Le barreau à Rome |
Comment devient-on orateur? Education
oratoire ancienne |
TACITE
: C. Cornelius Tacitus, d'abord avocat, se mit relativement
tard à écrire. Après le Dialogue des orateurs, l'Agricola,
les Moeurs des Germains, Tacite écrivit l'histoire romaine, ab
excessu divi Augusti, en deux ouvrages, les Histoires et les
Annales, qui nous sont parvenus mutilés.
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Rien ne paraissait, aux yeux des Romains, ni plus noble ni plus digne ni plus utile que le métier d'avocat, qui apportait considération et autorité sociale, ainsi qu'un grand prestige politique. Les plus grands hommes de la République furent rompus à la pratique du barreau dès leur plus jeune âge. Le père conduisait son fils adolescent au forum pour former son éloquence et l'initier à la vie publique qui trouvait son expression la plus variée dans les débats judiciaires. Pour l'homo novus, qui n'appartenait pas à une famille dans laquelle l'exercice du pouvoir était traditionnel, un grand succès devant le tribunal était un tremplin pour la vie politique, les clients défendus aujourd'hui étant les électeurs de demain |
Remarques : 1. Discrimina : en assistant aux procès, les futurs orateurs se rendaient compte que le succès ou l'échec d'une plaidoirie pouvait tenir à une formule heureuse ou malheureuse, et qu'un procès était en quelque sorte une suite de moments critiques (discrimina) où l'on risquait tout, tandis que l'on ne risque rien dans les écoles de rhéteurs. Un procès est un combat (pugnare in proelio) et comporte des risques très importants auxquels on doit être préparé. La pratique de la véritable éloquence s'acquiert donc par un contact incessant avec les réalités que devra affronter l'orateur, et cet entraînement utilise toutes les connaissances juridiques, littéraires, philosophiques, et plus particulièrement psychologiques, acquises durant les années de formation. Ce contact avec la réalité du métier auquel on se prépare est de plus en plus préconisé par la pédagogie moderne et par la formation professionnelle. Le "stage" ne peut certes remplacer les connaissances théoriques, mais il peut en permettre une utilisation efficace. On peut toutefois relever aussi certains dangers dans ce genre de formation du futur avocat, comme le signale G. BOISSIER : Elle lui apprenait trop vite des choses qu'il vaut mieux ignorer longtemps, elle le familiarisait avec les spectacles de scandale et de corruption qu'offre d'ordinaire la vie publique, elle lui faisait une maturité trop rapide et l'enflammait d'ambitions précoces. Ce jeune homme de seize ans qui vivait dans l'intimité de ces vieux hommes d'Etat sans scrupules, et à qui l'on découvrait sans précaution les plus basses manoeuvres des partis, ne devait-il pas perdre quelque chose de la générosité et des délicatesses de son âge ? N'était-il pas à craindre que ce commerce corrupteur ne finît par lui donner le goût de l'intrigue, le culte du succès, un amour effréné du pouvoir, le désir d'arriver haut et vite par tous les moyens, et, comme en général les plus mauvais sont aussi les plus courts, la tentation de les employer de préférence ? G. BOISSIER, Cicéron et ses amis, Hachette, 1923, p. 169. 2. La considération pour le métier d'avocat demeura intacte dans la conscience de Rome, mère du droit, même après la disparition des libertés républicaines. Et si Pétrarque a osé dire qu'il avait refusé de "se faire avocat, parce qu'une profession qui ne laissait d'autre choix qu'entre la malhonnêteté ou l'apparence de l'ignorance lui répugnait", on peut lire dans une constitution impériale de basse époque : Les avocats, qui éclairent les aspects obscurs des causes, qui dans les procès publics et privés relèvent la fortune de ceux qui sont tombés et réaffirment les droits foulés aux pieds, ne sont pas moins utiles au genre humain que ceux qui, affrontant batailles et blessures, combattent pour le salut de leur patrie et de leurs parents. Et nous pensons que dans notre empire ce n'est pas seulement ceux qui sont armés du glaive, du bouclier et de la cuirasse qui militent, mais aussi les avocats. Ils forment une milice particulière qui, armée de leur éloquence étincelante, défend l'espoir, la vie et la descendance de ceux qui sont engagés dans les tracas d'un procès. texte cité par U.E. PAOLI, Vita Romana, Desclée De Brouwer, p. 314. |
