TRAITE DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX
LIVRE PREMIER
CHAPITRE XV Part du mâle dans l'acte de la génération ; rapports réciproques de l'agent et du patient ; l'agent ne met pas nécessairement une partie intégrante dans le patient; preuves tirées des animaux oii c'est la femelle qui introduit quelque chose dans le mâle ; exemples des insectes ; exemples plus frappants encore tirés des oiseaux et des poissons ovipares; expériences sur les œufs clairs des oiseaux et sur les accouplements répétés ; exemple de la fécondation des œufs de poissons par la laite ries maies. — Résumé général et conclusion sur l'action du sperme |
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1 Καὶ περὶ μὲν τούτων διωρίσθω τὸν τρόπον τοῦτον. Ἅμα δ´ ἐκ τούτων φανερόν, περὶ ὧν ἐχόμενόν ἐστιν ἐπισκέψασθαι, [730a] πῶς ποτε συμβάλλεται εἰς τὴν γένεσιν τὸ ἄρρεν καὶ πῶς αἴτιόν ἐστι τοῦ γιγνομένου τὸ σπέρμα τὸ ἀπὸ τοῦ ἄρρενος, πότερον ὡς ἐνυπάρχον καὶ μόριον ὂν εὐθὺς τοῦ γιγνομένου σώματος, μιγνύμενον τῇ ὕλῃ τῇ παρὰ τοῦ θήλεος, ἢ τὸ μὲν σῶμα οὐθὲν κοινωνεῖ τοῦ σπέρματος, ἡ δ´ ἐν αὐτῷ δύναμις καὶ κίνησις· αὕτη μὲν γάρ ἐστιν ἡ ποιοῦσα, τὸ δὲ συνιστάμενον καὶ λαμβάνον τὴν μορφὴν τὸ τοῦ ἐν τῇ θήλει περιττώματος λοιπόν. Κατά τε δὴ τὸν λόγον οὕτω φαίνεται καὶ ἐπὶ τῶν ἔργων. 2 Καθόλου τε γὰρ ἐπισκοποῦσιν οὐ φαίνεται γιγνόμενον ἓν ἐκ τοῦ παθητικοῦ καὶ τοῦ ποιοῦντος ὡς ἐνυπάρχοντος ἐν τῷ γιγνομένῳ τοῦ ποιοῦντος, οὐδ´ ὅλως δὴ ἐκ τοῦ κινουμένου καὶ κινοῦντος. Ἀλλὰ μὴν τό γε θῆλυ ᾗ θῆλυ παθητικόν, τὸ δ´ ἄρρεν ᾗ ἄρρεν ποιητικὸν καὶ ὅθεν ἡ ἀρχὴ τῆς κινήσεως. Ὥστε ἂν ληφθῇ τὰ ἄκρα ἑκατέρων, ᾗ τὸ μὲν ποιητικὸν καὶ κινοῦν τὸ δὲ παθητικὸν καὶ κινούμενον, οὐκ ἔστιν ἐκ τούτων τὸ γιγνόμενον ἕν, ἀλλ´ ἢ οὕτως ὡς ἐκ τοῦ τέκτονος καὶ ξύλου ἡ κλίνη ἢ ὡς ἐκ τοῦ κηροῦ καὶ τοῦ εἴδους ἡ σφαῖρα. 3 Δῆλον ἄρα ὅτι οὔτ´ ἀνάγκη ἀπιέναι τι ἀπὸ τοῦ ἄρρενος, οὔτ´ εἴ τι ἀπέρχεται διὰ τοῦτο ἐκ τούτου ὡς ἐνυπάρχοντος τὸ γεννώμενόν ἐστιν ἀλλ´ ὡς ἐκ κινήσαντος καὶ τοῦ εἴδους, ὡς καὶ ἀπὸ τῆς ἰατρικῆς ὁ ὑγιασθείς. Συμβαίνει δ´ ὁμολογούμενα τῷ λόγῳ καὶ ἐπὶ τῶν ἔργων. 4 Διὰ τοῦτο γὰρ ἔνια τῶν ἀρρένων καὶ συνδυαζομένων τοῖς θήλεσιν οὐδὲ μόριον οὐθὲν φαίνεται προϊέμενα εἰς τὸ θῆλυ ἀλλὰ τοὐναντίον τὸ θῆλυ εἰς τὸ ἄρρεν, οἷον συμβαίνει ἐν ἐνίοις τῶν ἐντόμων. Ὃ γὰρ τοῖς προϊεμένοις ἀπεργάζεται τὸ σπέρμα ἐν τῷ θήλει, τούτοις ἡ ἐν τῷ ζῴῳ αὐτῷ θερμότης καὶ δύναμις ἀπεργάζεται, εἰσφέροντος τοῦ θήλεος τὸ δεκτικὸν τοῦ περιττώματος μόριον. 5 Καὶ διὰ τοῦτο τὰ τοιαῦτα τῶν ζῴων συμπλέκεται μὲν πολὺν χρόνον, διαλυθέντα δὲ γεννᾷ ταχέως. Συνδεδύασται γὰρ μέχρις οὗ ἂν συστήσῃ, ὥσπερ ἡ γονή· διαλυθέντα δὲ προΐεται τὸ κύημα ταχέως· γεννᾷ γὰρ ἀτελές· σκωληκοτοκεῖ γὰρ πάντα τὰ τοιαῦτα. 6 Μέγιστον δὲ σημεῖον τὸ συμβαῖνον περὶ τοὺς ὄρνιθας καὶ τὸ τῶν ἰχθύων γένος τῶν ᾠοτόκων τοῦ μήτε ἀπὸ πάντων ἰέναι τὸ σπέρμα τῶν μορίων, μήτε [730b] προΐεσθαι τὸ ἄρρεν τοιοῦτόν τι μόριον ὃ ἔσται ἐνυπάρχον τῷ γεννηθέντι ἀλλὰ μόνον τῇ δυνάμει τῇ ἐν τῇ γονῇ ζῳοποιεῖν, ὥσπερ εἴπομεν ἐπὶ τῶν ἐντόμων ἐν οἷς τὸ θῆλυ προΐεται εἰς τὸ ἄρρεν. 7 Ἐάν τε γὰρ ὑπηνέμια τύχῃ κύουσα ἡ ὄρνις, ἐὰν μετὰ ταῦτα ὀχεύηται μήπω μεταβεβληκότος τοῦ ᾠοῦ ἐκ τοῦ ὠχρὸν ὅλον εἶναι εἰς τὸ λευκαίνεσθαι, γόνιμα γίγνεται ἀντὶ ὑπηνεμίων· ἐάν τε ὑφ´ ἑτέρου ὠχευμένη 〈ᾖ〉 καὶ ἔτι ὠχροῦ ὄντος, κατὰ τὸν ὕστερον ὀχεύσαντα τὸ γένος ἀποβαίνει πᾶν τὸ τῶν νεοττῶν. Διὸ ἔνιοι τοῦτον τὸν τρόπον τῶν περὶ τὰς ὄρνιθας τὰς γενναίας σπουδαζόντων ποιοῦσι μεταβάλλοντες τὰ πρῶτα ὀχεῖα καὶ τὰ ὕστερα, ὡς οὐ συμμιγνύμενον καὶ ἐνυπάρχον, οὐδ´ ἀπὸ παντὸς ἐλθὸν τὸ σπέρμα· ἀπ´ ἀμφοῖν γὰρ ἂν ἦλθεν, ὥστ´ εἶχεν ἂν δὶς ταὐτὰ μέρη. 8 Ἀλλὰ τῇ δυνάμει τὸ τοῦ ἄρρενος σπέρμα τὴν ἐν τῷ θήλει ὕλην καὶ τροφὴν ποιάν τινα κατασκευάζει. Τοῦτο γὰρ ἐνδέχεται ποιεῖν τὸ ὕστερον ἐπεισελθὸν ἐκ τοῦ θερμᾶναι καὶ πέψαι· λαμβάνει γὰρ τροφὴν τὸ ᾠὸν ἕως ἂν αὐξάνηται. 