but que la Nature s'est proposé en donnant des poils aux animaux, et sur la calvitie chez l'homme. Nous nous expliquerons plus loin sur ce cinquième livre et sur les doutes qu'il soulève. (Conf.
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le Traité des Parties des Animaux, livre II, ch. xiv, §§ 2 et 5, pp. 173 et 17G de ma traduction.)
Traité de l'Ame :
Livre V, ch. i, § 15, p. 353 de ma traduction,'sur la nature de l'œil et sur la cause des changements de sa coloration. (Conf. le Traité de l'Anie, livre II, ch. 7, pp. 208 et suiv. de ma traduction.)
Livre V, ch. vi, §3, p. 400 de ma traduction, sur le bruit et sur la voix articulée. (Conf. le Traité de l'Ame, livre II, ch. vin, § 9, p. 223 de ma traduction.)
Livre V, ch. vi, § 10, p. 410, citation du Traité de l'Ame sur le même sujet.
Il y a une allusion évidente au Traité de l'Ame,Jlivre II, ch. iv, § 2, où l'on rappelle ce qui a été dit Ailleurs sur la faculté nutritive de l'àme (Conf. Traité de l'Ame, livre II, ch. iv, §§ 1 et suiv., p. 186 de ma traduction.)
Opuscules psychologiques, Traité de la Sensation et des choses sensibles :
Livre V, ch. i, § 15, p. 353 de ma traduction, sur l'acuité de la vision, selon la coloration des yeux (Conf. Traité de la Sensation et des choses sensibles, ch. u, §§ 6 et suiv., pp. 30 et suiv. de ma traduction.)
Livre V, ch. ii, § 2, p. 365 de ma traduction, sur les relations des organes des sens avec le cœur. (Conf. Traité de la Sensation et des choses sensibles, ch. ii, § 13, p. 35, de ma traduction.)
Livre V, ch. vi, §§ 3 et 1 G, pp. 40G et 416 de ma traduc-tion, sur le son, la voix et le timbre varié delà voix humaine (Conf. Traité de la Sensation et des choses sensibles, ch.
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vit § 10, p. 78 de ma traduction.) Dans ces deux citations, c'est surtout dans le Traité de l'Ame, plus que dans l'autre traité nommé avec-celui-là, que le sujet en question a été développé.
Problèmes :
1° Livre II, ch. x, § 3, p. 116 de ma traduction, sur l'alliage du cuivre et de l'étain. Nous n'avons pas retrouvé cette question dans les Problèmes.
2° Livre IV, ch. îv, § 17, p. 296 de ma traduction, sur les variations dans la durée de la grossesse et dans la nata¬lité des enfants. (Conf. Problèmes, section X, p. 895, a, 25, édit. de Berlin, et p. 167, ligne 5, édit. Firmin-Didot.)
Enfin, le Traité de la Génération des Animaux semble se citer lui-même, livre V, ch. vii, § 1, à propos des fonc¬tions des dents. Nous nous expliquerons un peu plus loin sur le cinquième livre, dont la place est certainement irrégulière.
Toutes ces citations dans l'un et l'autre sens se rappor¬tent à des ouvrages authentiques d'Aristote. D'autres cita¬tions qu'on trouve aussi dans le Traité de la Génération des Animaux, sont relatives à des ouvrages qui sont perdus, et que nous ne connaissons guère que par les regrets que cette perte nous cause.
Ouvrages perdus d'Aristote :
Livre IV, ch. iii, § 14, p. 267 de ma traduction, citation du Traité de l'Action et de la Passion, sur la nature de l'agent et du patient, et sur leurs relations mutuelles, pour expliquer l'influence que les deux sexes exercent l'un sur l'autre dans l'acte de la génération.
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Livre I, ch. H, § 1, p. 8 de ma traduction, annonce d'études sur les plantes. L'indication est indéterminée; mais selon toute apparence, elle se rapporte au Traité des Plantes, qui est nommé par Diogène de Laërte et par Hésy-chius dans leurs catalogues, et qui était en deux livres.
Livre I, ch. xvii, § 6, p. 122 de ma traduction, indica¬tion un peu plus précise d'ouvrages sur les plantes.
