TRAITE DE LA GÉNÉRATION DES ANIMAUX
LIVRE PREMIER
CHAPITRE V De l'organisation des testicules chez, les oiseaux ; nécessité de leur conformation spéciale ; position pareille des deux testicules chez les animaux qui en ont; exception pour les hérissons, qui ne peuvent s'accoupler ainsi que les autres quadrupèdes, à cause de leurs piquants ; résumé sur la position intérieure ou extérieure des testicules. |
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1 Ἔτι δὲ τὸ ὄργανον τὸ πρὸς τὸν συνδυασμὸν τὰ μὲν τετράποδα ἔχει· ἐνδέχεται γὰρ αὐτοῖς ἔχειν — τοῖς δ´ ὄρνισι καὶ τοῖς ἄποσιν οὐκ ἐνδέχεται διὰ τὸ τῶν μὲν τὰ σκέλη ὑπὸ μέσην εἶναι τὴν γαστέρα, τὰ δ´ ὅλως ἀσκελῆ εἶναι, τὴν δὲ τοῦ αἰδοίου φύσιν ἠρτῆσθαι ἐντεῦθεν καὶ τῇ θέσει κεῖσθαι ἐνταῦθα (διὸ καὶ ἐν τῇ ὁμιλίᾳ ἡ σύντασις γίγνεται τῶν σκελῶν· τό τε γὰρ ὄργανον νευρῶδες καὶ ἡ φύσις τῶν σκελῶν νευρώδης)· ὥστ´ ἐπεὶ τοῦτ´ οὐκ ἐνδέχεται ἔχειν ἀνάγκη καὶ ὄρχεις ἢ μὴ ἔχειν ἢ μὴ ἐνταῦθ´ ἔχειν· τοῖς γὰρ ἔχουσιν ἡ αὐτὴ θέσις ἀμφοτέρων αὐτῶν. 2 Ἔτι δὲ τοῖς γε τοὺς ὄρχεις ἔχουσιν ἔξω διὰ τῆς κινήσεως θερμαινομένου τοῦ αἰδοίου προέρχεται τὸ σπέρμα συναθροισθέν, ἀλλ´ οὐχ ὡς ἕτοιμον ὂν εὐθὺς θιγοῦσιν ὥσπερ τοῖς ἰχθύσιν. 3 Πάντα δ´ ἔχει τὰ ζῳοτόκα τοὺς ὄρχεις ἐν τῷ πρόσθεν, 〈ἢ ἔσω〉 ἢ ἔξω πλὴν ἐχίνου· οὗτος δὲ πρὸς τῇ ὀσφύι μόνος διὰ τὴν αὐτὴν αἰτίαν δι´ ἥνπερ καὶ οἱ ὄρνιθες· ταχὺν γὰρ ἀναγκαῖον γίγνεσθαι τὸν συνδυασμὸν αὐτῶν· οὐ γὰρ ὥσπερ τὰ ἄλλα τετράποδα ἐπὶ τὰ πρανῆ ἐπιβαίνει ἀλλ´ ὀρθοὶ μίγνυνται διὰ τὰς ἀκάνθας. 4 Δι´ ἣν μὲν οὖν αἰτίαν ἔχουσι τὰ ἔχοντα ὄρχεις εἴρηται, καὶ δι´ ἣν αἰτίαν τὰ μὲν ἔξω τὰ δ´ ἐντός. |
1 Ajoutons encore que, si les quadrupèdes ont l'organe propre à la copulation, c'est qu'ils sont conformés pour l'avoir, tandis que les oiseaux et les animaux privés de pieds ne sont pas conformés pour l'avoir aussi, puisque les uns ont leurs deux jambes placées sous le milieu du ventre, et que les autres n'en ont pas du tout; or c'est de ce point qu'est suspendu le membre honteux, dont la place naturelle est là. Aussi, dans l'accouplement, les jambes se tendent-elles, parce que l'organe est nerveux, et que la nature des jambes est nerveuse également. Comme ces animaux ne peuvent avoir cet organe, c'est une conséquence nécessaire, ou qu'ils n'aient pas de testicules, ou du moins qu'ils ne les aient pas en cet endroit. 2 Du reste, les animaux qui ont des testicules les ont placés tous les deux de la même façon; et dans ceux qui ont les testicules extérieurs, c'est la chaleur que le mouvement communique à la verge qui fait sortir le sperme accumulé; mais il n'est pas prêt à sortir sur-le-champ au moindre attouchement, comme cela arrive chez les poissons. 3 Tous les vivipares ont les testicules sur le devant du corps ou extérieurs, excepté le hérisson. Il est le seul à les avoir sur le scrotum par le même motif que les oiseaux; car il y a nécessité que leur accouplement soit très rapide, puisqu'ils ne peuvent pas, comme les autres quadrupèdes, monter sur le dos de la femelle; mais ils s'accouplent debout, à cause de leurs piquants. 4 On voit donc maintenant pourquoi les animaux qui ont des testicules ont ces organes, et pourquoi les testicules sont tantôt extérieurs et tantôt intérieurs. |
§ 1. Ils sont conformés pour l'avoir. Les différences de conformation sont manifestes; et il semble bien en effet que les oiseaux et les reptiles ne pourraient avoir des testicules extérieurs sans de graves inconvénients. Chez l'homme, les organes génitaux sont assez cachés pour être protégés efficacement par la station droite, ainsi que chez, les quadrupèdes eux-mêmes par la disposition des cuisses. — Le membre honteux. C'est la traduction littérale du mot grec. — Les jambes se tendent-elles. La pensée n'est pas très claire; ce qui est certain, c'est que, dans l'acte de l'accouplement, les quadrupèdes sont forcés de s'appuyer sur leurs jambes de derrière. — La nature des jambes est nerveuse également. Ce rapprochement de la nature des jambes et de la nature de l'organe génital n'est pas juste ; l'organisation est, de part et d'autre, absolument différente. — Avoir cet organe. Cet organe est la verge. — Ou du moins qu'ils ne les aient pas en cet endroit. La restriction est très prudente; dans le cas signalé par Aristote, les testicules sont à l'intérieur au lieu d'être au dehors. § 2. De la même façon. Ceci n'est pas tout à fait exact ; et en général, le testicule gauche est un peu plus bas que le droit. — C'est la chaleur. Cette explication n'est pas exacte physiologiquement; et l'émission du sperme tient à d'autres causes. § 3. Excepté le hérisson. C'est certainement une question curieuse que de savoir comment des animaux couverts de piquants peuvent s'accoupler sans se blesser. On voit que cette question avait attiré l'attention d'Aristote; il ne paraît pas que la zoologie moderne s'en soit occupée : du moins ni Cuvier, ni M. Claus n'en parlent. Le hérisson a les testicules tantôt dans l'abdomen, et tantôt sortant au dehors, sur le scrotum, selon la saison. — Ils s'accouplent debout. Ce fait est très probable ; et sans doute Aristote avait pu le constater: mais la zoologie moderne n'a pas. je crois, renouvelé cette observation. § 4. On voit donc... Ce résumé est peut-être prématuré; et il serait mieux placé quand Fauteur aura fini la théorie des testicules. |