9 Τὸ δ´ αὐτὸ συμβαίνει καὶ περὶ τὴν τῶν ἰχθύων γένεσιν τῶν ᾠοτοκουμένων. Ὅταν γὰρ ἀποτέκῃ τὰ ᾠὰ ἡ θήλεια, ὁ ἄρρην ἐπιρραίνει τὸν θορόν· καὶ ὧν μὲν ἂν ἐφάψηται, γόνιμα ταῦτα γίγνεται τὰ ᾠά, ὧν δ´ ἂν μή, ἄγονα, ὡς οὐκ εἰς τὸ ποσὸν συμβαλλομένου τοῖς ζῴοις τοῦ ἄρρενος ἀλλ´ εἰς τὸ ποιόν. 10 Ὅτι μὲν οὖν οὔτ´ ἀπὸ παντὸς ἀπέρχεται τὸ σπέρμα τοῖς προϊεμένοις σπέρμα τῶν ζῴων, οὔτε τὸ θῆλυ πρὸς τὴν γένεσιν οὕτω συμβάλλεται τοῖς συνισταμένοις ὡς τὸ ἄρρεν, ἀλλὰ τὸ μὲν ἄρρεν ἀρχὴν κινήσεως τὸ δὲ θῆλυ τὴν ὕλην, δῆλον ἐκ τῶν εἰρημένων. Διὰ γὰρ τοῦτο οὔτ´ αὐτὸ καθ´ αὑτὸ γεννᾷ τὸ θῆλυ· δεῖται γὰρ ἀρχῆς καὶ τοῦ κινήσοντος καὶ διοριοῦντος |
1 Tenons-nous-en à l'explication qui vient d'être donnée, et qui nous indique en même temps ce que doit être la suite de cette étude, [730a] c'est-à-dire, quelle peut être la part du mâle dans la génération, et de quelle manière le sperme venant de lui est la cause de l'être qui est engendré. Le sperme est-il un élément intrinsèque de cet être, et une partie immédiate du corps qui se produit, en se mêlant à la matière qui se trouve dans la femelle? Ou bien le corps engendré n'emprunte-t-il rien du sperme, si ce n'est son action puissante et le mouvement qu'il provoque? C'est cette puissance en effet qui produit l'être ; et le composé qui se constitue et reçoit la forme n'est que le résidu de l'excrétion qui est dans la femelle. La raison semble ici être tout à fait d'accord avec les faits qu'on observe. 2 A considérer les choses en général, il ne paraît pas, en effet, quand un être unique vient à se produire par le concours d'un patient et d'un agent, que l'agent se retrouve intrinsèquement dans le produit, pas plus que cet être ne vient absolument du mobile et du moteur. Mais il est certain que la femelle, en tant que femelle, est passive, et que le mâle, en tant que mâle, est l'agent et le principe initial du mouvement. Que si on les considère l'un et l'autre dans leur sens extrême, où l'un est pris comme agent et moteur, et l'autre comme patient et mobile, ce qui sort des deux ne peut être un que comme, de la main de l'ouvrier et du bois qu'il travaille, sort le lit; ou comme, de la cire et de la forme, sort une boule sphérique, 3 Il est donc évident qu'il n'est pas nécessaire que quelque chose vienne de l'agent, ou que, si quelque chose en vient, il n'est pas nécessaire que le produit qui en sort le contienne comme partie intégrante, au lieu d'en venir simplement comme du moteur et de la forme- C'est absolument encore comme le malade qui est guéri vient de l'art du médecin. Cette théorie que la raison admet se trouve confirmée par les faits. 4 C'est là ce qui fait que, dans quelques espèces où les mâles s'accouplent à des femelles, le mâle n'introduit aucun organe dans la femelle, mais que c'est au contraire la femelle qui en introduit un dans le mâle; tel est le cas qu'on observe chez quelques insectes. L'action que le sperme exerce dans la femelle chez les animaux qui émettent du sperme, est remplacé pour eux par la chaleur et la force qui est dans l'animal lui-même, la femelle introduisant dans le mâle l'organe qui peut recueillir l'excrétion. 