Ce qui doit faire plus particulièrement déplorer la perte des livres d'Aristote sur la botanique, c'est qu'il revient sans cesse dans le Traité de la Génération sur les rapports du végétal et de l'animal, commençant, par ces rappro¬chements et par ces recherches, la science que les Modernes appellent la biologie. Nous pouvons juger, par les deux ouvrages de Théophraste sur l'Histoire des Plantes et sur les Causes des Plantes, du point où en était la botanique au temps d'Aristote. C'était lui qui avait inspiré et guidé son élève favori et son successeur ; et l'on peut le regarder ajuste titre comme le père de la botanique, qu'il avait été le premier à étudier, en la comprenant dans le vaste domaine de son encyclopédie. Dans l'Histoire des Animaux, livre V, ch. i, § 4, il cite expressément sa théorie sur les Plantes.
Livre V, ch. iv, §2, p. 388 de ma traduction, citation du Traité de la Croissance et de la Nutrition, sur le change¬ment qu'éprouvent les cheveux, quand ils blanchissent par reflet de l'âge ou de la maladie. Pour cette citation du V* livre, nous faisons les mêmes réserves que plus haut, sur la citation que le Traité de la Génération semble faire de lui-même.
Descriptions anatomiques :
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Il n'est peut-être pas, dans toute l'œuvre Aristotélique, de livres qu'on doive regretter plus que ceux-là. L'anato-mie avait été cultivée par Aristote, et dans son école, aussj sérieusement qu'elle peut l'être de nos jours. Sans doute, elle était alors beaucoup moins avancée qu'elle ne l'est aujourd'hui ; mais elle n'excitait pas moins d'intérêt ; et l'on peut croire que les travaux du philosophe ont pré¬paré ceux de son petit-fils, Érasistrate, et d'Hérophile d'Alexandrie.
Les Descriptions anatomiques sont citées cinq fois dans le Traité de la Génération des Animaux :
1° Livre I, ch. vii, § 8, p. 33 de ma traduction, à propos de l'organisation de la matrice chez les sélaciens, et de l'organisation des matrices en général.
2° Livre II, ch. vi, § 6, p. 63 de ma traduction sur le cœur considéré comme le principe des veines, et sur la fonction du cœur.
3° Livre II, ch. ii, § 4, p. 107 de ma traduction, sur le cordon ombilical chez les animaux qui produisent un seul embryon ou plusieurs embryons.
4° Livre IV, ch. iv, § 10, p. 291 de ma traduction, sur la même question.
5° Livre V, ch. i, § 9, p. 348 de ma traduction, sur la position du fœtus et sur son sommeil perpétuel dans le sein de la mère. Mêmes réserves que plus haut sur la place du Ve livre du Traité de la Génération des Animaux1.
1. On trouve encore dans le maux plusieurs autres indica-Traité de la Génération des Àni- tions d'ouvrages d'Aristote; mais
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Jusqu'ici nous n'avons emprunte qu'à Aristotc les preuves de l'authenticité du Traité de la Génération. On a cru en trouver une, qui serait aussi près de son temps que possible, dans un passage de Tliéopliraste. Voici ce passage que cite M. Valentin Rose (Aristoteles pseudepi-graphus, p. 372). Tliéopliraste vient d'exposer les effets d'une culture intelligente sur le développement de plu¬sieurs plantes, qu'on peut favoriser en retranchant cer¬taines parties, et il ajoute :
« Dans d'autres plantes aussi, il sufiit d'enlever certains « organes pour produire une différence notable, comme « on le voit sur les vignes qui produisent des raisins sans « pépins, quand on a enlevé la moelle du sarment. Ceci « semble donner raison à ceux qui prétendent que le « sperme vient de tous les organes du corps, opinion « qu'on soutient pour les animaux. »
Si l'on veut consulter trois passages du Traité de la Génération, livre I, ch. ii, §, 7, p. 12 de ma traduction, et même livre, ch. H, § 3 et ch. 12, § 20, p. 82, on verra que les idées du disciple ressemblent beaucoup à celles du maître, et que les expressions mêmes sont assez analogues. Aristote déclare d'abord que le moindre chan¬gement dans le principe de l'organisme peut avoir des conséquences considérables, sur le reste de l'organisme en-
ellos sont très vagues, et elles livre, même chapitre, §32; Livre
parlent seulement « d'autres ou- III, ch. x, § 7, p. 217; Livre IV,
vrages, » sans dire précisément ch. iv, § 7, p. 287; Livre V, ch.
lesquels : Livre II, ch. i, § 10, i, § 8, p. 348: même livre, ch.
