Vivre avec ou sans dieux?

 

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Le sacrifice d'Iphigénie

LUCRECE : Disciple d'Epicure (342-270 A.C.N.) et, à travers celui-ci, de Démocrite (né vers 460 A.C.N.), il a écrit un poème philosophique et didactique en 6 chants De rerum natura à la gloire d'Epicure et de sa conception du monde. Resté à l'écart de la vie troublée de son époque, il a une ambition : libérer l'humanité par la connaissance. En s'inspirant de la doctrine d'Epicure, il tente d'arracher l'homme à ses passions, à ses craintes, à ses superstitions. La morale épicurienne est fondée sur la sensation, sur le réel; les dieux sont relégués loin de la terre, ils ne sont pas intervenus dans la création de l'univers (ils n'en ont pas besoin et il est mal fait), ils ne s'occupent pas des affaires humaines.
Après l'éloge d'Epicure qui, à ses yeux, a délivré l'homme des superstitions causées par la religion, Lucrèce nous propose l'exemple d'un crime abominable perpétré au nom de la religion : le sacrifice d'Iphigénie.

                             ... saepius illa
religio peperit scelerosa atque impia facta.
Aulide quo pacto Trivai virginis aram
Iphianassai turparunt sanguine foede
ductores Danaum delecti, prima virorum.
Cui simul infula virgineos circumdata comptus
ex utraque pari malarum parte profusast,
et maestum simul ante aras adstare parentem
sensit, et hunc propter ferrum celare ministros,
aspectuque suo lacrimas effundere civis,
muta metu terram genibus summissa petebat.
Nec miserae prodesse in tali tempore quibat
quod patrio princeps donarat nomine regem.
Nam sublata virorum manibus tremebundaque ad aras
deductast, non ut sollemni more sacrorum
perfecto posset claro comitari Hymenaeo
sed casta inceste, nubendi tempore in ipso,
hostia concideret mactatu maesta parentis,
exitus ut classi felix faustusque daretur.
Tantum religio potuit suadere malorum.

LUCRÈCE, de rerum natura, I, 82-101

quo pacto = eo pacto : c'est ainsi que
riviai = Triviae
Danaum = Danaorum
profusast = profusa est
donarat = donaverat
deductast = deducta est
   vocabulaire

(A ce propos, je crains que tu ne penses par hasard que tu t'inities aux éléments d'une doctrine impie et que tu ne t'engages sur les chemins du crime.) Au contraire, très souvent, c'est cette religion-là qui a enfanté des actes criminels et impies. Ainsi, à Aulide, les chefs élus des Danaïns ont souillé abominablement l'autel de la vierge Trivia du sang d'Iphigénie, eux, la fine fleur des guerriers. La bandelette sacrificielle a entouré sa chevelure virginale et est retombée sur ses joues en parts égales ; elle a vu son père se tenir là, devant l'autel, effondré. Elle a vu les ministres du culte pour cette raison cacher le fer ; elle a vu le peuple fondre en larmes à son aspect ; et aussitôt, muette de terreur, s'effondrant sur ses genoux, elle s'est jetée à terre. La malheureuse, il ne pouvait lui être utile d'avoir la première donné au roi le nom de père dans un tel moment. En effet, enlevée par les mains des guerriers et tremblante, elle a été conduite à l'autel, non pas pour qu'elle puisse être reconduite au chant clair de l'Hyménée une fois le rite solennel accompli, mais, demeurée pure criminellement dans la saison de son mariage, elle succombe, victime malheureuse, au sacrifice de son père afin qu'un départ heureux et favorisé des dieux fût donné à la flotte. Tant la religion a pu conseiller de malheurs !

http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/Lettres/hplucrec.htm

 

-Dieu éprouva Abraham et lui dit : "Abraham ! Abraham !." Il répondit : "Me voici" !. Dieu dit : "Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t'en au pays de Moriyya, et là tu l'offriras en holocauste sur une montagne que je t'indiquerai."
Abraham se leva tôt, sella son âne et prit avec lui deux de ses serviteurs et son fils Isaac...
Quand ils furent arrivés à l'endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham y éleva l'autel et disposa le bois, puis il lia son fils Isaac et le mit sur l'autel, par-dessus le bois. Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils.
Mais l'ange de Yahvé l'appela du ciel et dit : "Abraham ! Abraham !" Il répondit : "Me voici !" L'ange dit: "N'étends pas la main contre l'enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu ; tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique." Abraham leva les yeux et vit un bélier qui s'était pris par les cornes dans un buisson, et Abraham alla prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils.

