Le barreau à Rome

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Comment devient-on orateur?

Education oratoire ancienne

TACITE : C. Cornelius Tacitus, d'abord avocat, se mit relativement tard à écrire. Après le Dialogue des orateurs, l'Agricola, les Moeurs des Germains, Tacite écrivit l'histoire romaine, ab excessu divi Augusti, en deux ouvrages, les Histoires et les Annales, qui nous sont parvenus mutilés.

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Rien ne paraissait, aux yeux des Romains, ni plus noble ni plus digne ni plus utile que le métier d'avocat, qui apportait considération et autorité sociale, ainsi qu'un grand prestige politique. Les plus grands hommes de la République furent rompus à la pratique du barreau dès leur plus jeune âge. Le père conduisait son fils adolescent au forum pour former son éloquence et l'initier à la vie publique qui trouvait son expression la plus variée dans les débats judiciaires. Pour l'homo novus, qui n'appartenait pas à une famille dans laquelle l'exercice du pouvoir était traditionnel, un grand succès devant le tribunal était un tremplin pour la vie politique, les clients défendus aujourd'hui étant les électeurs de demain

Apud maiores nostros iuvenis ille, qui foro et eloquentiae parabatur, imbutus iam domestica disciplina, refertus honestis studiis deducebatur a patre vel a propinquis ad eum oratorem, qui principem in civitate locum obtinebat. Hunc sectari, hunc prosequi, huius omnibus dictionibus interesse sive in iudiciis sive in contionibus adsuescebat, ita ut altercationes quoque exciperet et iurgiis interesset utque sic dixerim, pugnare in proelio disceret. Magnus ex hoc usus, multum constantiae, plurimum iudicii iuvenibus statim contingebat, in media luce studentibus atque inter ipse discrimina, ubi nemo inpune stulte aliquid aut contrarie dicit, quominus et iudex respuat et adversarius exprobret, ipsi denique advocati aspernentur. Igitur vera statim et incorrupta eloquentia imbuebantur ; et quamquam unum sequerentur, tamen omnis eiusdem aetatis patronos in plurimis et causis et iudiciis cognoscebant ; habebantque ipsius populi diversissimarum aurium copiam, ex qua facile deprehenderent, quid in quoque vel probaretur vel displiceret. Ita nec praeceptor deerat, optimus quidem et electissimus, qui faciem eloquentiae, non imaginem praestaret, nec adversarii et aemuli ferro, non rudibus dimicantes, nec auditorum semper plenum, semper novum, ex invidis et faventibus, ut nec bene nec male dicta dissimularentur.

foro et eloquentiae : D. de but
excipere,io,cepi,ceptum
:
ici : endurer, essuyer
ut ... dixerim :
subj. potentiel (affirmation atténuée) ; à l'époque classique, on emploie plus volontiers ut ... dicam : pour ainsi dire
ex hoc :
à la suite de cela
in media luce :
au grand jour (et non dans la salle de classe du rhéteur)
discrimen,inis :
ici : le moment critique (où se décident le succès ou l'échec)
inpune = impune

contrarie dicere :
se contredire
quominus :
ici l'idée d'empêchement peut être ébauchée dans l'expression inpune dicere
imbuebantur : sujet : iuvenes illi
unum
: s/e patronum
omnis
= omnes
ipse populus
: le vrai peuple (par opposition au "public" des déclarations chez le rhéteur)
in quoque = in unoquoque (s/e patrono)

praestaret :
subjonctif à valeur consécutive : "capable de ..."
ex invidis :
composé de gens hostiles