p. 8 de ma traduction; même m, § 19, p. 382.
livre, ch. vm, § 15, p. 85; même

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tier ; et qu'on peut enlever aux plantes certaines parties qui repoussent. Il déclare ensuite que les vignes s'em¬portent et ont des pousses stériles, quand elles ont une nourriture surabondante ; « Elles font le bouc, » dit-il, employant un terme technique, qui se retrouve bien des fois dans Théophraste, (Histoire des Plantes, livre II, ch. vii, § 6, p. 30, ligne 39, édit. Firmin-Didot ; livre IV, ch. xiv, § 6, p. 83, lig. 14; Causes des Plantes, liv. I, ch. v, § 5, p. 170, lig. 5 ; même livre, ch. xvu, § 10, p. 186, lig. 43; et livre V, ch. ix, § 10, p. 277, lig. 53.)
Nous ne trouvons pas la ressemblance aussi frappante qu'on paraît le croire, et que nous aussi nous voudrions qu'elle le fût. Mais ce qui peut donner quelque valeur à cette conjecture, c'est que Théophraste avait fait, comme Aristote, un ouvrage sur la Génération des Animaux, et où sans doute, il s'écartait peu des théories de son maître. Diogène de Laërtecite ce livre, Biographie de Théophraste, p. 122, lig. 19, édit. de Firmin-Didot.
Dans le traité des Causes des Plantes, livre V, ch. m, § 1, p. 268, édit. Firmin-Didot, Théophraste revient sur ce phénomène d'une vigne portant des raisins noirs et blancs, ou successivement, ou à la fois. Il ne voit là rien d'extraordinaire ; et les devins eux-mêmes n'y trouvent plus rien de monstrueux, parce que le fait se reproduit assez souvent. Dans ce passage comme dans l'autre, le style de Théophraste est presque celui d'Aristote ; les expressions sont fort analogues; et ces ressemblances peuvent être considérées comme une preuve de l'authen¬ticité des ouvrages du maître et des ouvrages du disciple.
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Pline avait certainement sous les yeux tous les ouvrages zoologiques d'Aristote, et c'est à cette source qu'il a puisé une bonne partie du septième livre de son Histoire natu¬relle, notamment tout ce qu'il dit de l'homme dans les chapitres ix à xv. Mais il n'a pas cité le Traité de la Géné¬ration expressément; et ce grand fait de la reproduction chez les animaux ne semble pas l'avoir très sérieusement occupé. (Voir livre XI, ch. cxi et cxn, édition et traduction de M. E. Littré.)
Galien, vers la fin du second siècle de notre ère et au commencement du troisième, possède l'ouvrage d'Aristote, et il en fait grand usage. Dans son traité De Semine, il le cite très souvent ; il en donne même de longs extraits, qui démontrent que, depuis cette époque jusqu'à la notre, le texte n'a pas changé. Ces passages sont empruntés au Ier et au II" livres. Il en est même un qui se rapporte au V* livre, que Galien reconnaît pour authentique aussi bien que les autres. Nous aussi nous croyons autant que Galien que ce livre est d'Aristote; mais il nous semble qu'il est déplacé, puisqu'il ne se rattache en rien à l'étude de la génération, ainsi que nous le dirons un peu plus loin. Galien cite encore un admirable morceau tiré du IIIe livre de TAnatomie d'Hérophile, sur les ovaires de la femme. Il est fort probable qu'Hérophile connaissait aussi l'ouvrage d'Aristote ; et, comme il est contemporain de Théophraste, nous remontons avec lui à peu près aussi loin qu'il est possible de le faire, c'est-à-dire, à une époque qui touche au temps d'Aristote lui-même. Le Traité delà Génération ne pouvait être perdu si peu de temps après sa mort,
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puisque Galien Ta toujours complet, cinq ou six cents ans plus tard. (Galien, édit. Kûhn, t. IV, pp. 595, 517 et 575.)