5 De là vient que, dans ces animaux, l'accouplement dure longtemps; et qu'une fois séparés l'un de l'autre, la production a lieu très promptement. Us restent accouplés jusqu'à ce qu'il se forme une action pareille à celle de la liqueur génératrice ; mais quand le mâle et la femelle se sont disjoints, le produit ne tarde pas à sortir. Ce produit est alors incomplet; car tous les animaux de ce genre ne produisent que des larves. 6 Mais ce sont les observations qu'on peut faire sur les oiseaux et sur les poissons ovipares qui prouvent de la manière la plus décisive que le sperme ne vient pas de toutes les parties du corps; [730b] que le mâle n'émet pas quelque matière qui soit une partie intégrante de l'embryon engendré; et que c'est uniquement par la force qui est dans la semence qu'il crée un être vivant, ainsi que nous venons de le dire pour les insectes, chez lesquels la femelle introduit quelque organe dans le mâle. 7 Si, par exemple, un oiseau qui a pondu des œufs clairs est coché de nouveau, avant que l'œuf n'ait pu changera ce point que le jaune tout entier se soit converti en blanc, il fait des œufs féconds en place d'œufs clairs ; et si l'oiseau s'accouple quand le jaune existe encore, toute la couvée des jeunes reproduit le mâle qui a coché. Aussi, les gens qui tiennent à avoir de belles races d'oiseaux s'arrangent-ils pour confondre les premières copulations avec les dernières ; ce qui suppose que le sperme ne peut pas se mêler ni devenir partie intégrante, et qu'il ne provient pas non plus du corps entier; car si le sperme venait des deux parents, le poussin aurait alors deux fois les mêmes organes. 8 C'est donc justement par la force qui anime le sperme, qu'il transforme et modifie la matière et la nourriture qui est dans la femelle; car c'est la dernière intromission du sperme qui peut avoir cet effet, par la chaleur et la coction qu'elle détermine. T/œuf en effet prend de la nourriture tout le temps qu'il met à croître. 9 On peut faire encore des observations semblables sur les poissons, dans les espèces qui sont ovipares; car leur génération est la même. Quand la femelle a pondu les œufs, le mâle vient répandre sa laite; et ceux des œufs que la laite a pu toucher sont féconds, tandis que ceux qu'elle n'atteint pas restent stériles. Ceci prouve bien que, dans les animaux, le mâle ne contribue pas à la quantité, mais seulement à la qualité. 10 De tout ce qu'on vient de voir, on peut évidemment conclure que le sperme ne vient pas de toutes les parties du corps, dans les animaux qui émettent du sperme. On peut conclure en outre que la femelle ne concourt pas à la génération de la même manière que le maie; le mâle donne le principe du mouvement, tandis que la femelle donne la matière, c'est justement pour cela que la femelle ne peut à elle seule engendrer quoi que ce soit; il lui faut absolument un principe extérieur et un être qui produise le mouvement et qui détermine l'espèce essentielle de l'être produit. |
§ 1. Ce que doit être la suite de cette étude. On peut remarquer le soin avec lequel le naturaliste grec s'efforce de régler la marche qu'il suit. C'est un moyen de s'égarer le moins possible, dans l'exposition de faits si complexes et si obscurs. — Quelle peut être la part du mâle. La question est parfaitement posée. Des deux alternatives que» l'auteur indique ici, et qu'il a déjà indiquées plus haut, c'est à la seconde qu'il donnera la préférence ; pour lui, la seule fonction du mâle se réduira à communiquer le mouvement, c'est-à-dire la vie, sans contribuer matériellement à la formation