   vocabulaire

Chez nos ancêtres, le jeune homme qui se préparait au forum et à l'éloquence, à qui on avait déjà donné chez lui une certaine formation, l'esprit bien nourri d'études conformes à son rang, était emmené par son père ou l'un de ses proches auprès de l'orateur qui occupait le premier rang dans sa cité. Il s'habituait à l'accompagner, à l'escorter, à écouter tous ses propos soit devant les tribunaux, soit dans les réunions populaires, de telle sorte qu'il prenait part aussi à ses joutes oratoires, qu'il se trouvait mêlé aux discussions violentes et qu'il apprenait, pour ainsi dire, à combattre au milieu de la mêlée. Dès lors ,une grande pratique, beaucoup de fermeté, un très grand discernement, tels étaient les avantages que les jeunes gens avaient la chance d'acquérir par ce système, en étudiant en pleine lumière et au coeur même des débats, là où personne n'exprime impunément une idée déraisonnable et déplacée, de peur que le juge ne la rejette, que l'adversaire ne la blâme, que les témoins eux-mêmes, enfin, ne la dédaignent. Ainsi donc, dès le début, ils s'imprégnaient d'une éloquence véritable et pure ; et même s'ils ne suivaient qu'un seul maître, ils apprenaient à connaître tous les avocats d'une même époque dans un très grand nombre de procès et de juridictions ; et ils avaient dans le peuple même une multitude d'auditeurs aux goûts très différents, ce qui leur permettait de saisir facilement ce qui, dans chaque orateur, était approuvé ou ce qui déplaisait. Ainsi il ne leur manquait ni un maître, le meilleur évidemment, et le mieux choisi, pour montrer le véritable visage de l'éloquence, non son fantôme, ni des adversaires et des rivaux luttant avec l'épée, non avec un fleuret, ni un auditoire toujours plein, toujours nouveau, composé de gens hostiles ou favorables, de sorte que ni les qualités ni les défauts de la parole ne pouvaient passer inaperçus.

TACITE, Dialogue des orateurs, XXXIX, 1-5

 

Remarques :

1. Discrimina : en assistant aux procès, les futurs orateurs se rendaient compte que le succès ou l'échec d'une plaidoirie pouvait tenir à une formule heureuse ou malheureuse, et qu'un procès était en quelque sorte une suite de moments critiques (discrimina) où l'on risquait tout, tandis que l'on ne risque rien dans les écoles de rhéteurs. Un procès est un combat (pugnare in proelio) et comporte des risques très importants auxquels on doit être préparé. La pratique de la véritable éloquence s'acquiert donc par un contact incessant avec les réalités que devra affronter l'orateur, et cet entraînement utilise toutes les connaissances juridiques, littéraires, philosophiques, et plus particulièrement psychologiques, acquises durant les années de formation. Ce contact avec la réalité du métier auquel on se prépare est de plus en plus préconisé par la pédagogie moderne et par la formation professionnelle. Le "stage" ne peut certes remplacer les connaissances théoriques, mais il peut en permettre une utilisation efficace.

On peut toutefois relever aussi certains dangers dans ce genre de formation du futur avocat, comme le signale G. BOISSIER :

Elle lui apprenait trop vite des choses qu'il vaut mieux ignorer longtemps, elle le familiarisait avec les spectacles de scandale et de corruption qu'offre d'ordinaire la vie publique, elle lui faisait une maturité trop rapide et l'enflammait d'ambitions précoces. Ce jeune homme de seize ans qui vivait dans l'intimité de ces vieux hommes d'Etat sans scrupules, et à qui l'on découvrait sans précaution les plus basses manoeuvres des partis, ne devait-il pas perdre quelque chose de la générosité et des délicatesses de son âge ? N'était-il pas à craindre que ce commerce corrupteur ne finît par lui donner le goût de l'intrigue, le culte du succès, un amour effréné du pouvoir, le désir d'arriver haut et vite par tous les moyens, et, comme en général les plus mauvais sont aussi les plus courts, la tentation de les employer de préférence ?

G. BOISSIER, Cicéron et ses amis, Hachette, 1923, p. 169.

2. La considération pour le métier d'avocat demeura intacte dans la conscience de Rome, mère du droit, même après la disparition des libertés républicaines. Et si Pétrarque a osé dire qu'il avait refusé de "se faire avocat, parce qu'une profession qui ne laissait d'autre choix qu'entre la malhonnêteté ou l'apparence de l'ignorance lui répugnait", on peut lire dans une constitution impériale de basse époque :

Les avocats, qui éclairent les aspects obscurs des causes, qui dans les procès publics et privés relèvent la fortune de ceux qui sont tombés et réaffirment les droits foulés aux pieds, ne sont pas moins utiles au genre humain que ceux qui, affrontant batailles et blessures, combattent pour le salut de leur patrie et de leurs parents. Et nous pensons que dans notre empire ce n'est pas seulement ceux qui sont armés du glaive, du bouclier et de la cuirasse qui militent, mais aussi les avocats. Ils forment une milice particulière qui, armée de leur éloquence étincelante, défend l'espoir, la vie et la descendance de ceux qui sont engagés dans les tracas d'un procès.

texte cité par U.E. PAOLI, Vita Romana, Desclée De Brouwer, p. 314.

a, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ad
, prép. : + Acc. : vers, à, près de
adsuesco, is, ere, evi, etum
: s'habituer, être habitué
adversarius, ii
, m. : adversaire
advocatus, i
, m. : 1. celui qui a été appelé à assister quelqu'un en justice : il aide par sa seule présence et plus tard par ses conseils ou ses consultations juridiques ; le conseil, l'assistant, le soutien 2. époque impériale : l'avocat plaidant
aemulus, a, um
: qui cherche à imiter, émule, rival (aemulus, i, m. : 1. l'émule de quelqu'un 2. le rival, l'adversaire (sur le plan de l'éloquence)
aetas, atis
, f. : 1. le temps de la vie, la vie 2. l'âge 3. la jeunesse 4. te temps, l'époque (in aetatem : pendant longtemps)
aliquis, a, id
: quelqu'un, quelque chose
altercatio, ionis
, f. : l'altercation, la dispute, les prises oratoires (échange d'attaques et de ripostes entre les avocats des parties adverses, notamment après l'audition des témoins)
apud
, prép. : + Acc. : près de, chez
aspernor, aris, ari, atus sum
: repousser, rejeter, éprouver du mépris
atque
, conj. : et, et aussi
audio, is, ire, ivi, itum
: 1. entendre (dire) 2. écouter 3. apprendre 4. bene, male audire : avoir bonne, mauvaise réputation
auris, is
, f. : l'oreille
aut
, conj. : ou, ou bien
bene
, adv. : bien
causa, ae
, f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour
civitas, atis
, f. : la cité, l'état
cognosco, is, ere, novi, nitum
: 1. apprendre à connaître, étudier ; pf. : savoir 2. reconnaître 3. instruire (une affaire)
constantia, ae
, f. : la permanence ; la fermeté du caractère, des principes, la constance ; l'esprit de suite, l'accord, la conformité
contingo, is, ere, tigi, tactum
: toucher, atteindre, arriver
contio, onis
, f. : la tribune, l'assemblée du peuple convoquée par un magistrat (on n'y vote pas), le discours devant une assemblée (surtout politique)
contrarie
, adv. : de manière contraire
copia, ae
, f. : l'abondance, la possibilité, la faculté (pl. les richesses, les troupes)
deduco, is, ere, duxi, ductum
: 1. faire descendre 2. conduire 3. fonder 4. détourner de
denique
, adv. : enfin
deprehendo, is, ere, di, sum
: prendre par surprise, saisir, prendre sur le vif
desum, es, esse, defui
: manquer
dico, is, ere, dixi, dictum
: dire, appeler
dictio, ionis
, f. : 1. l'action de dire, d'exprimer, de prononcer 2. l'emploi de la parole, le discours, la conversation, le propos
dictum, i,
n. : la parole
dimico, as, are
: combattre, lutter, débattre
disciplina, ae
, f. : l'enseignement, la discipline
disco, is, ere, didici
: apprendre
discrimen, inis,
n. : la différence, la distinction, la ligne de démarcation, la position critique
displiceo, es, ere, cui, citum
: déplaire
dissimulo, as, are
: dissimuler, cacher au passif : passer inaperçu
diversissimus, a, um
: superlatif de diversus, a, um : divers
domesticus, a, um
: privé, domestique
electissimus, a, um
: superlatif de electus, a,um : choisi, excellent, supérieur, exquis
eloquentia, ae
, f. : l'éloquence
et
, conj. : et. adv. aussi
eum
, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci...
ex
, prép. : + Abl. : hors de, de
excipio, is, ere, cepi, ceptum
: 1. retirer de, excepter, stipuler expressément 2. accueillir, recevoir (une nouvelle)
exprobro, as, are
: blâmer, reprocher
facies, ei
, f. : 1. la forme extérieure, l'aspect l'apparence, la beauté 2. la figure 3. le genre, l'espèce
facile
, adv. : facilement
faveo, es, ere, favi, fautum
: être favorable à, s'intéresser à
ferrum, i
, n. : le fer (outil ou arme de fer)
forum, i
, n. : le marché, le forum, le bourg indépendant (possédant une juridiction propre).
habeo, es, ere, bui, bitum
: avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme
hic, haec, hoc
: adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
honestus, a, um
: honnête, qui correspond à son rang
iam
, adv. : déjà, à l'instant
idem, eadem, idem
: le (la) même
igitur
, conj. : donc
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
imago, inis
, f. : l'imitation, l'image, le portrait d'ancêtres
imbuo, is, ere, bui, butum
: imbiber, imprégner, pénétrer quelqu'un d'une chose, d'où la lui inculquer