Chose assez singulière ! Diogène Laërce a omis le Traité de la Génération des Animaux dans son catalogue, qui contient cependant 145 ouvrages, énumérés un à un. Hésy-chius, qui en compte 196, nomme le Traité de la Généra-tion, qu'il place le 158e ; mais il lui donne trois livres, au lieu des cinq qu'il a actuellement (Voir Aristote, t. Vf p. 1468, b, édit. de l'Académie de Berlin), de même qu'il en attribue trois également au Traité des Parties, qui, pour nous, en a quatre. Mais si Diogène et Hésychius n'ont pas dans cette discussion une grande autorité, il n'en est pas de même du Catalogue Arabe, compilé au xm° siècle de notre ère, traduit par Casiri et Wenrich, et tout récemment encore par M. Steinschneider. Les deux auteurs de ce catalogue Ibn el-Kifti et Ibn Abi Hoseibia, l'empruntent à l'ouvrage d'un philosophe péripatéticien, nommé Ptole¬mée, qui lui-même l'avait extrait du cinquième livre de la Biographie d'Aristote par Andronicus de Rhodes. Qu'était ce Ptolemée ? Est-ce par hasard un des rois qui ont porté ce nom en Egypte, et dont quelques-uns passent pour avoir été des savants? Il importe assez peu. Mais un témoignage qui remonte au temps de Syila et de Cicéron est de la plus haute valeur; et comme Andronicus a été le premier qui ait fait des tables pour les œuvres d'Aristote, il n'est pas possible de remonter au delà. Or le Catalogue Arabe men-tionne deux traités de la génération : l'un intitulé de la Génération de l'Animal, en cinq livres, n° 44, p. 1471, a,
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de Tédit. de Berlin; l'autre intitulé de même, n° 77, p. 1472, b, en deux livres, ou intitulé selon une variante, n° 78b, de la Génération des Animaux. Le Catalogue Arabe, qui ne compte que quatre-vingt-seize ouvrages d'Aristote, ne peut pas être regardé comme parfaitement exact ; mais il doit nous autoriser à penser que le traité de la Génération des Animaux devait être entre les mains d'Andronicus, comme il est entre les nôtres, avec ses cinq livres. (Voir aussi M. Valentin Rose, Aristoteles pseudepi-graphus, p. 282.)
Oribase, médecin de l'Empereur Julien, a emprunté divers passages au Traité delà Génération, pour les insé¬rer dans sa compilation (M. Valentin Rose, ibid. pp. 382 et 383.)
Dans l'immense ruine, et au milieu du chaos qu'amène l'invasion des Barbares, le Traité de la Génération est oublié comme tout le reste; et il ne reparaît qu'au XIII0 siècle, avec les autres ouvrages d'Aristote commentés par Albert-le-Grand et Saint Thomas d'Aquin, les deux lumières de l'Église et de la science à cette époque.
Après toutes les preuves précédentes, qui sont faites pour contenter les juges les plus difficiles, il en reste une, la plus générale, la plus délicate et la plus décisive : c'est le style du Traité de la Génération. La main d'Aristote y est empreinte d'un bout à l'autre, sans qu'on puisse la méconnaître un seul instant. La composition est défec¬tueuse à certains égards, comme nous l'avons montré ailleurs; mais les pensées sont d'une profondeur qui n'ap¬partient qu'au philosophe; et la forme qu'elles revêtent
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ceux

est bien celle qu'on rencontre et qu'on goûte dans ses œuvres les plus parfaites et les plus authentiques. Le doute ne serait permis qu'à ceux qui n'ont pas assez pra¬tiqué ces admirables écrits. Simplicité, naturel, justesse, plénitude d'expressions, ce sont toutes les qualités d'un style de génie. Si le Traité de la Génération n'est pas d'Aristote, qui aurait été capable de le concevoir et de le faire à sa place ? Quel penseur, quel naturaliste se serait caché sous son nom? il est impossible de le dire; et ce serait vraiment une témérité bien aveugle que de prétendre se substituer en ceci à toute l'Antiquité, en récusant une opinion qui n'a jamais suscité la moindre réclamation. Affir¬mons-le donc sans hésiter : Oui, le traité de la Génération des Animaux est bien d'Aristote, et ne peut être que de lui, dans les cinq livres qui le forment, tel que nous le possédons.
Mais, pour le cinquième et dernier livre, nous devons faire une réserve, que personne, nous le croyons, n'a faite avant nous, et dont la nouveauté nous étonne nous-même, au moins autant que sa nécessité nous paraît évidente. Le cinquième livre n'appartient pas au Traité de la Gé¬nération, auquel il est joint; et il doit être renvoyé au Traité des Parties des Animaux.
Qu'on en juge.