du nouvel être. — La raison semble ici être tout à fait d'accord avec les faits. La raison rassemble, compare et étudie les faits observés, pour les comprendre; et c'est là Je résultat de la science vraie, que la simple observation ne suffit point à donner. § 2. Un être unique. C'est l'embryon, issu de la réunion nécessaire des deux parents. — D'un patient et d'un agent. L'expression est aussi générale que possible comme l'annonce l'auteur; mais ici spécialement, l'agent est le père ; le patient est la mère. — Du mobile et du moteur. Considérés chacun à part. — Dans leur sens extrême. Ce serait plutôt dans leur double sens : agent et moteur, patient et mobile, en réunissant chacun de ces termes deux à deux. D'ailleurs, ces distinctions toutes logiques peuvent paraître bien subtiles. — De la main de l'ouvrier. Le texte n'est pas tout à fait aussi précis. — Sort le lit. La comparaison n'est pas absolument juste ; le lit ne ressemble pas à l'ouvrier qui l'a fait, tandis que le jeune est semblable à ses parents, sous le rapport de l'espèce. — De la cire et de la forme. Il faut toujours supposer l'intervention d'un artiste, qui est alors le moteur donnant la forme à la matière, qui la reçoit. § 3. Quelque chose. L'expression est bien vague; mais j'ai dû la conserver sans la préciser davantage. — Comme partie intégrante. Si en effet le rôle du mâle se borne à transmettre la vie par le mouvement. — C'est absolument encore... Ceci est une comparaison jointe à celles qui précèdent ; mais c'est peut-être aussi l'addition d'une main étrangère. — La raison... confirmée par les faits. Encore une fois, on peut voir combien Aristote est fidèle à la méthode d'observation, base de toute induction rationnelle. § 4. Chez quelques insectes. Je ne sais pas si la science moderne a confirmé ce fait; du moins, je ne le trouve consigné dans aucun des ouvrages de physiologie comparée que j'ai pu consulter. Ce qui a peut-être donné lieu à l'opinion qu'exprime Aristote, c'est que, dans presque toutes les espèces d'insectes. le mâle monte sur le dos de la femelle, et que leur jonction dure assez longtemps; voir Cuvier, Règne animal, tome IV, p. 313, édition de 1829. — L'organe qui peut recueillir l'excrétion. Si le fait est inexact, du moins il avait été de la part du naturaliste grec l'objet d'une observation attentive. § 5. De là vient... Il est bien vrai que, dans les insectes, l'accouplement dure longtemps ; mais la cause n'est peut-être pas celle qu'indique Aristote. — La production a lieu très promptement. Le fait est exact ; et tous les naturalistes l'ont remarqué. — Une action pareille... Il est bien difficile de savoir précisément ce qu'il en est; mais ce qui est certain, c'est que, de l'accouplement, sort un produit; c'est là le point essentiel dans l'ordre de la nature. — Que des larves. On connaît les métamorphoses des insectes, ou du moins, de la plupart d'entre eux; larves, nymphes, état parfait, selon les espèces ; Cuvier, Règne animal, tome IV, pp. 315 et suiv. ; et Histoire des Animaux, livre I, ch. iv, § 3. et livre V, ch. xvii, § 22. § 6. Que le sperme ne vient pas... C'est la question traitée plus haut, aux chapitres x et xi; elle revient ici d'une manière assez inattendue. — Par la force qui est dans la semence. C'est opinion à laquelle Aristote s'est arrêté, après une longue discussion. — Nous venons de le dire. Dans le paragraphe précédent. § 7, Si par exemple... On ne saisit pas bien la force de cet argument, dans la