in
, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
incorruptus, a, um
: non corrompu, sain, pur, intact
inpune
, adv. : impunément
inter
, prép. : + Acc. : parmi, entre
intersum, es, esse
, fui : 1. être dans l'intervalle 2. être distant, différer (interest : il importe -mea,- tua, -) 3. participer à
invidus, a, um
: envieux, jaloux
ipse, a, um
: (moi, toi, lui,...) même
ita
, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que
iudex, icis
, m. : le juge
iudicium, ii
, n. : le jugement, la décision, le procès (devant un tribunal)
iurgium, i
, n. : la querelle, la dispute, l'altercation, l'invective
iuvenis, is
, m. : le jeune homme
locus, i,
m. : le lieu, l'endroit; la place, le rang; la situation
lux, lucis
, f. : la lumière, le jour
magnus, a, um
: grand
maior, oris
: comparatif de magnus. plus grand. maiores, um : les ancêtres)
male
, adv. : mal, vilainement
medius, a, um
: qui est au milieu, en son milieu (medium, i, n. : le milieu)
multum
, adv. : beaucoup
nec
, adv. : et...ne...pas
nemo, neminis
: personne, nul... ne, personne
non
, neg. : ne...pas
noster, tra, trum
: adj. notre, nos pronom : le nôtre, les nôtres
novus, a, um
: nouveau
obtineo, es, ere, tinui, tentum
: 1. tenir solidement 2. avoir en pleine possession 3. maintenir, conserver
omnis, e
: tout
optimus, a, um
: très bon, le meilleur. superlatif de bonus
orator, oris
, m. : l'orateur
paro, as, are
: préparer, procurer (paratus, a, um : prêt, préparé à, bien préparé, bien fourni)
pater, tris
, m. : le père, le magistrat
patronus, i
, m. : 1. le patron, le protecteur des plébéiens 2. l'avocat, le défenseur (en justice)
plenus, a, um
: 1. plein 2. rassasié, entier, complet, abondamment pourvu
plurimi, ae, a
: pl. superlatif de multi - très nombreux
plurimum
, adv. : beaucoup (au superlatif), très souvent
populus, i
, m. : le peuple
praeceptor, oris
, m. : 1. celui qui commande 2. celui qui enseigne, le maître
praesto, as, are
: l'emporter sur, être garant, fournir
princeps, ipis
, n. m. et adj. : premier, chef, empereur
probo, as, are
: éprouver, approuver, prouver
proelium, ii
, n. : le combat
propinquus, a, um
: proche
prosequor, eris, i, secutus sum
: suivre, poursuivre, continuer, accompagner, reconduire quelqu'un en cortège dans les sorties officielles
pugno, as, are
: combattre
qua
, 1. ablatif féminin singulier du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliqua. 4. faux relatif = et ea 5. adv. = par où?, comment?
quamquam
, + indicatif : quoique, bien que; + subj. potentiel : quoiqu'ils puissent; + subj. de concession : à quelque degré que
qui
, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quid
, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid
quidem
, adv. : certes (ne-) ne pas même
quominus
, conj. : 1. après un verbe d'empêchement : empêcher que ou de, refuser de 2. afin que d'autant moins, pour que ... ne ... pas, pour empêcher de
quoque
, adv. : aussi
refertus, a, um
: plein de, rempli de, nourri de
respuo, is, ere, ui, -
: 1. recracher, rejeter de la bouche 2. fig. rejeter, repousser énergiquement, refuser avec mépris
rudis, is,
f. : la baguette dont se servaient les soldats et les gladiateurs dans leurs exercices ; la baguette d'honneur donnée aux gladiateurs mis en congé (cf. le fleuret)
sector, aris, atus sum
: suivre (accompagner) partout, escorter ; visiter souvent, fréquenter
semper
, adv. : toujours
sequor, eris, i, secutus sum
: 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage
sic
, adv. : ainsi ; sic... ut : ainsi... que
sive, (seu)
inv. : sive... sive : soit... soit
statim
, adv. : aussitôt
studeo, es, ere, ui
: rechercher, étudier
studium, ii
, n. : 1. le zèle, l'ardeur 2. l'affection, l'attachement 3. l'intérêt, la passion, l'étude
stulte
, adv. : sottement
tamen
, adv. : cependant
ubi
, adv. : où; conj. quand (ubi primum : dès que)
unus, a, um
: un seul, un
usus, us,
m. : l'usage, l'utilité
ut
, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
vel
, adv. : ou, ou bien, même, notamment (vel... vel... : soit... soit...)
verus, a, um
: vrai
texte
texte
texte
texte