Après avoir discuté, dans quatre livres, toutes les ques¬tions que la reproduction des êtres animés peut soulever, Aristote quitte tout à coup le sujet qu'il vient d'élucider, et il passe à un sujet qui n'a plus le moindre rapport avec celui-là. Le cinquième livre, revenant, de son propre aveu,
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à l'examen des différences que les parties des animaux peuvent présenter selon les espèces, étudie les variétés de la couleur des yeux, les variétés de l'ouïe et de l'odorat, celles du pelage des animaux, et des cheveux de l'homme, celles de la voix, et enfin celles des dents. Où trouver dans tout ceci le lien le plus léger avec le problème de la géné¬ration ? Comment cette étude particulière, quelque inté¬ressante qu'elle soit par elle-même, se rattache-t-elle aux études antérieures? Il est absolument clair qu'il n'y a pas de relation entre les deux sujets, tandis qu'au contraire, les matières fort curieuses dont le cinquième livre est plein, ont figuré déjà, soit dans le Traité des Parties, soit même dans l'Histoire des Animaux. Ainsi, le cinquième livre ne doit pas faire partie du Traité de la Génération. Il n'est pas moins certain qu'il y a été presque toujours joint; Galien le cite dans son traité De Semine, t. IV, p. 575, édition de Kùhn, ainsi qu'on l'a vu. Au vie siècle de notre ère, Philopon commente le cinquième livre, comme il a commenté les quatre autres, sans faire aucune remarque sur le changement de sujet, non plus que Galien. Les plus récents éditeurs et les plus savants commentateurs se sont tus sur ce point, aussi bien que Galien et Philopon ; pas un ne semble avoir été choqué du constrastc, quelque manifeste qu'il puisse être. Tout au plus a-t-on signalé quelquefois le mélange inattendu de matières qui se trouve dans ce cinquième livre. Nous croyons qu'il faut se décider plus nettement et dire que ce livre ne fait pas partie du reste du traité. Il est toujours assez hasardeux de se prononcer dans des questions de ce genre, où Ton a
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contre soi une tradition vénérable que vingt siècles ont sanctionnée. Mais la vérité a des droits imprescriptibles ; et, ici, elle est d'une clarté tellement vive qu'on ne saurait y résister. Il y a cinquante ans passés qu'une décision analogue a été prise pour la Politique d'Aristote, où l'ordre des livres, qui avait été bouleversé dès la plus haute Antiquité, a pu être rétabli. Cette restauration, qui avait la raison pour elle, comme celle-ci, a été généralement acceptée ; et l'ordonnance systématique de la Politique y a beaucoup gagné.
Nous ne pouvons pas aller aussi loin pour le cinquième livre du Traité de la Génération ; et après l'avoir isolé des quatre livres précédents, nous ne saurions indiquer posi-tivement l'ouvrage d'Aristote auquel il conviendrait de le rattacher. Nous pouvons seulement faire observer que les mêmes questions qui remplissent ce livre dernier ont été étudiées, soit dans l'Histoire des Animaux, soit dans le Traité des Parties : Pour les yeux, voir l'Histoire des Animaux, livre I, ch. vm, livre II, ch. H, m, vu et xm; et le Traité des Parties, livre II, ch. XIII; pour l'ouïe et l'odorat, Histoire des Animaux, livre I, ch. XII, livre II, ch. vm, livre IV, ch. vm, et Traité des Parties, livre II, ch. x; pour les poils, Histoire des Animaux, livre II, ch. H, livre III, ch. x ; et Traité des Parties, livre II, ch. xiv ; pour les cheveux, mêmes références; pour la voix, Histoire des Animaux, livre IV, ch. ix, et Traité des Parties, livre II, ch. xvi et xvn ; enfin pour les dents, Histoire des Ani¬maux, livre II, ch. m, livre III, ch. vii, livre VII, ch. ix; et Traité des Parties, livre II, ch. m et ix, livre III, ch. i
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et xiv. On peut s'assurer que, sur tous ces sujets, la discus¬sion du cinquième livre du Traité des Parties est plus complète que celle des deux autres ouvrages. Mais ce n'est pas une raison pour attribuer le cinquième livre, soit à l'un, soit à l'autre. Il faut le laisser provisoirement à la place où il est, tout en sachant bien que ce n'est pas la sienne.