LA BIBLE DE JÉRUSALEM, La Genèse, 22,1-3 et 9-13 , La Genèse, 22,1-3 et 9-13

La maison des Atrides

1. L'ancêtre : TANTALE

Fils de Zeus. Il avait l'immense honneur de pouvoir partager le repas des dieux (nectar et ambroisie). Bien mieux, les dieux vinrent en personne participer à un festin dans son palais. On ne sait pourquoi, il donna à manger aux dieux son fils unique PÉLOPS. (sans doute il aurait voulu humilier les dieux de la façon la plus terrible).
Les dieux ne furent pas abusés et ils le condamnèrent à rester éternellement dans l'Hadès, au milieu d'un cours d'eau limpide, mais chaque fois que dans sa soif dévorante, il se baissait pour y boire, l'eau disparaissait dans le sol pour reparaître dès qu'il se redressait. Au-dessus du ruisseau se penchait des branches d'arbres chargées de fruits. Chaque fois qu'il étendait la main pour les saisir, le vent les élevait bien haut, hors de sa portée (supplice de Tantale).

2. PÉLOPS

Fut remis en état par les dieux, mais la légende raconte qu'on dut lui mettre une épaule d'ivoire parce que Déméter avait mangé celle-ci.
Parmi ses exploits, il dompta les chevaux d'Arès que possédait le père de la princesse Hippodamie (qui dompte les chevaux).

3. NIOBÉ

Fille de Tantale. Elle eut 7 fils et 7 filles. Elle insulta les dieux en prétendant qu'elle possédait plus d'enfants que Léto (Apollon et Artémis). Elle demanda qu'on lui fasse désormais des sacrifices au lieu de les faire à Léto.
Apollon et Artémis pour venger leur mère tuèrent les 14 enfants. De douleur Niobé se transforma en rocher d'où jour et nuit, à jamais, ses larmes continuent à couler.

4. ATRÉE et THYESTE

Ce sont les deux fils de Pélops. Thyeste réussit à conquérir la femme de son frère. Pour se venger, Atrée égorgea les deux petits enfants de son frère, les fit couper en morceau et les donna à manger à leur père. Thyeste appela sur la maison des Atrées une malédiction intolérable.

5. AGAMEMNON et MÉNÉLAS

Ménélas, mari d'Hélène, fut la cause de la guerre de Troie. (voir "guerre de Troie")
Agamemnon, chef des armées, sacrifia sa fille Iphigénie à Aulis pour obtenir des dieux un vent favorable.
Après les 10 ans de la guerre de Troie, il rentra sans encombre chez lui. Clytemnestre, son épouse, avait pris un amant EGISTHE, le plus jeune fils de THYESTE.
Agamemnon ramenait avec lui comme esclave et maîtresse CASSANDRE, fille de PRIAM.
Clytemnestre et Egisthe tuent Agamemnon.

6. ORESTE et ELECTRE

Oreste, était à ce moment chez un ami. Electre eut la vie sauve.
Devenu adulte, Oreste se rendit à Delphes et l'oracle d'Apollon lui dit :
Tue ces deux-là qui ont tué.
Rachète la mort par la mort.
Répands le sang par le sang répandu.
Oreste rentra chez lui avec son ami PYLADE. Il rencontra sa soeur sur le tombeau de leur père. Oreste et Pylade vont au palais pour faire croire à la mort d'Oreste. Ils tuent Egysthe et Clytemnestre.
Oreste ensuite s'enfuit et finalement se rendit de nouveau à Delphes : il parla à Athéna, qui malgré les Erynnies, pardonna à Oreste. Les Erynnies acceptèrent la décision et furent alors appelées EUMENIDES (bienveillantes).

 

ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de
adsto, as, are, stiti, stitum : se tenir auprès de, (en poésie : atterrir)
ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant
ara, ae, f. : l'autel
aspectus, us, m. : 1. le regard 2. la faculté de voir 3. la vue, l'aspect, l'apparence
atque, conj. : et, et aussi
Aulis, idis, f. : Aulis (petit port de Béotie)
castus, a, um : 1. pur, intègre, vertueux 2. chaste 3. pieux, religieux, saint
celo, as, are : cacher
circumdo, as, are, dedi, datum : entourer
civis, is, m. : le citoyen
clarus, a, um : célèbre
classis, is, f. : la classe, la flotte
comito, as, are : accompagner
comptus, us, m. : l'arrangement, la coiffure
concido, is, ere, cidi, cisum : couper en morceaux, hacher, tomber
cui, 4 possibilités : 1. datif singulier du pronom relatif : à qui, pour qui 2. datif singulier de l'interrogatif : à qui? à quel? 3. faux relatif = et ei 4. après si, nisi, ne num = alicui
Danai, orum : les Danaens, les Grecs
deduco, is, ere, duxi, ductum : 1. faire descendre 2. conduire 3. fonder 4. détourner de
deligo, is, ere, legi, lectum : choisir
do, das, dare, dedi, datum : donner
dono, as, are : alicui aliquod, ou aliquem aliqua re : donner qqch à qqun
ductor, oris, m. : le chef
effundo, is, ere, fudi, fusum : répandre, disperser
et, conj. : et. adv. aussi
ex, prép. : + Abl. : hors de, de
exitus, us, m. : la sortie, l'issue, le résultat, l'aboutissement, la mort, la fin, la conclusion
factum, i, n. : le fait, l'action, le travail, l'ouvrage
faustus, a, um : favorable
felix, icis, heureux
ferrum, i, n. : le fer (outil ou arme de fer)
foede, adv. : honteusement
genu, us, n. : le genou
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
hostia, ae, f. : la victime (être vivant offert en sacrifice aux dieux)
Hymenaeus, i, m. : le chant nuptial
ille, illa, illud : adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
impius, a, um : qui manque aux devoirs de piété, impie, sacrilège
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
incestus, a, um : impur, incestueux
infula, ae, f. : la bande, la ruban, le bandeau sacré
Iphianassa, ae, f. : Iphigénie
ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même
lacrima, ae, f. : la larme
mactatus, us, m. : le sacrifice sanglant
maestus, a, um : triste
mala, ae, f. : la mâchoire, la joue
malus, a, um : mauvais, malheureux, méchant (malum, i, n. : le mal, le malheur, les mauvais traitements)
manus, us, f. : la main, la petite troupe
metus, us, m. : la peur, la crainte
minister, tri, m. : le serviteur
miser, a, um : malheureux
mos, moris, m. : sing. : la coutume ; pl. : les moeurs
mutus, a, um : muet
nam, conj. : de fait, voyons, car
nec, adv. : et...ne...pas
nomen, inis, n. : 1. le nom, la dénomination 2. le titre 3. le renom, la célébrité (nomine = par égard pour, à cause de, sous prétexte de)
non, neg. : ne...pas
nubo, is, ere, psi, ptum : se marier
pactum, i, n. : le pacte, la convention, le contrat de mariage, la manière
par, aris : semblable, pareil par, paris, m. : le couple, la paire)
parens, entis, m. : le père ou la mère, le parent, le grand-père
pario, is, ere, peperi, partum : accoucher, produire, acquérir
pars, partis, f. : la partie, le côté
patrius, a, um : qui concerne le père, transmis de père en fils
perfectus, a, um : achevé, parfait
perficio, is, ere, feci, fectum : 1. faire complètement, achever, accomplir 2. faire de manière parfaite 3. aboutir à
peto, is, ere, ivi, itum : 1. chercher à atteindre, attaquer, 2. chercher à obtenir, rechercher, briguer, demander
possum, potes, posse, potui : pouvoir
primus, a, um : premier
princeps, ipis, n. m. et adj. : premier, chef, empereur
profundo, is, ere, fudi, fusum : répandre, épancher, verser
propter, prép + acc. : à cause de, à côté
prosum, prodes, prodesse, profui : être utile, servir
queo, is, ire, ii ou ivi, itum : pouvoir
quo, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là
quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
religio, onis, f. : le scrupule religieux, la religion
rex, regis, m. : le roi
sacrum, i, n. : la cérémonie, le sacrifice, le temple
saepius, comp. de saepe : plus souvent, trop souvent
sanguis, inis, m. : le sang, la vigueur
scelerosus, a, um : criminel
sed, conj. : mais
sentio, is, ire, sensi, sensum : percevoir, s'apercevoir
simul, inv. : adv. en même temps, conj : dès que
sollemnis, e : qui revient tous les ans, consacré, habituel
suadeo, es, ere, suasi, suasum : conseiller
sum, es, esse, fui : être
summissus, a, um : baissé, abaissé
suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur
talis, e : tel ; ... qualis : tel.. que
tantum, adv. : tant de, tellement ; seulement
tempus, oris, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation
terra, ae, f. : la terre
tollo, is, tollere, sustuli, sublatum : 1. soulever, élever, porter, élever 2. lever, enlever, supprimer
tremebundus, a, um : tremblant
Trivia, ae, f. : surnom de Diane (déesse des carrefours)
turpo, as, are : souiller, défigurer
ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
uterque, utraque, utrumque : chacun des deux
vir, viri, m. : l'homme, le mari
virgineus, a, um : d'une vierge, virginal
virgo, ginis, f. : la vierge, la jeune fille non mariée
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