a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de adsuesco, is, ere, evi, etum : s'habituer, être habitué adversarius, ii, m. : adversaire advocatus, i, m. : 1. celui qui a été appelé à assister quelqu'un en justice : il aide par sa seule présence et plus tard par ses conseils ou ses consultations juridiques ; le conseil, l'assistant, le soutien 2. époque impériale : l'avocat plaidant aemulus, a, um : qui cherche à imiter, émule, rival (aemulus, i, m. : 1. l'émule de quelqu'un 2. le rival, l'adversaire (sur le plan de l'éloquence) aetas, atis, f. : 1. le temps de la vie, la vie 2. l'âge 3. la jeunesse 4. te temps, l'époque (in aetatem : pendant longtemps) aliquis, a, id : quelqu'un, quelque chose altercatio, ionis, f. : l'altercation, la dispute, les prises oratoires (échange d'attaques et de ripostes entre les avocats des parties adverses, notamment après l'audition des témoins) apud, prép. : + Acc. : près de, chez aspernor, aris, ari, atus sum : repousser, rejeter, éprouver du mépris atque, conj. : et, et aussi audio, is, ire, ivi, itum : 1. entendre (dire) 2. écouter 3. apprendre 4. bene, male audire : avoir bonne, mauvaise réputation auris, is, f. : l'oreille aut, conj. : ou, ou bien bene, adv. : bien causa, ae, f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour civitas, atis, f. : la cité, l'état cognosco, is, ere, novi, nitum : 1. apprendre à connaître, étudier ; pf. : savoir 2. reconnaître 3. instruire (une affaire) constantia, ae, f. : la permanence ; la fermeté du caractère, des principes, la constance ; l'esprit de suite, l'accord, la conformité contingo, is, ere, tigi, tactum : toucher, atteindre, arriver contio, onis, f. : la tribune, l'assemblée du peuple convoquée par un magistrat (on n'y vote pas), le discours devant une assemblée (surtout politique) contrarie, adv. : de manière contraire copia, ae, f. : l'abondance, la possibilité, la faculté (pl. les richesses, les troupes) deduco, is, ere, duxi, ductum : 1. faire descendre 2. conduire 3. fonder 4. détourner de denique, adv. : enfin deprehendo, is, ere, di, sum : prendre par surprise, saisir, prendre sur le vif desum, es, esse, defui : manquer dico, is, ere, dixi, dictum : dire, appeler dictio, ionis, f. : 1. l'action de dire, d'exprimer, de prononcer 2. l'emploi de la parole, le discours, la conversation, le propos dictum, i, n. : la parole dimico, as, are : combattre, lutter, débattre disciplina, ae, f. : l'enseignement, la discipline disco, is, ere, didici : apprendre discrimen, inis, n. : la différence, la distinction, la ligne de démarcation, la position critique displiceo, es, ere, cui, citum : déplaire dissimulo, as, are : dissimuler, cacher au passif : passer inaperçu diversissimus, a, um : superlatif de diversus, a, um : divers domesticus, a, um : privé, domestique electissimus, a, um : superlatif de electus, a,um : choisi, excellent, supérieur, exquis eloquentia, ae, f. : l'éloquence et, conj. : et. adv. aussi eum, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci... ex, prép. : + Abl. : hors de, de excipio, is, ere, cepi, ceptum : 1. retirer de, excepter, stipuler expressément 2. accueillir, recevoir (une nouvelle) exprobro, as, are : blâmer, reprocher facies, ei, f. : 1. la forme extérieure, l'aspect l'apparence, la beauté 2. la figure 3. le genre, l'espèce facile, adv. : facilement faveo, es, ere, favi, fautum : être favorable à, s'intéresser à ferrum, i, n. : le fer (outil ou arme de fer) forum, i, n. : le marché, le forum, le bourg indépendant (possédant une juridiction propre). habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci honestus, a, um : honnête, qui correspond à son rang iam, adv. : déjà, à l'instant idem, eadem, idem : le (la) même igitur, conj. : donc ille, illa, illud : adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ... imago, inis, f. : l'imitation, l'image, le portrait d'ancêtres imbuo, is, ere, bui, butum : imbiber, imprégner, pénétrer