Le barreau à Rome |
Des avocates à Rome? |
VALERE-MAXIME
: Nous ignorons presque tout sur la vie de Valère-Maxime. Il est l'auteur
d'un recueil d'anecdotes classées par thèmes : Factorum et dictorum
memorabilium libri X.
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Avec un accent de misogynie, Valère-Maxime rapporte le cas de trois femmes qui ont osé défendre leur cause ou celle d'autrui devant le préteur. Ces événements se sont déroulés à peu près un siècle avant lui. |
N.B. 1. Valère-Maxime regrette
qu'Hortensius n'ait pas eu de descendants mâles capables de recueillir son
héritage mental, et trouve déplacé qu'un talent convenant aux hommes soit
exercé par une femme ; il accepte mal le talent oratoire des femmes ; dès
le début il exprime son mépris pour ces plaideuses. Cela en dit long sur
la situation des femmes à son époque, alors qu'on dit souvent que
l'émancipation des femmes s'est réalisée dès la fin de la République
(cf. G. FAU, L'émancipation de la femme à Rome, Paris,
1978). Mais "la femme n'a jamais parcouru le cursus honorum, n'a jamais
participé au gouvernement, sa capacité juridique n'a pas été totale. Et
il suffit de penser au sort de Julie (fille d'Auguste) pour se convaincre de
la sévérité des Romains à l'encontre de toute femme qui oserait
s'accorder les libertés que la plupart des hommes s'arrogent" (cf.
article de Berthe RANTZ, dans la Revue Internationale des Droits
de l'Antiquité, 3e série, tome XXXIII, 1986, pp. 179-180, note 3).
2. Le plaidoyer d'Hortensia servait encore d'exemple dans les écoles : cf. QUINTILIEN, Inst. Orat., I, 1,6 : " Le discours prononcé par Hortensia, la fille de Q. Hortensius, n'est pas lu seulement pour faire honneur au sexe féminin." Berthe RANTZ, dans le même article, p. 183, cite le Digeste 3,1 (de postulando), 1, 5, extrait d'ULPIEN, 6 ad edictum (cet édit détermine quelles sont les personnes aptes à postuler : primo la défense est absolue pour les mineurs, les sourds, etc...; deuxièmement les femmes) : "une effrontée du nom de Carfania donna lieu à un édit du préteur défendant aux femmes de prendre la parole pour autrui devant un tribunal... La raison ? qu'elles ne se mêlent pas des affaires d'autrui, ce qui est contraire à la pudeur convenant à leur sexe et qu'elles n'exercent pas de fonctions masculines. L'occasion de l'édit fut donnée par Carfania, femme d'une conduite très malséante qui postulait sans respect et harcelait le magistrat." Commentaire de Berthe RANTZ, o. c., pp. 185-187 : Comme le dit Cl. HERRMANN, "Ce serait une erreur de faire d'Hortensia une "avocate". Depuis l'édit provoqué par les excès des femmes, aucune ne pouvait plus se présenter pour autrui." En effet, Hortensia plaidait pour soi en même temps que pour les autres femmes riches. Mésia n'était pas avocate non plus, puisqu'elle plaidait pour soi. Afrania de même... En dehors de l'édit qui le défend, nous ne trouvons pas de trace d'une véritable avocate à Rome. Afrania semble représenter comme un croque-mitaine les tentatives de quelques audacieuses pour prendre la parole devant un tribunal durant le deuxième tiers du premier siècle avant notre ère... Aucune inscription à notre connaissance, ne mentionne une avocate : quelle femme oserait stipuler sur sa tombe une activité qui ferait d'elle, aux yeux de tous, un androgyne, un monstre? ... Quelques femmes ont pu exercer une certaine influence, mais, de façon générale, elles n'ont agi que par personne interposée, obligées de se tenir tranquilles ou de se cacher... L'historicité des faits qu'il (Valère-Maxime) rapporte n'est guère mise en doute... Les passages sur la femme avocate se placent aux moments les plus troublés des guerres civiles pendant lesquels de nombreuses femmes ont pu venir devant le préteur en l'absence des maris, si bien que leur affluence a pu donner lieu à l'édit de défense... C'est assurément remarquable que quelques femmes aient pu se faire entendre devant un tribunal durant les derniers temps de la République, car, dans la suite, il n'y eut plus, pendant des siècles, trace de pareille tentative d'émancipation féminine, si limitée soit-elle. GRELLET-DUMAZEAU, o.c. p. 82 cite les personnes à qui la plaidoirie était interdite : 1) sous la royauté et au début de la République, seuls les patriciens étaient en possession du droit d'avoir des clients. 