question spéciale qui est agitée ici. Le fait énoncé peut d'ailleurs être exact; mais il ne prouve point, comme le veut l'auteur, que la liqueur séminale ne vient pas de toutes les parties du corps. — Des œufs clairs. Voir l'Histoire des Animaux, livre VI, ch. ii, § 8. et ch. iii, § 15. — Quand le jaune existe encore. Ces détails supposent nécessairement une suite d'observations très attentives. — De belles races d'oiseaux. On voit que la sélection n'est pas très récente ; on en a fait beaucoup de bruit dans notre temps ; mais les Anciens la pratiquaient déjà avec succès. — Et qu'il ne provient pas non plus du corps entier. C'est ce qu'Aristote veut prouver; et il s'efforce de s'appuyer sur des faits incontestables. — Le poussin aurait alors deux fois les mêmes organes. La conclusion ne semble pas très rigoureuse ; car l'action du second mâle pourrait fort bien annuler l'action du premier. § 8. Transforme et modifie. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. — La matière et la nourriture. C'est là toujours le rôle qu'Aristote prête à la femelle. dans l'acte complexe de la génération. À cet égard, la science moderne n'est pas très éloignée de ses théories. — La dernière intromission. Dans le cas des œufs clairs. — Qu'elle détermine. J'ai ajouté ceci. — Prend de la nourriture. C'est du jaune que se nourrit le poussin, tout le temps qu'il est dans la coquille ; voir l'Histoire des Animaux, liv. VI, ch. iii, §§ 15 et suiv. § 9. Des observations semblables. A celles qui ont été faites sur les vivipares et sur les oiseaux. C'est de la physiologie comparée, moins complète que la nôtre sans doute, mais dirigée dans la même voie, afin de suivre les formes diverses dune fonction dans toute la série animale. — Les poissons qui sont ovipares. Aristote fait cette restriction, parce qu'il comprend sous le mot générique de poissons tous les animaux aquatiques, cétacés, mollusques, etc. — Leur génération est la même. Cette expression n'est peut-être pas très exacte; mais quoi qu'il eu soit, l'argument est décisif pour démontrer que le mâle ne fournit rien à la matière de l'embryon, mais qu'il modifie seulement l'embryon, qui est déjà dans la femelle. — Répandre sa laite. Voir l'Histoire des Animaux, liv. III, ch. xvi, de ma traduction; voir aussi Cuvier, Règne animal, tome II, p. 127, édit. de 1829. Le mot de Laite, dans son sens propre, désigne les glandes qui servent de testicules aux poissons ; en général, ces glandes sont fort grosses. — Ce qui prouve bien. La preuve s'applique surtout aux poissons, et l'induction l'étend aux autres animaux. — A la quantité. Le mâle ne sert pas à accroître la quantité matérielle de l'embryon : mais il le modifie de la manière la plus essentielle, puisqu'il lui donne la vie. qu'il n'avait pas. § 10. On peut évidemment conclure. La conclusion n'est pas absolument régulière; et tous les faits allégués ci-dessus ne se rapportent pas dune manière exclusive à la question de l'origine du sperme, venant ou ne venant pas de toutes les parties du corps. — De la même manière, Ceci est incontestable. — Le principe du mouvement... la matière. Résumé très clair de toute la théorie aristotélique. — La femelle ne peut à elle seule. Le mâle est soumis à la même condition; à lui seul, il ne peut pas plus que la femelle. — L'espèce essentielle de l'être produit. J'ai ajouté ces mots, qui sont indispensables, pour compléter l'expression de la pensée.
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