quelqu'un d'une chose, d'où la lui inculquer in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre incorruptus, a, um : non corrompu, sain, pur, intact inpune, adv. : impunément inter, prép. : + Acc. : parmi, entre intersum, es, esse, fui : 1. être dans l'intervalle 2. être distant, différer (interest : il importe -mea,- tua, -) 3. participer à invidus, a, um : envieux, jaloux ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même ita, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que iudex, icis, m. : le juge iudicium, ii, n. : le jugement, la décision, le procès (devant un tribunal) iurgium, i, n. : la querelle, la dispute, l'altercation, l'invective iuvenis, is, m. : le jeune homme locus, i, m. : le lieu, l'endroit; la place, le rang; la situation lux, lucis, f. : la lumière, le jour magnus, a, um : grand maior, oris : comparatif de magnus. plus grand. maiores, um : les ancêtres) male, adv. : mal, vilainement medius, a, um : qui est au milieu, en son milieu (medium, i, n. : le milieu) multum, adv. : beaucoup nec, adv. : et...ne...pas nemo, neminis : personne, nul... ne, personne non, neg. : ne...pas noster, tra, trum : adj. notre, nos pronom : le nôtre, les nôtres novus, a, um : nouveau obtineo, es, ere, tinui, tentum : 1. tenir solidement 2. avoir en pleine possession 3. maintenir, conserver omnis, e : tout optimus, a, um : très bon, le meilleur. superlatif de bonus orator, oris, m. : l'orateur paro, as, are : préparer, procurer (paratus, a, um : prêt, préparé à, bien préparé, bien fourni) pater, tris, m. : le père, le magistrat patronus, i, m. : 1. le patron, le protecteur des plébéiens 2. l'avocat, le défenseur (en justice) plenus, a, um : 1. plein 2. rassasié, entier, complet, abondamment pourvu plurimi, ae, a : pl. superlatif de multi - très nombreux plurimum, adv. : beaucoup (au superlatif), très souvent populus, i, m. : le peuple praeceptor, oris, m. : 1. celui qui commande 2. celui qui enseigne, le maître praesto, as, are : l'emporter sur, être garant, fournir princeps, ipis, n. m. et adj. : premier, chef, empereur probo, as, are : éprouver, approuver, prouver proelium, ii, n. : le combat propinquus, a, um : proche prosequor, eris, i, secutus sum : suivre, poursuivre, continuer, accompagner, reconduire quelqu'un en cortège dans les sorties officielles pugno, as, are : combattre qua, 1. ablatif féminin singulier du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliqua. 4. faux relatif = et ea 5. adv. = par où?, comment? quamquam, + indicatif : quoique, bien que; + subj. potentiel : quoiqu'ils puissent; + subj. de concession : à quelque degré que qui, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi quid, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid quidem, adv. : certes (ne-) ne pas même quominus, conj. : 1. après un verbe d'empêchement : empêcher que ou de, refuser de 2. afin que d'autant moins, pour que ... ne ... pas, pour empêcher de quoque, adv. : aussi refertus, a, um : plein de, rempli de, nourri de respuo, is, ere, ui, - : 1. recracher, rejeter de la bouche 2. fig. rejeter, repousser énergiquement, refuser avec mépris rudis, is, f. : la baguette dont se servaient les soldats et les gladiateurs dans leurs exercices ; la baguette d'honneur donnée aux gladiateurs mis en congé (cf. le fleuret) sector, aris, atus sum : suivre (accompagner) partout, escorter ; visiter souvent, fréquenter semper, adv. : toujours sequor, eris, i, secutus sum : 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage sic, adv. : ainsi ; sic... ut : ainsi... que sive, (seu) inv. : sive... sive : soit... soit statim, adv. : aussitôt studeo, es, ere, ui : rechercher, étudier studium, ii, n. : 1. le zèle, l'ardeur 2. l'affection, l'attachement 3. l'intérêt, la passion, l'étude stulte, adv. : sottement tamen, adv. : cependant ubi, adv. : où; conj. quand (ubi primum : dès que) unus, a, um : un seul, un usus, us, m. : l'usage, l'utilité ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que vel, adv. : ou, ou bien, même, notamment (vel... vel... : soit... soit...) verus, a, um : vrai |
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