2) à partir des XII Tables, le forum ne fut fermé qu'aux esclaves. Les prohibitions de plaider ne durent se produire qu'au fur et à mesure de la transformation du ministère de la profession : sourds et affranchis, infâmes (même les chrétiens), les femmes (sauf pour leur propre cause). PLUTARQUE, Vies parallèles de Lycurgue et de Numa, 7 : Une loi de Numa défendait aux femmes de parler hors de la présence de leurs maris, même des choses les plus nécessaires. Une femme ayant osé plaider dans un procès qui lui était personnel, la ville fut si étonnée de cette nouveauté que le sénat envoya consulter l'oracle d'Apollon pour savoir quel présage il fallait y voir. JUVÉNAL, Satires, VI, 243-245, se moquant des femmes passionnées pour la chicane, assure que de son temps, sous Domitien, les femmes suscitaient les procès, composaient des mémoires pour les avocats et s'inscrivaient comme accusateurs, mais il est à remarquer qu'il ne les fait pas plaider en personne. Il ne se juge presque pas de procès qui n'ait été suscité par une femme. Si Manilia n'est pas accusée, c'est elle qui accuse. Elles composent elles-mêmes et constituent les dossiers, toutes prêtes à dicter à Celse son exorde et ses arguments. (Traduction de LABRIOLLE-F. VILLENEUVE, Paris, Les Belles Lettres, 1967). L'époque moderne ne s'est pas montrée plus
tolérante envers les femmes que certains Romains. Adèle HAUWEL (membre du
groupement belge de la Porte ouverte (pour l'émancipation économique de la
travailleuse), dans un article du Soir du 10 novembre 1989, rappelle le cas
de Marie Popelin : à partir de 1883, cette femme fut une des premières
étudiantes de l'Université de Bruxelles où elle obtint le diplôme de
docteur en droit. En 1888, elle dut réclamer de la cour d'appel de
Bruxelles le droit de prêter le serment préalable à l'exercice de la
profession d'avocat: cf. également Paul LEAUTAUD, Journal littéraire, mil neuf cent quarante deux, samedi 11 juillet (partim): Je demande à Garçon ce qu'il pense des femmes avocats. Il me répond qu'on avait bâti de grands espoirs sur leur compte. Cela n'a rien donné. Selon lui, les femmes ne sont pas faites pour cela. A peine deux ou trois, qui arrivent à pouvoir être des "collaboratrices", la capacité d'un bon clerc d'avoué. |
a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par abscindo, is, ere, scidi, scissum : séparer en déchirant, arracher, déchirer abundo, as, are : être en grand nombre, être abondamment pourvu ac, conj. : et, et aussi accommodo, as, are 1. adapter, ajuster 2. approprier, ad+acc : régler sur, adapter à 3. appliquer son esprit 4. (droit) attribuer, accorder actio, onis, f. : 1. l'action 2. le procès, la plaidoirie 3. les manifestations de l'activité d'un magistrat dans l'exercice de ses fonctions 4. dans le langage judiciaire : la poursuite devant les tribunaux, la comparution ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de adeo, adv. : tellement ; adeo... ut + subj : tellement... que adsidue, adv. : assidûment, continuellement, sans interruption advocatus, i, m. : 1. celui qui a été appelé à assister quelqu'un en justice : il aide par sa seule présence et plus tard par ses conseils ou ses consultations juridiques ; le conseil, l'assistant, le soutien 2. époque impériale : l'avocat plaidant Afrania, ae, f. : Afrania (nom de femme) ago, is, ere, egi, actum : 1. mettre en mouvement, pousser 2. faire, traiter, agir androgynes, is, f : l'androgyne animus, i, m. : le coeur, la sympathie, le courage, l'esprit appello, as, are : appeler apud, prép. : + Acc. : près de, chez aspiro, as, are : souffler vers, sur - fig + Datif : inspirer, pénétrer d'un souffle audeo, es, ere, ausus sum : oser Bucco, onis, m. : Buccon (nom d'homme) C, = Caia, f. : abréviation. calumnia, ae, f. : la tromperie, l'accusation fausse, la calomnie - la chicane en justice causa, ae, f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour cogo, is, ere, egi, actum : 1. assembler, réunir, rassembler, 2. concentrer, condenser 3. pousser de force, forcer cohibeo, es, ere, dui, bitum : contenir, renfermer, maintenir, retenir, empêcher concursus, us, m. : l' affluence, le rassemblement condicio, onis, f. : la condition constanter, adv. : avec constance, fermeté, opiniâtreté; constamment contraho, is, ere, traxi, tractum : tirer ensemble, rassembler, resserrer, engager une affaire crimen, inis, n. : l'accusation, le chef d'accusation, le grief, la faute, le crime cuius, 1. GEN. SING. du pronom relatif 2. idem de l'interrogatif 3. faux relatif = et eius 4. après si, nisi, ne, num = alicuius cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que cuncti, ae, a : tous ensemble de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de defensio, ionis, f. : la défense, la protection deficio, is, ere, feci, fectum : faillir, faire défection; au passif : être privé de diligenter, adv. : attentivement, scrupuleusement eis, D. ou ABL. PL. de is,ea,is : le, la, les, ce,... eloquentia, ae, f. : l'éloquence enim, conj. : car, en effet et, conj. : et. adv. aussi etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus evado, is, ere, vasi, vasum : s'échapper ; finir par devenir exemplum, i, n. : l'exemple exequor, eris, i, cutus sum : suivre jusqu'au bout, poursuivre, aspirer à : en part. : faire valoir (ses droits), exposer jusqu'au bout exerceo, es, ere, cui, citum : 1. ne pas laisser en repos, travailler sans relâche 2. tourmenter, exercer, pratiquer facio, is, ere, feci, factum : faire facundia, ae, f. : la facilité d'élocution, le talent de la parole, l'éloquence feliciter, adv. : heureusement, avec bonheur femina, ae, f. : la femme filia, ae, f. : la fille fortiter, adv. : courageusement forum, i, n. : le marché, le forum, le bourg indépendant (possédant une juridiction propre). gero, is, ere, gessi, gestum : 1. porter 2. exécuter, faire gravis, e : 1. lourd, pesant 2. grave, puissant, forts, grave, dur, rigoureux, pénible, accablant 3. alourdi, embarrassé, accablé hereditas, atis, f. : l'hérédité, l'héritage, la succession hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci Hortensia, ae, f. : Hortensia Hortensianus, a, um : d'Hortensius Hortensius, i, m. : Hortensius impero, as, are : commander impetro, as, are : obtenir improbus, a, um : de mauvais aloi, mauvais - méchant, malhonnête - démesuré, extravagant in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre inpudentia, ae, f. : l'impudence, l'audace, l'effronterie inusitatus, a, um : inhabituel, inusité, rare, extraordinaire itaque, conj. : c'est pourquoi, aussi, par conséquent iudicium, ii, n. : le jugement, la décision L, abrév. : Lucius latratus, us, m. : l'aboiement, les cris (de l'orateur) libero, as, are : 1 - rendre libre, mettre en liberté, délivrer, affranchir. - 2 - délivrer (civilement ou politiquement). - 3 - acquitter, absoudre, disculper. - 4 - délivrer, dégager, débarrasser (d'un mal, d'un danger, d'un obstacle). - 5 - exempter d'impôts, dégrever, libérer, décharger; faire remise de. - 6 - qqf. passer, franchir, traverser. - 7 - rendre libre (un lieu) pour le culte, consacrer (un lieu). Licinius, a, um : de Licinius (lex Licinia) ; Licinius, i, m. : Licinius Licinia, ae, f. : Licinia lis, litis, f. : procès, litige Maesia, ae, f. : Maesia maior, oris : comparatif de magnus. plus grand. maiores, um : les ancêtres) matrona, ae, f. : la matrone, l'épouse, la mère de famille; Matrona, ae : la Marne maximus, a, um : superlatif de magnus, a, um : grand modus, i, m. : 1 - la mesure, la dimension, la proportion; l'étendue, l'extension; la quantité; la hauteur, la longueur; le