Qui Ta mis à la place qu'il occupe irrégulièrement ? Il ne serait pas facile de le dire; mais, selon toute apparence, il faut faire remonter l'erreur jusqu'à Andronicus de Rhodes, le premier arrangeur des écrits d'Aristote. Du moins le Catalogue des Arabes, transcrit sur celui de Pto-léméc, abréviateur lui même d'Andronicus, nomme un Traité de la Génération en cinq livres (voir plus haut p. ccLvn). D'Andronicus à Galien et à Philopon, il y a trois et six siècles environ ; et rien n'autorise à supposer que, dans cet intervalle, une main autre, après celle d'Andro¬nicus, ait tenté de faire une classification nouvelle. C'est donc le Péripatéticicn de Rhodes, mettant en ordre la Bibliothèque d'Apellicon transportée à Rome par Sylla, qui est responsable de la faute acceptée par les âges qui ont suivi. Du reste, ce n'est pas la seule qu'il peut avoir commise; et par exemple, c'est peut-être lui aussi qui a autorisé le désordre qu'on remarque à la lin du livre IX de l'Histoire des Animaux, à partir du chapitre xxxi.
Ce livre cinquième du traité de la Génération des Ani¬maux cite, comme on l'a vu plus haut, plusieurs des ou¬vrages d'Aristote, le Traité des Parties, le Traité de l'Ame, et le Traité de la Sensation et des choses sensibles. Ces
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citations sont exactes. Mais il en est une qui doit paraître bien étrange. Ce cinquième livre du Traité de la Géné¬ration cite le Traité de la Génération lui-même, non pas expressément, mais en disant seulement : « Nous avons expliqué antérieurement les fonctions des dents. » Le mot d'Antérieurement, ainsi placé, semble ne pouvoir désigner, selon l'usage constant d'Aristote, que les quatre livres qui précèdent; mais dans ces livres, il n'a été dit quelque chose de pareil, et en passant, que dans le livre II, ch. vm, § 35, p. 99 de ma traduction. Même dans ce second livre, c'est un hors-d'œuvre, et c'est à l'Histoire des Animaux et au Traité des Parties qu'il faut se reporter pour trouver, avec le développement nécessaire et dans une place conve¬nable, ce qui concerne les dents et les usages auxquels la Nature les destine. Ainsi, d'un côté le mot d'Antérieure¬ment ne relie le cinquième livre aux quatre autres que par un seul mot ; mais, d'un autre côté, en admettant même que ces quatre livres offrent quelques théories qui corres¬pondent à cette indication, on doit supposer bien plutôt qu'elle se réfère à un ouvrage différent, et d'un caractère plus spécial. De quelque façon qu'on s'y prenne, on est amené à conclure que le cinquième livre ne fait pas partie du traité auquel il a été réuni, sans motif suffisant.
M. Valentin Rose, dans son Aristotelespseudepigraphus, pp. 295 à 324, cite douze passages au moins où Athénée parle du cinquième livre du Traité des Parties. A première vue, il semblerait probable que notre cinquième livre du Traité de la Génération doit former le cinquième livre du Traité des Parties, qui n'a que quatre livres dans l'état où
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nous l'avons. Mais à regarder les choses d'un peu plus près, on voit qu'Athénée s'est trompé, et que toutes les citations qu'il fait, à propos des poissons, se rapportent au cinquième livre de l'Histoire des Animaux, et non pas à un cinquième livre du Traité des Parties, qui n'a jamais existé. Athénée ne nous offre donc aucun secours pour classer systématiquement ce fragment, égaré d'un tout que nous ne connaissons pas.
Il faut nous résigner; en ceci, l'ignorance à laquelle nous sommes condamnés paraît invincible, et il est bien douteux que des recherches plus heureuses puissent jamais la dissiper entièrement. Dans l'état présent des choses, c'est avec le Traité des Parties que ce cinquième livre du Traité de la Génération semblerait avoir le plus d'affinité. Mais nous n'oserions pas faire un changement ; et nous ne conseillerions cette témérité à personne. Qu'on se contente de savoir que ce livre n'est pas à sa vraie place, et qu'on n'essaie pas de lui en assigner une autre, qui n'aurait pour clic aucune autorité sérieuse.
C'est là une conclusion qu'on peut tirer de la Disserta¬tion qui précède. Une autre conclusion, non moins impor¬tante, c'est que le Traité de la Génération des Animaux est parfaitement authentique, et que le cinquième livre, quoique hors de place, est digne d'Aristote aussi bien que le reste. Bornons-nous à ces résultats, qui, pour notre part, nous semblent absolument satisfaisants et incon¬testables.
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