contour, le tour, la circonférence. - 2 - la mesure (objet qui sert à évaluer les quantités). - 3 - la mesure, le rythme, la cadence (musicale, oratoire), la mélodie, le chant, le mode musical, la musique. - 4 - la mesure, la règle, la loi, la prescription; la juste mesure, la modération. - 5 - les bornes, les limites, la fin, le terme. - 6 - la manière, la façon, le procédé, la méthode, le genre, la sorte, le mode. - 7 - le mode, la forme (t. de gram.). mos, moris, m. : sing. : la coutume ; pl. : les moeurs muliebris, e : de femme, féminin natura, ae, f. : la nature ne, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si nec, adv. : et...ne...pas nomen, inis, n. : 1. le nom, la dénomination 2. le titre 3. le renom, la célébrité (nomine = par égard pour, à cause de, sous prétexte de) non, neg. : ne...pas notissimus, a, um : superlatif de notus, a, um : connu numerus, i, m. : le nombre; sens partic. : la partie d'un tout, l'élément obicio, is, ere, ieci, iectum : jeter devant, placer devant omnis, e : tout onero, as, are : charger, accabler ordo, inis, m. : le rang, l'ordre, la file (de soldats), la centurie paene, adv. : presque pars, partis, f. : la partie, le côté pater, tris, m. : le père, le magistrat patrocinium, i, n. : 1. le patronat, le patronage, la protection (des patriciens à l'égard des plébéiens) 2. la défense (en justice), le secours, l'appui pecunia, ae, f. : l'argent populus, i, m. : le peuple posterus, a, um : suivant ; in posterum : à l'avenir praetor, oris, m. : le préteur primus, a, um : premier pro, prép. : + Abl. : devant, pour, à la place de, en considération de promo, is, ere, prompsi, promptum : montrer, faire sortir, saisir (promtus, a, um : visible, manifeste; prêt, disponible; disposé, résolu) Q, abr. pour Quintus quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien quas, 1. ACC. FEM. PL. de pronom relatif. 2. ACC. FEM. PL. de l'adjectif ou du pronom interrogatif. 3. Après si, nisi, ne, num = aliquas 4. Faux relatif = et eas. quia, conj. : parce que quidem, adv. : certes (ne-) ne pas même quisquam, quaequam, quidquam (quic-) : quelque, quelqu'un, quelque chose quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel? rea, ae, f. : l'accusée Réa,ae, f. : Réa remitto, is, ere, misi, missum : renvoyer, abandonner repraesento, as, are : mettre devant les yeux, représenter revivisco, is, ere, vixi : revivre, revenir à la vie se, pron. réfl. : se, soi sed, conj. : mais semper, adv. : toujours senator, oris, m. : le sénateur sententia, ae, f. : 1. l'opinion 2. l'avis (donné par le Sénat) 3. le vote, le suffrage 4. l'idée, la pensée Sentinas, atis, m. : Sentinum (ville d'Ombrie) sequor, eris, i, secutus sum : 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage sexus, us, m. : le sexe si, conj. : si solum, adv. : seulement species, ei, f : l'apparence, l'aspect stirps, stirpis, f. (m.) : la racine, la race, la descendance stola, ae, f. : la longue robe (pour hommes et femmes) sub, prép. : + Abl. : sous sum, es, esse, fui : être suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur taceo, es, ere, cui, citum : se taire tantus, a, um : si grand ; -... ut : si grand... que Titius, a, um : de Titius tribunal, alis, n. : l'estrade en demi-cercle où siégeaient les magistrats, le tribunal tributum, i, n. : l'impôt, le tribut triumvir, i, m. : le triumvir, le commissaire tum, adv. : alors unus, a, um : un seul, un ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que uxor, oris, f. : l'épouse, la femme valeo, es, ere, ui, itum : avoir de la valeur, être fort +inf. : avoir la force de verbum, i, n. 1. le mot, le terme, l'expression 2. la parole 3. les mots, la forme verecundia, ae, f. : 1. la retenue, la réserve, la pudeur,2. le respect 3. la honte, le sentiment de honte vero, inv. : mais vir, viri, m. : l'homme, le mari virilis, e : viril, d'homme, mâle, masculin vis, -, f. : la force volo, vis, velle : vouloir |
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